• Dans une sélection de 16 pages du magazine Sciences humaines reçue par la Poste en proposition d'abonnement, je suis tombée sur un tout petit article que je vous recopie là :

    Les bases cognitives du dogmatisme.

    Les gens à l'esprit étroit ont une mémoire de travail plus limitée que les autres selon une étude récente  menée sur 200 étudiants par le psychologue américain  Adam Brown de l'université de St. Bonaventure. Rappelons que la mémoire de travail permet de garder les informations en tête et de les manipuler, et que sa capacité est variable selon les individus. Faible, elle rend plus difficile  le traitement des  informations nouvelles ce qui favoriserait le dogmatisme selon le chercheur. Ce dernier point n'est pour l'instant qu'une hypothèse qu'il faut maintenant tester. Résultats prévus pour l'été 2008.

    Renaud Persiaux

    Adam Brown, "An investigation into relationship of verbal working memory and dogmatism", Journal of Research in personality, vol.XLI, n°4, août 2007.

     

    Je ne sais pas où trouver les résultats de ces tests ; par contre, ce petit article a déclenché une réflexion dans ma petite tête qui m'a conduite à une évidence éclairante sur certains êtres humains.

    J'imagine une personne quelconque dont la mémoire de travail est limitée.  Sentant qu'elle ne peut pas faire face à des informations nouvelles, elle se réfugie dans un cadre strict qui la rassure. Ainsi, elle se ferme au changement et se raccroche à son petit monde parce qu'elle se sent en danger et impuissante hors de ce cadre. Une autre à la mémoire de travail plus développée saura trouver en elle et avec les informations nouvelles les moyens de s'adapter aux changements sans crainte.

    Cette  évidence m'amène à avoir une grande compassion pour ceux qui se sentent agressés par les informations nouvelles et le changement.  Leur dogmatisme, leurs principes stricts sont les seuls protections qu'ils ont trouvées pour moins souffrir. Ce ne sont plus des crétins stupides, ce sont des êtres perdus et démunis.

    Néanmoins, je rebondis en m'interrogeant sur cette limitation de la mémoire de travail. Le cerveau est si plastique et capable que je ne peux m'empêcher de me demander pourquoi certains ont une mémoire de travail limitée. La peur inculquée par d'autres formate les esprits au dogmatisme en leur enlevant la possibilité d'apprendre à développer cette mémoire de travail. Non seulement, ils sont prisonniers de leur mémoire de travail limitée mais également de ceux qui les empêchent de la développer, et d'eux mêmes, qui sait? .

    Esprit libre celui qui peut faire face aux changements en mobilisant sa mémoire de travail, esprit libre celui qui sort du dogmatisme inculqué par des « chefs » en tentant malgré certaines limitations de s'adapter aux informations nouvelles.

    Et là, je pense à ma voisine turque qui n'a jamais été à l'école, formée uniquement par la vie, la télévision et les discours de la mosquée. En apprenant à faire la choucroute, elle fait preuve de plus d'intelligence que bien de ceux qui la regardent d'un œil méfiant parce qu'elle est voilée et vêtue comme les femmes de la campagne de son pays.

    Je pense à ces grands médecins prêts à tout essayer pour soigner leurs patients avec des méthodes alternatives ayant fait leurs preuves quand certains naturopathes ou nutritionnistes crient à tout va contre les méthodes traditionnelles de la médecine classique, de l'alimentation.

    Je pense à ces personnes suffisamment aisées pour qui la solution est systématiquement l'argent ou ceux qui y voient la seule alternative à leurs problèmes quand d'autres plus pauvres se remuent les méninges  pour tenir la tête hors de l'eau et solutionner avec les moyens du bord.

    Vraiment, je m'interroge sur les capacités de mémoire de travail de chacun.

    Et comment ne pas faire le lien entre le dogmatisme et l'intolérance, une mémoire de travail développée et la tolérance.


    Le plus intelligent n'est pas forcément celui que l'on croit.

    Ensorcellement du monde.


