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Ce mois de juin a été éprouvant: nombreuses heures de travail ( évoquées précédemment), bien du fils à retordre avec fiston, multiples répétitions pour le spectacle de danse de fin d'année, soirées longues en compagnie de mes camarades de danse ou d'ailleurs et j'en passe. Avec ce dernier samedi, c'était le bouquet final et je comptais bien en profiter pleinement: participation à trois danses pour le spectacle et à la pause, filer aux Eurockéennes pour voir ENFIN The Cure, puis Justice. J'avais déjà douloureusement renoncé à Amadou et Mariam la veille pour cause de coût trop important des deux jours, je ne voulais pas passer à côté de cette occasion. Zou!
Dernière répétition à 13h, achèvement in extremis du costume de danse fait maison dans l'après- midi puis décollage avec les sacs appropriés aux deux sorties. Bonne ambiance entre filles dans les loges, partage, entre- aide. A la montée sur scène, les contrariétés commencèrent: espace réduit, mauvais placement, fatigue dans les jambes déstabilisant mes mouvements... A la deuxième, je me retrouvai sans place claire, les consignes des entraînements bouleversées. Je me glissai derrière la prof... et derrière le rideau. Je ne me trompai pas dans la chorégraphie, celles de devant OUI! Tant pis pour la prof qui à force de vouloir faire à sa façon selon ses pulsions du moment a provoqué des confusions et donc des erreurs dans la troupe. Troisième danse: toujours pas de place, celles de devant se trompèrent encore, les plus assurées étaient en arrière ou dans les rideaux. Mon garçon assura que c'était beau, que j'avais si bien dansé , que les erreurs n'avaient pas été visibles, ma foi, c'est le plus important( sauf: « Maman, tu es trop maigre! On voit tes côtes quand tu danses! Il faut que tu manges plus et plus mal pour grossir un peu! »). Mes amis arrivés trop tard ne virent que la troisième... Bien que fâchée et contrariée, je conclus en affirmant haut et fort que j'étais venue pour mes camarades, pour danser et partager ces instants avec elles . Je ne suis pas certaine de revenir l'année suivante; tant qu'à faire, autant danser ailleurs dans de bonnes conditions !
A la pause- repas, je me changeai vite fait et sautai dans la voiture sous les encouragements de mes camarades et amis. Longue route et pluie battante pour arriver aux site des Eurockéennes. Mon macaron ne permit plus de stationner près de l'entrée, je me retrouvai plus loin avec une navette réduite. Rapide passage aux toilettes standard pour soulager ma vessie capricieuse puis attente du mini bus. Vaillamment, je me dirigeai vers l'entrée réservée aux personnes du staff et en handicap avec ma carte d'invalidité et mon billet. J'étais fière, j'avais réussi à arriver 45 minutes avant le début des concerts désirés et j'avais donc le temps de m'organiser. Un contrôleur me bloqua à l'entrée et refusa de prendre mon billet:
- Nous avons une alerte rouge aux orages. Pour votre sécurité, je vous invite à rejoindre votre véhicule.
- Ah bon? C'est annulé ?
- Non pas encore, nous attendons les décisions et les consignes.
- Je ne peux pas retourner si facilement à mon véhicule, est- ce que je peux me mettre quelque part à l'abri et attendre?
- Allez voir à l'accueil là dedans.
Je m'y rendis tranquillement, avec ma carte en justificatif et expliquai ma situation. Ces dames, un peu contrariées, me prêtèrent une chaise dans un coin. Je m'installai, écoutai la pluie s'abattre sur la toile et patientai en grignotant mes haricots noirs au chou du bout des doigts. L'attente dura DEUX heures. Personne ne répondait à mes questions et je restai là comme une potiche à méditer et regarder le monde alentour: papotage, grignotage, rigolade de ces dames, agitation de ceux en quête d'abri, allers- et- venues de quelques uns questionnant et racontant ce qu'il se passait sur le site. J'entendis la fille d'une des hôtesses dire qu'ils démontaient la grande scène... Finalement, alors que personne ne m'entendait et donc ne me répondait, je retournai vers l'entrée. Un gars de la sécurité me stoppa et confirma l'annulation des concerts ainsi que l'évacuation du site. Avec le flot des personnes quittant les lieux, je le crus et repartis dépitée, déçue. A la navette pour le parking P12, foule de valides. J'attendis la deuxième, dans l'agitation et la bousculade de quelques jeunes alcoolisés. Discussions avec une mère et sa fille qui n'avaient rien vu de la soirée en raison des orages, d'une jeune femme d'encadrement. Elles aussi avaient eu pour information que les concerts étaient annulés et le site évacué... Après de longues minutes d'attente, j'entendis une chanson de Cure au loin « Tiens, c'est bizarre. Ils ont annulé, qu'est ce qu'ils font? Ils passent de la musique en attente?». Je rejoignis ma voiture et repris la route vers la maison. En écoutant la radio évoquant les Eurockéennes, je grinçais des dents aux mentions de Cure et Justice, concerts événements. Je songeais également aux démarches à effectuer pour réclamer le remboursement du billet, à minima ou du moins une compensation équivalente (le concert de Cure et ce qu'il représentait pour moi étant de toute façon irrémédiablement perdus). Il y avait dans cet épisode un truc qui me gênait grandement et je n'envisageai pas le refus.
A mon arrivée, fiston fut bouche bée... et déçu croyant que j'allais lever son autorisation d'ordinateur jusqu'à 4h du matin. Je n'en fis rien et demandai simplement à voir le site des Eurockéennes et leur page Facebook titillée par les circonstances de mon refus d'entrée: sur le site, rien, sur Facebook, de merveilleux messages à propos du concert de Cure maintenu après l'orage avec une heure de retard!!!!! Mon sang n'a fait qu'un tour! Consternée, fâchée, furieuse, épuisée aussi, j'écrivis carrément à la direction en demandant des explications et le remboursement de mon billet à minima. Non mais! Ce matin, je lus en plus les louanges sur le concert de Justice et écrivis un deuxième courriel à l'adresse générale des Eurockéennes plus précis sur les circonstances de mon refus d'entrée et mes intentions de contacter les associations de défense des droits des consommateurs, des personnes en situation de handicap voire de lutte contre les discriminations en cas de non considération de ma demande. Dans la foulée, je publiai la copie de ma lettre sur la page Facebook des Eurock au milieu des tralala élogieux des commentaires . Ajoutez y cet article et vous aurez une idée de ce que je commence. Car oui, je ne vais pas en rester là! Parce que j'ai été lésée comme nombreux autres, parce que cette situation est intolérable et injuste, parce que je ne veux pas laisser cet épisode sous silence! J'ai vanté les mérites de la prise en charge des personnes en situation de handicap par les Eurockéennes habituellement efficace et cohérente à la radio, à la télévision, dans la presse, ici, je ne vois pas pourquoi je me tairai de soulever le gros couac de ce samedi! Qu'adviendrait- il en cas de catastrophes plus importantes? NON NON NON! De cette expérience, nous avons tous à tirer une leçon. Si la mienne est de ne pas me taire et de témoigner de ce qui est habituellement tu, je ne me gêne pas pour agir à mon niveau. Qu'ils en tirent leurs leçons et y réfléchissent à plusieurs pour remédier à l'éventualité d'un imprévu!
Affaire à suivre...
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En 2008, le médecin du travail ne voulut pas que je reprisse le travail; j'insistai, il céda à condition que mon poste soit aménagé et que je me mette en arrêt dès que je suis fatiguée ( j'ai dit d'accord avec l'avantage qu'il ne me connaissait pas) . Le rapport de l'ergonome était formidable, avec un tel poste et quelques recommandations type toilettes à portée, accompagnement et accessibilité des lieux, travail à mini- temps, j'avais de quoi soutenir ma passion du métier.
