• Suite à un commentaire laissé par Gina sur l’article précédent, je rebondis. Comme elle soulignait les prix pratiqués par la Sncf, je réalisai le lien qui s’était opéré en ma caboche à propos de l’accessibilité des voyages.

    Les longs trajets en voiture seule soulèvent des contraintes certaines à mon corps, mon périple de quatre heures a montré des limites. Fervente du covoiturage, je m’étais inscrite benoitement sur un site de mise en lien pour expédition partagée, en vain. Parce qu’ils vont de grande ville en grande ville ou sur des trajets quotidiens à horaires fixes, je ne rentre pas dans les clous. Je suis donc inévitablement tributaire du train en cas d’envie de voyage au- delà de trois heures de route, dès lors, aussi du bon vouloir question tarif. C’est d’ailleurs du sport de haut vol que d’y accéder au regard de mes revenus riquiqui, question de circonstances, d’opportunité et de choix.

    Dans ce contexte,  je tiens particulièrement à ajouter que la Sncf ne propose pas de réduction aux personnes handicapées, elles paient plein pot à moins de passer par les cartes et autres propositions commerciales comme tout à chacun selon les âges. Le seul avantage est un tarif moitié prix pour un accompagnant... s’il existe. Mon expérience aux Eurockéennes de Belfort appuie l’affirmation que je n’ai rien contre le fait de payer plein tarif si la prise en charge est pensée et effective ; je me fâche par contre quand le confort n’est proposé qu’avec un supplément (incitation à l’achat de billet en première dans les trains) ou un billet max avec des services inadaptés voire inexistants. En plus, la majorité des personnes handicapées vivent chichement, laborieusement sur le plan matériel du fait de leurs difficultés ou incapacités à occuper un emploi. La question n’est pas à usage égocentrique et revendicatif pour mon compte mais bien en général. Qu’en est- il du mal ou non- voyant ? D’une personne en fauteuil ? D’un sourd ? Et d’autres qui n’ont pas la possibilité, comme moi de tenter l’expérience vaille que vaille. J’ai la chance d’être mobile et d’arriver à gérer bravement mes handicaps et limites, qu’en est –il de tant d’autres ? Combien renoncent aux visites et voyages pour cause de circonstances inadaptées ou d’impossibilité à être accompagné ?

     Je pense aussi aux personnes âgées, femmes avec jeunes enfants, blessés ou malades temporaires. Pourquoi, véritablement et humainement, n’est- il pas possible de donner place à chacun, quel qu’il soit ?

    A mes yeux, dans une authentique société humaine, il y a de la place pour tous. Vivre, ce n’est pas uniquement se nourrir, se loger, se chauffer, gagner de l’argent, c’est aussi avoir une vie sociale, des expériences ailleurs, de la culture, de la découverte. Alors oui, vraiment, je m’interroge sur les valeurs de notre société, concrètement.  Pensée et vision limitées engendrent vie limitée. Ainsi, je m’indigne de la limitation de tant d’esprits bien-pensants qui l’air de rien imposent la limite à d’autres; en aucune façon, au quotidien, dans mes choix de vie, je ne leur donne mon accord tacite et je fais ma part aussi infime soit- elle ne serait – ce qu’en pointant le doigt sur ce qui me chiffonne et m’interroge.  

     

    colibri.gif



    1 commentaire
  • Contrairement aux discours habituels, les vacances sont en général pour moi éprouvantes. Au quotidien, les activités, le travail, l’école me facilitent la régulation d’énergie parce que je prends soin de la répartir selon mes besoins alors que pendant les vacances, à la maison, avec le fiston en prime, je n’ai pas de limite ; je suis donc souvent loin dans mes retranchements. Ainsi, cet été, j’ai bougé dans la maison avec ces travaux et à postériori, j’en paie quelque prix. Heureusement des pauses ailleurs, loin des contraintes domestiques m’ont permis de vivre d’autres expériences moins tendues. 

    En juillet d’abord, je rejoignis mon amie Sandrine des Vosges toute seule parce que fiston refusait de décoller de l’ordinateur ; en plus, ces 5 jours de séparation furent plus que bienvenus, j’avais grand besoin d’air supportant difficilement ses aigreur et amertume.

    Après trois ans, c’était une joie de la revoir surtout que des changements s’opéraient dans nos vies, nous avions de quoi se raconter. Le contact physique et le partage du quotidien permirent également de mesurer mutuellement les progrès et la remontée du trou, ce fut donc un séjour très particulier. Evidemment, j’ai remué ce petit monde de mon tempérament, évoquant mes péripéties et mes expériences, accompagnant dans la perception des événements en chacun ; j’ai initié l’apprentissage de la couture ouvrant la marche d’une machine restée inactive depuis son achat. Sortie déjà à une précédente visite, je n’avais rien pu faire, ma vue étant trop mauvaise en ce temps.  En l’occurrence, le déplacement en voiture jusque chez eux fut en soi un magnifique pied de nez aux aléas passés.

    Depuis 2006, il m’avait été impossible de prendre la voiture seule, pour la rejoindre, sur un coup de tête comme j’en avais l’habitude avant la maladie. Pourtant, j’en eus envie à plusieurs reprises la sachant en mauvaise posture. Cette année, je m’en sentis capable et en deux, trois coups de fil, ce fut décidé, je partis donc avec ma vieille automobile.

     Mon garagiste avait assuré que je n’avais rien à craindre, et effectivement, à l’encontre de mes appréhensions, elle ne me joua aucun tour. Par ailleurs, j’ai tenu près de trois heures assise sans vessie capricieuse ou douleur. Un arrêt bien compté alors que je me croyais presque arrivée ne posa pas de souci et je repartis heureuse de ces facilités. Cependant, un camion cachant le panneau, l’absence de carte et un plan de route foireux me perdirent une heure dans Nancy et sa banlieue. Je demandai de l’aide par téléphone à mon garçon qui finit par se fâcher : ce que lui montrait Internet ne correspondait pas à ce que je voyais.

    -       Alors maintenant, à ta droite, après la rue machin, il y a un pont, tu prends le pont.

    -       Il n’y a pas de pont 

    -       Normalement, il y a un pont là !!

    -       Puisque je te dis qu’il n’y en a pas !!

    -       Bon, prends la rue en face au rond- point.

    -       Il n’y a pas de rue, c’est un portail fermé d’usine.

    -       Oh, mais tu ne peux pas arrêter de bouger !

