• En ces derniers jours de janvier 2010, alors que je vérifiais l’état de mon compte bancaire, je découvris que la CAF avait enfin débloqué mon dossier.  Waouh ! Je reprenais de l’oxygène et tout guillerets, fiston et moi allâmes acheter ce dont nous nous étions privés pendant plusieurs mois : de la viande fraîche, des légumes, des fruits. Ce fut une fête remarquable que de  choisir ce que nous voulions manger et non plus subir l’approvisionnement médiocre des Restos du cœur. Une belle blanquette de veau à ma façon reste gravée en mémoire, symbole de cette liberté retrouvée.

    blanquette

    Je n’en perdis pas pour autant mon goût de l’expérience et la réflexion sur une alimentation écolonomique tout en jouant des présentations visuelles des assiettes, plaisir futile et inutile.

    Avec des moules farcies,

    ronde-de-moules-farcies.JPG

    L’opulence retrouvée des légumes,

    opulance-de-legumes.JPG PICT3547.JPG

    Ainsi, je gardais les légumineuses en alternative à la viande élaborant fréquemment des casseroles de lentilles, haricots, petits pois dont je me nourrissais plusieurs jours quand fiston mangeait à la cantine.

    couscous végétarien feves.JPG

    potee-de-legumes-et-legumineuses.JPG pois.JPG

    Je nous régalais également d’houmous et galettes. Ces dernières font souvent notre office sous forme de crêpes à partir de farine de pois chiche tartinées de fromages type feta accompagnées de salades variées ( et d'inévitables soupes de légumes).

    crepes-houmous.JPG crepes-a-la-farine-de-pois-chiche.JPG


    La diversité des préparations du monde est une banalité chez nous et c’est naturellement que je prépare la soupe au yaourt turque, du börek (feuilleté au fromage et herbes turc),

    soupe-au-yaourt.JPG börek

    de la moussaka,

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    des couscous et tajines variables,

    agneau blettes et pommes de terre  PICT3606.JPG

    des risotto (ici, curcuma et fruits de mer)

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    De temps en temps, il m’arrive de commander des sushis en plaisir personnel puisque fiston n’en mange pas… pour l’instant.

    sushis

    Parfois, je reçois des cadeaux de mes élèves comme ces petits farcis thaï gloutonnés avec délectation.

    Thai.JPG

    DSC00065En outre, suite au cadeau de mon amie Magali, j’entamai l’apprentissage pratique du thé à la menthe. Souvent observé chez mes hôtes marocains, je n’avais pas franchi le pas perturbée par l’utilisation abondante du sucre blanc. Là, j’avais la théière et le sucre complet. Grâce aux explications entendues de ci de là, je fus très heureuse du résultat m’attachant méticuleusement à choisir l’eau, à respecter les étapes. Quand je vis mousser ma mixture lors des oxygénations successives, je sus qu’il était réussi. Empiriquement, je tâtonne dans la dose de sucre mais avec le sucre complet, je sais que les enjeux ne sont pas identiques à ceux du sucre raffiné.

    Dans une démarche de déconditionnement à la peur chronique et diffuse du manque, je décidai d’entamer la consommation des réserves des fruits du congélateur.

    Les prunes sont passées en gratin délicieusement parfumé à la cannelle qui m’amusèrent, DSC00186Voyez également ces gâteaux rigolos:

    gâteaux rigolos

    la rhubarbe en biscuit accompagnée de pommes.DSC00159 

    La glace aux noix fut parfaite en garniture luxueuse, nappée de coulis de fruits rouges.

    DSC00187.JPG

    Les abricots raplapla de la décongélation ont donné de délicieux feuilletés en feuilles de bricks décidément classiques dans ma cuisine, 

    abricots en bricks 2

    les mûres cueillies dans la forêt derrière chez nous une tartelette croustillante et des feuilles de bricks avec des pommes, du beurre et du sucre. DSC00135 brick aux mûres

    (voyez la belle assiette aux biscuit, chocolat et fruits en plus)

    Libérée des contraintes obsessionnelles d’autres, j’ai préparé plus d’une mixture envahissante avec des résultats encourageants et heureux ; je leur consacrerai un article à part, ces expériences le méritent.

     

    Paradoxalement, je remarquai qu’en habitant dans cette petite bourgade, j’avais accès à des filières plus raisonnées et locales de consommation. Fi des transports hebdomadaires domicile- hypermarché !

     Il est incroyable de penser que de nombreux ruraux ne trouvent pas de quoi manger dans leur commune ou à moins de 10-15 km minimum. Les potagers sont rares, les vergers rasés pour la construction de lotissements stéréotypés, les deux ou trois agriculteurs souvent en production intensive de lait et céréales. Ainsi, ils s’alimentent aux supermarchés de la première ville venue, souvent plus loin.