Rapidement, la réalité a fait son tri:
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L'aménagement est minimum avec des contraintes régulières et limitatrices du fait de la bureaucratie. Je ne compte pas par exemple les réunions ratées en raison des dysfonctionnements de la prise en charge concrète du handicap et c'est un fait, sans mes récupérations physiques, je n'aurais pas tenu très longtemps.
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Ma situation matérielle et financière est précaire, à revenu restreint du fait de mon mini- temps ce qui est d'autant plus rageant que mes possibilités d'évolution professionnelle sont proches de zéro dans cette branche. Du fait des handicaps et de la maladie, les portes se ferment sous couvert d'une hypocrisie d’État ( J'en parlerai ultérieurement, cela mérite d'être détaillé et démontré).
De fait, constamment, quand une opportunité se présente, j'y vais. Je remercie surtout la vie de m'avoir dotée heureusement d'une volonté forte car grâce à ce don du ciel, je me joue des limites officielles et les dépasse.
D'abord, je profite de toute formation intéressante et cohérente à mon parcours. Je file parfois à 150 km galérant ardemment pour résister aux réveils très matinaux, aux transports laborieux et épuisants voiture- train- pieds entre vessie et jambes récalcitrantes, des journées de 12h avec les transports, un corps incapable de rester longtemps assis ou debout. Bien sûr, certaines m'échappent parce que je ne m'en sens ni la force, ni l'envie; une longueur supplémentaire en bus ou à pied, des horaires encore plus matinaux ou une succession de plusieurs journées trop pénibles pour mon corps éprouvé sont physiquement rédhibitoires. Tant pis... ou tant mieux car je fais mes choix dans le respect de ce que je suis maintenant.
Je saute également sur toute intervention supplémentaire proposée afin de gagner en expérience et d'arranger les finances. Ainsi, ce mois- ci, je suis intervenue dans un lycée à une vingtaine de kilomètres de chez moi pour préparer des inscrits Pôle Emploi à une entrée en formation qualifiante, remise à niveau pré- qualifiante si vous préférez. C'est cet épisode que je viens vous raconter aujourd'hui, en témoignage d'une réalité en handicap.
J'avais expliqué d'emblée à la coordinatrice mes besoins d'aménagement:
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Pour le transport, je n'insistai pas grandement devant la complexité de la démarche et décidai derechef de prendre le risque d'y aller par mes propres moyens. Seulement, ma vieille voiture lâcha à la deuxième session et je finis par organiser le transport en taxi en une heure, dans l'urgence grâce à un concours de circonstances heureux et ma finesse d'approche, toujours l'air de rien, bille en tête. Ouf!
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Je n'évoquai pas la question des escaliers. Ce n'était pas aisé mais je me suis débrouillée pour les monter/ descendre avec mon panier, mon chariot à roulette ou mes bras chargés. C'est un défi que j'ai relevé avec détermination et j'en suis fière.
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Celui sur la difficulté d'intervenir le matin fut entendue et mise à part une où je suis arrivée avec 40 minutes de retard - forcément- les après- midi m'ont été accordées.
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J'ai répété le besoin d'un accès à des toilettes, une simple clé eut suffi à régler l'affaire mais rien ne se fit. Alors, je tournai à plusieurs reprises retenant des mains, laborieusement quelque impériosité à la recherche d'une bonne âme pour ouvrir la porte des plus proches. Les latrines des élèves sont plus éloignées et je ne m'y risquais pas craignant les infections. Armées de protections renforcées, j'avais même un pot dans mon sac en cas extrême pour me soulager discrètement dans un coin, à l'abri des regards envisageant de jeter son contenu dans la verdure par la fenêtre ( façon XVIIe siècle) . Cela fonctionna cahin-caha sur les 4 premières séances avec chance. A la cinquième, je finis dans les toilettes des élèves sans fuite, in extremis et constatai leur état pitoyable: pas de lunette sur la cuvette, du rare papier, de l'eau froide, pas de savon, un séchoir à main soufflant froid, pas très propres et mal- odorantes. Celles pour handicapé étaient en état similaire avec seulement une autre cuvette normale dans le local pour les filles, celles pour les garçons étant condamnées pour avoir été dégradées. Merde est de circonstance, permettez- moi.
Alors que je sentais la fatigue d'un mois de juin surchargé et épique, j’oubliais dans la cohue quelques précautions à l'avant dernière séance. En pleine discussion animée et intéressante, je me retrouvai coincée sur ma chaise parmi les stagiaires avec une vessie criant son besoin de se vider. Je tentai de fermer les écoutilles espérant marcher jusqu'aux toilettes ééloignééées des élèves, elle n'en entendit rien. Sous la table, je remontai ma jupe, je serrai les fesses, je gesticulai de temps en temps et le liquide commença à m'échapper. Je me levai rapidement dans l'idée de préserver au moins ma jupe, les chaussures ayant déjà navigué en telles eaux si souvent que je m'en souciai moins. Catastrophe! Glissement sur les jambes en premier, jet en second, les odeurs... Je ne sais toujours pas comment je me suis débrouillée mais les stagiaires n'ont rien vu. Je sortis mes mouchoirs, m'essuyai, ramassai le plus gros par terre et réussis à partir aux toilettes des élèves, seules accessibles. Change, vidange approfondie, rinçage de la jupe, lavage laborieux à l'eau froide et sans savon, essai infructueux de séchage au sèche- mains à air froid. Je n'étais que dans le feu de l'action parce qu'un stagiaire m’attendait pour des questions précises et là était ma priorité vu que la séance était près de se terminer. Je remontai l'air de rien et les dernières minutes se conclurent normalement. A la remontée en voiture- taxi, je m'inquiétai de ne pas humidifier le siège, de ne pas sentir trop mauvais. A peine rentrée, je jetai mes affaires et filai me laver, me changer, soulagée d'en finir.
En action et à posteriori, quelques idées vagues me trottèrent en tête notamment sur cette réalité: qui véritablement en plus grande difficulté que moi pourrait venir étudier ou travailler en ces lieux? Il est vrai que les aménagements s'affichent, se généralisent suite à la loi de 2005 mais concrètement, force est de constater que c'est de la foutaise parce qu'en dehors d'eux, obligatoires et visibles, le reste de la société ne suit pas sur le plan matériel ou organisationnel. Régulièrement, j'entends des remarques du type: c'est compliqué, impossible à mettre en œuvre, pas très utile ou justifié, plus rarement les handicapés sont agressifs avec leurs revendications excessives ( pour les raisons pré- citées)... en gros, les handicapés nous emmerdent. Et si finalement ce qu'ils soulèvent concernait tout un chacun? Est-il simplement humainement acceptable que dans un établissement scolaire public en France, les toilettes, nécessité absolue et fondamentale soient dans cet état? Est- il acceptable qu'à travers le monde, près de sa petite maison ou à l'autre bout de la planète, tant d'humains n'aient pas accès à des latrines? Après tout, les personnes confrontés au handicap sont le reflet de la fragilité humaine, est- ce en cela qu'elles dérangent parce que justement, c'est ce que l'illusion de pouvoir, de maîtrise, de contrôle voudrait nous faire oublier?
