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    Je n’écoutais pas Abba dans mon enfance, je ne les ai connus que très tard et vraiment, je n’aimais pas, affreusement kitsch. Et un jour il y a une bonne dizaine d’années, j’ai vu le film Muriel de PJ Hogan ; depuis, Abba a pris un tout autre goût pour moi.

     Muriel vit en Australie dans une petite ville insipide. Son père est détestable, sa mère abattue, ses frères et sœurs trainent leurs carcasses dans un bazar généralisé. Elle est triste, ne s’aime pas et s’évade grâce à la musique d’Abba en rêvant à un merveilleux mariage. Elle fraude et part rejoindre trois filles qu’elle dit être ses amies. Rejetée, elle retrouve, par hasard, Rhonda, une ancienne camarade de classe dynamique, libre, authentique. Une magnifique amitié se construit entre elles et la vie de Muriel est transformée. Par la sincérité de Rhonda, elle apprend à s’accepter et à regarder ses propres qualités. Pourtant, elle  ne se défait pas de ses rêves d’adolescente et en répondant à une petite annonce, elle épouse (pour les papiers) un nageur sud africain dans une belle cérémonie comme elle en a toujours rêvé. Entre temps, Rhonda a eu une tumeur et se retrouve paraplégique. Il y a une rupture, une cassure jusqu’à ce que Muriel réalise enfin que sa joie de vivre lui vient de cette belle amitié avec Rhonda et non de ces rêves chimériques, ersatz d’une vie triste et vide. Elle liquide son passé et vient libérer Rhonda des trois jolies mégères qui lui tiennent compagnie.

     J’en parle mal, l’histoire et les personnages sont tellement complexes, travaillés que la place me manque pour en laisser entrevoir la richesse . Si techniquement, je ne m’y connais pas suffisamment, je sais que j’aime ce film et à chaque Dancing Queen, mes pensées se promènent chez Muriel avec plaisir et joie.

     Dans la médiocrité, une rencontre peut sauver une existence, la vie est pleine de surprises, la souffrance peut enfermer dans des rêves chimériques au risque de passer à côté de ce qui fait la richesse des instants vécus au présent. Comme il est néfaste de vouloir à tout prix imaginer que notre bonheur viendra de parcours stéréotypés par l’environnement, la société, les représentations du groupe où nous évoluons. Quand nous ne nous aimons pas, les autres sont des bourreaux ; quand enfin nous réalisons la richesse et la complexité de nos internes bien loin des clichés manichéens vendus à tour de bras, l’autre se révèle un miroir positif de soi.

    Je reconnais là les thèmes de mon ami Boris : nous existons par le lien, dans le toxique et le bénéfique. Ceux- là entretiennent nos pulsions de mort dans l’autodestruction et ceux- là portent en eux cette rage de vivre qui nous habite ; nous faisons le choix d’ouvrir les portes aux uns ou aux autres, très souvent inconsciemment, conditionnés que nous sommes par des choix faits enfant dans le fatras de notre entourage. Les erreurs s’accumulent,  nous nous réveillons ou pas. Voilà de quoi sont construits nos parcours de vie.

    Muriel en est un exemple merveilleusement raconté et ce n’est pas par hasard que j’aime tant ce film. Malgré la cruauté, le cynisme, la tristesse morne d’un quotidien pénible, la vie nous offre la possibilité d’évoluer et d’enchanter notre existence non dans des chimères mais dans des instants précieux tricotés par l’amitié, la sincérité, l’authenticité. Muriel, un hymne à la liberté et à la joie de vivre à dévorer sans modération…

     Un fan trouvé par hasard, très en verve sur le sujet ! ici

     Mon entêtement est là : garder foi en l’humain vivant !

    Allègrement, je rebondis.

     


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  • En Adelo, Michel et moi échangions constamment : parmi nos multiples conversations fournies et riches, il y eut celle sur la relation d’aide.

    Je venais de découvrir Lise Bourdeau et Ecoute ton corps ; en complément de Michel Odoul, Dis- moi où tu as mal, je te dirai pourquoi, je cheminai en cet hiver 2007 sur la voie de la compréhension du choc violent de la maladie dans mon existence déjà tant malmenée. Il m’écouta avec attention et m’expliqua qu’il connaissait d’autres personnes : Christiane Singer dont j’ai déjà évoqué ici la découverte étincelante et Colette Portelance.

