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etc
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Bon, force est de constater, pour qui cela intéresse, que je n’y arrive pas. Le dernier blabla date de fin août et nous voilà mi- octobre… Aujourd’hui, je passe en plus rapidement avec un petit texte peu travaillé ou fourni parce que ma mère est partie pour une trentaine d’heures ( je ne sais même pas quand elle rentre); petite opération chirurgicale, vérification des reins, etc. Pourvu que je n’ai pas de surcharge de travail à son retour! Ce serait mal venu; ces derniers temps, je résiste et m'accroche avec des gélules de fer et de vitamines. Autrement, je passerai mes journées à traîner fatigue et vague à l’âme tout en continuant les activités habituelles et les occasionnelles, toute seule comme une grande fille que je suis.
Le positif de cette situation est que j’ai posé des limites, à ma mère, lui refusant certains actes, la mettant face à ses choix, sa réalité physique et sociale. C’est loin d’être facile car elle est très tétue et peu soucieuse, en apparence, de ce qui est bon pour fiston et moi ( surtout moi). Les insultes pleuvent quand elle se lâche mais tout cela me glisse dessus, je sais, grâce à la CNV, que ces mots ne parlent pas de moi mais de ce qu’il se passe en elle, que je ne suis qu’un prétexte. Il n’y a pas d’âge pour apprendre.
J’ai réussi miraculeusement à avancer dans des travaux en berne depuis des mois avec des effets visibles dans le bazar général et cela fait du bien. Chaque jour, je fais ce qu’il y a à faire, je prends du temps pour moi et espère que bientôt, une solution pérenne et bonne pour tous se mettra en place. Mon appartement qui me semblait si petit auparavant me paraîtra grand quand elle sera partie, mes journées et semaines chargées d’autrefois me seront des vacances après son passage… Pour 2017?
D’ici là, j’aurais tant et tant à raconter, les expériences ne manquant pas. Advienne que pourra.
A la prochaine, bientôt étant vraiment inapproprié.
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Les prétendues longues vacances arrivent à leur fin, le constat est simple: vivement que je retourne au travail parce que là, je suis lessivée.
Les semaines ont filé à grande vitesse sans que le minimum des travaux prévu ait été bouclé. Seule la réparation de la table du salon est une réalité bien qu’elle m’ait pris plusieurs heures en raison du manque de force de mes petits bras pas musclés et de la fatigue accumulée à s’occuper du quotidien entre ma mère et mon fiston décidément ado geek à fond. Je résume en général la situation avec ces quelques mots:
Je vis seule et j’ai du travail pour quatre.
Les services à table sont très révélateurs:
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En ce qui me concerne, c’est petit déjeuner entre 8h30 et 9h, déjeuner entre 12h30 et 13h, collation vers 16h30 et dîner entre 19h et 20h.
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Pour ma mère, c’est petit déjeuner entre 10h et 13h, déjeuner entre 14 et 16h, collation à n’importe quelle heure selon ses nausées et envies subites, dîner entre 18h et 20h, bol de lait autour de 22h.
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Pour fiston, c’est l’anarchie complète vu qu’il vit décalé déambulant souvent la nuit à côté de mon lit désormais dans le séjour pour aller combler ses creux nocturnes.
Soit un minimum de huit services par jour… Autant dire que j’ai bien du mal à sortir de la vaisselle et des casseroles.
Comme je suis en vacances, ma mère a décommandé les aides à la toilette parce qu’elles arrivent trop tôt pour elle et lui coûtent trop cher. Je m’occupe ainsi de ses levers, couchers, toilettes, douche, habillage, déshabillage, ongles, soins de peau et autres réjouissances.
Sortir, rencontrer des amis, voir et entendre d’autres horizons est compliqué vu que je ne peux laisser ma mère seule longtemps quand dans mon quotidien habituel, je suis constamment en relation avec une foule de personnes multiples et variées, jonglant d’une langue à l’autre, d’un environnement à l’autre.