Et bien, à tous les bien- pensants à bonne moralité appelant à l'égalité des chances et autres fumisteries du genre, tant que ce type de situation persistrera, sachez que je ne me gênerai pas pour les dénoncer. Personne individuellement n'est tout à fait responsable, chacun contribue cependant à pérenniser des situations écœurantes et inhumaines, les plus grands donneurs de leçon tel que l’État étant loin d'être exemplaires. Je refuse le silence et l'indifférence alors, je fais ma part. Mes actes quotidiens sont politiques non en écho aux chants joyeux de l'individualisme forcené actuels mais bien parce que j'ai le sens du collectif. Ce blog n'est qu'un maigre reflet de cet engagement, quelques péripéties passées racontées ici en témoignent, l'aventure rocambolesque quotidienne actuelle mériterait bien des écritures, je suis malheureusement en action constamment et le temps me manque pour écrire. Au moins aujourd'hui, j'aurai ajouté une petite pierre. Puissent les autres suivre prochainement, j'en ai tant à raconter.
A bientôt? …
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Reprenons le cours de ce récit épique,.
Dans la lancée du déménagement, je me retrouvai contrainte de faire un tri urgent dans tout ce qui traînait dans la cave et les recoins du logement. Mettre des sacs entiers de vêtements pour enfant dans les réceptacles de récupération fut pénible surtout que les sacs trop gros avaient du mal à passer. Basculés de l'autre côtés, devenus irrécupérables, ils cassaient définitivement un lien et j'en fus étonnamment libérée et soulagée, très fière d'avoir franchi cette étape cruelle. Je jetai des bouts de bois, des matériaux récupérés pour mes bricolages ( «La vie m'en donnera d'autres en temps voulu. »), des trucs et des machins cassés ou abîmés que je gardais irrationnellement parce que ramenant des souvenirs d'avant. Je remplis des cartons entiers de babioles que je ramenais en don à une association. Nettoyage par le vif et le vide. Tout fut vidé fin janvier dans l'ancien logement, cave et grenier du nouveau remplis avec ce que je n'avais pas encore pu caser, revendre ou donner. Je pestai quand même de l'encombrement occasionné par les affaires d'autres. Grâce à mon amie Yolande, je compris que je les gardais non par culpabilité ou soumission mais parce que je ne voulais pas contribuer au manque dont souffrent certains proches, ceux qui m'avaient laissé ces affaires n’ayant pas de place chez eux.
Sans nouvelle de l'organisme bailleur de l'ancien logement, j'appelai et appris que le préavis de deux mois était à passer entièrement et donc, j'avais à payer deux loyers en même temps. Aïe aïe! Appel à l'aide catastrophée à l'assistante sociale pour demander un coup de pouce à se nourrir; elle s'occupa de faire payer le loyer de l'ancien logement. Ouf! Quelques jours après, je sus également que malgré l'évidence, l'ancien logement était attribué à un jeune couple en pleine forme. Je fus grandement fâchée et contrariée au début, indignée de cette prépondérance bureaucratique sur les besoins essentiels de ma mère. Après quelques jours, je me dis que si tel était la décision, c'est qu'elle était la meilleure pour elle comme pour moi, les dépenses énergétiques de ce logement aurait pu la mettre en difficulté. Elle fut de son côté fâchée et renonça à toute démarche, comme elle allait mieux, doucement, elle baissa les bras du peu quelle les avait levés. Je finis par m'amuser du grotesque de la situation, nous nous étions si vite dépêchés de vider les lieux... pour rien. Enfin, pour rien, pas vraiment puisqu'à la pré visite d'état des lieux, il me fut demandé de faire des travaux de réfection dans le logement! J'ai pensé que c'était gonflé et je négociai finement. Je n'eus au bout de la discussion que quelques coups de peinture à donner. Non mais! ( les nouveaux locataires ont de toute façon tout refait pendant 2 mois, merci Ubu!)
Débarrassée des reliquats de l'ancien logement, je me lançai dans l'aménagement du nouveau. La charge était importante. Comment y aller toute seule du bout de mes petits bras pas musclés? « Mais pourquoi tu n'appelles pas?!» s'indignèrent mes amis, je répondis que j'avance à tâtons, essayant, réfléchissant et changeant d'avis selon le processus créatif qui m'habite sur l'instant. Ce n'est pas évident d'appeler une heure avant ou à des heures improbables parce que je viens d'avoir une idée géniale. Pendant trois mois, en plus des tâches et activités quotidiennes habituelles, je me lançai dans cette aventure haute en couleur...
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Lors de l'écriture précédente, je gardais en tête des images particulières que je ne voulais pas négliger, elles méritaient néanmoins un traitement de faveur à mes yeux et je ne voulus pas les noyer dans ces récits de fêtes aussi, je leur réserve cette place. J'ai eu quelques belles surprises à l'occasion de cet anniversaire, des surprises de cadeaux.
Les amis fidèles évidemment surent me toucher et je l'ai grandement apprécié: de belles boucles d'oreille pendantes du Népal que je porte avec joie, un patchwork de cadres photos multicolore pour « y mettre les photos de tes amis qu'en plus, tu pourras agrandir à ta guise et te connaissant, tu as de quoi en faire un mur entier!», du thé précieux, des produits de soin, un magnifique bouquet de fleurs, un dessin dédicacé haut en couleur à fleurs et soleil éclatants. De mes camarades en danse orientale, j'ai reçu une peinture personnelle de fleurs en deux parties et un petit livre doré sur... les fleurs ( C'est drôle comme ce thème a été récurrent en quelques jours).
Au travail, je fus particulièrement touchée. J'évoque souvent l'engagement que j'y mets, la joie que j'y partage et inévitablement, la portée de mes choix sur ceux qui m'y côtoient; je marque les esprits et comme le dit naturellement mon fiston, il n'y a pas beaucoup de profs qui déchaînent tant les amitiés. Parfois, des années après, je croise des stagiaires qui me reconnaissent, m'ouvrent les bras encore ravis de ce que je leur ai donné. Pendant les 2,5 ans d'arrêt maladie, incessamment, nombre d'entre eux demandaient mon retour et plusieurs ne voulaient étudier qu'avec moi. Il y a également les invitations aux mariages, aux fêtes ou les repas que je ne compte plus, les appels, les messages directs ou indirects malgré les années qui passent, les signes venus parfois de très loin pour me dire combien je leur manque... Bé voui. Alors, bien sûr, dans un tel contexte, il y a les cadeaux. Ils me surprennent systématiquement et me touchent d'autant que je connais les difficultés de certains, bousculés par la violence d'une société inhumaine. Thé et gâteaux d'une, viennoiseries de l'autre sont coutumiers, ils prennent un sens particulier quand il s'agit de marquer le coup de mes 40 ans seulement parce que j'ai fait une vague allusion quelques jours auparavant. Et puis, il y eut carrément une montre qui me laissa sans voix ou encore un très beau stylo. Ces gestes respirent tant la sincérité et la gratitude que je finis souvent par prendre dans mes bras mes bienfaiteurs.
Il n'y a pas de narcissisme là- dedans, c'est un émerveillement devant la vie, ses richesses, son abondance et je lui envoie toute ma gratitude. Surtout, ces épisodes sont la preuve que nous sommes tous reliés, que la relation authentique est possible qu'une énergie bénéfique nous est accessible, qu'une autre société est possible. C'est à chacun de s'engager et d'agir, c'est à chacun de nourrir l'énergie de vie, de joie, de solidarité, d'amour dont nous avons tous fondamentalement besoin.
One day, c'est maintenant.
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Pendant 34 ans, j'ai lutté explosant toutes les émotions ... Quand la maladie survint, j'ai cru mourir et tout a été transformé parce qu'enfin, les yeux s'ouvraient. Autant dire que fêter mes 40 ans était une évidence, moi qui ai fui les anniversaires pendant des années. Certes, je fête la vie quotidiennement en l'honorant, en méditant sur la confiance, l'abondance, la gratitude, en œuvrant à ensorceler le monde positivement et bénéfiquement, j'avais cependant une belle opportunité de marquer le coup avec cet anniversaire à chiffre rond. Zou! J'ai lancé les invitations et le joli mois de mai fut marqué par trois fiestas chez moi.