    Et vous, qu'en pensez- vous ?


    ( Philippe, je crois que c'est un sujet d'actualité, héhé :p)



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  • Aujourd'hui, je fais dans l'article expresssss en raison de mon programme chargé de ces jours-ci. Aussi, je vous invite à voir le blog d'un camarade blogueur, Abelllion chez qui j'aime me promener ; passionné par sa région, il nous fait visiter les sites mystérieux des terres cathares.

    Amateurs de vieilles pierres et de légendes, c'est un endroit pour vous.

     Il n'est pas aisé au premier abord d'entrer dans cet univers personnel, il dévoile ses merveilles lentement, la richesse étant subtilement accessible, ses trésors se méritent.

    Quand mon corps me permettra de voyager et de marcher plus loin, plus longtemps, que mes yeux seront assez forts pour m'offrir le monde inconnu plus clairement, j'irai visiter ces terres avec ce blog pour seul guide.  Cheminement intérieur et extérieur.

    Il m'a demandé de lui écrire un article sur un escalier visité cet été dans les Vosges et je suis très honorée d'y être publiée. Plutôt que de le recopier ici, faites un petit détour par là bas.

    Au plaisir de partager sans posséder. Merci Michel Serre (et moi accessoirement, héhé :p)



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  • 2 octobre 2008


    Après avoir rempli quelque formalité administrative, mon amie des Vosges me propose de visiter Neufchâteau, « Et bien oui ! Je ne connais rien de cette ville et ça nous dérouillera les jambes, occupera les enfants ». Nous rentrons dans des petites rues anciennes, les boutiques colorées commencent à se dévoiler au coin du premier croisement.

    Mon amie me propose de se renseigner auprès de la mairie sur ce qu’il y a voir et nous revenons sur nos pas afin de prendre un large passage voûté et sombre, les enfants regardent la plaque monument aux morts des deux guerres mondiales puis nous débouchons sur une cour lumineuse et charmante avec des arbustes devant des façades claires et travaillées. Je remarque les belles fenêtres aux cadres sculptés, les fleurs parsemant la façade de couleurs éclatantes. Nous nous dirigeons vers une grande porte voûtée entrouverte quand deux messiers nous interpellent :  "Vous venez voir l’escalier? ". De quoi parlent–ils ? Ils se déplacent de quelques mètres, mon amie entame la conversation en remarquant que l’heure n’est pas idéale (il est près de midi), ils en rient et assurent qu’il n’y a aucun problème, ils ne nous enfermeront pas. C’est donc dans une ignorance totale que nous passons le porche de cette petite porte ouvragée blottie dans un coin de la cour.


     J’aperçois simplement une plaque indiquant que le lieu est classé monument historique ; quelle aubaine ! J’aime les vieilles pierres. Nous entrons. Et là, merveille, nous découvrons un escalier superbe entièrement sculpté en tout lieu.



    Oeil de bœuf au dessus de la porte, plafond sculpté avec cette face de faune au milieu de végétaux, Les premières marches sont couverte d’un plafond aux sculptures géométriques, presque celtiques. Au centre de médaillons, des branches d’arbres en fleurs s’alignent, sagement rangées.



     Mais de quand date donc ce lieu ? Je suis enchantée. Un buste imposant trône au bout de l’escalier, qui est- ce ? Jeanne d’Arc ? Nous sommes dans sa région après tout. De grandes fenêtres éclairent ce lieu blanc, grisé par le temps. Je m’interroge sur la date, le XVIe siècle peut être ? Ces sculptures, cette abondance dans la pierre, cela y ressemble. Une ambiance que je crois reconnaitre telle celle vue dans les châteaux de la Loire il y a des années.



    Le plafond du petit palier est une explosion de courbes autour d’un motif central fleuri, avec des demi- coquilles, entre saint Jacques et palmettes sur les bords.