     Dans la maison aux multiples possibilités, j’avais tenté de lutter contre cette aberration, en vain. Retrouvant et ma liberté d’agir et des moyens financiers suffisants, j’optai pour le marché des producteurs locaux et enquêtais alentour sur l’existence d’une AMAP. A ma grande surprise, selon les producteurs, non seulement les produits sont de meilleures qualités avec peu de kilomètres dans les pattes mais en plus, ils sont nettement moins chers que ceux des supermarchés. Certes, il s’agit de se donner de la peine et de se renseigner, mais le jeu en vaut véritablement la chandelle.

    Pour exemple, savez- vous qu’un simple pot de yaourt arrive avec plus de 9000km dans les pattes à votre réfrigérateur ? La vache, la laiterie, l’usine, le pot, la centrale, le supermarché, la route, le frigo... Effrayant non ?

    Je fabrique mes propres yaourts et fromages blancs avec du lait bio local à 50cts le litre (12km et pas d’emballage), j’achète mes farines pareillement. Les œufs viennent d’une exploitation locale à 1.80 euros la douzaine, les pommes de terre, les pommes, les viandes, les légumes, tout est local. Logiquement, j’ai adhéré à une AMAP en fin de printemps ; un jeune agriculteur biologique s’est installé grâce à notre soutien et chaque semaine, c’est la surprise renouvelée  du panier. Il multiplie les variétés et je suis enchantée de découvrir cette abondance de couleurs et saveurs ; belle aventure pour la fêlée des légumes que je suis !

    En l’occurrence, je réalisai il y a peu qu’en place du bout de pain traditionnel, je croquais souvent des légumes crus.

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    A suivre…


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  •  

    PICT3256Les repas sont pris en commun ; au gré des arrivées et départs,  au gré des présences, les êtres se croisent à table. Matin, midi et soir. Les particularités de chacun sont respectées aux déjeuner et dîner ;  une végétalienne, par exemple, eut ses plats spéciaux en cas de produits animaux tout le long de son séjour.

    Il est possible de s’inscrire en cuisine afin de donner un coup de main aux cuisiniers. Je n’y suis pas allée, mes expériences personnelles dans l’antre de ma propre cuisine me suffisent surtout si ce n’est que pour râper, couper, déplacer, transporter (je ne peux que laborieusement marcher en tenant quelque chose à deux mains). Chacun est pareillement convié à mettre et débarrasser les tables ; non que je me fusse défilée, je n’eus aucun scrupule à laisser faire d’autres empressés à s’y mettre.

     

    Le maître –mot est de consommer ce qui est produit sur place ou du moins local.

     

    Le petit déjeuner est traditionnel avec lait, thé, café, jus de pommes, pain, confiture et beurre.

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    Le lait est de brebis trait du matin. C’est une première pour beaucoup et j’avoue que je n’ai pas été déçue.  Après tout, adepte des fromages chèvre et brebis plus que vache, j’en connaissais déjà les saveurs.

    Le beurre est, ai- je entendu le produit le plus problématique dans la mesure où il est très fréquent de courir en racheter quand il n’y en a plus. Il n’est d’évidence pas produit sur place avec le lait des animaux de la ferme.  S’il n’y a pas de vache, c’est parce que c’est trop compliqué à mettre en œuvre ; Juliette a expliqué pourquoi, j’ai oublié.

    Le pain  est fabriqué et cuit sur place avec une farine achetée à un producteur bio local : un champignon a ruiné la production des blés de cette année les rendant impropres à la consommation humaine.

      Aux repas du midi et du soir, sont préparés les légumes récoltés le matin ou la veille avec des graines, des céréales et le sempiternel pain. La viande est rare parce qu’issue exclusivement des animaux de l’exploitation conduits à l’abattoir.  Nous étions néanmoins en période exceptionnelle vu que nous avons eu trois fois de la viande : des saucisses type merguez, de l’agneau, du chevreau. Simplement parce que les morceaux de l’an passé devaient être mangés avant l’arrivage des morceaux de cette année.

    Voici quelques plats particulièrement beaux et originaux :

    Salade de carottes et purée de betteraves

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    Salade mêlée et graines

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    Salade en laitage( ?) avec des galettes croustillantes de je-ne-sais-quoi.

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      Il y a soit fromages, soit dessert, en alternance. Le plateau des premiers est évidemment constitué des fromages fabriqués sur place en variation de frais à secs voire très secs et les quelques expériences plus ou moins réussies. Les desserts ont ce côté rustique auquel je suis habituée puisque je cuisine dans ce registre.

    Celui- ci était particulièrement savoureux :

    Mousse de fruits rouges sur biscuits craquant.

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    Les fruits sont très rares et c’est dommage. Les arbres ne donnent –ils pas suffisamment ? Parfois, j’ai entrevu des prunes, des mûres. Et puis, je suis allée me servir dans les buissons quand l’occasion se présentait.