Pour couronner le tout, en cerise sur le gâteau, des revenus riquiqui insuffisants étant donné qu’ils couvrent à peine les besoins fondamentaux. La rentrée du fiston à venir, quand elle me passe à l’esprit, m’interpelle: comment la passer sans y perdre des plumes? Comment simplement venir à bout des dépenses élémentaires?
Je suis donc employée multiservice gratuite invisible 24h sur 24, lot de ceux qui travaillent sans gagner d’argent, ni ne cotisent.
Avec cette expérience, votre fée n’est évidemment pas en reste et du coup, j’ai BEAUCOUP à rapporter, raconter , le tout accompagné d’un flot de remarques et réflexions. Puisse le temps et l’envie me permettre de m’y atteler à la hauteur de l‘agitation de ma caboche.
A bientôt?
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Belle entrée en matière avec les Eurockéennes auxquelles je tenais. Sur deux jours, profiter au maximum des concerts et de la prise en charge bienveillante. Alors que je passe mon temps à m’occuper d’autrui, quoi de mieux que de se faire bichonner deux soirées. Certes, les allées et venues, les kilomètres et les couchers tardifs n’ont pas aider à renflouer l’énergie branlante, ce me fut néanmoins un nourriture plus que bienvenue.
Au dimanche suivant, constater une fuite sous l’évier que nul autre n’a vu alors qu’il y avait au moins trois personnes sur place en mon absence. Le meuble posé l’an passé a gonflé et l’assurance m’assure son remplacement en me virant l’argent de sa valeur (trop honnête, je n’ai pas su profiter de l’occasion pour y trouver quelque avantage). A moi de le commander, récupérer et installer, comme une grande fifille indépendante et débrouillarde que je suis.
Aux douze premiers jours, travailler en mode plus que temps complet vu que ma collègue a dépassé ses heures et qu’il m’en manque, je l’ai donc remplacée. Vu la situation de l’employeur, il est préférable d’être en ordre, la fin d’année a été chaude, la rentrée promet également, aille, aille!
Dès l’entrée en vacances ( dont je ne me réjouissais guère), gestion d’un groupe de geeks au nombre de huit, tous dans notre séjour à jouer, se connecter, s’étaler sur le lit, ronfler, se serrer, se taquiner, râler, boire et manger toute la nuit. J’étais contente de les revoir, ils sont chics et ces retrouvailles entre potes se passent bien, dans une bonne ambiance, respectueuse; cela me demanda quand même bien du travail surtout que le problème de fuite sous l’évier continuait malgré les premiers changements de pièces qui à eux seuls mériteraient déjà un récit.
Alors qu’habituellement, les vacances sont l’occasion de régler ce qui traîne, relégué par le quotidien, j’ai cette année à peine eu l’occasion de nettoyer les placards, les tiroirs, les rideaux car au quotidien, j’ai à assister ma mère mal en point, fragile, nécessitant de l’aide en tout, à la toilette, l'habillage, le lever, le coucher, à vider le vomi et les poubelles débordantes de ses impossibilités à maîtriser, ramasser les mouchoirs dispersés, préparer à manger, faire le linge multiplié par quatre, le ménage en passant derrière elle qui ne peut plus rien, ni écrire, ni même ouvrir un bouchon de bouteille et laisse des dégâts liés à son état et ses traitements mahouss costauds, plus les courses, le chauffeur ponctuel et gérer un fiston abruti constamment devant son ordi avec les copains, décalé à vivre de nuit et dormir de jour avec la sale manie de négliger son hygiène corporelle, l’ordre et la propreté de sa chambre ( je caricature car en vérité, il s’occupe aussi de sa mémé avec attention dans les compétences qui sont les siennes).
Chercher des solutions d’organisation, de rangement avec son installation prolongée chez nous, dans un appartement petit et encombré, perçant, déplaçant et surtout renonçant à toute intimité en ce qui me concerne hormis les passages à la salle de bains.
