• Mais qu’est- ce que vient faire la marmite dans cette histoire ? Eh bien, elle est à la base d’un processus mental de changement (et me permet en outre, de continuer les derniers articles Miam miam  où je l’avais prévue).

    Depuis des semaines, je réfléchissais à sa construction et me cassais la tête sur son intégration dans ma cuisine- bazar. J’y pensais constamment, cherchais des informations sur la toile : dans une caisse en bois à suspendre ? Sur roulettes ? Dans quel coin alors ? Certes, la question technique me préoccupait, j’avais néanmoins la priorité de lui trouver une place. Un processus d’estimation des volumes et surfaces s’enclencha dans ma caboche. J’essayai avec une glacière et une couverture de survie, ce ne fut guère probant. La boite en plastique ne trouvant pas sa place, je la renvoyai à la cave d’où elle venait et continuai études et estimations. En l’état, la pièce- cuisine n’avait qu’une petite place libre pour un tel objet, seulement, en hiver, elle était occupée par un autre objet de même catégorie (épisode cocasse à venir dans les chroniques Miam miam), comment faire alors ?

    Parallèlement, je me souciai des matériaux et lançai des appels alentour en vue de récupérer des morceaux de planches, d’isolant et de réflecteur. Je n’avais nullement envie de me retrouver avec des grands morceaux de chacun alors que je n’avais besoin que d’une petite partie. En plus, je voulais des matières non traitées naturelles autant que faire se peut. Ainsi, l’un me donna des chutes d’isolant en fibres de bois, une collègue m’invita chez elle où son mari farfouilla dans les recoins et me dénicha une pile de planches, reliquat de cuisine et autres morceaux. La voiture pleine, je rentrai guillerette de cette belle journée en bonne compagnie, qui plus est.

    Aux premières esquisses, je réalisai que le poids de la marmite se révèlerait excessif si je la construisais selon mon idée première de double caisse en bois et isolant en fibres de bois. Mince ! Par ailleurs, les mesures de ce que j’avais récupéré ne correspondaient pas à mon projet et me manquai toujours le réflecteur. Ne trouvant pas de solution dans l’instant, je décidai de prendre le temps d’y réfléchir encore. Seulement, avec ma caboche en effervescence constante, j’avais déjà une multitude d’idées autres à la simple vue des planches récupérées, mes estimations de volumes et surfaces dans l’appartement avaient continué leur chemin et ce matin- là, donc, en m’éveillant, j’étais déterminée à agir après ces réflexions, tâtonnements et méditations. Un nouveau grand chambardement commença.

     

    Et cette marmite, qu’est- ce que c’est ? Vous l’aurez compris, ce n’est pas la grosse casserole communément dénommée en ces termes, il s’agit d’une

    marmite norvégienne.

    Je me contenterai d’explications rapides, vous trouverez sur la toile des liens à plus de technicité, par exemple ici.  En cohérence et par intégrité, je ne peux soutenir Sortir du nucléaire et m’opposer au royaume du pétrole en continuant à user et abuser du gaz et de l’électricité, aussi, je cherche des solutions alternatives qui en plus, me permettent des expériences joyeusement intéressantes pour mon esprit en éveil constant.

    Au départ, j’avais songé à un four solaire et puis, je me suis dégonflée temporairement, par paresse quant à sa construction, surtout que l’ensoleillement n’est pas énorme dans ces contrées, je me suis donc reportée sur la marmite.

    Il s’agit d’une caisse à double paroi isolée où est déposée une casserole préalablement mise à ébullition quelques minutes. La paroi intérieure recouverte d’un réflecteur  renvoie la chaleur émise par la casserole et son contenu permettant ainsi une cuisson douce et continue, l’aliment se cuit sur sa propre chaleur, en somme. Super économique d’emblée et surtout, préservation des nutriments, aucun risque de brûler son plat, une idée parfaite pour moi !

    J’ai, au- dessus, raconté mes tâtonnements avec une vieille glacière (idée trouvée sur un forum) qui a le mérite d’être hermétiquement fermée. Cependant, elle prenait beaucoup de place, avait des mesures la rendant encombrante, j’ai laissé tomber déjà que le plastique ne m’enchante guère. Le bois se révèle lourd en double paroi ; si le déplacement est résolu par des roulettes, reste la question de la place occupée en volume tant à l’usage, certes mais surtout en non- utilisation. L’idée du carton me passa par la tête en écho à d’autres expériences, je n’ai pas cherché plus loin, paresseuse, contrariée toujours par cette question de la place. Finalement, je me suis inspirée des femmes péruviennes (allusion trouvée sur un site, quelque part je ne sais où) qui entourent leur casserole d'une couverture dans un carton. Ni une, ni deux, je plongeai dans mes recoins à tissus avec le souvenir d’un poncho en laine de lama donné par mon amie des Vosges parce que feutré et abimé lors d’un nettoyage à sec. Triomphante, je le ramenai dans ma cuisine accompagnée d’une couverture de survie traînée depuis des années sans usage et j’ai testé :

    DSC00599.JPG

    DSC00598.JPG

     

    Je suis ravie ! J'y fais mes yaourts, j’y cuis pommes de terre, haricots secs, légumes à soupe et me réjouis d’une expérience aujoud'hui avec des épaules de lapin aux légumes. Fiston est épaté par la chaleur conservée pendant des heures ; lui si dubitatif au départ en a constaté l’efficacité, héhé. De plus, quand je n’en ai pas d’utilité, je plie le tout et le range dans un coin, très discrètement. Que demander de plus ? Je décidai de procéder ainsi jusqu’à la résolution d’une fabrication plus solide. Depuis, des changements se sont produits, la pièce- cuisine se transforme, j’aviserai quand elle sera terminée. L’idée d’une double caisse en bois me taraude toujours, je lui cherche sa place non plus en hauteur puisque tout est occupé désormais mais bien au sol avec des roulettes. Un autre projet est à conclure, un truc dont je parlerai également parce que significatif, d’ici là, je jouis pleinement de ma marmite norvégienne improvisée, nomade et discrète.