    -       Je suis sur la route, je ne peux pas m’arrêter en plein milieu.

    Je tournai en rond puis le tout finit en eau de boudin. Heureusement, je pus enfin joindre mes amis inaccessibles au début de mon errance et obtenir les bonnes direction et sortie d’autoroute (maintenant, je sais).

    Quatre heures de route à l’aller en montagne, voies rapides, autoroutes, petits chemins, le tout sans souffrir, c’est bon signe. Plus simple puisque sans erreur, le retour se fit sans encombre, en trois heures couronnant une belle réussite à mes yeux.  Après des années d’enfermement, je suis toute à la joie de retrouver ces perspectives d’aventures en expédition subites et / ou improvisées dont je suis friande.

    Cette pérpétie contribua à ma réflexion quant à notre voyage jusqu’à Annie : train ou voiture ? Dans un premier temps, j’avais envisagé la voiture avec une tente dans le coffre, sur plusieurs jours, tranquillement profitant des circonstances et trajets pour rendre quelques visites aux alentours des étapes ou visiter quelques villes et lieux particuliers. Dans l’absolu, je m’y voyais assez bien puis je songeai à quelques points purement logistiques : nourrir mon garçon ado, dormir sur le sol, trouver des petits coins propices à mes soucis physiques, conduire seule pendant plusieurs heures avec un ado imprévisible en humeurs, remplir le réservoir, rouler en des routes inconnues. Finalement, je réalisai que je n’avais aucune envie de prendre toutes ces responsabilités sur mes épaules, ni de me compliquer la vie surtout que les heures assise dans la voiture ne sont pas une sinécure. J’optai donc pour le train.

     

    Fin août, ce fut le voyage à la rencontre d’Annie espéré depuis des années. La réservation se fit au guichet car sur le site, la case pour accompagnateur de personne handicapée n’existe pas et au téléphone, je me méfie (lors d’un voyage précédent, des places en première me furent refilées et je n’avais eu aucune information sur les services d’aide aux personnes handicapées). Cette fois- ci, je ne fis pas appel à ces services, j’estimais être capable, avec l’aide de fiston, de mener à bien cette expédition. 

    108 6711 bisAlors que le départ depuis notre ville nous avait été fortement déconseillé en raison des seules neuf minutes de correspondance, le premier train eut vingt minutes de retard. Heureusement, cela fut sans conséquence et ma pauvre maman stressée par un fiston inévitablement pas prêt à l’heure de partir s’en était fait pour rien. (Au retour, ce fut une heure de retard et le train jusque chez nous prétendument accessible eût été impossible. Quel cirque!). Bien qu’ayant regardé auparavant ce qu’elles valaient, je n’avais pas de valise à roulettes et retrouvai mon sac à dos bien pratique quand il s’agit de déambuler dans les couloirs, sur les quais. Fiston portait son propre sac à bricoles ainsi que le sac isotherme de nourriture. Il joua le petit homme fier à bras en se chargeant de monter et descendre les volumineux sacs sur les porte- bagages, gardant toutefois ceux qui contenaient de la nourriture près de lui.

    Les secousses, vibrations et tremblements du train chatouillent ma vessie capricieuse, c’est un fait ; inévitablement, je trottinais constamment aux toilettes, trop heureuse de ne pas me retrouver coincée lors de longues correspondances dans les gares aux toilettes payantes, mal entretenues et dégoûtantes parfois. Si, à priori, ma tenue jupette surprend pour un long voyage, je ne vois franchement rien de mieux dans mon cas : facile à lever et descendre, fuites quasi invisibles, très pratique pour se soulager discrètement en cas d’urgence sans issue, nul besoin de transporter un fatras pour se changer en cas de souci ; nos aïeules n’étaient pas folles avec leurs longues jupes et culottes fendues. A grande vitesse, le mouvement du train accentue les décrochages de mon équilibre aléatoire, je me concentrais donc intensément pour accéder aux toilettes d’abord, puis pour utiliser ces petites cabines à siège douteux surtout quand l’urgence se manifeste. Quoi qu’il en soit, j’ai toujours mes traitements réparateurs d’infection post utilisation de wc publics récurrente, le souvenir d’un oubli aux conséquences empoissonnées m’a marquée définitivement.

    Mon choix d’éviter Paris et ses changements éprouvants de gare se révéla particulièrement judicieux, les voyages en furent agréables d’autant que nous n’avions même pas à changer de quai lors des correspondances. A l’aller, nous n’étions pas ensemble, l’un devant l’autre et ce fut tant mieux car supporter mon garçon collé à sa console m’ennuie et m’exaspère. Du coup, il tint conversation avec sa voisine d’une façon tout à fait agréable et je fus ravie de son attitude empathique et respectueuse; mes expériences quotidiennes portent leurs fruits chez lui aussi, ouf ! Quant à moi, j’étais avec un tout jeune cuisinier. Des références de jeux virtuels ouvrirent la voie avec fiston mais comme c’était son frère le fana, cela ne dura pas longtemps ; alors que je songeais lire dans mon coin, il entama la conversation.

    Passionné par son métier, il était entouré de personnes indifférentes à la cuisine et s’enflamma de partager son intérêt avec une curieuse expérimentatrice comme moi. Quelques heures plus tard, c’est à regret qu’il nous vit descendre à Poitiers, l’empathie que je lui avais donnée illuminait son voyage. Il fut ravi d’échanger des liens Internet pour garder contact ensuite, il lança une invitation à lui rendre visite près de Bordeaux promettant de nous concocter des plats. Mon garçon répéta son étonnement devant ma capacité à créer des liens en n’importe quelle circonstance.