    L’eau est la boisson habituelle ; certains achetaient des vins et il était plaisant de s’en voir proposer spontanément. Buvant très peu, quasiment pas, j’ai descendu quelques verres à chaque occasion ; le vin étant pour moi un lien aux autres, en partage, c’était naturel (mes quantités restent toutefois très infimes, je suis plus goûteuse que buveuse).

    En fin de repas, il y avait café et thé. Là, aussi, je buvais du café comme jamais… parce que figurez- vous qu’en mangeant légumes, crus ou cuits, céréales, pain et fromages, nous étions TOUS d’accord pour affirmer que nous mangions trop ! Je prenais donc quelques gorgées ne supportant ce breuvage qu’après un repas copieux.

      Outre cette sensation de manger plus que de raison, la satisfaction était de mise. Bien sûr, les cuisiniers sont des professionnels formés dans ces cuisines spéciales bio et Cie, les produits d’excellente qualité, à profusion, couleurs, parfums et goûts fort agréables. J’étais heureuse de quelques découvertes, j’observais les préparations et mélanges, je savourais. Certes. Je tiquais cependant sur la place du pain à mon avis trop importante surtout auprès des enfants qui pour certains ne se nourrissaient que de lui ou encore du systématisme du fromage. Je souris également sous cape quand j’entendis la végétalienne se plaindre de ses kilos en trop après avoir revendiqué son désir de voir tous les humains manger végétalien ou encore d’autres s’émerveiller des bienfaits du régime alimentaire des Amanins … mouai… - J’ai vu de nombreux séjournants ramener des produits extérieurs en goûter, dessert, complément, remplacement-  De toute façon, quiconque prend le temps de se pencher sur son alimentation peut facilement manger ainsi en multipliant les légumes, préférant les légumineuses à la viande, privilégiant la qualité à la quantité, en changeant quelques habitudes.

      Je voulais rester sur la nourriture proposée et je fus heureuse de constater que mon garçon ne me demanda absolument rien (Bon d’accord, il a mangé en douce les bricoles plus ou moins prévues pour le retour). Il  était également possible d’acheter des boissons ou des extras à la boutique, aucun de nous deux ne s’y plia, nous n’en avions pas besoin. Je félicitai mon garçon de ne pas avoir réclamé quand certains recevaient spontanément ; il ne m’a pas non plus laissé d’ardoise, ouf ! (d’autres ne se sont pas gênés).

    Si la question de l’alimentation m’interpelle, je n’ai aucune certitude hormis celle que chacun a à trouver ce qui lui convient. Ce qui est bon pour l’un ne l’est pas pour l’autre… et aux Amanins, je n’ai pas réellement supporté l’alimentation. Trop de pain que je limitai naturellement, trop de laitage, pas assez de protéines, pas de fruits… ? Que sais-je ? Toujours est- il que j’explosais sur mon visage plus que d’habitude, que je passais des longs moments aux toilettes à tenter de soulager mon système détraqué. D’aucuns me parleront de purge… Je doute. A peine rentrée à la maison, retrouvant mon régime spontané, je me sentis de suite mieux sur bien des plans.

    D’autre part, ne consommer que sa production ou local est limitatif et je ne suis pas certaine que nombreux soient ceux qui accepteraient de renoncer à des produits venus de loin. J’aime les pamplemousses, les citrons, l’huile d’olive, les abricots et les pruneaux secs, le chocolat… toutes ces petites choses inévitablement venues de loin. Ne manger que pommes de terre, carottes, choux en hiver est- il envisageable quand nous avons le choix ? Certains salariés du site évoquaient la monotonie des repas hivernaux malgré les recherches variées des cuisiniers, leur ras-le-bol des produits incessamment mis sur la table pendant plusieurs mois, la joie de retrouver les aliments plus classiques de leur vie privée.


    Manger n’est décidément pas un acte anodin.


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  •    Le samedi précédent notre départ, il n’y avait rien au programme, j’ai donc pu déambuler sur les lieux afin de les photographier  et vous offrir ainsi un reportage personnel. C’est parti pour un petit tour spécialement pour vous, amis lecteurs avec mes quelques explications aléatoires sur ce que je ne vous ai pas encore montré.  

     

    A l’origine, il n’y avait qu’un corps de ferme et un bâtiment au rôle indéterminé. En expérience et coopération, peu à peu, les murs existants ont été rénovés, les bâtiments agricoles érigés ainsi que les lieux d’accueil.

    Parmi les expériences, il y eut les murs de bois cordés près de l’école :

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    Les murs de briques en terre crues ici enduits:

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    Au dessus de la grande salle voûtée, la construction d’une salle de conférence se termine. Voyez les magnifiques voûtes aux couleurs de terre différentes selon l’endroit où elle a été prélevée pour l’élaboration des briques :

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    Des charpentiers ont monté le toit, John et ses acolytes terminaient la pose de l’enduit sur les murs,

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    dans un coin, une fenêtre est restée ouverte sur la structure de l’ensemble :

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    Treillis de bois où est glissée de la paille isolante. Les tuyaux rouges sont ceux du chauffage.

