• Aujourd'hui, recette médicinale transmise par ma voisine,  vue à la télévision turque où un médecin vient donner des conseils tous les vendredis.


    Prendre un pot ou un bocal qui se ferme bien, y verser  500ml d'eau. Y ajouter  une tête d'ail entière, à peine écrasée de la main, la fine peau ouverte sans l'enlever, un citron coupé en deux, une moitié entière, l'autre débitée en quartier. Couvrir d'un torchon ou de papier alu/ journal et maintenir dans l'obscurité totale sans ouvrir ; remuer simplement chaque jour. Au bout de 10 jours, filtrer.

     Ce liquide obtenu se boit à raison de deux cuillérées à soupe dès que vous sentez venir un rhume ou un refroidissement, tous les jours si nécessaire en période de  frigore.  Radical, je vous assure ! Sous immunosuppresseurs en permanence, je suis très prudente sur les petites maladies anodines qui prennent des proportions effrayantes chez moi et ce remède m'aide grandement à rester tranquille sur le plan orl. La moindre goutte au nez me fait prendre la dose de ce jus.

    J'ai utilisé les gousses d'ail et le citron pour cuisiner sans problème. L'acidité du citron fait fondre la peau de l'ail dans l'eau et je n'ai qu'à les écraser avant de les incorporer à mes préparations. Pas folle la bête ! 


    Prenez soin de vous, comme dirait un certain qui se reconnaitra.


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  • Avec l'appareil photo posé en permanence sur la table à côté de mon assiette, je m'amuse chaque jour comme une petite folle sous les regards exaspérés de mes compagnons de table. Parfois, le fiston s'occupe de la technique et bidouille les réglages avec de plus en plus de précision. (Ces appareils ne sont vraiment pas pratiques avec leurs indications écrites en tout petit !). Je peux donc profiter pleinement de mes préparations et expériences malgré le temps qui passe et prendre du recul sur nos modes alimentaires. J'avoue mon étonnement face à ma capacité à inventer chaque jour, chaque semaine de nouvelles improvisations culinaires. Les mangeurs se rendent- il seulement compte de leur table quotidienne ? Mon garçon est ravi de manger «normalement » à la cantine évoquant des menus fantastiques avec des salades ou légumes bio, des frites et des rabs à n'en plus finir. Il lui arrive également de me demander de préparer quelque chose à ma manière quand le même plat à la cantine n'était pas à sa convenance. Cette complémentarité n'est pas pour me déplaire, j'en conviens. En son absence, je fais ce qu'il n'aime pas et le savoure sans avoir à supporter ses gesticulations quand il n'ose pas dire qu'il n'en veut pas. (Par exemple, aujourd'hui, foie de veau avec tagliatelles et  poêlée aux pleurotes, asperges vertes et pois gourmands... )


    En ces journées enneigées, je continue mes préparations d'hiver avec quelques divergences grâce aux légumes surgelés. C'est la symbiose du corps et de la nature conjuguée à la pratique du Qi Gong sur les reins, organe phare de l'hiver. Etre là pleinement, les pieds dans la vie, c'est une chance inespérée que j'ai trop longtemps ignorée. Attention, c'est parti sur les réjouissances des derniers jours où la soupe a enchanté nos soirées.


    -       Plat d'hiver ravissant avec des haricots coco à la tomate, des œufs durs, des crozets au sarrasin (spécialité de Savoie dont nous raffolons) avec salade de mâche et de betteraves. Je ne regrette pas du tout d'être passée aux huiles bio première pression à froid, elles sont si parfumées et douces en bouche ! L'huile de noisette ne saurait tarder d'ailleurs. Et mon chauffeur de taxi grand cuisiner des plus grands restaurants m'a parlé de l'huile de cresson ! Encore de la découverte à venir mes amis !

     


    -       Filet de colin seulement salé et poivré avec des poivrons rouges au four et salade feuille de chêne, riz complet. 


    -       Soupe à la turque, comme le fait ma voisine, avec des restes de légumes que mon amie Sabine en visite de Norvège a pu apprécier. Dans un peu d'huile, je fais revenir des oignons émincés et y ajoute une cuillère de concentré de tomate. Après quelques minutes, j'y jette tout ce que je trouve : lentilles corail, haricots verts, haricots cocos, riz complet, champignons et je rallonge avec de l'eau.  C'est une solution idéale pour finir les demi-portions restantes des repas précédents sans cette impression de manger toujours la même chose. C'est une véritable soupe à surprise !


    -       Cuisse de dinde au four avec des haricots verts, du riz de Camargue et des flageolets. Réellement économique, une cuisse nous a fait 3 repas au moins pour 3.20 euros. Stéph et ses sandwichs au saumon pour le travail en est resté estomaqué. 120g de ce saumon valait plus que la cuisse de dinde ! Ce sont des choix de vie, des habitudes ; même s'ils sont inconscients, ils engagent tout de même nos responsabilités.



    -       Un dimanche, Stéph a d'ailleurs fait un bel effort en s'occupant intégralement du repas. Filet mignon en croûte avec des frites au four pour le bonheur d'Etienne et des légumes variés (haricots verts, choux fleurs et champignons forestiers) qu'il a malheureusement noyés à l'eau. Je déteste ces préparations dénaturées par ce bouilli obsessionnel dans le but d'éviter les casseroles qui attachent. M'enfin, mis à part cet égarement, le repas était bon.


    -       Ma voisine nous a offert des sarma et du börek avec la fête du sacrifice d'Abraham/ Ibrahim que j'ai mangés quasiment seule. Tant pis pour eux, ça en fait plus pour moi na ! C'était très bon avec du riz basmati, des crevettes au curry et de la salade d'hiver que m'a ramenée mon amie Sabine. Elle connait mon goût pour les légumes et j'apprécie toujours ces petits sachets issus du jardin de ces parents.