    Evidemment, je lui fis noter les références qu’il me citait sur un bout de papier dans l’attente de recouvrer suffisamment de vue pour m’y consacrer. Je les ai commandé en mai 2008, celui de Christiane Singer fut dévoré très vite, éblouie que je fus de cette écriture pure et lumineuse,  celui de Colette Portelance  fut ajouté à la pile des livres à lire. Entre les activités de retour dans la vie et l’immensité des œuvres que je voulais lire, il attendit jusqu’à février 2009 que mon attention se reporta sur lui presque par hasard. Et je commençai.

     La guérison intérieure, un sens à la souffrance. 

     Colette Portelance travaille depuis des années dans la relation d’aide quand elle apprend qu’elle est atteinte d’un lupus, maladie incurable où le système immunitaire détruit les organes qu’il considère en intrus. Un choc terrible, une remise en question totale dans une vie remplie à ras bord.

    Elle raconte son parcours, le choc, la révolte, la colère, l’abattement, les étapes du deuil, d’une vie transformée, bouleversée. Puis, elle s’interroge, dans la lignée de son travail sur la relation d’aide. Quel sens donner à cette souffrance ?

     La souffrance physique recentre sur le corps trop souvent négligé et oublié.

    La souffrance psychique ramène au flot des émotions étouffées, refoulées, ignorées et rendues violentes dans leur révolte d’être comprimées, à la violence faite à soi- même dans le déni de nos besoins fondamentaux, à cette caverne de souffrances que nous traînons tous . A vouloir la nier, nous la laissons diriger notre vie sur des voies malsaines et le cadeau de vivre est sali de notre propre chef, inconsciemment.

    L’épreuve et ses conséquences sont une opportunité pour se poser, pour regarder au plus profond de soi, sans fuite, en toute responsabilité. Parce que les épreuves sont une occasion incroyable de retrouver le sens de la vie, une occasion de lâcher prise véritablement. La souffrance indique simplement qu’il est temps de changer de chemin, que la voie choisie est néfaste, toxique. Nous avons les moyens d’en prendre une qui nous sera bénéfique.

     Être à l’écoute de soi, à l’écoute des autres sans se laisser dévorer, accepter les responsabilités de chacun dans ses souffrances, réaliser la force qui est en chacun de nous, être responsable et libre, conscient, se libérer des esclavages anciens. Il n’est pas question de rester centré uniquement sur soi ou de se dévouer totalement aux autres dans le déni de soi. Il est question de se re-trouver et de vivre pleinement des relations authentiques, prendre sa place,  laisser l’autre faire de même.

     Ré-apprendre le respect de soi, prendre conscience et nourrir son âme, principe de vie parce que nous ne sommes pas que des êtres rationnels. Notre mental veut contrôler, diriger afin de rester seul maître à bord au détriment de notre être dans son entier. Accepter notre complexité cohérente et fluide en combinaison du physique, du psychique, de l’émotionnel, du spirituel, en équilibre.

      Faire de notre vie un enchantement, simplement. Ici et maintenant.

      Colette Portelance parle de son expérience sans poser de lois implacables décrétées universelles, elle partage. Si son cheminement ne guérit pas de la maladie, il permet de trouver des voies particulières qui en décalant le regard rend plus supportable l’épreuve.

     Ce livre est très évocateur du cheminement intérieur dans la souffrance vers l’acceptation. Etrangement, je réalisai au fil des pages que j’avais parcouru une belle distance depuis cette conversation en Adelo, ce livre ne m’a rien appris. Livre étape permettant de mesurer l’avancée de mes travaux intérieurs et un écho en clin d’œil à la communication non violente découverte ces derniers mois.


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    Au Qi Gong hier soir, j’ai été prise de crampes dans les pieds, j’avais des difficultés à synchroniser respiration et mouvements, l’équilibre me faisait défaut, des gratouilles et des chatouilles m’assaillaient partout, je m’arrêtai à plusieurs reprises :

    Olala, oui, je suis fatiguée et il est grand temps que je me repose.

     Ce matin, après un départ mouvementé et une mise au point hurlante avec le fiston façon CNV malgré la voix forte, je me suis posée doucement : petit déjeuner puis installation devant mon écran parce qu’il nécessite une posture assise et statique qui repose le corps. Quelques petits tours légers sur la toile sans grande conviction passés entre sourires et soupirs, je m’attarde sans y penser sur mes brouillons d’articles. Ma tête fourmille de textes à écrire, je n’en ai guère envie et je viens doucement parler de mon état ici et maintenant, Massive Attack en musique planante au creux des oreilles.