    Les bâtiments où se trouvent les chambres sont auto- construits : structure bois, murs extérieurs en chaux et paille, murs intérieurs en briques de terre crues. Tous les détails m’échappent.

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    Ce couloir est certainement au nord pour créer une isolation aux froids et vents, il sert également à stocker du bois de chauffage.

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    A l’intérieur, le poêle du petit salon Colibri où nous logions.

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    Une chambre :

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     Plus loin, le camping

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    Les cabanes de logement

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    Les cabanes de jeux

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    Les toilettes de ce coin-là :

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    La roulotte où vit Philippe :

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    Certaines installations posent problème actuellement de fait des expérimentations opérées à la base : quelques murs externes s’effritent dans les angles, certaines portes et fenêtres sont difficiles à ouvrir ou fermer.

    Les toilettes sont sèches, voici par exemple celles qui se trouvent dans la salle d’eau adaptée :

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    et sa douche du bâtiment le Colibri:

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    L’eau est puisée dans un lac en amont (si j’ai bien compris) et chauffée par les panneaux solaires.

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    L’électricité est fournie en partie par Edf parce que l’éolienne avait un défaut de fabrication qui l’empêche de fonctionner normalement (procès en cours contre le fabricant); l’autre moyen m’échappe (solaire ?), j’ai oublié.

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    La mare :

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    Le poulailler au loin derrière du maraîchage:

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    La serre et quelques cultures :

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    Cabanes à outils :

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    J’ai perdu la photo de la bergerie/ fromagerie ; au détour des photos sur l’atelier de briques de terre crue, vous pouvez apercevoir le hangar construit par des élèves charpentiers suédois venus quelques jours sur le site. Il parait que ce ne furent que sur ces quelque s jours qu’ils apprirent à se connaître alors qu’ils étudiaient ensemble depuis deux ans. Et oui.

     

    Et surtout, ces vues sur ce paysage magnifique :

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    Au loin, le Vercors à qui j’aimerais tant rendre quelques visites, en prochaines circonstances favorables.

     

    J’ai eu beau photographier grandement, il manque tant. Et puis mon appareil n’est guère folichon. Rien ne vaut le regard en direct finalement.


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  • Comme je l’évoquais au premier jour, j’avais assisté à l’atelier fromage avec Juliette. Nous avions fabriqué des petits fromages frais et j’en avais une flopée de photos. Malheureusement, dans ma maladresse habituelle, j’avais tout effacé. J’y retournai donc le vendredi afin de réparer mon erreur. Cette fois- ci, nous fûmes bien moins nombreux en compagnie de Philippe à élaborer des meules de fromage dont j’ai oublié le type.

    Tout commence par la traite, les brebis à la machine,

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    les chèvres à la main (parce que c’est une race rustique peu productrice de lait).

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    J’ai participé à cette activité matinale, guillerette accomplissant un acte depuis fort longtemps attendu.

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    Si le geste en soi n’est pas très compliqué à comprendre (serrer le pis avec les doigts, appuyer avec le pouce), l’approche de l’animal est d’un autre ordre : y aller de main ferme sinon, elle vous envoie promener. Et si comme moi, vous avez les mains froides, vous pouvez toujours rêver pour qu’elle se laisse faire. Alors que j’avais rempli laborieusement mon seau, elle me le renversa et Philippe  arrêta les dégâts, le lait des chèvres étant trop précieux pour risquer d’en perdre plus. Scroumpf. Mains froides, cœur chaud qu’on dit… ce n’est cependant guère propice au lait.

     

    La première salle de la fromagerie permet de stocker le lait récolté:

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    La deuxième est un vestiaire où s’enfilent blouses, charlottes, chaussons ou bottes, où se lavent les mains.

    Voici la fromagerie en soi.

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    Dans cette grande cuve sont versés les laits en quantité désirée selon le fromage voulu.

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    Ils y sont chauffés seuls ou avec des ferments. Le jeu sur les températures, les mélanges, les temps de chauffe sont d’une multitude incroyable, chacun des procédés conduisant à un résultat différent.

    Le caillé est ensuite coupé plus ou moins finement, chaque fromage ayant le sien

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    Puis brassé afin de séparer le petit lait de la pâte durcie

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    J’ai goûté du petit lait alors qu’à priori, il était rejeté par habitude ; là, encore chaud, j’ai compris pourquoi il était si prisé des cochons (ils ne sont pas fous les bestiaux)

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    Les grains sont rassemblés dans des moules, égouttés

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    Pressés et retournés pour les former:

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    Ecrasés avec une étamine afin d’avoir une consistance uniforme

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    A nouveau pressés, retournés, pressés et pressés:

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    et pressés une à deux heures plus tard.