     

    La vie est belle, y’a pas à dire !


    1 commentaire
  • Par hasard, j’ai reçu, il y a quelques années un petit livre de recettes et trucs en cadeau via un organisme quelconque. J’y ai farfouillé allègrement en quête de solutions écolonomiques au quotidien et comme d’habitude, j’ai bidouillé ces conseils avec d’autres lectures à ma sauce. Une des recettes en particulier m’avait intriguée et je traînais cette idée longtemps avant de me décider parce que j’accrochais au problème de la cuisson : faire son propre pain au levain maison.

    Ainsi, j’ai espéré trouver des alternatives plus ou moins mobiles à un four à pain, vainement. Et puis, j’ai rencontré Olivier, chauffeur de taxi originellement cuisinier d’étoilés et autres grands restaurants. Lors d’une conversation culinaire, nous abordâmes la question du pain, il me racontait comment il le préparait lui-même et je m’étonnai d’une cuisson au four classique :

    -       Et comment faire pour avoir de la croûte ? Parce que c’est ce que je préfère dans le pain, la bonne croûte croustillante et bien cuite ! Avec une cuisinière ou une machine à pain, c’est impossible !!! 

    -       Quand vous enfournez votre pain, vous jetez un bol d’eau à l’intérieur du four avant de fermer la porte et vous aurez de la croûte.

    Zou, c’était bon pour moi, je décidai donc de me lancer dans l’aventure, curieuse.

     

     Avant toute question de pain ou autre pâte levée, il s’agissait de faire un levain naturel.

    Pourquoi s’embêter quand il existe des levures de toute sorte ? L’envie d’essayer et surtout de retrouver ce goût particulier du levain naturel.

    La recette est simple : mélanger 4 cuillères à soupe de farine bio avec 1 cuillère à soupe d’huile d’olive, ½ cuillère à café de miel, 3 cuillérées d’eau et une pincée de sel. Laisser reposer ce mélange 3 jours à température ambiante à l’abri de l’air.

    Hum, j’adaptai à mes conditions : pas de miel, du sucre complet + une pincée de bicarbonate.

    J’ai farfouillé sur la toile les articles sur le sujet et j’ai tâtonné.

    Pour le protéger de l’air, je l’ai mis dans le plat à tajine en terre.

    Premier mélange :

    1er-bidouillage-levain.JPG

    Au fur et à mesure des jours, j’ai ajouté de la farine, de l’eau histoire de l’entretenir et j’ai bidouillé du bout des doigts aléatoirement. J’avais lu quelque part que le levain est effectif quand il commence à faire des bulles à la surface, j’avais une croûte sans bulle.  bouche-tordue.gif Au bout de trois ou quatre jours, j’ai pensé que c’était foutu alors j’ai préparé de la pâte à pita et - Ô SURPRISE !- dans le four, mes pâtons se sont mis à gonfler ! Le levain était donc réussi et en plus, il avait bon goût ! Je pense que je n’avais pas mis assez de sucre finalement entravant de ce fait la fermentation. Fiston fut épaté :

    «  Oh maman, tu as même fait les pitas toi- même ! ».

    pita-maison-pour-houmous.JPG

    Quelques mois plus tard, nous n’avions plus de pain et pas d’argent pour en chercher donc, j’ai remué mes placards afin d’en extraire un lot de farines diverses et variées. Nouveau levain et préparation d’un premier pain :

    Pâtes et levées.

     

    Comme il leva bien ! (Je lui laissai tout son temps entre chaque étape de pétrissage, il est inutile de forcer)

    Façonnage en pâton à la main avec des réminiscences de l’atelier aux Amanins

    paton-1.JPG

    Puis en zig- zag parce qu’il était trop long pour mon four avec éparpillage de graines dont nous sommes amateurs ici :

    mise-en-forme-et-graines.JPG

    J’ai bien jeté de l’eau sur le plateau du bas avant de fermer la porte sans toutefois obtenir une jolie croûte comme je les aime. C’est simplement que nos cuisinières ne peuvent atteindre les températures d’un four à pain, dommage. Toujours fut- il que l’intérieur était réussi et le pain fut dévoré goulûment par un fiston enchanté.

    interieur-de-mon-premier-pain.JPG

    J’en ai refait un plus tard, en miche. S’il fut pareillement apprécié, il resta compact  et durcit rapidement.

    cuisson-de-pain-maison.JPG( Remarquez le bol en dessous avec la dite eau)

     

    Conclusion :

     

    Pour tout ce qui est pita, pâte levée en galette, tarte ou autres, c’est vraiment très chouette avec ce petit goût aigre caractéristique du levain naturel.

    Si mes pains sont bons, c’est parce que je choisis des farines à notre goût mais franchement, la bonne croûte manque d’où la persistance de l’idée qu’un bon four à pain est nécessaire, à minima. De plus, s’ils dépannent, amusent, ils ne valent pas le bon pain d’un artisan professionnel exigeant et connaisseur au métier et savoir- faire ancestraux. Ne s’invente pas boulanger qui veut... Chapeau bas les artisans, je vous salue.


