• Les desserts.


     Jeter de la nourriture est un acte scandaleux à mes yeux ! Quand je vois que quelque ingrédient dépérit dans l'indifférence de tous, je les déplace vers la cuisinière et les mitonne afin de leur donner un nouvel attrait.

     Ainsi, je m'évertuai à élaborer ce gratin de vieilles pommes flétries (avec ce petit goût suave qui les caractérise mmm) en y mêlant cannelle, noix de coco râpée, jus de pomme, beurre.

                                                                                         

    Ma plus belle réussite me vint de cette merveilleuse glace pomme kiwi que fiston et moi avons englouti en une soirée ! Évidemment, je n'y ai mis qu'une cuillère à soupe de sucre complet comptant sur les sucres naturels des fruits. J'ai osé y mettre un peu de crème épaisse et franchement, ce fut un délice !

                                                                         

    Il y eut également la récolte des framboises et groseilles que personne ne terminait. J'ai tout mis dans des feuilles de bricks avec du sucre complet et une feuille de beurre au four ; ces corolles de fruits rouges ont été délicieuses. La pâte feuilletée est fastidieuse à préparer. Bien que l'ayant réussie avec brio, je lui préfère les feuilles de bricks ou de filo nettement plus simples à utiliser et beaucoup plus économique. J'en ai toujours sous la main pour improviser quelques plats ou desserts feuilletés.

                                                                        

     

    Avec ma sœur, nous avons fait d'adorables choux et éclairs. Restant sur un échec ancien avec la pâte à chou, je me suis contentée de les confectionner avec la poche à douille, ils étaient très beaux (la photo est trop floue). Punaise ! Un jour, je retenterai l'expérience par moi- même, ce n'est pas si compliqué apparemment.


    Piquée par une envie subite et persistante de gâteau au chocolat, j'ai fait ces petites choses une après midi pâtisserie. Les moules en silicone permettent des fantaisies bienvenues.

                                                                              


    En sortie.


    - Chez Delph et Vince, je me suis régalée à plusieurs reprises. C'est que ces amateurs de gastronomie ne sont pas en reste dans la quête de goût. J'aime nos échanges sur le sujet et découvrir quelques variations d'un tout autre genre que les miennes. Par exemple, cette coupe pamplemousse, crevettes et autres trucs avec une point de chantilly sur le dessus ; Non seulement nous avions une très belle table, mais en plus, un commencement tout à fait inhabituel. Je n'en préparerai pas chez moi mais cela ne m'empêche pas de goûter et découvrir chez d'autres.


      J'ai eu aussi ce dessert fameux et frais à la rose et aux fruits. J'ai oublié ce que c'était, reste le souvenir d'un délice que j'ai envie de renouveler. Delphine, c'est quoi déjà la recette ??? SOS !!!!!

    En partant, j'ai emporté une portion de caviar d'aubergine ; je suis la seule adepte de l'aubergine à la maison et je l'ai mangé avec mes salades. Je n'ai aucune idée du mode préparation, à découvrir.

     

     


    - Lors de ma dernière virée chez Maud avec Noémie, j'ai apporté ma super friteuse qui les intriguent depuis quelques temps et dont elles ignorent les résultats. Les frites ont fait l'unanimité tant dans le goût, la texture que les calculs caloriques opérés en direct par Maud, grande spécialiste dans le domaine. La conversation avec son mari m'a surprise et ravie, c'était une nouvelle approche de la nourriture ; les sachant grands amateurs des belles tablées et autres gourmandises, j'ignorais leur préoccupation calorique, hihi. Non dans l'obsession de la ligne, simplement une curiosité quasi scientifique.


    -J'ai ENFIN mangé une préparation de mon chauffeur grand cuisinier. Venue filer un coup de pouce pour un rapport de stage, je me suis retrouvée pour mon grand bonheur à leur table. En 20 minutes, il a fait « simple » : filet de sandre poêlé avec un risotto crème, menthe et citron. Vous pouvez me croire, j'ai dégusté chaque bouchée et n'ai pas manqué de poser des questions. Alalala, c'était une belle entrevue que ce jour- là ! Merci Olivier !


    En boutade, regardez donc là-dessous l'un des repas du fiston... Il ne va pas loin avec une telle assiette, pourtant croyez- moi, il se régale avec ces graines et du pain.  Ouf, au moins, il ne s'enferme pas dans des principes « traditionnels » !

                             

     


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  • Quelques plats. 


      - Blanquette de veau évoquée lors de la dernière chronique... J'ai même acheté un petit pot de crème épaisse pour l'occasion et c'est extrêmement rare chez moi. J'ai plongé mon index dans cette texture lisse et froide en me remémorant nos léchages post courses avec ma mère quand nous mangions les pots entiers dans l'après- midi (pareil avec la chair crue des saucisses blanches). Désormais, à la maison, il n'y a que moi qui m lèche les doigts, qui rogne les os... et cela m'attriste. Comment les enfants peuvent- ils passer à côté de tel plaisir sous prétexte de « propreté » assénée en bonne moralité?  Pfff rasoir... Toujours est- il que la blanquette a été fameuse et est partie en un seul repas. Mince ! Je croyais en avoir préparé pour deux repas au moins.  Je n'ai nullement précisé ce qu'il y avait dedans parce la liste des ingrédients était loin d'être conventionnelle, comme d'hab.


    - Pour la dernière marmite de colombo, je n'avais pas trouvé de cristophines. J'ai simplement mélangé des patates douces de couleurs différentes. J'aime quand ces légumes fondent dans la sauce nappant généreusement la viande. Le sachet d'épices à colombo arrive vers sa fin, je vais m'atteler à la tâche d'en retrouver en parcourant quelques uns des magasins plus lointains, à l'occasion. Ce serait dommage de m'en priver.


    - Courgettes farcies de pleine saison en beau gratin. Les astuces de ma voisine avec le piment et ses préparations à la turque relèvent les plats plus traditionnels. Ainsi, j'ai découvert le mariage particulièrement heureux de la courgette et du piment de Cayenne. Le piment d'Espelette me poursuit depuis quelques semaines,, j'ai l'intention de me pencher sur la question, il est parfumé et fin, ça devrait offrir des possibilités intéressantes.

     


    - Elles m'intriguaient depuis des années et je les ai finalement achetées sur un coup de tête. Je les ai préparées avec des petits pois surgelés à la poêle et leur odeur a dégouté SeN: «  Tu ne vas pas manger ça quand même ? » s'exclama t-il en découvrant les andouillettes dans mon assiette. Ben si et pi même que je les ai supporté parfaitement. C'est vrai que c'est spécial et n'en mangerai pas souvent. Au moins, je connais maintenant. 




    -Ah les moules frites !!! C'est un leitmotiv qui fait le bonheur de mon garçon ! Ben oui, quoi, il aime les fruits de mer... Avec notre nouvelle friteuse, c'est en plus la fête puisqu'il apprécie en prime préparer les frites lui- même. Entre moules marinières et moules farcies, nous nous régalons.

     Quelques semaines plus tard, la deuxième partie du sachet de moules congelées a terminé entre tomates et piments dans une préparation plus estivale. Revenues dans la poêle avec ail et oignon, une boite de pulpe de tomate pardessus, quelques épices et fini. Pourquoi faire compliqué quand je suis fatiguée ?


    - Curry de poisson... pourquoi rester cantonné aux viandes blanches ? Certains poissons blancs sans grande saveur s'y prêtent facilement surtout ceux qui tombent en miette à peine posés dans la casserole. Plat express par excellence, héhé.


    - Risotto safrané aux fruits de mer et aux courgettes. Pour la première fois, j'ai utilisé du safran et non du curcuma! Mon fils s'étonnait de son prix et de son origine, je lui devais de le lui faire goûter. Ces plats de riz offrent réellement des possibilités sans fin, ils me permettent en particulier de faire manger des aliments peu coutumiers aux difficiles. Je ruse, je ruse.


    - Merveille des merveilles, admirez cette magnifique terrine à la feta,  aux concombre et courgettes agrémentée de menthe fraîche. Ayant banni depuis belle lurette la gélatine, j'ai ENFIN pu profiter des qualités de l'agar- agar, algue idéale pour remplacer la mixture douteuse à base d'os de je-ne-sais-quel animal.

    Très agréable quand il fait chaud, je suis partante pour renouveler allègrement l'expérience avec une belle salade de tomates.  


    - Quand je suis seule ou pendant ces journées passées à lambiner, je ne me casse pas la tête avec la cuisine. Je me prépare des assiettes au hasard des placards revenant inévitablement vers les produits très simples ou des grandes casseroles où chacun pioche à l'envi :

    Œuf au plat, sardines ou poissons en boite parfois réchauffés à la poêle, jambons sec ou blanc,  avec boulgour, couscous au chanvre, haricots verts, blancs, rouges, salades en mélange, courgettes, poivrons rouges, poêlée, riz, poissons panés occasionnels avec brocolis et pommes de terre pour le fiston.


    - L'un de mes plaisirs exclusifs est le foie de veau. Je le cuis encore congelé pour le supporter et je savoure grandement cette chair tendre et fine avec des oignons revenus à la poêle.  J'achète une boite d'un kilo de tranches pour l'année parce que même celui acheté l'heure d'avant à la boucherie passe mal. Avant de trouver ce fournisseur, je m'en privais et quand je cédais, je le digérais pendant des heures, voire des jours ce qui gâchait mon plaisir. A tester, j'ai trouvé une solution.