    Passés en saumure

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    Mis en cave où les fromages sont tournés, retournés, frottés:

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    De quelques jours à plusieurs mois selon l’affinage et après : MIAM MIAM

     

    Pendant qu’il brassait, Philippe nous expliqua que la pasteurisation tue le produit. Seul le lait cru permet des fromages vivants, sans danger quand ils sont faits dans les règles de l’art. Le fromage pasteurisé est donc un produit mort avantageant principalement les grandes fromageries. Artisans et petits producteurs luttent  en vue de préserver leur savoir-faire. Au regard de la multitude des recettes, je ne pus que m’ébahir : « Je comprends bien mieux le combat que représente la préservation de ce patrimoine.  Combien de générations d’humains avons- nous mis pour arriver à cette diversité! Quel travail de recherche, de tâtonnements, de transmissions à travers les âges! ». Les subtilités de mélange, de température, de brassage, de préparation, de mise en forme, de séchage  sont infinies, c’est un miracle de déguster ces mille et un délices produits à partir du simple lait.  Véritable patrimoine, longue chaîne d’humains à travers le temps que nous posons dans nos assiettes, tel est le fromage.

    Par ailleurs, alors que nous évoquions la production du lait, nous en arrivâmes aux animaux. Evidemment qu’aux Amanins, ils sont respectés, bien traités, les petits restent sous la mère jusqu’au dernier instant, jusqu’au camion les conduisant à l’abattoir. Parce que les mères doivent porter chaque année afin de continuer à produire du lait sur les mois de production (elles ne sont pas forcées comme dans d’autres élevages), parce qu’’il est impossible de garder tous les petits nés dans l’année. Hormis quelques rares têtes achetées par d’autres, beaucoup partent à l’abattoir. La viande est consommée aux Amanins, frugalement certes mais la législation oblige à les tuer en abattoir. Philippe nous raconta comment il lui est pénible de les y conduire, ces petits qu’il a vu naître et grandir, comment ils sont balancés dans des enclos sales et puant la mort. Les cris des autres animaux, l’odeur du sang… les animaux savent. « Quand je les ai vus trembler, tétanisés conscients de ce qui les attendaient, je n’ai pas supporté, je me suis enfui ». Il évoqua quelqu’un qui tuait les bêtes en ritualisant, il les isolait tranquillement, les caressait et leur parlait afin de les tuer « en douceur », sans violence inutile. Ces pratiques sont interdites, par mesure d’hygiène ; le lieu étant collectif, ce genre de positionnement entraînerait irrémédiablement la fermeture des Amanins.

    J’affirme souvent que si les mangeurs de viande devaient tuer eux-mêmes leurs animaux, beaucoup de contemporains-  coupés de la réalité de la production de l’aliment- deviendraient végétariens. En outre, les consommateurs de laitage, fussent- ils végétariens, savent-ils que pour avoir du lait, du fromage, de la crème, inévitablement, des animaux sont tués ?


    Parfois, je me demande où se perd la conscience humaine.

     

    Merci discret et passionné Philippe.


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  • En face de la terrasse où nous mangions, ce magnifique mûrier trônait.

    mûrier

    Qualifié d’arbre à palabre, il sert souvent de point de ralliement.

    A son ombre aux jours de soleil et chaleur, il offre un lieu agréable, de par la disposition de ses branches, il s’ouvre aux petits grimpeurs.

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    Il est possible de s’y rassembler, de s’y coucher, certains y ont fait la sieste. Moi- même j’ai pu m’y installer, les pieds en éventail, baignant dans sa lumière tamisée par le feuillage.

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     Pendant notre séjour, il fut le coin des enfants. De jour comme de nuit, ils s’y rassemblaient, y discutaient, y jouaient, y composaient, y chantaient. Il était bruyant et agité, souvent, fédérateur et apaisant.

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    Subitement, un pied, une jambe, une tête en surgissait

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    Il faisait bon rester en son alentour. Naturellement, le mûrier a rassemblé.

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  • Après manger, un petit groupe se forma sous l’égide de John direction: 

    l’atelier des briques de terre crue.

    Il nous expliqua en préambule la richesse de cette technique, comment elle était utilisée largement à travers le monde, les possibilités qu’elle offre ainsi que ses limites (mouillées, les briques fondent, logique). Joli petit tour rapide des diverses techniques de construction écologique (là encore Marieke m’épata de tant de connaissances !), l’idéal étant d’en utiliser plusieurs dans une même construction afin de s’adapter parfaitement à l’environnement, chacune offrant des avantages dans tel cas et des désavantages dans un autre (orientation, climat, positionnement, etc.).

    Le mélange de base est terre, sable, paille et eau dans des proportions à trouver empiriquement et/ ou avec l’expérience selon la composition de la terre d’origine plus ou moins argileuse (si elle ne l’est pas, il est possible d’ajouter de l’argile trouvée ailleurs). Car oui, il n’y a guère de secret que celui de l’’expérience dans ce cas. En l’occurrence, John évoqua et montra des essais de la première heure sur le site des Amanins qui, avec le temps, se révélaient trop hasardeux engendrant fissures, effritements et autres réjouissances.