    4 commentaires
  • L’année dernière, des changements comportementaux vis- à- vis  des rituels alimentaires s’étaient opérés alors que nous étions inscrits aux Restos du cœur. Confirmés depuis, ils  n’avaient donc rien à voir avec les restrictions et les limitations financières. Mes rencontres multiculturelles quotidiennes ne sont pas anodines, je pense, à notre éloignement des dogmes et principes soit- disant traditionnels (nous avons le traditionnel que nous voulons) et bien des lectures nourrissent mes réflexions et méditations sur le manger.

    « Dis- moi ce que tu manges, je te dirai ce que tu es. »

    Brillat- Savarin dans Physiologie du goût, 1825.

     

    Dans l’ensemble, les préoccupations sur la qualité des ingrédients n’ont pas changé et de ce fait, les variations de plats conservent les mêmes fondamentaux que ce que j’ai déjà exposé ici. Nous avons nos impondérables : opulence de légumes, DSC00470   

    mélange de farines avec détachement du blé, cuisines aux saveurs lointaines, moules frites,

    DSC00440 soupe turque au yaourt,

    soupe-au-yaourt.JPGpizzas maison et galettes diverses,

    DSC00552  

     

    bricks au fromage et cie

     

    tamagouilles en mélange soupe ou sauce, légumineuses,

    Chou et lentilles DSC00251

    DSC00318 DSC00372céréales et diversification des produits animaux limités (j’ai d’abord écrit milités en cafouillage des doigts sur le clavier !! mdr.gif )… En l’occurrence, nous en sommes en moyenne à un morceau de viande par semaine ; il y a des semaines à plus, d’autres sans.

    Par contre, une des différences fondamentale est que je vis ces expériences culinaires  en liberté, en autonomie relationnelle et affective. Je ne me soucie plus de vouloir faire plaisir à tous systématiquement, je fais, je propose et si quelqu’un n’aime pas, cela le regarde ; en outre, j’ai souvent un service à la française, c’est- à- dire une multiplicité de produits et plats sur la table où chacun pioche selon ses envies et goûts.

    Service à la française Houmous et crèpes

    Les crudités en sont révélatrices : préparation séparée sans sauce, mise sur la table de nos 5 bouteilles d’huile et 4 vinaigres tous différents ainsi que des condiments variables.

    PICT2961


    Spécialement vilaine mère indigne, je ne tiens pas compte des goûts (changeants) du fiston au quotidien - tout comme je ne range plus sa chambre qu’il aime en bazar depuis des mois ou ne repasse plus son linge qui finit systématiquement en boule par terre ou dans son armoire.  En période scolaire, il est ravi de manger à la cantine « parce qu’on y mange normalement » ; en période fériée, il n’en fait qu’à sa tête. Dans l’opposition fréquente, il raille ma folie des légumes, mes mélanges et refuse les produits de l’Amap. Rien que mes pommes de terre ne sont pas bonnes qu’elles soient cuites en robe de chambre, en purée ou en frites.  Refusant d’entrer dans ce genre de débats stériles, j’ai décidé de vivre à la slave : je prépare à ma guise et selon les circonstances des plats laissés en libre-service pour qui en veut, à l’heure qui lui convient.  Si fiston n’est pas satisfait, il a compris et se prépare lui- même ce qu’il préfère : pâtes, œufs, pain, fromage, flageolets, bouillon aux vermicelles, fourchette directement dans la boite de conserve… au choixJe relève également qu’il ne râle jamais sur l’absence de tel ou tel produit chez nous, il s’adapte en fouinant dans les placards, frigo et congélateur. De toute façon, il me l’a dit il y a peu : manger pour lui, c’est se remplir le ventre. Je le laisse expérimenter car je sais que quand le plat lui convient, il sait l’apprécier et partager avec ses compagnons de table. Ses récits de la cantine sont à ce propos révélateurs : « Je suis le seul à finir mon assiette et quand je n’aime pas quelque chose, je cherche quelqu’un avec qui faire des échanges. Et parfois, je prends des trucs que je n’aime pas parce que je sais que mon copain l’adore ». Le gaspillage et l’attitude méprisante de certains à l’égard de la nourriture le choquent souvent. Son bourrage de ventre à la maison n’est qu’une passade d’adolescent en construction par l’opposition à sa mèèère, cela lui passera ; les bases, elles,  restent.

     

    J’agis également dans l’absolu allant jusqu’à manger des trucs dont je ne me serais pas cru capable il y a quelques années. Pour exemple, une tête de lapin. Préparée par le boucher qui me la recommanda vivement, je l’ai décortiquée de ses chairs et suis allée jusqu’à la cervelle ; ma mère mange la langue, je n’y ai pas pensé… aurai- je pu d’ailleurs ? Ce fut savoureux en bouche et complexe, déroutant en tête.

    Les assiettes restent des palettes de couleurs et nous nous amusons souvent de mes travers ou surprises volontaires ou non :

    blague pour retardataire: blague

    de ce cake débordant:

    DSC00509

    quelque patte de poulet:

    DSC00505

    et escargots en fuite:

    DSC00506 DSC00508

     

    Manger biologique a la réputation d’être coûteux et j’ai souvent été confrontée à des personnes soit- disant tellement intelligentes criant ce genre de détractation ; pour eux, c’est continuer à manger (et vivre) comme ils en ont l’habitude en passant simplement à des produits bio ou écologiques. Avec mon budget riquiqui, nous mangeons bio et local au maximum. Je ne vais que très rarement au supermarché, nous mangeons simplement autrement. Je crois au fait qu’un produit de bonne qualité en moindre quantité nourrit mieux qu’un autre plus volumineux et de moindre qualité.

