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Par fée des agrumes le 2 Décembre 2013 à 21:25
Cette année, j'ai participé à trois jours sur quatre; arrivée, comme d'habitude avec un programme précis, j'ai fait de belles découvertes grâce à la coopération des accompagnateurs du stand de la MDPH. Voilà donc la matière fournie de ces trois jours avec des avis évidemment tout personnels.
Jeudi.
Gary Clarck Jr
Un régal! Un beau tour de la musique noire américaine en un concert. Blues, soul, guitare façon Hendricks! Diversité, puissance, profondeur. Bon, allez, j'avoue, je suis grande amatrice du genre.
Asaf Avidan
Je le connaissais de loin grâce à sa voix particulière. Une magnifique surprise! Belle présence sur scène, généreux, joueur, cabotin, séducteur, de bons morceaux variés, un vrai plaisir! Je l'ai entendu depuis sur France Inter en entretien où il m'a enchantée, mes premières impressions se confirmaient. J'ai écouté depuis quelques albums sur la toile sans y retrouver cette énergie; j'y reviendrai, j'ai peut- être besoin de m'y plonger plus profondément.
Alt- J
Je n'en garde pas un souvenir marquant. Musique et spectacle agréables, sans plus.
M
Je n'aime pas M. Sa voix m'insupporte et ses textes m'agacent. Mes accompagnateurs avaient envie d'aller y jeter un coup d'oreille et d’œil je crois parce qu'ils insistèrent légèrement pour y faire un tour expliquant que sur scène il était vraiment très bien. Ouverte et soucieuse d'eux, j'acceptai. Nous arrivâmes en fin de concert... et je n'ai pas regretté. Très présent, joueur, généreux et en mouvement interactif avec son public, il vaut vraiment le coup d'être vu sur scène. Beau moment de partage et de gaieté.
Le Chapelier fou.
Je suis venue ce jour pour lui principalement. Dans une salle en fond de site, petit comité, petite scène, il semblait presque étonné lui- même d'avoir été convié à cette édition « malgré sa non- actualité musicale» (sic). Entre son violon, ses claviers, son ordinateur, il joua sa musique si particulière dans des jeux de lumière enchanteurs. C'était beau, enfin, du moins, j'ai aimé, c'était magique et ses bidouillages m'ont transportée. Un artiste original à découvrir.
Jamiroquai
Pour finir la soirée, j'étais curieuse d'aller voir ayant entendu quelques échos positifs sur ses spectacles. Je ne suis pas spécialement fan de sa musique, quelques titres invitent à danser mais je n'écoutais pas plus que ça. Et ben, je me suis ennuyée. D'abord vêtu d'un costume de cow- boys bleu avec chapeau vert, il a fini en survêtement de sport, je l'ai trouvé négligé d'emblée. Je n'ai pas aimé son attitude non plus, il m'a paru blasé, détaché presque hautain avec le public. Il était là pour faire un spectacle, fournir son lot de chansons et basta. Sensation d'avoir perdu mon temps.
Vendredi
Matthew E. White
J'avoue, j'ai oublié. C'est révélateur.
Lilly Wood and the Prick.
Chouette concert avec ces Français pleins d'énergie et de joie d'être sur scène. Musique pleine d'entrain, une belle surprise. J'ai presque eu des regrets à les quitter pour le concert que j'avais prévu ensuite et auquel je tenais à aller.
Jupiter and the Okwess
Il n'y avait pas foule au départ mais l'ambiance devint si vite chaleureuse, joyeuse et entraînante que le public enfla rapidement. Super moment! J'ai dansé avec bonheur dans une ambiance du tonnerre! Le public a fini en rondes géantes et vagues endiablées, c'était magnifique.
Skip the use
Je ne connaissais qu'un ou deux titres et je suis venue par curiosité entre deux concerts. Belle énergie, un parterre de public conquis, une belle ambiance mais j'avoue que ce concert ne m'a pas spécialement marquée.
Woodkid
MAGNIFIQUE! Du grand spectacle! Le disque à la base est déjà une épopée, sur scène, c'est encore plus fort. Il y en a pour les oreilles, les yeux. J'étais transportée dans un monde fantastique. Un de mes accompagnateurs, qui ne connaissait pas, avoua en partant qu'il avait été bouleversé au point d'avoir la larme à l’œil. Imaginez donc l'ambiance. Un grand moment, un univers riche à découvrir.
