•  Dans cet article, j’évoquais mes bricolages en scie sauteuse du début de l’été. Il me restait quelques planches récupérées dans une poubelle bien des années auparavant avec lesquelles j’envisageais la fabrication d’un meuble sur mesure à coincer entre la cuisinière et la machine à laver. Mes dérivations sur la ligne droite en découpe n’avaient pas lieu d’être en pareil cas et je cherchais une solution. Je me suis ainsi retrouvée chez ma collègue dont le mari est un grand manuel : il pose des fenêtres, vérandas, il rénove des maisons, (admirable). Il avait accepté de s’en occuper et je lui avais laissé ma fiche avec les mesures, le schéma de ce que je voulais faire. Une intuition me porta à croire qu’il me préparait un truc… et je ne me suis pas trompée.

     Alors que je venais tout juste de ramasser le jus de groseille explosé dans la cuisine, mon portable sonna. C’était lui, il voulait me ramener mes planches et demandait où j’étais exactement. Couverte d’éclaboussures de jus de la tête aux pieds, le tablier maculé d’énormes flaques, les chaussettes écrues devenues à pois, les mains toutes roses, je lui fis des signes à la fenêtre pour qu’il me trouvât. Des voisins s’étonnèrent de son énorme véhicule (un humer ?) et je me précipitai vers lui dans le but de l’aider. Avec ma dégaine barbouillée, je plaisantai en évoquant une attaque de groseilles. Quand il ouvrit la porte de son coffre, je vis un gros machin emballé dans du papier bulle :

    -       Qu’est-  ce que vous avez fait ? J’avais simplement demandé un découpage des planches, demandai-je malicieuse.

    -       Et ben, vous verrez à l’intérieur, répondit- il malicieux.

    Sourire en coin, je lui ouvris les portes alors qu’il portait sur son épaule un grand parallèpipède en bulle. Hum.

    Arrivés dans la cuisine, il ouvrit son emballage et je découvris… UN MEUBLE !!! Plateau en bois massif, côtés en mélaminé impec blanc, étagères en contreplaqué, cache-vis, pieds, tout, TOUT ! Béatitude sur mon visage et mille pensées diffuses en vrac dans la caboche, lui, très débonnaire.

    -       Mais où sont mes planches ?

    -       Oh, j’ai trouvé mieux.

    -       Qu’est- ce que vous en avez fait alors ?

    -       Je les ai jetées

    -       M’enfin, j’avais seulement demandé la découpe, vous n’étiez pas obligé de TOUT me faire. Comme si vous n’aviez pas assez de travail. J’aurai été ravie d’un meuble tordu patchwork bricolé moi- même et là, vous m’avez vraiment gâtée. Blabla … ben… merci, merci beaucoup. Bla bla. Quelle chance a votre femme d’avoir un mari comme vous ! Je comprends pourquoi votre fille est si débrouillarde. En même temps, je m’attendais à un truc, j’ai bien senti que vous étiez du genre à vous en charger. Vous pouvez être fier de vous.  Blabla.

    Pour sûr, j’en ai débité des trucs, très contente et empêtrée avec mes remerciements à la noix. En fait, j’étais très émue et touchée, je ne trouvais simplement pas mes mots - c’est con, j’aurai peut- être mieux fait de me taire . Lui ne disait pas grand-chose, il ne se souciait que de savoir si son travail était bon et ajusté, si mes mesures étaient bonnes sur le plan (et elles l’étaient héhé) ; il fut surpris et ravi quand je lui tendis une bouteille de Bordeaux : «  Vous la boirez avec votre femme pour moi… ou alors nous la boirons ensemble à l’occasion. ». Il m’écouta patiemment puis nous convînmes que c’était suffisant, il était temps pour lui de retourner au boulot.

     

    Le voici donc, ce fameux meuble :

    meuble-surprise--2-.JPG meuble surprise

     

    J’ai traité les bois bruts avec de l’huile de lin, bêtement ; pour une cuisine, c’est bien d’autant que je n’avais plus de vernis correct et aucunement l’envie d’aller en chercher un nouveau pot (ce que j’ai fini par faire plusieurs semaines après pour autre chose, scroumpf !). Il a rapidement trouvé sa place et je l’ai rempli de mon bazar habituel, évidemment.

    Sa vue me ramène souvent à cette péripétie. Dans ma tête, il y a ma collègue, son mari, notre belle soirée partagée ; je pense à Elodie, Annie, depuis peu à la femme des steppes.

    Recevoir est aussi important que donner,  cet équilibre naturel et l’abondance évidente.

     Etonnamment, depuis que j’ai ouvert les yeux dans l’aveuglement physique, mon quotidien est jalonné de ces rencontres ( je vous en raconterai d’autres oui, oui !). Plus je lâche prise, plus je médite sur la peur de manquer et de perdre, plus je reçois.  C’est fou dans notre société hyper angoissée par l’égoïsme et la peur, donc logiquement par la sécurité ; c’est bon, c’est joyeux et ma vie pétille de lumières étincelantes. Pour rien au monde je ne reviendrai aux aveuglements du passé.