     

    Pour finir, j’ajoute que chaque expédition apporte son lot d’expériences et de questionnements quant à l’accessibilité du voyage. A plusieurs reprises, confrontée à certaines situations, je me répétais qu’un jour, je ferai le coup à la Sncf de venir en fauteuil roulant histoire de voir comment ils se débrouillent, ce qu’ils offrent véritablement en terme de services. D’ailleurs, l’un des retards eut pour excuse la prise en charge problématique d’une personne en fauteuil ; à mon avis, il y a là un truc à tenter pour parler en connaissance de cause. Si la loi de 2005 sur le handicap oblige à des modifications notoires, je m’interroge simplement sur les aménagements annexes type toilettes adaptées (et propres !!), confort des emplacements proposés pour des corps récalcitrants ou de la fatigabilité, considérations des besoins de la personne afin qu’elle puisse gérer tranquillement ses contraintes. Bien sûr, chez moi, les handicaps sont invisibles, ils n’en restent pas moins une réalité et je ne me satisfais nullement d’une solution type voyage en première.  Dans ma caboche, j’entends une voix s’exclamer : « Mais on ne peut donc pas tenir compte de tous les handicaps et leurs subtilités annexes, c’est trop compliqué ! »… et une autre rétorquant : «Il ne s’agit que de comprendre la nécessité de s’adapter au gré des circonstances, d’intégrer cette adaptation dans les mentalités car tous nous sommes confrontés à un moment ou à un autre à des limites physiques. »  Ce n’est pas si compliqué car naturellement il y a toujours quelqu’un prêt à répondre à une demande d’aide, curieux parfois quand le handicap n’est pas visible. Également résonne encore dans mes souvenirs la voix de cette enseignante de l’école d’infirmiers expliquant que dans d’autres pays, personne ne se pose de question, la place du handicap est intégrée au quotidien et chacun respecte sans s’interroger. Légiférer est- ce véritablement la seule solution ? N’y aurait- il pas autant à sensibiliser, éduquer ? Combien de questions ne se poseraient pas si les personnes handicapées étaient véritablement intégrées dans la vie sociale et professionnelle?  Dans toutes ces petites choses, se reflètent nos choix de société. L’individualisme forcené avec bénéfice aux plus méritants est- il véritablement ce à quoi aspire l’humain? Après tout, mes petites victoires sont certes vivifiantes mais parce qu’elles sont en conclusion d’une lutte, elles parlent aussi de la violence de notre société.  

    Je ne m'y soumets pas et continue mon petit bonhomme de chemin, tranquillement, opiniatrement..

     



    1 commentaire
  • Parce que j’en étais à ces grands chambardements d’appartement, je décidai de ramener à la déchèterie ce qui encombre et ne sert pas avec l’espoir d’un recyclage utile et salvateur pour tous. Alors que j’en revenais débarrassée de quelques bricoles, j’aperçus au bord de la route un tas de cartons. « Non, tu ne vas quand même pas rentrer avec plus que tu n’as jeté ? » Non ? Ben si ! J’ai fait un virage rapide au carrefour et me suis penchée sur ces cartons d’emballage grand volume, enchantée d’y voir quelques beaux morceaux de cartons double cannelure. Je suis rentrée chargée, le coffre ouvert et les feux clignotants avec ma petite vieille voiture.

    DSC00605

    Guillerette, j’appelai fiston à la rescousse. Il arriva dubitatif, coutumier des péripéties de sa mère, « Qu’est- ce qu’elle prépare encore ? ». Joyeuse, je lui racontai ce que j’avais trouvé, par hasard, au bord de la route :

    « Tu vois, quand l’abondance est pensée, vécue intérieurement, elle vient ! Pendant des mois et des mois, j’ai cherché des cartons de bonne qualité sans en trouver et là, c’est la pêche miraculeuse depuis deux mois !! »

    Il sourit à demi, se remémorant les précédents épisodes cocasses.

                                  

     


     

    Un après- midi, je vis des gamins du quartier transporter à plusieurs un immense carton de réfrigérateur. Ni une, ni deux, j’ouvris la fenêtre et les interrogeai sur son origine :

    -       De la poubelle là-bas

    -       Et qu’est- ce que vous voulez en faire ?

    -       Une cabane, derrière, sous les arbres.

    -       Et quand vous avez terminé, vous êtes d’accord pour me le ramener ?

    -       Oh ben, on vous le donne de suite, il y en a un autre.

    SUPER !!! Carton idéal et livraison à domicile, que demander de plus ?

    Plus tard, j’étais en réunion- pique- nique- boulot quand je découvris un grand carton double cannelure, emballage de chauffe- eau posé à côté de la porte. Je me renseignai partout pour demander si je pouvais le prendre et opiniâtre, je parcourus tout le bâtiment jusqu’à ce que je trouvasse  un ouvrier.

    -       Bonjour, dites- moi, il est à vous le carton de chauffe- eau en bas ?

    -       Oui

    -       Qu’est- ce que vous comptez en faire ?

    -       Il va partir à la déchèterie.

    -       Vous seriez d’accord pour me le donner ?

    Il eut quelques minutes de silence, étonné de ma demande.

    -       Si vous voulez, prenez- le, cela nous évitera d’aller le jeter.

    -       Parfait, merci beaucoup.

    Mon air joyeux le laissa circonspect et je descendis ravie afin de le charger dans ma petite voiture. Fiston bougonna sachant pertinemment que je ne me laisserai pas freiner par quelques contraintes et nous rentrâmes allègrement légèrement encombrés par le grand carton.

      


     

     

    Comme nous rentrions les encombrants cartons trouvés au bord de la route, j’étais joyeuse et répétai abondance, abondance à mon garçon expliquant qu’Annie, qu’il connaitrait bientôt, était à l’origine d’un changement de pensées dont les effets se concrétisaient. Il s’exclama alors :

    -       Abondance, abondance, oui, d’accord et si ma mère avait le choix, ce n’est pas une banque qu’elle cambriolerait mais plutôt une déchèterie !!!

     J’ai éclaté de rire, enchantée de sa répartie.

     

    Désormais, j’ai de la belle matière première et peux donc jeter les médiocres cartons stockés laborieusement auparavant. Et pour en faire  quoi?  Je vous raconterai cela plus tard… Patience.


    3 commentaires

  • Les travaux mentionnés précédemment ne prenaient pas mon temps exclusivement et comme ma tête sautille d’une idée à l’autre, il m’arriva fréquemment de partir vers d’autres projets libérant place et espace rapidement.

    Ainsi, j’ai réparé la porte de l’armoire du fiston cassée lors d’une colère. Collée sur toute la longueur à l’aide d’un petit serre- joint, je préférai la renforcer avec une équerre métallique.

    DSC00700

    J’ai installé une longue planche sur le côté fermé de son lit afin qu’il puisse y poser ses babioles habituellement laissées au sol. Deux équerres récupérées au fond d’un carton et la voilà fixée à l’aide de vis à bois.

    DSC00650  DSC00652

    Du coup, j’ai démonté son ancien banc- coffre à jouet cassé. J’avais pensé le transformer un caisson pour y poser un plateau- bureau sans grand succès. De toute façon, il travaille à la cuisine, au salon… ou par terre, le bureau dans sa chambre ne servirait pas. Du coup, j’ai tout enlevé et l’ai posé en étagère sur la planche le long du lit.