    -       Grâce à elle, j'ai aussi préparé mes premières bettes. Après blanchiment, j'ai préparé une soupe très verte avec les feuilles et fait revenir les cotes dans la poêle avec du sel, du poivre et de l'huile. Je me suis régalée avec du riz (vous avez dû certainement remarquer que j'aime particulièrement le riz, héhé )



    -       Risotto à la tomate, sauté d'endives et poivrons rouges avec des oignons et de l'ail. Désespérants gaillards qui chipotent et/ ou refusent de manger ! Qu'est- ce que c'est bon pourtant ! Je ne comprends décidément  pas leur cloisonnement gustatif... Nul n'est prophète en son pays... et oui

    -       Poule au pot, nouvelle variation du pot au feu tant apprécié ! J'y ai mis les mêmes légumes et une racine de gingembre, simplement. Mitonnée et réchauffée, elle a réjoui mes papilles plusieurs jours sous l'étonnement des hommes qui ont reconnu le goût particulièrement savoureux du bouillon. La viande terminée, j'ai jeté dans le bouillon des lentilles corail et du riz en trop grande quantité et me suis retrouvée avec une bouillasse épaisse qui à ma grande surprise a fait le bonheur de mon garçon d'habitude très méfiant de mes tamagouilles ! J'en ai fait des galettes grillées à la poêle servies avec des salades.


    -       Soupe d'Idil. Vous connaissez mon amie Idil maintenant et c'est par elle que j'ai connu cette soupe au yaourt que nous aimons tous. Il y a plusieurs manières de la préparer et j'ai la mienne. Cuire des courgettes dans de l'eau, mixer. Ajouter du riz rond et laisser cuire. Saler. A part, mélanger un œuf avec un yaourt nature et une à deux cuillérées de farine. Quand le riz est cuit, prendre une louche du bouillon et le verser sur la préparation au yaourt, bien mélanger puis verser dans la casserole, laisser épaissir. En fin de cuisson, ajouter de l'huile d'olive à la surface et de la menthe hachée. Cette soupe est très revigorante et donnée souvent aux personnes alitées. Sans courgette, avec des lentilles brunes, ma voisine en a une tout autre version. Je peux vous garantir que c'est un délice.


    -       Raclette traditionnelle qui me frustra par l'absence des épinards en branche que je mange habituellement avec les pommes de terre.  Le lendemain, avec les restes de fromage, j'ai gratiné un écrasé de chou fleur qui me donna l'idée de raclette aux épinards ET au chou fleur qui ne laisse pas la grosse boule patate/fromage dans l'estomac. Préparés ainsi, les légumes disparaissent très vite sans bruit dans les bouches avides de gratins.

    -       Filets de sardines au four avec pommes de terre et épinards en branche. J'avais laissé une fonction du four pour maintenir le plat au chaud le temps que Stéph rentre du travail. Résultat, les filets si goûteux à midi pour mon repas ont fini complètement desséchés à 13h45 ! J'ai goûté dépitée à 17h de retour du travail et finalement, ils restaient bons. Les Slaves ont des poissons séchés ainsi qu'ils grignotent dans la journée. Je me demande où ils sont passés, je n'ai pas eu le temps de les finir, mince !


    -       Surprise du soir avec un mélange de pois chiche, d'épinards en branche, de pommes de terre et de feta écrasée. Normalement, j'avais prévu des feuilles de brick  épinards et feta, de l'houmous ; trop fatiguée, j'ai laissé tomber et ai mélangé dans l'assiette les bases non préparées.  Et ben, c'était fameux !



    -       Tajine végétarien avec tous les fonds de sachets de légumes surgelés qui traînent (flageolets, artichauts, courgettes)  et les restes de pois chiche +  carotte, oignons et ail.  Accompagné de semoule de blé dur au chanvre. Miam miam !





    -       Brandade de morue faite maison avec une écrasée de pomme de terre et de la salade de carotte. Elle était meilleure que la première cuite trop vite sur feu trop vif. J'étais contente. Je l'ai achetée surgelée déjà dessalée mais l'expérience avec la morue salée véritable ne saura tarder dans ma cuisine pour le plus grand désespoir des hermétiques aux expériences culinaires envahissantes. Hihi



    -       Enfin, soupe de potiron bien poivrée avec une potée au chou vert et à la viande hachée. Simple, rapide et tellement agréable en ces longues soirées d'hiver. 

    Voili voilà mes dernières expériences ; je dois avouer que les conversations avec le chauffeur de taxi emballent mes envies ! Je le questionne sur son parcours, ses expériences dans les grands restaurants étoilés et Michelin, relais château et même à Matignon s'il vous plait ! Il est passionné et je l'ai prévenu : « Attention ! Je risque de vous garder en otage jusqu'à ce que vous me prépariez un gueuleton ! »

    Pour les fêtes, je vais me lancer dans la préparation d'une lotte à l'orange qu'il m'a expliquée... Cela m'a l'air très prometteur, slurp !

    Et j'ai prévu des truffes au chocolat maison, un saucisson chocolat également et... et ... 


    Surprise !


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  • Cette semaine, en dehors de ce pot-au-feu diurétique dont voici un aperçu en ses plus belles heures, je me suis attelée, comme toujours à faire des repas écolonomiques. Cohabitant avec une personne qui n'a jamais connu la disette et les misères économico-sociales, il n'est pas toujours évident de se comprendre. Quand il fait ses achats aux envies, au mythe du temps gagné en préparation et saleté minimales, je réfléchis chaque repas à ne pas gaspiller, jeter ou consommer déraisonnablement. Nos arts de vivre entrent régulièrement en conflit, enjeux autour de la nourriture sur le pouvoir, le territoire et la place de chacun.


    Rapide compte-rendu des menus de la semaine :


    -       Que faire de restes de riz et d'une tranche de saumon fumé ? ...

    1.     Je mélange de l'eau et  du concentré de tomates, une pincée de sel, du piment de Cayenne, un bouillon et je chauffe. Quand c'est chaud, j'y jette une bonne dose de lentilles corail et le riz. En fin de cuisson, quelques brins de persil plat et voilà  une soupe complète idéale pour le soir.