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  • Ouf, enfin, j’en ai terminé avec ce séjour aux Amanins. C’est que j’ai tellement d’autres trucs à raconter. Non seulement je multiplie les péripéties et les expériences mais en plus, je n’en ai pas fini avec le récit de mon parcours avec/dans la maladie et ses conséquences sur le quotidien et la vie en général. Par où commencer ? Comment rester cohérente ? Ce n’est pas une mince affaire.

    Accessoirement, avec une légère teinte de mauvaise foi, j’ajoute que fiston monopolise l’ordinateur pour ses magouillages informatiques et son trafic avec ses copains ; n’ayant aucunement envie de me battre avec lui pour écrire, je vaque à d’autres occupations qui, inévitablement, viennent grossir la liste des articles potentiels. Et je ne parle même pas de mes lectures et écoutes multiples… Bref, autant le dire, je n’en ai pas fini et avec ma vitesse de croisière actuelle, la tâche me semble à durée indéterminée, interminable.

    Bah, je ne vais pas me plaindre, je vis ma vie pleinement et ce n’est pas donné à tout le monde. Je continue donc mon petit chemin de travers, chaotique, dans une insécurité généralisée incompréhensible pour beaucoup. Et, qu’est- ce que je m’éclate !

    Un petit article moins prise de tête comme celui- là amènera t-il plus de visiteurs /commentateurs ? Quelle blague ! Il n’est pas question de changer pour gagner en popularité. J’y suis si peu encline que les courbes des statistiques m’amusent grandement de leurs chiffres ridicules quand mon regard tombe par inadvertance dessus. (Dire que j’ai eu des menaces de procès pour diffamation).

    Allez, j’arrête ici les divagations aléatoires et je cours m’atteler à mes brouillons.

    A bientôt, mes rares et silencieux visiteurs pour le récit de ces péripéties vraisemblables et invraisemblables sans importance.

     


     

    - Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis ? Ton père, ta mère, ta sœur ou ton frère ?
    - Je n'ai ni père, ni mère, ni sœur, ni frère.
    - Tes amis ?
    - Vous vous servez là d'une parole dont le sens m'est resté jusqu'à ce jour inconnu.
    - Ta patrie ?
    - J'ignore sous quelle latitude elle est située.
    - La beauté ?
    - Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle.
    - L'or ?
    - Je le hais comme vous haïssez Dieu.
    - Eh! Qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?
    - J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... les merveilleux nuages!

     

    Charles Baudelaire, l'Etranger.


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  •  « Qu’est- ce que tu fais toute la journée fiston ? »

     Non que la question me taraudât, je craignais qu’il ne continuât sa boulimie d’écran en se collant à la console emmenée normalement uniquement pour le train et à l’ordi vieillot du foyer. Je savais qu’il passait ses journées en compagnie de Nicolas, grand garçon à guitare de 19 ans toujours fourré avec les enfants, qu’il  divaguait à sa guise refusant toutes mes propositions. Je ne le voyais que de loin, aux repas, vaguement au dodo puisque nous ne vivions pas sur le même rythme. Je lui fis toutefois remarquer que ces vacances coûtaient et que je serais très déçue s’il passait son temps entre ordi et console, vautré comme à la maison.

    Hum…

     

    Lors d’une de mes déambulations, j’y regardai à deux fois quand je le vis participer à une partie de foot ! (Il déteste ce sport !) Ce fut une telle surprise que des photos s’imposaient afin de saisir cet instant improbable ; de loin, armée de mon zoom, je tentai quelques prises. Oh, il ne bougeait pas beaucoup,  en gardien de but mais son visage était souriant et il s’amusait de regarder les autres s’agiter. J’appris plus tard que c’était Mickaël qui avait insisté et réussi à l’entraîner dans la partie. Bravo l’artiste !!! et ses camarades wwoofers!

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    Un autre jour, je les vis assis au foyer à jouer et chanter pendant que les plus petits dansaient. 

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    Ils jouaient également aux jeux du foyer. « Tiens donc ». Avant de partir, il avait insisté pour avoir le jeu des loups- garous dont il voulait absolument faire une partie aux Amanins. L’idée me plut, cependant, il était tellement tendu à cette idée qu’il me saoula jusqu’à ce que la partie se fît et je ne profitai pas véritablement du jeu, fatiguée de sa tension et de sa nervosité. Ce fut un soulagement de le voir en compagnie d’autres le sortant de ses angoisses chroniques du «  Si je ne le fais pas maintenant, je vais mouuuuurir avant d’en avoir à nouveau l’occasion !!! ».