    DSC00635  000 0498

    Je ne désespère pas qu’il prenne goût à l’ordre.

    Revenue d’une balade en magasin de bricolage, j’avais des accessoires de rangement, curieuse de tenter l’expérience sur des supports où ils ne sont pas forcément prévus.

    Toute fière, en trafiquant un peu, j’ai installé ce tiroir dans mon étroit meuble de cuisine :

    DSC00694 DSC00695

    Et cette coulisse de tringles à pantalons dans mon armoire où la barre d’origine avait craqué sous le poids de mes vêtements (réparée elle aussi par mes soins) :

    DSC00697 DSC00698

    Depuis des années, je m’intéresse aux caisses à vin en bois. Etrangement, j’ai bien des difficultés à m’en procurer d’autant que je ne bois quasiment pas de vin, certainement pas seule. J’en ai pris quelques-unes au hasard, chez des amis qui les utilisaient pour le barbecue ou au magasin lors d’une foire aux vins, par ci, par là. Fiston en a une peinte depuis des lustres pour y ranger des bricoles (vous la voyez sur l’étagère du lit, celle avec les voitures), je les utilisais en tiroir et module de rangement ne me défaisant pas d’idées multiples et variées autres, floues. Là, reconnaissant qu’une mini bibliothèque s’avérait nécessaire afin d’éviter les empilements de bouquins  autour de mon lit tombant incessamment sous les pattes du chat, je m’attachai à cet objectif.

    En vue de gagner le maximum de volume, j’assemblais les trois trouvées et remplacées ailleurs par les rebords et me réjouis du résultat.

    Ce n’était pourtant pas très solide, surtout pour des livres, aussi, je cherchai une solution de renfort. Les côtés de l’ancien lit bébé ne donnèrent pas d’idée

    DSC00657

    et bien qu’ayant grandement hésité, je pris le parti de fixer l’ensemble sur une planche neuve inutilisée.

    DSC00661

    je rajoutai un fond dans l'interstice et fus pleinement satisfaite;  je me demande désormais pourquoi je n’y ai pas pensé avant.

    Et puis, j’ai rajouté une tringle plus longue dans le placard du couloir, j’y ai installé des housses de rangement pour chaussures et vêtements,

    DSC00737 DSC00736

    J’ai rangé, farfouillé, transporté, déplacé… pendant des jours et des jours, le tout en tenue parfaitement adaptée :


    DSC00689.JPG

     

    Les vacances chez Annie s’annonçaient plus que bienvenues.


    1 commentaire
  • Inévitablement, ayant agité ma cervelle et passant à l’œuvre, je fis des liens incessants avec d’autres possibilités. Soucieuse de ne pas courir acheter des trucs alors que je pouvais en trouver dans quelques coins, je revins au garage de ma mère afin d’y récupérer une partie d’armoire achetée à Emmaüs il y a une dizaine d’années. J’avais depuis longtemps des projets pour elle, de la bibliothèque au bureau en passant par la tête de lit mais un certain avait tout bloqué catégoriquement. Débarrassée de ces impossibilités, j’y revenais logiquement peu encline à baisser les bras ; et oui, une vraie tête de mule.

    Je pris les planches du fond, les tiroirs, les étagères intérieures et la voiture fut pleine, incapable d’y ajouter la porte centrale, les côtés et le dessus. Au passage, j’embraquai également une grande caisse en bois de palette avec l’idée d’en faire un fauteuil de jardin suite à mes tribulation sur Esprit cabane (projet en conception).

      Et au boulot !

    Avec les fonds, je m’armai de la scie sauteuse et dans un petit coin de la cave, en équilibre sur deux cartons empilés (folie d’insécurité !), je les découpai plus ou moins droit - forcément, je suis la reine du tordu et du travers- aux dimensions de la bibliothèque du fiston. Cette dernière, fabriquée par SeN loin de mon idée initiale avait de quoi être transformée également mais comme elle est à mon garçon, je respecte sa volonté de la garder en l’état. Je tenais cependant à la perfectionner en y ajoutant des fonds. Particulièrement négligent, il pousse fréquemment le bazar, des livres, petits objets se perdent à l’arrière. Rempli, l’ensemble est particulièrement lourd alors, autant dire que ces trucs sont difficilement récupérables au quotidien. La solution des fonds étaient un bon moyen d’y remédier. Au départ, il était très dubitatif, peu convaincu de l’utilité et ne daigna pas s’en mêler.

     

    DSC00620Pourtant, quand je remontai avec les premiers panneaux, je lui demandai de m’aider à les mettre en place afin que je pusse enfoncer les petits clous de fixation. Il s’exécuta vaguement et repartit avant de voir le résultat préoccupé par l’ordinateur. Quand la bibliothèque fut placée correctement, je vis la joie dans ses yeux :

    « Waouh, maman, c’est super ! Ça habille le meuble, c’est beaucoup mieux comme ça ! ». Héhé, je ne suis pas bornée pour rien mon p’tit gars. J’évoquai une décoration à son goût sur les fonds visibles, cela ne lui semblait pas nécessaire. Me reste la partie supérieure à terminer car je n’avais pas les bonnes dimensions d’emblée, d’autres trucs en cours et un fiston incapable de faire de la place dans sa chambre impraticable ; nous y reviendrons en son temps.

    Avec les tiroirs, j’eus envie d’aménager l’intérieur de mon armoire à travaux. Si les deux petits rentraient parfaitement, le grand était trop large et ma première idée fut impossible à mettre en œuvre. Certes, il est possible d’en diminuer la profondeur, je ne voulais néanmoins pas perdre les queues d’arronde, assemblage bien plus jolis et solides que des vis ou des tourillons surtout avec mes déviations aléatoires de perçage.

    J’ai réfléchi, essayé

    DSC00623

    et, j’en suis arrivée là :

    DSC00684

    Les caissons ont été fabriqués avec les étagères de l’ancienne armoire Emmaüs recoupées et assemblées par des tourillons. Ceux des tiroirs sont fixés sur l’étagère par le dessous avec des vis, le grand par- dessus est amovible, simplement posé.