Régulièrement, aller à son appartement qu’elle ne veut pas lâcher alors qu’elle n’y retournera pas, y apporter à manger au chat, angoissé, sauvage, resté seul chez elle, ramasser ses urines, crottes et vomis ( tiens tiens...) , arroser les fleurs, trier l’alimentaire qui y reste, chercher le courrier, en rapporter des vêtements et des bricoles.
Faire avec une frangine chaotique et aléatoire en mode mal en point habituel pour couronner le tout et bien que diagnostic et traitements se posent, elle n’en reste pas moins un souci récurrent.
Tâcher, quand j’en trouve le temps et l’énergie, d’aller faire un tour au jardin partagé où je n’y comprends rien et constate que les grands discours aux thèmes généreux ne désherbent pas, ni n’arrosent, paillent, plantent, replantent, entretiennent. Une expérience à relater, révélatrice de la schizophrénie ambiante.
Dans les hautes températures ambiantes, prendre froid ( et oui, on ne se moque pas) avec à la clé, un vilain rhume qui me cloue au lit, somnolente 48 heures, la respiration pénible sur des jours et une grande lassitude persistante que la prise de fer ou de vitamines ne change en rien. Tisane, grog, soupes... au sein des 30° ambiant, c’est limite grotesque.
Heureusement, des anges veillent au grain. Visite express de Floflo, surprise de Véronique, festin avec Delphine, Vincent et Ludivine, appels fréquents de mes amis Michèle, Bruno, Anne- Magali ainsi que les belles nouvelles de Marie- Virginie… entre autre.
Parce qu’après ce tableau en pointillé d’une situation plus complexe et compliquée qu’elle n'apparaît ici, j’ai envie de dire que je reste d’un calme intérieur olympien, que je vis au jour le jour dans la joie. Il y a la musique, les lectures dont l’excellent Causette, la Médiathèque, les films et séries choisis avec attention au gré des humeurs et surtout les dernières bonnes nouvelles de ma mère: la chimio fonctionne et l’oncologue la déclare sur la bonne voie. Sous ses airs de nonchalance et négligence, c’est une coriace qui s’accroche à la vie.
Zou! Voilà août à traverser jusqu’à une rentrée forcément mouvementée. Sans compter tout ce que je ne vous ai pas détaillé et ce que je ne vous ai pas encore raconté. Des années de retard l’air de rien... Oulala. Cela me donne envie d’aller me vautrer à ne rien faire, héhé.
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Pour ma mère, je suis une étrangeté et ce depuis des lustres… (pas que pour elle, c’est vrai m’enfin de sa part, c’est plus pertinent ) . Maintenant que nous vivons ensemble et partageons beaucoup de temps après plus de vingt ans séparées, le quotidien est ponctué de nombreux moments particuliers parfois étonnants. Nos chemins divaguent de ci de là au hasard des circonstances et des croisements se révèlent. En voici un particulièrement cocasse:
Un jour, alors que j’écoutais de ma musique, ma mère me posa cette question l’air vraiment interloqué
- Mais pourquoi écoutes- tu donc toujours de la musique arabe? Et pourquoi tu fais de la soupe turque? ( sous musique arabe, elle entend orientale ce qui couvre une grande diversité de rythmes, d’instruments, de voix, de musiques, de langues)
- Et bien, parce que j’aime ça. Et comme je ne connais pas mes origines génétiques paternelles, toutes les portes sont ouvertes, héhé!.
- C’est le multi culturalisme à fond avec elle tu sais, Mémé, ajouta fiston tout aussi hilare.
Quelques jours plus tard, j’écoutais quelques albums de Björk. Je la taquinais en lui jetant un:
- Ah! Tu vois, je n’écoute pas que de la musique arabe!
- Bah, ce n’est pas beaucoup mieux, répondit- elle laconiquement.