    - Plats sans protéines animales réguliers logiquement.

    Je fais la joie du fiston avec du houmous, des pitas et des salades. Si en plus il macère un ou deux jours, c'est encore meilleur, parfumé d'ail et de citron. Dans la foulée, j'ai préparé un repas libanais entier après avoir emprunté un livre de recette à la Médiathèque. J'ai été surprise de constater que je connaissais la majorité des recettes grâce à ma voisine turque. Je me suis amusée à préparer un taboulé vrai de vrai, une soupe aux épinards et aux pois chiches. Le cumin semble gagner ses lettres de noblesse dans mes expériences culinaires.


             



    Mélange de riz et lentilles ou encore la purée de lentille corail prête en 15 minutes délicieuse avec du riz et des légumes.


                                                                         


    - Ma voisine m'a offert une portion de mouton fraîchement tué en remerciement de l'utilisation du hachoir. J'ai fait des feuilles de bricks farcies. Pourtant, elles  avaient du mal à passer. Le goût trop prononcé ou le récit d'avoir trouvé un agneau dans le ventre de la brebis tuée ?... Soupirs... Quand il s'agit de réaliser la mort d'un animal pour se nourrir, c'est loin d'être facile, surtout dans ces circonstances. 

    A côté de cela, je n'ai pas eu du tout le même souci avec les animaux commandés dans une ferme voisine (je veux consommer LOCAL ). Quand fiston a vu les sachets de viande, il a eu une pensée pour ces pauvres bêtes fraîchement tuées... Un lapin courant dans la cour l'avait ramené à l'animal vivant tué pour être mangé. Plus d'un serait végétarien s'il devait abattre et dépecer lui- même les bêtes qu'il avait élevées et choyées. Vaste sujet qui mérite plus qu'une simple anecdote ponctuelle (pensée pour Pierre Rabhi).


    - Mon fils a fait la cuisine plus souvent ces derniers temps avec les vacances. Il se réserve la préparation des frites en exclusivité pour qui en veut et il a également cuit une grosse marmite de tortellinis. A son âge, il est pris de fringale et je préfère qu'il se prépare quelque chose de simple plutôt que de se ruer sur les sucreries et autres cochonneries. 

    Ma théorie est que si en sortant de table nous commençons à chercher quelques gadgets alimentaires, c'est qu'il a manqué quelque chose pendant le repas. Si la fringale prend en pleine après midi, matinée, soirée ou nuit, autant se faire une assiette en place des grignotages salés ou sucrés. C'est une habitude chez de nombreux peuples, slaves ou méditerranéens : manger quand on a faim et non parce que c'est l'heure.

     


    D'autres surprises demain.


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  • La chronique miam miam était pensée mensuelle, je remarque benoitement que je ne respecte aucunement ce délai. Bah, la vie réelle est pleine de péripéties à ma lenteur et je fais finalement selon mes envies instantanées... comme en cuisine. Un art de vivre, je vous l'dis ! Bon, pour certains, c'est un bazar innommable, je n'en reste pas moins bienheureuse de profiter pleinement de l'instant  et de ses multiples surprises. Batifolons ensemble d'une assiette à l'autre dans ce champ de découverte et d'invention qu'est ma cuisine. Je lâche la déferlante des deux derniers mois... heu, trois ?  En épisodes parce que sinon, c'est très très long.


    Les soupes


    J'y reviens systématiquement dès que la température est en dessous de 15/20°, c'est plus fort que moi. Excellent baromètre de ma sensibilité aux températures.


    - Soupe de restes dont j'ai oublié les compositions tant elles sont hasardeuses. J'y ai mis des vermicelles de carottes : j'en fais également avec du céleri quand les salades ne sont pas mangées, que j'ai froid et que je n'ai pas envie des sempiternelles vermicelles de blé dans le bouillon. Je les jette en fin de cuisson, elles restent croquantes et c'est goûteux.



    - Minestrone express à partir d'un sachet de légumes prêts à l'emploi simplement coupés et mélangés. Même pas besoin de mixer, un peu d'huile pour faire revenir la moitié du sachet,  de l'eau, un bouillon, quelques épices  et c'est tout. Slurp.


     

     

     


    Les légumes.


    - J'ai profité pleinement des asperges en pleine saison. J'aime décidément ces légumes et ne peux me satisfaire des conserves ou surgelés en pareil cas. Je fais donc chaque année ma cure intensive avec d'autant plus de plaisir que je suis la seule à les manger dans la maisonnée. Ce n'est pas souvent que je peux me targuer de garder un aliment uniquement pour moi... d'ailleurs, je précise à ce propos que je songe de plus en plus souvent à acheter des produits dont je suis seule friande afin de ne plus me retrouver avec les emballages vides quand j'ai envie d'en manger, non mais !


    Pareillement aux asperges, je gloutonne seule les cottes de blettes cuisinant les feuilles en soupe, les tiges sautée à la poêle,  les betteraves crues râpées avec de l'huile de noix, du vinaigre de vin vieilli en fût de chêne (c'est ACIDE, normal) des carottes râpées, des oignons frais et des graines de lin doré. Accessible en toute saison, la betterave est extra tout fraîche ; dommage qu'elle ne pousse pas dans le jardin (pitoyable cette année), sniff.


    - Les températures montent et je retourne vers les salades en mélange improvisé selon les fonds de placard et frigo. Mon garçon a été enchanté de retrouver de belles salades de riz. A 12 ans, il est particulièrement vorace et comme le dit ma sœur «  C'est que ça bouffe un doberman », au moins le riz lui tient au ventre. Quand je n'ai pas envie de me prendre la tête, je mets tout ce que je trouve sur la table et chacun picore en élaborant son assiette à sa guise. Au moins, il n'y a pas de scène entre bougons et grognons.


    - Le concombre est devenu fastidieux à préparer car j'ai habitué nos palais à ce qu'il soit dégorgé et mariné dans du citron avec une sauce au yaourt, à l'ail et à l'aneth. J'avais trouvé cette recette grecque sous l'appellation tsatsiki, depuis, s'il n'est pas au moins dégorgé, nous ne le consommons plus. Pas facile la vie d'artiste, j'voul'dis. M'enfin, ça vaut vraiment le coup. Servi avec d'autres salades ou du pain, c'est très agréable. Quelques feuilles de menthe effilée et c'est extra en été... tout comme la terrine à venir plus loin.


    - L'artichaut est également un légume que je mange avec délectation. Mon fiston en est friand même si sa dégustation est fastidieuse. Nous nous partageons les feuilles ou les cœurs selon les circonstances et à chaque artichaut, il réclame la vinaigrette telle que je la fais.

     Je suis assez fière d'avoir converti ce lascar à mes huiles première pression à froid en mélange variés. Au moins, elles ont du goût pas comme les bas de gamme vendues en pagaille, je ne pourrai décidément plus y revenir. Manger des produits avec du goût et des saveurs, des odeurs ne facilite guère la satisfaction avec des produits tout prêts, industriels, fades et saturés. Il m'arrive d'en goûter en les voyant si beaux et pi, finalement, je suis déçue. Je retourne avec joie vers mes plats rustiques et simples.


    - En variation des feuilles de bricks, j'ai fait des roulés aux herbes cueillies au hasard : oseille, ortie et lierre du jardin... Je n'ai rien dit du contenu, certains auraient eu trop peur de les manger. Avec du fromage type chèvre ou féta, ça passe sans souci.


    - Il me restait un peu de pommes de terre, un peu de chou- fleur, sûrement pas assez pour satisfaire les palais de la maisonnée. J'ai écrasé et brassé le tout avec de l'œuf pour confectionner des galettes grillées à la poêle, quelques accompagnement et personne n'eut l'impression de manger les restes de la veille.


    - Chou chinois avec parcimonie. Il se mange cru ou sauté à la poêle, très simplement. Contrairement aux autres choux locaux, il n'est pas nécessaire de le blanchir avant de le préparer. Je le consomme rarement, fuyant ces produits venus de loin ou de zones à culture ultra intensive comme l'Espagne. Comment pourrais- je ne pas réagir devant l'absurdité de nos modes de production ? je fais ce que je peux à mon échelle.




    - Avec l'été, je retrouve des légumes de saison appréciés sous le soleil tels que l'aubergine. Tombant souvent en purée dans la casserole ou dans les gratins, j'ai découvert leur cuisson au four par ma voisine : lavées et entaillées, elles sont posées simplement dans un plat et cuisent ainsi doucement dans leur peau. Assaisonnées selon les préférences, elles ne bougent pas et il est possible de les farcir à mi- cuisson. C'est vraiment chouette, très pratique.

     


    Suite demain


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  •  Et cela faisait plus d'une heure que je tournais dans le lit avant de finalement me lever, agacée.

    Il y a des périodes où je ne dors pas. Bien que cela me fatigue au plus haut point, je constate malheureusement que quand je suis préoccupée, je ne dors pas.   Il est évident que mes levers à pipi urgents en pleine nuit ne facilitent pas le sommeil surtout quand le quotidien est en phase de changement. Je me demande souvent comment je tiens ensuite la journée.