    Malgré l’état de l’appartement, je lâche, je dénoue les tensions en les observant, les amadouant avec bienveillance. A toi mon corps, je laisse la parole.

    Il est vrai qu’entre l’enseignement, la tâche avec fiston, les travaux, le rangement, le nettoyage, les déplacements d’un lieu à l’autre, les préoccupations quotidiennes, les émotions fortes des dernières semaines, je sens que mon corps a besoin d’autre chose. J’aspire au calme, à la tranquillité, à l’ordre à la propreté, j’ai des envies de dodo, de broderie, de peinture, de couture, de télévision  et cette dernière est très significative. Par mon ami Boris, je sais que lire, regarder n’ont pas le même effet qu’écrire sur notre psychisme et en bulle d’oxygène vivifiante, je laisse courir les doigts sur les touches du clavier.

     J’ai réalisé il y a quelques jours que nous habitions ici depuis environ dix semaines alors que j’ai la sensation d’y être depuis des années. Certes, l’étendue des travaux a mangé un temps considérable sur le quotidien, reléguant les recherches manuelles et intellectuelles, l’écriture à l’arrière plan de mes activités. Toutefois, dix semaines, qu’est- ce que c’est ? Un temps filant entre les doigts, subtilement, inexorablement.

    Ces dix semaines furent particulièrement mouvementées, trépidantes, puissantes. Dix semaines où le réel dépasse ma capacité à retranscrire ce qui est vécu. Entre la présence à l’instant et l’ouverture interne qui en découle, se dessine le cheminement.

     Etablir des listes d’événements n’a aucune importance, en soi, ils ne sont rien, ils n’existent que par l’ensorcèlement que j’en fais. Je réalise en les observant avec recul  combien la vie est  multiple, la chronologie ne donne pas de sens, ne conduit pas à comprendre ce que je vis.

    Je dis cela parce que je pensais relater les événements au fur et à mesure des jours afin de montrer la réalité d’une vie possible dans la maladie et le handicap, une vie hors des sentiers battus de la matérialité prônée par la société en valeur absolue et unique de réussite. Je n’ai que faire des façades, ce n’est pas nouveau, je suis dans l’authenticité, en permanence, la claque de cette maladie et le ménage qui en a suivi me permettent d’aller à l’essentiel, d’être présente pleinement, généreusement, bienveillante tant envers moi- même qu’envers les autres.  Je brasse chaque jour des émotions qui m’appartiennent ou celles d’autres dans leurs colères, leurs détresses, leurs peurs, c’est fort, c’est puissant et je me sens grandir, je mesure toujours plus la profondeur qui m’habite désormais. Evidement, nous n’en avons jamais terminé avec nous- même, celui qui se croit en place se protège de l’immensité de la tâche, tel est son droit. Je ne suis pas de ceux- là.

      Grâce à mon amie Valérie, j’ai pu voir et enregistrer un documentaire incroyable passé sur Arte à propos de la neuro plasticité (cf ici). Hors de toute philosophie, religion ou élucubration, ce documentaire expose les études de plusieurs chercheurs sur les capacités du cerveau à se transformer, à s’adapter alors que pendant des décennies, il était perçu comme une sorte de machine pré établie, statique en déliquescence inévitable au fil du temps. J’ai souri, j’ai eu les larmes aux yeux, j’ai gardé mon esprit critique tout en goûtant la merveille de ce qui était montré. Par mon ami Boris, neuropsychiatre, j’avais déjà abordé ces questions et ce documentaire n’en prenait que plus de profondeur. J’ai eu envie d’écrire à mes copines ergo, à Raphi, à Gilles, Colette et Solange, à tous ceux que je croise dans cette adversité parce que j’avais envie de partager avec eux sur le sujet, parce que j’y ai vu précisément une intuition qui me poursuit.