Spectacle complet non pas aux Eurock mais à Lyon si quelqu'un est intéressé ici.
The Smashing Pumpking
Très connus, j'étais curieuse de les voir en concert. Leur musique étant mouvementée, je m'attendais à quelque chose de vivant, j'ai été déçue. Ils étaient statiques, alignant les titres dans une sorte d'indifférence. Aucune interaction. Après Woodkid, c'était laborieux de rester jusqu'à la fin.
Electric electric
Sans plus. Saturée ou le concert ne me convenait pas. Je suis partie rapidement. Il était aussi tard et il me restait à rentrer, le jeu n'en valait pas la chandelle. En prime, je n'ai rien trouvé pour vous faire découvrir.
Dimanche
Hyphen Hyphen.
C'était chouette. Ils se donnaient de la peine et l'ambiance a suivi devant leur enthousiasme.
Keny Arkana.
Je n'aime pas le hip hop aussi n'avais- je pas prévu d'y aller. L'accompagnateur qui m'avait emmenée voir M expliqua qu'elle était particulière et que nombre de ceux qui n'aimaient pas le hip hop l'appréciaient. J'avais du temps d'attente jusqu'au prochain programmé aussi, nous y allâmes. Une belle découverte. Une présence incroyable sur scène que ce petit bout de femme. Une conviction, un engagement chevillés au corps, des textes humanistes et revendicatifs prônant la tolérance, la résistance du peuple. Elle est une des seules artistes que j'ai vue donner de l'eau au public écrasé par la chaleur. Elle m'a émue, vraiment.
The Vaccines.
Pas de souvenir. Tout est dit. Un passe- temps.
Chvrches.
Concert sur une petite scène avec une chanteuse à l'allure adolescente. Elle a fait l'effort de parler le français, s'excusant de son petit niveau. Un bon moment très agréable avec ce groupe écossais prometteur.
Skunk Anansie.
Je connaissais les titres phares- sans m'y être penchée plus. Ce fut un moment particulier car la chanteuse a une présence très forte sur scène. Elle saute, avance, recule et affole la sécurité en se mêlant à la foule. Impressionnant.
The Bloody Valentine.
Étrange et hypnotique. Je crois que je vais me plonger dans leurs albums, c'est suffisamment particulier pour m'intéresser.
Je les ai quittés plus tôt pour aller sur la grande scène et son concert final.
Blur
Je suis une grande fan de Gorillaz, il est naturel d'avoir du penchant pour Blur. J'ai quelques albums d'eux et il y a des titres que j'aime énormément (dont Out of time ci- dessus) . Je suis venue pour eux ce jour- là, j'ai été ravie. Le chanteur a fait son show et s'est jeté dans la foule loin de la mégalomanie, du dédain ou de l'indifférence d'autres. Une belle clôture de festival.
Vous trouverez sur la toile de nombreuses vidéos des Eurockéennes 2013. Si le cœur vous en dit :)
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Par fée des agrumes le 21 Mars 2013 à 12:34
Au milieu de la salle, trônait une petite scène. Depuis nos places, je craignai l’obstruction par deux espèces de grands poteaux et observai de loin l'artiste d'entrée, une amie de Björk bidouillant ses ordinateurs puis au dessus, un cercle d'écrans montrèrent les constellations de l'univers de Biophilia. La salle se remplit lentement, l'ouverture n’intéressait pas grand monde, il régnait un brouhaha de pas plus ou moins hâtifs, de paroles échangées. Certains mangeaient, d'autres buvaient, certains se promenaient, s’installaient, repartaient, revenaient, beaucoup discutaient. Le temps passa doucement et quand tout à coup, la lumière changea, des cris montèrent en vague, les choristes entrèrent en scène dans une quasi obscurité puis ce fut le tour de Björk. Les lumières étaient faibles, quelques rayons illuminaient les vêtements, la perruque monumentale, les musiciens, les instruments. Les écrans passaient des animations terrestres, galactiques, sanguines, végétales, marines au gré des chansons. Se succédaient des tableaux divers où les artistes se plaçaient en ordre différents selon les chansons: en cercle, concentrés au milieu de la scène, en face de l'un ou l'autre côté de la scène. Björk était loin, je ne voyais pas beaucoup de détails, je me dis que décidément, il serait grand temps que je me trouve une paire de jumelles de théâtre, la maladie a endommagé ma vue et je passe à côté de bien des éléments. Enfin, là, en l'occurrence, Björk se faufila, se mêla, gesticula, dansa, souvent dans des recoins, dans l'obscurité, des lumières faibles ou au contraire éclatantes. Elle entonna tous les titres de son dernier album dans un ordre choisi pour le spectacle entrecoupés de quelques titres de précédents albums: Unravel de Homogenic, Mouth's Craddle, where is the line de Medulla, One day de Debut, Declare independance de Volta. Comme à son habitude, les titres montaient en puissance et le final explosa avec Nattura. Elle salua et disparut comme elle était apparue. Il y avait eu une petite pause de quelques minutes entre- temps, la présentation des choristes et musiciens. Je m'amusai à noter que son accent islandais est particulièrement prononcé quand elle parle alors qu'il est bien plus discret quand elle chante, une spécifié commune à de nombreux chanteurs.