    Avant la maladie et les traitements permanents, j'ai passé des années à ne dormir que 5h en nuit entrecoupée parce que j'étais seule face à la multitude des tâches quotidiennes, entre le travail, le garçon petit dormeur, la difficulté à joindre les deux bouts matériellement, les études et/ ou la recherche d'un emploi, d'un logement, de tel ou tel appareil ménager ou mobilier, des affaires judiciaires interminables, des questionnements relationnels flous, l'attitude d'autres incapables d'être au clair avec moi (et ça, ça m'a minée à un point que je ne saurais décrire !)... Bref, j'en ai fait des nuits trop courtes et non reposantes.  Avec le recul et la psychanalyse, j'en suis arrivée à me dire que la virulence de la maladie  n'a été que le reflet du ras-le- bol généralisé qui habitait et mon corps et mon inconscient. A force de se croire tout- puissant, mon mental a complètement court- circuité mon organisme et le cri toujours ignoré m'a clouée sur place : « Maintenant, tu ne te préoccupes plus de l'extérieur, tu t'assois, tu regardes à l'intérieur et tu réfléchis en conscience ! » Ben oui ma vieille, autant tu croyais tout contrôler, autant la baffe a été violente. Lâcher prise total par la force des événements et le refus du corps à répondre à mes ordres.

    J'ai donc fait le grand ménage interne ; inévitablement, les répercussions portent sur l'externe. Si certaines blessures inflammées (comme peuvent l'être ma moelle épinière et mes nerfs optiques, et oui) semblent s'être apaisées, je suis en plein bouleversement. Ma recherche de logement adapté m'a confrontée à la dure réalité de l'incompréhension et de la faiblesse sociale en raison d'un choix de vie humain et non financier.  Certains choix que je pensais porteurs d'avenir sont devenus des boulets, je chemine également sur la voie du deuil vis-à- vis de certains rêves du passé. Evidement, je me sens bien à l'intérieur comme je n'en ai pas souvenir ; évidement, j'ai confiance en la vie ; évidement je vis au jour le jour acceptant les circonstances et nourrissant mon être à la source...

    Alors, pourquoi maintenant je ne dors pas ?


    Vessie capricieuse s'exprime quotidiennement, elle me rappelle constamment à l'ordre bien que je ne sache pas systématiquement ce qu'elle exprime ; d'ailleurs, il lui arrive de ne parler de rien.  Le traitement de fond lui- même provoque des impériosités, une atteinte médullaire a inévitablement des répercussions sur le système urinaire très complexe et sensible. Je suis vernie.

    L'urgence voire l'imminence d'un déménagement occupe mes pensées parce que je remballe tout un pan de ma vie, je trie et range désormais sur le plan matériel. Des projets inaboutis, avortés me reviennent en pleine figure et ce n'est pas anodin.

    Vivre en permanence dans un décor obsolète avec certains qui refusent, nient et fuient les changements opérés en mon interne n'est  aisé pour aucun.

    En pleine phase de reconstruction après une monumentale tempête, je tourne une page avec les deuils que cela nécessite.


    En écrivant cette dernière phrase, une pensée me traverse l'esprit :

    Après la nuit, l'aube pointe les premières lumières du jour et c'est à ces heures entre deux que je ne dors pas.


    Si mon corps a quelque chose à dire, n'est- ce pas parce qu'il est désormais en symbiose avec l'univers ?  Comme ma vue qui revient lentement permettant  l'élargissement de mon champs de vision et des possibles, je crois avoir compris là ce qu'il se joue.


    La vie est trop parfaite pour nous remplir de contrariétés, ce nom ne voile que ce foutu mental qui cherche à tout contrôler. Accepter que ce non- sommeil est en fait à l'image du ici et maintenant. Accepter qu'une nouvelle page s'ouvre à moi dans l'écriture de mon être. Lâcher prise. Forcément, logiquement. Face à de telles évidences vertigineuses, il me semble normal d'être anxieuse. Accomplir un tel chemin, tout bouleverser, c'est loin d'être une voie tranquille et confortable. Je ne veux pas gâcher la tâche effectuée d'autant qu'il reste une longue route à parcourir et je ne suis qu'un être humain. Accepter aussi mes peurs, mes doutes, ces travers du passé qui désormais connus et contenus n'en finissent pourtant pas de faire partie de moi.  


    Il est maintenant 6h passées, je ne dors pas. Plus de deux heures  de trou dans le sommeil. Je retournerai au lit tout à l'heure avec l'espoir de rattraper ce manque physique. J'ai du pain sur la planche pour la journée, des trucs qui trainent et me préoccupent outre mesure, il est plus que temps de m'y atteler. Petit à petit, lentement, j'avance.


    Le hasard n'existe pas, nous sommes acteurs de nos vies, le tout est d'arriver à ouvrir nos yeux sur soi- même afin de ne pas rester prisonniers de schémas inconscients malsains. Nous ne cessons jamais d'apprendre, je suis en phase d'acceptation de mes faiblesses, de mon humanité. J'en ai fini avec le mythe de la toute puissance.  


    Tiens, j'ai faim.


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  • 2006 : je fais le mur de l'hôpital pour voir Dépêche Mode et m'éclate comme une folle toute la soirée sur mon fauteuil en cachant la perf sous ma manche.

    2007 : je suis furieuse de louper les Rita Mitsouko, coincée que je suis par mon incapacité à conduire. Je suis une saleté de rancunière, je vous le dis !

    2008 : j'embarque ma copine Babeth et sa fille  avec le fiston pour y voir Camille et  tous les autres. Je suis une des premières à m'adresser à l'association pour les aveugles et mal- voyants profitant ainsi des accès et d'une chaise sur les plates- formes armée des jumelles. Je ne passe pas inaperçue avec mon attitude et mon répondant.( Lisez aussi le commentaire de la responsable du stand !)

    2009  n'est pas en reste, loin s'en faut.

    Il est vrai que j’aurais voulu voir The Prodigy mais Tricky et Olivia Ruiz ont fait la différence d’autant que j’espérais réellement  voir cette dernière  avec Noémie et sa troupe, eux aussi sur le site ce samedi. Je me décidai donc pour le samedi en place du vendredi. Fiston était de la partie jusqu’à la veille puis il me fit faux bond, ce jeunot ne tient pas la route avec moi, hihi. Heureusement, SeN a pu revendre la place sans que je perdisse  de l’argent (Il avait hésité longtemps puis avait fini par venir, m’y conduisant du même coup). Nous n’avions pas le même programme et bien qu’à mon grand regret, je ne pus trouver Noémie, je passai une très agréable soirée en bonne compagnie de parfaits inconnus comme une reine. Et oui.

    Je suis ainsi arrivée sans m'être annoncée le moins du monde, sur mes deux faibles jambes avec les jumelles et mon sac à dos entre le panier repas et les vêtements de rechange en cas de fuite pipi, le programme de la soirée en main.

    A côté du chapiteau, je cherchai le stand de l'association de l'an passé en vain; nous la trouvâmes de l'autre côté et je me présentai à peine honteuse de n'avoir écrit qu'un courriel trop tardif la veille. J'expliquai mon parcours des dernières expéditions au stand et au responsable: « Pourrais-je accéder aux plates-formes et avoir une chaise comme l'an passé parce que je n'ai pas loué de fauteuil cette fois-ci ? » Je montrai ma carte d'invalidité inondée et grignotée par le cochon d'inde (une loque... La carte, pas le cochon d'Inde !!) à leur demande puisqu'effectivement, aucun des handicaps n'est visible. Un coin orange pointant son nez, ils acquiescèrent immédiatement. En moins de deux un fauteuil était près de moi et ils étudiaient mon programme d'une scène à l'autre.

    Secouée par la traversée du champ- parking (les gendarmes nous avaient refusé de passer par la route, non mais, j'vous jure !), je ne voulus pas m'installer dans le fauteuil, ma vessie ne l'aurait pas supporté, proposant de traverser la place à pied pour accéder à la première scène avec leur soutien. Pourtant, avant de partir, ils discutaient de quelques derniers arrangements quand mon regard se posa sur une espèce d'appareil exposé devant le stand. « Qu'est- ce que c'est ce truc ? » demandai- je inévitablement avec ma curiosité habituelle. C'était une espèce de pousse- pousse tout terrain adapté aux personnes à mobilité réduite. « Je préférerai ça au fauteuil, c'est possible ? ».  Ni une ni deux, j'étais dedans avec trois personnes pour prendre soin de moi et de mes affaires, le luxe ! Pas de secousse, pas de fatigue à piétiner ou craindre de tomber dans la foule, pas de sac qui encombre l'espace. Olala, qu'est- ce que j'ai pensé à ma chère Valérie !!!:

     L'année prochaine si l'idée des concerts te tente, tu viendras avec moi, c'est le paradis d'être choyée de la sorte et nous profitons pleinement du spectacle, je t'assure !

    Toute l'équipe fut chaleureuse, flexible, disponible. J'ai devisé à la moindre occasion, partageant mes jumelles pour le plaisir de tous. Je n'ai pas pu retenir tous les noms, Arnaud, Philippe, Patricia (qui ressemble tant à ma mère dans sa jeunesse) et j'en passe, ont été extra avec tous ceux qui ont fait appel à eux aveugles, mal voyants ou handicapés moteurs.  Alors, chapeau et merci à tous !


    Bon, il reste que le pousse-pousse est encombrant à installer et désinstaller sur les plates- formes, que les toilettes pour handicapés sont décidément trop sales (ben oui, n'oublions pas que beaucoup sont contraints de s'asseoir malgré tout). J'en garderai néanmoins un très bon souvenir, gâtée que je fus avec ces déplacements sécurisés, confortables et reposants, le petit coin repos tranquille à l'arrière et les accès privilégiés.