    D’autre part, certains réactionnaires profitent de l’aubaine écolo pour renvoyer les femmes à la maison entre gosses et fourneaux, je n’en suis pas. Si je prépare la quasi-totalité de nos mangeailles à partir de produits de base, je refuse de m’enfermer à la cuisine. Majoritairement, je vais au plus rapide, au moins fatiguant d’où ces tamagouilles mijotant doucement sans surveillance.

    DSC00534

    Mes pâtes, galettes, pizzas et autres préparations sont liquidées en quelques minutes et souvent, j’ai plus vite à manger qu’avec des préparations toutes faites à réchauffer… sans les mystères chimiques qui s’y trouvent.

    usage immodérés des feuilles de bricks fort à propos en l'occurrence, en gratins, tartes et feuilletés:

    böreck dessert-en-feuille-de-brick.JPG

    Les plats nécessitant des temps longs sont exécutés par étapes et comme je suis incapable de respecter les recettes traditionnelles, ma cuisine se transforme en atelier d’alchimiste, l’expérience en devenant fort intéressante, souvent joyeuse puisque je ne sais jamais où elle va me conduire,  quel en sera le résultat.

    Nous mangeons énormément de fruits et légumes crus ou à peine sautés au wok, je ne fais pratiquement pas de sauce en dehors des jus de cuisson. Il m’est également important d’utiliser un minimum de vaisselle aussi, il arrive que nous mangions directement dans la poêle ou le plat, certaines préparations s’y prêtant particulièrement.

    Omelette turque à manger avec du pain directement dans la pôele:

     

    omelette turque

    Tajine et couscous:

    couscous.JPG  Mix-couscous.JPG

    Inévitablement, ces pratiques se répercutent sur la matérialité de la cuisine, je vous parlerai plus tard de quelques choix dans ce domaine. Pour l’instant, je constate mon détachement des gadgets électro- ménagers, notamment du micro- ondes dont je négocie la disparition après son lâchage (il n’a pas loin de 10 ans), mon ras- le- bol de l’accumulation de vaisselle. Si ma mère ne me refilait pas les trucs dont elle ne sait plus quoi faire, j’en aurais vraiment très peu.  Bien sûr, les beaux services  flattent mon regard, autant que les appareils à trucs ou à machin ; je me demande constamment si j’en ai véritablement besoin, si l’alternative utilisée jusque-là n’est pas plus intéressante en termes d’efficacité et de gain de place. Passé le désir, je les oublie rapidement, preuve de leur in importance et c’en est fini. C’est fiston qui reste le plus attaché à des trucs conventionnels alors que sa vieille mère dinosaure sort des sentiers battus.

    Surtout, je ne suis pas intégriste. J’apprécie les plats traditionnels avec crème et farine blanche, les tourtes et saucisses des producteurs locaux, les pizzas du restaurant, une belle baguette fraîche tartinée de beurre frais, le chocolat chaud mousseux des cafés, les chips, quelques biscuits achetés, les repas préparés par mes hôtes au beurre, au fromage, les gâteaux ou tartes pleines de sucre blanc, un verre de soda de temps en temps… parce que ce qui importe c’est le partage de ces denrées dans un contexte amical, détendu, savoureux. Si mon foie, mes intestins, ma langue me rappellent à l’ordre plus ou moins bruyamment régulièrement, ces excès  sont facilement rattrapés par mon mode de vie quotidien et je garde de beaux souvenirs de ces instants.

    En conclusion, je songe à mon dernier rendez- vous avec un pharmacien- naturopathe-iridologue. Dans mes yeux, il a vu l’équilibre, un mode de vie sain en particulier sur le plan alimentaire. Seuls le système nerveux et le stress si proches logiquement sont marqués. Les peurs et inquiétudes matérielles ou avec le fiston auraient plus d’impact que je ne me l’imagine ? Peut- être bien. La sécurité est après tout un besoin fondamental. Néanmoins, la méditation quotidienne, le détachement des principes, la mesure et la conscience dans les actes ainsi que le choix constant d’être en harmonie de l’intérieur à l’extérieur, de l’extérieur à l’intérieur sont des remèdes puissants aux errements de l’esprit. Je ne suis donc pas près de revenir à une vie réglée et réglementée par des lois implicites subies et non choisies, je ne suis pas près de retourner en prison.

    De toute manière, la vie nous donne ce que nous émettons. Voyez donc cette patate rigolote à gros bisou :

    pomme de terre à bisou  pomme de terre à bisou (2)

    et cette poétique tasse de chocolat chaud de soirée d’hiver dont je me suis empressée d’en photographier le joli cœur :

    DSC00446


    3 commentaires
  • « A part des photos de bouffe, t’as pas autre chose sur ton portable ?? » s’exclama ma sœur quand je me dépatouillais péniblement afin de lui montrer des images du chat. Effectivement, j’en ai des centaines sur le mobile… et sur mon pc. «  C’est pour mes chroniques Miam miam du blog » me défendis- je mollement. Force est de constater que je ne suis plus dans la même démarche depuis des lustres. Certes, j’avais remarqué des récurrences dans le flot de mes expériences culinaires et décidé d’éviter les doublons, je crois cependant que ce changement d’approche est principalement révélateur de mon positionnement différent vis- à- vis de la nourriture.

     Du temps de ma cohabitation avec SeN, j’avais besoin de prouver que ce que je cuisinais avait du sens, était une expérience de vie, un don de soi, de partage, de réflexion et d’intuition vivifiante. Via internet, je cherchais l’assentiment d’autres afin de supporter l’indifférence, les critiques acerbes d’un homme qui ne jurait que par ses gadgets alimentaires et la cuisine de sa mère. Ce temps est révolu et en déménageant, je quittai non seulement un homme mais aussi une vie cloisonnée et étouffante, des cadres étroits et limitatifs, une mortification sans issue. Depuis, je m’en donne à cœur joie et ma cuisine déborde de mes expériences tant sur le plan alimentaire que sur le plan matériel. En boutade, la maison aux multiples possibilités a laissé la place à une vie restreinte matériellement, financièrement... et, je m’éclate comme une fofolle que je suis parce que les critères prétendument objectifs se révèlent complètement inappropriés.  