     

    Au repas de ce soir, Michel Valentin, co- fondateur des Amanins,  était parmi nous. Il raconta son parcours de sa voix roulante et rocailleuse du Sud, j’échangeai quelques réflexions avec lui. Quand la table fut débarrassée, toute la clique des enfants s’installa sur des chaises en face de la longue tablée. Ils avaient préparé une surprise.

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    D’une seule voix, heureux d’être ensemble avec un projet commun, malgré les dissensions personnelles entre quelques uns, ils nous chantèrent la chanson qu’ils avaient composée.  J’observai un fiston impliqué, tolérant, ouvert, détendu et je fus enchantée, comme tous les spectateurs de leur démonstration. « C’est fou comme d’un groupe à l’autre l’énergie change » remarqua une séjournante. Présente depuis deux semaines, elle expliqua que les familles de la semaine précédente n’avaient pas du tout investi les lieux pareillement. Là, le mûrier était devenu un arbre à enfants. Leur chanson toucha particulièrement Michel Valentin, il était fier et heureux de son engagement, cela se lisait sur son visage.

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    (je n'arrive pas à la tourner.. désolée )

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  • Fiston et moi étions dans le salon, vaquant chacun à nos occupations quand j’en eu assez de ses incessantes remarques, pensées à voix hautes et autres paroles à haut débit. J’exprimais mon exaspération, il renchérit sur ses propres représentations et je lâchais:

     « Ben, toi t’es toi et moi, je suis moi, d’accord ? »

    Je n’eus guère le temps d’ajouter un quelconque autre argument qu’il s’exclama en riant :

    « Toi t’es toi, d’accord et puis surtout tu me dis : toi tais- toi ! » 

    Après un blanc de micro- seconde, nous partîmes dans un bel éclat de rire ; l’évidence de sa réflexion ne faisait aucun doute. 



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  • Mon fiston est en vacances, je passe donc moins de temps devant l’écran parce qu’il l’occupe ou parce que nous nous occupons ailleurs.

    Ma voiture est en vacances parce qu’elle est détraquée, que cette histoire vieille de 4 ans m’énerve à un point que je ne saurais dire, que la pièce à changer n’est pas disponible avant le 2 septembre et donc, j’évite de rouler.

    Je suis en vacances et je me tourne la tête dans des préoccupations financières, matérielles parce que ma situation n’est nullement confortable, faite d’incertitudes, de dépendances aux aides sociales qui évidemment entraînent des aberrations diverses, des retards, aux conséquences contrariantes et inconfortables. Mes handicaps sont des freins supplémentaires à l’amélioration de ma situation  et je me mets parfois en colère contre l’hypocrisie généralisée. (Je songe ouvrir une nouvelle catégorie entièrement consacrée aux aléas « administratifs » parce que dans ce domaine, c’est particulièrement épique et rocambolesque, limite ubuesque)

    Bref, autant le dire, mon état d’esprit ces jours- ci ne me permet pas d’avoir la tête à écrire et ce malgré la multitude des idées et expériences jalonnant mes semaines. Je suis plutôt tiraillée, préoccupée avec des accès de révolte et  d’indignation sporadiques conjugués à une rage de vivre, de profiter en pied de nez aux circonstances aléatoires et des phases de détachement.

    Par un concours de circonstances fortuits, j’ai obtenu de la place aux Amanins, centre d’agroécologie co- fondé par Pierre Rabhi. S’ils sont très arrangeants en me faisant bénéficier de baisse de tarif au regard de mes faibles revenus, l’effort financier n’en reste pas moins important (c’est en partie là qu’est la raison de mes préoccupations quotidiennes). Pourtant, nous y allons du 15 au 22 août, en train. Nos premières véritables vacances familiales ! Non un voyage, non une expédition, une semaine d’installation en un lieu où nous avons la liberté de  ne rien faire, de partager, d’échanger entre les cultures, les animaux, la bibliothèque, les ateliers, la boulangerie, la cuisine, la fromagerie. Je pars à l’aveuglette, sachant à peine combien de mois voire d’années me seront nécessaires pour encaisser la dépense, n’ayant aucune idée de mes capacités à me déplacer sur le site ou dans la région... Bref, malgré les peurs de me retrouver en difficulté, je nous accorde cette bulle, à fiston et moi.

    Lâcher prise, résister âprement au quotidien afin de préserver sa dignité dans une société hypocrite et inhumaine, vivre pleinement une existence  basée sur des valeurs autres que celles prônées, pratiquer la non- violence, activer le cerveau  en dehors du troupeau de Panurge, éveiller sa conscience, éduquer mon garçon en expliquant et démontrant l’absurdité de la course effrénée au pouvoir et à l’argent, s’adapter à mes difficultés physiques, écouter le corps, les sentiments et émotions, prendre ma place, l’accorder pareillement à autrui, toutes ces futilités que je relate dans ce blog  oui oui !  Je n’en démords pas !  Néanmoins, J’EN AI MARRE et cette parenthèse aux Amanins tombe à point nommé. Ouf ! Je vais m’y ressourcer.

