-
Les Amanins, matin du troisième jour.
Et troisième lever matinal car je souhaitais ardemment participer à la traite des chèvres de bonne heure.
Enfant, je dévalisais les gants en caoutchouc de ma mère, les perçais à l’extrémité des doigts, les attachais sur le robinet, le remplissait d’eau et m’entrainais à traire. Adolescente, je rêvais de m’installer en Bretagne avec quelques chèvres, fabriquer des fromages, peindre et créer. Ignorante des possibilités concrètes de formation dans le domaine, j’ai fait des études littéraires et gardé ce jardin en rêve dans un coin de mémoire. Plus de 20 ans après, l’occasion de tester mes capacités était trop belle. Malheureusement, exceptionnellement, Philippe avait avancé l’heure et nous arrivâmes trop tard, comparses et moi. Il sortait les brebis à notre arrivée et les chèvres étaient déjà en partance pour les pâturages.
A défaut, j’assistai au repas des animaux.
Chevrettes
Poules avec ouverture du poulailler
Et cochons.
Ces derniers valent le détour. Mickaël, wwoofer nous avait mis au parfum : solidaires et débonnaires habituellement, ils se révèlent égoïstes et brusques à la distribution du matin.
Des restes alimentaires sont posés à l’autre bout de l’enclos puis il s’agit de courir très vite afin de distribuer le mélange favori orge- petit lait. Malins, ils ont compris le stratagème et ignorent les restes pour se ruer sur le délice matinal.
L’un d’eux a d’ailleurs trouvé la solution, il s’accapare radicalement l’auge en l’investissant physiquement!
« S’ils savaient que nous les gâtons pour les bouffer ensuite ! » posa Mickaël. J’avouais en riant qu’en les observant, je ne voyais que les magnifiques jambons sur pattes.
Je n’ai rendu visite au bouc que plus tard ; il n’était pas en cette période particulièrement sociable, remué par ses hormones (c’est vrai que ça sent fort, un bouc !!)
Plus tard, je participai aux activités de jardinage : mise en terre de plants, désherbage des rangs, ramassage des courgettes, reconstitution des buttes, etc. Il était particulièrement intéressant d’écouter les explications de Marieke, autre wwoofeur(se) aux vastes connaissances quand le maraîcher était en vacances aussi.
Je n’échappai pas à un trait sur ma tenue en robe courte prétendument peu adaptée au jardinage. Qu’est- ce qu’il en sait d’ailleurs ? Je rétorquai seulement sourire en coin : « Tu ne peux pas t’imaginer tout ce que je fais en jupette et robe courte ! ». Je gardai en moi l’image de ces multitudes de femmes à travers les âges et les espaces travaillant aux champs en robe… Alala, c’est quelque chose les préjugés !
Je participai même au ramassage des pierres d’un champ en friche à préparer pour le labour.
Cette photo est à l’image de nos vacances : je bosse et fiston regarde.
En outre, je pus, pendant ce temps, partager quelques beaux échanges avec Marieke et Mickaël, apprendre d’eux, de leur vie, de leur interne.
Avant midi, je partis me reposer contrainte par le corps me rappelant à l’ordre : j’avais forcé sous le soleil. J’avais besoin de préserver mon énergie parce que cette après midi, était l’atelier de briques de terre crue et je ne voulais absolument pas le rater.
Tags : j’avais, mickael, participer, chevres, mis
-
Commentaires
Chère Annie,
Si je tente ces expériences de travaux, c'est justement parce que j'ai conscience de la chance de pouvoir les exécuter. Quoi qu'il en soit, rien n'est obligatoire aux Amanins et chacun fait ce qui'il peut/veut.
Tous, nous avons quelque chose à apporter aux autres, la coopération et la solidarité sont les fondements des sociétés humaines au sens premier, comment aurait survécu notre espèce sans elles?
Pour ce qui est de la viande, j'en parlerai dans un article spécifique à l'alimentation, tu auras des pistes de réponses.
Malgré tes mains et ton dos, que de merveilles tu apportes à ceux qui te rencontrent!
Réponse de fée des agrumes le 01/10/2010 à 12h26
Ajouter un commentaire
Cet article m'inspire deux réflexions:
-ramasser des pierres implique d'avoir des mains fonctionnelles pour le faire et aussi un dos en bon état: or ce n'est pas mon cas. Si les gens savaient le précieux trésor que représente leur santé et leur fonctionnalité!
-alors on mange du jambon aux Amanins, ce n'est pas végétarien alors. Qui sacrifie les animaux? Ont-ils une approche spirituelle de la chose du genre "cochon, je te remercie de me permettre de me nourrir de ta viande" ou "je prends de ta viande juste le nécessaire" ou un rituel de ce genre en communion avec la nature?
Cela me rappelle un cochon que j'ai mangé pendant des vendanges après l'avoir vu vivant!