• Le fiston étant parti manger chez sa  copine, je demandai aux forces en présence ce qu’elles voulaient manger. Arg, la sentence est tombée, encore, tel un disque rayé ; « une pizza ? »  Pas de celles qui se mitonnent en famille, la bonne surgelée bien sûr ! Mes envies de salade de riz ne font pas le poids, autant se faire sa part chacun… Je prépare mon eau et repars à mes occupations. Quelques minutes plus tard, je mesure le riz, pour trois ; s’il en reste, je trouverai de quoi l’accommoder. Mes yeux se posent nonchalamment sur ces belles courgettes rondes bios du jardin. Ni une, ni deux, c’est parti : ail, échalote, piment (ma voisine turque m’y a convertie), et cubes de courgettes dans du concentré de tomates. Quand tout est bien imbibé, un peu d’eau. Avec le riz et, nous nous sommes régalés.

    Au soir, avec le reste de sauce, j’ai ajouté de l’eau, les restes de riz du quinoa pour mijoter un plat complet et délicieux.

     

    La pizza industrielle surgelée, de consommation rapide ne gagnera pas !

    Haro sur la mal-bouffe qui nous mine le corps et l’esprit en formatant et dénaturant.

    Dire comment nous mangeons, comment nous appréhendons la nourriture , c’est parler de nos histoires, de nos  moi intérieur.

     

    C’est tellement évident que ça en devient une banalité. Et combien vivent sans oser même se poser la question ? 

     


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  • Combien je pèse ? C’est bien la question qui m’occupe  l’esprit à mon retour de chez ma chère Sandrine. Non que cela me pose un problème, j’en ai la simple curiosité. Parce que quand je vais là-bas, elle nous amène des trésors locaux de fromages et des préparations mitonnées ou dernière minute. Chez elle, nous ne nous prenons pas la tête avec des horaires POUR manger, nous nous laissons porter par les demandes des estomacs en présence.  Délicieux poulet aux citrons confits, brownies de sa fille, plateau de quinze fromages, pains frais, pâtés lorrains, gaufres, et moult pique- nique virant au gueuleton dont un mémorable en nocturne, au bord du lac, au milieu des sapins.. Sardines à l’huile, olives au citron, courgettes rondes farcies au riz et aux lentilles, salades en mélange originaux, asperges, houmous, … Nous avons tant et tant varié sur les thèmes que je ne me souviens plus.

    Notre programme est très révélateur de notre parcours : visite d’une miellerie traditionnelle, d’une chèvrerie, et errances routières en voiture, à pieds dans les bois, entre sources et eaux fraîches,

    maisons traditionnelles et façades de villes en quête de pâtés lorrains. Nous avons goûté le miel encore dans ses rayons fraîchement gratté manuellement avec sa cire, sa propolis, la gelée royale, les bonbons au miel, le sirop miel et fruits.

    Mon garçon a rencontré les chèvres dont nous mangeons le fromage ; il a encore fait preuve de sa communion avec les animaux ; ce garçon a le truc même au zoo, les paons, les grues, les zèbres, qu’importe, viennent vers lui.

     

    Vastes étendues sans habitation, nombreuses maisons vides au milieu de jardins abandonnés, les villes ou bourgs concentrant les activités et les hommes, le franc-parler et les conversations impromptues au hasard des lieux. Rudesse de la pierre très souvent agrémentée de plantes fleuries grimpantes .  J’aime y venir parce que Sandrine m’y raconte l’histoire quotidienne des habitants présents et passés ; au bout de trois jours, je reviens avec un petit accent et des expressions « bourrues » si drôles parce que dites sans méchanceté.

     

    Qu’importe l’endroit, proche ou lointain, le paysage est plus profond quand il est vu au travers de ceux qui l’habitent, je m’y nourris.  habitation et nourrituree, au propre comme au figuré.

     

     


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  • A midi, tarte chaude maison. Pâte toujours expérimentale avec des mélanges d’ingrédients, cette fois-ci, farines  d’épeautre et de sarrasin, avec un petit peu de beure, de la margarine d’olive bio, de l’huile de tournesol 1ère pression à froid (Vous sentiriez la différence ! c’est assez incroyable !), bicarbonate omniprésent dans ma cuisine pour ses bienfaits et eau. Garnie de lardons, de champignons et d’oignons (revenus à la poêle au préalable, une pratique de ma sœur, goûteuse), d’ail, de fromage de chèvre, de noix, de ciboulette,  d’œuf battu avec des laits de soja et de chèvre, noix de muscade ;.. Mais où vais- je trouver de telles idées ?  + salades verte, carottes et betterave crues râpées ( idée piquée à Delphine, grande goûteuse aussi devant l'éternel, merci ma belle!)..

    Quelqu’un a dit qu’une bonne cuisinière est toujours un peu sorcière.. Entre chimie intuitive, et alchimie,  quête et recherche, adaptation et réflexion, il y a bien de ça. 

     

    Au soir, après une après midi à dessert chez des amis, les gaillards ont fait léger : döner kebab.  Sans commentaire… Salades et petits morceaux animaliers de ci de là pour moi…

     

    Je me pose une question à la réponse évidente : notre façon de manger ne serait –elle pas le reflet de notre façon de vivre ?