    Ne vous étonnez pas de mon silence ! Je reviendrai quand j’en aurai la tête.


    ps: le pack premium a pris fin et je ne pense pas le renouveler, 50 euros, actuellement c'est une dépense superflue. Notez que feedesagrumes.com ne fonctionne plus, passez par feedesagrumes.over-blog.fr


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  • L’injure est un appel.

     Cette abomination jetée à la figure ne parle pas de son destinataire, elle parle des besoins insatisfaits de celui qui l’énonce. Afin d’exposer concrètement cette réalité, je m’en vais relater un épisode particulièrement évocateur.

    Alors que j’étais à la maison, tranquillement, me prit l’envie subite de parler avec la mère d’une de mes amies. Je l’apprécie depuis longtemps, nous partageons des goûts communs tels que le patchwork et nous avons eu de multiples conversations sincères et enrichissantes au fil des années. Je n’avais plus de nouvelles depuis plusieurs mois et je ressentis le besoin d’entendre sa voix ; elle était à la maison et j’en fus enchantée. Pourtant, rapidement, je remarquai une aigreur dans le ton de sa voix. Soucieuse, je m’enquis de son bien-être, elle m’expliqua qu’elle était bouleversée par la mort d’une camarade disparue brutalement d’une attaque cérébrale radicale alors qu’elle n’avait pas 50 ans. Je donnai de la place  à sa douleur et l’accompagnai dans ses ressentis, bienveillante, elle y mit rapidement fin par une pirouette. J’expliquai alors mon envie subite de lui parler après ces mois de silence et elle enchaîna des jugements abominables à mon encontre justifiant son silence, exposant toutes les raisons d’une colère qui m’échappait.

    En gros, je n’étais qu’une salope d’avoir osé abandonner SeN après tout ce qu’il avait fait pour moi, après ces années passées dans cette maison, gracieusement, dans un confort largement dû à l’extrême générosité de SeN et de ses parents . Du jour où elle avait appris mon départ, elle avait décidé de couper définitivement les ponts avec moi.  Et des « vous êtes vraiment spéciale, vous l’avez toujours été » ou encore «  Il serait temps que vous admettiez que votre garçon a des problèmes et qu’il est très particulier, difficilement supportable ».  Bien sûr, j’avais envie de me défendre, d’argumenter, de démontrer à quel point elle se trompait sur mon compte, ce n’était simplement pas judicieux à cet instant, je savais pertinemment qu’elle parlait de ce qui se jouait en elle et passai outre les abominations qu’elle lançait. Obnubilée par ses besoins, elle s’était fait un film de mon histoire de rupture en transposant une part d’elle- même en miroir. Laquelle ?

    Très calme, je m’occupai d’elle, posant des questions, proposant des ressentis et sentiments, finement. « Oui, oui, c’est exactement ça ! » criait –elle presque à l’autre bout du fil. Si je me trompai, du fait d’être empathique et ouverte aux ressentis, elle corrigeait et affinait mes propositions. Finalement, j’en arrivai à ses besoins. Elle put exprimer combien il était essentiel à son bien- être d’avoir de la clarté dans ses relations, combien elle avait besoin de relations paisibles avec son entourage et surtout, l’essentiel, qu’elle avait besoin de reconnaissance pour tout ce qu’elle faisait. Ainsi, obnubilée par ce besoin, elle s’était transposée sur SeN, le couronnant de son propre fonctionnement, de ses propres représentations. Evidemment, son film n’a rien à voir avec la réalité de mon histoire, elle a rejoué une peur interne qui la concerne elle et  certainement pas moi, entre rejet et abandon, terreur de l’ingratitude… Un fatras qui lui appartient et dans lequel j’ai eu besoin de mettre une petite lumière afin de me préserver.  

    Elle avait quelque obligation et écourta la conversation, répétant que peut- être, un jour, nous nous croiserions au hasard, peu certaine de vouloir garder des contacts.

    Pendant 40 minutes, elle avait eu toute la place et j’ai été si fine dans mon attitude qu’elle n’a pas réalisé une seconde que nous ne parlions que d’elle, que je ne me fâchai ni ne me blessai de ces paroles cruelles. Je mesurai à nouveau l’immensité de mon avancée des dernières années : l’empathie que j’ai désormais à mon encontre me permet d’être présente à l’autre, pleinement, chaleureusement.


