• Au commencement était la marmite.

    Mais qu’est- ce que vient faire la marmite dans cette histoire ? Eh bien, elle est à la base d’un processus mental de changement (et me permet en outre, de continuer les derniers articles Miam miam  où je l’avais prévue).

    Depuis des semaines, je réfléchissais à sa construction et me cassais la tête sur son intégration dans ma cuisine- bazar. J’y pensais constamment, cherchais des informations sur la toile : dans une caisse en bois à suspendre ? Sur roulettes ? Dans quel coin alors ? Certes, la question technique me préoccupait, j’avais néanmoins la priorité de lui trouver une place. Un processus d’estimation des volumes et surfaces s’enclencha dans ma caboche. J’essayai avec une glacière et une couverture de survie, ce ne fut guère probant. La boite en plastique ne trouvant pas sa place, je la renvoyai à la cave d’où elle venait et continuai études et estimations. En l’état, la pièce- cuisine n’avait qu’une petite place libre pour un tel objet, seulement, en hiver, elle était occupée par un autre objet de même catégorie (épisode cocasse à venir dans les chroniques Miam miam), comment faire alors ?

    Parallèlement, je me souciai des matériaux et lançai des appels alentour en vue de récupérer des morceaux de planches, d’isolant et de réflecteur. Je n’avais nullement envie de me retrouver avec des grands morceaux de chacun alors que je n’avais besoin que d’une petite partie. En plus, je voulais des matières non traitées naturelles autant que faire se peut. Ainsi, l’un me donna des chutes d’isolant en fibres de bois, une collègue m’invita chez elle où son mari farfouilla dans les recoins et me dénicha une pile de planches, reliquat de cuisine et autres morceaux. La voiture pleine, je rentrai guillerette de cette belle journée en bonne compagnie, qui plus est.

    Aux premières esquisses, je réalisai que le poids de la marmite se révèlerait excessif si je la construisais selon mon idée première de double caisse en bois et isolant en fibres de bois. Mince ! Par ailleurs, les mesures de ce que j’avais récupéré ne correspondaient pas à mon projet et me manquai toujours le réflecteur. Ne trouvant pas de solution dans l’instant, je décidai de prendre le temps d’y réfléchir encore. Seulement, avec ma caboche en effervescence constante, j’avais déjà une multitude d’idées autres à la simple vue des planches récupérées, mes estimations de volumes et surfaces dans l’appartement avaient continué leur chemin et ce matin- là, donc, en m’éveillant, j’étais déterminée à agir après ces réflexions, tâtonnements et méditations. Un nouveau grand chambardement commença.

     

    Et cette marmite, qu’est- ce que c’est ? Vous l’aurez compris, ce n’est pas la grosse casserole communément dénommée en ces termes, il s’agit d’une

    marmite norvégienne.

    Je me contenterai d’explications rapides, vous trouverez sur la toile des liens à plus de technicité, par exemple ici.  En cohérence et par intégrité, je ne peux soutenir Sortir du nucléaire et m’opposer au royaume du pétrole en continuant à user et abuser du gaz et de l’électricité, aussi, je cherche des solutions alternatives qui en plus, me permettent des expériences joyeusement intéressantes pour mon esprit en éveil constant.

    Au départ, j’avais songé à un four solaire et puis, je me suis dégonflée temporairement, par paresse quant à sa construction, surtout que l’ensoleillement n’est pas énorme dans ces contrées, je me suis donc reportée sur la marmite.

    Il s’agit d’une caisse à double paroi isolée où est déposée une casserole préalablement mise à ébullition quelques minutes. La paroi intérieure recouverte d’un réflecteur  renvoie la chaleur émise par la casserole et son contenu permettant ainsi une cuisson douce et continue, l’aliment se cuit sur sa propre chaleur, en somme. Super économique d’emblée et surtout, préservation des nutriments, aucun risque de brûler son plat, une idée parfaite pour moi !

    J’ai, au- dessus, raconté mes tâtonnements avec une vieille glacière (idée trouvée sur un forum) qui a le mérite d’être hermétiquement fermée. Cependant, elle prenait beaucoup de place, avait des mesures la rendant encombrante, j’ai laissé tomber déjà que le plastique ne m’enchante guère. Le bois se révèle lourd en double paroi ; si le déplacement est résolu par des roulettes, reste la question de la place occupée en volume tant à l’usage, certes mais surtout en non- utilisation. L’idée du carton me passa par la tête en écho à d’autres expériences, je n’ai pas cherché plus loin, paresseuse, contrariée toujours par cette question de la place. Finalement, je me suis inspirée des femmes péruviennes (allusion trouvée sur un site, quelque part je ne sais où) qui entourent leur casserole d'une couverture dans un carton. Ni une, ni deux, je plongeai dans mes recoins à tissus avec le souvenir d’un poncho en laine de lama donné par mon amie des Vosges parce que feutré et abimé lors d’un nettoyage à sec. Triomphante, je le ramenai dans ma cuisine accompagnée d’une couverture de survie traînée depuis des années sans usage et j’ai testé :

    DSC00599.JPG

    DSC00598.JPG

     