    Meublée de bric- et- de broc, débordante de partout, s’y étalent en mouvement perpétuel mes expériences et méditations sur la vie, le corps, la relation à soi et à l’autre. L’air de rien, bien de de nos choix sont évocateurs de ce qui se joue en soi (je ne dis rien d’autre dans mes dévidoirs). Fiston ayant lâché l’ordinateur aujourd’hui pour aller trifouiller celui d’un copain, j’en profite pour mettre de l’ordre dans mes photos et préparer les prochains articles de mes chroniques Miam Miam. Attention, ça va exploser de tous les côtés, en feux d’artifice ! 

    (Croisons les doigts pour que le temps soit avec moi et que fiston me laisse tranquille).

    A bientôt !

    charette--de-l-gumes.gif


    1 commentaire
  • Dernièrement, j’ai longuement fait part d’une grande lassitude qui m’étreignait conjuguée à quelques douleurs très aléatoires. Petite tension, vertiges, grande interrogation sur le sens à donner à ces manifestations fugaces et dérangeantes. Face à la fatigue, j’’envisageai du repos, du coup, j’ai tâché de moins bouger, de mesurer mes actes et de rester dans le calme le plus possible. Sans grand résultat.

    Hier, fiston et moi avions des pâtisseries offertes par ma mère : un énorme éclair à la crème chantilly et aux framboises pour lui, une tête de religieuse et une tartelette chocolat- framboise pour moi. Miam miam. Nous avons tout englouti goulument en plus des repas coutumiers. C’était très sucré, très riche en calories, en farine et sucre raffinés, rien à voir avec mes préparations naturelles et écolonomiques. Un régal. Etrangement, j’ai été TRES active toute l’après- midi !!! Nombreuses couches de vernis sur un meuble, nettoyage et rangement, couture, partie animée sur la Wii, marche d’une heure, tranquille. J’en suis arrivée à me demander si finalement, ma faiblesse n’était pas liée à un régime alimentaire trop léger. Il est vrai que j’ai perdu un kilo dernièrement et avec mon mètre soixante-huit, 54 kilos c’est pô grand-chose. Allez, hop, aujourd’hui, j’ai augmenté la ration de pâtes- crozets et compte bien observer les jours prochains si l’augmentation quotidienne des rations n’améliore pas mon état de fatigue.

    Chouette alors si ce n’est que ça ! 080402cool_prv.gif


    1 commentaire
  • En ces heures printanières, alors que fleurissent les plantes alentour, je me souviens de ce printemps particulier. Les mois précédents avaient été éprouvants, la maladie m’avait clouée huit mois entre fauteuil roulant et lit, je ne pensais pas, au creux de l’hiver, revoir un printemps… Et les traitements ont opérés.

     La maison n’était pas adaptée, l’accès à l’extérieur impossible avec un grand escalier, pareillement pour ceux du jardin et de la rue agrémentés de marches supplémentaires, d’allées et trottoirs trop étroits pour un fauteuil ET en prime, des pentes accentuées de chaque côté de la maison. SeN avait refusé de déménager et d’entreprendre des travaux d’aménagements. A la visite de l’ergothérapeute, il argua d’une rampe d’accès qu’il fabriquerait lui- même expliquant les plates-formes, moteurs et poulies auxquels il songeait. Rien ne se fit et tant que je ne pus mobiliser mes jambes, je fus tributaire du bon vouloir de ceux capables de monter et descendre le fauteuil dans ces foutus escaliers. 

    Ainsi, les ambulanciers en ont bavé. Contraints de venir à deux lors des périodes particulièrement sombres, ils privilégièrent rapidement l’ambulance, le vsl n’étant plus adapté. Ce fut d’autant plus nécessaire qu’aux pires heures, ils en virent au brancard. J’ai tout subi sans broncher m’inquiétant plus d’eux en voyant leur précaution, leurs difficultés dans les virages et coins forcément étroits. Sous la pluie, la neige, dans le froid et le vent, ils me portaient, me transportaient, me transféraient, du lit au fauteuil, du fauteuil au brancard craignant de glisser sur le marbre mouillé ou gelé, de lâcher, de me voir tomber, bloquant les roues, tenant fermement les poignées, rattrapant fauteuil et brancard s’échappant sur la route étroite, pentue et fréquentée de camions et voitures incessamment. De temps en temps, SeN et son père  me portèrent, pour les fêtes par exemple. De ce fait, autant le dire, la maison devint rapidement une prison concrètement.

     Ma vue étant très basse, les fenêtres n’étaient que des flux de lumière souvent pénibles puisque je ne supportais plus les lumières vives, claires et directes. Je n’avais donc pas la possibilité de regarder le monde à travers les vitres. Avec cela, le village est isolé, enclavé, je n’avais quasiment pas de visite.

    Grâce aux traitements et à l’âpre rééducation, je pus marcher avec un déambulateur début avril, laborieusement. Nous plaisantâmes avec quelques amis en visite de l’éventuelle coïncidence d’une reprise de la marche pour les fêtes de Pâques et ce fut effectivement le cas avec des béquilles. Bien que vacillante, tremblante, mal assurée, je m’entrainais constamment.