    Dans des conditions pareilles, je n'ai aucun souci à payer plein pot mon billet.

    Quant à mon programme, en voici la teneur. Forcément, les déplacements entravent les arrivées ou départs et je n'ai pas souvenir d'avoir vu le début d'aucun des concerts.  Ma foi, c'est le jeu des festivals également.

    Peter Bjorn et John.

     Décor épuré au maximum et la tenue du chanteur complètement décalée par rapport à la musique. Etranges ces gesticulations d'un petit grassouillet dans un jean et une chemise à rayures bleues comme en portent les jeunes gens proprets. Il avait tellement chaud et suait sans toutefois remonter ses manches ou ouvrir voire enlever sa chemise.

    Sur cette première plate-forme, je m'étonnai des attentions portées sur ma petite personne par toute l'équipe. Je n'en revenais pas d'être si choyée et bien que plongés dans leurs préoccupations organisationnelles, je les sentis ravis de me trouver si heureuse de ce traitement. Ils m'expliquèrent que j'étais la première à essayer cet appareil sur le site des Eurock. Je n'en étais pas peu fière, pleinement à la preuve qu'avec de l'organisation et de la cohérence, la vie des handicapés est toute aussi belle que celle de n'importe qui. Un journaliste qui était là me prit en photo et me lança « Vous allez devenir une star » ; Je ris de bon cœur évoquant mon appareil médiocre pour les photos de mon blog, il me donna sa carte me promettant de m'envoyant ses photos par courriel. Enchantée, forcément, je pensai vous les montrer avec fierté et pi... devinez ? J'ai paumé la carte !!!!!!!! C'est malin.  En plus, je ne sais même pas pour quel journal il travaille.

    Tant pis, je l'ai embrassé chaleureusement pour la circonstance et ce petit échange fugace vaut toutes les photos.

    The Astéroïdes Galaxy Tour

     

     Super concert ! En arrivant, la voix de la chanteuse m'évoqua Björk. Elle était rigolote dans sa petite jupette par-dessus un short, elle gesticulait sans cesse, dansante et sautillante avec entrain et joie. Les musiciens étaient nombreux et improbables : guitare, batterie, flûte, saxophone, cymbales... Musique gaie et influencée de sons venus de partout. Un concert empli de joie de vivre que j'ai beaucoup apprécié.

     

    Tricky.

     


     

    Je ne voulais le rater sous aucun prétexte parce que j'aime énormément ce qu'il fait. Une espèce d'ovni dans la musique actuelle, mystérieux et atypique. Torse nu sur scène, en apparition et disparition inattendues, il chanta parfois, laissa la place à la chanteuse en d'autres circonstances, se glissa dans la foule, derrière les musiciens. Autant elle resta droite et renfermée sur elle- même, autant lui se contorsionnait et se secouait dans une espèce de transe. Il fait corps, fusionne avec sa musique étrange, complètement imprévisible.

    Je fus malheureusement contrariée par ma vessie capricieuse, à mon grand dam. Déplacer le pousse- pousse, trouver les premières toilettes utilisables, et je loupai toute la dernière partie du concert, fâchée et frustrée. Grrr

     

    Olivia Ruiz

     


    Sur la grande scène, je continuai avec elle dans un concert déjanté et électrique ; elle était survoltée, bondissante, joueuse et cabotine, extrêmement généreuse, vouée à son public. Très espagnole dans sa gestuelle, elle enchanta les cœurs. Elle ne manqua pas de mettre en avant ses musiciens et en invité « surprise » (il est souvent de la partie), elle chanta en duo avec Mathias Malzieu, le chanteur de Dionysos, son compagnon de vie et d'aventure musicale, un fou lui aussi.

     

     

     

    Nous nous régalions du spectacle quand tout à coup, apparut une tête connue parmi nous. Vous le voyez là sur la photo ?


    Ben oui, Mathias Malzieu est venu sur la plate- forme regarder le spectacle d'Olivia Ruiz et nous saluer ; je souris en pensant à Noémie qui n'arrivait pas, grande fan de ce chanteur. N'ayant rien sous la main, je m'en voulais presque de ne pouvoir obtenir un autographe pour elle. Quelques signatures, quelques photos, je ne voulais rien demander, seulement le prendre de loin ; il a le droit d'être tranquille. Comme je n'arrivai pas à faire une photo correcte, Arnaud, un des  accompagnateurs lui demanda de venir et il fit cette prise. Je lui parlai de Noémie en cet instant, elle était avec moi de tout mon être.


    Décidément, je n'arrête pas de rencontrer des gens connus ces derniers jours...

     Après Olivia Ruiz, les circonstances m'ont empêchée de voir Nneka, chanteuse nigériane. Tant pis, c'était trop juste .J'ai fait un saut chez Peter Doherty, sans comprendre l'enthousiasme qu'il provoque. Tout seul sur scène avec sa guitare son chapeau rivé sur la tête... bof. Je n'accroche pas.

     Kanye West

     

    Là, je suis venue par simple curiosité, je ne suis pas adepte de ce genre de musique. Un écho parlait de spectacle grandiose et je voulais me faire mon opinion. Bon, comment dire ? C'était très américain avec show laser partant ou allant vers lui. En tenue sombre, il avait la gestuelle habituelle de ces chanteurs et ne se déridait pas d'un poil « Aussi aimable qu'une porte de prison » dis- je à un aveugle placé près de moi ravi que quelqu'un lui décrivît la scène ; une estrade surélevée sur la scène où il s'agitait , main à l'entrejambe presque en permanence, des femmes quasiment nues à ses pieds ou autour de lui... je n'ai pas vraiment accroché et le musique me soula légèrement. N'ayant plus mon pousse- pousse et déconnectée de mon programme, j'ai loupé les Passion Pit qui m'auraient certainement plus plu. Au moins, j'aurais vu une foule en délire répondre à des phrases dont je me demandai si ceux qui lui répondaient comprenaient ce qu'il leur disait (raise up your motherfuckers' hands) ... tu parles d'un gout.... mais là, je fais ma bêcheuse)

    Yüksek.

      

     
     

    Je me suis fait plaisir ! J'adore danser et les déplacements en pousse- pousse avaient permis que je ne me fatiguasse pas outre mesure. Seule, j'avais montré ma carte pour accéder aux plates- formes. Assise sur une barre au concert précédent, je m'accrochai à la rambarde pour ce dernier en final. Et j'ai sautillé, gesticulé comme une folle... enfin, comme moi, hihi. Je me tenais parce que mes jambes me jouent parfois des tours et s'emmêlent, je ne voulais pas gâcher mon plaisir. J'en ai profité pleinement et j'étais enchantée de ma soirée.

    C'est sûr, je reviendrai avec Valérie, Noémie, qui le voudra, si ça vous dit. Peut être même que je resterai dormir au camping... A voir. Je suis partante pour l'aventure ! Une folle, je vous l'dis ... et ce n'est pas nouveau.

     ps: le lendemain, je ne voulais que du SILENCE.. logique


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  • Les années passées sur les bancs d'université ont inscrit des réflexes rapidement mobilisés dans de telles circonstances : c'était plus fort que moi, je n'ai pu m'empêcher d'inscrire à l'arrière de mon agenda ce qui me semblait important. En plus, j'ai pensé que ce serait une bonne idée d'en faire un article afin de partager cette réflexion trop peu connue du grand public. Voici donc mon petit rapport de conférence tout personnel


    Il s'agit de concilier l'histoire humaine et la nature ou plutôt de la REconcilier. Actuellement, il y a une véritable crise spirituelle parce quye nous ne sommes plus inspirés par la vie. Il est temps de dépasser le langage élémentaire (emploi, croissance, etc.). Le monde est une entité reliée, tout est un et nous avons à aller vers quelque chose de plus élevé. Nous avons la chance de vivre sur une planète vivante, la seule peut être dans l'immensité de l'univers, c'est un don extraordinaire dont nous n'avons pas la vision parce que notre conscience n'est pas assez élevée. Nous avons besoin d'être dans une conscience profonde de cette unité alors que l'homme a tout fragmenté avec des barricades, des frontières parce qu'il porte une peur, celle de l'insécurité ce qui logiquement entraine la quête éperdue de sécurité par le pouvoir, l'argent, la possession.

    L'écologie est un état d'esprit entier par rapport à l'univers dont l'homme fait partie pour créer une symphonie. Or l'impact de l'humanité a généré des déséquilibres. Déjà en 1949, était publié La planète au pillage d'Osborn,  annonçant tout ce dont nous sommes témoins actuellement. En 1961, Le printemps silencieux de Rachel Carson démontrait déjà la perversité de l'utilisation des pesticides (silencieux parce qu'il n'y a plus d'oiseau).

    Qui a lu ces livres ?

    Le paradigme technologique a donné des moyens considérables  à l'impact de l'humanité sur l'environnement et l'homme en est grisé, enfermé dans le matérialisme. Il est déconnecté, ne fonctionne plus que par le mental ; il n'écoute plus ni ses intuitions ni ses sens, il est devenu rigide quand la nature, notre nature est faite de souplesse et d'adaptation.

     

    Autrefois, la nature régulait parce toutes les civilisations étaient fondées sur l'agriculture. A partir des XVIIe-  XVIIIe siècles et l'apparition de la notion de raison, l'humanité est passée brutalement d'un paradigme à l'autre et nous sommes encore sous ce choc.

