• Survivors.

    Ce que nous attirons est le reflet de l’énergie que nous émettons.  Certains y voient des signes du destin ou de dieu guidant sur une voie, d’autres la fatalité ou la chance ; je pense bien plus pragmatiquement que nos pensées nous rendent attentifs à certains signes en résonnance avec nos pensées en conscience, instinctivement ou inconsciemment. Ainsi, alors que j’écrivais l’article précédent, j’eus un éclair de lucidité quant à mon appétence à la série Survivors (disponible en DVD ou en streaming ici). Ce fut Yves Blanc qui attira mon attention sur elle lors de sa dernière émission de la Planète bleue. Je m’y suis jetée avide et curieuse.

    Un virus extermine la quasi-totalité de l’humanité en des délais très courts ; l’électricité, l’eau courante disparaissent, la vie moderne et technologique s’envole. Quelques rares survivants se retrouvent confrontés à cette vie post- apocalypse coupés de ce qui fut leur vie d’avant.  

     


     

     

    Il n’est pas question d’images à grand renfort d’effets spéciaux, ni de scènes épiques, fantastiques, terribles ou larmoyantes. Non. Dans cette série, l’accent est mis sur la psychologie et les ressources de chacun des protagonistes. Ils se retrouvent à survivre à leur famille, leurs amis, leurs collègues, leurs voisins, leur environnement quotidien, la civilisation, choqués par l’hécatombe absolue. Il est question de la re-construction de soi, de la personnalité, des choix face à son passé, son devenir, surtout son présent et d’adaptation aux circonstances d’extrême dénuement. A chacun de se reconstruire intérieurement, à chacun de  se positionner dans le groupe des survivants en nombre très restreint.  Parce que tout s’est arrêté, que les dirigeants, les institutions, les cadres d’avant se sont écroulés, tout est possible. Certains deviennent des bêtes sauvages guidés uniquement par la quête de nourriture, d’eau, d’abri, d’autres s’arrogent des droits et des pouvoirs de par leur possession d’armes, de ressources, de ravitaillement, d’autres se regroupent et s’organisent selon des projets idéologiques variés : anarchie, dictature, démocratieS, communauté, coopération, domination, ordre, sécurité, liberté… Les questions soulevées au fil des épisodes m’ont passionnée.

    En classe de quatrième, nous avions étudié Ravage de R. Barjavel. Je ne l’avais pas aimé en ce temps, le considérant violent et âpre ;  il a été toutefois marquant au point de continuer à m’habiter, je l’ai même relu depuis et songe à le relire prochainement. Il y est question d’une civilisation où la technologie qui assurait le quotidien des humains s’arrête en raison d’un panne générale irrémédiable. Qui y survit ? Et comment ?

    Dans la Route, de John Hillcoat, inspiré du livre de Cormac McCarthy, c’est une explosion, un éclair qui a tout balayé. Quelques humains survivent dans un univers totalement anéanti sans eau potable ou nourriture. La loi du plus fort et la barbarie sont devenues les règles dominantes.

     

     

     

    Entre autres.

    Ces récits m’interpellent. Ils soulèvent des questions qui me préoccupent : par- delà la culture, la civilisation, qu’est- ce qu’être humain ? Dans le ron- ron et le confort du quotidien, nos cadres habituels, parmi les nôtres, au sein d’un environnement social connu, savons- nous véritablement qui nous sommes et ce dont nous sommes capable ?

    Je n’ai pas de réponse.

    Seule dans ma tête persiste une idée: et si finalement l’aventure principale de notre existence était la quête, la connaissance de soi ? Sur le fronton du temple d’Apollon de Delphes, les Grecs n’ont pas mis d’autre injonction : Connais- toi toi- même. Dans l’adversité, le dénuement, l’épreuve, bien des masques tombent, ce miroir de vérité est implacable.

     

     

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  • Commentaires

    1
    Fleur de Lotus
    Mercredi 18 Juillet 2012 à 11:59
    Fleur de Lotus

    A lire aussi, dans le mëme esprit: Malevil de Robert Merle:-)

    2
    Je transfère
    Samedi 17 Août 2013 à 23:08

    Merci du tuyau. De Robert Merle, j'ai lu La mort est mon métier, très fort.

    Réponse de fée des agrumes le 06/06/2011 à 12h38

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