• Eurockéennes 2006


     L’hospitalisation pour les 2g supplémentaires tombait pile sur le week-end des Eurockéennes pour lesquelles nous avions trois billets, Sandrine, SeN et moi. Le programme nous avait enthousiasmés depuis des semaines : Dépêche Mode !!!  Sans compter Philippe Katerine, Camille et un groupe japonais, Morrissey. Mes amis étaient bouleversés par ce qu'il s'était passé ces dernières semaines et mon état leur semblait incompatible avec une sortie nocturne pour des concerts, je ne l'entendis pas de cette oreille.

    J’entrai à l’hôpital le samedi, pour deux jours en théorie et tâtai le terrain auprès des infirmières, surtout Marie-Jeanne avec qui je sympathisai très vite grâce à une paire de sandales rouges que je portais et qui lui plurent. Je l’avais marquée de suite car attendant un endroit où m’installer (il n’y avait pas de chambre disponible immédiatement), je m’étais assise sur le sol dans le couloir, ne tenant plus sur mes jambes, elle poussa des hauts cris et  ainsi nous fîmes connaissance. Je fus heureuse de constater que, dans cet hôpital, les aiguilles pour installer des perfusions étaient petites et je ne souffris pas comme la première dans l’hôpital précédent. Cela n'a l’air de rien, sur des régulières, tous les mois, c'est loin d'être négligeable. La perfusion était également raccordée à un petit robinet qui permettait de détacher les tuyaux pour la nuit et d’être libérée de la potence, sans avoir à traîner des bidons de glucose ou autre en attendant le produit. De plus,  Gilles avait donné pour consigne d’y aller doucement ( il a tenu compte de ce que je disais, lui ! C’est tout à son honneur), je supportai bien cette fois-ci le traitement.

    Je la jouai fin, l’air de rien, comme je sais le faire. Était-il possible de rentrer à la maison pour le soir et revenir le lendemain matin ? Evidement, il suffisait de signer un papier où je déclarais m’engager à rester tranquillement chez moi… J’avais trouvé là une astuce et depuis ma chambre, je contactai en douce mes amis pour confirmer notre sortie le soir même. SeN hésitait, Sandrine ne savait si c’était une bonne idée, j’insistai et organisai le tout : louer un fauteuil roulant pour la soirée, récupérer le macaron handicapé auprès de ma mère (je n’avais pas encore le mien), caser le garçonnet, se donner rendez-vous et zou, sur les chapeaux de roue ! SeN courut en quête d’un fauteuil et finalement, au soir, nous nous retrouvâmes dans la voiture. Bien sûr, j’avais juré, promis de rester au calme, à la maison en signant le dit- papier, le plus innocemment du monde.

    Je fus heureuse d’être à ces Eurockéennes attendues et espérées, avec mes amis, bien vivante,  pour enfin voir un groupe apprécié depuis des années… Et la maladie ne m’avait pas empêchée d’y être. 

    Nous passâmes une soirée merveilleuse.

    Tout était bien organisé, il y avait des estrades bien placées, nous étions quasiment devant la grande scène, les artistes à peine à quelques mètres, des déplacements faciles sur une route VIP, s’il vous plait, passant à l’arrière du site, sans les lacets et les commerces. Quand la volonté existe, tout le monde a sa place.

      Morrissey a été loupé en partie  pour cause de retard, le concert de Katerine  extravagant, torse nu avec son boa rose, délirant comme il sait l'être, celui de Dépêche Mode puissant avec la mégalomanie et l’égo surdimensionné de Dave Gaham dirigeant la foule en délire, hilarant,    
     Camille virevoltante  au milieu de ce groupe japonais dans des expériences originales sur le plan vocal et musical (elle a chanté en japonais). J’étais déchaînée, je chantai à tue- tête, dansai en sautillant sur le fauteuil comme une folle, tellement vivante… et dopée à fond par la cortisone, qui sait ?
    Entre deux concerts, comme mes amis cherchaient à manger, je me retrouvai seule, tranquillement assise dans le fauteuil. Tout à coup, un jeune homme s’ avança vers moi et me tint ce discours : «  Oh, je peux t’embrasser ? (ce que j’ai accepté). C’est pour te remercier, c’est tellement super que tu sois là. » Il n’était pas ivre et je ne compris pas ce qu’il voulait dire. Je fus pourtant ravie de cet échange fugace car il est à l’image des relations entre humains qui me plaisent, directes, sincères, spontanées. Merci à toi, inconnu.  

     Mes amis purent profiter pleinement des concerts alors qu’ils pensaient tout annuler plutôt que d’y aller sans moi. Pour toutes ces raisons, je ne regrette absolument pas mon parjure ; si c’était à refaire, je le referai, autant pour eux que pour moi.

           Au matin, je retournai à l’hôpital, l’air de rien, sans avouer quoi que ce fût.

    Fatiguée de mes folies nocturnes, je pus allégrement dormir tout mon saoul, la journée n’en passa que plus vite. J’avais tout gagné. Et ce n’est pas fini, ce genre d’escapade, vous verrez… Je ne suis pas souvent appelée folle pour rien. C’est le zeste de fantaisie qui me caractérise. Alors, pourquoi pas ?

     

     

     

     

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  • Commentaires

    1
    Mercredi 11 Juin 2008 à 13:42
    Galatée
    OUI VIVE LA FANTAISIE !!!  TU AS EU BIEN RAISON DE FAIRE LE MUR !  :-)
    AMITIES  GALATEE
    2
    noémie
    Mercredi 18 Juillet 2012 à 12:12
    hm hm c du joli!!!!
    en même temps je ne suis pas surprise...
    j attends le récit de tes autres échappées!!!
    aurais tu fais le mur à l'époque du service de rééduc.................
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