    L'homme cherche au cœur de la terre les métaux, le pétrole, le gaz pour entretenir la mécanisation par l'explosion et la combustion lui conférant ainsi une très grande efficacité. Nous sommes passés du cheval animal au cheval mécanique. Celui- ci  grise nos esprits parce que notre conscience n'a pas évolué au même rythme pendant que nous nous retrouvons avec des outils efficaces comme jamais dans notre histoire.

     

    Nous nous prétendons rationnels. Cependant, nous utilisons une tonne de voiture pour déplacer 60 kilos de personne, l'espace se disperse entre l'habitation, l'école, le travail, le ravitaillement, nous sommes devenus complètement dépendants du pétrole et de l'électricité dans une société où la voiture est indispensable. C'est complètement irrationnel car dans le principe même, ce fonctionnement n'est ni fiable ni pérennisable. Nous sommes dans des aberrations, des contradictions totales.

    Les bases de nos sociétés industrielles sont l'inventivité, le capital, la force de travail et le Tiers Monde. Ce dernier est spolié, exploité avec ce constat effrayant : les 4/5 des ressources de la planète sont utilisées par 1/5 de l'humanité.

    Actuellement, le seul objectif est de produire de l'argent, tout est basé sur la seule finance. L'argent en soi n'est pas néfaste, il apporte un bien- être supplémentaire, il dynamise les échanges. L'aberration est que désormais l'argent ne sert plus qu'à produire de l'argent et le problème nait de ce capitalisme. Tout est détraqué et nous nous retrouvons dans l'anthropophagie par la compétivité et ne nous n'allons qu'à la violence, la multiplication des frontières, l'entretien de relations armées. Un Barack Obama par exemple laisse présager un humanisme en gestation, il semble être non plus dans l'affrontement mais dans une politique de la main tendue ( à suivre).

     

    Il s'agit désormais de revoir toute la sémantique en général, l'économie n'est pas l'argent par exemple, la carrière n'est pas la vie. Et que dire de la tragédie de la subordination de la femme dans l'humanité !? Il est urgent de sortir de la politique de la domination.

    Le temps n'est pas de l'argent, c'est du temps humain, un temps donné à chacun d'entre nous pour évoluer entre notre naissance et notre mort. La notion de politique est également à revoir complètement. En écho à L'utopie de Thomas More, il est question de libérer l'esprit de la notion d'impossible parce que  l'utopie n'est pas la chimère. La science elle- même est coupée de son ressenti quand tous les plus grands scientifiques ont ouvert les voies en se fiant à leurs intuitions. Il s'agit de sortir du réalisme, du carcan pour croire en son rêve.

     

    Mettons les moyens financiers au service de la vie et non plus au service de la seule finance, sortons de l'aliénation de l'homme par le travail.

    La notion de qualifications utiles à la société tronque complètement les dés, la philosophie, l'histoire par exemple n'y ont aucune valeur. La société pyramidale instaure le travail en institution et un partage non équitable. Il n'y a pas de problème à ce qu'un dirigeant gagne plus que ces ouvriers, il est question que tous les membres de la société puissent avoir une vie digne quelque soit leur place dans la pyramide et non l'accumulation uniquement pour certains.

     

    Il n'est nullement question d'économie dans le système actuel parce qu'où il y a déchets, il y a une société dispendieuse et non une économie. La généralisation des incarnations dans des lieux fermés engendre l'aliénation, la multiplication des rebus matériels et pire encore, des rebus sociaux. Si on regarde la France, les aides de l'Etat ne sont que du secourisme social, aucun de ces aidés n'a les moyens d'assurer son existence. Imaginons que toutes les aides soient supprimées, que toutes les associations caritatives ferment, que reste t-il ? Une grande misère et cette incapacité à assurer son existence. Il est nécessaire que chacun devienne un acteur social et pour cela, l'homme doit être remis au cœur de la société. Toutes ces souffrances liées à l'indigence n'engendrent de toute façon que la révolte, inévitablement.

     

    Par ailleurs, une énorme crise alimentaire se prépare en raison de l'érosion des sols, les terres capables de nous nourrir se réduisent de plus en plus, l'air et l'eau sont pollués, 60% de la biodiversité domestique a disparu, le nombre des paysans ne cesse de se réduire dans une société urbanisée. La politique agricole file dans des impasses telles que les OGM, la chimie des engrais, les hybrides entrainant la stérilité des cultures et des grains, soumettant les paysans à la merci des grandes industries chimiques. Les marchés économiques sont générateurs de différences criantes. Aujourd'hui, le stock alimentaire mondial est très limité, moins d'un mois. Il n'y a de productions que pour des personnes solvables puisque tout est basé uniquement sur l'argent et les dominations se pérennisent par l'argent. S'y ajoutent les changements climatiques. La sécurité et la salubrité alimentaires sont des nécessités car désormais, la production humaine est inappropriée tant dans sa nature que sa qualité.

     

    Face à cette consommation inéquitable, s'oppose la sobriété heureuse. La seule question que nous avons à nous poser est :

    « Qu'est- ce que j'ai coûté à la vie ? »

    L'argent remplace la vie dans le système actuel, la richesse n'est basée que sur les PNB, PIB, nous sommes coupés de nos ressources.

    A côté de cela, 2 milliards d'êtres humaines manquent du nécessaire ; il y a urgence à résoudre les problèmes fondamentaux, structurels. L'humanité s'est campé dans l'égoïsme, la cruauté, le manque de générosité, elle est devenue inhumaine provoquant par là un mal être généralisé.

    Le travail a un sens, être un travailleur non ; il s'agit de mettre en avant l'usage et non la valeur économique.

    Comment réorganiser notre société ? En changeant de paradigme, en la fondant sur le bonheur et la joie.

    Nous sommes génocidaires par anticipation dans la docilité alors que l'indignation est nécessaire, une indignation constructive, en gardant le contact avec la communauté humaine.

    Le monde est hostile ; quand l'enfant vient au monde il est ouvert à toutes les possibilités et au fur et à mesure, devant la présentation anxiogène de son environnement, il se ferme et vit dans l'angoisse. Avec l''obligation de travailler pour réussir sa vie, ces agressions incessantes n'entraînent qu' angoisse, mal être et violence.

    Nous prenons le risque de nous cloisonner dans une dictature de l'écologie. Avoir une voiture hybride, une maison éco biologique, manger bio etc. n'empêchent pas d'exploiter son voisin. Cette voie n'est pas une solution.

     

    Nous avons à reconstruire le monde en changeant les modes relationnels, la relation à soi, la relation à l'autre, la relation à la nature, prendre conscience, être au clair, évoluer dans un humanisme actif et éclairé. Dostoïevski a écrit « Et si la beauté pouvait sauver le monde ? », la clef est là : la beauté de la compassion, de la générosité, de l'amour.

     


    Quand il eut fini son exposé, le public resta sans voix et les questions sollicitées mirent du temps à venir parce que sa conception est aboutie, réfléchie. Tout était si limpide que mes questions sur la place des personnes incapables de travailler la terre n'avaient plus lieu d'être. Dans une société fondée sur l'humain, nous n'avons même pas besoin de nous poser cette question. 

    Je l'interrogeai néanmoins sur la viande citant Jean Ziegler ancien rapporteur de l'Onu sur la question de la faim (voir ici  en d'autres circonstances déjà évoqué) : « Si nous devenions tous végétariens, plus personne sur terre n'aurait faim »). Forcément, la réponse était donnée dans les premières secondes : c'est la production industrielle hors sol de la viande à boucherie qui est un non- sens avec des animaux concentrés coupés de la nature et un standardisation dangereuse des espèces ; par ailleurs, multiplier les apports de protéines en consommant aussi des protéines végétales par exemple est une évidence. 

    Ma question a amené une femme à intervenir non pour poser une question mais pour mettre en avant son végétarisme et en prôner les avantages. Le public a décroché devant cet exposé et Pierre Rabhi a simplement expliqué comment lui- même ne pouvait être végétarien, « Restons à l'écoute de notre corps, ce qui est bon pour l'un ne l'est pas un autre. » Forcément.

    Quelqu'un l'interrogea sur la démographie galopante des humains, il expliqua qu'il ne prônait évidemment pas une prolifération sans limite puisque notre terre est limitée. La démographie, dit-il, est à prendre dans un système global où le partage et l'équité sont valeurs fondamentales. L'humanité doit rester dans la mesure de ses ressources. Il en profita pour noter qu'une agriculture écologique n'implique aucune dépense au départ permettant à tous de se nourrir avec des aliments biologiques.

    Une femme exprima sa révolte face aux politiques, « Ne pourrions- nous pas les poursuivre en justice ? Que faire face à une telle corruption du système ? » Pierre Rabhi l'écouta et répondit posément : « Madame, nous avons les politiques que nous méritons » sans colère ni vindication. Il expliqua que là aussi, preuve était faite de la nécessité de refonder la société sur d'autres bases, la politique fonctionnant de paire avec les travers du système actuel.  

    Une autre fit part de son désarroi, de son sentiment d'impuissance, de son isolement, du rejet qu'elle ressentait en raison de ses choix. Pierre Rabhi l'invita a continuer son chemin, à persévérer en fréquentant des lieux où elle trouvera certainement d'autres personnes dans la même démarche. Rappelant son association Colibris, il expliquait que petit à petit, les choses changent grâce à l'action de tous ceux qui se regroupent en réseau.