     Ce jour- là, le soleil brillait et mon garçon était dehors, il m’appelait afin que je regardasse ses activités. J’étais gênée par la lumière vive, je lui répétais que je ne voyais que très peu et que seuls les bruits pouvaient m’aider à sentir ce qu’il se passait. Pourtant, mes yeux furent attirés par une tâche de couleur et j’interrogeai mon fiston qui confirma mon intuition : des fleurs étaient sorties de terre là où j’avais planté quelques années auparavant des bulbes. Je roulai vers la porte d’entrée et armée de mes béquilles, envers et contre tout conseil de prudence, j’entrepris de descendre les escaliers. Péniblement, j’arrivai à la pelouse et titubai jusqu’à mes plantations. Epuisée, je me coulai sur le sol et me roulai de joie au contact des herbes, des tiges et fleurs. J’embrassai la terre et ses fruits, plongeai mon nez dans le persil, le serpolet, le thym, tout, TOUT ce qui se présentait à moi. Je me baignais de soleil, je soupirai d’aise, mon fiston riait entre joie et surprise. Le parasol fut installé ainsi qu’une couverture et je restai allongée à rouler d’un coin à l’autre pendant plusieurs minutes. Je passai outre les réflexions d’un certain qui ne comprenait pas, qui jugeait mon attitude incongrue et salissante seulement à ses inquiétudes et son absence de contrôle sur mon attitude. D’ailleurs, je ne me souviens plus de ce qui a été dit ou fait, ni des caprices de ma vessie, ni de l’habituelle circulation routière bruyante et malodorante, je garde uniquement le souvenir d’un instant divin au plaisir infini dans une totale fusion avec la nature environnante.

    Je rentrai laborieusement, péniblement, titubant maladroitement sur la pelouse irrégulière et dans les escaliers pendant que d’autres rangeaient le matériel qui avait été installés peut- être bien parce que ma vessie devint pressante, à moins que l’air et le sol ne se fussent rafraichis. Joyeusement, mon nez était plein de ces odeurs d’herbes et de fleurs, mes oreilles du bourdonnement des bestioles, ma peau des sensations douces, rugueuses molles ou friables des végétaux, pétales, terres, cailloux. J’avais rempli mon corps et mon âme de ce qui m’avait tant manqué tous ces mois d’enfermement et de médicalisation. J’avais gagné une nouvelle bataille particulièrement importante à mes yeux car ce jardin avait été lui aussi le théâtre d’une guerre de tranchée relationnelle. Mon obstination à vouloir l’aménager, le rendre vivant dès mon arrivée dans cette maison prenait tout son sens, résonnait profondément en moi. Cette sortie incongrue fut un magnifique pied de nez narquois à tous ces esprits chagrin prisonniers de leurs angoisses.

    Le printemps est véritablement ma saison préférée, c’est la saison de la re-naissance.

     

     

     

     

    Voyez- vous, en écoutant cette chanson tout en relisant cet article, ben.. je pleure. 


    1 commentaire
  • Jacques Benveniste et ses travaux sur la mémoire de l’eau sont au cœur d’un débat virulent et je n’ai aucune connaissance scientifique valable pour juger de sa véracité ou non ; en tant qu’humaniste, j’aime cependant y lire une belle découverte. En gros et très schématiquement, j’explique ce que j’en ai compris :

    -       Du point de vue scientifique, si deux cellules se rencontrent, c’est un pur hasard miraculeux.

    -       Selon Benveniste, l’eau conserve la mémoire de ce qui a été à son contact et en véhicule les modes vibratoires, créant un champs d’ondes qu’elle transmet et amplifie. Pour lui, si deux cellules se rencontrent, ce n’est pas par hasard, c’est parce qu’elles se répondent l’une l’autre via leur mode vibratoire.

    Au regard de nos conversations ici, chez elle, ailleurs, en commentaires et rares courriels, je pense à Annie, à ce qu’elle pratique, explique quotidiennement.  Etrangement, cette rencontre se fait en parallèle de celles de Nadine et Yolande, camarades de communication bienveillante et de ces autres croisés depuis 2006 et son raz de marée. Si le choc de la maladie a été violent, la vague s’est transformée depuis en onde porteuse et je m’y vois courir telle Ponyo sur la mer déchaînée. Logiquement, cette évocation de la mémoire de l’eau a toute sa place.

     Les humains, depuis la nuit des temps pressentent ces forces qui nous échappent, ils lui donnent mille et un visages, mille et une interprétations mystiques. Changer de mode vibratoire dans nos pensées est le but de la médiation et d’ailleurs, les plus heureux sont les moines bouddhistes méditant longuement. Sur les imageries médicales, les neurologues constatent que la zone stimulée par la méditation est la même que celle stimulée par le bonheur.

     

     

    Par une extrapolation qui m’appartient, j’étends ce chant vibratoire à l’énergie que nous créons par nos pensées, nos fonctionnements internes, notre ensorcèlement du monde.

     Facebook ne m’attirait pas, je m’en méfiais. Des amis lointains me l’ont demandé, j’y suis allée et j’ai sécurisé de partout, j’ai pris un pseudo, je limite grandement mes amis,  les liens ou infos personnelles ainsi que les photos (une fois publiées sur Facebook, elles ne nous appartiennent plus !). C’est un lieu de rendez- vous régulier avec ceux que je ne peux voir facilement, un contact malgré les distances et les décalages horaires, j’y milite vaillamment et ardemment, je m’en détache facilement tout en appréciant d’y faire quelques belles rencontres. J’ai  raconté ici mes échanges incroyables avec Yves Blanc, il y en d’autres.  Tous m’ont repérée sur un mur ailleurs, par l’image, les mots laissés en commentaires et m’ont invitée à les rejoindre. D’écho en écho, de vibration en vibration, nous partageons et dans mes réflexions, sans les avoir abordées sur mon mur, ils me répondent.