    Je suis ravie ! J'y fais mes yaourts, j’y cuis pommes de terre, haricots secs, légumes à soupe et me réjouis d’une expérience aujoud'hui avec des épaules de lapin aux légumes. Fiston est épaté par la chaleur conservée pendant des heures ; lui si dubitatif au départ en a constaté l’efficacité, héhé. De plus, quand je n’en ai pas d’utilité, je plie le tout et le range dans un coin, très discrètement. Que demander de plus ? Je décidai de procéder ainsi jusqu’à la résolution d’une fabrication plus solide. Depuis, des changements se sont produits, la pièce- cuisine se transforme, j’aviserai quand elle sera terminée. L’idée d’une double caisse en bois me taraude toujours, je lui cherche sa place non plus en hauteur puisque tout est occupé désormais mais bien au sol avec des roulettes. Un autre projet est à conclure, un truc dont je parlerai également parce que significatif, d’ici là, je jouis pleinement de ma marmite norvégienne improvisée, nomade et discrète.

     

    La vie est belle, y’a pas à dire !

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  • Commentaires

    1
    Je transfère
    Dimanche 18 Août 2013 à 10:51

    Tout simple et pas bête du tout :D Si j'avais la place, je crois que je créerais ce type de four directement dans une des étagères de la cuisine (concept à vendre à un cuisiniste :p)... Mais j'ai déjà trop de bordel dans mes armoires :D

    Commentaire n°1 posté par Magali le 14/09/2011 à 09h03

    Il y a quelqu'un qui l'a fait chez lui, j'ai trouvé ça quelque part sur le net...

    Il te reste la solution couverture de survie- couverture de laine!

    Avec les travaux chez vous, il ne reste pas du réflecteur d'isolant ou un truc comme ça?

    Réponse de fée des agrumes le 14/09/2011 à 12h08
     

    Idée à retenir pour les jours noirs qui s'annoncent. pour cette raison j'ai déjà un puisard pour réserve d'eau, chauffage au bois, voiture hybride. pour le moment je me contenterai de batailler avec mon poële à bois tous les matins, à mon âge c'est déjà bien galère. J'admire ton enthousiasme à toute épreuve. mais la satisfaction de cette réussite doit être grande.............

    Commentaire n°2 posté par gina le 16/09/2011 à 18h29

    A quand ta propre marmite? j'ai lu que du papier journal peut remplacer la couverture de survie.

    Dans une véritable société humaine, nul n'a à souffrir de s'occuper de son bois. Il y a véritablement un changement à opérer au delà du fatalisme, des visions culpabilisatrices et pessimistes de bien des décideurs.

    Enthousiasme en écho à la joie de vivre car chaque jour est un cadeau.

     

    Réponse de fée des agrumes le 16/09/2011 à 20h55
     

    Waouh ça c'est de la marmite mijoteuse ! Tout bien pour de bons plats, extras.

    J'en fabriquerai une, dès que j'aurai un moment, c'est une très belle idée, à répandre ! Merci !

    Commentaire n°3 posté par Bruno le 18/09/2011 à 21h38

    Coucou Bruno,

    J'ai dégusté ce soir une super soupe façon bortch préparée ce matin et chaude juste à point ce soir, j'en parlerai certainement puisque cuite à la marmite norvégienne. Veille simplement à ce que les aliments baignent dans de l'eau/ jus, l'essai avec le lapin m'a beaucoup appris.Tu trouveras sur la toile des plans et conseils facilement pour la construire. 

    Tu as vu mes travaux de travers de l'article suivant?

    Mes courriels reviennent pour boite pleine, c'est normal?

    A bientôt, ici ou là.

     

    Réponse de fée des agrumes le 18/09/2011 à 22h22
     

    Oui, j'ai surfé un peu à la recherche d'éléments, et j'ai aussi mes petites idées pour la fabrication, sauf que je n'aurais du temps que cet hiver, mais rien ne se perd. La marmite sera faite pour d'ici la fin de l'an. Pour ma mailbox, j'ai fais le ménage nécessaire. à bientôt, vous !

    Commentaire n°4 posté par Bruno le 20/09/2011 à 22h29

    Tu me raconteras ton expérience j'espère!!

    il existe un livre de recettes ancien dont beaucoup parlent sur la toile, je n'arrive pas à mettre la main dessus. Flûte!

    Réponse de fée des agrumes le 21/09/2011 à 12h07

    Bravo pour cet article féérique ! la marmite norvégienne est un sujet qui me passionne. Le plus dur c'est de commencer, c'est tellement simple que ça ne nous vient pas tout de suite ;-) Bonnes recettes et expérimentations à tous !

    Commentaire n°5 posté par cerise le 27/12/2011 à 16h04

    Bonjour bonjour Cerise!

    Merci d'être passée et d'avoir laissé un commentaire. J'ai déjà visité tes blogs en silence, je suis prise par le temps pour quelques semaines et n'ai pas accès à l'ordinateur à ma guise pour l'instant; je ne manquerai pas de revenir profiter de tes expériences avec curiosité et enthousiasme dès que possible!!!

    A bientôt

     

    Réponse de fée des agrumes le 31/12/2011 à 17h13
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