    DSC00627 DSC00631

    Vu de loin, c’est chouette, seulement, je peux garantir que les assemblages sont foireux en raison de mon incapacité à scier droit (des planches vieilles de 80 ans n'arrangent rien). J’ai bien serré des guides pour ne pas dévier, mes petits bras pas musclés ne peuvent aller au- delà de leur capacité et inévitablement, cela a lâché… En outre, mes cartons ont tellement vibré sous la machine qu’ils se sont écroulés en cours de coupe. Heureusement, je n’ai pas été blessée, j’ai une chance du tonnerre dans les situations extrêmes, une chance de tête brûlée ? 

    Aménager l’intérieur nécessitait de vider la place, mon lit multi- service fut fort utile en dépôt provisoire. En pleine réflexion, j’eus droit à l’inspection de la nouvelle arrivée dans la maison fort intriguée par ces chambardements, ouvertures et déplacements.

    DSC00616 

    Elle n’a pas fini d’en voir, vous non plus.


    votre commentaire
  • Consécutivement à mes préoccupations de place pour la marmite norvégienne, j’avais tourné et retourné dans ma caboche les volumes et espaces de la cuisine ; le capharnaüm habituel me sortait par les trous de nez et j’aspirais véritablement à un rangement approprié. Une première tentative avait été faite auparavant par le biais instructif du meuble en carton (reportage à venir), cela s’avérait cependant insuffisant. C’était joli d‘accord mais n’aidait pas beaucoup l’ordonnancement de mon bazar. Surtout, une paresse m’étreignait de plus en plus devant les trucs à nettoyer fréquemment du fait d’être exposés en permanence aux fumées et poussières. Je me creusai la tête, farfouillai livres, sites sur la toile, catalogues, photos, lançai de vains appels à la récup d’anciens meubles, demandai l’avis de visiteurs ; bref, je butai et n’avais pas l’étincelle illuminatrice. Aussi, je pense que mon esprit, frustré de ce blocage, trouva d’autres voies pour évacuer son flot de réflexions par ce réveil décisionnaire vis- à- vis de ce meuble à couture.

    La première étape était de le démonter et dans ce but, j’avais besoin de place. J’entamai alors la danse des meubles, poussant et tirant les armoires de la chambre, seule, évidemment. Forcément, les changements de positions entraînèrent de nouvelles pistes de réflexions et je me retrouvai enthousiaste à mille et une autres possibilités.

     

    L’appartement n’est pas très grand et il manque une pièce atelier- bureau pour tout ce qui relève de nos activités manuelles et intellectuelles. Salon et salle à manger ne font pas partie de nos quotidiens, ils ont donc été oubliés sans regret afin de nous permettre d’être à la réalité de nos vies. Quand je reçois, c’est à la cuisine (d’où l’importance d’un rangement et d’une organisation optimaux) ; dans le salon, il y a le bureau, les ordinateurs et la moitié de mes livres, c’est de fait notre pièce de travail. Celle- ci étant trop petite pour y accueillir mes travaux manuels, j’avais pris la plus grande chambre en emménageant afin de les y caser à côté de mon lit. Ce matin- là, en changeant les armoires de place, je saisis l’opportunité de séparer les espaces au milieu. L’essai  avec le paraventparavent.JPG ne me convint pas, il finit par m’encombrer et je m’interrogeai sur son utilité à venir ; je songeai à des cloisons mobiles. Comment préserver la luminosité nécessaire à mes ouvrages dans ce cas ? Et pourquoi pas un rideau léger ? Zou ! J’achetai un câble à tendre entre les deux murs, sur 3 m20 (à monter prochainement). La place gagnée me donnait les mesures du futur meuble à couture et je continuai mes déplacements de volumes et espaces dans ma caboche. N’entendant plus de bruit au soir, fiston vint voir ce qu’il se passait et me trouva assise sur mon lit, pensive, au milieu du désordre exposé ici :

    -       Qu’est- ce que tu fais maman ?

    -       Je fais des meubles.

    Il sourit et me caressa la tête. Vraiment, sa mère est un étrange spécimen.

    Prise de mesure, réflexions techniques ou comment opérer avec le minimum de découpe et d’achat. Voici ce qu’il en a été:

    1. Démontage complet. Je ne gardai que les planches de 30 cm de large, les autres étant décidément trop larges et encombrantes. La base fut donc un simple plateau fixé sur deux planches- pieds.
    2. DSC00619L’idée de ces planches- pieds ne me plaisait pas car elles s’abiment plus rapidement. Je me disais que l’achat de petits pieds en plastique serait judicieux. Et bloom ! Une étincelle me vint : je farfouillai au fond d’un meuble de cuisine et en sortis un sachet rempli de bouchons en liège ramassés au fil des années sans but précis, simple idée qu’un jour, ils serviront à tel ou tel truc- bidule. Je les découpai avec un cutter et les enfonçai avec un clou sous les planches… et voilà mes jolis amortisseurs, protecteurs, naturels et zéro euro- plastique.
    3. Je voulais que le meuble soit rétractable au maximum afin de ne pas occuper de place en mes périodes à d’autres activités. Je cherchai partout des solutions : ajout d’un pied ? Ok, mais rétractable si je veux pouvoir le glisser en gain de place. Les prix de ceux entrevus me rebutèrent, je me tournais alors vers le caisson à roulette du meuble d’origine. DSC00633Il était trop bas, je découpai alors des planches (de travers, c’est ma spécialité) et voulu les fixer. Impossible avec des vis puisque rien ne pouvait être traversé sur une telle épaisseur. Basta ! Je filai chercher des mèches à bois, un arrêt et des tourillons (Depuis des années, je les reluquai, désormais, je les ai sous la main). Guillerette, je préparai mon lit- établi pour y poser le matériel et perçai allègrement. Seulement, aussi rapide que soit ma cervelle, aussi abondantes mes idées, je n’ai que mes petits bras- pas- musclés et un équilibre fragile. La buttée ne résista pas au dernier perçage et à l’enfonçage du tourillon, je réalisai que le trou était trop profond. DSC00665 Je tentai de percer au même endroit, espérant que le premier tourillon comblerait le vide du dessous, finalement, il sortit dans un nuage de fumée. Regardez, il avait chauffé au point de brûler :
    4. DSC00666

    J’en ai percé un autre à côté.

    Cette œuvre –là est due au fait que mes petits bras ne maitrisent pas suffisamment la perceuse et dans la force d’entrainement, la mèche a dévié sans que je pusse la retenir. Tant pis. DSC00663

    Dans le même esprit, en posant les planches, je souris de mes alignements ratés.

    DSC00667 DSC00668

    Je suis la reine du tordu et du travers, n’en déplaise aux puristes.