    En exemples concrets, voici quelques-uns de ces liens.

    Emilie avec qui je pratique le Qi Gong a laissé cette trace :

    http://www.liberation.fr/monde/01012326481-la-lecon-de-tchernobyl-n-a-pas-ete-apprise

    Ce fut la lumière sur une toile de pensées : j’ai écrit un article à propos du traitement de l’info sur cette centrale nucléaire du Japon, les deux émissions de la planète bleue suivantes évoquent la folie des décideurs qui imposent le nucléaire sans débat démocratique, nous prennent pour des gogos débiles (la première), la réalité de l’ampleur de la catastrophe qui s’opère là- bas (la seconde). Pendant quelques minutes, Yves Blanc cita une écrivain biélorusse dont je n’ai pas noté le nom. Quelques jours après, je trouve ce lien grâce à Emilie. L’info qui me manquait est venue, naturellement.  La lucidité de Svetlana Alexievitch est une nécessité dans l’opacité où nous sommes maintenus et me renvoie aux seuls mots trouvés pour titrer mon article, Vanitas vanitatum. La course effrénée des humains au pillage de la planète, leur vanité et leur illusoire puissance, forcément, font écho à Pierre Rabhi, que j’ai pitoyablement présenté à Yves Blanc. Belle toile non ?

    Et puis, il y a Moh, étrange et mystérieux jeune homme. Il parle peu de lui, de sa vie, il est discret tout en ayant des publications et des commentaires très profonds et riches. Sur son mur, j’ai découvert cette vidéo :

     


     

    Touchée par le message si juste de cette femme, écho espagnol de mes pensées, je l’ai reprise afin de la partager et sur Facebook et sur le blog. J’ai évidemment chaleureusement remercié Moh pour ce beau cadeau. Quelques heures après,  il m’e répondis qu’il l’avait trouvée sur une publication de mon mur, celui où apparaissent mes publications  et celles de mes amis mêlées.  D’instinct, j’ai su… et j’avais raison ! C’était Annie qui avait renvoyé à cette vidéo en publiant le lien vers un blog où elle se promène.

    Alors, bien sûr, la technologie nous permet de passer bien des frontières, elle n’empêche pas nos énergies de circuler et nos modes vibratoires de s’ignorer, de se cogner, de se reconnaître. Inconsciemment, se tissent des liens qui parlent de ce qu’il se passe au plus profond de soi.

    C’est une joie profonde que d’aller vers ces autres dans la sérénité, le partage, l’authenticité, d'être en relation. C’est une joie de réaliser que vraiment, concrètement, mon mode vibratoire a changé, évolue vers du toujours plus positif et sain. Cela renforce mes espérances.

    Le monde est ce que nous en faisons, il est ce que nous pensons.

    (Je vous réserve encore un autre exemple de circonstances de ces derniers jours, héhé !)


    2 commentaires
  • Quand j’étais enfant puis adolescente, notre vie n’était guère aisée. Ma mère a divorcé rapidement et fait comme elle pouvait pour nous nourrir et nous élever. Nous avons connu des périodes très difficiles aux placards et frigo affreusement vides, à ne manger que des vieux fromages fondus à la poêle ou des bols de lait avec du pain. Je tâche d’éviter cette situation à mon garçon qui l’expérimente parfois chez ma mère, ma sœur ou à travers mes récits quand les fins de mois difficiles m’amènent à rationner les extras, à répéter des plats type pommes de terre/ riz aux lentilles/ haricots parce que la viande ou le poisson sont inaccessibles. Cela ne le traumatise pas, il est au contraire ravi d’aller manger à la cantine plus variée, moins expérimentale. Quand arrivent les vacances, c’est plus compliqué, aussi, je réserve ce qu’il aime pour ces dernières en mangeant mes préparations spéciales quand il n’est pas là. Dans ce contexte, dernièrement, je me suis souvenu d’une anecdote qui m’amuse toujours.

    C’était il y a vingt- cinq ans environ. Nous attendions un virement pour le lendemain et espérions faire nos courses très vite grâce à cette rentrée d’argent parce que notre réfrigérateur était vide, complètement VIDE … sauf une petite conserve. Je la revois parfaitement dans son coin alors que ma sœur et moi ouvrions la porte en quête d’une solution pour le repas de ce soir-là. Nous sommes retournées à la table où était assise notre mère et l’une dit qu’il ne restait plus que cette petite conserve. Ma mère s’exclama : «  C’est quand même le comble de la misère ça ! Ne plus avoir que du caviar à manger ! » et nous sommes parties toutes les trois dans un éclat de rire.

    Nous en parlons encore, de temps en temps avec le sourire. Parce que oui, dans notre pauvreté, nous n’avions plus que cette conserve achetée en période de vaches moins maigres pour une occasion spéciale, pour goûter, pour changer et nous l’avions gardée précieuse et exceptionnelle. Quand décidément nous n’avions plus rien, il ne restait plus qu’elle et nous l’avions ouverte. Et ce caviar n’était vraiment pas bon.

    Ces temps- ci, à vouloir garder viande et poisson pour les dimanches et vacances, je me suis retrouvée devant une conserve laissée par ma mère à Noël et que nous n’avions pas touchée. En ayant quelque peu assez des boites de sardines, haricot, pois, lentilles et autres légumineuses en soupe, purée, sauce, j’eus une envie carnassière et la seule chose que mon fiston n’aimait pas trop, que nous ne partagerions pas était cette dernière. Je l’ai donc ouverte et j’en ai mangé le contenu (pas terrible d’ailleurs).

