• Quand Mariev me demanda si elles pouvaient venir quelques jours, je fus enchantée à l'idée de les gâter. Goûter en vrai mes préparations culinaires semblait un beau programme et Mariev réclama une tamagouille. Par un concours de circonstances heureux, suite à une envie de coq au vin depuis quelques semaines, je venais de recevoir mes volailles fermières locales. Un coq  de 2 kilos était une belle pièce adaptée à leur visite.

     N'ayant jamais cuisiné ce plat, je demandai à ma mère de venir me montrer comment s'y prendre ce qu'elle accepta immédiatement. Elle est un grand gourmet, gourmande, et où qu'elle aille, elle se soucie systématiquement de ce qui est à manger. Si en prime, c'est pour accueillir des invités, elle est enthousiaste de partager ses talents. Elle vint donc quelques heures avant elles avec un pot de crème (elle sait que je n'en ai pas en général) et elle me donna les consignes. Evidemment, elle maugréa contre mes limitations en matière grasse privilégiant l'huile au beurre et autre arrangement à ma manière. Elle avait apporté aussi des nouilles spéciales alors que je me préoccupais des haricots beurre à cuire à la vapeur au dessus de la viande. Bref, deux ensorcellements en croisement et adaptation plus ou moins facile. Ma foi, nous sommes complémentaires d'autant que le résultat fut une belle réussite. La sauce était onctueuse et bien que me doutant de la dose énorme de crème versée, je me régalai de ce plat.


    Quand Mariev et Coq arrivèrent, elles n'avaient qu'à mettre les pieds sous la table et je leur interdis de se préoccuper de quoi que ce fut ; j'aime recevoir et bichonner mes visiteurs. Regardez par exemple la table du petit déjeuner chez moi, n'est- ce pas royal ?


     


    En dessert, j'avais fait des coupes de melon, pastèque et kiwi avec un fond de fromage blanc aux fruits rouges du jardin, du miel de tilleul, une goutte de rhum. des céréales croustillantes et des amandes effilées. Très rafraichissant après des heures passées dans la chaleur de la voiture... Et il y avait cette expérience en biscuit bizarre dont Mariev trouva l'ingrédient principal.

    J'avais envie de faire un biscuit léger et d'utiliser ce cadre inox acheté le mois dernier; une idée subite de montage me prit. Je préparai une pâte à génoise à ma façon remplaçant sucre blanc par sucre complet, farine par farine d'épeautre, fécule et poudre d'amandes. Je la cuis  10 minutes au four à plat comme pour un biscuit roulé et je me cassai la tête pour la garniture. Je demandai alentour ce qui faisait envie et mise à par la pâte aux noisettes, rien ne vint aux esprits. Je farfouillai à gauche, à droite, versai du caramel liquide sur le biscuit du dessous  et retrouva une purée de mangue dans le congélateur. Zou, dans une casserole avec du sucre complet. J'ajoutai du jus de clémentine et de l'agar- agar pour rigidifier le tout. Pourtant, comme je craignais que les goûts ne soient trop spéciaux, j'ai ajouté une mixture de lait de chèvre, lait de soja et fécule, la pâte a épaissi en chauffant. J'ai préparé mon montage avec le carré inox et attendu que cela refroidisse.

    Quand je le servis, il n'était pas assez froid à mon goût et je les laissai deviner ce qu'il y avait dedans. C'était indéfinissable, hihi. Ma mère jugea qu'il n'avait pas de goût forcément. Mariev trouva la mangue et personne n'en dit plus. Consciente que mes expériences sont très particulières, je ne savais pas trop si elles aimaient ; j'étais pourtant satisfaite du résultat. Il ne restait qu'à le mettre au frigo pour le lendemain.

    Comme je l'avais supposé, il fut effectivement meilleur, plus froid et en le gloutonnant dans mes recherches gustatives intérieures, je fis un lien fulgurant avec la noix de coco. Ni une, ni deux, j'en saupoudrai le dessus et m'extasiai sur le résultat dans mon délire intérieur personnel. Découpé en petite bouchée, je le trouvai beau. «  Oui, je sais, je suis une pauvre fille à m'extasier sur quelques bouts de gâteaux ! » m'exclamai- je en riant. Les filles me contredirent, elles trouvaient cette attitude très positive. Il est vrai que je ne suis pas blasée des joies simples de l'existence.

     

     


    Nous avons mangé le coq pendant trois jours et avec ce genre de plat, plus c'est réchauffé, meilleur c'est ; personne n'avait faim  ou envie de chercher quelque chose à grignoter pendant la journée... sauf le vorace garçon de 12 ans avec ses sandwiches à la Scoubidou d'avant dodo (pain grillé, saucisse à tartiner, olives noires, fromage, cornichon, ketchup, mayonnaise).


    Il nous a fait des frites avec la super friteuse,

    je leur ai préparé une soupe au yaourt à la turque ainsi que des cigarettes oseille et feta ; elles étaient enchantées. Notre dernier repas ensemble était constitué des restes des plats précédents et nous nous sommes léché les doigts toutes les trois.

    J'étais heureuse de vider mes casseroles et de remplir leurs estomacs.


    Bien sûr, nous n'avons pas que manger, nous nous sommes promenés, nous avons discuté et partagé tant et tant d'autres nourritures immatérielles.

     Fiston était tout fou de les recevoir, il les attendit toute la journée comptant les heures, campa devant la maison au moins une heure pour les accueillir et elles le chassèrent tard le soir pour pouvoir dormir. Il avait tellement envie de les revoir, de partager.

     Son attitude m'étonna à nouveau.  Lui d'habitude si sauvage, si farouche et écorché vif m'avait surprise par la facilité avec laquelle il les avait rencontrées lors de notre weekend du 1er mai chez Mariev ( voir les articles Magique escapade) ; chez nous, il était avide de montrer, partager.  Inévitablement, quelques accrochages survinrent du fait de ce débordement d'enthousiasme, cependant, je me fiai à la communication non violente et aux acquis des dernières années afin de comprendre ce qu'il se joua entre notamment Mariev et lui. C'est fastidieux, ardu, la démarche hésitante, tâtonnante laisse entrevoir des flous inhabituels, déstabilisants. Néanmoins, je mesure l'éclairage nouveau sur nos attitudes, le relâchement troublant et bénéfique en résultant.


    Etranges ces rencontres dues aux « hasards » de la toile.

     Nous ne nous connaissons ni par le corps, ni par les gestes, ni par la voix, ni par des lieux partagés... Nos inconscients, nos esprits, nos émotions se croisent et se font écho pour des raisons qui nous échappent. Etant chacune sincères, les accrochages d'intime en intime se sont tissé presque malgré nous. Il est  quasi irrationnel de se trouver ensuite de corps à corps parce que la rencontre se fait à l'envers. Dans la vie quotidienne, la surface et les mouvements servent les inconscients de l'un à l'autre sans se dire ; peu à peu, l'interne se dévoile selon les enjeux mis sur le tapis relationnel, partage des émotions et pensées, prise de conscience ou non du jeu interactif et de ses enjeux. Quand sur nos blogs nous partageons nos pensées, nous mettons notre intime entre les mots, les lignes. Les sujets, les mots posés, les expressions, les réflexions se dispersent sur les ondes, glissant sur celui- ci, accrochant sur celui-là. Quelle part de nous se reflète dans cet autre « virtuel » ? Pourquoi celle-ci et pas celle- là ? La rencontre ne se fait pas par hasard, elle est le reflet d'une part de soi, de notre cheminement dans notre vie.

     Logiquement, naturellement, l'interaction dans les lieux et les activités se mettent en place, les relations, les échanges verbaux ou de circonstances ne s'encombrent plus des façades, l'essentiel et le central sont connus, l'intimité de la toile se concrétise dans le réel. Ainsi, il est arrivé que ces accrochages circonstanciels prennent un tout autre sens que dans un quotidien classique. Dans ces gestes ou ces mots, je vois, je ressens cet interne entrevu entre ses mots, entre ses préoccupations évoquées sur son blog ; dans ces échanges parfois mouvementés, je retrouve ce que j'ai vu à travers son écriture et ses images. Est-ce par mes expériences passées, les clefs offertes par la communication non violente que je pose un regard autre sur les éléments de notre réel commun? Toujours est -il qu'après une petite scène lors d'une visite d'église, je pris quelques minutes afin de donner du sens à ce que j'avais ressenti. Coq et Mariev étaient dans le flou puisque mes paroles étaient incohérentes. Finalement, j'eus envie de les embrasser de mon être après que nous eussions pris le temps de parler.

     Nous sommes prisonniers des jugements qui jalonnent nos existences, nous coupant de nous- même et donc des autres.  Par ce partage d'intime via le net, nous savions chacune qu'il y a autre chose que les apparences, les circonstances et parce que les barrières habituelles n'ont pas lieu d'être dans de telles rencontres, aussi laborieux que ce pût l'être, nous avons avancé ensemble.  Donner, recevoir, prendre du recul ,dépasser les principes pour aller au principal, exister et être parmi d'autres, la voie ouverte par le net avec des relations authentiques laisse entrevoir la multitude de nos possibilités humaines et l'enchantement que nous pouvons faire de nos vies.

    Merci les filles !

    Mon seul regret est que Pandora n'était pas là, la réalité du temps et de l'espace a tranché, ce n'est néanmoins que partie remise. La vie est trop parfaite pour que moi pauvre petite humaine je puisse me permettre de juger les circonstances injustes ou inappropriées.


     Mariev et Coq ont illuminé la maison, elles étaient là comme habituelles. Elles m'habitent, je les habite. Une évidence que j'ai déjà remarquée avec quelques autres personnes pareillement. Où que j'aille, où que je bouge, ces personnes sont avec moi et remplissent mon intérieur. Elles ne me sont pas étrangères, elles font partie de moi. A l'image de ce que je suis maintenant.


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  • Les desserts.


     Jeter de la nourriture est un acte scandaleux à mes yeux ! Quand je vois que quelque ingrédient dépérit dans l'indifférence de tous, je les déplace vers la cuisinière et les mitonne afin de leur donner un nouvel attrait.

     Ainsi, je m'évertuai à élaborer ce gratin de vieilles pommes flétries (avec ce petit goût suave qui les caractérise mmm) en y mêlant cannelle, noix de coco râpée, jus de pomme, beurre.

                                                                                         

    Ma plus belle réussite me vint de cette merveilleuse glace pomme kiwi que fiston et moi avons englouti en une soirée ! Évidemment, je n'y ai mis qu'une cuillère à soupe de sucre complet comptant sur les sucres naturels des fruits. J'ai osé y mettre un peu de crème épaisse et franchement, ce fut un délice !

                                                                         

    Il y eut également la récolte des framboises et groseilles que personne ne terminait. J'ai tout mis dans des feuilles de bricks avec du sucre complet et une feuille de beurre au four ; ces corolles de fruits rouges ont été délicieuses. La pâte feuilletée est fastidieuse à préparer. Bien que l'ayant réussie avec brio, je lui préfère les feuilles de bricks ou de filo nettement plus simples à utiliser et beaucoup plus économique. J'en ai toujours sous la main pour improviser quelques plats ou desserts feuilletés.

                                                                        

     

    Avec ma sœur, nous avons fait d'adorables choux et éclairs. Restant sur un échec ancien avec la pâte à chou, je me suis contentée de les confectionner avec la poche à douille, ils étaient très beaux (la photo est trop floue). Punaise ! Un jour, je retenterai l'expérience par moi- même, ce n'est pas si compliqué apparemment.


    Piquée par une envie subite et persistante de gâteau au chocolat, j'ai fait ces petites choses une après midi pâtisserie. Les moules en silicone permettent des fantaisies bienvenues.

                                                                              


    En sortie.


    - Chez Delph et Vince, je me suis régalée à plusieurs reprises. C'est que ces amateurs de gastronomie ne sont pas en reste dans la quête de goût. J'aime nos échanges sur le sujet et découvrir quelques variations d'un tout autre genre que les miennes. Par exemple, cette coupe pamplemousse, crevettes et autres trucs avec une point de chantilly sur le dessus ; Non seulement nous avions une très belle table, mais en plus, un commencement tout à fait inhabituel. Je n'en préparerai pas chez moi mais cela ne m'empêche pas de goûter et découvrir chez d'autres.


      J'ai eu aussi ce dessert fameux et frais à la rose et aux fruits. J'ai oublié ce que c'était, reste le souvenir d'un délice que j'ai envie de renouveler. Delphine, c'est quoi déjà la recette ??? SOS !!!!!

    En partant, j'ai emporté une portion de caviar d'aubergine ; je suis la seule adepte de l'aubergine à la maison et je l'ai mangé avec mes salades. Je n'ai aucune idée du mode préparation, à découvrir.

     

     


    - Lors de ma dernière virée chez Maud avec Noémie, j'ai apporté ma super friteuse qui les intriguent depuis quelques temps et dont elles ignorent les résultats. Les frites ont fait l'unanimité tant dans le goût, la texture que les calculs caloriques opérés en direct par Maud, grande spécialiste dans le domaine. La conversation avec son mari m'a surprise et ravie, c'était une nouvelle approche de la nourriture ; les sachant grands amateurs des belles tablées et autres gourmandises, j'ignorais leur préoccupation calorique, hihi. Non dans l'obsession de la ligne, simplement une curiosité quasi scientifique.


    -J'ai ENFIN mangé une préparation de mon chauffeur grand cuisinier. Venue filer un coup de pouce pour un rapport de stage, je me suis retrouvée pour mon grand bonheur à leur table. En 20 minutes, il a fait « simple » : filet de sandre poêlé avec un risotto crème, menthe et citron. Vous pouvez me croire, j'ai dégusté chaque bouchée et n'ai pas manqué de poser des questions. Alalala, c'était une belle entrevue que ce jour- là ! Merci Olivier !


    En boutade, regardez donc là-dessous l'un des repas du fiston... Il ne va pas loin avec une telle assiette, pourtant croyez- moi, il se régale avec ces graines et du pain.  Ouf, au moins, il ne s'enferme pas dans des principes « traditionnels » !

                             

     


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  • Quelques plats. 


      - Blanquette de veau évoquée lors de la dernière chronique... J'ai même acheté un petit pot de crème épaisse pour l'occasion et c'est extrêmement rare chez moi. J'ai plongé mon index dans cette texture lisse et froide en me remémorant nos léchages post courses avec ma mère quand nous mangions les pots entiers dans l'après- midi (pareil avec la chair crue des saucisses blanches). Désormais, à la maison, il n'y a que moi qui m lèche les doigts, qui rogne les os... et cela m'attriste. Comment les enfants peuvent- ils passer à côté de tel plaisir sous prétexte de « propreté » assénée en bonne moralité?  Pfff rasoir... Toujours est- il que la blanquette a été fameuse et est partie en un seul repas. Mince ! Je croyais en avoir préparé pour deux repas au moins.  Je n'ai nullement précisé ce qu'il y avait dedans parce la liste des ingrédients était loin d'être conventionnelle, comme d'hab.


    - Pour la dernière marmite de colombo, je n'avais pas trouvé de cristophines. J'ai simplement mélangé des patates douces de couleurs différentes. J'aime quand ces légumes fondent dans la sauce nappant généreusement la viande. Le sachet d'épices à colombo arrive vers sa fin, je vais m'atteler à la tâche d'en retrouver en parcourant quelques uns des magasins plus lointains, à l'occasion. Ce serait dommage de m'en priver.


    - Courgettes farcies de pleine saison en beau gratin. Les astuces de ma voisine avec le piment et ses préparations à la turque relèvent les plats plus traditionnels. Ainsi, j'ai découvert le mariage particulièrement heureux de la courgette et du piment de Cayenne. Le piment d'Espelette me poursuit depuis quelques semaines,, j'ai l'intention de me pencher sur la question, il est parfumé et fin, ça devrait offrir des possibilités intéressantes.

     


    - Elles m'intriguaient depuis des années et je les ai finalement achetées sur un coup de tête. Je les ai préparées avec des petits pois surgelés à la poêle et leur odeur a dégouté SeN: «  Tu ne vas pas manger ça quand même ? » s'exclama t-il en découvrant les andouillettes dans mon assiette. Ben si et pi même que je les ai supporté parfaitement. C'est vrai que c'est spécial et n'en mangerai pas souvent. Au moins, je connais maintenant. 




    -Ah les moules frites !!! C'est un leitmotiv qui fait le bonheur de mon garçon ! Ben oui, quoi, il aime les fruits de mer... Avec notre nouvelle friteuse, c'est en plus la fête puisqu'il apprécie en prime préparer les frites lui- même. Entre moules marinières et moules farcies, nous nous régalons.

     Quelques semaines plus tard, la deuxième partie du sachet de moules congelées a terminé entre tomates et piments dans une préparation plus estivale. Revenues dans la poêle avec ail et oignon, une boite de pulpe de tomate pardessus, quelques épices et fini. Pourquoi faire compliqué quand je suis fatiguée ?


    - Curry de poisson... pourquoi rester cantonné aux viandes blanches ? Certains poissons blancs sans grande saveur s'y prêtent facilement surtout ceux qui tombent en miette à peine posés dans la casserole. Plat express par excellence, héhé.


    - Risotto safrané aux fruits de mer et aux courgettes. Pour la première fois, j'ai utilisé du safran et non du curcuma! Mon fils s'étonnait de son prix et de son origine, je lui devais de le lui faire goûter. Ces plats de riz offrent réellement des possibilités sans fin, ils me permettent en particulier de faire manger des aliments peu coutumiers aux difficiles. Je ruse, je ruse.


    - Merveille des merveilles, admirez cette magnifique terrine à la feta,  aux concombre et courgettes agrémentée de menthe fraîche. Ayant banni depuis belle lurette la gélatine, j'ai ENFIN pu profiter des qualités de l'agar- agar, algue idéale pour remplacer la mixture douteuse à base d'os de je-ne-sais-quel animal.

    Très agréable quand il fait chaud, je suis partante pour renouveler allègrement l'expérience avec une belle salade de tomates.  


    - Quand je suis seule ou pendant ces journées passées à lambiner, je ne me casse pas la tête avec la cuisine. Je me prépare des assiettes au hasard des placards revenant inévitablement vers les produits très simples ou des grandes casseroles où chacun pioche à l'envi :

    Œuf au plat, sardines ou poissons en boite parfois réchauffés à la poêle, jambons sec ou blanc,  avec boulgour, couscous au chanvre, haricots verts, blancs, rouges, salades en mélange, courgettes, poivrons rouges, poêlée, riz, poissons panés occasionnels avec brocolis et pommes de terre pour le fiston.


    - L'un de mes plaisirs exclusifs est le foie de veau. Je le cuis encore congelé pour le supporter et je savoure grandement cette chair tendre et fine avec des oignons revenus à la poêle.  J'achète une boite d'un kilo de tranches pour l'année parce que même celui acheté l'heure d'avant à la boucherie passe mal. Avant de trouver ce fournisseur, je m'en privais et quand je cédais, je le digérais pendant des heures, voire des jours ce qui gâchait mon plaisir. A tester, j'ai trouvé une solution.


    - Plats sans protéines animales réguliers logiquement.

    Je fais la joie du fiston avec du houmous, des pitas et des salades. Si en plus il macère un ou deux jours, c'est encore meilleur, parfumé d'ail et de citron. Dans la foulée, j'ai préparé un repas libanais entier après avoir emprunté un livre de recette à la Médiathèque. J'ai été surprise de constater que je connaissais la majorité des recettes grâce à ma voisine turque. Je me suis amusée à préparer un taboulé vrai de vrai, une soupe aux épinards et aux pois chiches. Le cumin semble gagner ses lettres de noblesse dans mes expériences culinaires.


             



    Mélange de riz et lentilles ou encore la purée de lentille corail prête en 15 minutes délicieuse avec du riz et des légumes.


                                                                         


    - Ma voisine m'a offert une portion de mouton fraîchement tué en remerciement de l'utilisation du hachoir. J'ai fait des feuilles de bricks farcies. Pourtant, elles  avaient du mal à passer. Le goût trop prononcé ou le récit d'avoir trouvé un agneau dans le ventre de la brebis tuée ?... Soupirs... Quand il s'agit de réaliser la mort d'un animal pour se nourrir, c'est loin d'être facile, surtout dans ces circonstances. 

    A côté de cela, je n'ai pas eu du tout le même souci avec les animaux commandés dans une ferme voisine (je veux consommer LOCAL ). Quand fiston a vu les sachets de viande, il a eu une pensée pour ces pauvres bêtes fraîchement tuées... Un lapin courant dans la cour l'avait ramené à l'animal vivant tué pour être mangé. Plus d'un serait végétarien s'il devait abattre et dépecer lui- même les bêtes qu'il avait élevées et choyées. Vaste sujet qui mérite plus qu'une simple anecdote ponctuelle (pensée pour Pierre Rabhi).


    - Mon fils a fait la cuisine plus souvent ces derniers temps avec les vacances. Il se réserve la préparation des frites en exclusivité pour qui en veut et il a également cuit une grosse marmite de tortellinis. A son âge, il est pris de fringale et je préfère qu'il se prépare quelque chose de simple plutôt que de se ruer sur les sucreries et autres cochonneries. 

    Ma théorie est que si en sortant de table nous commençons à chercher quelques gadgets alimentaires, c'est qu'il a manqué quelque chose pendant le repas. Si la fringale prend en pleine après midi, matinée, soirée ou nuit, autant se faire une assiette en place des grignotages salés ou sucrés. C'est une habitude chez de nombreux peuples, slaves ou méditerranéens : manger quand on a faim et non parce que c'est l'heure.

     


    D'autres surprises demain.


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  • La chronique miam miam était pensée mensuelle, je remarque benoitement que je ne respecte aucunement ce délai. Bah, la vie réelle est pleine de péripéties à ma lenteur et je fais finalement selon mes envies instantanées... comme en cuisine. Un art de vivre, je vous l'dis ! Bon, pour certains, c'est un bazar innommable, je n'en reste pas moins bienheureuse de profiter pleinement de l'instant  et de ses multiples surprises. Batifolons ensemble d'une assiette à l'autre dans ce champ de découverte et d'invention qu'est ma cuisine. Je lâche la déferlante des deux derniers mois... heu, trois ?  En épisodes parce que sinon, c'est très très long.


    Les soupes


    J'y reviens systématiquement dès que la température est en dessous de 15/20°, c'est plus fort que moi. Excellent baromètre de ma sensibilité aux températures.


    - Soupe de restes dont j'ai oublié les compositions tant elles sont hasardeuses. J'y ai mis des vermicelles de carottes : j'en fais également avec du céleri quand les salades ne sont pas mangées, que j'ai froid et que je n'ai pas envie des sempiternelles vermicelles de blé dans le bouillon. Je les jette en fin de cuisson, elles restent croquantes et c'est goûteux.



    - Minestrone express à partir d'un sachet de légumes prêts à l'emploi simplement coupés et mélangés. Même pas besoin de mixer, un peu d'huile pour faire revenir la moitié du sachet,  de l'eau, un bouillon, quelques épices  et c'est tout. Slurp.


     

     

     


    Les légumes.


    - J'ai profité pleinement des asperges en pleine saison. J'aime décidément ces légumes et ne peux me satisfaire des conserves ou surgelés en pareil cas. Je fais donc chaque année ma cure intensive avec d'autant plus de plaisir que je suis la seule à les manger dans la maisonnée. Ce n'est pas souvent que je peux me targuer de garder un aliment uniquement pour moi... d'ailleurs, je précise à ce propos que je songe de plus en plus souvent à acheter des produits dont je suis seule friande afin de ne plus me retrouver avec les emballages vides quand j'ai envie d'en manger, non mais !


    Pareillement aux asperges, je gloutonne seule les cottes de blettes cuisinant les feuilles en soupe, les tiges sautée à la poêle,  les betteraves crues râpées avec de l'huile de noix, du vinaigre de vin vieilli en fût de chêne (c'est ACIDE, normal) des carottes râpées, des oignons frais et des graines de lin doré. Accessible en toute saison, la betterave est extra tout fraîche ; dommage qu'elle ne pousse pas dans le jardin (pitoyable cette année), sniff.


    - Les températures montent et je retourne vers les salades en mélange improvisé selon les fonds de placard et frigo. Mon garçon a été enchanté de retrouver de belles salades de riz. A 12 ans, il est particulièrement vorace et comme le dit ma sœur «  C'est que ça bouffe un doberman », au moins le riz lui tient au ventre. Quand je n'ai pas envie de me prendre la tête, je mets tout ce que je trouve sur la table et chacun picore en élaborant son assiette à sa guise. Au moins, il n'y a pas de scène entre bougons et grognons.


    - Le concombre est devenu fastidieux à préparer car j'ai habitué nos palais à ce qu'il soit dégorgé et mariné dans du citron avec une sauce au yaourt, à l'ail et à l'aneth. J'avais trouvé cette recette grecque sous l'appellation tsatsiki, depuis, s'il n'est pas au moins dégorgé, nous ne le consommons plus. Pas facile la vie d'artiste, j'voul'dis. M'enfin, ça vaut vraiment le coup. Servi avec d'autres salades ou du pain, c'est très agréable. Quelques feuilles de menthe effilée et c'est extra en été... tout comme la terrine à venir plus loin.


    - L'artichaut est également un légume que je mange avec délectation. Mon fiston en est friand même si sa dégustation est fastidieuse. Nous nous partageons les feuilles ou les cœurs selon les circonstances et à chaque artichaut, il réclame la vinaigrette telle que je la fais.

     Je suis assez fière d'avoir converti ce lascar à mes huiles première pression à froid en mélange variés. Au moins, elles ont du goût pas comme les bas de gamme vendues en pagaille, je ne pourrai décidément plus y revenir. Manger des produits avec du goût et des saveurs, des odeurs ne facilite guère la satisfaction avec des produits tout prêts, industriels, fades et saturés. Il m'arrive d'en goûter en les voyant si beaux et pi, finalement, je suis déçue. Je retourne avec joie vers mes plats rustiques et simples.


    - En variation des feuilles de bricks, j'ai fait des roulés aux herbes cueillies au hasard : oseille, ortie et lierre du jardin... Je n'ai rien dit du contenu, certains auraient eu trop peur de les manger. Avec du fromage type chèvre ou féta, ça passe sans souci.


    - Il me restait un peu de pommes de terre, un peu de chou- fleur, sûrement pas assez pour satisfaire les palais de la maisonnée. J'ai écrasé et brassé le tout avec de l'œuf pour confectionner des galettes grillées à la poêle, quelques accompagnement et personne n'eut l'impression de manger les restes de la veille.


    - Chou chinois avec parcimonie. Il se mange cru ou sauté à la poêle, très simplement. Contrairement aux autres choux locaux, il n'est pas nécessaire de le blanchir avant de le préparer. Je le consomme rarement, fuyant ces produits venus de loin ou de zones à culture ultra intensive comme l'Espagne. Comment pourrais- je ne pas réagir devant l'absurdité de nos modes de production ? je fais ce que je peux à mon échelle.




    - Avec l'été, je retrouve des légumes de saison appréciés sous le soleil tels que l'aubergine. Tombant souvent en purée dans la casserole ou dans les gratins, j'ai découvert leur cuisson au four par ma voisine : lavées et entaillées, elles sont posées simplement dans un plat et cuisent ainsi doucement dans leur peau. Assaisonnées selon les préférences, elles ne bougent pas et il est possible de les farcir à mi- cuisson. C'est vraiment chouette, très pratique.

     


    Suite demain


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  • Le samedi précédent la fête des mères, j'étais au supermarché pour des courses hebdomadaires quand je tombai sur cette fameuse friteuse à une seule cuillère d'huile pour un kilo de frites. Je m'étonnai de son prix et SeN ajouta qu'il y avait une réduction supplémentaire à ce prix rabaissé. Je fus prise d'un doute et je réfléchis quelque secondes avant de déclarer : « Demain, c'est la fête des mères, comme personne ne me fait de cadeau, je vais m'en faire un moi- même ! ». Il parut décontenance, il ne comprenait pas ; par principe, il n'y avait pas de friteuse ni chez lui, ni chez ses parents et je lui imposai cet objet volumineux qui plus est. Il ne chercha pas à me dissuader, il sait pertinemment que je n'en fais qu'à ma tête, je n'écoutai de toute façon qu'à demi ses remarques et interrogations.


    A la maison, je rangeais les courses quand le fiston rentra du collège. Evidemment, la première chose qu'il vit fut ce gros carton et il devina rapidement ce qu'il contenait.  A 12 ans, il connaissait enfin la première friteuse de sa vie, vous pensez la fête que cela provoque ! Il décida de faire les premières frites lui- même le soir même ce qu'il exécuta avec une précision et une attention toute particulière. Je l'accompagnai sans mot dire satisfaite de lire la joie en lui. Depuis qu'il est petit, je résiste pour lui apprendre à se satisfaire des petites choses de la vie, il me coûte grandement de voir un enfant blasé et dans nos sociétés de consommation, c'est tellement facile de se retrouver avec des enfants insatisfaits de leur opulence quotidienne. Je ne vous cache pas que c'est une lutte âpre et ingrate mais je suis opiniâtre et têtue ! Ce jour- là, j'étais enchantée.

    Le lendemain, nous l'avons transportée chez ma mère où fiston réitéra sa tâche pour toute la tablée. Frites standard, allumettes, potatoes et autres préparations nous mîmes tous d'avis que c'était goûteux. Même SeN sembla converti.  Je l'ai attendue des années, je l'ai enfin pour le plaisir de tous et je me réjouis des recettes à inventer et des plats à partager avec d'autres gastronomes curieux. Qui sait peut être que le fiston fera plus souvent la cuisine avec cette machine simple à utiliser ?


    Une semaine après cet achat controversé, nous étions à table dégustant des grosses frites au curry savoureuses et croustillantes, quand je dis ma satisfaction d'avoir cédé à mon envie d'avoir cette machine.

    « Je suis contente d'avoir acheté cette friteuse, je me suis bien fait plaisir et je ne le regrette pas du tout. » Spontanément, fiston s'exclama : « Tu nous as bien fait plaisir à tous maman ! » Je souris et remarquai la justesse du propos.


    Nos premières frites maison:



    Je fais partie des bienheureux du partage, de ceux qui se ravissent du bonheur des autres à jouir de ce qui leur est offert. J'ai longtemps vidé mon être à ne savoir que donner ; grâce à Elodie, j'ai compris l'importance du recevoir. Désormais, je sais que les deux sont intiment liés, l'un ne va sans l'autre. Par respect pour autrui, par respect pour moi. Une des voies de la sérénité. 


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  • Oups, j'ai loupé un mois de chronique alimentaire ! Non mais, je vous jure, les bonnes habitudes se perdent !

    Rooh, je dois avouer que mes journées sont toutes plus folles les unes que les autres, les événements se succèdent et ne se ressemblent pas aussi, je suis dépassée par eux en ce qui concerne le blog, il ne suit plus son cours comme prévu, boudiou ! Bon, allez, je fais un tour des assiettes particulières des dernières semaines, pour me remettre à flot. C'est parti :


    Dans la catégorie soupe


    - Avec des restes de dinde et le fond raclé au fond du plat de cuisson de la dite dinde (une vieille  pratique exaspérante pour certains habitués aux cubes déshydratés... mais comment croient- ils qu'ils se font ceux- là ? Et pi, quoi de mieux qu'un vrai de vrai !), j'ai fait un bouillon blanc.  Haricots blancs, pommes de terre, chou-fleur, riz, navets en ont fait un plat complet de restes arrangés d'un coup de baguette magique. Les mangeurs n'en sont pas revenus, hihi.


    - Bouillon de légumes également tiré d'un fond de casserole. Cuits dans très peu d'eau pour ne pas bouillir, j'aime les légumes légèrement croquants. Par contre, quand il en reste un fond insuffisant pour une personne, j'arrose le tout d'eau, un kubor et tout ce qui me reste dans le frigo, ici, en l'occurrence, une demie portion de riz et une autre de lentilles. Slurp et c'est englouti vite fait, l'air de rien.


    - A partir d'une sauce bolognaise pour spaghetti qui restait, j'ai rallongé sur plusieurs repas en y mettant des courgettes pour une première suite, du riz dans une deuxième fournée et enfin de l'eau pour une soupe à la tomate. Ni vu ni connu... enfin... pas tout à fait puisque les mangeurs commencent à connaître mes stratégies. Quand pour eux il n'y a plus rien à manger, j'élabore des plats incroyables avec des fonds de placards, des restes, des ingrédients inattendus. Je ne suis pas certaine qu'ils se rendent compte de leur chance.


    Dans la catégorie plat


    - Les salades sont toujours à l'honneur surtout avec les beaux jours approchant et leurs fruits riches en couleur et saveur estivales. Carottes et betteraves crues râpées arrosées d'huile de noix, merci Delph et Vince qui m'ont aussi honorée d'une excellente roquette avec un superbe fromage de brebis basque  en deux âges avec de la confiture de cerise noire, j'en ai même mangé au petit déj, c'est dire combien ça m'a plu. Dernières mâches, endives croquantes, premières tomates et poivrons rouges. Avec en prime des graines de lin, de courge, de tournesol... miam miam

     

    - Merveilleuses asperges dont c'est la pleine saison ! Je les mange telles des légumes en accompagnement et le plus souvent sans trop de sauce. Evidemment, elles drainent et je cours aux toilettes dans l'heure ; malgré tout, le jeu en vaut la chandelle ! Je salive à l'idée de déguster celles achetées cet après midi. Saviez- vous que c'était un légume érotique au XVIIIe siècle ? Je plonge dans une autre dimension en les savourant. Là, vous les voyez avec un risotto aux moules et des brocolis vapeur écrasés.

    En plus, avec le jus de cuisson, je fais une soupe, j'y jette un bouillon, quelques bouts de tiges, une pomme de terre et je mixe quand tout est fondant.  Mmmmmmmm. Cerise sur le gâteau, j'ai même poussé le bouchon jusqu'à acheter du pain aux asperges à la boulangerie... Avec des graines de pavot dessus, c'est extra ! Mon boulanger est fantastique, il se lance dans des tas d'aventures gustatives et je me régale à tester, ça vous étonne ?


    - les repas sans protéines animales ont été dans la période lentilles.  Je les ai d'abord servies en accompagnement de viande puis en mélange avec du riz, des pommes de terre, des salades et surtout du chou- fleur, association qui  m'a beaucoup plu. Des haricots blancs cocos cuits et recuits entre sauce à la turque, avec des haricots plats, au fond d'une soupe quand ils n'étaient plus suffisants pour une portion, avec des feuilles de bricks farcies à l'oseille printanière du jardin et à la feta, des poivrons rouges sautés et un mélange de trois riz. Il y a eu également le riz de Camargue mêlé à une julienne de légumes et quelque salade, très coloré et les petits pois membres également de la famille des légumineuses, en variation infinie.

     



    - Des poissons non menacés sont une évidence et j'enquiquine tout le monde avec ma liste des poissons à ne pas acheter. Je passe mon temps à la chercher et à exiger de ne plus acheter de poisson sans elle. Ainsi, nous avons eu des crevettes accompagnées de bettes fondantes à souhait que je mange seule, les autres sont trop casaniers, d'excellentes truites bio à la chair rose raffinée et fondante (1e photo), un merveilleux saumon de Tahiti divinnnnnnnnn, à vous damner l'âme tant il était bon ! (2e photo) D'accord, le rapport CO2 est mauvais, m'enfin, une fois en 37 ans d'existence, c'est rare et d'autant plus précieux, non ?  Je m'accorde ce privilège, magnanime, des filets de sardines plus séchés que cuits finalement, ( 3e photo) je les ai laissés trop longtemps. Après tout, c'est chouette aussi à croquer, héhé. En plus, j'ai cuisiné des panais en les sautant dans la poêle. Je me demande si je ne les préférerai pas plutôt crus ; cuits, ils sont sucrés et un peu écœurants à mon goût. Quant à ces carpes frites ( 4e photo), elles me sont tombées du ciel ! J'étais en balade avec Babeth quand une dame est arrivée avec des cagettes de carpes frites du jour restées en trop à un repas de pompiers. Distribution impromptue sur le trottoir, elles ont fait notre repas du soir, même les citrons étaient fournis. 

               


    - Un jour que j'étais seule, je me suis fait un petit plaisir : œuf cocotte avec des épinards à l'ail accompagné d'un reste de kacha et une pomme de terre. C'était encore des restes que j'ai accommodés pour ne pas rester dans la morosité du train- train. Tiens, cela me ramène à une remarque de la psychiatre : "Vous avez besoin d'être dans la vie et non dans le ronron du quotidien " Serait- ce une forme de mort alors le quotidien ? En tout cas, en ce qui me concerne, j'y dépéris. Catégorie dépressif d'après ce qu'en disait mon ami Boris. (Pour rappel : les angoissés ont besoin de se sécuriser dans un cadre habituel et répétitif quand les dépressifs eux s'étiolent dans le train train et ont besoin de bouger, aller de l'avant pour se sentir vivants)


    - Les  haricots verts à la turque sont devenus une habitude dans nos assiettes, le piment de Cayenne parcimonieusement distillé dans les plats a pris une place certaine à tel point que mon fiston est devenu un consommateur d'épices en tout genre pour relever les plats devenus fades à son palais. Quand les merguez sont trop fortes pour tous, lui s'en régale sans problème. Ça y est, je l'ai perverti.


    - je me suis tapé quelques petits délires à la cochonnaille, de temps en temps. Les saucissons et autres charcuteries se marient aux jambons de diverses sortes. C'est tellement pratique et mon fiston est ravi. Pourquoi se gêner ? Je mesure 1m68 et pèse 56 kilos, mon fiston met à 12 ans des vêtements parfois taille 8 ans quand ils sont suffisamment longs  autant dire que nous ne sommes pas très gros... c'est dans la mesure que tient l'équilibre et ce sans frustration. Vois- tu Pandora, nous mangeons du chocolat TOUS les jours... et oui.


    - blancs de poulet marinés au citron, accompagnés de riz et salade composée, gloups.  Rapide et efficace, la seule contrainte est de le préparer la veille. Je les ai cuits au four pour qu'ils restent tendres mais en y pensant, à la poêle, ils caraméliseraient légèrement et ce ne serait certainement pas piqué des hannetons ! Je sais ce qu'il me reste à faire.

     

     

     

    - Kacha, kacha quand tu me tiens, je ne te lâche pas. Extrêmement rapide à préparer, ce sarrasin concassé fait mon repas expressss quand je n'ai pas envie de me casser la tête. Avec des salades, des légumes vite cuits, voilà un repas prêt en 10 minutes.


    - Delph et Vince sont de grands amateurs de cuisine et j'avais envie de partager avec eux une expérimentation folle. Aussi, quand je m'y rendis une après midi, j'emmenais avec moi une tarte salée au chèvre, oseille, ail et noix sur une pâte à l'épeautre et un appareil œuf, laits de chèvre et de soja ; cette élaboration a été quelque peu contrainte par l'absence d'ingrédients, je n'avais pas assez d'œuf pour la rendre plus généreuse. Je m'en suis régalée habituée à ces préparations insolites, mon fils n'en a pas voulu, Lulu a fait des « mmmmmmmm », Delphine était intriguée et Vincent m'a épatée en  évoquant le goût de l'épeautre. Chapeau bas l'ami, je n'en avais rien dit !  Avec de la crème fraiche et plus de beurre, elle aurait été  plus savoureuse, je vous l'accorde ; je ne suis pas une grande mince pour rien non plus, héhé.


    - repas chinois consécutif à l'achat de nems et samossas tout prêts (il me tarde d'apprendre à les faire moi- même avec ma copine thaïlandaise, vous vous en doutez). Riz thaï prêt si vite et salade m'ont laissé le temps de préparer une soupe à l'asiatique avec des champignons noirs, des légumes, des nouilles transparentes et de la coriandre.


    - Suite à un coup d'œil intéressé sur la poêle de ma voisine turque, je me suis lancée dans la même affaire de retour à la maison : sauter des légumes type courgettes, poivrons et tomates dans la poêle avec des oignons, de l'ail et très peu d'huile, en fin de cuisson casser un ou deux œufs sur les légumes et manger directement dans la poêle avec du pain. Les épices ont toute leur place là-dessus ; accessoirement, c'est super de ramasser tous les sucs et d'avoir le minimum de vaisselle, hihi.


    - des spaghetti carbonara, si j'ose encore les appeler ainsi avec des pâtes au quinoa, persil, ail, sarrasin ( un mélange de ce que j'ai trouvé), des petits bouts de dinde, de l'ail, de l'oignon, des champignons frais, le battu d'œuf- fromage frais de chèvre et un peu de lait de soja, des herbes ciboulette, persil. Un peu de piment, inévitablement et de muscade. A renouveler en changeant les bouts de dinde, ceux- là récupérés sur un reste de cuisse grillée m'ont déçue. Par contre piment de Cayenne et muscade ont été particulièrement intéressants. 


    Dans la catégorie pâtissière


    - Mon fiston laisse traîner régulièrement une tasse de chocolat chaud du matin négligemment et ne supportant pas de jeter la nourriture, je me casse la tête régulièrement pour la recycler. Cette fois- ci, je me suis piquée à faire des gaufres chocolatées à partir de cette tasse et de mes habituels produits bizarres. Elles ont été englouties en pagaille à la sortie du gaufrier. Quelques unes ont par contre fini leur existence dans le bac à compost (je recycle là aussi). Bah, elles nourriront mes légumes de cet été.


    - Voici mon kugelhof à l'épeautre mangé chez Mariev. Que dire de plus que ce qui en a été dit ? Ah, si, ce que nous aimons en particulier, ce sont les amandes grillées dans la pâte et le beurre, saupoudrées de sucre glace à la sortie du four. Je me bats contre les razzias organisées par fiston dès que j'ai le dos tourné.

    (Et oui, l'Alsace n'est pas loin. )


    - J'ai fait un effort de tradition sur une belle tarte à la rhubarbe en mettant un appareil œuf et crème fraîche des plus traditionnels quoique j'y ai mis du fromage blanc pour l'alléger et une pâte sablée... avec du sucre complet, de la farine d'épeautre et nettement moins de beurre que dans la recette « normale ». Olala, décidément, je n'y arrive pas !! À mon retour, après une journée de vadrouille, je n'ai pu que constater la gloutonnerie dont elle a été victime. Heureusement, il m'en reste une part. Y travailler et n'en rien manger, quelle injustice ce serait !!!!! Acide rhubarbe, que je t'aime ! Combien de tiges fraîchement cueillies ai- je mangées dans mon enfance assise sur l'escalier de pierre chez ma grand- mère ! Punaise, mon pied n'a pas pris ici et j'enrage !


    J'ai fait les courses samedi, toute seule (fatigant mais ô combien appréciable !) et ai tâché de privilégier les ingrédients variables et miscibles à l'infini. Il n'y a pas d'art sans bazar dit un proverbe russe, je suis dans la partie avec mes bazars organisés. Par ailleurs, j'ai rêvé d'une blanquette de veau à la crème traditionnelle, je ne me suis pas restreinte et ai acheté tout le nécessaire pour m'en préparer une... à l'écoute de mon corps !


    Bonne journée


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  • Après le cauchemar de Darwin et Soleil vert, voilà un petit panel de mes curiosités alimentaires du mois de mars. Elles me rappellent combien nous avons la chance de pouvoir manger à notre faim chaque jour sans que toutes nos pensées ne soient préoccupées que de cet objectif vital et quel privilège inestimable est celui de pouvoir farfouiller de ci de là dans une grande variété de produits.

    Je reste fidèle à ma volonté de réfléchir chaque repas dans son aspect ecolonomique bien que cet engagement se frotte à d'autres volontés en quête de « confort » par un minimum de main d'œuvre, de saleté et de gain de temps.  Je crains que cette incompréhension persistante n'ait aucune issue, les ensorcellements du monde  étant décidément trop différents, la rigidité trop envahissante, le dialogue rejeté à cause de principes stricts rassurants certains angoisses inavouées. Je fais donc ma petite cuisine dans mon coin, offerte à qui en voudra.


    En préparations initiales :


    - Jurassienne ramenée par l'amateur de rapide accompagnée de scarole aux graines germées et de cotes de bettes fondantes à souhait. Ils ont préféré d'autres accompagnements que j'ai oubliés, des pâtes ? J'ai préféré de loin mes petits légumes.

      A propos des graines germées, lors de notre virée au zoo, j'ai entendu parler des intoxications violentes dues aux graines germées. Bien que les aimant beaucoup, j'ai été refroidie dans mes envies d'en gloutonner chaque jour. J'y reviendrai avec plus de modestie dans les quantités, c'est apparemment quand elles sont mal rincées ou trop vieilles qu'elles peuvent provoquer des réactions particulièrement violentes.


    - Filets de harengs fumés avec des pommes de terre vapeur, des cornichons et de la mâche, un régal dont je ne lasse pas. Les harengs en voie de disparition dans les années 70 sont à nouveau abondants parce qu'ils sont protégés. Ils ne font pas partie des espèces en danger, ouf !

     


    - boudin noir et ses salades chaud- froid aux graines de lin. Slurp, en plus, le boudin est une source de fer ce dont chaque femme manque très fréquemment. Il parait que les français mangent de moins en moins de ce genre de viande privilégiant les beaux morceaux (filets, entrecôte etc.) Et comment pourrons nous nourrir tout le monde si chacun ne veut que des biftecks ? Savez- vous que la production d'aliment pour les animaux d'élevage dans le monde est plus importante que la production de végétaux alimentaires pour les humains ? Une honte non ?


    - Riz aux crevettes thaï au citron  avec épinards et  mâche. Les crevettes en général ne sont pas surexploitées, il n'y a que celles d'une région mais j'ai oublié laquelle, flûte.



    - colombo à la dinde petit plaisir que je me paye de temps à autre avec une patate douce et des cristophines, du riz. Miam miam, c'est bon, ça sent les îles et ça pique la bouche avec des saveurs exotiques. Je me régale.



    - fruits de mer au curcuma avec du riz ; je n'avais pas envie de faire ma paëlla express, j'ai simplifié en cuisinant les fruits de mer à la sauteuse avec de l'ail et du curcuma, une casserole de riz, des épinards, basta !



    - merguez avec du couscous au chanvre si délicatement parfumé, et une casserole d'haricots verts et de la purée de brocolis. Je me suis trompée de sachet dans le congélo alors, j'ai eu une espèce de mélange improbable qui a finalement été entièrement mangé sans histoire.



    - alors qu'il n'avait pas le temps, il engloutit un sandwich acheté tout prêt avant notre retour; étrangement, sur le même temps, je me suis réchauffé une daurade au four avec une poêlée de poireaux et du riz. Nous avons mangé quasiment en même temps. Sans commentaire, ça me dépasse.



    - quand je suis seule, je me prépare ce que les autres n'aiment pas. Ma mère nous a appris à nous faire plaisir en mangeant même quand la solitude est là, merci Maman ! Ainsi, toute seule, je me fais mon foie de veau extra frais si fin en bouche, mes salades en pagaille avec des légumes, des graines, des oignons rouges ; je m'occupe à écouter la radio, à lire, à faire des exercices de langue ou à bidouiller un truc pour ne pas engloutir l'assiette en 10 minutes. Le sentiment d'être rassasié arrive au bout de 20 minutes ; en mâchant tranquillement et en m'occupant, je m'évite de quitter la table avec cette envie débile de butiner à gauche ou à droite e attendant cette satiété.


     Il y eut un excellent goulash à la hongroise mijoté trois heures préparé avec le paprika venu directement de Hongrie, cadeau de mon amie Ester de Budapest. J'ai fait sa recette et c'est en pensant à elle, si loin désormais que je le dégustai. Quand la viande fut mangée, il me restait beaucoup de tomates et de sauce , j'ai veillé à renouveler le plat le temps nécessaire jusqu'à disparition. Inévitablement, au bout de deux jours, je me retrouvai seule à finir ces variations puisqu' elle prenait une allure de végétarien : ajout de haricots rouges et de courge avec de la polenta, en soupe à la turque en y ajoutant du piment... j'avais de quoi me nourrir presque une semaine.  C'est incroyable de penser qu'il n'y a pas si longtemps, la majorité des occidentaux mangeaient toujours la même chose sans se poser de questions, c'était une chance de ne pas avoir faim. En plus, comme j'aime à le raconter aux étrangers choqués par l'égoïsme de nombreux français, autrefois, il y avait toujours une soupe et une place dans la grange pour les voyageurs. Maintenant, la France a peurrrrrrr.


    Il y eut forcément mes tentatives de remplacement des protéines animales avec haricots rouges, courge et polenta, millet et haricots cocos roses, spaghetti au sarrasin et quinoa avec des haricots secs, de la salade  ou haricots blancs et semoule au chanvre. Comme certains ne peuvent se passer de leur ration coutumière, je me retrouve à brasser ces préparations dans mon coin pendant qu'ils mangent des döner kebab ou des pizza achetées. Un soir que nous faisions le calcul du coût du repas et de l'impact carbone,  les chiffres furent particulièrement éloquents ; il est des préjugés et des habitudes à la vie plus dure que des évidences concrètes.

                                           


    Dans la rubrique soupe, j'ai varié les arrangements afin de finir les restes sans en avoir l'air. C'est parfois du sport, je vous assure.

    - variation du pot- au- feu en ajoutant des légumes dans le bouillon vidé de ses premiers ingrédients ou encore un gendarme séchant au frigo découpé en cube et  grillé à la poêle pour accompagner des pommes de terre.


    - restes de riz dans du jus de tomates avec des lentilles corail


    - variation autour du goulash avec tous les restes des variations précédentes, entre polenta, haricots, tomates, courgettes et carottes, une de ces soupes terribles où je mets tout ce qui traîne en trop petite quantité pour faire un repas.


    Parmi les expériences aventureuses, il y  eut des petits feuilletés au chèvre et épinard, une tarte fine et un « gâteau » aux abricots.


    Pour les premiers, j'ai mélangé le fromage de chèvre coulant et trop fort que personne ne voulait à des épinards puis je les ai roulé dans des feuilles de briques et à la poêle ! C'était fort, d'accord, mais il n'empêche qu'ils ont été mangés et le fromage n'a pas fini à la poubelle.

    Avec les deux dernières  feuilles de brick du sachet, je les ai posées en fond de tarte garnies avec de la moutarde, du concentré de tomate, du fromage, des olives et un appareil œuf/ laits chèvre et soja. Cuite au four en un quart d'heure, personne n'en a laissé la moindre miette.

    Quant au « gâteau » aux abricots, j' ai décongelé les fruits et les ai arrangé dans un plat, parsemé d'amand es effilées. Par-dessus, j'ai versé une mixture des plus aléatoires avec le jus des fruits, du sucre complet, des œufs, de l'huile, de la fécule de pomme de terre, des  farines de sarrasin et d'épeautre, de la poudre de noisette. Sa mine grossière n'était pas très attirante et pourtant, croyez- moi, il a fait fureur même parmi les adeptes des pâtisseries raffinées et industrielles ! je suis contente de mon coup...


    Bref, encore de nombreuses expériences et un travail de longue haleine pour tenter de mesurer notre alimentation. « Après moi le déluge » disait Louis XV lucide sur la suite de la monarchie après sa mort. Je ne suis pas de ceux qui foncent tête baissée dans le mur sous prétexte que c'est « comme ça » et qu' « on ne peut rien y faire ». Chacun de mes plats est un poème, un hymne à la vie et au respect que je lui voue.

    Dans la haute gastronomie, mon camarade chauffeur de taxi joue sur des registres plus élevés, je salive en l'écoutant, nous discutons ardemment de nos curiosités et mine de rien, nous nous entendons à merveille. Si un jour il m'invite à sa table, je me réjouirai de manger ses préparations recherchées... quoiqu'un bon cassoulet me fera autant plaisir.

     

     

    ps: les photos ne sont pas terribles.. enfin, mes plats ne brillent pas par leur esthétisme, de toute façon hihihi

     


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  • J'avais  remarqué que les fêtes et leurs rituels d'opulence alimentaire m'avaient quelque peu refroidie et mon aspiration à la simplicité se faisait plus forte. J'en suis au même point en ces périodes de gras; il n'y  eut que quelques crêpes que mon fiston tint absolument à préparer lui- même «parce que c'est toujours toi qui fait tout ». Parler de naturalité avec mon amie Delphine, gastronome avertie, me ramena à ces chroniques. Je remets donc le nez dans mes archives de photos histoire de relier ces préparations avec mon état d'esprit.

     Je  n'ai pas changé de cap général, privilégiant les produits de saison et les préparations simples écolonomiques. Je ne me souviens plus quand j'ai participé aux derniers approvisionnements et je le ressens dans les possibilités de variation. Quand c'est Stéph qui fait les courses, il y a nettement moins de flexibilité puisqu'il n'a pas du tout le même rapport à la nourriture ; forcément, nous appréhendons les courses autrement.

     Les salades mêlées de carottes, endives, mâche, scarole parsemées de graines de lin et arrosées d'huiles bio première pression à froid ont été plus rares, à mon grand dépit. Heureusement, un dimanche, une préparation mâche et carottes à l'huile de noisette a régalé mes papilles. La foutue sauce industrielle était encore sur la table ; j'ai beau expliquer qu'il est très simple et rapide de les préparer, rien n'y fait, les bouteilles se suivent invariablement.

     Souvent, revient le riz. Je l'aime et quand je n'ai pas envie de travailler en cuisine, j'en cuis une belle casserole. Il existe mille et unes manières de le préparer à partir de toutes sortes, variées en goût : thaï, basmati, complet, rouge, méditerranée, Camargue, rond, allongé, gluant, risotto, pilaf, créole ou à l'asiatique. Je ne m'en lasse pas. Ainsi, il a accompagné moult préparations :

    -       Blanc avec des épinards en branche, des haricots verts à l'étouffé, de la viande blanche

     

    -       Rouge avec chou farci, carottes navets

     

     

     -       Végétarien avec petits pois et chou fleur vapeur douce encore si croquants

    -       Complet avec des épinards à la crème, un mélange hivernal de carottes, navets et champignons, mâche et dinde cuite tout doucement pour rester onctueuse ou  des filets de grenadier aux amandes

    -       Complet et végétarien avec une délicieuse purée de lentilles corail et des tomates pelées (Miam miam, une découverte à renouveler !!)

     

    -       Thaï avec de la dinde émincée au curry et amandes entières ou une côte de porc grillée, de la mâche et du chou chinois sauté.

     

     -       Méditerranéen mélangé à des lentilles blondes et des courgettes, fourre- tout de restes en demi portions agrémenté d'ail, d'oignon et d'herbes fraiches.

     

    Tiens, les fourre- tout de restes, je reste maître en la matière avec mes tamagouilles magiques qui bernent (souvent) les difficiles :

    -       Gratin de pommes terre avec les restes de légumes et de poissons émiettés


    -       Soupe chinoise avec les restes de la salade (carottes céleri râpés et chou chinois en lamelle) plus des champignons noirs, des oignons, de l'ail et de la coriandre.

    -       Des galettes où j'ai écrasé les restes de quinoa, de riz et de lentilles rouges, roulées dans la farine de riz et zou, dans la poêle. Mon garçon a fait les gros yeux quand tout avalé, il a su ce qu'il y avait dedans, hihi. 

    -       Les vieilles pommes repoussées parce que fripées ou abîmées sur un coin coupées en petits cubes et revenues dans la poêle avec des amandes effilées, du sucre complet et une lamelle de beurre fondu.

      -       Les feuilles de brick à la feta et aux épinards accompagnant un rôti orloff, des choux de Bruxelles (une belle cure là aussi ) et le mélange carottes navets dans un seul plat au four. Le jus et les quelques rondelles qui restaient ont fini en bouillon le soir.

     

    -       Deux pavés de saumon pour trois coupés en cube et sautés dans la poêle avec des crevettes roses, des brocolis vapeur et du risotto simple.

     

     

     

     

     -       Une soupe tomate courgette avec le jus des tomates pelées utilisées pour les pizza maison faites avec le garçon, tout fier de son œuvre. Ai- je besoin de vous expliquer comment nous avons garni notre pâte maison (farines sarrasin, épeautre, maïs) avec trois fois rien et les fond de placard ? je vous laisse imaginer.


    -       La cocotte d'oignon, haricots rouges, viande hachée, tomates pelées et haricots verts mijotée sur feu doux avalée avec de la polenta pour le plus grand bonheur du fiston qui a chanté son amour des haricots verts ce jour-là, à ma grande surprise.

    -       De cette cocotte rallongée d'eau, j'ai fait une belle soupe le lendemain. Slurp, j'aime quand les assiettes débordent de boire et de manger.

     Il y eut également

     

    -       des crêpes garnies à la feta et aux épinards, les orties et l'oseille étant en sommeil pour l'instant,

     

     -        un merveilleux pot- au- feu qui me réjouit les papilles à chaque aventure,

     -       les spaghettis d'épeautre aux champignons façon carbonara.

           Faire revenir les champignons de Paris en boite sans leur jus dans une poêle avec de l'ail et de l'oignon, ajoutés les spaghettis cuits à part, puis verser l'appareil jus de la boite, laits de chèvre et de soja, œufs battus. Cuire selon le goût ( humide ou sec) et finir avec du persil plat, du basilic ou une herbe à votre convenance.

     -       Des cuisses de canard mijotées dans une cocotte avec une boite de tomates pelées, des haricots verts et du piment de Cayenne. -       Des cookies maison pour récupérer de vieilles bananes trop mûres pour être mangées à la main. Avec des noix de pécan, du sucre complet, de la farine d'épeautre, des fruits secs en poudre, ils ont pris de la saveur en séchant lentement dans la cuisine au fil des jours, devenant toujours plus croustillants.

     

     La chaleur et la lumière commencent à manquer, les boites de tomates pelées ont eu leur période, nous rapprochant de l'été, ravivant les plats. Les graines germées compensent tant bien que mal mon impulsion vers les semences du printemps  que je freine en raison de l'hiver persistant.

    J'ai réussi à faire quelques courses de légumes et fruits grâce à ma mère et une escapade matinale, j'ai réussi à faire revenir des légumineuses dans la maison, quelques graines, du millet ou du quinoa, il me tarde de retourner à l'approvisionnement pour retrouver ma palette de produits. Palette ? Oui, finalement, je mets tant de peine à chercher des saveurs que des couleurs, en petites touches impressionnistes ou en traînées de couleur fauvistes. Loin de l'académiste, je danse avec des produits bruts et simples, riches en goût et nutriments afin de générer une alchimie chatouillant le nez et embaumant la bouche.

     Croyez- moi, je désespère devant la fadeur et la misère des aliments ingurgités dans les fast- food, qu'ils soient extra ou intra familiaux. Je désespère devant la misère gustative parce qu'une table triste est une vie triste, un plat sans goût est comme une vie sans saveur. Je reste persuadée qu'une alimentation simple et écolonomique est possible, qu'elle peut enchanter le quotidien parce que finalement, comme toute chose, elle n'est que ce qu'on en fait.

     Au bout de ma chronique, je m'étonne à nouveau de ma capacité à ensorceler la table, de l'excitation que me procurent ces expériences alimentaires et du bonheur que je ressens en nourrissant tant mon corps que mon esprit et mon âme de cet engagement dans la voie de la simplicité et de la vie.

     Vivant, coloré, ouvert, créatif, instantané, curieux, jubilatoire, intense dans l'interne et l'externe, chant d'amour à la vie qui est offerte malgré le désespoir latent, les crises, l'incompréhension, les égoïsmes et les souffrances, malgré  l'incommensurable terreur du temps qui passe trop vite ...

     C'est mon ensorcellement du monde, unique, éphémère, irrationnel et partial. Rien d'exceptionnel, seulement fondamentalement humain.


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  • En farfouillant de ci de là, je réalisai que le dernier article sur mes expériences alimentaires datait de plus d'un mois. Je dois avouer que l'opulence des festivités et le cérémonial du repas de fêtes avec ses traditionnelles préparations m'ont quelque peu refroidie dans mes curiosités, à moins que ce ne soit la crise de migraine. Je n'en sais rien. Toujours est- il que cette frénésie me ramène indubitablement vers ma propension à déposséder ( cf Michel Serre). Plus le temps passe et plus je reviens des rêves que la société fabrique, comme si ce qui se vendait et s'achetait m'indifférait de plus en plus. Je suis nomade finalement et l'idée de posséder mon lieu de vie m'étouffe, l'accumulation des objets m'encombre. Tant qu'ils n'ont pas d'attrait créatif, je m'en lasse facilement. Dommage que je sois agnostique, autrement, je serais devenue nonne...

    Néanmoins, je m'amuse à photographier les assiettes qui m'enchantent et je réalise que ce sont celles qui ont mobilisé ma créativité avec des produits simples et de saison dans des associations inhabituelles. Voici donc les quelques plats qui ont réactivé ma curiosité.

     

    -       Pour Noël, je voulais faire léger ; ayant discuté des possibilités poissons avec mon chauffeur grand chef, j'avais des filets de sandre en quantité suffisante. Je l'ai donc préparé en improvisation avec les moyens du bord et quelques idées prises sur le net. Après des coquilles saint jacques toutes prêtes (quand c'est bon et préparé convenablement, je ne me prive pas occasionnellement du tout prêt), j'ai servi des filets de sandre cuits au four avec des pommes de terre rate, de la choucroute au vin blanc et une sauce asperges /girolle. Bien qu'inhabituel, personne n'a rien dit et les assiettes se sont vidées. Le dessert a été apporté par ma mère, bûches chocolat ou fruits exotiques.

     

    -       Steack bio au programme amène des variations d'assiette individuelle. J'en ai assez des remarques et gesticulations à table, aussi, je fais le principal et laisse les autres accommoder à leur guise. Ici, la version fée avec riz et salade ,là,  version garçon avec riz, pâtes, maïs et purée de brocolis. Stéph a pris simplement des pâtes.

     

    -       Œufs au plat, mâche et polenta. Extra rapide à faire, je me suis régalée. La polenta est méconnue je trouve ; il n'y a pas que les pâtes blanches, le riz et les patates. Des œufs également, pochés et servis avec riz et épinards, cela changeait les habitudes. Mon garçon était surpris et n'a rien mangé tant qu'il n'a pas su comment je les avais préparés. J'ai versé sur les épinards du yaourt brebis/chèvre maison et des cubes de concombre dégorgés ; ce chaud froid donnait une originalité à l'ensemble qui me plut. ( Il a suffi que j'entende « Avec de la sauce tomate, comme le fait toujours ma mère » pour que je me lance dans une expérience différente, non mais !)  Il y eut aussi une omelette aux herbes avec choux fleur et blanc cuits.

     

    -       Délicieux rôti de porc Orloff avec du chou rouge aux marrons et du riz méditerranéen. C'était fondant et doux, mmmmmmm

     

     

    -       Comme le congélateur a besoin d'être dégivré, je le vide doucement. Le chou rouge en était et j'ai retrouvé un sachet de quetsches de l'année dernière ramassées chez le voisin. Une branche a cassé et il ne voulait pas ramasser des fruits non complètement mûrs. Ma mère avait rempli les bassines, je les ai nettoyées et congelées ; en d'autres circonstances, j'aurai fait de la confiture mais ces préparations  sont sujet à conflit ( je raconterai en d'autres temps). J'ai décongelé un sachet et ai préparé une tarte tatin en caramélisant les fruits gorgés de jus avec du sucre complet. Saupoudrée de poudre d'amande, elle était succulente et Stéph s'est étonné de ma préparation, soit- disant qu'il ne s'attendait pas à cela de ma part. Ah ?

     

     

     

    -       Cure de choux, légumes de saison par excellence. Déjà cités plus haut, je les ai servis cru ou cuit, râpé, avec du boudin noir et de la purée, des paupiettes de dinde et une poêlée pommes de terre- carotte, des bouchée aux noix de saint jacques/ reste de lotte dans une sauce au basilic. Ou encore en salade mêlée avec des endives, des champignons et de la mâche. Qui ose dire qu'il n'y a pas de salade en hiver ?  

     

     

     

    -       A propos de la queue de lotte, ce fut un vrai régal que cette préparation toute simple. Cuite au four, lentement, j'ai déglacé le plat avec du jus de citron  et servi avec du riz basmati et du chou blanc cuit. Qu'est- ce que c'était bon !

     

    -       Côté poisson, nous avons également découvert avec plaisir les filets de harengs fumés accompagnés de salade de pommes de terre cornichons et oignons.

     

     

     

    -        Suite à des soucis de frigo, endives et mâche ont congelé dans leur boite. Ne pouvant me résoudre à les jeter, j'ai décidé de faire une soupe. Quand en hiver le jarin est sous la neige ou que les herbes sont recroquevillées, j'ai trouvé là une possibilité de soupe d'herbes fameuse ! Quelques pommes terre et bloum, un coup de mixer. Bon, d'accord, je  l'ai mangée seule, les hommes étaient peu attirés par la couleur et la légère amertume des endives; tant pis pour eux !

     

    -       Des pâtes d'épeautre avec des lamelles de truite fumée et des épinards en branche, recette de Stéph que j'ai améliorée de quelque huile et herbes, c'était trop sec et un peu fadasse. Je salue tout de même ses progrès et ses quelques efforts dans les préparations, quand il s'y met.

     

    - Jours de frigo vide :  je ne trouvai que deux tranches de jambon blanc et des endives. .. pour trois. Envie d'endive au jambon frustrée ? Ah non ! j'ai émincé les endives et le jambon et les ai mélangés dans un plat. Sauce béchamel à ma façon avec lait de soja, maïzena et bouillon versée par-dessus et hop, au four. Stéph n'en est pas revenu ! Dans le même registre, j'ai fait un mélange des restes avec des œufs durs ; j'ai versé du riz, des petits pois et de la julienne de légumes dans une sauteuse ; mitonné quelques minutes, c'était presque un plat complet si la quantité avait été suffisante. Et toujours une p'tite salade d'hiver avec.

     

    En conclusion, je dirai simplement que ces articles me permettent de confirmer mes intuitions quant à nos modes alimentaires et mes choix culinaires. Je crois être connectée sur les saisons, les températures et la météo, les produits de saison simples et basiques. Ma famille n'a pas des origines paysannes sur plusieurs décennies pourtant (des ouvriers du textile,  des commerçants). Je suis dégoutée des produits raffinés et je préfère manger quelque chose de très simple au goût affirmé que des tas de trucs variés en forme et couleur, stéréotypés en saveur. Quelle chance toutefois d'avoir accès à une telle diversité ! L'effort supplémentaire qui semble nécessaire ne fait décidément pas le poids face à la satisfaction gagnée.

    Par ailleurs, je constate que la morosité à table est révélatrice d'une morosité plus générale ; manger sans plaisir avec des mangeurs moroses rend la vie morose. Il m'arrive d'avoir plus de plaisir en étant seule avec mes petits gueuletons qu'avec certains qui passent en coup de vent, se chamaillent et tirent la g... ou avec des grands tralalas pratiqués par certains devant des assiettes pas terribles mais dénommées telles parce que faites dans le resto de la copine des bobos du coin. Pfff

     

    Allez, tout cela n'a vraiment aucune importance et c'est un privilège que de penser à autre chose qu'assurer son prochain repas.  


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    Si quelques lecteurs masculins tiennent à lire cet article, je leur tire mon chapeau parce que je vais aborder un sujet qui préoccupe majoritairement les femmes bien qu'l y ait des hommes papa et des incontinents (peut être plus qu'on ne le croit.)

    D'abord, quelques chiffres et le sujet sera évident :Un nourrisson a besoin d'une tonne de couches- culottes avant d'être propre.

     

    Rien qu'en France, en tenant compte du nombre de femmes réglées, de 15 à 49 ans utilisant 3 protections ou tampons par jour pendant 4 jours (et c'est peu je trouve) tous les mois, cela fait 2 304 000 000 protections jetées chaque année.

    Ajoutez- y également les protège-slips changés selon les usages de chacune plus les protections urinaires aux tailles variées et usage divers pour hommes et femmes âgés ou non. Dans le privé et le milieu médical.

     


    Imaginez le nombre de ces déchets sur la planète !


    J'ajoute que  cette production est très polluante, monopolisée par 3 groupes uniquement. Bon, je ne veux pas m'étaler sur les chiffres effrayants que soulève cette problématique, il y a dans ces quelques lignes de quoi faire réfléchir.


    Quand mon fils était petit, j'étais effarée par ces paquets de couches si coûteux et surtout par les gros sacs poubelles puants et encombrants qui se succédaient inexorablement ; je n'avais néanmoins aucune alternative. Plus tard, dans une salle d'attente, je vis une annonce pour les couches lavables et après m'être renseignée, je m'étais juré qu'avec un autre enfant, j'y passerai sans me poser de questions. Ce n'est pas arrivé.


    Avec la maladie, je me suis retrouvée incontinente et perpétuellement gênée par cette conséquence inhérente aux troubles neurologiques.  Je vis à nouveaux les déchets s'accumuler et j'essuyais quelques réflexions sur le coût des protections comme si j'avais besoin de quelqu'un pour m'en rendre compte, m... ! J'aiguillai vers des sous- marques dans un premier temps et je continuai  mes recherches de ci de là sur des changes lavables pour adulte. Heureusement, une de mes amies utilise des couches lavables pour son bébé et j'en discutai avec elle lors d'une de ses visites; elle me montra les différentes parties et m'expliqua que ce n'était pas tellement de travail ;la technologie était aussi passée par là ; les couches lavables n'ont plus rien à voir avec les langes de nos ancêtres. Imperméables, super absorbantes, elles ont de nombreux avantages. (Il y a beaucoup de sites sur le net à ce sujet, il suffit de rentrer couche lavable dans un moteur de recherche). En plus, elles peuvent être fabriquées maison ce qui est loin de me déplaire. Je lui dis alors que je cherchais un produit similaire pour adulte et elle m'aiguilla sur Internet où elle avait vu des protections pour bébé ET pour maman.  Je me hâtai de rentrer protection lavable pour adulte dans un moteur de recherche et me renseignai en comparant les prix. Comme d'habitude, je me remuai les méninges pour trouver le moyen d'en fabriquer moi- même, réfléchissant aux textiles à utiliser : un molleton imperméable ? Quelle matière pour absorber ? Comment fixer l'ensemble ? etc.  Et pfuit, comme par enchantement, avant que je ne commandasse, je trouvai un lien pour fabriquer soi- même ses protections !! Tout était clair désormais et je profitai d'une sortie pour aller chercher du tissu imperméable.  Un mètre en deux couleurs... pour 6 euros, de quoi en faire des dizaines !  Je récupérai une vieille taie d'oreiller toute douce pour le voile intérieur, de vieilles serviettes éponges usées pour l'absorption et je tentai l'aventure. 

    Comme c'est simple à faire ! (cf. en bas avec également des adresses fort utiles) Pourquoi n'y ai- je pas pensé avant ?  Mes premières petites protections terminées, pas folle, je tins absolument à les tester sous le robinet et je constatai avec une grande satisfaction combien elles étaient efficaces. Il est évident que je ne vais pas m'arrêter en si bonne voie et tous les gabarits suivront très prochainement, je réfléchis chaque jour aux  adaptations à mes besoins et mon mode de vie. Par ailleurs, j'ai trouvé des protections lavables  plus absorbantes en cas de gros pépins sur le net ; mon test à gros flux sous le robinet avait été probant et je me sens déculpabilisée de les avoir. Finie la peur d'en manquer ! Finie la peur de jeter l'argent à tour de bras dans ces produits à usage unique en produisant des tonnes de déchets ! Je crois en la communauté humaine et en nos responsabilités respectives les uns envers les autres ; cette démarche va tout à fait dans ce sens.


    Voici mes premiers travaux, la coupe et la préparation des pièces :


    Et là, les premières terminées :



    Vous constaterez que je me suis amusée à faire des finitions en jouant sur les fils rouge et blanc et ne me suis guère ennuyée à faire des ourlets, un simple bourdon autour et basta ! Pour les fixer, j'ai mis des boutons pressions sur certaines (j'ai vidé mes fonds de tiroirs), du velcro pour les autres. C'est vraiment très pratique,!!!!!  Je  les savonne au marseillais, les rince, les essore puis les mets à sécher; le lendemain, c'est prêt pour une nouvelle utilisation: zéro déchets!        

     


    Je brûle les étapes de ce blog pour vous les montrer car la récupération de mes moyens physiques se révèle par mes activités « créatrices ». Là, je vous montre la « fin ». Cependant, je suis tellement contente que je ne peux pas attendre !


    Il existe des solutions alternatives à ces produits typiques de la société de consommation... et en plus, c'est très économique.

    Couche lavable pour bébé, coupe en silicone pour les règles, protections périodiques lavables, changes lavables pour adultes complets ou non contre l'incontinence ( à fabriquer en ajustant la taille évidemment  ou à acheter sur des sites style natureldiscount.com) Quelques liens seulement pour ouvrir la voie aux intéressés parce que le sujet est facile à trouver sur la toile.

    A bon entendeur !


    Ps : mon appareil photo numérique a eu qq problèmes et je ne voulais pas publier sans vous montrer mes œuvres. Scrogneugneu... d'où plusieurs jours de silence inhabituels... bêtement


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