    L’escalier tourne et s’ouvre sur d’autres marches ; les sculptures du plafond changent encore. Quel foisonnement en si peu d’espace ! Elles conduisent à un autre palier où trônent deux magnifiques portes. Très foncées, entièrement sculptées, elles me renvoient à des images anciennes de l’histoire de France.



    Œil de bœuf au dessus, les portes ouvragées de géométrie et de végétaux tout en courbes sont encadrées de demi- colonnes raffinées. J’y retrouve des motifs floraux finement enroulés autour des fûts, branches de quelques plantes orientales (oliviers ?). Des chapiteaux type corinthien, couverts de palmettes éclatent et déploient leurs feuilles de pierre. Une explosion de végétations.



    Chaque plafond des volées de marches est orné de sculptures différentes. Je ne me souviens plus de leur ordre d’apparition, impressionnée par la richesse du lieu si discret de l’extérieur.



    Il y a des motifs géométriques, quasi celtiques, entrelacs de cercles et droites ou d’ovales et de rectangles, des médaillons avec des bouquets de fleurs en pot s’alignant entre des formes géométriques, ronds encadrés de rectangles…




    A l’extérieur, je n’ai pas pu résister à l’envie de photographier la porte d’entrée de cette bâtisse car elle laisse entrevoir les charmes de l’intérieur opulent et raffiné, de cette délicatesse de l’époque où les arts s’inspirent de l’Italie, de Florence. Etant mal voyante et sensible à la lumière, c’est mon amie qui m’a guidée afin de prendre les photos de certains détails inaccessibles à ma vue.



    Dans la pénombre du bas, j’ai pu voir les formes générales alors que les détails et les plafonds très éclairés par les grandes fenêtres m’étaient plus flous. Je ne peux donc pas vous en donner une description précise, simplement partager mes sensations sur cet escalier surprenant.



    Notes trouvées sur le site de Neufchâteau :

    Rue commerçante de Neufchâteau. Au n° 28, l'hôtel de ville occupe un hôtel particulier reconstruit de 1578 à 1594 sur un sous-sol du XVème siècle pour un riche marchand de grains, Jean Mengin de Houdreville : façade décorée, escalier tournant daté de 1594, puits du XVIè s. Dans cette petite ville vosgienne, il y a aussi une très belle place XVIIIe et les ruelles anciennes sont magnifiques.

    Fée des Agrumes.



    Merci à Fée des Agrumes d'avoir accepté d'écrire ce bel article sur Neufchâteau. Qui ne connaît pas encore cette blogueuse aux talents et intérêts multiples, toujours curieuse de belles rencontres ? C'est un honneur pour ce blog de la publier ! 

    Avec cet article, elle nous montre qu'elle est aussi une dénicheuse de lieux secrets.  Elle nous fait  découvrir les merveilles de la Renaissance de sa région, et par le même coup nous profitons de sa plume et de ses photos.

    Qu'elle en soit mille fois remerciée !  

     

     


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  •  

    Dans la pile de livres qui attendent d’être lus, je décidai d’en prendre  un parmi les moins épais pour avancer et diminuer le tas… « Tiens, pourquoi pas celui-là ? » Une chronique sur France Inter m’avait vivement interpellée et appâtée, je me lançai… et la lecture a duré plus de deux mois ! Objectif raté pour la diminution du tas mais alors, quelle aventure !

    Je lisais quelques paragraphes, chapitres et y réfléchissait pendant des jours tant les références et la réflexion y sont profondes. Une vraie course de fond dont je ne suis pas ressortie  indemne.

    Du plus profond des âges à nos jours, le cheminement de l’appropriation du monde par les humains, entre culture et nature.  Comment le sale et l’impur marquent la possession  Comment certains objets symbolisent cette appropriation de l’espace. Entre pollutions dures et pollutions douces (pas moins polluantes), l’humain marque son territoire et cherche à asseoir son pouvoir sur son environnement et sur les autres. Je marque, je m’approprie, je possède, je te possède, je te domine, je domine.