    Quelques producteurs locaux firent part de leur engagement parfois payé au prix fort. Une femme de l'association organisatrice de la conférence intervint, la voix tremblante d'émotion pour dire l'espoir qu'elle mettait dans la jeunesse et de la nécessité d'informer et former. Les banques solidaires furent évoquées, l'invitation à consommer local maintes fois répétée.

    Quelqu'un demanda ce qu'il pouvait faire à son niveau afin de ne plus contribuer à ce système caduque, Pierre Rabhi donna cette fulgurance : nous avons le devoir de désobéissance !

    Cultiver son potager, quand c'et possible  est un acte de résistance, par exemple. Nous devons nous organiser quotidiennement pour ne plus être dépendants des multinationales contrôlant ce système anthropophage à deux vitesses, entre ceux qui travaillent à la sueur de leur front et ceux qui dépensent le fruit de ce travail.

    Ouvrir les consciences est une nécessité parce qu'il en va bêtement de la survie de notre espèce .


    Le discours de Pierre Rahbi est cohérent, logique, il a réellement fait le tour de la question, étudié toutes les voies possibles ce que j'espère avoir transmis dans ces notes.

    Je lui suis reconnaissante d'exister,

     je lui suis reconnaissante de montrer qu'il est possible de vivre en intelligence ensemble, sur cette planète minuscule dont trop d'hommes se croient les propriétaires,

    je lui suis reconnaissante de tisser des liens entre tous ceux qui s'interrogent sur notre place et se sentent trop souvent désemparés et seuls devant l'immensité de la vanité humaine.

    Cette rencontre n'a fait que me conforter dans des choix humains et essentiels. Je sais que je ne suis pas une folle chimérique, preuve en est faite,  je suis une utopiste à la conscience en marche œuvrant pour la communauté humaine en son ensemble.  Qu'est- ce que je suis fière de moi !

     

    Et vous qui suivez mes réflexions, vous pouvez l'être aussi parce qu 'il faut s'accrocher, hihi.


     


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  • En écho à la rencontre réelle de mon ami Boris dont j'emprunte un titre de livre, je suis  depuis samedi dernier en communion avec moi- même, en harmonie avec les changements opérés dans ma petite existence insignifiante depuis plusieurs mois, métamorphosée subtilement, secrètement de l'intérieur.

    La vie jalonne nos parcours de miracles sublimés par la rencontre d'êtres résonnant en nos internes. Tant que j'étais dans l'autodestruction consécutive à une faille narcissique (et oui excusez du peu), j'ai croisé quelques malveillants miroirs de mes propres travers inconscients, survivant à mes souffrances par ceux qui n'entraient pas dans la danse des relations toxiques, rencontres fugaces ou durables, au hasard. Depuis que j'ai tout lâché, acculée par la maladie dans mes derniers retranchements, m'obligeant ainsi à regarder en face ce qui se jouait en moi, l'intériorisation a permis de regarder le monde d'un autre œil, d'entrer dans des relations différentes, souvent nouvelles et magiques. Pour preuve de ces mots futiles et aléatoires, il y eut  ma rencontre réelle avec Pierre Rabhi.

    Je l'ai découvert grâce à Philippe, fidèle lecteur, par un lien laissé dans un de ses commentaires.  Bien que n'ayant par accroché dans l'instant, j'y suis revenue lentement découvrant avec enchantement les possibilités alternatives à nos fonctionnements actuels malsains et destructeurs, générateurs de mal- être et de mal-vivre, en voie royale vers l'impasse absolue. J'ai ainsi lu les articles de son blog, visionné toutes les vidéos trouvées sur le net et lui ai consacré un article à l'image de ce qu'il représente à mes yeux, une bulle d'humanisme véritable et de réconciliation avec la Nature, notre environnement, l'éveil à une conscience simple, profonde et sereine.

    Par un concours de circonstances incroyables, je reçus quelques semaines après cette découverte le message d'un organisme fréquenté depuis plusieurs années annonçant sa venue dans la région pour une conférence où, vous l'imaginez facilement, je me suis inscrite immédiatement ; j'en ai parlé autour de moi, enthousiaste à la moindre occasion.  Logiquement, j'y suis allée en compagnie de camarades de Qi gong et cnv, aucun de mon entourage proche largué ou malmené par mes métamorphoses.

    Dans l'entrée, j'achetai une charte des plus sobres avec la ferme intention de l'afficher chez moi aux yeux de tous les visiteurs puis m'installai à côté de mes camarades de route. J'observai l'alentour et le public, le regard vif, acéré souriant de l'image que chacun donne de lui à travers son accoutrement, c'est tellement parlant. Nadine discutait avec une prof de yoga, je ne voulus pas m'immiscer dans la conversation malgré la curiosité qui m'étreint en toute circonstance. Quand elle fut partie, Nadine me souffla : « Tu as vu ? Il est assis là, derrière ». A contre jour, en pleine conversation avec une jeune femme, je l'aperçus en chair et en os, de loin.

    - Est- ce que je vais avoir le culot d'aller le voir ? dis- je à haute voix sans réfléchir

    - Oh, je n'oserai pas, je suis trop impressionnée par les gens connus.

    - Oh, je ne suis pas impressionnée, je n'ai simplement pas envie de le déranger- je pensai fugacement à ma rencontre avec mon ami Boris et me levai- Allez, j'y vais, je verrai bien, tu viens avec moi ?

    - Je n'ose pas.

    Ni une ni deux, me voilà partie à sa rencontre, d'un pas alerte et déterminé, en mouche qui pique, subitement, mode de fonctionnement récurrent chez moi.

    Devant eux, je me tins à distance, ne voulant pas être intrusive et je tâchai d'attraper quelques renseignements pour savoir s'ils n'étaient pas en pleine conversation d'organisation de la conférence. La jeune femme se retira naturellement bien que je lui signifiai ne pas vouloir la chasser, au contraire et je me retrouvai seule avec lui. Sa voix ne me surprit nullement, je l'avais tant écoutée sur le net, il est petit et menu, d'apparence si fragile, attendrissant au possible. Je m'assis près de lui.

     

    Je lui racontai sa découverte sur le net, les vidéos, la lecture de son blog, la visite des sites, avouai ne pas avoir encore lu un de ses livres, parlé des rencontres et hasards sur la toile et la joie qui fut mienne quand je reçus le message annonçant sa venue dans la région. Devant mon enthousiasme chaleureux, il était ravi, surtout très reconnaissant et d'une humilité rare. Il répétait des mercis doux et savoureux, je lui souris tendrement et lui lâchai «Savoir recevoir, c'est aussi savoir donner » (Elodie omniprésente)

     Fussent ces mots qui résonnèrent en lui ? une attitude générale ? ... je ne sais, toujours est- il que je sentis une communion s'installer entre nous.

    Il signa ma charte alors que j'expliquai ne rien vouloir lui imposer, ni la signature, ni la photo (saleté d'appareil qui me trahit trop souvent surtout entre des mains inconnues ! Une seule sur les trois est visible, grr... m'enfin, ce n'est pas le plus important, je n'ai pas de photo de ma rencontre avec Boris par exemple). J'évoquai de ci de là l'article écrit dans mon blog à son sujet, lumineuse à l'évocation de ses pensées, de son approche humaniste du monde et de la société, émerveillée par les possibilités qu'offraient cet ensorcèlement.

    - Votre histoire personnelle est un exemple puissant de notre communauté  humaine,  de la tolérance avec tout ce que cela a de positif pour tous

    - C'est que tout est relié, nous sommes tous reliés

    - Et oui, nous venons tous d'une petite communauté de quelques milliers de personnes apparue quelque part au Moyen Orient.

    Il approuva simplement d'un hochement de la tête.

    Plusieurs personnes vinrent à sa rencontre,  je n'avais pas tant besoin de parler et de m'approprier, simplement l'envie d'être là, à côté de lui ce que je lui dis entre deux interruptions, «  Je me remplis de votre présence ».  Il y eut une jeune femme demandeuse d'aide, tendue et éperdue en quête d'un soutien, un producteur local fier de son engagement et blessé des aléas de son entreprise en difficulté économique à cause de ses choix. Moi- même, je retrouvai mon ancien prof de sciences naturelles de 6e maire écologiste actif dans la région et partie prenante de la venue de Pierre Rabhi, je fus abordée par un homme rencontré 19 ans plus tôt lors d'un voyage en Russie, Union soviétique en ce temps -là. Il encadrait notre groupe et avait essuyé mes piques acides. A mon grand étonnement, il se souvenait parfaitement de moi et s'étonna de ma mémoire quant à son nom et celui de sa fille. Toujours baroudeur, les enfants quasiment adultes, je m'excusai de le ramener à son histoire douloureuse en demandant des nouvelles de sa femme alors qu'il était séparé depuis un an et avec quelqu'un d'autre. Il me croyait journaliste, me demanda si j'avais un des articles publiés à cette époque dans un journal local où j'avais affutée ma plume sur cette expérience particulière. Bref échange sur près de 20 ans de nos vies. Ma franchise acide n'est peut être pas si négative sur le long terme... je sentais une sorte de respect mutuel, comme deux combattants loyaux.

    Je ne bougeais pas de ma place à côté de Pierre Rabhi.

    Dans le mouvement qui l'entourait, je me souciai de lui :

    - Comment vivez- vous toutes ces sollicitations? Il y a de quoi être étourdi et je vous vois si humble et disponible.

    - C'est que je me nourris de ces rencontres.