    1. Concernant le plateau rétractable, je me renseignai sur la toile au sujet des paumelles (j’ai appris ce mot du coup). La spéciale pour meuble d’ouvrage était coûteuse aussi, je lançai un appel alentour afin d’en trouver une de récup quelque part. Rien. Je finis par rameuter deux ou trois vendeurs du magasin de bricolage local dans le but de trouver un ersatz. Championne des colles, je les fis suer ce jour- là. J’embarquai celle- ci sur un conseil et la fixai. DSC00632

    Ce n’est pas idéal, je m’en accommode sans trop vouloir y penser.  

    1. Survint la question de la fixation du plateau sur le caisson roulant désormais à bonne hauteur : encore de trous et des tourillons ? Hum, les changements incessants rendent le système contraignant et inefficace… Je réfléchis, vaquant à quelque autre activité sur d’autres projets quand je me souvins d’une petite boite d’équerres pour chaise. J’avais ma réponse.DSC00674 Fixées sur le plateau par-dessous, elles permettent de le positionner plus solidement d’un côté ou de l’autre selon la longueur désirée.  DSC00672
    2. Voici enfin le meuble terminé, avec ses trous et ses ratages :

    Ouvert : DSC00693

    Fermé : DSC00692

     

    J’avoue que je suis assez fière, il y a de quoi, vous ne trouvez pas ?

     

    D’autres en pleine santé et possession de leurs moyens physiques ne s’y seraient pas aventurés.  Je suis une guerrière, à n’en pas douter, une guerrière que les cages insupportent.

    guerriere.jpg


    1 commentaire
  • Mais qu’est- ce que vient faire la marmite dans cette histoire ? Eh bien, elle est à la base d’un processus mental de changement (et me permet en outre, de continuer les derniers articles Miam miam  où je l’avais prévue).

    Depuis des semaines, je réfléchissais à sa construction et me cassais la tête sur son intégration dans ma cuisine- bazar. J’y pensais constamment, cherchais des informations sur la toile : dans une caisse en bois à suspendre ? Sur roulettes ? Dans quel coin alors ? Certes, la question technique me préoccupait, j’avais néanmoins la priorité de lui trouver une place. Un processus d’estimation des volumes et surfaces s’enclencha dans ma caboche. J’essayai avec une glacière et une couverture de survie, ce ne fut guère probant. La boite en plastique ne trouvant pas sa place, je la renvoyai à la cave d’où elle venait et continuai études et estimations. En l’état, la pièce- cuisine n’avait qu’une petite place libre pour un tel objet, seulement, en hiver, elle était occupée par un autre objet de même catégorie (épisode cocasse à venir dans les chroniques Miam miam), comment faire alors ?

    Parallèlement, je me souciai des matériaux et lançai des appels alentour en vue de récupérer des morceaux de planches, d’isolant et de réflecteur. Je n’avais nullement envie de me retrouver avec des grands morceaux de chacun alors que je n’avais besoin que d’une petite partie. En plus, je voulais des matières non traitées naturelles autant que faire se peut. Ainsi, l’un me donna des chutes d’isolant en fibres de bois, une collègue m’invita chez elle où son mari farfouilla dans les recoins et me dénicha une pile de planches, reliquat de cuisine et autres morceaux. La voiture pleine, je rentrai guillerette de cette belle journée en bonne compagnie, qui plus est.

    Aux premières esquisses, je réalisai que le poids de la marmite se révèlerait excessif si je la construisais selon mon idée première de double caisse en bois et isolant en fibres de bois. Mince ! Par ailleurs, les mesures de ce que j’avais récupéré ne correspondaient pas à mon projet et me manquai toujours le réflecteur. Ne trouvant pas de solution dans l’instant, je décidai de prendre le temps d’y réfléchir encore. Seulement, avec ma caboche en effervescence constante, j’avais déjà une multitude d’idées autres à la simple vue des planches récupérées, mes estimations de volumes et surfaces dans l’appartement avaient continué leur chemin et ce matin- là, donc, en m’éveillant, j’étais déterminée à agir après ces réflexions, tâtonnements et méditations. Un nouveau grand chambardement commença.

     

    Et cette marmite, qu’est- ce que c’est ? Vous l’aurez compris, ce n’est pas la grosse casserole communément dénommée en ces termes, il s’agit d’une

    marmite norvégienne.

    Je me contenterai d’explications rapides, vous trouverez sur la toile des liens à plus de technicité, par exemple ici.  En cohérence et par intégrité, je ne peux soutenir Sortir du nucléaire et m’opposer au royaume du pétrole en continuant à user et abuser du gaz et de l’électricité, aussi, je cherche des solutions alternatives qui en plus, me permettent des expériences joyeusement intéressantes pour mon esprit en éveil constant.

    Au départ, j’avais songé à un four solaire et puis, je me suis dégonflée temporairement, par paresse quant à sa construction, surtout que l’ensoleillement n’est pas énorme dans ces contrées, je me suis donc reportée sur la marmite.

    Il s’agit d’une caisse à double paroi isolée où est déposée une casserole préalablement mise à ébullition quelques minutes. La paroi intérieure recouverte d’un réflecteur  renvoie la chaleur émise par la casserole et son contenu permettant ainsi une cuisson douce et continue, l’aliment se cuit sur sa propre chaleur, en somme. Super économique d’emblée et surtout, préservation des nutriments, aucun risque de brûler son plat, une idée parfaite pour moi !

    J’ai, au- dessus, raconté mes tâtonnements avec une vieille glacière (idée trouvée sur un forum) qui a le mérite d’être hermétiquement fermée. Cependant, elle prenait beaucoup de place, avait des mesures la rendant encombrante, j’ai laissé tomber déjà que le plastique ne m’enchante guère. Le bois se révèle lourd en double paroi ; si le déplacement est résolu par des roulettes, reste la question de la place occupée en volume tant à l’usage, certes mais surtout en non- utilisation. L’idée du carton me passa par la tête en écho à d’autres expériences, je n’ai pas cherché plus loin, paresseuse, contrariée toujours par cette question de la place. Finalement, je me suis inspirée des femmes péruviennes (allusion trouvée sur un site, quelque part je ne sais où) qui entourent leur casserole d'une couverture dans un carton. Ni une, ni deux, je plongeai dans mes recoins à tissus avec le souvenir d’un poncho en laine de lama donné par mon amie des Vosges parce que feutré et abimé lors d’un nettoyage à sec. Triomphante, je le ramenai dans ma cuisine accompagnée d’une couverture de survie traînée depuis des années sans usage et j’ai testé :