Les deux poteaux étaient en fait des instruments avec des bras dont le mouvement engendre des sons d'air et nous étions finalement bien placées; de loin, j'ai aperçu les autres instruments fabriqués pour l'occasion avec leurs sons particuliers dont une espèce d'orgue inédit. Elle a modifié les orchestrations de certains titres comme One Day avec seulement sa voix et une percussion déjà entendue dans son concert débranché de Londres.
J'ai été surprise par le public: quasiment statique et silencieux mis à part quelques agités très localisés. Majoritairement, personne ne bougeait et presque toute la foule écoutait religieusement. Les applaudissements, les cris étaient ponctuels sur les moments d'arrivée, de sortie, après chaque chanson. En fin de concert, Björk fit se lever le public et l'invita à danser, sans grand succès. A Declare independance, les bras se levaient, évidement, en chœur mais les corps ne sautaient ou ne dansaient pas véritablement. Avec ses musiques, je suis pleinement dedans, ma familiarité est telle que je vis les notes, les rythmes, les paroles, je sais ce qui arrive, quand, comment aussi, c'est plus fort que moi, j'ai envie de chanter à tue tête, de danser. Là, je me suis ( un peu) retenue au milieu du silence et du calme alentour, c'était étrange.
J'avais mon appareil photo dans le sac à main et je n'en ai faite aucune. La seule tentative n'aboutit pas car j'étais à chaque seconde dans le concert et n'en voulais rien manquer. Nous avions été invités à ne pas filmer ou photographier en entrée, des photos étant disponibles sur le site bjork.com en téléchargement gratuit ( elles ne sont pas terribles d'ailleurs je trouve pour des soit- disant photos professionnelles). Quelques appareils se levaient sporadiquement et des vidéos sont visibles sur la toile, vous trouverez facilement, si cela vous intéresse, des extraits du Cirque en chantier par exemple. Je constatai de ce fait que la programmation des titres n'était pas identique à chaque date et je savourai d'autant plus ce 8 mars car elle y joua certains de mes morceaux préférés comme One Day, Mouth's cradle ou Unravel.
Pour conclure, je dirai que j'ai été enchantée, ravie et heureuse d'avoir fait le déplacement. Si des impondérables liés à sa personnalité se répètent, Björk change complètement l'ambiance de ces concerts selon l'album dernièrement sorti et ce sont des découvertes constamment renouvelées avec sa capacité à transformer ses morceaux plus anciens d'autant qu'elle a de l'audace et tente des expériences originales, hors des sentiers communs. Certains qualifient sa musique et ce concert de cérébral. Il est vrai que la symbolique y est forte, peu commune, il y a une profonde réflexion derrière chacun des éléments et pourtant, je trouve qu'elle touche à ce qu'il y a de plus primitif en l'humain et son rapport à la terre, la nature, sa propre nature. Les émotions sont puissantes, voire exacerbées, les images du corps, des cellules, des couches ou plaques terrestres, des océans, des étoiles, des constellations renvoient du plus petit au plus grand et ramène l'humain à sa place d’élément d'un tout. «I’m no fucking Buddhist but this is enlightenment» dit -elle dans Alarm Call d'Homogénic, elle se déclare sans religion, je la sens païenne, elle transpire la foi en tout ce qui est vivant, bouge, se transforme. Enfin, quoi qu'il en soit, je suis conquise depuis vingt ans, elle me déçoit rarement, mon avis n'a alors absolument aucune valeur parce que je suis totalement partiale. J'avais simplement envie de partager avec qui voudra s'attarder en ces terres conquises.