                                                                                                                       

    2.    Je cuis des épinards en branches avec de l'ail et du sel. L'unique tranche de saumon est coupée en lamelle et mêlée à de fines lamelles d'oignons, de l'ail, du persil plat et une bonne dose de fromage blanc. Servi avec les épinards, ce mélange se marie très bien. Il ne manquerait qu'un peu d'aneth. ( paas de photooooo)


    -       Préparation de lentilles vertes avec des carottes, des  navets et  du poireau, quelques  lardons revenus dans la casserole au départ donnent un petit goût « animal ». (c'est le reste de ces lentilles qui a fini dans la dernière casserole de bouillon, slurp !) et une salade d'endive. Un vrai plat d'hiver, mine de rien. Ne manque que le chou que les gaillards n'apprécient pas, à mon grand désespoir.. en dehors de la choucroute. ( pas de photoooo)


    -       A propos de choucroute, variation en individuel entre la rigolote du fiston jamais en reste pour mettre bonne figure en ses assiettes et la mienne au filet de grenadier du cap. Le bon vin blanc sec se marie si bien avec toutes nos variations : et quel légume est-il plus économique que celui-là ?  D'ailleurs, j'ai rencontré un américain marié à une française née en Suisse qui tous les mois prépare lui-même sa choucroute ! Elle serait tellement meilleure... C'est du boulot et Stéph deviendrait fou avec ce bazar... un jour ça me prendra d'essayer... hihi      Pour finir le chou blanc mijoté tant d'heures, j'ai préparé des quenelles avec 2 farines (épeautre et sarrasin) et j'y ai mélangé la dernière  pomme de terre écrasée comme ma voisine turque fait ses spécialités en ravioles ou galettes.  Ils ont tout mangé sans broncher...     Vous voyez le bonhomme aux yeux de patate et le nez en saucisse?



    -       Accommodement des restes avec des salades de betteraves cuites, de champignons frais et de mâche, des pommes de terre vapeur, le tout servi avec un condiment à l'avocat. J'ai écrasé un demi fruit restant que personne ne mangeait avec de l'ail, une goutte d'huile, du sel. Il a relevé tout le repas. Miam miam. Quant aux betteraves, je les prépare toujours la veille. Râpées avec de l'ail et de l'oignon, elles macèrent dans le vinaigre de vin. C'est une découverte empirique car j'ai remarqué qu'elles étaient meilleures le lendemain. Ma mère, fana de gastronomie m'a appris bien plus tard que les grands chefs les préparaient de la sorte pour leur enlever leur gôut de terre.  H éhé, j'étais fière de moi. 

                                                                   Quelques graines de lin sur la salade, c'est bon !



    -       Escalopes de poulet à cuisson douce au four bien plus onctueuses qu'à la poêle, avec du riz, de la mâche, quelques cubes d'avocat et des haricots verts vapeur. Rien de très recherché mais ça en jette !              


    -       Potée de lapin avec des champignons frais, de la julienne de légumes et du vinaigre de cidre, ail, oignons, bouillon. Mijoté et remijoté, il se bonifie au fil des réchauffages à la casserole. Comme le pot au feu, c'est le genre de plat qui régale les papilles pendant plusieurs jours avec ses accommodements variables. (pas de photoooo)


    Voici enfin, celui qui m'inspira le titre de cet article : le pain perdu.

    Il n'y a pas de boulangerie dans le coin, la première est à 10 kilomètres et je ne peux donc pas y aller à ma guise. Je guette la camionnette deux fois par semaine dans l'espoir d'y trouver les bons pains originaux élaborés par un boulanger à l'imagination incroyable (mon préféré est le pain aux châtaignes et aux figues). J'avais pris un gros pain blanc pour les gaillards la semaine dernière et comme il devenait trop dur, ils l'avaient délaissé au profit de baguettes ramenées de temps en temps. Je ne pouvais me faire à l'idée de  perdre un si gros morceau et je décidai de préparer du pain perdu. J'en avais fait en 6e et je n'avais pas aimé le goût d'œuf trop prononcé; il suffisait de l'adapter à mes convenances. Je mélangeai un seul œuf avec du lait, du sucre vanillé, du sucre complet, j'y trempai les tranches de pain rassi et les fis griller à la poêle avec très peu de beurre. J'étais enchantée par l'odeur avenante quand j'entendis un « Mais qu'est-ce que tu fais encore ? ». Ben, du pain perdu.  Marmonnant dans sa barbe (qu'il n'a pas), il rajouta « Oh, mais c'est un dessert de pauvre ça ». Grrrrrrrr je m'obstinai et achevai la préparation en ajoutant des amandes effilées grillées et un nappage de Pralinoise fondante.....

                                                                     

    Croyez- moi, j'ai presque avalé les cinq tranches !! Et il n'a pas voulu y goûter. Tant pis pour lui. J't'en donnerai moi des plats de pauvres non mais ! Je suis moins prise au dépourvu que lui pour enchanter chaque jour envers et contre tout. (C'est ma méchanceté naturelle qui éclabousse là et je me contiens !)    

                                                                                         



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  • J'aime le pot au feu. (cf. ici)

     

    Surtout en hiver, quand il fait froid et que je sens ma chaleur interne s'étioler comme la lumière du jour.  Aussi, ce fut avec grand plaisir que je le préparai samedi matin dès 8h : remplir la cocotte d'eau, y plonger la viande et l'oignon piqué de clous de girofle, apprêter les légumes, laisser mijoter deux heures doucement puis y plonger les navets boule d'or, carottes, poireau, pommes de terre, céleri- rave, ail . Deux heures à feu doux et un repas des plus savoureux avec des salades et de la moutarde nous régala.

     

    Invités auprès de quelques tables ailleurs, nous le délaissâmes jusqu'au lundi, dans le réfrigérateur. Il fut plus que bienvenu après les agapes riches du weekend et il nous nourrit deux repas supplémentaires avec quelques accompagnements piochés de ci de là, au gré des inspirations de chacun.

    Toujours plus goûteux de ses cuissons répétées et douces, sa garniture perdait néanmoins de son opulence et dans un dernier tour des restes, je le rallongeai d'une part de lentilles au lard, d'une endive givrée au fond du frigo. Après quatre jours, il pouvait constituer notre souper du mardi ; je me retrouvai seule devant la casserole, une pensée pour Marina qui aime raconter comment en Russie soviétique, sa mère préparait une grosse casserole de bortch pour la semaine et comment chacun se servait au gré de ses envies. (dans les pays slaves, on mange quand on a fait, sans heure fixe, et oui) . Je servis à grosse louche le bouillon et les légumes à peine coupés, puis je mis la première cuillère dans ma bouche... L'alchimie était parfaite, la soupe inchangée dans ses bases  prenait des parfums et des couleurs différents, une saveur particulière. Un régal.  Deuxième assiette fumante, deuxième délice. Je décidai de ne me nourrir que de cette réussite improvisée et j'engloutis les dernières cuillères du fond de la casserole. Un œuf au plat et une belle salade de mâche parachevèrent le plaisir et je quittai la table satisfaite et repue.  Insouciante.