    Désormais, j’ajouterai en prologue qu’il n’y a pas que le caviar dans ce comble de la pauvreté moderne, il y a aussi le foie gras. eclat-de-rire.gif


    Et les escargots, et le macaron aux framboises,  trouvés ceux- là au fond du congélateur à la cave pour fêter l’anniversaire de mon garçon. Avec des bougies, un bon film en streaming sur la toile, Moi, moche et méchant, il était ravi. Moi aussi.

     

    J’aurai beaucoup à dire en conclusion que ce soit sur le plan social ou psychique mais là, franchement, je préfère rester sur la capacité des humains à ensorceler leur monde. Dans l’opulence, certains restent malheureux et insatisfaits ; dans la pauvreté, d’autres gardent la joie de vivre. L’être humain est décidément un étrange spécimen.


    1 commentaire
  • Comme je l’expliquais dans l’article  Post restos, j’ai décidé d’en finir avec l’angoisse diffuse du manque. Pour ce faire, je vide les fonds de placards et les tiroirs du congélateur.  Ainsi, j’ai retrouvé plusieurs sachets de groseilles cueillies il y a un an ou deux chez d’anciens voisins. Je récupère souvent des trucs à gauche à droite ; quand je ne sais pas quoi en faire de suite, je les conserve en attendant l’idée et là, en l’occurrence, pour ces groseilles j’avais une idée… une expérience naturellement.

    Dans un premier temps, je les laissai décongeler doucement.

    DSC00155

    Ensuite, j’en extrayais* le jus grâce à mon super robot de compétition

         DSC00164.JPG DSC00157

     

    J’ai par ailleurs subi une attaque de jus ENORME n’ayant pas suffisamment serré la vis. L’embout que vous voyez là s’est emballé faisant tomber le gros bol en plastique où je réservais les premières extractions. Tout a explosé, valsé, volé, il y en avait partout et j’étais tellement furieuse que je hurlai contre moi- même dans la cuisine. Nettoyage de fond en comble et ramassage de ce que j’ai pu récupérer avec un torchon… le tout allait bouillir, nous ne craignions rien question hygiène… Evidemment, au même moment, un autre truc est arrivé, je vous raconterai cela plus tard. Merci Murphy.

    Je nettoyai ma grande confiturière en cuivre avec du sel et du vinaigre avant d’y déposer le jus récolté (et sauvé). J’y ajoutai la moitié du poids de ce jus en sucre complet et de la pectine faite maison avec des pelures et trognons de pommes. Cuisson à feu doux et lente. DSC00165

    Le nappage sur la cuillère en bois n’opérant pas, j’eus une étincelle : agar-agar !!

    J’en avais acheté il y a plusieurs années au cas où et l’emballage trainait sa vie dans un tiroir. Ni une, ni deux, je jetai les barres dans ma mixture à jus et les fis fondre doucement.

    DSC00167

    Quand l’ensemble me parut moins liquide, j’ébouillantai mes pots et les remplis de cette expérience.

    DSC00217.JPG

    Après refroidissement, je les mis au frais puisqu’il n’y a pas beaucoup de sucre conservateur. L’effet fut heureux et nous trouvâmes une gelée ferme et gouleyante à souhait.

    f.JPG

    Je craignais que fiston n’aimât pas le goût puisque le sucre complet parfume allègrement, il n’en fut rien. Il en mange tous les jours et les pots disparaissent à grande vitesse. Que de gros yeux ahuris fit –il quand je lui dis que Mémé et Tata n’avaient pas touché à ceux que je leur avais donnés ! Les nôtres ne passeront vraisemblablement pas l’année.

    Mon prochain essai sera avec les abricots récupérés encore je- ne- sais- où. Il n’empêche que cet épisode me renvoie à d’autres expériences en confiture et déconfiture.

    Décidément, j’ai de quoi papoter longuement.

     

    *le passé simple d’extraire n’existe pas !!!


    3 commentaires
  • Rien de plus facile, je vais vous en donner la preuve de suite :

    Prenez un litre de lait entier de préférence cru, de ferme. Le cuire jusqu’à ce qu’il monte (sorte de stérilisation). Puis, le laisser à l’air libre pendant un à deux jours, voire plus selon la température ambiante.

    Quand le petit lait apparait par- dessus une masse plus compacte, prendre un linge type étamine et filtrer.

    DSC00122 DSC00123

    DSC00125

    Brasser la masse récoltée pour lui donner l’onctuosité désirée et la mettre au réfrigérateur.

    DSC00124

    A consommer sucré, salé, dans les appareils de tartes, les gâteaux, …

    Le petit lait lui peut servir à cuisiner en remplacement du lait dans les crêpes, gâteaux, etc.

     

    Alors, qu’en pensez- vous?

     

    Pour moi, ce fut une expérience très chouette. Il fait la joie de mon garçon quand j’en fais et qu’il pense à puiser dans la boite, conditionné qu’il est aux pots en plastique. De plus, lors d’une visite éclair de ma mère, je lui relatai l’expérience et lui proposai de le goûter. Elle plongea une timide cuillère dans le pot et la porta à sa bouche. Tout à coup, je vis ses yeux briller d’une lumière rare : « Oh, ça me rappelle ma Maman ! ». Olala, je n’ai pas souvenir de l’avoir vue ainsi, c’était la petite fille aimée et entourée que je découvrais. Moment inoubliable et si précieux !

    Les générations étaient rassemblées par un simple fromage blanc... comme avec le pot au feu. 

    matriochka.jpg


    4 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique