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Post restos.
En ces derniers jours de janvier 2010, alors que je vérifiais l’état de mon compte bancaire, je découvris que la CAF avait enfin débloqué mon dossier. Waouh ! Je reprenais de l’oxygène et tout guillerets, fiston et moi allâmes acheter ce dont nous nous étions privés pendant plusieurs mois : de la viande fraîche, des légumes, des fruits. Ce fut une fête remarquable que de choisir ce que nous voulions manger et non plus subir l’approvisionnement médiocre des Restos du cœur. Une belle blanquette de veau à ma façon reste gravée en mémoire, symbole de cette liberté retrouvée.
Je n’en perdis pas pour autant mon goût de l’expérience et la réflexion sur une alimentation écolonomique tout en jouant des présentations visuelles des assiettes, plaisir futile et inutile.
Avec des moules farcies,
L’opulence retrouvée des légumes,
Ainsi, je gardais les légumineuses en alternative à la viande élaborant fréquemment des casseroles de lentilles, haricots, petits pois dont je me nourrissais plusieurs jours quand fiston mangeait à la cantine.
Je nous régalais également d’houmous et galettes. Ces dernières font souvent notre office sous forme de crêpes à partir de farine de pois chiche tartinées de fromages type feta accompagnées de salades variées ( et d'inévitables soupes de légumes).
La diversité des préparations du monde est une banalité chez nous et c’est naturellement que je prépare la soupe au yaourt turque, du börek (feuilleté au fromage et herbes turc),
de la moussaka,
des couscous et tajines variables,
des risotto (ici, curcuma et fruits de mer)
De temps en temps, il m’arrive de commander des sushis en plaisir personnel puisque fiston n’en mange pas… pour l’instant.
Parfois, je reçois des cadeaux de mes élèves comme ces petits farcis thaï gloutonnés avec délectation.
En outre, suite au cadeau de mon amie Magali, j’entamai l’apprentissage pratique du thé à la menthe. Souvent observé chez mes hôtes marocains, je n’avais pas franchi le pas perturbée par l’utilisation abondante du sucre blanc. Là, j’avais la théière et le sucre complet. Grâce aux explications entendues de ci de là, je fus très heureuse du résultat m’attachant méticuleusement à choisir l’eau, à respecter les étapes. Quand je vis mousser ma mixture lors des oxygénations successives, je sus qu’il était réussi. Empiriquement, je tâtonne dans la dose de sucre mais avec le sucre complet, je sais que les enjeux ne sont pas identiques à ceux du sucre raffiné.
Dans une démarche de déconditionnement à la peur chronique et diffuse du manque, je décidai d’entamer la consommation des réserves des fruits du congélateur.
Les prunes sont passées en gratin délicieusement parfumé à la cannelle qui m’amusèrent, Voyez également ces gâteaux rigolos:
la rhubarbe en biscuit accompagnée de pommes.
La glace aux noix fut parfaite en garniture luxueuse, nappée de coulis de fruits rouges.
Les abricots raplapla de la décongélation ont donné de délicieux feuilletés en feuilles de bricks décidément classiques dans ma cuisine,
les mûres cueillies dans la forêt derrière chez nous une tartelette croustillante et des feuilles de bricks avec des pommes, du beurre et du sucre.
(voyez la belle assiette aux biscuit, chocolat et fruits en plus)
Libérée des contraintes obsessionnelles d’autres, j’ai préparé plus d’une mixture envahissante avec des résultats encourageants et heureux ; je leur consacrerai un article à part, ces expériences le méritent.
Paradoxalement, je remarquai qu’en habitant dans cette petite bourgade, j’avais accès à des filières plus raisonnées et locales de consommation. Fi des transports hebdomadaires domicile- hypermarché !
Il est incroyable de penser que de nombreux ruraux ne trouvent pas de quoi manger dans leur commune ou à moins de 10-15 km minimum. Les potagers sont rares, les vergers rasés pour la construction de lotissements stéréotypés, les deux ou trois agriculteurs souvent en production intensive de lait et céréales. Ainsi, ils s’alimentent aux supermarchés de la première ville venue, souvent plus loin.
Dans la maison aux multiples possibilités, j’avais tenté de lutter contre cette aberration, en vain. Retrouvant et ma liberté d’agir et des moyens financiers suffisants, j’optai pour le marché des producteurs locaux et enquêtais alentour sur l’existence d’une AMAP. A ma grande surprise, selon les producteurs, non seulement les produits sont de meilleures qualités avec peu de kilomètres dans les pattes mais en plus, ils sont nettement moins chers que ceux des supermarchés. Certes, il s’agit de se donner de la peine et de se renseigner, mais le jeu en vaut véritablement la chandelle.
Pour exemple, savez- vous qu’un simple pot de yaourt arrive avec plus de 9000km dans les pattes à votre réfrigérateur ? La vache, la laiterie, l’usine, le pot, la centrale, le supermarché, la route, le frigo... Effrayant non ?
Je fabrique mes propres yaourts et fromages blancs avec du lait bio local à 50cts le litre (12km et pas d’emballage), j’achète mes farines pareillement. Les œufs viennent d’une exploitation locale à 1.80 euros la douzaine, les pommes de terre, les pommes, les viandes, les légumes, tout est local. Logiquement, j’ai adhéré à une AMAP en fin de printemps ; un jeune agriculteur biologique s’est installé grâce à notre soutien et chaque semaine, c’est la surprise renouvelée du panier. Il multiplie les variétés et je suis enchantée de découvrir cette abondance de couleurs et saveurs ; belle aventure pour la fêlée des légumes que je suis !
En l’occurrence, je réalisai il y a peu qu’en place du bout de pain traditionnel, je croquais souvent des légumes crus.
A suivre…
Tags : sucre, legumes, fruits, souvent, feuilles
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Commentaires
Commentaires
"Je fabrique mes propres yaourts et fromages blancs avec du lait bio local à 50cts le litre (12km et pas d’emballage), j’achète mes farines pareillement." etc etc
Dis Cricri, tu serais pas un peu snob parfois ?
C'est pas le but. Je m'interroge et je montre comment à mon échelle je fais des choix en cohérence avec la vie à laquelle j'aspire, une vie respectueuse des hommes et de la terre...
Miam et miam et autres naturalités essentielles .... comme cette rubrique porte bien son nom et me nourrit ce soir, moi qui, un peu désemparée par la grande pomme, vient pour la première fois de commander des trucs par Internet ... (en essayant de grouper mes achats sur deux ou trois boutiques seulement ..)
hi hi
hum hum
miam miam
Et qu'est- ce que tu as commandé, Je suis curieuse!
Des plats préparés indiens, naturels, sans conservateurs, et autres produits bizarres. Des conserves de tomates (en pot, pas en boîte) ... eh, je ne me souviens plus .... ça va être une belle surprise de recevoir les colis; ha si, de la soupe de pois cassés bio .... Nan, je sais plus ...
Slurps! Tu raconteras? J'espère!
Courageuse démarche!
C'est bien dommage d'être obligés de chercher pour se nourrir correctement, le bio devrait être la norme, et le reste...non subventionné, de manière à le faire disparaitre. Cependant adieu les belles idées, le nouveau gouvernement n'étant pas conforme aux déclarations d'intention de mettre l'écologie en premier plan.
Je poste en retard, rentrant juste d'un petit voyage destiné à commencer une nouvelle vie à deux sous le même toit.
Bisous!
Oui, le bio pour tous est possible! c'est une question de choix. Très bonne idée de ne plus subventionner l'agriculture intensive! La PAC sera bientôt votée, que feront-ils?
Pour la vie à deux, j'ai lu ça chez toi et bien que très heureuse pour toi,(vous), je ne suis pas étonnée.
Quant au gouvernement, je ne commente pas, l'irrationnalité est omniprésente en politique, je suis blasée... surtout de gens qui ne corespondent pas du tout à mes opinions.