     

    Les heures passèrent tranquillement, sans plus et avant de me coucher, vers 22h30, je vidai une vessie bien pleine avec l'espoir d'une nuit complète.

     

    Impossible de dormir.

     Je sentais une agitation interne qui me tint éveillée jusqu'à plus de minuit et le sommeil vint finalement.

     

    1h15, envie pressante, je zigzague dans mon semi sommeil vers le rez-de-chaussée et les toilettes. Je ne me souviens de rien hormis de l'heure sur le réveil. Ah ! La nuit pouvait être tranquille avec ces deux vidanges si rapprochées. Je m'endormis sereine dans la douce chaleur du lit. .

     

    2h45. Réveil dans l'urgence pour filer aux toilettes, nouvelle vidange en état semi comateux. Je ne me souviens que de l'heure et de mon léger agacement.

     

    3h40. Nouveau sursaut. Je ne sais même pas comment j'ai fait pour descendre, vidanger et remonter, j'ai oublié. Marchais-je en dormant ?  Je ne me souviens que de mon geste irrité pour me recouvrir du drap dans mon besoin de sommeil tranquille.

     

    5h50. Un rêve agité me poussa hors du lit. Nouveau pipi dans des circonstances inconnues, il n'y a que la pression de la vessie prête à exploser,  la course en somnambule au bas de l'escalier ; «  Mais d'où vient tout ce liquide punaise ?! » L'idée ne me vint pas et j'entendis les cloches sonner dans le village, il était 6h. Dans ces circonstances, j'espérais dormir jusqu' à 9h tranquillement.

     

    8h10. Pas le temps de lambiner, ma vessie me réveillait brutalement, criant son trop plein. Non, là, je ne me recouchai pas, la matinée s'offrait à moi dans ses lueurs hivernales et j'ai toujours tant d'occupations. L'esprit plus éveillé, je commençais à réfléchir aux raisons de ces quatre levers de la nuit et ce réveil impérieux.  J'avais vidé ma vessie de plus d'un litre, serait- ce une de ces sempiternelles infections récurrentes survenant systématiquement au pire moment ? Pourtant, je n'ai aucun des symptômes... Perplexe, je pris mes granules  et mes médicaments, préparai la table du petit déjeuner et passant  devant l'égouttoir à vaisselle, je vis la casserole de la veille... L'étincelle se fit en cet instant et je réalisai que

    j'avais avalé plus d'un litre et demi  de bouillon !

    Il n'était plus nécessaire de chercher les raisons de cette nuit agitée.                

     

    Jusqu'à en perdre le sommeil, c'est plus fort que moi, j'aime le pot au feu.  

                                                                                          


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  • Nouveauté pour cette catégorie, je vous mets des photos (pas toujours bonnes, mon appareil est bas de gamme). Je l'ai vu faire dans d'autres blogs et je me suis dire « Pourquoi pas ? » Mon garçon trouve ça débile et moi, je m'amuse comme une petite folle. Les enfants d'aujourd'hui manquent de fantaisie...  bien que mon gaillard soit un sacré coco. Bref. Vous comprendrez alors pourquoi mes tentatives laissent si dubitatif, mes plats ne sont pas forcément visuels, ils se mangent les yeux fermés.

    J'ai fait des efforts dans la tradition et je constate que certains me coûtent plus que d'autres. Quand il s'agit de rester dans des habitudes rigides, je me fais violence pour ne pas partir dans des variations trop originales ; quand ce sont des expériences personnelles basées sur des traditions, là, je m'éclate.

    Ainsi, j'ai préparé :

    -       des endives au jambon

     Arg ! Le roux avec du beurre, de la farine blanche et du lait, ce n'est pas mon truc. J'ai pris sur moi en réduisant les innovations : lait de chèvre mêlé à de l'eau et du vin blanc sec. J'ai même réussi à mettre de l'emmental râpé dessus. Bien sûr, les épinards que j'ai rajoutés dans le plat n'ont pas plu au puriste de la maison, néanmoins, nous nous sommes régalés des mélanges.

    -       Un poulet aux herbes du jardin (thym, laurier et sauge) et un gratin de pommes de terre avec du battu d'œuf et lait de chèvre

    -       Avec les enfants, nous avons préparé un gâteau à la banane.  Nous avons mis de la farine blanche et de la fécule de maïs pour alléger, du sucre complet, du beurre, des pépites de chocolat et des amandes émondées.. C'était bien mieux que de se coller chacun dans son coin et son écran.


    -       J'ai fait un gâteau au yaourt au pralin et un autre à la noix de coco et au citron. Je ne peux pas jeter les yaourts non mangés, alors je recycle et ainsi, mon garçon est tout heureux.

    A 12 ans, le gaillard est tellement vorace et quand il comprend le prix demandé pour les parts de cake au collège, il revient scandalisé surtout que ce n'est pas bon. « Maman, tu peux me préparer ça ou ça parce que ce n'était pas bon à midi? » demande t-il en rentrant. Cependant, je précise qu'il est ravi de manger à la cantine parce que là-bas, il mange « normalement » a-t-il dit ... hihi !


    Nous avons eu aussi un méga repas chez ma mère, comme elle en prépare avec ma sœur le dimanche : soupe de légumes où elle met systématiquement un beau morceau de beurre, une belle pièce de bœuf farcie avec une sauce à la crème et aux champignons, accompagnée de frites et de salade verte assaisonnée à 'huile de noisette, des biscuits pur beurre... Elle fait notre bonheur et franchement, il est préférable de ne pas manger ainsi tous les jours : mes gaillards rentrent le ventre plein et assommés par tant de légèreté...


    Maintenant, j'évoque quelques expériences culinaires qui me ressemblent à base de produits simples, rapides ou mitonnées et économiques. Il y eut:

    -        les haricots rouges accompagnés de poivrons rouges sautés à la poêle et d'épis de maïs cuits à la vapeur ; mon fiston en raffole depuis que nous les avons découverts à Istanbul et ses multiples vendeurs de rue.

    -        ces haricots blancs cuits lentement et longtemps sur le petit feu avec du persil et de l'ail servi avec du riz , du chou fleur et de la salade d'endives

                                                  .

    -       La kasha russe (sorte de boulgour de sarrasin prêt en 5 minutes) avec des endives et du chou fleur. Je l'ai mangé seule, les gaillards étant encore trop dubitatifs devant ce produit inconnu et forcément bizarre.