    Pour élaborer des briques de terre crue, il existe deux techniques : la presse et l’adobe.

    La presse :

       ramasser du mélange

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    le mettre dans une bétonneuse la mouiller en dosant l’eau afin d’obtenir une pâte épaisse

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    remplir la presse en appuyant partout, surtout dans les coins

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    PICT3313.JPGPICT3314.JPG


    presser

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    sortir la brique

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    la mettre à sécher plusieurs jours ou semaines selon la météo

     

    L’adobe :

    John récupéra des restes inutilisés dans un coin, il fut nécessaire de les émietter à la masse

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    Arrosage

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    Brassage

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    Préparation des moules

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    Remplissage

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    Pressage

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    Séchage, ici, la mienne

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    Là d’autres plus anciennes

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    Ensuite, en groupe retreint, nous fîmes un petit tour des constructions avec les explications éclairées de John, très pragmatique, soucieux d’expliquer les tâtonnements, les expérimentations, les erreurs, les techniques au gré des circonstances.

     

    Je consacrerai un article sur les lieux ultérieurement afin de prendre le temps de montrer et expliquer ce que j’ai retenu et compris tant j’ai à raconter. Toutefois, le partage de ces quelques heures fut très instructif, je découvrais un champ incroyable de tentatives, de parcours variés dont celui de Marieke ou d’autres qu’elle rapporta ainsi que les expériences de John. En souffle vivant, les alternatives à la frénésie des constructions actuelles existent ! Par delà le béton, le massacre des paysages naturels ou ancestraux  orchestrés  par l’appât du gain dans la spéculation immobilière et foncière, fondements de la prétendue richesse actuelle ( avec l’argent qui produit de l’argent), des humains se lancent dans la réflexion et la mise en pratique d’une construction respectueuse de l’humain, du lieu, du vivant. Ouf ! Tout n’est pas désespéré finalement ? 

    Dans ma caboche, lentement, les sensations engendraient des esquisses de pensées.

     


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  •  Et troisième lever matinal  car je souhaitais ardemment participer à la traite des chèvres de bonne heure.

    Enfant, je dévalisais les gants en caoutchouc de ma mère, les perçais à l’extrémité des doigts, les attachais sur le robinet, le remplissait d’eau et m’entrainais à traire. Adolescente, je rêvais de m’installer en Bretagne avec quelques chèvres, fabriquer des fromages, peindre et créer. Ignorante des possibilités concrètes de formation dans le domaine, j’ai fait des études littéraires et gardé ce jardin en rêve dans un coin de mémoire. Plus de 20 ans après, l’occasion de tester mes capacités était trop belle. Malheureusement, exceptionnellement, Philippe avait avancé l’heure et nous arrivâmes trop tard, comparses et moi. Il sortait les brebis à notre arrivée et les chèvres étaient déjà en partance pour les pâturages.

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    A défaut, j’assistai au repas des animaux.

    Chevrettes

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    Poules avec ouverture du poulailler

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    Et cochons.

     

    Les Amanins, matin du troisième jour.

     

     

    Ces derniers valent le détour. Mickaël, wwoofer nous avait mis au parfum : solidaires et débonnaires habituellement, ils se révèlent égoïstes et brusques à la distribution du matin.

     Des restes alimentaires sont posés à l’autre bout de l’enclos puis il s’agit de courir très vite afin de distribuer le mélange favori orge- petit lait. Malins, ils ont compris le stratagème et ignorent les restes pour se ruer sur le délice matinal.

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    L’un d’eux a d’ailleurs trouvé la solution, il s’accapare radicalement l’auge en l’investissant physiquement!

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    « S’ils savaient que nous les gâtons pour les bouffer ensuite ! » posa Mickaël. J’avouais en riant qu’en les observant, je ne voyais que les magnifiques jambons sur pattes.  

    Je n’ai rendu visite au bouc que plus tard ; il n’était pas en cette période particulièrement sociable, remué par ses hormones (c’est vrai que ça sent fort, un bouc !!)

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    Plus tard, je participai aux activités de jardinage : mise en terre de plants, désherbage des rangs, ramassage des courgettes, reconstitution des buttes, etc. Il était particulièrement intéressant d’écouter les explications de Marieke, autre wwoofeur(se) aux vastes connaissances  quand le maraîcher était en vacances aussi.

    Je n’échappai pas à un trait sur ma tenue en robe courte prétendument peu adaptée au jardinage. Qu’est- ce qu’il en sait d’ailleurs ? Je rétorquai seulement sourire en coin : «  Tu ne peux pas t’imaginer tout ce que je fais en jupette et robe courte ! ». Je gardai en moi l’image de ces multitudes  de femmes à travers les âges et les espaces travaillant aux champs en robe… Alala, c’est quelque chose les préjugés !