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Par fée des agrumes le 1 Mai 2012 à 15:45
Ça y est! Enfin! Fiston est parti pour 5 jours de camp. OUF! C'est la fête et je respire.
J'avais envie de m'abrutir devant des feuilletons ou des émissions de télévision mais les programmes m'ont vite rebutée. Chassez le naturel, il revient au galop. Du coup, je passe de temps en temps dans la zone sinistrée- chambre du fiston où les surprises se multiplient ( classeurs vides et feuilles étalées sous le lit, bibliothèques clairsemées et livres en vrac partout, nourritures en décomposition ou séchage, déchets en tout genre, montagnes de linge sale, poussière à n'en plus finir et j'en passe), j'ai terminé une couette dont je vous parlerai plus tard en regardant des émissions et reportages sur Arte TV+7. Je me suis ainsi régalée avec:
Erectionman
http://videos.arte.tv/fr/videos/erectionman-6609808.html
Tout à fait approprié dans mes curiosités sur ce qu'être un homme ( humain de sexe masculin) . Mon garçon de 15 ans est certes un cas d'étude, ce sont surtout ses manques qui m'interpellent. Et comme je suis de sexe féminin, cet autre est un champ d'étude fort intéressant.
Puis, par hasard ( merci la vie!), cette émission avec mon ami Boris.
28 minutes, Sans les animaux, notre monde serait- il humain?
http://videos.arte.tv/fr/videos/28_minutes-6607430.html
Tellement éclairant, tellement instructif sur ce qu'est notre condition.
Comme la question de mon précédent article a soulevé les masses, j'ai décidé de mon propre chef, arbitrairement de faire au petit bonheur la chance, selon les circonstances avec des articles plus ou moins creusés et travaillés plutôt que de m'astreindre à des exigences stylistiques. Quoi qu'il en soit, avec ces 5 jours de tranquillité, j'arriverai peut- être à rattraper – un peu- le retard existant entre mes idées- expériences- ouvrages et les articles d'ici. Qui sait?
Zou! Je repars en vous laissant à ces liens pour regarder une série ou un film en crochetant les manches d'un gilet bordeaux. A moins que je ne me mette à danser comme une folle la musique à fond?
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Par fée des agrumes le 20 Juillet 2011 à 10:00
Perdre la vue était l’une de mes plus grandes peurs et j’y suis tombée en moins d’une semaine. Malgré les limitations et empêchements d’autres, j’ai tâché de m’adapter en jouant sur les lumières, quelques accessoires, principalement sur l’écoute de mon corps et la volonté de ne pas rester en fatalité subie. Fort heureusement, j’ai eu la chance inouïe de la récupérer lentement. De cette expérience initiatique, m’est resté le plaisir d’écouter des livres lus que je dégotte avidement à la médiathèque. Est- ce un réflexe boulimique post famine ? Grande lectrice que je suis depuis plusieurs décennies, j’y vois une continuité logique. Et puis, ce support me permet de lire en travaillant de mes mains ou en m’endormant, ce qui multiple mes lectures. Bien des œuvres lues ou écoutées attendent leur article, je ne suis pas, débordée par les péripéties et expériences quotidiennes, un fiston accaparant l’ordinateur pendant les vacances. Pourtant, je bouleverse mes chronologies et profite des grasses matinées interminables du fiston- ado pour vous parler de ce livre aujourd’hui.
David Servan- Schreiber est jeune médecin aux Etats- Unis quand il apprend qu’il a une tumeur au cerveau, cataclysme dans une vie pleine de projets et d’ambition. En plus des traitements habituels, il décide d’expérimenter d’autres voies curatives et s’en sort. Dans ce livre, il explique les processus du cancer, comment s’alimenter, vivre pour s’en prémunir ou accompagner les traitements quand il est déclaré. Il évoque ses expériences personnelles, ses rencontres avec des médecins, des thérapeutes, des patients qu’il a lui- même accompagnés. Il donne de nombreuses références, des pistes de réflexion et surtout invite à l’amour de la vie que nous avons à vivre.