                                                                                                                                           

    -       La soupe de légumes de saison avec des beignets de topinambours et de pommes, comme j'en mangeais chez ma grand- mère. Elle crierait au scandale si elle me voyait les préparer avec de la farine de riz ! C'est tellement croustillant.... Je ne suis pas douée pour les fritures, c'est vraiment contre ma nature et imaginer toute cette huile absorbée, brrrr. Comme mon arrière grand-mère et ses frites, et oui !

                                                                                   

    -       Ces œufs durs accompagnés de riz et duo de courgettes. Je n'aime pas le riz étuvé,, c'est dégueulasse, erreur d'achat., tant pis. Depuis que j'ai goûté la cuisine de ma voisine turque, je mets du piment de Cayenne  presque partout désormais et avec mes courgettes, c'est un mariage heureux qui me réconforte de ce riz pas bon.


    -       Ces crevettes au curry avec des épinards et du riz thaï (cuit à l'asiatique, avec peu d'eau  c'est autre chose !). Repas express et ultra rapide qui ravie les papilles.


    -       Et surtout, la merveille de la semaine : les cuisses de canards. Je les ai préparées en peu de temps et laissées mijoter des heures doucement avec du vinaigre de cidre, des carottes, du poireau.

      A mi cuisson, j'ai ajouté des fèves brunes. A partir de cette base, j'ai varié les repas pendant trois jours, jonglant entre viande et féculent/légumineuses.. c'était un délice, un régal de chaque bouchée. 

    Ces fèves reviennent de loin! J'avais acheté un filet de fèves sèches en voulant goûter. Premier essai raté, elles ont finies au compost, personne n'en voulait. Je les ai proposées à ma voisine qui les préparât et me les rendit, personne n'en voulait non plus. Je me suis donc résolue à les décortiquer ( une heure de boulot !) et à les associer aux cuisses de canard. L'association a été des plus réussies et quand il me viendra l'envie de m'y remettre, j'y reviendrai.


    Avec toutes mes préparations, il arrive que des minis portions restent insuffisantes pour une personne. Alors, il n'y a pas de répit à l'imagination, je les associe et offre aux mangeurs une mosaïque de mets à associer selon les goûts de chacun. Etant une butineuse du palais plus qu'une grosse mangeuse, je me régale et expérimente pensant déjà à d'autres innovations pendant que les mangeurs ne se plaignent pas de ce qui est proposé et prennent ce qu'ils veulent à leur guise.

                                                                                    


    Ah, quelle aventure !  


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  • Quelle excellente idée j'ai eu avec cette chronique futile et sans but de prendre du recul vis-à-vis de la nourriture !  A chaque fois, je réalise les enjeux interpersonnels qui se jouent autour de la table et la part de moi que je mets dans cette tâche quotidienne et rébarbative pour certains.

    Découverte, créativité, originalité (au sens de premier), expériences et vagabondages sur les chemins de traverses côtoient rapidité, tradition et minimum de travail ou grignotages habituels par désintérêt. Quand l'acte de manger parle du rapport au monde.


    Evidemment, c'est un discours de nantis puisque il y a tous les jours à manger dans l'assiette me diront certains. Je leur répondrai que j'ai connu la faim, les frigos vides, affreusement vides, les repas cantonnés aux seuls aliments achetables ou récupérables en période de vaches maigres, les repas de choses pas aimées ou limites avariées mais les seules à manger dans la maison ... et même la monotonie des pommes de terre et oignons chapardés dans les champs fraichement travaillés pour la récolte. J'ai connu également et paradoxalement des repas pantagruéliques chez des gens qui devenaient malades de trop bouffer, entre crise de goutte et estomacs vomissant le trop plein. Est-ce l'explication à ma curiosité sur l'alimentation que ce vécu des paradoxes ? Passer d'une extrême à l'autre en l'espace d'un simple changement de décor et d'entourage, être témoin de ces absurdes inégalités aurait-il pu m'amener à rester indifférente aux enjeux de la nourriture et de ce qu'elle exprime ?


    Toujours est- il que cette dernière semaine s'est révélée des plus hautes en couleurs et en saveurs. Regardez moi un peu cette liste :

    - Moules frites

    - Velouté maison aux champignons de Paris, risotto avec courgettes, chou -fleur et moules (dommage, c'était trop salé... )

    - Soupe de légumes maison, riz et petit pois, artichaut

    -  Poulet massale avec riz, haricots verts et petits pois

    Nous aimons tellement la cuisine indienne qui en plus me ramène  systématiquement vers ma chère sœur   Thérèse

    - Paella express.  Celle- là, je la fais en quatrième vitesse. Quand j'ai vu ce qu'il y avait dans  les sachets tout fait, je me suis lancée et c'est un régal à chaque fois  surtout avec le filet de citron : riz pilaf avec du curcuma, des petits pois, un mélange de fruits de mer, quelques courgettes, du poivron rouge, du chorizo et basta !

    - Spaghetti bolognaises avec du chou romanesco  et des  pâtes complètes

    Dans le reste de sauce, des pommes de terre  ajoutées au soir afin de finir la casserole.


    Il y eut également la sortie chez Marina, jeune femme russe dont je vous reparlerai certainement : bortch avec épices directes de Saint Petersburg, viande aux champignons, des galettes de pommes de terre, salades à la russes (légumes coupés petit en mélange variés), gâteau maison au sucre roux, pommes et raisins secs avec des chocolats russes et pour couronner le tout de la tisane directe du samovar.


    SeN a ramené spécialement à mon attention une préparation prête à cuire de la boucherie : tajine d'agneau aux pruneaux et amandes, sauce orange simplement à revenir à la poêle. Je l'ai accompagné de boulgour de grand épeautre complet et des carottes cuisson douce (un exploit puisque les carottes cuites de l'hôpital fades et doucereuses me les ont rendues rédhibitoires). Le mélange des trois a été un délice. Hummmmmm

    Toutefois, comme l'émincé de bœuf sauce pimentée, tomates et poivrons qu'il affectionne plus particulièrement, j'ai évidemment goûté et testé les saveurs afin d'en reconstituer un maison. L'essai avec l'émincé avait été une réussite, le fiston n'avait pas fait la différence. Héhé, trop forte. ; enfin, pas toujours, faut pas exagérer.