    Balafre du sang, du sperme, des cadavres, des déjections, des eaux usées, des gaz, des produits toxiques, des publicités, des marques, invasions de l’espace par. le bruit évacué (le mot est choisi consciemment) des haut- parleurs… Un regard cinglant sur l’homme. Et si cela n’était que le reflet de sa vanité à se croire plus fort que la nature ? (ça c’est moi que le dit en déduction).

     

    Course folle de  nos sociétés à se croire plus fortes parce que profondément ancrées par la pollution du monde, course qui mène à notre perte ? 

    Et cette question essentielle, récurrente :

    l’avenir de l’humanité n’est- elle pas dans la dépossession ?

     

    Il y aurait de quoi développer, je suis dans l’impossibilité de le faire ici, néanmoins, j’y pense chaque instant dans les gestes du quotidien et  dans le regard que je pose sur l’homme.  Eclair de lucidité.

     


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  • Enfin, elle est là, la page qui vous présente mon grand ami Boris !



    A parcourir avec la musique si belle et si puissante de Noir désir.



    Je suis habitée de l’espoir fou qu’en chaque être humain réside des possibilités infinies et magnifiques, que tous, insignifiants et poussière de rien,  nous sommes détenteurs de la magnificence  de l’univers.  

    Nous ne valons rien les uns sans les autres, la vie n’a de sens que par le lien à l’autre. La compréhension de la richesse de  soi et de l’autre est la clé d’une vie réussie car dans ce contexte, les vanités de domination n’ont plus lieu d’être.

     

    J’ai foi en l’humain vivant



    Et mon ami Boris aussi si je puis parler en son  nom.



    Très lyrique ce soir… :p


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  •  

    Plus communément connue sous la dénomination loi de l’emmerdement maximum, elle désigne ce à quoi personne n’échappe au quotidien tout au long de sa vie.

    Elle est étudiée très sérieusement par des chercheurs à travers le monde  qui s’interrogent sur tout  ce que se passe dans des circonstances clairement définies :

    Pourquoi la tartine tombe t- elle toujours du côté du beurre ?

    Pourquoi ça ne marche (presque) jamais en amour ?

     

    Entre étude du cerveau humain, des comportements, de la perception de l’espace, du temps et de l’autre, il y a dans ces deux livres de Richard Robinson plus d’un point commun avec mon ami Boris ; j’y ai retrouvé également du petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens. Ils sont très complémentaires de ces lectures plus « universitaires » et sérieuses (françaises) parce que c’est très drôle.   C’est peut être  un côté très américain, cette manière d’amener des idées pointues en enfonçant des portes ouvertes et en vulgarisant au maximum. Sans importance puisque le but est de s’enrichir, d’expérimenter par le livre. Les dessins, les citations, les chapitres, tout est si drôle, … et tellement déculpabilisant !

    Tous victime de la loi de Murphy parce que nous le voulons bien et parce que c’est inhérent à notre nature humaine.



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  • Il est étrange de constater ce que la mémoire retient à travers le temps. J’ai des souvenirs très précis de quelques événements quand  la succession des heures passées  à la maison me parait être un  trou noir, noyé d’ennuis, de souffrances et en quête d’ailleurs, confrontée à mon impuissance à faire quoi que ce soit, coincée dans mon propre corps, à la merci de tous, coupée de tout ce qui fait le quotidien. Peut être est-ce bien l’absence, ma propre absence qui me faisait le plus souffrir, moi, qui ai toujours été pleinement dans la vie. Il ne me restait que mes pensées, ma parole, mon ouïe malgré des périodes d’assourdissement et des mains plus ou moins contrôlables surtout en cette fin d’année 2006.

     L’agitation du monde me semblait tellement lointaine et dérisoire ; les thèmes tels que la métaphysiques de l’âme sur France culture résonnaient en profondeur et la variété de consommation, si secouée/ante m’insupportait. Seules des musiques profondes  avaient leur place. Imaginez que je ne pouvais plus bouger, je ne voyais presque rien et ’il m’était impossible même de  trouver les  touches sur la télécommande.