Vous trouverez beaucoup d’informations à ce propos sur la toile, en librairie d’autant que David Servan- Schreiber, après s’en être sorti à deux reprises (la deuxième était dite fatale) est actuellement en terrible rechute et prépare sa mort. Je n’ai donc pas tellement le goût de vous le résumer ou d’en faire une analyse critique, j’ai seulement envie d’en parler pour ce qu’il a de résonnance en moi.
En le découvrant par hasard parmi les autres, j’ai pris ce disque pour ma mère. Elle a eu deux cancers et a réchappé de justesse au deuxième. Je n’étais pas présente à sa maladie et de toute façon, elle ne m’en a quasiment rien montré, ni dit. Je ne culpabilise pas, notre famille est particulièrement touchée et l’hécatombe est évidente ; le cancer fait partie de notre patrimoine, il nous est familier et nous savons que la prévention est essentielle pour chacun d’entre nous en priorité. Par contre, j’ai, grâce à la communication bienveillante, ouvert mes esgourdes à sa souffrance psychologique, à sa profonde solitude, son chagrin, ses peines, ses angoisses quant au gâchis d’une vie par défaut d’accompagnement, de solidarité. Elle n’a d’ailleurs pas prêté attention à ce livre régulièrement évoqué, ce n’est après tout pas de la maladie, de la douleur dont elle a le plus peur ou le plus souffert. J’ai donc écouté ce livre- lu pour moi, pour mes proches, pour qui voudra le partager.
Si la maladie de Devic n’est pas un cancer, elle est aussi contrecarrée par des chimiothérapies, elle est aussi une maladie chronique dont les origines sont similaires à celles des cancers, il y est aussi question d’inflammation. Il ne me fut guère difficile de réfléchir à ces parallèles tant qu’il était dans des questions médicales, alimentaires, environnementales ; une autre attention s’éveilla quand il entama la question de la corrélation entre corps et psychisme et je vibrai avec lui dès lors qu’il aborda des questions fondamentales de présence à soi, au monde, à la vie. Les passages concernant les fins de vie me bouleversèrent et j’ai pleuré dans ma cuisine en faisant la vaisselle alors que je l’écoutai. Je vivais, je vibrais avec lui (il lit lui- même cette version audio). Parce que nous avons la même expérience de la proximité de la mort, parce que ce vécu métamorphose profondément, parce que c’est une expérience initiatique au- delà de tout ce que les sociétés humaines peuvent imaginer, j’étais reliée.
J’ai trouvé en ses mots un écho similaire aux miens, d’autres illustrations verbalisant et concrétisant les raisons fondées de ma colère, de mes souffrances relationnelles à SeN notamment et cette volonté farouche de vivre pleinement ce temps qui nous est imparti sur Terre non sur un plan narcissique d’égo désireux de contrôler pour vivre l’éternité mais bel et bien en tant qu’être, partie intégrante d’un tout, d’un monde, d’un univers, de la vie.
David Servan- Schreiber est un cas clinique qui a démenti les pronostics des médecins, il a gagné de nombreuses années de vie et couru le monde pour partager ses expériences. Certaines polémiques existent quant à sa démarche, certains de ses choix et de ses positionnements, je ne m’y attarde pas. A mes yeux, ne comptent que son engagement et cette humanité vécue pleinement dans sa vibration essentielle, sa finitude, son positionnement dans l’univers. Il renforce cette pensée récurrente à mon esprit : peu importe ce qui nous arrive, ce qui compte, c’est ce que nous en faisons. (Mon ami Boris évoque constamment cette nécessité de sens et de verbalisation sur nos parcours de vie)
Nul n’échappe à la mort, c’est notre lot commun, notre destinée à tous. La maladie, la douleur, la souffrance sont des réalités auxquelles nous ne pouvons échapper. Longtemps, j’ai répété : en dehors de la mort et la maladie, il n’y a de limite que celles que l’on s’impose. Depuis la maladie, le handicap, la douleur, la dépendance, la souffrance, le sentiment d’imminence de la mort, je sais que même dans la maladie et la mort, nous avons la possibilité d’être et de devenir. C’est également ce que répète David Servan- Schreiber dans ce livre et je suis heureuse de le partager avec lui, avec Christiane Singer, Colette Portelance et tant d’autres anonymes.