    Trois ou quatre semaines plus tard, alors que je retournai à ma voiture au supermarché, je la vis au loin marchant dans ma direction. Le hasard. Elle était souriante, radieuse  et ouvrit les bras à mon approche. Je l’embrassai chaleureusement et nous devisâmes joyeusement de longues  minutes. C’était beau, sincère, authentique ; à l’intérieur, je rayonnai. Comme nous nous quittions, elle nota mes coordonnées dans son calepin évoquant une prochaine entrevue, je lui exprimai ma joie de la rencontrer si magnifique. Jamais cette belle rencontre n’aurait eu lieu si j’avais pris pour moi ces mots lâchés en cri d’appel de ses besoins.

     

     

     



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  • Consécutivement aux articles précédents évoquant ces menus travaux effectués dans la maison et cette rencontre inopinée résolvant ma problématique du découpage de planches, je suis revenue en pensée vers ces travaux incroyables mentionnés ici, , et . J’avais envisagé l’écriture de cet article il y a plusieurs mois mais les événements ont bousculé le fil de mes écritures et publications. Logiquement, j’y reviens donc en parallèle des précédents.

    N’ayant que peu de revenu, je dépasse ces obstacles en développant ma créativité et mon adaptabilité. Dans la nouvelle cuisine, par exemple, à l’heure où les aménagements épurés sont à la mode, je multiplie les étagères ouvertes où je range les objets en mouvement perpétuel. Avec des équerres et des planches de bois brut, j’installai ces aménagements peu coûteux parfaitement adaptables à mes pérégrinations nomades. Pour diverses raisons, j’ai tâtonné maladroitement, j’ai jugé à l’œil, plus ou moins et inévitablement, les étagères ne sont pas de niveau exact. Le décalage sur quelques millimètres est effectif et mes étagères sont légèrement de travers ; pareillement, un des tableaux est en houle. Si pour l’un, le décalage est notoire, les autres penchants sont subtils et seul l’œil observateur les remarque. Je n’avais cependant aucune envie de tout enlever, de boucher les trous, de repercer et refixer… seulement pour un jeu de quelques millimètres. Aussi, je laissai joyeusement mes étagères de travers.

    Un jour d’automne, alors qu’il ramenait quelque objet, SeN entama les critiques sur le désordre de la maison, le travers des étagères répétant la nécessité de recommencer, critiquant vertement mes choix, assénant ses jugements sur le bazar généralisé, l’immensité des tâches où je m’étais engagée. Blabla. Tranquillement et fermement, je fermai ce jeu malsain.

    « Écoute- moi bien ! Ici, c’est chez moi et je fais ce que je veux. Tu es le bienvenu, la porte reste ouverte mais tes principes et les principes de tes parents restent là-bas, à l’entrée, je n’en veux pas ! Je ne suis pas partie pour que tu me les ramènes! C’est toi qui a besoin que ce soit parfait, c’est toi qui a besoin que ce soit de niveau et aligné, au millimètre, ce n’est pas moi. Ces étagères de travers ne me gênent absolument pas et au contraire, je les aime telles qu’elles sont parce que je les ai posées moi- même avec les moyens du bord, parce qu’elles sont à l’image de ma façon de vivre, sur les voies de traverses, en dehors de principes. Et j’en suis fière ».

    C’en fut définitivement terminé.

     

    Que ce soit lui ou qui ce soit, je pose mes limites, je m’accorde la place qui est la mienne et je démêle l’embrouillamini des besoins respectifs. Le jugement asséné n’est que le reflet d’un besoin insatisfait de celui qui juge et n’a rien à voir avec son destinataire. Il en est fini des fusions mortifères où chacun se noie dans son propre flou et projette sur autrui ce qu’il ne peut identifier chez lui. Cet autre qui provoque telle ou telle réaction n’est de toute manière qu’un déclencheur, la réaction que nous avons relève de notre choix et nullement de la responsabilité de cet autre.  RESTER CHEZ SOI est une règle fondamentale tout comme les questions : « Quand je vois, entends ceci ou cela, qu’est- ce que cela provoque chez moi ? Quels sont mes émotions et sentiments ? De quoi ai- je besoin  ici et maintenant ? En quoi cette expérience parle de ma propre histoire ? ». Plus ce cheminement faussement compliqué est pratiqué, plus il devient naturel puis quand nous nous sommes donné cette empathie dont nous avons tous besoin, nous avons la possibilité d’avoir de l’empathie pour cet autre qui nous a secoué, il est aisé d’accorder de la place à ses besoins insatisfaits. La relation devient authentique, véritable et la violence s’étiole, s’évanouit, par enchantement.

    J’ai changé de cap devant l’idée concrète de la mort, j’ai pris en main mon destin, il n’est absolument plus question de revenir aux poisons du passé, je suis dorénavant pleinement dans la vie.