Le jour- même, nous fûmes 8 à trinquer au champagne et manger tout en discutant, partageant des points de vue variés. J'ai sautillé et dansé parmi mes invités avec joie, détendu la tension des discussions politiques grâce à la bienveillance. Je n'ai pas souvenir d'avoir eu tant de coups de fil, de messages de vœux et cette abondance d'attentions conforta ce sentiment incroyable d'être passée dans une autre dimension ô combien heureuse depuis quelques années! En l’occurrence, je note que les chiffres 8 se répètent ces temps- ci; chez les Chinois, c'est un signe de richesse, d'abondance, héhé.
La semaine suivante, j'invitai mes camarades du cours de danse orientale à fêter mes 40 et écouter la pile de musique orientale envahissant mes étagères ou mon ordinateur. Entre nous, circule une énergie jubilatoire et danser avec elles est une joie que je savoure à chaque cours; il était logique de les inviter et je ne me suis pas trompée. Nous partageâmes nos vies, nos ressentis, notre joie de s'être rencontrées dans cette ambiance si agréable où nous sommes ensemble. Nous trinquâmes au champagne, dansâmes sous le regard ahuri du fiston qui réalise que sa mère est aussi une femme. Nous rîmes, mangeâmes une soupe turque au yaourt avec du börek poireau- fromage( j'avais envie de les gâter avec des spécialités que je sais faire) et elles partirent enchantées avec l'idée que l'expérience était à renouveler chez l'une puis chez l'autre afin d'y joindre les absentes du soir et continuer sur une si bonne lancée. D'ailleurs, nous avons déjà eu une virée depuis avec thé, crêpes, loukoums pour le spectacle d'un autre groupe de notre prof.
Pareillement, se déroula la petite fête prévue en l'honneur de tous ceux qui m'avaient aidée à déménager. A nouveau, beaucoup ne purent venir mais cela fut finalement en ordre. Les présents partagèrent joyeusement et des promesses de retrouvailles sont déjà programmées pour l'été, le Nouvel An, tout un flot de fiestas communes autour de bonnes tablées et autres délices. Les absents, quant à eux nous offrent la possibilité de renouveler la fête en d'autres moments surtout que personne n'ayant bu, je me retrouve avec 4 bouteilles de crémant en stock. Pas de bulles? Par contre, qu'est- ce que nous avons mangé! Riz cantonais Thaï, choux divers, chamallows maison ont été ramenés par mes amis, j'ai fait des feuilles de vigne farcies, une sauce au yaourt à tomber, mes premiers baklavas, un clafoutis spécial façon fée. Toute l'après midi, grignotage et picorage, c'était durrr! Tous repartirent également enchantés.
Nous sommes unanimement impatients de renouveler pareilles retrouvailles et je suis heureuse d'avoir contribué à cette énergie magique. Nous y avons pris goût et même mon garçon en a été ravi; il est vrai que le nouvel appartement s'y prête particulièrement et je réalise chaque jour combien ce déménagement a été une bonne décision. Enfin, cet esprit festif ne se cantonne pas à mes 40 ans, il se répand, engendre des rencontres authentiques, prometteuses, joyeuses; le dernier Nouvel An a été une mise en bouche, la joie intérieure se concrétise à l'extérieur.
Youpi!
A quand la fiesta avec vous, amis lecteurs?
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J'entends souvent « Nos vies sont ce que nous pensons.». Et ben, ma caboche est en activité intensive mode original improbable. Vraiment, je suis à fond dans la vie et même quand le quotidien paraît rodé, il se passe toujours un truc qui fait que je me retrouve dans des aventures incroyables. Les concours de circonstances sont heureux et je savoure le bonheur du lâcher prise au pouvoir si manifeste. Bla bla, je passe à l'essentiel: rien qu'en deux mois, j'ai eu deux rencontres exceptionnelles. Bon d'accord, toute véritable rencontre est exceptionnelle, il n'en reste pas moins qu'il est des personnes que je n'imaginais pas revoir ou rencontrer... par hasard.
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J'ai revu Pierre Rabhi ( première rencontre ici) Et oui! Il faisait une conférence dans le secteur et j'y suis allée avec mes amies qui ou ne le connaissait que par moi ou ne le connaissait pas du tout. J’étais heureuse de voir cette immense salle pleine et ravie que mes amies aient pu l'entendre exprimer clairement ce que j'ai parfois bien du mal à expliciter. Devant une telle foule, je n'imaginais pas le trouver bien qu'ayant dans mon sac son livre, Vers la sobriété heureuse que je rêvais de faire dédicacer. Nous étions d'abord au fond puis je réalisai que d'autres places nous étaient réservées plus près de la scène. Zou, en avant les filles! Je scrutais l'horizon du coin de l’œil espérant malgré tout le trouver. A peine étions nous assises qu'il apparut dans un coin entouré de quelques personnes. Ni une, ni deux, j'y allai d'un pas décidé. Ayant une éducation ou un tempérament courtois ( oui, je suis courtoise), je m'approchai en silence afin de ne pas interrompre les échanges en cours et là, devinez ce qu'il advint: c'est Pierre Rabhi lui- même qui me reconnut et m'accueillit chaleureusement en ouvrant les bras pour m'embrasser. Ah lala, quelle joie! De sa part, de toute façon, ce n'est pas étonnant. Évidemment, il ne se souvenait plus de mon prénom et il s'en excusa en expliquant qu'il avait plus la mémoire des visages que des noms. Non mais je n'aillais pas chipoter là! Il fut heureux de me dédicacer son livre et rayonna quand je lui racontai en quelques mots mon engagement: le choix de vie sobre, les amap, les Amanins, la communication bienveillante, entre autre. Il me remercia, comme il est dans ses habitudes et je lui serrai le bras: «Vous faîtes votre part, je fais la mienne. C'est ensemble que nous y arrivons.». C'était magique!... sauf que je l'ai trouvé fatigué. C'est qu’il vieillit ce petit grand monsieur et franchement, la marche du monde n'est pas très encourageante. Sa succession n'est pas garantie, il est des circonstances dont je parlerai ultérieurement qui ne me donnent guère d'illusion, en l'occurrence. Qu'il prenne soin de lui! Je crois le lui avoir dit d'ailleurs avant de le quitter non parce que nous avons besoin de lui mais bien parce qu'il est un être humain qui mérite largement de prendre soin de lui et de profiter pleinement du temps qui est le sien.