    DSC00599.JPG

    DSC00598.JPG

     

    Je suis ravie ! J'y fais mes yaourts, j’y cuis pommes de terre, haricots secs, légumes à soupe et me réjouis d’une expérience aujoud'hui avec des épaules de lapin aux légumes. Fiston est épaté par la chaleur conservée pendant des heures ; lui si dubitatif au départ en a constaté l’efficacité, héhé. De plus, quand je n’en ai pas d’utilité, je plie le tout et le range dans un coin, très discrètement. Que demander de plus ? Je décidai de procéder ainsi jusqu’à la résolution d’une fabrication plus solide. Depuis, des changements se sont produits, la pièce- cuisine se transforme, j’aviserai quand elle sera terminée. L’idée d’une double caisse en bois me taraude toujours, je lui cherche sa place non plus en hauteur puisque tout est occupé désormais mais bien au sol avec des roulettes. Un autre projet est à conclure, un truc dont je parlerai également parce que significatif, d’ici là, je jouis pleinement de ma marmite norvégienne improvisée, nomade et discrète.

     

    La vie est belle, y’a pas à dire !


    1 commentaire
  • Après quelques jours passés à jouer à Zelda, amorphe sur ma chaise, exténuée par la fin de l’année scolaire sur une formation passionnante et un fiston en opération rat mort-ordi intensif, je me suis réveillée un matin les idées claires : « Maintenant, ça suffit, j’en ai assez du désordre de la maison, je range ! » Le déclencheur fut ce meuble à couture fabriqué en son temps par SeN.

    en-sept-2008-meuble-a-couture.jpg

    Ce n’était pas ce que je voulais, il avait décidé pour moi et qui plus est, n’était pas adapté à cet appartement, trop grand, trop volumineux, à peu de rangement. Il était temps de faire de la place.

     

    Il est coutumier de trouver chez moi des œuvres, réflexions ou autres fabrications en cours au quatre coins de la maison comme ici, une table en étude de patchwork, broderie, perles, peinture et autres montages- démontage :

     

    patch, broderie, perles et autres idées en cours

     

    Ou ces instantanés d’un intérieur en mouvement perpétuel dont les composants varient selon mes envies et possibilités, ayant tellement d’autres activités plus ou moins envahissantes dont je parlerai.

    Cependant, là, j’ai fait fort, regardez bien :

    dans la salle de bains, un petit meuble de théâtre récupéré chez ma collège en cours de nettoyage :

    DSC00621

    Et surtout,  ma chambre et son lit établi :

    DSC00612       DSC00611DSC00610 DSC00622 - Copie

     

    DSC00609 DSC00624

    DSC00629 DSC00675

     

    Bé oui, j’expérimente, teste, perce,  assemble autour et sur mon lit ce qui n’empêche pas mes autres travaux d’attendre leur tour.

    Il y a aussi la cave désormais envahie de matière première en tout genre affiliée plus ou moins à tel ou tel objectif :

    DSC00625   DSC00626

     

    Joli, joli…

     Il n’empêche que j’ai eu une pêche d’enfer, une force et une énergie incroyables, mon pôvre garçon, lui ne suivait pas : «  Maman, ça va trop vite pour moi ! ». Merveilleux pied de nez à ces années d’enfermement, de cloisonnement, d’inertie, de sclérose ! J’ai savouré avec joie la capacité physique d’agir sur mon environnement selon ma volonté, liberté, liberté chérie. Je range, je trie et j’ai réussi à jeter ma vieille chaîne hi- fi traînée depuis des lustres avec une culpabilité latente. Je l’ai prise en photo avant la déchèterie et maintenant, quand je la croise par hasard, je suis heureuse d’en avoir terminé avec elle. Mine de rien, quand je m’attèle au rangement, c’est à fond et cette armoire précédemment évoquée ici fut un joli préambule aux grands travaux de cet été.

     

    A suivre, les explications et péripéties sur la finalité de ce bazar.

     

     


    2 commentaires
  • Article en vrac pour lecteurs demandeurs de nouvelles.

     

    Quand je ne suis pas ailleurs et que mon garçon n’est pas là, je retrouve ENFIN les joies du calme, de la jouissance pleine et entière de la maison en général et de l’ordinateur en particulier, OUF !!  Vive la rentrée scolaire !  Pendant plus de deux mois, mon fiston- ado, aussi grand que moi (il prend un centimètre par jour parfois !!!) et plus lourd désormais s’est accaparé la place en opération rat mort, expression que j’utilise à son encontre quand il décide (très fréquemment) d’utiliser sa force d’inertie pour manifester ses désirs et oppositions. J’entends  avec poésie cette manie qu’il a de traîner au lit, d’un siège à l’autre, uniquement à sa guise, en abstraction totale de ce qu’il se passe autour, au mépris de tout horaire ou rythme de vie, en mutisme ou alors me saoulant de ses aventures virtuelles exclusives quand il ne râle et peste pas. Les interlocuteurs professionnels étant eux aussi en vacances, j’étais seule avec lui sauf les quelques jours passés chez Annie. Autant dire que ce fut épique.

     « Vois- tu garçon, avoir un ado à la maison, c’est à te dégouter d’avoir d’autres enfants ! » lui dis- je dernièrement hilare ce qui le fit bien rire. A ses plaintes sur mon insupportabilité (parce qu’évidemment, je ne le laisse pas tout faire et essaie de cadrer ses débordements), je lui rétorque : « Tu as 14,5 ans et je suis ta mère, forcément, il ne peut en être autrement ! ».  S’il essaie régulièrement de jouer sur la corde sensible m’accusant d’être une mère indigne (en gros), je ne culpabilise aucunement car je sais que je fais au mieux, avec mes possibilités. Je ne suis que sa mère, seule et unique interlocutrice à son éducation au sein de la famille, la seule qui ait assez de force pour mener ce chantier vaillamment et constamment depuis sa naissance.

    Ainsi donc, pendant les vacances, l’accès à l’ordinateur me fut plus que limité, le matériel alternatif inutilisable, mes balades en simple lecture expéditives, mes recherches ciblées au plus urgent. Traduction : l’écriture chronophage d’articles n’avait que peu de place. En outre, je m’interroge grandement sur le support du blog. Je suis bloquée à l’été 2007 sur le récit dans la maladie, je n’ai pas abordé la question de mes péripéties administratives et sociales, le quotidien mouvementé et riche qui est le mien déborde constamment… C’est malin. Peut- être bien que je m’en vais partir en des routes décousues et plus aléatoires que je ne l’avais prévu. Maintenir simplement le cap, peut- être et ne plus chercher à structurer les sujets selon un plan général. Les liens se révèleront omniprésents afin de resituer dans l’historique du récit. Alea jacta est. Accrochons nous  et lançons-nous dans le désordre et le n’importe quoi, joyeusement!

