•   A la fin de ce mois, mon pied droit commençait vraiment à poser  problème tant pour me déplacer que pour conduire. Je me décidai alors  à appeler mon médecin, Colette. Elle me reçut en fin de semaine et me parla d’une sciatique : acupuncture et traitement (elle est acupuncteur homéopathe). Je repartis tranquille en attendant d’aller mieux. Je préparai mes sujets d’examens, c’était bien plus important à mes yeux. Malheureusement, le lundi, je rappelai Colette pour lui dire que mon pied prenait une allure étrange, pendouillant au bout de ma jambe lourdement. Elle ne s’étonna guère pensant qu’une deuxième séance d’acupuncture était nécessaire : rendez- vous le vendredi suivant en fin de journée.

    La semaine se passa en traînant du pied péniblement avec des crampes atroces tout le long de la jambe, et encore ces cauchemars terribles. L’entrevue du vendredi me donna l’espoir d’aller mieux car je commençais à douter de la superficialité de ces maux. Quand je la retrouvai, je lui expliquai que mon pied ne répondait plus et que j’avais des difficultés à le relever, comme s’il était mort.  Elle me fit allonger sur la table d’examen et commença à observer. «  Ca vient du dos ». Je m’exclamai que je n’avais jamais mal au dos. Elle ajouta très sérieuse que je faisais encore quelque chose de vraiment très original (elle me connaît depuis 10 ans). Elle réfléchit, me parlant de voir un neurologue rapidement, de ses vacances qu’elle prenait pour un mois à partir de ce soir-là. Troublée par ce qu’elle avait vu, elle me fit une lettre et prit un rendez-vous chez un confrère de l’hôpital pour le lendemain afin d’avoir un deuxième avis.

    Le lendemain, donc, j’annulai mon cours et me rendis auprès de ce médecin, Orlando. Lui, également fut perplexe et il me dit de voir un neurologue d’urgence. Il m’invita fortement à le faire dès que possible, il ne fallait pas attendre plus longtemps. Sortie de ce deuxième rendez-vous, je sentais poindre en moi des inquiétudes, le sentiment que quelque chose de vraiment mauvais se préparait. Je commençai à marchander : « Qu’on me coupe le pied et que je sois tranquille une bonne foi pour toute ».


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  • Ce n’était pas particulièrement une belle période malgré l’arrivée du printemps et des beaux jours. Je vivais avec le sentiment d’être enfermée dans une pièce sans fenêtre au bout d’une impasse, butant encore et toujours contre des murs. Toutes mes frustrations étaient évacuées dans le travail et le sport, courant et nageant à la moindre occasion pour aller au delà de ce sentiment de cul-de-sac. J’étais fatiguée, en quête d’une solution pour me sortir de cette vie, ne sachant plus où trouver une alternative.

    Ce dimanche, la perspective canapé- télé ne me fit aucunement envie, bien au contraire ; j’ai donc entraîné le fiston dans une petite sortie vélo pour lui, course à pied pour moi en espérant y trouver quelque chose de vivant. Il partit donc en avant sur le chemin, je le suivis en marchant pour m’échauffer, heureuse de sortir de cette maison où je me sentais peu à l’aise.

    Je ne me souviens pas du temps, il ne pleuvait pas. Quand je voulus commencer à trottiner pour rattraper le fiston qui roulait loin devant en m’appelant, je sentis une étrange sensation de fatigue, une incapacité pour mes jambes de porter le corps dans la course, aussi lente soit-elle. Je pensai que je n’étais pas assez échauffée et  repris une marche rapide quelques temps. Je reessayai de trottiner, rien à faire et pestai contre moi même: « Je ne suis donc pas capable de courir ! ». Comme la fatigue envahissait les jambes, je décidai de simplement marcher et le fiston pesta contre ma lenteur. Enervée, je pris la décision de rentrer ne supportant pas mon incapacité à faire ce que je voulais. Calmée, je mis cette fatigue sur le compte de la fin d’année, le stress des déplacements incessants sur les routes pour le travail, les préparations et les tensions d’examen. Rien de spécial quand l’enseignement est son métier. La vie reprit sans que j’attachai plus d’importance à cet échec.