- Pour sûr! C’est une Islandaise avec un répertoire très particulier!
Fiston et moi pouffions, non pour se moquer mais parce que nous savons que nos goûts musicaux sont peu communs.
Le temps passa et un midi, j’étais à table, sur la terrasse avec elle. Je ne parlais pas, elle se révéla loquace évoquant sa jeunesse ( années 60, dans un village au fond d’une vallée conservatrice, comme tant d’autres contrées en ce temps) ... et là, j’apprends qu’elle aimait beaucoup danser, en particulier avec une copine ... et… elles se sont fait remonter les bretelles par une matrone au bal parce qu’elles bougeaient trop du popotin à son goût, arguant que c’était indécent, que lors d’un passo doble dansé à elles deux, le bruit courut qu’elles étaient lesbiennes… et de fil en aiguille, j’appris également que quelques membres de sa famille furent outrés et mirent tout en oeuvre pour la décourager de fréquenter un ami ARABE et comble encore, un ami JUIF!!!
Non mais franchement Maman! Comment espérer avoir une fille “ordinaire” quand, en ton temps, toi- même, tu te révélais si particulière au point que des décennies plus tard, tu restes une étrangeté pour tes frères et belles- soeurs !!!
Allez, j'en remets une couche:
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Il y a quelques jours, une amie m’appelle rapidement pour prendre des nouvelles, en particulier à propos de ma mère qui, en raison de son état de santé, ne peut pas rentrer chez elle au 5e étage sans ascenseur et n’a d’autre solution hormis un placement de force en USLD ( unité de soins de longue durée au délicieux prix de 2500 euros par mois avec la désastreuse situation de l’hôpital public actuelle) que de venir vivre avec nous, dans notre appartement de 65 m² bien rempli. Je fais un rapide tour de la question sur l’organisation du quotidien, l‘état de ma mère nécessitant une aide permanente, le rythme pris dans un contexte global à épisodes contrariants. elle me demande alors comment je vais. Ma réponse fut claire: “ Et bien, pour résumer rapidement, je n’ai de temps pour moi que celui que je passe au travail.”
Tout est dit.
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A défaut de prendre le temps d'y réfléchir pour étaler mes propres pensées et cheminements ( Ouf! Vous y échappez ) , je vous invite à écouter cette émission autour de la notion HABITER.
Cette question est récurrente chez moi, je l'ai souvent abordée d'après mes expériences personnelles, je suis heureuse de trouver des personnes autrement placées se penchant sur cette question fondamentale de nos comportements et représentations tellement aléatoire, faussement évidente.
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Je suis désolée, la situation depuis fin février est très compliquée et je cours partout, suis sur tous les fronts, au quotidien. Dès qu’un peu de temps s’offre à ma liberté, je l’utilise à tâcher de faire tourner ma propre maison, à trouver un tout petit peu de temps pour souffler, me reposer et c’est loin d’être aisé. Le blog est donc forcément en veille bien que j’y pense souvent avec des idées et des sujets que j’aimerais partager avec mes lecteurs silencieux. La vie est ainsi faite et ma priorité est à la vie dans son concret. Je suis préoccupée, fatiguée, inquiète, ne sachant souvent plus à quel saint me vouer et pourtant, d’un calme intérieur olympien . Je me regarde faire, être avec une sorte de détachement, sans m’identifier ni plonger dans ces aléas émotionnels et psychiques qui tourmentent si aisément l’âme et le coeur. Surtout, je suis dans la gratitude pour ceux qui m’accompagnent, pour ce qui est là, pour Devic en sourdine dans ce chaos, par la grâce de Dieu dirait un croyant dont je ne suis pas.
La situation étant ce qu’elle est, je n’ai aucune possibilité de savoir ce qu’il adviendra dans les prochains mois aussi, je vous invite à plonger dans les archives du blog, à laisser des commentaires si le coeur vous en dit car cela je peux à peu près y répondre ou à m’écrire directement via l’adresse électronique à votre disposition, je vous répondrai quoi qu’il arrive.
Puissions nous nous re- trouver bientôt.
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Un mois que l’alarme était donnée suite à de mauvais résultats à une prise de sang. Silence, attente. Plus de 20 ans de métastases contrôlés après deux cancers. Et ça repart.
Chimio ou soins palliatifs?
Ce sera Samu, urgences après 21h au sol, sans boire, dans le froid, la veille de la première chimio. Hypothermie, déshydratation, hématomes, ankyloses, choc, peur, un coeur qui se dérègle. Sans compter tout le reste. L’alerte. 10 personnes dans le petit appartement, rien que pour elle. La galère pour l’en sortir sur un brancard et descendre les quatre étages sans ascenseur.
Le silence et le renfermement sur soi mettent en grave danger, peuvent tuer. L’indifférence et l’inertie en particulier des services sociaux encore plus.
Des heures à attendre. Quatre vains appels pour prendre des nouvelles puis la demande du médecin de venir au plus vite, tard le soir.
Deux heures d’attente derrière la porte. Échange avec un jeune Roumain, en anglais, histoire de coeur brisé. Une jeune fille accompagnant sa soeur ouvre finalement la porte alors que les soignants l’avaient oublié.
Septice sévère. Reins bloqués.
Soins intensifs ou réanimation?
Réa parce que les soins intensifs sont complets puis après quelques jours, transfert en néphrologie. Antibiotique costaud, dialyses répétées et l’oncologie en attente, toujours. Succession de mauvais résultats aux prises de sang, une rate alarmante. La spirale n’en finit pas.
Un psychologue est en marche, pourvu qu’il puisse l’aider à lâcher.
Contacts avec l’aide sociale de l’hôpital, attente nécessaire vu les circonstances. Cela bougera t-il enfin? Des années que les aides sociales locales ne répondent que: “ On ne peut rien faire.”
Vieux chien et chat malades, seuls à la maison. Qui en voudrait? Heureusement, des voisines s’en occupent. Après une semaine, filer chez le vétérinaire pour soigner le toutou, sénile, en fin de vie. Combien de temps encore? Où mourra t-il?
En parallèle, angoisses, délires, abattements, inertie, agitations… Des années de souffrance, d’incertitude, de confusion commencent à prendre sens avec un diagnostic de maladie qui se précise, ailleurs. Là, aussi, prier le ciel pour que des professionnels s’en chargent. Ce poids est vraiment trop lourd, la limite est atteinte depuis des années.
Autant de kilomètres en voiture ces dix derniers jours qu’habituellement en six semaines. Quasi entièrement au service d’autrui. Comment faire autrement face à de telles urgences et détresses?
Et continue le quotidien, cahin- cahan.
Informer tranquillement et clairement le fiston qui se révèle étonnant de maturité, de sagesse au milieu de ces événements chaotiques... pendant qu’il casse les pieds à hurler devant ses jeux en ligne jusque tard le soir, à tout faire au dernier moment, à laisser sa chambre en décharge par flemme et désintérêt.
Le travail en échappatoire salvateur, les amis, les bulles d’espérance et de partage. Surtout veiller à garder ce qui est bénéfique tant au corps qu’à l’esprit et l’âme. Il serait vraiment catastrophique que Devic se la ramène dans un tel contexte.
Les restrictions permanentes par manque de moyens et de temps. Comme, par exemple, ces bottes aimées qui lâchent; vivement les beaux jours car il n’y a plus de chaussures de saison disponibles, ni les moyens d’en racheter. Il s’agit de s’adapter avec les moyens du bord, en permanence.
“Mais il y a tellement d’aides”... Et ben non.
Quoi alors?
Faire au fur et à mesure, à hauteur des capacités, au gré des circonstances, sans penser à demain, à ce qui pourrait arriver. Rester au présent, résoudre un problème après l’autre. Chaque jour suffit sa peine.
Demander à l’univers que chaque professionnel s’implique et fasse sa part afin que je ne sois pas écrasée par les responsabilités de toute part. Lui demander également d’avoir le temps de prendre le temps afin que les événements présents et à venir se passent au mieux.
Ce qui nous tient? L’humour, persistant, jusque dans les situations d’urgence, jusque dans ces basculements aux limites de la mort.
Ce qui me tient? L’ingéniosité, l’inventivité, le pragmatisme, l’intégrité et le respect autant que faire se peut de moi- même, la mesure du prix de la vie, de chaque être, de chaque instant.
C’est qu’avant de mourir, il y a une vie à vivre, unique, éphémère, fragile, une vie à alimenter d’amour. Nous n’avons pas de temps à perdre.
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Nous nous sommes rencontrées grâce au blog, la maladie commune nous réunissant et nous sommes devenues amies car nous nous apprécions pour nos autres caractères. Apprenant les mésaventures d’intrusion dans l’appartement avec vol d’argent, elle proposa de venir avec son père bricoleur afin qu’il regardât ce qu’il en est de la porte et de la serrure; j’acceptai avec joie car j’étais enchantée de les revoir. Ils habitent assez loin et pour elle, il est compliqué de se déplacer vu que la maladie de Devic l’a grandement handicapée: elle est en fauteuil roulant et ses mains ne lui répondent plus tout à fait. L’accessibilité lui est donc absolument nécessaire. En l’occurrence, chez moi, habitation officiellement accessible aux personnes à mobilité réduite, nous savons qu’elle a besoin d’aide pour ouvrir les portes, passer le seuil de l’appartement en raison d’une petite plate- forme insurmontable pour qui ne peut forcer sur son fauteuil, que la terrasse lui est inaccessible également pour la même raison et que si sur les plans, il y a partout la rotation du fauteuil roulant, une fois le mobilier mis en place, elle devient difficile, du moins acrobatique. Nous nous sommes dit que dans la cadre de cette visite, cela valait le coup d’essayer et avec l’aide de mon fiston, nous avions dégagé tous les passages et les accès au mieux des possibilités d’un petit appartement bien rempli, avant leur arrivée.
D’emblée, le passage des portes d’entrée du bâtiment et de l’appartement nécessita de l’aide, nous le savions, entrer dans l’appartement exigea également des manoeuvres complexes vu la configuration des lieux: passer le seuil, avancer bien loin dans le couloir pour pouvoir fermer la porte d’entrée derrière afin d’envisager l’accès dans le séjour, alterner marche avant et marche arrière au gré des circonstances. De longues minutes à trois, en concertation.
Son père se mit à la tâche et nous discutâmes vivement, joyeusement dans le séjour. Elle goûta avec plaisir mon gâteau et déclina, me semble t- il à boire vu que sa vessie est capricieuse aussi, je ne sais plus. Rapidement, elle demanda à aller aux toilettes, histoire de ne plus y penser. Accès méticuleux pour commencer, absurdité des trois portes qui s’entre- choquent à cet endroit. Au bout du compte, elle parvint à rentrer dans le cabinet avec un peu d’aide sans toutefois pouvoir fermer la porte. Je restai quelques minutes derrière, soucieuse; elle dit que tout allait bien et je retournai à quelque menue occupation, peu rassurée. Tout à coup, nous entendîmes un appel à l’aide: “ Au secours, je vais tomber!!”. Immédiatement, son père et moi nous précipitâmes pour intervenir; nous la trouvâmes au sol, les jambes enchevêtrées, elle avait glissé entre le fauteuil et la cuvette. Je me mis à bouillir à l’intérieur et pestai contre cette soit- disant accessibilité largement affichée et que je critique depuis le début de mon installation en ces lieux dans une indifférence totale ( voir les articles Habiter ici et là). Il essaya de la soulever pour la remettre sur un siège quelconque, rien n’y faisait. Je réfléchissais à des aides- supports sur lesquelles elle pourrait se glisser afin de monter au fur et à mesure jusqu’à une hauteur suffisante et atteindre au moins un siège. Elle préconisa d’appeler les pompiers. Je m’exécutai dans la seconde et après une attente de longues minutes, ils arrivèrent. Ma chère amie avait heureusement réussi à remettre ses jambes en place, sans contorsion dangereuse et ne s’était pas non plus abîmé quoi que ce fut. Le minimum. Trois pompiers arrivèrent avec du bardas et à deux, ils la mirent sur la cuvette car forcément, elle n’avait pas eu le temps de se soulager. Comme ils attendaient derrière la porte de la passer au fauteuil, elle resta bloquée et rien ne sortit. Elle se fit remettre au fauteuil, la vessie pleine. Paperasse et partage de quelques informations. Les pompiers expliquèrent que dans ce cas, ce n’est pas à eux d’intervenir, il y avait eu un cafouillage au niveau des transmissions.
Dans ces conditions, la visite s’écourta. Le souci de porte n’avait pas été réglé: une des vis à tête abîmée s'avéra impossible à mobiliser et le système à trois points fonctionnait en mode capricieux anarchique sans en trouver l’explication puisque de toute façon, le système interne restait inaccessible. Si mon amie était très calme et répétait que tout allait bien pour elle, “J’ai l’habitude”, j’étais furieuse et pestai contre l’absurdité et l‘hypocrisie de cette prétendue accessibilité. Mes pensées bouillonnaient et je regrettai de n’avoir pu filmer l’événement, d’avoir une preuve certifiant l’inaccessibilité notoire des lieux sur un quelconque justificatif. J'étais certes reconnaissante qu’il ne lui soit rien cassé ou tordu mais tellement triste que notre entrevue ait été ainsi contrariée et inévitablement, toute autre difficilement envisageable vu les circonstances. Et je passe la thématique de la réalité de la vie avec le handicap dans cette société hypocrite.
Le jour même, je racontai l’épisode à une réunion, l’une proposa de passer par la presse pour faire entendre nos voix. Je m’interrogeai intérieurement sur l’intérêt et la portée véritable d’un tel coup d’éclat... s’il aboutissait seulement. J’avais une autre idée en tête.
Quand fiston rentra, il demanda des nouvelles de la visite vu qu’il apprécie également cette amie, je lui racontai l’épisode et évoquai cette proposition de passer par la presse qu’il approuva vivement. Je lui fis part de mes doutes et donnai alors mon idée: contacter l’APF, faire faire un test en conditions réelles avec un justificatif établi et certifié pour preuve des résultats que j’enverrai à l’organisme HLM bailleur et quiconque aurait à le savoir. Fiston me regarda les yeux grand ouverts et s’exclama:
- Ah ben dis- donc, toi quand tu veux quelque chose, ça y va! Tu peux être sacrément méchante!
- Non pas méchante, pertinente. Et je sais mettre le doigt là où ça fait mal.
Aujourd’hui, j’attends le déclic qui me fera appeler l’APF afin d’en discuter avec eux. Attendrai- je d’être en difficulté moi- même pour ruer dans les brancards? Je n’en sais absolument rien et je refuse de me lancer dans des films inutiles. J’observe les alentours, m’interroge sur le devenir de ma situation. Où je vis, se retrouver en fauteuil roulant conduirait à de grandes difficultés tant du point de vue de l’appartement que de l’accessibilité des environs, l’organisation de la vie. J’y pense et je passe à autre chose car je préfère alimenter des pensées d’avenir tranquille. IL n’empêche qu’à l’évocation de cet épisode, je sens la révolte et l’indignation remonter comme sur l’instant et je ne décolère pas devant le traitement fait à tous ceux qui ne rentrent pas dans les clous de cette foutue société schizophrène.
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