    Je participai même au ramassage des pierres d’un champ en friche à préparer pour le labour. 

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    Cette photo est à l’image de nos vacances : je bosse et fiston regarde.

    En outre, je pus, pendant ce temps, partager quelques beaux échanges avec Marieke et Mickaël, apprendre d’eux, de leur vie, de leur interne.

     

     Avant midi, je partis me reposer contrainte par le corps me rappelant à l’ordre : j’avais forcé sous le soleil. J’avais besoin de préserver mon énergie parce que cette après midi, était l’atelier de briques de terre crue  et je ne voulais absolument pas le rater.

     

     

     

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  • Ce matin- là, je me levai tôt, encore, parce que je voulais participer à l’atelier pain. Bien qu’en ayant fait à la maison ou avec mon ancienne voisine, j’étais curieuse de connaître une approche plus « professionnelle ».  Manque de pot, le boulanger était en vacances et ce fut Houari qui s’y collait. Nerveusement, il nous expliqua comment un champignon avait anéanti le grain de la dernière récolte les contraignant à acheter du blé auprès d’un producteur bio local, qu’il avait quelque difficulté avec cette farine différente de l’habituelle, d’autant que lui n’avait fait du pain que 5 fois dans sa vie ; il remplaçait le boulanger et nous sentions la responsabilité que représentait pour lui cette tâche. Il nous expliqua les différentes étapes :

    Le levain issu d’un levain chef

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    Le pétrissage après ajout de la farine

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    Le façonnage

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    Les levées

    La préparation du four à bois

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    La cuisson

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    Il nous montra également le lieu de stockage des grains et la meule où est produite la farine au fur et à mesure des besoins ( visible sur le petit film ici) .

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    Chacune des étapes était entrecoupée par des levées, du façonnage plus rapide nous laissant des plages libres à d’autres activités. Cependant, voyant Houari contrarié par le temps qui filait et son manque d’expérience, je proposai de l’assister en préparant les étagères couvertes de linge et de farine, avec pliage spécial séparant les pâtons. La coopération n’est- elle pas l’un des fondements des Amanins ?

     

    J’avoue que j’ai été déçue. Nous n’avons que très peu mis la main à la pâte restant majoritairement debout à écouter et observer quasiment toute la matinée de préparation et mise en forme. Je comprends toutefois qu’il n’y a pas lieu de s’amuser quand il s’agit de faire du pain pour le site et la boutique du village de la Roche-sur- Grâne où ils vendent des produits de la ferme.  Tant pis, je tenterai mes expériences quand la mouche me piquera à la maison.


     

    Après ce long atelier, Agnès me proposa une promenade à Crest, ses filles voulaient y chercher des cartes postales. J’acceptai confiante, mon garçon déclina l’invitation occupé avec Nicolas au foyer. Nous déambulâmes dans l’artère principale sans monter à la tour : les filles étaient mécontentes, la maman préoccupée, je me liquéfiais sur place, en robe heureusement. « Non seulement je pète mais en plus, je fais pipi dans ma culotte ! » m’exclamai- je en explication qui fit sourire mes compagnes de sortie. Au moins, elles comprenaient.

    J’appréciais néanmoins cette ruelle particulière de cette époque où la voiture n’était pas reine des espaces

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    Et surtout, nous allâmes dans cette chocolaterie fabuleuse : Façon chocolat !

    Chocolat bio sans crème, lait ou additif,  travail artisanal en direct devant la clientèle. Narines et papilles d’amateurs en perdent toute mesure. Devant les prix certainement justifiés vu l’exigence sur les produits et le travail, je ne cédai que sur un pot de glace au chocolat dégusté en balade … Les mots me manquent, j’avais rarement goûté pareille glace ! Du pur chocolat, cacao fort, chaque cuillère était un délice en bouche. Je recommande un passage par chez eux si vous êtes dans les environs. Plaisir rare pour les amateurs de chocolat au goût de chocolat.

     

    Au retour, j’évoquai l’opportunité manquée du fiston, il n’en tint cure trop heureux de ses occupations ailleurs. « Au fait, tu fais quoi au juste mon garçon? »


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  •  

    Au matin, je ne traînais pas afin de respecter les horaires du petit déjeuner.

    J’y bus mon premier bol de lait de brebis aux odeur et parfum prononcés retrouvant l’épaisseur du lait cru de ferme trait du matin et goûtais le pain fabriqué sur place somme toute semblable à ceux que je mange habituellement.  Au gré des conversations, je notai comment, spontanément, le tutoiement s’imposait. Bien que d’un naturel ouvert et accueillant, j’avoue toutefois avoir du mal à y passer, le vouvoiement n’étant pas à mes yeux la marque d’une distance vis- à- vis de l’autre. 

     

    D’emblée, je participai à l’atelier fromage sous l’égide de Juliette ( elle est dans la petite vidéo mise ici)  avec d’autres séjournants. Nous y avons visité la fromagerie, la bergerie, fabriqué des petits fromages frais, et j’ai pris beaucoup beaucoup de photos.