    Quelques jours plus tard, je remarquai avec surprise une petite zone étrange sur le haut extérieur de mon mollet droit. La sensibilité y était semblable à celle de la peau  brûlée par le soleil, sans être rouge. J’en parlai autour de moi et les avis ont fusé : ces non- sportifs étaient tous d’accord pour me dire que j’avais forcé en sport.

    Une semaine passa, deux, trois, Je me sentais très fatiguée et ma jambe commença à me gêner. Des cauchemars apparurent, toujours les mêmes : je suis au bord d’un abîme noir et sans fond, tout au bord, je sens mon corps basculer dans le vide sans que je ne puisse faire quoi que ce soit. Je me réveillai à cet instant en sursaut, tenaillée par une peur peu commune chez moi. 

    Mai arriva et j’étais plus préoccupée de mon travail et de la gestion quotidienne que de ces soucis apparemment anodins. Après tout, je n’avais aucune raison de m’inquiéter, j’avais une santé du tonnerre, une hygiène de vie très saine, pourquoi m’en faire ? En plus, je venais d’avoir ma carte de donneur de sang, j’étais fière, cela me tenait à cœur depuis des années.

     


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  • Dans l’article sur la modernité, j’évoquais cette idée. Aujourd’hui, l’émission Rue des entrepreneurs sur France Inter: «   Et si on refaisait le monde  … »  a donné de la voix à Hervé Juvin… Il donne une vision encore bien différente. 

     

    La croissance est inhérente à nos démocraties et il n’y a pas d’autre choix que de changer notre mode de croissance pour continuer à vivre sur la planète, tous.

    Pascal Picq,  paléontologue, apporte également une vision d’après la grande échelle de l’évolution

    Il n’y a pas à dire, vraiment, notre espèce a un cerveau incroyable. Il nous laisse entrevoir l’infini alors que nous ne sommes que des petits riens , fatalement périssables ...


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  •   Petit hommage à trois muses de la musique actuelle qui ont pour lien le goût que je leur porte : Björk, Emilie Simon et Camille, par ordre d’apparition dans ma vie.

    Voilà trois femmes à la créativité, à l’inventivité et au courage sans borne dans la morosité et la platitude de la chanson actuelle aux pseudo œuvres formatées et stéréotypées larguées sans cesse sur les ondes et le marché commercial. Elles sont bien différentes les unes des autres, je les place dans la même catégorie parce que justement, elles vont au bout d’elles-mêmes portant leurs projets musicaux malgré leur caractère particulier et peu commun. Björk, éclaireuse et exploratrice fougueuse, mêlant émotion et puissance, modeste timidité et pouvoir manipulateur, Emilie Simon, véritable orfèvre de sons et de textes, d’images et histoires  magiques, Camille, jongleuse du verbe, des voix, des sons en incessante transformatrice du banal en inattendu plein de surprises.

    La première fut une rencontre pleine de  hasard, il y a presque vingt ans, au début de sa carrière solo, véritable coup de foudre, avec son clip Human behaviour. Dans l’émission de Marc Toesca, le « cultissime » Top 50, il y avait en fin de programme, après les soupes, une rubrique sur des artistes différents. Ce soir- là, j’ai vu un clip extraordinaire avec une jeune fille aux yeux brillants dans la forêt et un ours en peluche géant qui la ligotait et l’avalait. La musique virevoltait dans tous les sens en gardant toujours une mélodie et une unité d’ensemble. J’ai eu un véritable coup de foudre et malheureusement pas de quoi noter le titre et l’artiste dans les temps. J’en avais fait mon deuil (Internet n’existait pas pour retrouver des informations) quand plusieurs jours après, lors d’une entrevue avec des amis, je vis sur la couverture des Inrockuptibles le visages de cette jeune fille et j’ai poussé un cri de joie. Mes amis, élitistes en musique ne croyaient pas un mot de ce que je disais : « Je la connais, je l’ai vue au Top 50, le clip avec l’ours en peluche …» Impossible pour eux ! Je me suis hâtée de noter les références et dans les jours qui ont suivis, j’ai acheté Debut  pour mon plus grand plaisir. Depuis, tous les albums ont suivis, deux concerts, une cassette de ses clips. Je ne suis pas folle au point de collectionner les différentes versions d’albums, les remix, les journaux, les articles, les livres sur elle comme un certain Stéphane qui lui voue une forme de culte ( encore que je profite pleinement de ses raretés pour avoir les meilleures versions des remix)…C’est elle et son album Vespertime  qui sont à l’origine d’un épisode important de ma vie. J’ai aussi une belle anecdote : mon fils qui l’aime depuis sa plus tendre enfance, par la force des choses peut être, dans sa volonté de partager ce qui lui tient à cœur,  a voulu emmener Post, deuxième album à l’école maternelle (2e année) ; quand je l’ai cherché, il est revenu outré son cd à la main parce que la maîtresse a osé dire que ce n’était pas de la musique pour les enfants.

    La deuxième passait de temps en temps sur les ondes avec sa chanson Flowers. Je détestais cette petite voix fluette et cette naïveté. Son premier album était dans la maison mais dès qu’il passait, je le fuyais pour ces mêmes raisons. Par un concours, j’ai gagné des entrées pour les Eurockéennes de Belfort et m’y suis rendue seule. Parmi les artistes, il y avait Emilie Simon et j’ai eu envie d’aller la voir  parce que le film La marche de l’empereur vu auparavant m’avait laissé un souvenir positif et là, je me suis prise une bouffée de rêves et de magie avec un spectacle magnifique empli de poésie et de préciosités tant sur le plan visuel qu’auditif. Je suis rentrée tard dans la nuit encore dans cet univers onirique et ai écouté le premier album tant honnis, puis acheté la musique du film. Quand Végétal, le troisième album est sorti, je me le suis commandé. Il m’a accompagnée quand la mort rôdait, dans le fracas de l’annonce de la maladie, « Le mois de mai s’est joué de moi/ Cette année, j’ai laissé couler trop d’émois/ Cette fois, le mois de mai s’est moqué de moi/ Cette année, j’ai laissé couler trop d’émois, cette fois »(Le vieil amant) , «  Je suis enterrée vivante, contente de moi, Au dessus des eaux stagnantes, regarde- moi »( Dame de lotus) résonnaient encore plus profondément en moi. J’en reparlerai sûrement en d’autres circonstances. Son dernier concert aperçu à travers mes yeux abîmés a été frustrant par ce que je ratais, nous étions aussi mal placés pour l’accoustique et de la savoir si près et si loin, j’en ai été blessée. Heureusement, j’ai une bonne vidéo d’un concert intégral pour me réconforter... Dommage quand même et terriblement frustrant.

     

    La troisième a été introduite par le fiston qui a demandé sa chanson, Je veux prendre ta douleur. J’ai acheté l’album pour lui et il ne cessait de l’écouter en boucle.

     

    Inversement, c’est lui qui par la force des choses m’a baignée dedans.  En 2006, nous la voyons aux Eurockéennes avec un groupe d’artistes japonais dans un spectacle époustouflant d’ingéniosité, de virtuosité et d’originalité, dépassant les  standards habituels où trop de pseudos artistes s’enferment. Le troisième album sorti il y a quelques jours est déjà là et nous en profitons avec grand plaisir écoutant et découvrant à chaque fois des originalités phoniques réjouissantes. Je pense que bientôt son premier album rejoindra les deux autres.

     

    Il y a encore d’autres artistes dont j’ai envie de parler ici ou là mais je ne les mets pas dans la même catégorie que ces trois « fofolles ». J’y retrouve certainement une part de moi-même avec ces quelques notes particulières qui constituent les humains "navigateurs "

    http://www.bjork.com/  toutes les infos la concernant, un aperçu de son univers cocasse
    http://www.camille-lefil.com/ voyageur et faussement désarticulé 
    http://emiliesimon.artistes.universalmusic.fr/ et son blog http://emiliesimon.skyrock.com/ à l’image de sa musique et de sa personnalité ( je pense) : orfèvrerie poétique, beauté profonde et onirique

     


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    Voilà un hasard de l’existence tout à fait surprenant. Rien, absolument rien ne me conduisait à y attacher de l’importance. Quand j’ai commencé à travailler, il y avait de nombreux Turcs venant apprendre le français et étant curieuse par nature, pragmatique aussi, je me suis laissée allée à les écouter parler entre eux, à noter un mot par ci, par là, à faire le lien entre ce que je disais et ce qu’ils échangeaient entre eux. Maintenant, je me débrouille dans la langue, je pratique leur art culinaire je regarde leurs émissions à la télévision, écoute leur musique, danse avec eux aux mariages où l’on me convie, j’ai visité Istanbul en dehors des sentiers habituels, la seule personne dans le village où je vis avec qui j’ai des contacts est une femme turque, je m’intéresse à leur vie politique et culturelle, … Je crois que je connais  un peu leur culture. Quelles richesses ils m’ont apportées ! 


     

     

     

    J’en profite pour dire toute l’affection que j’ai pour ces personnes que j’ai rencontrées par mon travail car si j’ai pu les aider quelque peu dans leur parcours, je n’ai pas de mot pour dire combien je les remercie de m’avoir apporté autant de richesse. Elle est incommensurable et chacun d’eux, dans le meilleur comme dans le moins agréable, m’a donné quelque chose d’inestimable.


     


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    France Inter, 8h30, le 7/9 reçoit Jean Ziegler, rapporteur spécial de l'ONU pour le droit à l'alimentation , auteur de L'empire de la honte. (  http://www.radiofrance.fr/franceinter/em/septdix/index.php?id=66582 ). Je ne peux  m’empêcher de rebondir sur mes pensées précédentes.

    Il fait le constat de la faim, de la mortalité et des difficultés socio-économiques qu’elle engendre, des enjeux passés, présents et à venir de l’agriculture, des aberrations des échanges à travers le monde, etc. … Il est impossible de tomber des nues quand sont évoquées les manifestions de la faim dans le monde actuellement parce que n’importe qui est capable d’avoir des informations sur ce qui l’entoure et de comprendre ce qui se passe à partir du moment qu’il se détache de sa petite personne et de son quotidien. Il ne s’agit pas d’avoir des réponses car le plus important est de poser les bonnes questions.

    Nous sommes dans une démocratie libre où l’accès à l’information est possible. Nous avons la responsabilité de nos actes et également celle de nos non actes. Se dire : «Tout est trop grand, nous n’avons pas de poids » et bien non. J’ai cette conviction que nos petits actes peuvent avoir de grandes répercussions parce que tous ensemble, nous sommes capables de changer ce qui nous déplait. Et s’informer pour comprendre, développer son esprit critique est un bon début. A partir de là, l’action vient naturellement. Ensuite, avoir une conduite non prosélyte, expliquer quand quelqu’un  pose des questions ou tout simplement le bonheur qu’apportent ces choix sont les meilleurs moyens de faire passer un message. Parce que je nous crois tous responsables les uns des autres à travers l’humanité, je n’envisage pas une vie faite uniquement de préoccupations personnelles et égo centrées. Ce que je peux faire, je le fais.

     Devant les images des révoltes d’Haïti, je me suis dite que vraiment c’était une honte de savoir que certains sont poussés à l’émeute parce qu’ils n’ont même pas de quoi satisfaire leurs besoins vitaux. J’ai été encore plus heureuse et fière de parrainer un enfant avec Sos enfants sans frontières  ( http://www.sosesf.org). La petite pour laquelle je donne 23 euros par mois vit en Haïti, j’aide l’association à lui permettre d’aller à l’école et d’avoir un repas correct par jour. Ce n’est rien du tout et c’est beaucoup, tant pour elle, que pour ses parents et pour moi et mon fiston. Un proverbe juif dit « Qui sauve une vie sauve l’humanité toute entière ». Je n’ai pas la prétention de sauver qui que ce soit mais ce qui est donné n’est pas perdu ( cf. Françoise Dolto, «  Tout ce qui n’est pas donné est perdu »).

    Pensée également pour le Tibet. Toute personne un tant soit eu informée sait très bien et depuis longtemps ce qu’il s’y passe, il n’y a pas lieu de tomber des nues non plus. Pareil pour le Darfour, l’état de la planète et j’en passe.

    A bon entendeur, salut.


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  • Samedi 23 mars, matinée calme occupée par ci par là de petites choses. A la diète, j’ai tout mon temps pour retrouver mon émission favorite à 11h sur la radio suisse romande, Couleur 3. Chaque dimanche, j’y retrouve des musiques inédites, non diffusées ailleurs et des expositions d’idées novatrices, Le programme du jour : la décroissance. Je connais cette théorie depuis quelques années, entendue au détour d’une curiosité. Et là, je trouve qu’elle est très bien présentée (Vous pourrez réentendre l’émission sur le site www.laplanetebleue.com  . ou www.couleur3.ch )

    Travailler moins pour vivre mieux, ne pas consommer à outrance, faire la part de nos besoins véritablement importants, se défaire de ces soi- disant besoins fabriqués par les industriels en quête de nouveaux profits, sortir du marché de la consommation, vivre de manière simple et frugale en privilégiant le lien et les échanges humains, sortir de la prétendue voie du bonheur qu’est la possession de biens matériels... autant d’idées qui sont les miennes depuis très longtemps. Et ce ne sont pas les événements des derniers mois qui m’y ont amenée, j’ai cela dans la tête depuis fort longtemps. C’est également dans cet état d’esprit que j’ai éduqué mon fils ( ce qui n’est pas forcément très facile pour lui, le pauvre), que j’ai accompagné mes choix de vie, en dehors des travers inconscients. Je n’ai pas de honte à dire que je meuble mon intérieur en récupérant des vieilleries, en les achetant aux puces, que je vide mes greniers et caves en les troquant, les donnant, en les bradant de ci de là. Parce qu’il est toujours mieux de recycler de la sorte que de jeter. Et quel intérêt de courir dans les magasins pour acheter des produits neufs ? Ils sont sans caractère, stéréotypés et pour rester dans des prix corrects, souvent de piètre qualité, chargés de cette idée que peu cher = interchangeable et consommable à souhait. Raisonner ses achats amène à éviter des excès en aval comme en amont.

    Je pense aussi à l’alimentation biologique. Pour beaucoup, manger bio coûte plus cher que de manger des produits issus des circuits classiques. Tel est le cas quand il n’y a pas d’adaptation des modes alimentaires, que la consommation reste dans les mêmes schémas. Manger bio est possible avec le même budget en changeant ses habitudes : préparer soi- même ses repas et donc acheter des produits de base, privilégier les protéines végétales comme les associations légumineuses- céréales, etc. C’est un exemple parmi d’autre, le premier qui me vient à l’esprit.

    Travailler plus pour gagner plus, et pourquoi faire ? Consommer ? Stocker ? Grossir les comptes en banque ? Créer du patrimoine ? Se sécuriser ? … Je ne sais pas pourquoi , je n’y ai jamais cru. J’ai choisi un travail où je ne gagne pas tant d’argent, de quoi vivre. Par contre, j’y ai gagné une richesse incroyable dans le relations humaines, y côtoyant des nationalités et des cultures du monde entier ( 22 la première année d’exercice après, j’ai arrêté de compter), une équipe, des collègues épatants qui m’ accompagnent dans l’adversité malgré des mois et des mois sans exercice, un soutien de tous tant sur le plan matériel que moral. J’en reparlerai plus tard, c’est si riche qu’il y a de quoi en dire encore bien long. Et que dire de ce besoin d’avoir toujours plus d’argent ? Je déroute souvent en déclarant qu’en avoir plus amène à multiplier les soi- disant besoins et donc à motiver encore la recherche du profit… Et surtout, est il décent de se comporter de la sorte en usant et abusant des biens quand la majorité des humains vivent dans la misère ?

    Par respect pour toute l’humanité, nous avons le devoir de rester simples.

    Lundi 24 mars Je pensais à la décroissance quand une intervention sur France Inter ( le 7/9) a renforcé mes idées. Le sujet était la réflexion sur l’éventuelle paresse des Français au travail et ce spécialiste du monde du travail de déclarer qu’il est à contre courant de penser « travailler plus pour gagner plus ». Le progrès des sociétés amène à une réduction du temps de travail. J’en arrive donc à ce titre, De la modernité qui peut sembler inapproprié avec ce sujet sur la décroissance. Et pourtant, il m’est apparu évident au regard de la réflexion que je sentais évoluer en moi parce que ces idées novatrices et souvent inconnues de nombreuses personnes sont d’une grande modernité.

    Je me souviens de la boutade d’un ami de lycée qui me charriait en me disant que j’étais née trop tard pour me donner à fond dans le mouvement hippie, il me voyait comme une espèce de baba cool. D’instinct, je lui ai rétorqué que je n’avais pas vingt ans de retard mais mille ans d’avance.  Il y avait là quelque vanité certes mais force est de constater que souvent, mes pensées m’amènent à voir le monde de façon novatrice. Je ne renie pas non plus ce snobisme que je sens poindre en moi quand je vois que tout à coup beaucoup s’entichent d’une idée, emplis de leur bonne conscience alors que je suis déjà bien loin de cela, …  vilaine.


    Navigatrice, je vogue en terres inconnues où la sécurité n’a pas sa place ; c’est une prise de risque que nombreux n’osent pas…. Ce même ami dont je parlais m’a donné des années après une citation où il m’a reconnue immédiatement. « je ne fais rien parfaitement, je fais tout de travers, rien ne tourne rond, il manque toujours quelque chose dans ce que je fais mais je vais sereinement là où les autres voient un gouffre, un abîme ». Mon cher Boris, de qui je parlerai très souvent, aurait beaucoup en dire et nous éclairerait de ses lumières….Entre navigateurs, nous nous retrouvons….

    Au passage, voici les chaussons que je raccommodais quand l’envie de m’exprimer a pointé son nez.

     

    Entourée de part les hasards de l’existence de nombreuses femmes turques, j’ai eu le coup de foudre pour leurs petits « patik » (mot turc qui les désigne) il y a qq années et m’en suis inspirée pour donner libre cours à mon imagination selon les restes de laine qui traînent aux quatre coins de la maison. 

    S’il y a des amateurs, faîtes moi connaître vos doléances !



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  • Il y en aura bien d'autres ici parce que je ne peux pas rester indifférente à ce que je considère de l'injustice.  J'ai déjà fait circuler en partie cet appel et je vous invite à  signer la pétition, sur Internet ou sur papier, à la faire circuler autour de vous. Non que je sois contre une contribution financière, en plus de ce que nous payons déjà par ailleurs, afin de rééquilibrer les comptes de la Sécu ( et je ne parle pas de la situation particulière de l'Alsace et de la Moselle), je suis par contre REVOLTEE par le discours sur la soi- disant responsabilisation des malades! De qui se moque t-on? Responsable de quoi? Je vous le demande! D'avoir une maladie héréditaire? D'avoir un cancer ou une maladie causé(e) par l'environnement? Par le travail? Mais quand est- ce que les pouvoirs publics prendront leur part de responsabilité?

    Pour info, aujourd'hui, j'ai déjà payé la moitié des 50 euros et tous les papiers ne sont pas encore passés...

    C'est une question de solidarité et de responsabilité les uns envers les autres.

    A bon entendeur,

    http://www.appelcontrelafranchise.org/

     

    ps en 2010: le lien ne fonctionne plus parce qu'il est obsolète. Et nous continuons de payer les franchises, silencieusement.


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  • A vous qui passez, accidentellement, ponctuellement, habituellement,

    je dédie cet espace.

    Courageux lecteurs que j’admire parce que mes textes n’ont rien de consommable laissez ici,  si l’envie vous en prend, une trace de vous, plus que bienvenue, jalon sur la toile des possibles de nos vies entrecroisées ou parallèles.

    Livre d’or en pont entre nous

     

    Livre d'or

    Parce que je sais qu’il n’est pas toujours aisé de laisser un commentaire quand il pleut, quand il fait froid, quand il fait chaud, quand la tristesse nous envahit,  quand la fatigue ou la faim nous étreint, que le temps nous échappe, que nous sommes à notre avidité de vivre la vie réelle et non à s’attarder devant l’écran,

    Parce que je sais que mes tartines ont de quoi filer la migraine au point de ne plus laisser l’envie de dire ce qui passe par la tête,

    Parce que parfois, le cœur n’est pas à lire des articles inintéressants et/ ou rasoirs,

    Parce que, on n’a rien à dire sur ce qui est écrit dans les articles,

    Parce qu’il n’y a que la simple envie de dire « Je suis là, avec toi »,

    Et toute autre raison à votre guise,

    Il est possible de laisser ici une impression générale, un signe de son passage, une trace volontaire d’un hasard sur les fils de soi de l’Internet, d’écho en écho, en harmonie, en dissonance.

     

    Cet espace est à vous,  camarades lecteurs, visiteurs de toute heure.


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  • Bienvenue en ces contrées particulières, 

     

    Il fut un temps où je survivais dans un corps en pleine santé, comptant et m'appuyant constamment sur lui jusque dans mes derniers retranchements, il fut un temps où je luttais, révoltée, en permanence, afin de tenir la tête hors du vide, il fut un temps où je ne m'aimais pas parce que réduite par les épreuves subies.

    Tout à coup, la maladie frappa telle un  cataclysme  abominable et dévastateur, tout fut bouleversé. Dans le flot des pulsions de mort, les rencontres et les partages se multiplièrent, bien des certitudes passèrent à la trappe; je pris doucement conscience de ma valeur, un être vivant se révéla.

    Parce que mon parcours est loin d'être anodin, le récit de ce périple fut demandé par des témoins directs de mon expérience. D'abord réticente, je m'engageai sur cette voie en 2008 non pour me faire connaître, revendiquer ou crier mais bien pour montrer combien la force de vie qui nous habite est puissante. Peu importe ce qu'il advient, l'important est ce que nous en faisons.

    La porte s'ouvrit ici.

     

    Choisir un nom demanda réflexion et depuis, il me caractérise sur la toile; je crois l'avoir bien choisi car il parle véritablement de moi.

     

    Je suis fée des agrumes.

     

    Boutade à ceux qui m’y/s’y reconnaîtront.

    Amoureuse de fantasy, d'univers oniriques poétiques, d'imaginaire, de fantasmagorie, j'aime à parcourir les mondes intérieurs tout en conservant un regard lucide et cinglant sur celui qui m'entoure. En outre, je n’ai pas la langue dans ma poche. Comme le citron ou l’orange, acide, le pamplemousse, amer, le zeste parfumé éclaboussant et piquant les yeux, je suis de ceux qui  balancent la phrase ou le mot troublant le ron-ron des conversations et des banalités verbales dans un acte volontaire ou non, avec des intentions rarement mauvaises. Jamais hypocrite, j’ai cette tare  de ne pas avoir appris à mentir en bonne société, celle de dire en toute honnêteté ce que je pense, celle d'exprimer mes ressentis sans gêne. Certains apprécient cette franchise, d'autres la fuient, ceux-là n'y voient que provocation, ceux- ci un manque de savoir- vivre. Vous êtes avertis, mon pouvoir et ma volonté sont de faire réagir. 

    Curieuse, ouverte, avide d’apprendre, de partager, j’aime voir à travers d’autres yeux, lire et entendre des avis très variés,  quand ils se tiennent et sont argumentés, vos avis ont donc toute leur place. Certes, je suis guerrière, certes, ce blog est un combat offert à qui s'attarde en ces lieux, cela n'empêche pas que je garde la non- violence  en maître- mot,  ma quête est guidée par la bienveillance .

     

    Puissions- nous continuer cette route ensemble en ces autres murs.

     

     

     

     


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