     

     

     

     

     


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  • En parallèle de ces planches à étagères et projet de meuble, je m’occupai d’autres bricoles, tranquillement. Je déambulais dans la maison avec ma nouvelle perceuse et sa bonne mèche pour fixer là un porte- balai trimbalé des années vainement, ici le petit aspirateur à main. Je tapai du marteau sur ce tableau afin d’y mettre une attache correctement puis le fixer au mur. Ces petites choses de rien avaient une force d’évocation à mes yeux car elles portent le symbole des inerties passées.

    Le porte- balai m’avait été donné par ma mère des années auparavant. Son concept m’enchantait mais il ne fut pas fixé en raison d’excuses multiples et variées au point que je songeais à le vendre aux puces. En vain. Je le trimbalais donc incessamment ne pouvant me résoudre à le jeter.  Le petit aspirateur traînait dans les cuisines successives, inactif notamment dans la maison aux possibilités. Comme le porte- balai, il avait été jugé inutile et encombrant. J’en fus pareillement à me tâter pour le vendre, résistant pourtant, pressentant une utilité notoire.

    Ce jour-là, il était donc question d’aller au- delà des frustrations passées en posant définitivement mes représentations libérées des jugements d’autres. En quelques minutes, ce fut réglé.

    Alors que je racontais joyeusement ces pérégrinations à Nadine, camarade de CNV, elle eut cette phrase étincelante : « C’est le besoin de mettre en ordre ». Sur le coup,  je ne fus qu’interloquée. L’idée continua son chemin, grandement.

    Ces petits bricolages n’ont pas été effectués durant des années parce qu’il y avait systématiquement un esprit chagrin pour les juger inutiles. Mes besoins n’avaient pas de place, n’étaient pas écoutés uniquement quand ils allaient dans le sens voulu par d’autres ;  longtemps, je ne décidais plus de ce genre de travaux parce que mes procédés étaient terriblement anxiogènes pour les puristes aux besoins de contrôle absolu au point que je me suis enfermée dans une lutte âpre et permanente ne conduisant qu’à la colère et la dépréciation de soi. S’en suivirent ces enjeux pourris de territoire et de pouvoir relatés dans les possibilités de la maison.

     J’en ai fini avec cela, je suis désormais sur la voie de l’autonomie, de la responsabilité aussi, je fixe mes étagères tordues en décalage, je perce et découpe dans des conditions rocambolesques… certes, mais au moins, C’EST FAIT  et il n’y a plus lieu d’y transférer des enjeux inconscients. Je ne participe plus à ces tragi- comédies quotidiennes empoisonnant nos existences insidieusement. Je laisse à mes besoins la place qui est la leur.

     

    Je fais restaurer des meubles anciens, je fixe, range et trie. Cela prend du temps, est lent et le bazar de notre appartement  ne le concrétise guère en apparence. Néanmoins, je travaille sur des décennies, voire des générations, comment pourrais- je aller plus vite ? J’ai besoin de ce temps pour en finir avec les fonctionnements anciens, réparer ces pourritures auxquelles je me suis pliée. Etonnamment, c’est maintenant que toutes les impossibilités où je me suis fourvoyée se délitent et que le lâcher prise ouvre des portes insoupçonnées.


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  • Après ces trois jours avec des ados déchaînés, je réclamai du calme. Mon garçon ne se fit nullement prier étant lui- même remué par la cohabitation avec son camarade, nous programmâmes alors deux ou trois jours de RIEN…

     C’est malheureusement mal connaître la fée que de l’imaginer dans l’inactivité.

     

    Après plusieurs heures à broder- incroyable capacité que je croyais perdue aux heures d’aveuglement- me revinrent à l’esprit les bricoles inachevées de la maison. Nonchalamment, je descendis à la cave étudier des planches ramassées dans une poubelle il y a plusieurs années et conservées malgré les remontrances. Prise des mesures, préparation du territoire et armée de ma toute nouvelle scie sauteuse, j’entamai la découpe. Remarquez la tenue tout à fait appropriée aux circonstances : petite robe d’été, courte jupette et volant.


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    Secouée, dans des acrobaties qui rendraient fou n’importe quel bricoleur, je les coupai de travers, m’amusant grandement de ma capacité à créer malgré tous les barrages et impossibilités des puristes du processus et de la perfection. Ensuite, je peignis celle destinée à ma nouvelle vitrine, me triturai la tête sur quelques points techniques puis partis joyeusement au supermarché chercher les vis, clous et autres quincailleries nécessaires à mes travaux en cours ou pour monter un meuble patchwork à glisser entre deux gros électroménagers de la cuisine. J’étais préoccupée par ces grandes planches à couper sur une longueur importante et dans mon incapacité à couper droit avec la scie sauteuse, je cherchai vaguement des solutions. J’avais essayé d’appeler SeN  sachant qu’il bricolait et possédait quelques machines qui pouvaient m’être utiles, il n’y avait personne. S’adresser à une scierie ? À un menuisier ? Qui ? Où ? Refusant de me prendre la tête, je pensais qu’une solution apparaitrait spontanément.

    Alors que je m’approchai du rayon bricolage, je croisai une collègue. Grand bonjour, vive salutation, papotage varié puis je l’interrogeai sur les possibilités de découpe. «Et bien, il y a mon mari ! Tu n’as qu’à passer d’ici une heure avec tes planches et nous verrons ».

    Super ! Franchement, n’est- ce pas là l’effective réalité du lâcher prise ? 

    J’arrivai chez eux à l’heure convenue, rencontrai toute la famille et découvris les yeux grands ouverts les merveilles naissants de leurs mains que ce soit dans leur maison actuelle ou dans la ruine qu’ils avaient rénovée auparavant. J’étais ébahie, enchantée et ne manquai pas de les féliciter de tant de mérite.  Finalement, je leur confiai le plan de mon  projet,   quelques magazines de décoration et avec mon garçon, nous restâmes manger en inauguration de leur barbecue arrivé la veille sur leur terrasse fraîchement coulée et inachevée.

    Ce fut une soirée très agréable où nous discutâmes de tout et de rien. Je remarquai combien ces personnes étaient dans le principal et vivaient au gré des circonstances sans s’enfermer dans des principes. Décidément, mon entourage est en pleine mutation et je suis soulagée de ne plus avoir à supporter les impasses et tralala dans lesquels certains se mettent en bunker. Basta !

    Je n’ai aucune idée du temps que ce découpage prendra, je ne sais pas non plus ce que me fera exactement ce grand bricoleur (parce qu’il parla de me changer les planches afin de rendre mon meuble plus proche de l’idée de départ ou de me chercher des vis adaptées pour plus de solidité),  cela n’a aucune importance.  Je sais seulement que dans mes activités de bricoleuse acrobatique, j’ai senti vibrer en moi l’ingéniosité et la créativité de ceux qui ne se laissent pas aller aux circonstances à priori contraires, j’ai de nouveau eut l’évidence de la force du lâcher prise.


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  •  Aux Eurockéennes, selon les scènes, les plates- formes sont disposées différemment, en général, au sein des voies habituelles des festivaliers. Celle de la grande scène, par contre, n’est accessible qu’après avoir passé plusieurs contrôles parce qu’accessible depuis la voie VIP presse, artiste et autres égos. L’année dernière, Mathias Malzieu était venu discrètement parmi nous, simplement ; cette année, ce fut Mika.

     Dans l’après- midi, une accompagnatrice aima me raconta comment Yannick, l’un de ses camarades l’avait croisé dans le secteur presse et  trouvé très sympa, accessible. Mika avait raconté qu’il était inquiet pour le concert, ses musiciens étant tous malades suite à l’ingestion d’une tambouille achetée sur le site la veille. Dans ma caboche, aléatoirement,  passa l’envie de le voir de mes propres yeux ce que j’effaçais rapidement ; intuitivement, une petite voix me dit qu’il était du genre à nous rendre visite. Je précise que je n’en suis pas fan, j’aime quelques uns de ses titres joyeux sans plus parce que légers et entraînants. N’y songeant plus, je profitai du spectacle en folle dingue que je suis, sautant et dansant malgré mes pertes d’équilibre et mon corps mécontent de tant d’agitation. L’interlude en urgence aux toilettes alors que le rythme commençait à m’entrainer fut une nécessité. Après ce rasoir caprice de vessie, je me suis lâchée joyeusement.

     C’était débordant de vie et d’énergie. Une phrase accrocha mon attention en particulier. Il mimait une saynète avec les musiciens et choristes tous couchés en silence ; il continuait de parler dans le micro invitant le public à sauter en vue de réveiller les « morts » sur scène. Et soudain, j’entendis ceci :

    « A trois, ceux qui nous entendent et ceux qui le peuvent, je vous demande de sauter ! ». Cling ! Ce fut un éclair et je m’exclamai intérieurement «  Ah, il y a de la conscience là- derrière ».

    Le concert terminé, je me relevai dans le but de rejoindre le fauteuil laissé plus loin en économie de place et marchai cahin- cahan pressée de retrouver mon amie qui n’avait pu me rejoindre sur la plate- forme. J’allais me rasseoir quand j’entendis des cris et observai de l’agitation, « C’est Mika, c’est Mika, il viiiiiiiiiiient ! ». Interloquée, je m’avançai en tirant le fauteuil derrière moi laborieusement ne voyant rien d’autre qu’une tête bouclée, un haut de front assailli d’une masse d’énergumènes excités. Tout à un coup, un jeune homme du staff se précipita vers moi :

    - Vous y arrivez ?

    - Bah, je me débrouille tant bien que mal vous voyez.

    - Je vais vous aider, asseyez- vous, je vous emmène.

