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J'ai résisté pendant 5 ans sur un bout de jardin, finalement, j'ai perdu vu que je me suis barrée et que le dit jardin est redevenu minable.
Qu'il est triste de constater que bien des propriétaires de bout de terre le remplissent de gazon, cailloux, pavés, thuyas, dalles, goudrons, gravier, Rund up et compagnie alors que d'autres, sans bout de jardin font de leur terrasse une forêt... quand ils ont la chance d'avoir une terrasse.
Absurdité, quand tu nous tiens...Gazon maudit : 5 conseils pour le remplacer dans les jardins
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je ne fabule ou n'exagère pas!
Les lieux nous habitent et sont le théâtre de nombreux enjeux. En écho à mes articles sur ces possibilités ( dans cette même catégorie), je viens de lire cet entretien avec Christine Ulivucci, psychanalyste et psychothérapeute: Exorciser les lieux.
Si le cœur vous en dit, allez-y ... et faites- moi un éventuel retour, j'en serai ravie.
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Ce soir, je suis seule, chez moi. Avec mon chat qui dort dans une autre pièce.
Une première.
Rien à préparer, je mange des restes de soupe- maison puis du caviar avec de la vodka, le tout direct de Russie, ce qui change tout. ( Merci Maria)
Je n’ai à m’occuper de rien, ni de personne. Je regarde des vidéos d’Arte, des films sans être interrompue, ni dérangée. Et je tricote. Ah, c’est Noël! Léger, libre, simple, comme j’aime. Qu’est- ce que cela me fait du bien!!
Bonnes fêtes à vous, comme vous les aimez.
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Fiston et moi nous remettons de ces mois passés. Il y a tant à récupérer en énergie, émotion et calme, tant d’ordre à mettre concrètement dans les affaires de ma mère et tant à trier de partout. Comme il est étrange d’avoir le temps de sentir les angoisses aller et venir, de savourer le calme à la maison retrouvé , le temps de rappeler les amis et connaissances, de les visiter, de réaliser tout à coup que quelques vraies vacances seraient plus que bienvenues. Une tension qui lâche pour laisser face à une expérience tout à fait nouvelle entre soulagement et perplexité. Que de vastes sujets à aborder et partager alors que la vie continue avec son lot perpétuel de nouveautés, surprises, péripéties et répétitions. Puis quand ce sera le moment, que la mouche me piquera, je compte revenir par ici et tout revoir. Les années passent, je change, mon regard évolue et le blog reste un instantané dépassé sur certains points. Je sens de plus en plus cette envie de m’atteler à tout revoir. Reste à prendre ce temps alors que la vie est tellement pleine par ailleurs. Un jour, plus tard, peut- être...
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Et voilà, Maman est morte hier soir, chez nous, dans un souffle, tranquillement, discrètement alors que nous discutions dans la pièce à côté.
Elle est partie à l'heure du dîner; elle qui aimait tant manger, j'espère qu'elle trouvera un grand festin avec ceux qui l'ont précédée.
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Dans mon travail, je côtoie des personnes venues de tout horizon. Je n'ai pas à parcourir le monde car il est là, à ma portée au quotidien et je connais bien des cultures et représentation sans déplacement. Conjugués aux nationaux de plusieurs générations ou fraîchement accueillis, je voyage, en plus, dans des catégories sociales variables comme peu peuvent s’en vanter puisque majoritairement, les mélanges sont rares. Autant dire qu’au lendemain du premier tour des élections présidentielles, j’ai retrouvé des personnes en BESOIN de parler. Larmes au coin des yeux pour l’une choquée et incrédule, évoquant un possible retour au pays alors que sa famille est là depuis trois générations, le questionnement et la peur de cette autre qui ne comprend pas ces votes alors qu’elle est si bien accueillie par les personnes qu’elle fréquente au quotidien depuis son arrivée, l'émotion et l’incompréhension de cette autre qui a pu voter pour la première fois grâce à sa nationalité française toute fraîche et dont elle est si fière, cette autre, française et locale de naissance aux parents marocains qui ne comprend pas comment son pays peut déraper ainsi... sauf quand le regard se pose sur les cloisonnements sociaux qui se construisent et se renforcent depuis des années. Plus tous ces autres choqués.