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En sortant du cours de danse orientale, je m'attardais à discuter avec une de mes camarades. Tout à coup, elle proposa de m'emmener à une foire du livre des environs. Je me renseignai sur la logistique et finis par sauter dans sa voiture toute heureuse de partager ce moment avec elle. Je n'avais aucune idée du programme ou des personnes présentes, Marcel Rufo serait là. Pourquoi pas l'écouter ou le rencontrer? J'avais bien croisé mon cher Boris en ces mêmes lieux. Nous déambulâmes beaucoup, au hasard des rayons et je remercie vessie et jambes d'avoir été si coopératifs. Marcel Rufo avait décommandé et n'était pas présent. Il y avait d'autres personnalités, comment cependant discuter avec elles quand je n'ai pas lu leurs livres? J'échangeai quelques mots joyeux et chaleureux avec Marie- France Hirigoyen reconnaissant que je n'avais pas lu ses livres, que je ne la connaissais que de loin ( Dommage! Ses études ont de quoi longuement discuter, je suis frustrée, je l'avoue), j'eus un clin d’œil charmeur et charmant de Jean- Pierre Marielle, je ne savais pas quoi dire à Jean- François Kahn, étant plus curieuse des travaux de son frère que des siens, ou à Jean- Michel Ribes, Claude Halmos n'était pas à sa place, tant pis.. et puis à part lui dire que j'apprécie ses interventions sur France Inter, que dire d'autre? Je n'allais pas me forcer sous prétexte que ce sont des notoriétés. Les plus crâneurs ne sont pas forcément ceux que l'on croit d'ailleurs. Par contre, alors que je regardais les affichettes des noms placées au- dessus de la personne, je lus Jean Ziegler. « Est- ce que c'est le Jean Ziegler que je connais?? » m'exclamai- je à haute voix, interpellée. Je regardai ce monsieur, ne le connaissant que de nom et de voix puisque je n'ai pas la télévision et écoute la radio. Quand il prononça quelques mots, je sus que c'était lui. Il était hors de question de manquer l'occasion, je me faufilai discrètement et courtoisement. Je reconnus un des titres des livres exposés et survolais les autres; n'ayant que très peu d'argent prévu normalement pour le pain du mois ( c'est difficile ces temps- ci), je ne pouvais prendre qu'un petit poche, L'empire de la honte prévu à mes lectures depuis belle lurette et basta la peur de manquer! Je patientai pour ma dédicace et lui demandai s'il était d'accord. J'avais remarqué à la dédicace précédente qu'il prenait le temps d'écrire une bafouille recherchée, il me demanda mon métier et quand je lui racontai que j'étais prof de français pour adultes enseignant d'analphabètes étrangers à des diplômés en préparation de concours, il fut enchanté et me félicita ( j'ai souvent entendu dire qu'il y avait de la passion dans ma voix à l'évocation de mon métier et inévitablement, l’engagement que j'y mets est palpable). Nous nous sommes rencontrés, nous étions en relation, c'était évident et merveilleux. Je m'accoudai sur les livres pour aller vers lui et évoquai l'écriture d'un article sur mon blog suite à une de ses intervention sur France Inter. « La question de la faim dans le monde est POLITIQUE! » affirmai- je fermement en soutien à son action. Il écoutait attentivement et m'invita à venir à sa conférence de 18h. Ma camarade suivit enthousiaste. Pendant près d'une heure, il étaya ce qu'il démontre dans son livre, Destruction massive, géopolitique de la faim. En l'écoutant, je me demandai s'il connaissait Pierre Rabhi et quand l'opportunité de poser une question se présenta, je pris la parole. « Qu'est- ce que vous pensez du mouvement des Colibris autour de Pierre Rabhi? ». Question bête s'il en est, j'improvisais vite fait. Il connaissait et me demanda d'expliquer ce que c'était. A nouveau improviser? Voix claire dans le micro, flou de ce qu'il y a à dire, je tâchai de rester dans le sujet de la conférence et évoquai la relocalisation de l'économie, vivre de sa terre en tous lieux, les amap et surtout, avec ma conviction naturelle insoupçonnée sous mes airs de grande mince discrète, j'insistai sur le pouvoir que nous possédons tous à sortir du système que certains nous imposent en prétendant que c'est la seule voix possible: «Malgré les discours et ce qu'on voudrait nous faire croire sous prétexte d'immensité de la tâche, de technicité, de bureaucratie, de crise, de chômage, nous ne sommes pas impuissants, nous avons le pouvoir de choisir et d'agir chacun à notre échelle en refusant de se soumettre, d’acquiescer tacitement. D'abord et avant tout, il y a la nécessité de s'informer afin de décider en pleine conscience d'où l'importance de votre courage et de celui de Pierre Rabhi que j'ai d'ailleurs trouvé fatigué à notre dernière entrevue, ce qui m'inquiète ( là, il dit que Pierre Rabhi était quand même très seul). En ce qui me concerne, mes actes quotidiens sont des actes politiques parce que je ne veux pas mourir en ayant le regret d'avoir participé par mon inaction ou mon consentement tacite à un fonctionnement, un monde inhumain fondé sur une frénésie aveugle sans issue» ( en gros, je ne me rappelle plus exactement ce que j'ai dit). Suivit l'intervention d'un étudiant africain avec des références philosophiques et la question de la révolte violente, était- ce la solution devant tant d'injustices? Jean Ziegler répondit que c'est à chacun d'entre nous, là où le hasard nous a posé d'agir. La fin fut précipitée car la salle devait être préparée pour le lendemain. Il insista pour trouver un lieu où continuer la discussion, je n'avais malheureusement pas le temps ayant déjà largement outrepassé le temps imparti à ma virée surprise du jour. Un homme entama la discussion avec moi à la sortie et je fus ravie de lui recommander Pierre Rabhi facile à trouver sur Internet, c'était très chouette de partager ainsi avec un inconnu. De retour à la maison, fiston m'interrogea sur ma virée, il s'était inquiété en ne me voyant pas rentrer à l'heure convenue:
« Olala, si tu savais ce qu'il m'est arrivé! J'ai rencontré un grand monsieur, je lui ai parlé, je suis intervenue à sa conférence et c'était d'autant plus improbable que j'y suis allée par hasard sur un coup de tête sans savoir qu'il était là. Et lui- même n'a confirmé sa présence à cet endroit que la veille puisqu'il avait un autre projet normalement! C'est fou, tu te rends compte.» J'expliquai qui il était, son cheval de bataille et montrai la dédicace émouvante qu'il m'avait écrite: « A fée, avec mes vœux de bonheur, mon admiration pour son travail et ma vive solidaire amitié». J'étais heureuse, comblée, toute à ma joie et mon enthousiasme, si reconnaissante à la vie de tant de merveilles. Fiston dubitatif, sourire en coin, se contenta de me dire:
«Tu sais quoi maman? ça ne m'étonne même pas de toi.»
Dire que j'ai cru mourir il y a 6 ans! La vie est vraiment une aventure incroyable et je remercie le ciel, chaque jour, du cadeau qu'il m'a fait en me donnant les moyens de réaliser combien il n'appartient qu'à nous de la vivre pleinement dans la joie et la gratitude. Comme le dit souvent Pierre Rabhi: «Nous nous demandons souvent s'il y a une vie après la mort. Ne serait- il pas plus judicieux de se demander s'il y a une vie AVANT la mort?». Sans vanité, empiriquement, je peux affirmer que oui, j'ai une vie avant la mort. Et chaque jour est un enchantement. Merci merci!
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Je ne savais pas par quel bout prendre cette nouvelle péripétie, j'étais débordée et dans mes peurs de ne pas y arriver. Quelques granules par là, de la méditation en pagaille, de la bienveillance à soi par ici et je repris pied. L'assistante sociale arriva enthousiaste et m'accompagna tout du long. Je n'avais finalement pas besoin que quelqu'un fasse pour moi, j'avais simplement besoin d'être rassurée par la présence d'un autre capable de m'épauler en cas de perte de moyens.
Dans ma lettre de préavis, j'expliquai clairement que je quittais un logement inaccessible in aménageable pour un logement accessible, un logement social pour un autre logement social. J'eus droit à deux mois grâce au deuxième argument. J'y insistai également sur les nécessités de ma mère, son besoin d'un logement moins haut, plus près de ses filles et sur son goût pour l'appartement que je quittais. Combiné aux nombreuses visites de repreneurs potentiels, cet argument me décida à vider les lieux fin janvier, le nouveau s'offrant à moi dès le 15 de ce dit mois; j'espérais être libérée du dernier mois de préavis. Ma mère remplit laborieusement une demande de logement avec une assistante sociale issue du centre que j'avais contacté pour l'aider à trouver des solutions. Une auxiliaire de vie et une aide- ménagère lui furent refilées rapidement, elles ne vinrent qu'une fois et entièrement à sa charge , réponse inappropriée et décalée au regard de ses besoins.