    - Avec tous les autographes donnés, n'avez- vous pas votre propre livre d'or pour garder vous- même une trace de ces rencontres ? ... - il signe et signe demandant les noms systématiquement- Au fait, avez- vous lu les commentaires sur votre blog ? Je sais que vous n'êtes pas dans cette technologie. - un mouvement de tête attentif- Vous y avez de véritables déclaration d'amour, d'admiration, votre livre d'or est tout trouvé !

    - Il y a possibilité de les imprimer, peut être.

    - Oh, oui, sans problème. Allez- y, je vous le recommande vivement.

    Un insecte ne le lâchait pas et revenait sans cesse se coller à lui. « Cette mouche vous embête... », elle insistait sans changer de peau et Pierre Rabhi continuait de discuter, d'écouter en la chassant d'un simple et doux geste de la main. « Tiens, je crois que c'est un taon, voilà pourquoi il ne s'en va pas » constatai-je. Naturellement, de sa douceur omniprésente, il dit simplement :

    «C'est que je ne veux pas le tuer ».

    Bulle magnifique qui  me renvoya à Gandhi en détour de pensée.

    Son intervention se faisant imminente, je le quittai au dernier instant, reconnaissante toujours de son engagement. Sur un dernier merci, je lui serrai fortement la main « Et surtout faites nous beaucoup, beaucoup de petits comme vous ! Encore que je sache que vous ayez rempli votre tâche dans ce domaine » (Il a eu 5 enfants). Quelques secondes, nous fûmes plongés dans le regard l'un de l'autre, seuls au monde ; dans un geste de générosité immense, il m'attira vers lui  et m'embrassa avec une chaleur incommensurable, m'entourant de son bras appuyé sur mes épaules, me serrant fortement la main. Je reçus ce cadeau dans chacune de mes cellules, inondée de communion humaine, d'un être à l'autre, pleinement. Surprise d'un tel don, d'un tel échange, pas du tout de la générosité de ce GRAND petit bonhomme.

    Quelques minutes de rencontre forte éclairées de nos sourires intérieurs en permanence.

     

    Nous voici en pleine conversation alors qu'il signe ma charte:


     

     

    Quelque soit notre situation, la notoriété ou l'anonymat, nous ne sommes tous que des humains. Je sais qu'en toutes circonstances aussi improbables soient- elles, l'occasion de rencontrer pleinement quelqu'un est imprévisible et possible. Qu'importent la culture, la religion, la nationalité, la représentation du monde, ce qui compte à mes yeux est nourri de sincérité, de respect, d'authenticité. Il n'y a de murs que ceux que nous érigeons, coupés avant tout de nous- même.

    Etrange sentiment de l'unicité des expériences, entre Qi Gong, rencontres, communication non violente, psychanalyse et cheminement personnel. La maladie a abattu moult barrières et quel cadeau !


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  • Le samedi précédent la fête des mères, j'étais au supermarché pour des courses hebdomadaires quand je tombai sur cette fameuse friteuse à une seule cuillère d'huile pour un kilo de frites. Je m'étonnai de son prix et SeN ajouta qu'il y avait une réduction supplémentaire à ce prix rabaissé. Je fus prise d'un doute et je réfléchis quelque secondes avant de déclarer : « Demain, c'est la fête des mères, comme personne ne me fait de cadeau, je vais m'en faire un moi- même ! ». Il parut décontenance, il ne comprenait pas ; par principe, il n'y avait pas de friteuse ni chez lui, ni chez ses parents et je lui imposai cet objet volumineux qui plus est. Il ne chercha pas à me dissuader, il sait pertinemment que je n'en fais qu'à ma tête, je n'écoutai de toute façon qu'à demi ses remarques et interrogations.


    A la maison, je rangeais les courses quand le fiston rentra du collège. Evidemment, la première chose qu'il vit fut ce gros carton et il devina rapidement ce qu'il contenait.  A 12 ans, il connaissait enfin la première friteuse de sa vie, vous pensez la fête que cela provoque ! Il décida de faire les premières frites lui- même le soir même ce qu'il exécuta avec une précision et une attention toute particulière. Je l'accompagnai sans mot dire satisfaite de lire la joie en lui. Depuis qu'il est petit, je résiste pour lui apprendre à se satisfaire des petites choses de la vie, il me coûte grandement de voir un enfant blasé et dans nos sociétés de consommation, c'est tellement facile de se retrouver avec des enfants insatisfaits de leur opulence quotidienne. Je ne vous cache pas que c'est une lutte âpre et ingrate mais je suis opiniâtre et têtue ! Ce jour- là, j'étais enchantée.

    Le lendemain, nous l'avons transportée chez ma mère où fiston réitéra sa tâche pour toute la tablée. Frites standard, allumettes, potatoes et autres préparations nous mîmes tous d'avis que c'était goûteux. Même SeN sembla converti.  Je l'ai attendue des années, je l'ai enfin pour le plaisir de tous et je me réjouis des recettes à inventer et des plats à partager avec d'autres gastronomes curieux. Qui sait peut être que le fiston fera plus souvent la cuisine avec cette machine simple à utiliser ?


    Une semaine après cet achat controversé, nous étions à table dégustant des grosses frites au curry savoureuses et croustillantes, quand je dis ma satisfaction d'avoir cédé à mon envie d'avoir cette machine.

    « Je suis contente d'avoir acheté cette friteuse, je me suis bien fait plaisir et je ne le regrette pas du tout. » Spontanément, fiston s'exclama : « Tu nous as bien fait plaisir à tous maman ! » Je souris et remarquai la justesse du propos.


    Nos premières frites maison:



    Je fais partie des bienheureux du partage, de ceux qui se ravissent du bonheur des autres à jouir de ce qui leur est offert. J'ai longtemps vidé mon être à ne savoir que donner ; grâce à Elodie, j'ai compris l'importance du recevoir. Désormais, je sais que les deux sont intiment liés, l'un ne va sans l'autre. Par respect pour autrui, par respect pour moi. Une des voies de la sérénité. 


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  • ... et autres détours ...

     

    La reprise du travail se fait laborieusement entre les aménagements qui n'arrivent pas pour cause de réduction des budgets à l'Education nationale et des stagiaires appelés désirés malgré les multiples demandes répétées depuis mon arrêt de travail en juin 2006.  Il est heureux que mon état s'améliore parce qu'en cas contraire, il m'aurait été impossible de persévérer dans cette reprise. Il est heureux que je sois opiniâtre et si chanceusement entourée tant au travail qu'avec l'équipe d'insertion professionnelle de l'hôpital. A moins que ce ne soit ma personne qui incite à tant de mobilisation ? Toujours est-il que nous avançons en mêlée comme au rugby ! Combien d'autres baissent les bras et/ ou sont remerciés, renvoyés à la maison avec souvent trois fois rien pour vivre. (A ce propos, allez faire un tour sur ce blog d'insoumis à la misère ici).


    Ces contrariétés ne m'empêchent nullement de retrouver avec enchantement les joies et les trésors de mon métier. Sans stagiaires, je m'occupais à ranger et aménager les lieux pour compenser mes handicaps, à mettre en place des supports informatiques appris pendant mes trois longues années d'arrêt où l'Internet a été la seule fenêtre sur le monde quand mes yeux me l'ont permis, à savourer la présence de mes adorables collègues. Peu à peu, j'ai repris mes marques et essuyé les plâtres du métier avec le handicap, la fatigue et les pipis urgents à gérer. Certains stagiaires connus avant la maladie sont enchantés de me retrouver - amaigrie mais debout - et les nouveaux s'illuminent après la surprise de ma rencontre. La générosité, la spontanéité et le naturel ne sont-ils donc pas si répandus ? Allez, je charrie là, je sais pertinemment que je déroute, trop habitués que nous sommes à jouer des rôles formatés par des lois sociales non dites.


    Je n'ai pas fini de vous parler de mon métier en sacerdoce, vocation et convictions, c'est un sujet récurrent généré par mon enthousiasme. Aujourd'hui, j'ai envie d'évoquer la joie profonde qui m'habite à l'exercer. J'ai entendu sur France Inter parler de deux tomes Les intellos précaires au sujet de ces diplômés, surdiplômés exerçant des métiers peu payants sur le plan financier, matériel et social avec pourtant l'adhésion et la foi en ce qu'ils font... J'aime assez me classer dans cette catégorie depuis.

    Ainsi, je croise des femmes qui changent totalement de vie à des âges variés pour devenir aides-soignantes ou infirmières, stressées et tendues par les écrits, les oraux qui les attendent. J'aime les taquiner, les tourmenter sur les aléas de leurs travaux et exposés, ne me piquant aucunement de quelques informations contredisant parfois mon approche. La confiance s'installe rapidement et je suis heureuse de leurs visages  qui se décrispent et sourient de leurs réussites et erreurs.

    Je croise des personnes venues d'autres pays : Russie, Ukraine, Thaïlande, Turquie, République Dominicaine rien qu'en quelques mois d'exercice. J'avais comptabilisé 22 nationalités la première année et puis, j'ai arrêté ; les chiffres me dépassaient. J'aime me plonger dans d'autres univers, regarder le monde à travers d'autres yeux, apprendre d'eux ce que nous ne pouvons voir ici. Je baragouine en russe, en turc, en allemand, en anglais, mêlant les langues dans ma petite cervelle qui ne s'en sort pas. Comment organiser une telle pagaille ?