     Etre là sans l’être, garder tous ses esprits, penser le monde sans y participer, le regard perdu sur l’incompréhensible brouillard qui entoure sans cesse. C’était, au propre comme au figuré  être dans la nuit que la lumière allumée par  quelqu’un ne change en rien.

     

    Pas très original je pense au regard des expériences d’autres perdant la vue ou victimes d’accident, de maladies terribles.. Le scaphandre et le papillon récemment et ce magnifique film primé à Cannes, Johnny s’en va t’en guerre (de Dalton Trumbol, 1971) vu une seule fois par hasard au Cinéma de minuit il y a plus de 20 ans et qui m’a marquée à jamais. 

    J’étais souvent seule, coupée du monde, sans vue ni mouvement chacun travaillant, s’occupant à sa vie. Une première mort, sociale  creusant ma tombe. Attendre, se recentrer sur soi parce qu’il n’y a rien à faire. Mon pauvre garçon pour qui je ne pouvais rien faire.

    Oui, il ne restait plus que moi et l’immensité de l’univers qui m’habite. Mon parcours, mes questions, mes quêtes, mes lectures, mes rencontres me donnaient quelques maigres moyens pour surmonter avec plus ou moins de sérénité les événements. Je savais qu’il me fallait entrevoir l’avenir pour donner du sens, me réapproprier cette histoire, mon histoire. Tant que je ne voyais pas d’issue, qu’elle soit de rétablissement ou de fin définitive, je ne pouvais pas l’écrire de ma propre main, simplement la subir et perdre ainsi mon humanité, en rester à l’état d’animal.   

    La maladie n’est pas une aventure extraordinaire quand rien ne vous aide à vous approprier votre propre histoire, à lui donner du sens. (Cher Boris).



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  • Titre improbable, il s’en faut et pourtant, quelle découverte ! J’étais curieuse de ce qu’il pouvait contenir, devinant sous cette dénomination une forme d’ironie envers certains grands parleurs qui étalent leur culture à tout va… Et bien non.

    La structure d’ensemble est très universitaire, l’énonciation pédagogique si je puis dire ; il y a le plan habituel des dissertations ou des compositions avec annonce d’une idée, son explication, son illustration et une conclusion, des chapitres très structurés et clairement définis. En cela, ce peut ne pas être accessible à tout public. Pourtant, chaque idée proposée devient limpide et évidente grâce aux exemples  et surtout parce qu’il y a dans les mots une grande sensibilité, une ouverture formidable sur l’être, de l’apparence à la profondeur. Parce que ce que nous lisons est révélateur de ce que nous sommes, ce que nous ne lisons pas également. S’établissent des bibliothèques intérieures, implicites au sein de la personne, de son groupe social, de la nation, voire de l’humanité.

    Entre non-lecteur cultivé et lecteur ignare, le premier a les moyens de replacer l’œuvre, son auteur dans son contexte (littéraire, historique, sociologique, culturel et j’en passe…), il  peut se faire  une idée du contenu du livre non lu  alors que le deuxième,  ingurgitant des écrits à la chaîne en simple tue-le-temps ou collection  ignorant le dit- contexte n’en soupçonnera ni les enjeux, ni les desseins, ni la valeur.

    Ne voyez pas là la réflexion d’une espèce d’intello pédant(e) !

     Car ce n’est ni ce que dit le livre, ni ce que je veux dire. L’ignorant qui s’instruit et apprend à toutes sources est la base de toute personne cultivée. (Je ne m’étends pas sur l’acuité d’esprit de chacun, une personne « cultivée » n’étant pas forcément intelligente, dévidoir de savoirs accumulés sachant souvent manipuler les esprits naïfs ou ignorants...), non. L’inculte curieux de connaître une œuvre au delà d’elle seule n’aura pas à la lire pour la saisir. Parce que il n’est pas nécessaire de lire les livres pour les connaître, il est nécessaire de savoir d’où ils viennent, ce que d’autres en ont dit, nécessaire d’avoir la connaissance générale autour de l’œuvre.  En elles-mêmes, nos lectures parlent de nous, elles sont des reflets de nos  intérieurs en ce qu’ils ont de plus secret. Et c’est en ça que la lecture relève plus de la quête de soi que de la nécessité d’accumuler des listes de livres lus.