Dans un premier temps, ma priorité fut de trouver de la main d’œuvre à la manutention , il était évidemment impensable que je m'en chargeasse seule et nous pensâmes, avec l'assistante sociale monter un dossier de demande d'aide exceptionnelle. J'avais donc à fournir des devis de déménageurs: demande sur la toile et auprès d'une association d'insertion. Visite d'évaluation du volume: Aïe! Aïe! Le prix enfla et il était évident que c'était impossible à supporter avec mes petits revenus. En outre, un financement par la Région ou la MDPH s'avéra peu probable, mon état physique ne le justifiant pas. Car oui, pour être aidé à déménager en tant qu'handicapé, il est nécessaire d'attendre d'être en grande difficulté physique, la prévention n'ayant pas lieu d'être. Je cherchai alors des aides par ailleurs et me laissai porter, hors contrôle, louvoyant à vue. J'appelai par courriels, téléphone, au gré des rencontres, me promenai avec une pancarte dans le dos lors du pot de l'association dont je fais partie où mes dates et coordonnées étaient offertes à qui voulaient m'aider, je me renseignai sur la location d'une camionnette. Toute bonne volonté était bienvenue et j'invitai tous ceux en qui j'avais confiance quelle que soit sa situation même Valérie en fauteuil.
«J'aimerais tellement t'aider mais mon état ne me le permet pas!» me dit l'un, «Je veux bien mais je suis si petite» renchérit l'autre, «Les dates ne me le permettent pas», soufflèrent ceux- là. Je répondis joyeusement: « Chacun a quelque chose à apporter qu'importe sa situation: un coup de main pour démonter les armoires ou mettre en carton avant l'arrivée des manutentionnaires, les costauds soulèvent des meubles d'accord, celui- là m'aide à nettoyer l'appartement que je quitte, celle- ci explique où mettre les meubles, cet autre offre à boire ou à manger aux manutentionnaires, ces autres m'aident à remonter, ordonner les meubles et à ranger au nouvel appartement, par exemple. C'est ça, la coopération.» Du coup, dans les jours qui suivirent, toutes les réticences tombèrent:
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Je te recrute des costauds dans mon entourage
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Nous viendrons démonter les armoires la veille
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Mon père et ma mère viendront t'aider à installer les meubles
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J'apporterai du café et des gâteaux
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Je viendrai avec ma grande voiture en plus.
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Je t'aiderai à emballer les affaires.
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Nous ferons les caves ensemble.
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Nous, nous serons là pour ce samedi.
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Je me se chargerai de t'aider pour la location et la conduite de la camionnette.
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Et nous, nous viendrons avec la remorque le samedi suivant pour finir.
Pendant 15 jours, se succédèrent les propositions, les solutions, les aides. Chacun à sa façon participa joyeusement. A un «Je n'ai pas fait grand chose», je répondis « Merci d'être là, de m'accompagner car sans ton énergie et ta compagnie, j'aurais eu bien plus de mal à m'y retrouver.». Mon amie Valérie fut particulièrement enthousiaste et tous saluèrent avec joie et sa présence et sa participation. Débarquèrent même des inconnus rameutés par des connaissances et j'en fus époustouflée, heureuse de constater combien ma vie avait changé, tellement reconnaissante. C'est que dans mes peurs de ne pas y arriver, j'avais constamment une remarque acerbe de SeN dans la tête: «Sans moi, tu n'as personne pour t'aider, tu n'as jamais pu compter que sur moi. Rappelle- toi ce jour où il n' avait que moi et mon père pour ton déménagement!». Si d'autres étaient venus et de loin qui plus est en ce temps, il ne voulait pas s'en souvenir. Ses reproches réguliers avaient semé le doute en mon esprit, alimenté mes peurs; je commençai désormais à mesurer le traumatisme que fut ce déménagement pénible où il décida de tout selon ses colères et envies en nous laissant des mois dans le dénuement. Chaque aide reçue à ce nouveau déménagement fut donc une victoire, à saveur divine et renforça ma foi en cette notion d'abondance qu'Annie avait insufflé dans ma vie. S'il proposa son aide à mon fiston au détour d'une rencontre malgré son dos bloqué, je pris un malin plaisir à ne rien laisser passer de ma nouvelle expérience, mon silence étant bien plus révélateur qu'un refus explicite ( vilaine fée!). De plus, mon nouvel habitat restait ainsi vierge de toute trace de lui.
Le vendredi, veille du premier gros transport, ma kiné ( et oui, ma kiné!!) vint m'aider au démontage des armoires accompagnée de son mari que je ne connaissais que vaguement de ses échos. Je partageai alors ma joie, ma gratitude devant tant de bonnes volontés: « A priori, pourtant, je suis seule, malade, handicapée et pauvre! Tant s'imaginent que c'est mission impossible de déménager et là, chaque jour il y a quelqu'un pour m'aider! ». Cet homme, inconnu posa cette phrase inoubliable: «Dans un monde où tout est basé sur l'argent et le matériel, participer à cette aventure donne énormément d'espoir.» J'ai été touchée en plein cœur.
Quand je racontai cette vague généreuse à l'assistante sociale, elle sourit, ravie et ajouta: «Si je n'habitais pas si loin, je viendrai aussi vous aider avec plaisir.»
J'eus abondance de cartons au point d'en refuser les derniers jours, deux diables pour transporter le lourd arrivèrent en prêt généreux, la camionnette fut disponible en moins d'une semaine malgré une réservation tardive précipitée après qu'une camarade m'ait raconté comment eux n'en avaient pas eu 3 semaines avant leur déménagement! Au moins quinze personnes débarquèrent avec en prime remorque, trois ou quatre voitures à grand coffre. D'autres se proposèrent encore et se mirent à disposition en cas de besoin. Ma mère resta tétanisée et culpabilisa, quatre hommes se mobilisèrent pour mettre fiston à contribution finalement heureux de cet entourage masculin positif. Si je fus bousculée par tant de chambardement, il n'en reste pas moins que ce déménagement fut une aventure incroyable, mémorable. Confortée dans mes intuitions de changements profonds intérieurs et relationnels, il ouvrait la voie à une autre approche matérielle de ce qu'est désormais ma vie.
Grand merci à tous ceux qui participèrent à cette grande aventure! Je n'arrive pas malheureusement à me souvenir des prénoms de tous et j'en ignore même certains, c'est dire. Qu'ils reçoivent tous ma gratitude!Je croise les doigts pour qu'ils soient tous présents à la fiesta que je leur réserve, en leur honneur, en hymne à la joie, à la vie, à la solidarité, la coopération, le partage, l'espérance.
( à suivre).
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Dans l'ambiance délétère actuelle, j'ai réagi à vif ailleurs où j'ai avoué:
J'ai un faux travail puisque je n'y travaille pas dur, je suis une assistée profitant du système puisque je touche de la CAF et une pension d'invalidité.
Ceci étant dit, je n'ai qu'à m'en prendre à moi- même:
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J'ai fait des études à quasiment aucun débouché: bac lettres et maths, deug d'histoire de l'art, maîtrise d'histoire, d.u. d'enseignement du français aux étrangers. A mon premier passage à l'ANPE, l'employé me dit directement que mes études ne valaient rien, pas même mon bac ( lui qui tapait à deux doigts sur clavier très lentement), les agences d’intérim me foutaient dehors sans même entendre que j'étais prête à aller bosser à l'usine pour gagner mon pain: « Vous n'avez aucun intérêt pour nous, personne ne vous prendra. ». La seule possibilité était, soit- disant, de réussir un concours. Je les ai ratés, malade à chaque tentative. Autant dire que je n'avais aucun utilité et une bonne dose de mauvaise volonté, non?