    C'est un travail de longue haleine pour passer au fait maison


    Mon garçon a parfois subitement envie de préparer le repas. Il nous a déjà cuit des steaks hachés, des frites au four et une salade de carottes râpées ou encore une soupe que nous qualifions du pauvre (un bouillon de bœuf et des vermicelles) . Ce soir-là, la mouche l'a piquée et il a tenu à préparer une soupe en sachet. Dans ces cas, je le laisse ; petit à petit, il apprendra.  Ce fut un minestrone, l'air de rien, nous discutons de ce qu'il y a dedans et j'explique ensuite que c'est facile à préparer soi même... à force, il y viendra. Je lui dis souvent le proverbe chinois :


    Quand quelqu'un a faim, donne-lui un poisson, il mangera un jour.

    Apprend- lui à pêcher, il mangera toute sa vie.


    Puis un jour, comme je lui raconte des anecdotes familiales, il montrera à ses enfants comment se mitonner de petits plats pleins d'amour. Car, oui, manger c'est aussi transmettre et aimer.


    (A ce propos, je vous parlerai à l'occasion de l'émission  le 7/9 du 18 octobre, sur France inter à propos du goût, vous pouvez par ailleurs l'écouter vous même en archive sur le site de la radio.)

     

     


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  • Ces dernières semaines, la cuisine m'active moins les neurones, je pourrais me contenter de  ne manger que du riz et des légumes, des soupes, des bouillons, tous les jours ; les compagnons mangeurs ne sont pas très encourageants. Ils en deviennent presque rasoirs à ne vouloir que des cochonnailles et des pâtes, des plats vite faits, vite mangés. Les assiettes s'individualisent et je tourne la tête de dépit dans un profond découragement quand je mal supporte les querelles habituelles à table.  Finalement, je fais sans y mettre de ma personne.

    Le premier signe de ce découragement est apparu subversivement ce midi où j'avais un ragout d'agneau sous la main. Pensant à Mariev, j'avais envie de tenter un tajine avec des figues et des saveurs orientales. Enthousiaste, j'en dévoilai l'intention à un compagnon mangeur... qui fit la grimace, il n'aime pas le sucré salé. Ma petite  bulle éclata sous le piquant et je me rabattis sur le curcuma dont la découverte me vient d'une adorable dame marocaine rencontrée par mon travail, en d'autre temps. Oignons, ail, carottes, agneau, curcuma se mêlent dans la cocotte et alors que j'aime le manger de la sorte, il garda un arrière goût d'amertume.

    Dans le registre découverte, j'ai bidouillé une grosse casserole à l'improviste un midi où la cuisine ne m'inspirait guère de la recherche et des expériences ; je mis ainsi de l'eau à bouillir et sans plus y réfléchir, j'y jetai une portion de graines de millet, une autre de quinoa. Un peu de sel et quand ce fut cuit, j'y ajoutai des miettes de menthe sèche ; mangé avec de la salade en mélange, tomate-verdure et carottes, je me suis régalée. Au soir, j'en fis des galettes grillées à la poêle. J'ai mangé mon petit plat pendant que les gaillards accumulaient les pizze surgelées, les pâtes... J'ai oublié.

    Il y eut ces crevettes  thaï réclamées par mon garçon ; nous en avons mangé deux jours de suite sans que cela posât un quelconque problème. Quand l'assiette est pleine et suffisante, que demander de plus si par ailleurs c'est bon ?

    Soufflés au fromage avec de restes de fromages à raclette. Mon garçon a mis la main à la pâte, ce n'est pas très compliqué et il les aime ; accompagnés d'épinards en branche, ils ont fait notre affaire.

    Expérience tarte extra naturelle hier : pâte maison levée avec farines de blé, de sarrasin et d'épeautre, du beurre, du lait de soja et du sucre complet. Des pommes un peu flétries, un nuage de cannelle. J'en suis assez satisfaite.

    Je pensais faire un de mes gâteaux au chocolat au véritable goût de chocolat et finalement, ce sont des mousses et autres préparations pâtissières qui couvrirent la table. Bonus de  50 kilomètres en voiture et des emballages. Ce n'est pas souvent, je ne peux malgré tout m'empêcher de penser que pour certains, un gâteau fait maison n'est pas assez « beau » pour être présenté à des invités pour une occasion spéciale, ça m'échappe.


    Coup de blues alimentaire.

    Comme je ne peux pas me déplacer à ma guise, que je ne peux pas systématiquement faire les courses, je fais avec ce qui entre. J'avais envie d'une paella express à ma façon, j'avais envie d'endives au gratin, de chou farci, de chou rouge aux marrons, ... Les idées me viennent en circulant entre les étalages... Et là, mes envies et curiosité restent enfermées.

    Bah, il reste le potiron du jardin à déguster en soupe, les sachets à terminer dans les placards  ...


    Oh !  Mais j'y pense, il y eut ce repas délicieux en solo  sardines à l'huile, salade verte et pommes de terre vapeur, ces grappes de raisin picorées tout au long de la journée,  le poisson à la choucroute, ce jambon sec bio, mes soupes de légumes maison, les bonnes courgettes et haricots beurre de SeN

     Ce soir nous mangeons une quiche en famille, la semaine prochaine, il y a des visites :

     - Chantra, une ancienne élève, devenue une amie adorable.

     Nous avons pensé faire de la cuisine de son pays (Thaïlande) et rien qu'à l'idée de partager ces instants, je sens revenir l'agitation de mes papilles...

    - il y a l'entrevue prévue le 1er novembre chez Marina

    C' est aussi une ancienne élève, russe . Nous allons fêter la venue d'une amie de Saint Petersburg ensemble, peut être avec Soo, une coréenne elle aussi  passée par mes cours (elle m'a offert les premiers sushis de ma vie !).


    Argf, finalement, mes expériences et recherches ne s'amenuisent pas, je suis simplement sous le coup de mon isolement géographique et de mon incapacité à me déplacer, sous le coup d'une grande solitude


    Les enjeux de la nourriture... Reflet de la relation à soi et à l'autre. Evidemment.

     

    Et qu'est- ce que mon travail me manque... plus de deux ans...


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  • Je ne comprends pas

    -       Ces produits  inutiles mis à disposition dans les circuits de consommations

    -       Ces clichés sur les acheteurs des supermarchés, les acheteurs des magasins discount, ou ceux des  magasins bio.