    Ainsi, cet essai fait prendre conscience de notre rapport au soi, à l’autre et à notre environnement, à l’image que nous percevons et à  l’image que nous voulons donner, consciemment ou non.

    Alors, oui, si vous voulez faire ce voyage incroyable et surprenant, allez y, lisez cet essai, voyagez au plus loin des représentations habituelles du livre et de la culture, pour revenir finalement, après un passage dans l’immensité au creux de notre plus profonde intimité. Vous  n’écouterez plus les discours habituels sur la lecture et la culture de la même manière, les discours des grands donneurs de leçons sur ce qu’il est nécessaire de lire ou connaître vous feront bien sourire..

    Il se peut que cet essai vous apporte autre chose de bien différent et ce n’est pas un problème ; je parle de moi maintenant, vous parlerez de vous… Et puis, l’important est de susciter la réflexion sur le rapport à la connaissance, sans que le livre soit lu par tous les protagonistes ; l’échange des idées et des représentations n’y trouvent qu’un prétexte. Finalement, ne le lisez pas et cherchez à la découvrir par le regard d’autres qui ne l’ont pas forcément lus.. ;)

     Au bout du compte, je pense  aussi que cette démarche sur la lecture vaut pour toute création  culturelle.  A vous de voir. 


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  • Quand j’étais hospitalisée en neurologie, fin d’été 2006, j’avais emporté la cassette 2 de ma méthode de russe, histoire de ne pas perdre mon temps à regarder le brouillard environnant et les murs. Pour l’écouter, un appareil âgé de 20 ans, un de ces bons vieux baladeurs. Le jeune kiné adorable qui s’occupait de ma rééducation ( je n’arrive décidément pas à me souvenir de son prénom ! ) en fut très étonné. « Alors, vous ! Tout le monde se promène avec des lecteurs mp3 et vous venez avec une antiquité à cassettes ! » Je ne m’étais même pas posé de questions.

    Finalement, je lui trouvai bien des avantages, personne n’aurait envie de me le voler, il pouvait traîner partout, je ne risquais rien. Par ailleurs, j’avais un excellent casque (SeN et ses connaissances hi-fi me permet d’avoir un bon son en toute occasion) ce qui est rarement le cas dans les lecteurs mp3 communs..  Rabelais m’aidera également à donner un argument supplémentaire : Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse. Et je rajoute qu’un bon lecteur, quel qu’il soit, ne vaut que par la musique qu’on y écoute. Daube commerciale et autre futilité sans intérêt ne prendront pas de valeur sur le meilleur équipement ; toute bonne musique apportera un angle de découverte différent sur tout lecteur, même les plus mauvais.

     C’est peut être  ça être puriste au sens réel du terme.


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  •  

    Lors de ma première hospitalisation déjà évoquée (cf.juin 2006), je suis tombée sur une équipe de mécaniciens, je l’ai exposé (point de vue). Pour faire le tour des pistes de diagnostic, j’ai été interrogée sur de nombreux plans et il m’a été demandé si j’avais été dans des pays "exotiques", la question m’a paru complètement incongrue.

     Parce que dans mon travail, dans ma vie, je côtoie des personnes  venues de tout horizon et je suis souvent mise en face de leur regard sur la France, l’Europe, nos mœurs et traditions.

    Je n’ai pas pu m’empêcher de dire spontanément ce qui me vint à l’esprit :

    Qu’est- ce que ça veut dire pays "exotique" ?

    Parce que la France est aussi un pays exotique pour beaucoup d’habitants de cette terre.

     

    Evidemment, ce jeune interne n’a guère apprécié la réflexion, le contraire vous aurait étonnés,  je crois. 

     


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