Si certains d’entre vous croisent cet ouvrage, vous penserez peut- être à moi à partir du chapitre 9.
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Par fée des agrumes le 26 Février 2011 à 18:30
Quelques films ont marqué profondément ma vie et celui- ci est en tête de liste. Je l’ai vu une dizaine de fois, je le retrouve systématiquement avec bonheur, il parle à mon cœur et illumine mes espérances. Au regard de l’actualité, je ressens l’envie d’en parler aujourd’hui.
Au XIIème siècle, dans le Languedoc, un jeune homme, Joseph, assiste impuissant à la mort de son père, torturé puis brûlé sur le bûcher, condamné par l’Inquisition pour avoir traduit Averroès. En danger, sa mère et lui fuient vers l’Espagne ; elle meurt en route et il trouve refuge à Cordoue auprès d’ Averroès. Au même moment, le calife Al Mansour fête sa victoire sous les acclamations. Vaniteux, il ne se préoccupe que de lui- même. Ses fils ne le satisfont pas, l’aîné court les filles, son cadet passe son temps chez les gitans avec qui il danse. Un soir, ce dernier est flatté et embrigadé par des hommes dans une secte extrémiste. Il y subit lavage de cerveau, manipulation et est fanatisé sous l’égide d’un émir.
Le philosophe, penseur, grand juge, médecin, conseiller du calife, reconnu pour sa sagesse, sa magnanimité, sa tolérance est la cible des agents de l’émir. Avides de pouvoir, ils cherchent à le décrédibiliser car il contrarie leurs plans de conquête en invitant à la réflexion, à la raison. Un de ses amis, le chanteur, Marwan est attaqué à la gorge et sauvé in extrémis grâce à Nasser, le fils aîné du calife. Al- Mansour refuse d’admettre qu’un complot existe ; aveuglé par sa vanité, il n’écoute pas les avertissements d’Averroès, il n’entend, ni ne voit les changements chez son propre fils cadet, évoque un acte isolé et ordonne la mise à mort des agresseurs. Averroès découvre les techniques d’embrigadement de la secte sur ces jeunes hommes et tente, en tant que grand juge, de ne pas les condamner à mort. Le calife réfute son jugement et les fait exécuter, Averroès sent que le danger approche et envisage de démissionner, Nasser l’en empêche.
Marwan et sa femme Manuela remarquent le comportement étrange d’Abdallah alors que la sœur de Manuela leur apprend qu’elle est enceinte de lui. Dans la maison d’Averroès, alors que Marwan leur fait la surprise de chanter à nouveau, la bibliothèque du philosophe est incendiée, ses travaux semblent perdus ; sa vie est sauve grâce à Nasser, ses livres grâce à Joseph qui les avait cachés auparavant à la cave. Nasser tente d’ouvrir les yeux de son père en vain. Il organise la copie en plusieurs exemplaires des livres d’Averroès afin de les mettre à l’abri, sans le lui dire, Joseph part vers la France. Manuela révèle à Averroès qu’Abdallah est victime de la secte ; ils décident de le surveiller et manu militari, Marwan l’en délivre. Il restera enfermé et ligoté parmi les gitans tant qu’il est sous l’emprise de la secte. Nasser mesure l’ampleur des dégâts et se fâche avec son père.
Lors d’un second traquenard de l’émir et ses sbires, Marwan est gravement blessé; il meurt dans les bras de Manuela, sous les yeux d’Abdallah qui enfin commence à comprendre, Averroès se met en colère. Le deuil de Marwan permet la réconciliation des fils d’Al Mansour. Au même moment, en France, Joseph réalise que les livres sont perdus à cause de l’eau, il décide de retourner en Andalousie où la dissension entre Averroès et le calife est consommée. La traitrise contre ce dernier s’organise et des soldats espagnols de mèche avec les traitres menacent le califat. Al Mansour se dispute avec son frère, accuse Averroès de ses maux, se jette dans les bras du traitre dont il ignore les plans. Nasser, désormais amoureux de la fille d’Averroès part vers l’Egypte sauver ses œuvres ; là-bas, il apprend qu’une fatwa est lancée contre Averroès et rentre urgemment. Il est alors contacté par les traitres qui lui font miroiter le trône. Joseph arrive quand les livres sont brûlés. Abdallah interpelle son père, Nasser lui raconte pour quoi et par qui il a été sollicité ; le père et ses fils font front contre les traitres. Ils rusent et Al Mansour les désigne pour partir en guerre contre les espagnols tout en préparant une attaque surprise ailleurs. Le calife reconnait son excès d’orgueil et Averroès est réhabilité.