     

    En l’occurrence, la notion de bazar est tout à fait appropriée au contexte d’énonciation d’aujourd’hui. L’image de ces grands marchés couverts avec la multitude d’objets débordants de partout, du sol au plafond, du plus insignifiant au plus riche, convient parfaitement finalement à ma façon de vivre. J’y fais constamment mille et une trouvailles. Bazar de mes pensées fusantes et cinglantes, bazar de mes 50 000 idées à l’heure, bazar de mes créations en élaboration, bazar de mes activités, bazar de mes livres, bazar de mes rencontres cosmopolites et infiniment variées, bazar de mes péripéties quotidiennes, oui, vraiment, le bazar est tout à fait approprié.

     

    Ces bazars effraient certains, enthousiasment d’autres, selon leurs aspirations et convenances. Je souris souvent intérieurement des réactions qu’ils provoquent… Majoritairement, elles parlent de ce que vivent ces personnes et nullement de ce qu’il se passe réellement par chez moi. Dans cette optique, je vais malicieusement lâcher, au prochain épisode, les photos avec quelques commentaires de ce que fut le bazar dans la maison cet été. Parce que mon garçon accaparait l’ordinateur, j’ai reporté mon attention et mes activités à d’autres plans et j’y suis allée à bras le corps, en vraie guerrière que je suis. Je me réjouis déjà de ce que vous allez en dire. A bientôt !  


    2 commentaires
  • Les semaines de cet été sont mouvementées. Avec un fiston à 12h au lit et 12h devant l’ordi en moyenne, je n’ai guère eu le temps de vaquer à des écritures. Il est tellement accro que la moindre contrainte le rend fou, il oublie de se nourrir, vit complètement décalé, refuse les sorties et les activités. Loin de me laisser abattre, je fais de mon mieux et parfois, il réagit ce qui me rassure quant à mes actions éducatives. La rentrée approchant, je me réjouis car  la bestiole sera reprise en main par des professionnels, je ne suis tout de même que sa mère.

    Empêchée, j’ai reporté mon énergie débordante vers des rangements, aménagements, bricolages fous et autres agitations. Je suis heureuse de tout ce que je fais et vous raconterai cela en son temps parce que c’est une aventure que de Re- vivre. Je suis partie rejoindre quelques jours mon amie Sandrine des Vosges après trois ans de séparation. Le trajet en voiture toute seule aller et retour fut une belle victoire et un sacré pied de nez aux aléas passés. Et il y a le chat, une bestiole ramassée par ma sœur actuellement malade d’une diarrhée persistante d’où des journées ponctuées de ramassage et nettoyage. Je me repose en regardant ma série fétiche, en écoutant de la musique, en lisant- un peu, en réfléchissant à mille et un projets, en méditant, évidemment. Fiston se plaint de mon activité, s’effraie de mon besoin actuel d’ordre et se traîne d’autant plus en réaction.  Il y a des rencontres, des expériences, des épisodes cocasses, des scènes théâtrales hurlantes et des bulles magiques. Bref, ma vie reste une péripétie quotidienne et incessamment renouvelée. Cependant, alors que partout s’affiche la rentrée, nous sommes sur le point de partir une semaine en vacances. Incroyable de constater que depuis que j’ai quitté les possibilités passées, malgré des éléments à priori si négatifs (maladie, handicap, finances maigrichonnes etc.), je suis à énormément d’activités et surtout, nous partons en vacances ! Cette fois- ci, elles sont exceptionnelles : nous partons à la rencontre d’Annie !!  waouh Cela faisait des années que je l’attendais et enfin, les circonstances s’y sont prêtées. Après la rencontre merveilleuse de Mariev et de Coq, je ne doute pas de l’enchantement à venir, c’est évident. Mes mantras d’abondance semblent porter leurs fruits et je suis pleinement à l’aise désormais avec cette notion. Du coup, il me prend de songer à rejoindre mon amie Idil, mes copines brésiliennes dans les prochaines années... sans compter les petits voyages en France à la rencontres d’autres (j’ai une carte Escapade pour un an). Nous serons donc fiston et moi à côté de la Rochelle. Si certains d’entre vous lecteurs fidèles ne sont pas trop loin, nous pourrions peut- être nous croiser quelques heures, contactez- moi.

    Emotions, partage, discussions, visites sont au programme, le temps passera certainement très vite. Cela permettra également à mon garçon de voir autre chose, de prendre l’air marin et de côtoyer d’autres personnes ce qui ne peut que l’enrichir, surtout avec un personnage tel qu’Annie ! Il y a là une perspective, nourrissante, chaleureuse,  magique et foncièrement humaine qui me remplit d’aise et de joie.

    Étonnement, je ne stresse absolument pas et ma valise n’est pas commencée alors qu’avant, je m’y prenais au moins trois jours à l’avance. J’y songe vaguement et organise quelques petits regroupements, sans plus. Signe d’une vie au présent ? D’une confiance dans la vie ? Toujours est- il que je prendrais des notes manuscrites et émotionnelles, des photos, avec l’idée de vous en relater la substantifique moelle.

    D’un naturel dynamique et aventurier depuis belle lurette, je constate ainsi que désormais, je suis moins sujette à l’anxiété. Mes pires craintes se sont réalisées et de vouloir m’en protéger, je m’y suis peut- être bien plongée en m’intoxiquant de peurs et de pensées craintives. Avec les bouleversements opérés en profondeur, je mesure le changement interne. Devant la difficulté, l’adversité, les doutes et les peurs, je plonge en moi- même, accorde de la place à mes sentiments, mes besoins, je médite et peu à peu, mes pensées deviennent sécurisantes et rassurantes. Après tout, c’est une évidence, notre vie est ce que nous pensons… et là, je suis sur d’autres ondes éminemment plus bénéfiques.

     

    Vraiment, il n’y a rien de plus beau que de vivre sa vie pleinement. Et je me réjouis grandement d’aller à la rencontre d’Annie, mon ange gardien.

     

     


    1 commentaire