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J'ai bossé 3.5 ans comme surveillante en collège et lycées, cumulant en parallèle des cours de français langue étrangère et des cours particuliers afin de m'en sortir financièrement ( j’avais eu la bonne idée de me retrouver mère célibataire; sans soutien, j'avais à trimer pour assurer le quotidien). Ce travail était débile, absurde, je n'ai tenu que parce que j'avais besoin de répondre à nos besoins fondamentaux, ce fut un soulagement de le quitter. Grâce à lui, néanmoins, j'ai compris que je ne peux pas faire quelque chose qui ne me plaît pas ou qui va à l'encontre de mes valeurs. Nouveau critère réduisant ma volonté à travailler dur pour gagner de l'argent sans dépendre des aides sociales. Un zeste de paresse, allez savoir, non?
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Gagner de l'argent ne me motive pas en soi. Je sais qu'il ne protège pas, ni des accidents, ni de la maladie, ni de la mort. Il relève également à mes yeux d'agitation de l'égo. Ainsi, je passe du temps à m'occuper des autres sans financiariser les échanges. Il paraît que c'est à l'image d'une mésestime de soi. Certes. Toujours est- il que l'échange et le partage sont largement possibles en dehors des voies financières. ( Lisez donc quelques uns des livres de Paul Ariès ou Pierre Rabhi par exemple et leur apologie de la gratuité). Ainsi, qu'importe l'origine, la culture, la peau, les revenus, j'accompagne qui se présente à moi. Certains ont des biens et de l'argent à n'en plus savoir quoi faire, et alors? Je traite chacun à l'aune de son humanité quelque soit son statut social, religieux ou culturel. Président du Conseil général ou femme de ménage, c'est du pareil au même. De plus, je refuse de participer tacitement ou par ignorance plus ou moins voulue à tout ce qui pérennise un monde où je ne me reconnais pas ou à une représentation du monde à l'encontre de mes valeurs humanistes. Je n'ai qu'à être moins politique et engagée dans mes actes, non?
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Je ne connais que des petits salaires et/ ou des temps partiels. Élever un enfant seule nécessite du temps et de l'énergie. Travailler pour payer une nourrice ou une gardienne n'avait pas de sens ... et de toute façon, je ne trouvais pas d'emploi à temps plein et/ ou bien rémunéré ( cf. les raisons précitées). Cinq ans en couple avec un radin n'ont pas grandement arrangé ma situation. Quelle drôle d'idée que de me fourvoyer avec un gosse seule! Quelle drôle d'idée que de fréquenter un radin! Non mais, en plus d'être inutile et flemmarde, j'ai véritablement un problème psychologique.
Ah mais, attendez, n'y a t-il pas d'autres angles de vue possibles plutôt que de juger et stigmatiser une personne? Je m'y essaie avec dans la tête des échos de Bourdieu, entre autres.
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En raison de la situation familiale tant sur le plan matériel que psychologique, je ne pouvais pas faire d'autres études, beaucoup étant trop coûteuses et/ ou éloignées, ni de les faire dans de bonnes conditions, ni de les terminer puisque je me suis fait couper les vivres après 4 ans d’université laborieux et brillants, jetée quasiment à la vie- la rue par un père à grand projet personnel fini en ruine et suicide. Dans ce désarroi, je me suis laissée embarquer par un pervers manipulateur qui me détruisit 3 ans. Je me suis enfuie avec mon fils de trois mois in extremis pour me retrouver chez ma mère incapable de surmonter rien que ses propres soucis ( dépression de longue haleine et cancer dévastateur). J'ai pris ce qui se présentait autant que faire se peut luttant avec une énergie qu'aujourd'hui encore je me demande où je l'ai trouvée. Partir de rien et sans soutien autre que son seul et unique petit salaire, ce n'est pas si facile.
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Régulièrement, je m'interroge sur mon évolution professionnelle, je fais constamment des formations, j'ai le nez dans les actualités, les bouquins, les études, j'apprends 4 langues étrangères avec exigence, je lorgne souvent du côté d'une reprise d'études, je me présente à quelques offres, jamais je ne me repose sur mes lauriers. Et depuis 11 ans, je ne bouge pas de mon poste à temps partiel plus ou moins gros. Les derniers remous dans le milieu de la formation continue n'amélioreront pas mon cas puisqu'il est question de nous demander de garder le même salaire et de travailler plus... et là, dîtes- moi, que deviennent les travailleurs handicapés comme moi que la médecine du travail ne voulait pas même laisser travailler? Arrive ce détail de la maladie et du handicap.
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La Sécurité Sociale m'a mise en invalidité 1ère catégorie sous- entendant par là que je suis capable d'occuper un emploi. Parallèlement, la médecine du travail ne voulait pas que je reprisse mon activité d'enseignante. J'ai insisté vaillamment et la condition fut que mon poste fût aménagé. En théorie, il l'est, en pratique, à peine. Je n'en reste pas moins cantonnée à un mini temps partiel et une petite pension vu qu'avant la maladie déjà, j'avais de petits revenus. J'ai postulé pour me faire titulariser par voie contractuelle, belle fumisterie dont je parlerai en son temps, hypocrisie quand tu nous tiens! Dans cette voie, à ce jour, je n'ai donc pas d'alternative. Autant j'aime ce métier humainement et intellectuellement enrichissant, autant je le fais avec passion et engagement, autant je n'y gagne que de quoi être à peine au- dessus du seuil de pauvreté. Sans les aides sociales, je ne peux ni nous loger, ni nous nourrir. Ajoutez la famille monoparentale, l'absence de soutien familial et rien que là, vous avez de quoi en angoisser plus d'un. L'éventualité de changer de voie ou de poste est logiquement un sujet récurrent. Quoi alors?
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Ceux qui suivent mes élucubrations n'apprendront pas grand chose ou y verront un tour rapide, les autres les découvriront, toujours est- il que du fait de la maladie et de mes handicaps, je ne peux pas occuper n'importe quel poste.
Je suis incapable de rester debout ou assise longtemps, j'ai besoin de bouger selon les demandes du corps. Je ne peux pas non plus piétiner, c'est trop usant, mes jambes sont coupées au- delà d'un certain seuil. Mon équilibre est défaillant, je me déplace uniquement avec grande conscience dans les petits espaces, la foule. Une cohue, une bousculade et je vacille rapidement. Rester sur un pied demande un effort de concentration énorme.
J'ai besoin de temps le matin pour démarrer la journée ne serait- ce que pour me remettre des nuits entrecoupées par la vessie capricieuse ou les montées en température transpirantes et mouillantes. Toute la matinée, chacun de nous se vide le corps de ses eaux usées et nous passons plus de temps à uriner que l'après- midi ou en soirée. Chez moi, cela peut prendre des proportion énormes à courir sans cesse aux toilettes.
Je suis extrêmement sensible aux germes du fait de mon terrain et des traitements immunodépresseurs d'où la multiplicité des infections urinaires par exemple. Un simple rhume peut prendre des allures rocambolesques au point de me faire perdre mes forces ou ma conscience.
Je ne peux ni marcher plus de 30- 40 minutes, ni courir, ni monter- descendre incessamment des escaliers, ni soulever de poids, sauter est périlleux ; j'ai besoin de me reposer régulièrement quand le corps le réclame, anarchiquement, aléatoirement, impérieusement sinon, mes jambes deviennent incontrôlables, partent dans tous les sens et j'ai du mal à tenir debout.
J'ai besoin d'avoir accès à des toilettes propres librement, immédiatement, urgemment parfois, besoin également de temps et de place pour me changer en cas d'accident.