    -       Cette ignorance des enjeux qui se trament derrière la nourriture

    -       Cette capacité que l'humain moderne d'un pays riche a à se couper de la nature en se nourrissant de tout et n'importe quoi avec des comportements absurdes et sans issue.

    -       Cet enfermement dans la technologie pour se rassurer sur sa soi disant supériorité alors qu'il y est prisonnier manipulé par d'autres qui veulent se croire plus forts


    Je ne comprends pas et ma liste serait encore bien longue si j'avais l'envie d'y réfléchir plus que ça.

    Pas aujourd'hui.


    Néanmoins, je ne suis pas la seule à ne pas comprendre, ce qui me rassure quelque peu. Je vous mets donc en copie l'article écrit par mon amie Sabine. (Sabine's blog)

    J'ai déjà parlé d'elle à l'occasion de notre voyage  pour son mariage en août 2006. Elle vit à Oslo où la pomme y tient une place honorable malheureusement délaissée et ignorée.



    La pomme de la discorde

    Nous habitons sur les hauteurs, dans un quartier aisé d'Oslo. Beaux jardins ornés de nombreux arbres fruitiers et massifs floraux. Il y des pommiers tout autour de nous, je les sens quand je marche.

    En cette saison, les pommes tombent, tombent et personne ne les ramasse! Un journaliste du journal Aftenposten en a même fait un article récemment disant que l'on préfère les acheter plutôt que de les ramasser dans nos jardins.

    http://www.aftenposten.no/fakta/innsikt/article2648784.ece

    Dans les magasins, le kilo de pommes (même) norvégiennes se vend 27 couronnes l'unité!

    Je pense que cela résume assez bien la société (norvégienne) (osloiste?) d'aujourd'hui, riche, stressée et qui a perdu (l'on t'il jamais eu?) le savoir faire/l'appréciation des saisons et qui préfèrent sans se soucier empiler dans leur chariot des oranges d'Afrique du Sud, des asperges du Pérou, des mange-tout du Kenya et des pêches du Chili tout au long de l'année... ou des pommes de Hardanger alors qu'elles pourissent dans leurs jardins.

    19 septembre 2008

     

    Etonnant, non?


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  • Je ne comprends pas.

    C'est la saison des pommes et mes hommes les aiment ; parce qu'elles ont bon goût, parce qu'elles sont faciles à manger et à transporter. Ils les dévorent les unes à la suite des autres. J'ai réussi à les informer sur l'achat intelligent en pleine saison, de France et non du Chili ou d'Argentine hors saison, ouf. Mon garçon en a voulu au magasin bio parce qu'elles sentaient réellement la pomme, celle des vergers anciens et étaient originaires d'un producteur local.

    C'est tout.


    Quand Babeth m'a préparé un gros sachet de pommes qui lui avaient été données, j'ai été enchantée : « Ils seront contents ! ». Je les ai mises dans le panier à fruits en arrivant, il y en avait tellement que le buffet en était envahi. C'était un plaisir pour les yeux et le nez.. Le fiston évoqua vaguement une tarte aux pommes vite passées aux oubliettes. Elles ne bougent pas.

    Je ne comprends pas.

    Ma mère débarque dans la foulée avec d'autres pommes et nous prépare des pommes au four. Sur les 5 ou 6 qu'il y avait, elle en a mangé une, les gaillards aucune et moi le reste. Les autres ne bougent toujours pas.

    Je ne comprends pas.

    Trois jours après l'arrivée des dites pommes, voilà mon gaillard qui rentre des courses avec un sachet de cinq pommes rouges, toutes brillantes et calibrées du supermarché. Incrédule, je lui demande bêtement pourquoi il en a pris alors que nous en avions tellement sur le buffet «  Oooooh ! Je ne les aime pas, je n'aime que les rouges Royal Gala ! ». Je reste incrédule.

    Je ne comprends pas.

    Le lendemain, le fiston prend une pomme et la mange sans demander son reste, je n'ai pas à surveiller, qu'il mange. Deux heures après, il revient avec une autre. C'est une Royal gala et je lui explique que c'est le grand gaillard qui se les a achetées pour emmener au travail. Bah, il la remet en place en s'excusant qu'il ne savait pas et n'en prend pas d'autre.

    Je ne comprends pas.

    Les jours passent, les pommes ne bougent pas, sauf les Royal Gala qui diminuent de jours en jours.

    Je ne comprends pas.

    Finalement, ne supportant pas de les voir perdues, je prépare un crumble avec quelques unes un peu flétries.  Je me demande si je ne suis pas la seule à l'avoir mangé. Le grand : «  C'est un peu trop fort », le petit «  Je n'aime pas ». Comme j'insistais connaissant le loustic, il goûte et finit par dévorer la dernière part en salivant de plaisir. Ah, quand même ! Les autres fois, ils avaient pourtant aimé.

    Je ne comprends pas.

    Ce matin, les pommes n'ont toujours pas bougé, je décide de faire de la compote.  

    -       Mais qu'est- ce que tu fais encore ?!!!?

    -       Ben, de la compote... puisque vous ne mangez pas les pommes.

    -       Oh, mais moi, je n'aime que les Royal Gala ! et il part vite fait dans une autre pièce. 

    Il n'aime pas quand je fais mes préparations : je salis la cuisine, l'évier, de la vaisselle, des casseroles, j'éclabousse, j'entasse des trucs à égoutter je remplis le bac à compost qui l'insupporte,  j'occupe de l'espace en écoutant la radio qu'il trouve rasoir (France inter le matin) et en plus, au final, il y a d'étranges mixtures qui traînent dans la pièce, le pire étant quand la casserole déborde et que la plaque de cuisson est à nettoyer. Alors, faire une compote de pommes, quelle drôle d'idée ! Ça ne vaut pas  la préparation des gelées et confiture que je vous réserve à l'avenir pourtant.

    Je ne comprends pas.

    La compote maison ... Un peu de cannelle, un peu de beurre, du citron ou du sucre, chaude ou froide. Qu'est- ce que c'est bon !

     J'aime quand il y a des morceaux fondants sous le palais, quand j'y trempe un petit gâteau croquant, que je retrouve le goût des différentes pommes mélangées.

    J'aime la compote maison.

    Miam miam.

    Pourquoi n'aiment- ils que les pommes formatées du supermarché ? Pourquoi n'aiment-ils que les compotes en bocal ou en emballage individuel toutes faites dans de grosses usines?