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    A faire l’effort de penser à  ce que je cuisine, je réalise combien chaque repas est conçu dans l’urgence, avec les moyens du  bord, réfléchissant constamment à ce qu’il y a dans les  placards. Je pense que c’est devenu problématique non plus en raison des restrictions financières longtemps mon lot quotidien mais bien parce que je ne peux plus  faire les courses à ma guise. Il n’y a pas même une boulangerie dans le village, le premier petit commerce est  à au moins 10 km; je ne peux conduire ou me déplacer en vélo seule. Un peu de jardin heureusement m’aide.. aussi petit soit-il. Comment pourrais-je en faire un plus grand, seule  d’ailleurs? C’est déjà une belle victoire d’avoir celui là, face à la maladie et aux désapprobations d’autres. 

    Que d’enjeux en de si petites naturalités essentielles…

     

    A midi , pavé de saumon à l’oseille du jardin. Arrosé de cette huile d’olive parfumée maison au basilic et d’un jus de citron, c’était très fin accompagné… de frites ! pour faire plaisir au garçonnet.. Les gaillards  ont parachevé le tout avec du ketchup ou une sauce industrielle toute faite. Sacrilège à mes yeux !

     Au soir, bidouillage : restes de saumon de midi froid, avec des « sigara börek » façon moi. Ce sont à l’origine des petits farcis de Turquie en pâte fine avec du poireau, du fromage, des herbes diverses ou autres. J’utilise souvent des feuilles de brick’ Je n’arrive pas à étaler la pâte aussi finement que nécessaire !) Ce soir, j’y ai mis du yaourt à l’ail, du lait de soja, un œuf et des épinards. ‘Bien fermer et cuire dans la poêle ou le four). Avec un peu de salade verte, le tour est joué. Ouf, encore des estomacs pleins jusqu’à demain.

     

    Je suis quelque peu gênée par la consommation bi-quotidienne de protéines animales. C’est trop et pour nous et pour tous. Jean Siegler (ancien rapporteur de l’ONU sur la question de la faim) le dit ; si nous devenions tous végétarien, il n’y aurait plus de faim dans le monde. C’est aberrant et contre productif de manger tant de viande. Mes tentatives déguisées restent souvent vaines, il y a systématiquement quelqu’un pour sortir du jambon ou des boites de sardines… pffffff

     

    A propos, mon garçon n’a pas daigné manger son saumon et quand il a débarrassé, il a demandé s’il devait le jeter. J’ai répondu qu’un animal était mort pour donner sa chair, était- ce pour finir à la poubelle, SeN de renchérir que nous avions travaillé pour l’acheter. Mon garçon continua : et des gens ont travaillé pour l’élever,  le pêcher, nous l’amener.

    Dans nos sociétés de consommation où nous sommes si éloignés de la réalité concrète de la quête de nourriture, il est bon de se souvenir de ces petits riens, non ?

     

     


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    Mais pourquoi ce chapitre me ramène t-il vers les ergo ?

     

     Elles se reconnaîtront

     

     

    1. Ossobuco à la tomate avec pommes de terre primeur, salade verte (du jardin)

    Restaient un fond de sauce, de petits bouts de viande non mangés et  quelques pommes de terre, j’ai mitonné, pour le soir, une potée en ajoutant de l’eau, une courgette  en cube et des lentilles corail.

    Arrivée surprise de ma mère et grillades improvisées :  brochettes de canard avec ananas, demi poivron et champignon frais, deux saucisses fumées ; salade verte/ tomate arrosée de l’huile d’olive parfumée au basilic et à l’ail frais, fromage de chèvre..

     Périlleux de trouver un repas pour quatre in extrémis…

     

    2. Préparation par SeN de filets de poisson blanc enfarinés cuits au beurre. Ajout de riz parfumé et d’une julienne de légumes agrémentée.

    Repas vite improvisé en raison de ma sortie matinale à la recherche de mon bidon de pulpe d’Aloès. Je commence une cure histoire de voir si je peux en tirer profit… Encore un test.

    Le soir, retour de la potée tomates. Si mes gaillards n’en veulent pas, je la mixe et ça passera en soupe, et toc !


    Savez- vous que l’eau de cuisson des pommes de terre est un désherbant naturel ? Autant manger des patates que de larguer ces produits hautement toxiques vendus en libre service dans les supermarchés ! Une honte d’ailleurs !


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  • Nouveau chapitre au titre néologique parce que je me rends compte que je suis une vraie écriturienne (entre écriture et Epicure):D Joueuse de mots et d’astuces langagières, je me régale à écrire ces articles, mes journées s’en remplissant jusqu’à y penser au  réveil, au coucher.. Queneau, Queneau quand tu nous tiens ! 

    L’idée de ce chapitre m’avait traversée il y a longtemps et les émeutes de la faim m’ont tant choquée que je m’étais interdite de faire la liste de mes repas d’occidental en pays riche quand d’autres mourraient de faim. Finalement, ce sera un bon moyen pour moi d’avoir du recul sur mes comportements alimentaires, mon rapport à la nourriture et voir enfin si j’arrive à appliquer mes idées dans la pratique : bien manger gustativement et nutritionnellement en  se contentant de peu par solidarité envers la communauté humaine.

    Il y aura aussi mes tentatives d’application de principes raisonnables  pour une vie simple, frugale à l’impact le plus moindre possible sur l’environnement. ( à venir un compte rendu de lecture  de Michel Serres dans cet ordre d’idées).

    De la décroissance et autre in appropriation. :P


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