    Je n’ai rien compris et vivement, il me conduisit vers Mika que je ne voyais toujours pas hormis ses cheveux et le blanc de son tee-shirt au milieu d’une cohorte d’agités, « Et moi qui n’ai qu’un appareil photo pourri ! » soufflai- je abasourdie; il était avec une jeune femme en fauteuil à quelques mètres et nous attendîmes notre tour.

    J’ai été atterrée par le comportement des personnes alentour, se bousculant, se précipitant, renversant quiconque se trouvait sur leur chemin. J’eus peur pour ma sécurité, la sécurité d’autres devant tant d’irrationalité. Un jeune homme se rua devant le fauteuil avec son appareil photo manquant de me renverser, mon chevalier servant le repoussa, l’interpella, je restai bouche bée. Tout à coup, ce fut la cohue autour de moi, Mika mit son bras sur mes épaules en se penchant vers moi et posa pour une photo. En face, des appareils, des flashs, des regards fixés sur nous (ben oui, je dis nous au sujet de Mika et moi ). Ma seule phrase à la con fut : «  Mais qui va me donner la photo ? Qui va me donner la photo ? » J’étais complètement ahurie songeant uniquement à mes amis et lecteurs du blog. Mika insista auprès d’une photographe : « Tu lui donneras la photo ! ». Je ne vis que son bras sur l’accoudoir gauche du fauteuil et le saisis rapidement en serrant légèrement : « Merci pour votre joie de vivre » il me souffla un merci en repartant. Le temps que je tournasse la tête, il était à nouveau dans un flot de personnes agglutinées autour de lui, je ne l’avais pas même vu, il n’était pour moi qu’un bras  bronzé, chaud et humide de transpiration. Le jeune homme du staff était enchanté, il l’avait embrassé, la jeune fille du fauteuil était toute rose de plaisir d’avoir été embrassée elle- aussi. Je restai incrédule.

    Alentour, la foule, les appels, les exclamations, les trépidations, les cris, les interpellations, la masse telle des mouches en essaim sur lui.  J’évoquai le lâcher prise et remerciai le jeune homme de m’avoir prise en charge ; il fut surpris et me dit spirituelle. La photographe vint vers moi  et nous échangeâmes des adresses courriel pour la photo. Finalement, je les embrassai tous les deux répétant à l’envi que j’étais heureuse de les rencontrer eux, tout autant que Mika. Ils souriaient lumineusement.

    Il resta plusieurs minutes sur la plate- forme ; une petite fille trépignait en bas, horrifiée à l’idée de manquer son autographe ce que je lui formulai. Elle plongea ses yeux dans les miens inquiète et je lui montrai mes doigts croisés à son attention. Je la revis plus tard sautillante de joie : « Alors, tu l’as eu ?- Elle fit oui de la tête- Ah, je suis vraiment contente pour toi » ; elle et  ses parents me sourirent, ébahis me souhaitant à plusieurs reprises une bonne soirée. Finalement, Mika redescendit dans la foule désormais contrôlée par les vigiles « ça suffit maintenant » entendis-je.  Dommage, j’espérais le voir. Tant pis.

    J’échangeai quelques derniers mots chaleureux  avec mon chevalier servant heureux d’être sur la photo lui aussi : «  Vous aurez un souvenir de cet instant à nous trois » puis je repartis vers mon amie.

    Cet épisode de quelques minutes fugaces provoqua en moi une multitude de pensées et sensations qui ne cessent de passer et repasser dans ma tête, avec amertume. Le comportement des gens m’a choqué, je n’ai absolument pas apprécié d’avoir cette agitation autour de moi, agitation qui m’a spoliée d’un échange avec Mika… parce que oui, dans ma grande débilité, j’aurais mille fois préféré plonger mes yeux dans les siens plutôt que d’avoir cette foutue photo. Cette quête effrénée de l’image m’a dégoutée, où donc sont les relations humaines là- dedans ? Et croyez- le ou non, quand j’ai vu Mika monter sur la plate- forme assailli par ces agités, j’ai eu affreusement mal au cœur pour lui ; je sentais en mon fort intérieur l’immense solitude des personnes célèbres : Comment rencontrer un autre dans ces circonstances ?

    Les attentions de mon chevalier servant inattendu m’ont nourri le cœur, cette petite fille heureuse de son autographe, les yeux pétillants de cette jeune femme embrassée par Mika, le message chaleureux et généreux de la photographe à l’envoi de la photo  resteront longtemps dans ma mémoire. Mika, lui, sera un bras chaud et humide que j’ai touché sincèrement.

    Quant à la photo, je m’y trouve affreuse, instantané de ma consternation, de mes inquiétudes de sécurité, de mon effarement devant l’irrationalité de la foule. Voyez plutôt mon chevalier servant à l’arrière… et Mika forcément photogénique.

     

    DSC05757

    Quelle expérience en tout cas, moi je vous l’dis! Je n'ai pas fini d'y penser.


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