J’écoutais, présente et sentant les émotions fortes devant cette situation. Puis je racontais cette anecdote de 2002:
Au lendemain de premier tour où Jean- Marie Le Pen était arrivé au deuxième tour à la surprise générale, j’avais cours avec un groupe multiculturels composés de Turcs, Maghrébins, Bosniaques, nombreuses femmes voilées et d’autres nationalités variées qui m’échappent désormais. J'étais choquée, triste et profondément désolée de ces résultats qui ne me ressemblent absolument pas. Tous installés, je leur avais exprimé, le visage grave, mes sentiments et combien ce pays là n’était pas le mien . En face de moi, une femme turque se mit à rire et dit quelque chose que je ne compris pas. Sa voisine traduisit alors pour nous: “Que Le Pen mettent tous les étrangers dehors et la France s’arrêtera car la France a besoin de ses immigrés.” Nous avions alors ri tous ensemble tant sa remarque était pleinement juste, évidente, LÉGITIME.
Ce souvenir reste profondément ancré dans ma mémoire et à chacun des scores de l'extrême droite en tête dans cette région complètement dépendante des étrangers voisins, son rire me revient et cela me rassérène.
Cette année, avec cette force intérieure nourrie par ces multiples expériences et rencontres humaines qui jalonnent ma vie personnelle et professionnelle, je me suis entendue dire à l’une de ces personnes en besoin de parler de ces résultats électoraux abominables et irrationnels: “Qui que soit notre prochain président, nous continuerons notre chemin car ceux qui aiment les gens continueront de les aimer et cela ne changera pas”.
Là pareillement, nous finîmes par un rire commun.
Nous n’avons pas d’alternative: Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots." Martin Luther-King.
En s’enfermant, en se cloisonnant, la rencontre n’a plus lieu, l’autre perd son humanité, devient un bouc émissaire. Celui qui ne peut plus vivre dignement, satisfaire ses besoins essentiels ou qui craint de perdre ce qu’il possède se laissera facilement tourner les yeux vers ce-s bouc-s émissaires en buvant les paroles de tel ou tel meneur capable de lui parler dans une langue qui résonne dans ses peurs.(1.) La politique est ainsi irrationnelle, le choix du candidat basé très souvent sur des délires. Quand j’entends ces votants Front National argumenter leur choix par l’opposition entre leurs difficultés quotidiennes et ces prétendus étrangers à qui tout est donné, je leur envoie de l’empathie car je suis persuadée qu’ils ne demandent qu’à vivre en paix, en sécurité avec dignité. Quand j’entends ces personnes clamer qu’il y en a assez de ces pauvres qui profitent du système, qu’eux qui travaillent mériteraient plus de considération, je leur donne de l’empathie car ils ont besoin de reconnaissance et de sécurité. Tous se trompent de responsables sous la conduite de parleurs avides de pouvoir.
Le héros tient à faire du bruit, se faire connaître, le résistant lui agit en silence(2). Comptez sur moi pour alimenter l’accueil, le partage, l’amour, au quotidien, tranquillement et discrètement au milieu de ces fracas absurdes. Et nous avons TOUS à combattre et résister pour que les droits de TOUS soient respectés, que la vie de TOUS soit douce, en sécurité, que les besoins fondamentaux de TOUS soient satisfaits avec équité. Et là, croyez- moi, il n’y a plus lieu de voter pour ceux qui alimentent la peur, le rejet de l’autre, l’enfermement, la séparation.
1. Lire Boris Cyrulnick, Autobiographie d’un épouvantail.2. En référence au même auteur, Ivres paradis, bonheurs héroïques
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Je pleure tous les jours. Un peu. Pour un mot, une musique, une parole, une ambiance, un écho, une pensée. Non de ces sanglots qui soulèvent le corps et remuent les tripes. Des larmes silencieuses et discrètes, retenues, surtout à l’extérieur. Nul ne peut imaginer ce qui se vit à l’intérieur. Certains me trouvent même bonne mine et l’air enjoué. Ma gorge n’en est pas moins terriblement serrée et je me demande constamment comment je fais pour continuer à mener ma barque en plus de ce que je vis dans l’intimité.
C’est une profonde tristesse, une peine sans fond, un gouffre incommensurable que seuls ces quelques mots ici expriment.
Contrainte, parfois, par les circonstances, je raconte vaguement ce qu’il se passe et je lis la terreur, l’effroi sur les visages, dans les yeux de ceux qui entendent. Et je me retiens, leur donne de l’empathie, les préserve.
Avec les médecins, infirmières, pharmaciens, assistants sociaux, nous maintenons le cap au gré des circonstances et des besoins, virevoltants d’une situation à l’autre en raison des changements imprévisibles et de l’évolution.
Parce que ma mère est dorénavant en soins palliatifs. Chez moi. Dans ma chambre.
Elle est trop faible pour supporter de nouveaux traitements et le cancer la ronge. Une lutte âpre de 25 ans aux violents épisodes et lourds tourments passe en phase ultime. Nul ne sait combien de temps cela prendra, nous savons cependant tous que l’échéance approche.
J’en suis profondément triste.
Après une enfance et une jeunesse heureuse au sein d’une famille aimante, cette belle femme intelligente avait vu rapidement sa vie basculer dans une spirale d’accidents, mauvais choix, malchance, mauvaises rencontres, pertes insupportables, disputes et déchirements. A 45 ans, un premier cancer violent la secoua, elle trouva force et énergie pour surmonter cette épreuve. Cinq ans plus tard, un autre la disait condamnée. elle survécut et résista encore près de 20 ans aux métastases. L’an dernier, il repartit. Elle s’accrocha, erra, en état de choc ne fléchissant pas jusqu’à ce que ma soeur et moi entendions de vive voix qu’il n’y avait plus de solution thérapeutique, il y a dix jours de la bouche de l’oncologue.
Soins de confort, soulagement de la douleur, lâcher prise sur la surveillance de son alimentation ou la prise de médicaments, faire en sorte que cette dernière étape soit pour elle la plus tranquille, la plus paisible possible. Être à son écoute et agir en conséquence de ce qu’elle vit à chaque instant. S’organiser pour qu’elle ne court aucun risque, veiller à ce qu’elle soit à l’aise, rassurée, accepter les peurs, les paroles, les silences, les regards … Vivre ce qu’il y a à vivre, avec elle, tant que c’est possible.
Ma soeur, en état aléatoire, fait du mieux qu’elle peut comme elle peut au regard de sa propre situation. Elle l’emmène en promenade en fauteuil roulant, couverte intégralement pour qu’elle n’ait pas froid, elles se racontent des histoires d’humour noir et se disputent comme d’habitude.
Mon fiston la taquine, la recadre, la secoue, l’aide quand elle le lui demande tout en posant ses limites. Et ils se chamaillent, s’envoient des mots incisifs et pertinents au point que la rigolade vient régulièrement conclure l’échange.
Chaque jour, je l’aide à s’habiller, se déshabiller, se laver, s'asseoir, se lever, aller aux toilettes, manger, faire ses pénibles déplacements à l’intérieur. Le fameux appartement soit disant accessible aux personnes à mobilité réduite est un terrain miné, dangereux sans espoir d’amélioration avec un organisme HLM sourd à nos demandes, coincés que nous sommes tous par le manque d’espace, de liberté à aménager et d’argent. Constamment la rassurer: “ N’aie pas peur, fais moi confiance, je te tiens, je suis là, tu n’es pas seule, rassure- toi.”
Je suis aussi le relai- pivot entre les assistants sociaux, les soignants, la banque, les différents organismes- administrations, les associations (car notre situation matérielle à tous est digne de la haute voltige en plein air) et ma mère qui résiste, fuit ou dénie comme tout être humain confronté à une terrible réalité insupportable. Depuis un an, elle ne voulait rien entendre; la semaine dernière encore, elle parlait de retourner chez elle, répétant l’utilité de son lit, sa cuisinière, ses casseroles, sa vaisselle, son électroménager, ses meubles. Tant d’affaires à mettre en ordre, son appartement à vider, au cinquième étage, sans ascenseur. Trier, ranger, jeter, tâcher de trouver des solutions pour ces choses accumulées et qui représentent TOUTE sa vie dans le respect de ses volontés et de chacun. Sans argent. Moi, seule jusqu’à ce jour.
J’appelle évidemment à l’aide dans l’espoir que quelqu’un quelque part viendra soulager ma peine.
Parce que je ne veux ni bâcler, ni liquider sans soin.
Finalement, je réussis à lui faire dire qu’elle ne veut pas que ses affaires soient jetées. Elle veut qu’elles soient encore utiles à quelqu’un... et surtout, elle veut transmettre à son petit- fils quelque chose d’elle, concrètement. Alors, je m’attelle à cette lourde tâche et quand un objet ramené de chez elle trouve naturellement sa place chez nous, je la sens rassurée, soulagée.
J’avoue, mes nuit sont courtes, hachées voire blanches. Il arrive certains jours que chaque pas mis devant l’autre me semble miraculeux. Mes jambes tiendront- elles? Je demande à l’univers de m’aider à tenir maintenant et surtout quand tout sera fini, que la pression sera relâchée. Devic pourrait en profiter pour ramener sa fraise et nous n’en avons pas envie, le supporterions nous seulement après ces longs mois mouvementés et douloureux?
Quoi qu’il en soit, tant que ce sera possible et qu’elle le voudra, elle restera avec et chez nous, nous nous en occuperons. Elle est tellement effrayée, terrorisée, en état de choc, ne trouvant qu’un maigre refuge dans les programmes de télévision au creux de son lit engloutissant des kilos de bonbons. Cette femme d’ordinaire en perpétuelle colère, incisive, mordante, distante, peu chaleureuse, têtue, solitaire, bougonne accepte désormais d’être bordée, tenue par les deux mains, un peu câlinée et embrassée. Choyée. Il n’y a pas d’âge pour apprendre et ce jusqu’à notre dernier souffle, peut- être même après, qui sait?
Ironiquement, je suis reconnaissante envers SeN et les grandes leçons que j’ai apprises avec lui car, grâce à cette expérience, ma mère n’aura pas à subir cette maltraitance pleine de bonnes intentions où la personne diminuée, en danger a finalement peu de place. Je suis à l’écoute des émotions, sentiments, besoins et la priorité est d’être en harmonie, présente à soi et à autrui, en accord. Cela change tout. Même si je pleure tous les jours. Un peu… ou beaucoup comme ce matin à la pharmacie où je me suis précipitée pour récupérer ses médicaments anti- douleurs.
J’avais si peu dormi et il me fut impossible de retenir les larmes. La pharmacienne, adorable et attentionnée me donna de l’homéopathie pour retrouver le sommeil, soulager la peine en attendant de revoir le médecin généraliste qui, il y a quelques semaines, me demandait déjà: Je ne sais pas comment tu fais pour tenir. Et je lui avais répondu spontanément: Moi non plus.
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Dans le cadre du suivi de mon état, avec la vigilance exigée, je vois le neurologue deux fois par an, au printemps et à l’automne. Heureusement, ces visites se passent vite avec les habituelles questions, mises au point et l’examen global: se mettre debout les pieds joints, les bras tendus en avant, yeux fermés, yeux ouverts, toucher le nez avec les doigts bras écartés, tests des réflexes aux articulations, passage de l‘objet pointu sur la plante des pieds, suivi du doigt par les yeux, vibration du diapason, quelques pas pieds nus.
Mises à part quelques périodes à grosses fatigues ou douleurs spéciales, il y rarement du neuf... et c’est tant mieux.
J’avais déjà abordé la question de ma fatigue persistante à quelques reprises, expliquant mes conditions de vie, soucis divers avec son lot d’anémie et les épisodes mouvementés du quotidien. En septembre cette année, ce fut un rapide tour de la question de la vie avec ma mère diminuée en besoin d’aide constant. Conseil du médecin, insistant: prendre du fer chaque jour en raison de mes réserves trop faibles ainsi que des vitamines, du magnésium… Sans le dire à voix haute, je pensais seulement “ Oui, quand j’ai des sous”.
La conversation sur le départ m’amena à glisser cette remarque, négligemment dans un but premier qui m’échappe désormais:
- Au regard de ce que j’observe chez d’autres malades, je sais que j’ai vraiment de la chance d’être dans l’état où je suis...
Là, le neurologue plongea ses yeux dans les miens profondément et d’une voix grave, me coupa dans mon envolée:
- Oui, vous avez BEAUCOUP de chance.
Touchée par cette inattendue remarque pleine de gravité peu coutumière, je chantai in extremis et joyeusement avant de partir:
- Et chaque jour, je rends grâce au ciel pour ce cadeau
De retour à la maison, je retrouvai ma mère dans notre quotidien habituel. Comme elle rouspétait et chicanait à mon encontre, je lui relatai l’anecdote. Elle m’écouta à peine, centrée sur ses propres peines et besoins. Piquante et avisée, je balançai d’une voix ferme: “Si j’ai de la chance, toi, tu en as encore plus parce que je peux m’occuper de toi. Et je peux te garantir que beaucoup d’autres en seraient totalement incapables. D’ailleurs, j’en connais en pleine santé, avec de l’argent, de la place qui ne s’occupent de personne et surtout pas de leurs parents”.
Et merde.
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Deux heures de conférence... certes.
Ajoutons- y la Communication bienveillante et voilà, peut être, la recette de ce qui me permet de tenir au milieu de ces multiples tempêtes incessantes.
Méditation et médecine du corps-esprit : quels effets?
Puissiez- vous y trouver l'un des ingrédients de votre propre soupe réconfortante, au propre comme au figuré.
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