    Dans la foulée, logiquement, j'ai retrouvé l'excitation des invitations. Ainsi, j'ai fêté Pâques à l'ukrainienne avec un repas pantagruélique mitonné par l'adorable Irina et dansé sans cesse à un mariage turc. J'y ai rencontré de nombreuses anciennes stagiaires ; trois enfants et une nouvelle maison pour celle-ci, le permis de voiture pour celle-là, les enfants qui grandissent, le français en berne ou en progrès, la surprise d'apprendre qu'une rumeur avait couru que j'étais morte. J'ai dansé et appris de nouveaux pas de leur danse traditionnelle des mariages   exécutée en ligne: yalay.

    J'étais bras nus et décolletée parmi des femmes voilées.

     Et oui, la Turquie est loin d'être ce que certains peuvent en dire : au sein d'une même famille, telle fille portera minijupe et chemisier ouvert, sa sœur sera voilée et couverte entièrement, Turquie et France sont les seuls pays laïcs du monde ; là- bas aussi, le voile est interdit à l'école et l'université publiques.


    Il y a beaucoup à apprendre au contact de ces populations.


     Ces vies croisées venues d'ici ou d'ailleurs, de plus ou moins loin, dans des circonstances dramatiques, hasardeuses ou énergiques me font parcourir le monde (sans polluer sivouplè) . Je me souviens notamment d'une conversation avec des voyageurs revenus de Turquie. Je n'y étais jamais allée à cette époque et je réalisai que j'en savais plus qu'eux sur les habitudes quotidiennes, les spécialités, le mode de vie. D'abord décontenancée, j'en fus finalement très fière. Quand j'arrive dans des pays partagés en France, je suis dans une position toute autre qu'un touriste débarqué là sur catalogue, mes vacances n'en sont que plus belles. (Vous pouvez regardez ou par exemple). Il me reste à récupérer physiquement et à économiser pour accepter enfin, les invitations en Ukraine, en Russie, au Maroc, en Turquie, en Chine, en Thaïlande ou au Brésil. Il y a aussi la Hongrie d'Ester ou la Géorgie et peut être à nouveau la Norvège. Qui sait ?

    A la rentrée, je repartirai sur les chapeaux de roue avec des projets en pagaille car la maladie m'a coupée de certains apprentissages en bonne voie. Certains ont cheminé de leurs propres ailes pour mon plus grand bonheur, d'autres n'attendent que moi pour reprendre la route. Je suis là, prête à continuer ma tâche le cœur vaillant et enrichie de l'expérience des  trois dernières années.


     « Vous êtes dans le don »  me dit si justement cette jeune ukrainienne à qui je donne des cours depuis des mois dans le village. Je suis d'accord pour ce qui est du don de soi et de l'énergie, par contre, j'aime mieux dire que je suis dans le partage. Parce que d'eux, j'apprends chaque jour sur le monde, l'humain, ses représentations ; j'écoute leurs difficultés et leurs tourments, ils me nourrissent et m'enrichissent de leurs visions du monde. Je suis pleinement humaine en leur compagnie et en soi, c'est inestimable. Dans le respect et l'estime mutuels, dans le partage et la recherche, c'est notre humanité tout entière que nous rendons plus belle, non ?


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    Pour continuer le récit de ces derniers jours si riches, j'essaie de me hâter simplement parce que je sais que les prochains seront certainement encore très riches : j'ai un programme chargé avec des rendez-vous notables pour chaque fin de semaine dans les trois à venir. A force de traîner, je risque de me laisser déborder d'autant que le récit de mon parcours avec la maladie de Devic utilise en détour les possibilités de la maison. Ces allées-et-venues temporelles, je l'espère, ne court- circuitent pas trop le suivi du fil de ce blog ; en ce qui me concerne, j'ai le sentiment qu'il reste cohérent, également lucide quant au fonctionnement du mode blog.  Je continue donc mon petit bonhomme de chemin en guingois, comme tout cheminement de vie humaine, entre détours, impasses, voies sans issue, chemins de traverse ou creux, fossés et lignes droites, ballotée par les vents, les tempêtes, sous la pluie ou le soleil. Jamais sur autoroute, c'est certain.


    Après les séances cinéma évoquées dans les articles précédents, j'avais une sortie prévue avec Valérie, jeune femme rencontrée grâce à ce blog, elle- aussi atteinte du syndrome de Devic. Extraordinaire rencontre que celle-ci ! En France, il y a entre 150 et 250 personnes atteintes et nous habitons à environ 60 km l'une de l'autre ! Cette loterie avait peu de chance de nous donner gagnantes, et pourtant, le hasard l'a fait.

     Lorsque nous avons commencé à communiquer, le courant est passé immédiatement et c'est avec une confiance absolue que je me lançai dans l'aventure. Des conversations vives, relevées, sans fin au téléphone, une promiscuité logique dans la rencontre réelle. Bien que nos parcours dans la vie et la maladie soient très différents, nous avons la communion des esprits ; entre nous, il n'est pas question d'expliquer, nous échangeons et cherchons des idées pour vivre au mieux avec un diagnostic lourd de conséquences. Nous nous retrouvâmes donc ce lundi férié en visite dans un village ancien reconstruit avec des maisons récupérées de ci de là dans la région.



    Charmante visite et sentiments d'avoir connu la fin d'un monde dans l'enfance : le pot de chambre et les toilettes au fond du jardin, les odeurs de foins et d'étable, le fourneau à bois, les vieilles granges, les constructions adaptées aux conditions climatiques locales et aux matériaux disponibles, la simplicité des intérieurs... Rien à voir avec les vanités modernes. Mon fils était étonné de tant de sobriété et je suis ravie qu'il y ait réfléchi. Toutefois, la présentation est très bucolique et ne montre en rien les difficultés cruelles d'une vie vouée au travail pour sa subsistance, tributaire des caprices de la météo. Angélisme du passé en réponse aux quêtes de repère dans nos sociétés à grande vitesse. Un écho au hameau de Marie-Antoinette à Versailles, loin de la cruauté de la réalité du quotidien des temps passé ou présent.

     


    Ravie également de ces rencontres avec un potier et une tisserande. J'ai échangé des coordonnées : les passionnés des bidouillages manuels créatifs se retrouvent et se reconnaissent, inévitablement. Une vie me parait tellement courte au regard de nos possibilités d'apprentissage et de création, je n'allais pas rater de si belles occasions d'en apprendre encore plus. Et oui, je crois que je suis folle...

    Les enfants ont eu leur petite vie d'enfant à courir partout, à se gérer quasiment seuls dans ce lieu protégé. Si mon garçon s'y révèle curieux, ouvert, enthousiaste, il montre aussi combien, en bon gaulois, il peut râler, s'impatienter, s'énerver et n'en faire qu'à sa tête.




    Evidemment avec Valérie, nous avons beaucoup beaucoup discuté, du moins, autant que les circonstances nous l'ont permis. Grâce à son intervention,  fiston et moi avons pu faire un tour en barque ; entre les adultes qui dépassaient allègrement les enfants dans la queue et mon incapacité à piétiner pour attendre mon tour, sans elle, c'était foutu. Les handicaps invisibles sont pernicieux, je vous l'assure ; ce n'est pas parce qu'ils ne se voient pas qu'ils n'existent pas et ne compliquent pas la vie de ceux qui les vivent.

    Merci encore Valérie de notre part à tous les deux !    

     

     


    Au long de la journée, je remarquai sa préoccupation constante du bien- être d'autrui, toujours sur le qui vive à vouloir faire au mieux. Son fauteuil était très pratique pour l'aider à supporter sa fatigue, je m'interrogeai tout de même sur l'accumulation des sacs et autres objets qu'elle se trouvât à transporter, sur l'encombrement qui s'établit dans son espace. Mon cœur se pinça quand je vis ses pieds se tordre et son opiniâtreté à les mouvoir tant bien que mal, sa détermination à marcher avec ses béquilles. Je sentais sa colère face au corps qui s'échappe après avoir tant récupéré grâce à une cure très bénéfique... Je me revis logiquement dans ces travers de l'existence qui nous acculent face à nous- même. Comme elle me relatait des récits d'autres femmes malades accumulant des cures interminables de cortisone, des traitements l'un à la suite de l'autre sans succès, je m'effrayai de ce désarroi. Intuitivement, néanmoins, une petite phrase me traversa l'esprit : « Mais qu'est- ce qu'elles  ne peuvent lâcher pour être ainsi coincées ? »

    Ma chère Valérie, j'ai éprouvé tant de sentiments en ta compagnie ce jour- là ! Les mots me manquent pour l'exprimer. Je te le répète et te le répète à l'envi :


    Pense à toi ! Prends soin de toi ! Lâche prise ! Quand la sérénité est en nous, tout est possible et le monde nous appartient. Nous devenons acteurs de nos vies en pleine conscience et quand rien ne semble avoir changé, tout est transformé.


    Alors, oui, je suis lucide parce que cette maladie est terrifiante, douloureuse, révoltante, elle bouleverse nos existences avec une violence rare et insupportable! Oui, chaque chemin est personnel et nous évoluons à notre manière, nous faisons tous ce que nous pouvons avec ce qui fait notre personne, entre notre patrimoine génétique et notre éducation, nos pensées, nos émotions, notre passé et notre présent, nos certitudes, nos intuitions et nos peurs, nos angoisses. Je ne peux cependant que souhaiter vivement à chacun de trouver la sérénité qui m'habite, malgré (ou grâce à) la vie qui est la mienne. Le bonheur, précieux malgré ce chemin de croix, n'est pas au bout des doigts, il est en nous.

     


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