Je ne peux pas rester dehors, au soleil, le médicament favorisant le cancer de la peau. Mon corps ne supporte ni les grandes chaleurs, ni les grands froids, il devient faible, lent, amoindri et j'ai plus de mal à trouver l'énergie pour contrôler membres, sphincters et autres trésors.
Quand je suis fatiguée, lentement ou subitement, j'ai besoin de calme, de repos. En tirant sur la corde, non seulement le corps ne répond plus tout à fait mais en prime, j'ai vite les idées confuses et il m'arrive d'avoir du mal à trouver mes mots.
Certaines lumières me sont pénibles et ma vue n'est pas stable selon mon état de fatigue, ma santé.
Je ne peux supporter plus de 3 heures en voiture avec toujours ce besoin de toilettes accessibles ou de mouvoir le corps à sa demande.
La maladie est totalement imprévisible et mon état peut se dégrader à la vitesse grand V en peu de temps
Est-il donc véritablement question de mauvaise volonté, de paresse ou de mentalité d'assisté?
Je vous le dis, tout n'est qu'une question d’ensorcellement. Celui basé sur le profit, la rentabilité, l'utilité, le labeur, la compétition, la réussite du meilleur ( ou du mieux né surtout), socio- culturellement typé qui nous est vanté à tour de bras actuellement n'est pas le mien. Je n'y ai pas de place et je n'en veux pas. Voilà pourquoi j'ai un faux travail et que je suis assistée au filtre de cet ensorcellement. Par contre, pour un monde plus humain, solidaire, coopératif où chacun a sa place parce que sa valeur est reconnue et complémentaire de celle d'autres, où il n'est pas question de rentabilité, de vrai travail et d'assistanat sur le dos d'autres prétendument meilleurs parce que possesseurs de biens, d'argent, de pouvoir, j'ai et je prends toute ma place. Même dans ce boulot à la con de surveillant, j'ai mis de l'humanité. J'écoutais les élèves, je ramassais les déprimés, les malheureux, je remontais le moral des fatigués et des découragés. J'en ai récupéré plus d'un en déviance, en danger. Et je l'avoue, je n'obéissais pas aveuglément aux consignes et ordres de la hiérarchie. Aux cours particuliers, j'écoutais les parents et leur tourments, pareillement aux cours de FLE avec mes élèves dont je ne comprenais pas forcément la langue. Simplement être là, présente, entendre les émotions et les remous de l'âme.
Évidemment, en tant que formatrice pour adultes, même topo. Et un cours de relaxation par ici, un peu de gymnastique par là avec les groupes stressés par l'approche des examens, écoute des souffrances d'êtres enfermés, insatisfaits, frustrés, perdus, isolés, malheureux, déprimés dans leur charabia mélangé, leur langue que je ne comprends pas du tout ou partiellement ou en français clair et pertinent, soutien à ces femmes venues d'ailleurs ou pas aux maris riches ou pas au mieux maladroits, au pire maltraitants. Absolument pas rentable, ni mesurable, quantifiable, ô combien cependant utile à la société! Je ne saurais dire combien se sont retrouvés, reconstruits, mis au clair et ont retrouvés ainsi la force de reprendre des études, réussir une formation, un concours, retrouver un emploi, devenir autonome, indépendant. Je ne dis pas que c'est grâce à moi, j'ai simplement accompagné leur cheminement et dis NON au dénigrement et au rabaissement de soi.
Depuis que je suis malade et handicapée, je mets mon expérience et mon vécu au service d'autrui en témoignant, accompagnant, en vivant ma vie pleinement, en agissant quotidiennement, démontrant ainsi que la vie est riche, belle et pleine de possibilités. Ma vie est un engagement, un acte politique permanent, une revendication concrète à d'autres représentations du monde ( et je ne vous ajoute pas ici mes choix de consommation, mes activités extra- professionnelles, mon engagement à la bienveillance en tout lieu).
En cultivant les peurs, cloisonnant, divisant, stigmatisant, caricaturant, nous délitons ce lien fondamental dont l'humain a autant besoin que de manger, boire, dormir. Nous n'avons aucun avenir dans la division, notre espèce n'aurait pas tenu deux générations sans solidarité, coopération, j'en suis persuadée. Pour conclure mon bla- bla, je terminerai sur les paroles d'un homme qui a su lui dire en peu de mots, efficacement ce que j'ai si longuement étalé:
Nous devons apprendre à vivre ensemble comme de frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots.
Martin Luther King.
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Ça y est! Enfin! Fiston est parti pour 5 jours de camp. OUF! C'est la fête et je respire.
J'avais envie de m'abrutir devant des feuilletons ou des émissions de télévision mais les programmes m'ont vite rebutée. Chassez le naturel, il revient au galop. Du coup, je passe de temps en temps dans la zone sinistrée- chambre du fiston où les surprises se multiplient ( classeurs vides et feuilles étalées sous le lit, bibliothèques clairsemées et livres en vrac partout, nourritures en décomposition ou séchage, déchets en tout genre, montagnes de linge sale, poussière à n'en plus finir et j'en passe), j'ai terminé une couette dont je vous parlerai plus tard en regardant des émissions et reportages sur Arte TV+7. Je me suis ainsi régalée avec:
Erectionman
http://videos.arte.tv/fr/videos/erectionman-6609808.html
Tout à fait approprié dans mes curiosités sur ce qu'être un homme ( humain de sexe masculin) . Mon garçon de 15 ans est certes un cas d'étude, ce sont surtout ses manques qui m'interpellent. Et comme je suis de sexe féminin, cet autre est un champ d'étude fort intéressant.
Puis, par hasard ( merci la vie!), cette émission avec mon ami Boris.
28 minutes, Sans les animaux, notre monde serait- il humain?
http://videos.arte.tv/fr/videos/28_minutes-6607430.html
Tellement éclairant, tellement instructif sur ce qu'est notre condition.
Comme la question de mon précédent article a soulevé les masses, j'ai décidé de mon propre chef, arbitrairement de faire au petit bonheur la chance, selon les circonstances avec des articles plus ou moins creusés et travaillés plutôt que de m'astreindre à des exigences stylistiques. Quoi qu'il en soit, avec ces 5 jours de tranquillité, j'arriverai peut- être à rattraper – un peu- le retard existant entre mes idées- expériences- ouvrages et les articles d'ici. Qui sait?
Zou! Je repars en vous laissant à ces liens pour regarder une série ou un film en crochetant les manches d'un gilet bordeaux. A moins que je ne me mette à danser comme une folle la musique à fond?
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Bon, je l'avoue, je suis débordée par la vie quotidienne où les péripéties se multiplient constamment; ma vie n'est pas un long fleuve tranquille et je suis sur tous les fronts, engagée et volontaire. Ajoutez- y, un fiston ado qui monopolise l'ordinateur, une clé USB portée disparue, un disque dur externe en crise grave ( tous mes brouillons, ébauches, photos ont disparus!!), une seule connexion Internet du fait de l'organisation de la pièce et surtout des prises. En résumé, mes textes extrèmement chronophages ont du mal à se construire.
De temps en temps, un miracle s'opère et par exemple, la semaine prochaine, je suis en vacances, fiston part en camp 5 jours. Je sais cependant d'emblée que je n'arriverai pas à rattrapper mes retards. J'envisage donc d'appréhender ce lieu légèrement différemment.
C'est mon expérience sur face de bouc qui alimente ces pensées. J'y suis très militante, j'y lâche en quelques mots mes remarques et réflexions avec des liens et des références. Peut- être serait-il plus judicieux de les lâcher ici? Evidemment, j'y travaillerai plus consciencieusement avec de l'exigence. Est- ce que cette perspective vous poserait quelque souci ou remarque?
D'ici là, je vous salue bien bas et vous souhaite bon vent!!
A bientôt
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