    Explicitation des diverses étapes : chauffage du lait, ajout de ferment, coupe, brassage, égouttage en séparant petit lait (pour les cochons ravis) et pâte durcie, mise en forme, essorage, presse et retournement. Visite de la cave avec explication des étapes de salage, retournement et frottement des croûtes. Le tout en blouse et charlotte sur la tête. Je remarquai que trente ans après ma classe de neige en Cp et sa visite d’une fabrique de munster, les règles s’étaient grandement durcies question hygiène.

    Avant le repas, je déambulai sur les lieux armée de mon appareil songeant à mon reportage en images pour le blog, caricaturale touriste. REINE DES COURGES que je suis evanouit.gif, après le déjeuner, j’ai tout effacé par mégarde et j’étais furieuse de ma maladresse : non seulement j’avais perdu les photos d’avant notre départ mais j’étais également bonne pour recommencer ma frénésie gloutonne d’images. Grrr.

    (Je suis retournée en fin de semaine à un autre atelier fromage afin de reprendre des photos pour vous, lecteurs. A voir plus tard) 

     

    A midi, le repas fut pris à l’extérieur grâce à une météo lumineuse sur cette terrasse (ce fut le cas quasiment tous les jours yeah )

     

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      Garçon émergea péniblement malgré les tentatives répétées de Nicolas (jeune homme rencontré la veille) pendant la matinée. Il arriva le visage embrouillé, mal réveillé et ronchonna sur la multitude des légumes au menu. « J’aime pas les légumes » lança t-il en bougonnant. Son voisin de table s’esclaffa : « Et bien mon gars, tu ne vas pas beaucoup manger cette semaine parce qu’ici,  il n’y a que ça! ». Toute la tablée s’en amusa malicieusement. S’il n’aime pas les courgettes, heureusement, il put s’empiffrer aux repas suivants d’autres légumes crus ou cuits mis sur la table. Produits sur place et cueillis la veille  ou le matin, ils nous offraient des plats opulents et des repas dont tous sortaient pleins ; «  Je mange trop »  entendis- je régulièrement chaque jour.

     

    L’après- midi, nous eûmes une visite commentée du lieu, j’y rencontrais d’autres séjournants, Agnès et ses filles notamment.  Garçon resta au foyer refusant chacune de mes propositions de visite ; il ne s’inquiéta nullement quand je lui parlai de partir visiter Mirmande avec Agnès qui me proposait la place dans la voiture. Finalement, lui le grognon, saisit rapidement le sens de vacances familiales ; de tout le séjour, je ne le vis plus qu’à l’heure des repas, de loin et la nuit au sommeil. Chacun sa petite vie.


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  • Nous avions appris dans la voiture que nous étions comptés au repas du soir. Fiston s’amusa de notre arrivée par l’arrière : «  Ah, vous nous attendiez pour le repas simplement parce que la viande, c’est nous ! A nous faire marcher, vous êtes quittes de nous porter. ». Etonnant comme il se lâchait si facilement ! Je n’en revenais pas.

    Tous étaient à table quand nous entrâmes dans cette magnifique salle voûtée. Grandes et belles tables massives accompagnées de bancs, réfectoire digne d’un monastère.


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    Il était évident, au regard de tout ce qu’il avait avalé, que mon garçon ne mangerait plus. Je grignotais quant à moi de la pizza aux légumes et au fromage avec plaisir devisant par ci par là avec nos voisins de table auxquels je proposai de terminer ma salade de riz vainement. Fiston n’arrêtait pas de s’agiter et de causer, lui le sauvageon ; les premiers contacts furent donc mouvementés, haut en couleur.

    Après manger, nous allâmes à la chambre en écoutant les explications de notre guide, John, observant les lieux d’un premier regard curieux. Après l’installation et le repérage des sanitaires, nous retournâmes au foyer.

     

    PICT3231Avant tout, je m’inscrivis aux activités de la semaine sur le programme affiché  là, à gauche de ce porche (en face du foyer) et rejoignis mon garçon excité et nerveux dans ce nouveau milieu. Très vite, nous fûmes invités à des jeux ce qui l’enchanta trop content d’être rapidement intégré lui, l’anxieux chronique du rejet.  

    J’observai l’activité, ignorant qui étaient nos interlocuteurs.  La nervosité de mon garçon me fatiguait, j’avais envie de l’assommer mais je restai silencieuse. Les jeunes gens avec qui il jouait m’inspirèrent confiance, aucun ne se laissa prendre dans la spirale de l’agacement, du jugement hâtif, au contraire. L’un d’eux, Mickaël,  le géra calmement et d’une telle façon que je le vis se détendre peu à peu, rire et lâcher. Rassurée, je ne traînai guère, éreintée du voyage et dormais déjà quand il revint enthousiaste de ses parties de Taboo en bonne compagnie.

     



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