    Je dois vraiment être très bête parce que je ne comprends toujours pas.  

    -       Dis bonhomme, tu as vu qu'il y avait de la compote là. ?

    -       Oh, j'ai bien senti une odeur de pomme mais je ne savais pas d'où ça venait. Je peux pas savoir moi si on ne me dit rien.

    Je lui en donne dans un ramequin. Il revient quelques minutes plus tard avec sa petite vaisselle:

    -       Alors, c'était bon ?

    -       EXCELLENT !

    Je pense «  Aaah ! Quand même ! »

    Dix minutes, le garçon s'agite dans le salon.et soupire :

    -Oh, je rêve d'une belle pomme bien rouge et ronde...

    Pff, je dois vraiment être très très bête pour ne pas comprendre...


    Sommes- nous donc tellement coupés de la réalité de la naturalité de la nourriture ?


    Pensées pour Ravage de René Barjavel.


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  • Le jardin entre en hibernation et n'offre plus ses bienfaits, il me faut ruser pour rester dans des consommations raisonnées.


    Menus et ses probabilités choisies afin de nourrir les mangeurs de la maison tout en conciliant les susceptibilités de chacun ce qui n'est pas rien, nous le savons.


    Saumon frais accompagné de riz, carottes râpées et épinards en branche. 

    Saumon label rouge s'il vous plait parce que les normes label rouge sont très proches de celles du bio. De temps en temps seulement pour savourer pleinement le poisson dont l'avenir reste bien incertain. .


    Avec les journées froides, reviennent les envies de raclette. Par un concours de circonstances, j'en ai mangé deux de suite en deux lieux avec des personnes différentes. Je ne suis pas adepte de ces agapes trop grasses, trop lourdes. De temps en temps seulement pour voir le bonheur du fiston qui raffole des pommes de terre et du fromage.  Force est de constater que ce plat des plus traditionnels ouvre des possibilités à celui qui regarde plus loin. Chez mon amie Babeth, elle l'a servie avec du saumon fumé et une salade de carottes quand à midi, je me suis régalée du fromage fondu sur des épinards en branche. Au moins, je ne me retrouve pas l'estomac lourd avec cette aberration d'avoir mangé plus que de raison, insolemment, vulgairement.


    Mes plaisirs des derniers jours ont été

    -       la tamagouille de la semaine ; c'est par ce nom que mon garçon désigne ces plats bizarres où tout est mêlé. Pressée par le temps, débordée que je suis, l'heure du repas avançait, rien n'était prêt.et les placards quasiment vides. Envie de soupe, sans courgette ni pomme de terre, bof.  J'ouvre une boite de pulpe de tomates où je jette l'habituel bouillon-pensée-à-ma-grand-mère. Pour compenser l'absence de viande, une bonne dose de lentilles corail. Dans la casserole à côté, la magique polenta prête en 5 minutes. Un régal qui a fait le bonheur de la tablée.

    -       Comme j'étais seule à table, je me décidai à faire un gueuleton avec ce que les mangeurs n'aiment pas. En express, je .fis sauter quelques noix de saint Jacques à la poêle avec de l'ail bêtement. Sur un lit de reste de riz et une salade verte, je me régalai.

    -       Une blanquette de veau, celle avec les os et le gras qui mijote des heures  dans son bouillon entre carottes, navet et blanc de poireaux, une lichette de vin blanc sec. Et la surprise : sans crème avec fécule de maïs et lait de soja. Quelques pincées de curry  et le bonheur de tous, même ma mère d'habitude si critique sur mes ingrédients peu conventionnels.

    -       Repas express composé de spaghetti au quinoa et au sarrasin remuées dans du thon de conserve écrasé avec une gousse d'ail, de la ciboulette, du persil plat, de l'huile d'olive et de colza, des cubes de tomates crues. J'aime les chaud et froid. Miam miam

    -       Soupe économique au possible : cuire trois pommes de terre avec le jus d'une conserve d'asperges, une gousse d'ail, le jus de la cuisson d'un poulet, de l'eau. Mixer le tout et c'est tout.


    Il est arrivé un événement très rare dans ma cuisine, très très rare : j'ai raté un plat !  C'est le lot des expérimentateurs de ma sorte, un tribut à payer pour toutes les réussites. Et vous allez rire quand vous saurez que ce fut pour une simple pâte à crêpes que je dois ce fiasco ! Je devais partir pour mon cours de Qi Gong à 18h30 et rentrer vers 20h le soir où passe le seul feuilleton que je regarde (les cyniques et hypocrites femmes au foyer désespérées). Avec l'idée de me décharger, je préparai la pâte comme 'habitude : œufs, huile, farines d'épeautre, de sarrasin, lait de soja et eau, bicarbonate magique. Avec la crêpes-partie, c'est facile à gérer. Finalement, il n'y a rien eu à faire, elles étaient ratées, collantes à souhait. Je me faisais une joie de les manger avec les derniers concombres du jardin préparés en tsatsiki, tant pis. C'était plutôt bouillie mi cuite et tsatsiki Mon garçon a parlé d'un goût bizarre les mangeant malgré tout. J'ai tenté d'en faire une grosse « omelette » sans guère plus de succès. J'ai jeté mon dernier morceau alors que le fiston lui a tout avalé sans broncher.   Etonnant.


    Et encore plus étonnant : j'ai appris à ma voisine turque, musulmane pratiquante à préparer la .. choucroute !  De l'eau additionnée d'un sucre en morceau, un verre de vinaigre blanc, du sel et une cuisson lente. Plus c'est réchauffé, meilleur c'est. Et la viande me direz- vous ?  Pff, moi, j'aime la choucroute avec du saumon frais ou des quenelles comme les faisait ma grand- mère (lait, œufs, sel, farine en pâte épaisse ; découper sur une planchette des fines quenelles dégoulinantes jetées au fur et à mesure dans de l'eau bouillante salée. Quand elles remontent, elles sont cuites, les mettre dans l'eau froide pour éviter le collage-agglutinage et faire revenir à la poêle).  Le chou blanc préparé en saumure est une invention chinoise, la choucroute à la cochonnaille  une adaptation austro- hongroise.

    En Alsace, la cuisine traditionnelle est basée sur les poissons. Mythe des 50 dernières années à la poubelle ! Et toc.


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