Ce film n’a rien à voir avec la réalité historique, c’est un acte engagé, un plaidoyer. Youssef Chahine y explique les mécanismes de l’embrigadement, dénonce le fanatisme religieux qui sert les ambitions de personnes avides de pouvoir absolu et écrase des victimes tant dans ses rangs que dans celui de ceux qui n’adhèrent pas à son idéologie. Le film est jalonné de pensées philosophiques appelant à la réflexion, à la mobilisation de notre intelligence pour ne pas ingurgiter n’importe quoi d’emblée (il y aurait de quoi prendre des notes et des notes tout du long !!). C’est un appel à la résistance contre les intégrismes par les forces de l’amour de la vie, de l’intelligence, de la générosité, de la tolérance, de la loyauté, de la fidélité au- delà de nos appartenances.
En l’occurrence, il expose de multiples visages et ce par-delà la religion, la culture, la couleur, l’origine. Les personnages sont chrétiens, musulmans, hommes, femmes, français, maghrébins, gitans, riches, pauvres. Ils ont droit à l’erreur, à la colère, à l’orgueil, certains sont à la solde de leurs ambitions illimitée, aveuglés de vanité, d’autres restent intègres jusqu’à en payer un prix très lourd. Dans l’entourage du personnage d’Averroès, ils se mêlent, s’entraident, s’aiment sans se poser la question de qui est qui ou quoi, une démonstration par l’évidence des bienfaits de l’accueil, de la tolérance et des méfaits de l’intolérance, de la fermeture d’esprit.
Surtout, ce film démontre que la fatalité n’existe pas. Constamment, nous avons le choix d’agir et de décider. Notre libre arbitre est une réalité et si nous nous soumettons, c’est parce que nous le voulons. Par la pensée, la réflexion, la comparaison, l’observation, l’ouverture aux autres, l’étude et aussi le cœur, nous avons les moyens de ne pas accepter ce que d’autres voudraient nous imposer. Nous avons également le droit de nous tromper, de réviser notre avis et de changer de voie.
Je suis étonnée que si peu connaissent ce film, il a pourtant été reconnu, loué, primé et en plus de nous conduire à une réflexion du cœur, il est vivant, rebondissant. La musique y tient une place particulière et les chants de Marwan permettent par exemple des scènes de danses joyeuses :
Alli Soutak (B.O.F. Le Destin Youssef Chahine) par tealk3
J’ai tenté à plusieurs reprises de partager cette magnifique leçon de vie, en vain. Certains n’y virent rien de plus qu’une curiosité pour la culture orientale qui ne les intéresse pas et ne mirent aucun effort à s’attarder sur le contenu. Tant pis pour eux.
Je ne doute pas, amis lecteurs que vous apprécierez les trésors de cette œuvre magnifique.
Il est possible de le voir ici mais certaines scènes manquent. N’hésitez pas à partager votre avis, je serai heureuse de vous lire.
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Par fée des agrumes le 26 Septembre 2010 à 17:30
Classé parmi les plus beaux villages de France, ses toits en particulier, je fus ravie de le visiter avec mes camarades de séjour.
Première rue, montante:
Des fameux toits et un bout de vue:
Son église sur le sommet que j’ai pu atteindre à pied sans peine:
J’ai beaucoup aimé les petits jardins au moindre détour et les plantes omniprésentes parmi ces maisons et rues de pierre :
J’aime les ruelles avec leurs lignes et contre- lignes, elles me donnent systématiquement envie de m’asseoir et de dessiner des esquisses à des peintures ultérieures :
Et ce balcon aux petits personnages :
Je veux les mêmes !!
En raison d’un arrêt pipi urgent et la quête d’une cachette, j’expliquai mes difficultés avec une pointe de fantaisie ; le message passa sans encombre bien que j’eus préféré ne pas avoir à parler de la maladie et ses conséquences.
Comme au temps jadis, oui, j’ai pissé dans le caniveau trop heureuse d’avoir prévu une robe dans les bagages bien plus pratique que les pantalons vite inondés.
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