    Notre corps vit au présent quand notre esprit nous balade sur tous les plans, notre psychisme ne connait pas le temps. Je ne saurais dire l’origine ultime de cet état de fait cependant, je sens au plus profond de moi que nous possédons des capacités énormes par l’interaction profonde entre notre corps, notre psychisme, notre pensée. Nous sommes les acteurs de nos vies et la fatalité n’existe pas. Les événements sont là, ils vont et viennent, ils passent, nous marquent ou non, nous seuls les mesurons. Telle ou telle maladie, tel ou tel état émotionnel, telle ou telle situation relèvent de notre responsabilité quand bien même ils sont majoritairement inconscients. Nous faisons des choix, nous lançons les dés de l’aventure de notre vie, nous sommes maîtres à bord de ce bateau lâché sur des mers inconstantes.  Il n’est pas question de mêler responsabilité et culpabilité parce que la moralité n’a guère de place dans le cheminement intérieur des êtres, elle relève de choix dogmatiques. Corps et psychisme cohabitent avec le dogme, ils s’en nourrissent ou s’en empoisonnent, ils en jouent principalement. De ce tout nait le moi, un moi responsable quand s’ouvrent les yeux intérieurs.

    Cogito et non sum parce que la pensée seule ne me fait pas.

    Corpum habeo et non sum, parce que le cerveau mort, je ne suis plus

    Animum habeo et non  sum, parce que sans corps, je ne suis plus moi ici.

     Ces jeux de mots avec mes faibles souvenirs de latin n’ont de sens que par le filtre de mon ensorcèlement. Je les positionne en contradiction de Descartes et de ses réflexions que je ne partage pas (du moins, ce que j’en connais), ma pensée seule et l’existence de Dieu ne sont pas la base de la construction de mon univers. Peut être serais-je plus proche d’un Socrate déambulant dans les rues d’Athènes sans prétention à vouloir écrire ses paroles sur notre présence au monde ou de Diogène éloignant Alexandre lui cachant le soleil ?  Mon ignorance en philosophie n’existe que par les livres que je n’ai pas lus.

     Ainsi, la vie est multiple. En cet instant, je suis moi, différente de celle d’hier, non celle de demain. Assise devant l’ordinateur, je suis dans ma pensée écrivaine, le casque sur les oreilles, je suis l’écouteuse de musiques particulières, les haut- parleurs non fonctionnels me ramènent à mon état de mère exaspérée par l’entêtement de son garçon ; dans cette divagation de la pensée, je suis la prof, dans celle-ci, la trentenaire, dans celle- ci, la ménagère, ou dans cette autre, l’énervée fatiguée ne supportant plus la contrainte … Je pense par vagues aléatoires, mes oreilles se tendent et découvrent des sons, mon corps parle de son parcours douloureux, mon cœur se tend vers ceux que j’aime en élan diffus, je ne suis que parce que je suis complexe et qu’une entité raccroche ces pans divers de mon être.  Je suis parce que dans ma boite crânienne, il y a un cerveau aux capacités incroyables capable d’être, d’exister, de s’adapter, d’évoluer à l’image d’un moi supramatériel dont j’ignore réellement s’il existe. Ce lobe préfrontal apparu il y a des centaines de milliers d’années nous a donné le sens de l’abstraction et de l’imagination,  celui de la mort et de la religion, la capacité à perce-voir par delà le concret et de chercher à comprendre pourquoi, comment nous vivons.

    En incessants changements, nos êtres évoluent. Dans la multiplicité des humains, chacun absolument unique et irremplaçable, réside une unité d’être, cette unité qui lie Socrate, les neuro- plasticiens, mon ami Boris, vous, moi, nous tous.

    Nous sommes ce que nous pensons.

     Cette phrase m’est apparue si évidente en visionnant ce documentaire non parce que la pensée rationnelle nous construit mais parce que je pense là, maintenant, de mon être intérieur et c’est cela qui fait de moi ce que je suis dans la fulgurance de cette pensée fugace. La maladie existe, persiste et restera indélébile dans mon corps, j’en fais néanmoins une étape puissante de mon parcours de présence au monde. Je médite tranquillement, à la circulation des influx nerveux sur la moelle épinière et les nerfs optiques abimés pour accompagner l’utilisation de voies de traverse de mon système nerveux. J’entends les aléas du corps, des émotions, des pensées malsaines. Je vis pleinement ma condition humaine avec ses limitations et ses explorations. Je mange, je bois, je ris, je travaille, je réfléchis, je pollue, je me révolte, je crie, j’aime, je pleure, je m’énerve, je me trompe, je salis, je nettoie, je peste, je maudis, j’embrasse, je soutiens, j’écoute, je range, je dérange, j’agace, j’énerve, j’ensorcèle, je fais de ma vie, de mon interne, de mon externe ce que j’en veux, de ma propre responsabilité.

    Je suis au monde, simplement, en perpétuel changement, avec cette constance de l’être.

     


    Si vous ne trouvez rien à dire après la lecture de cette tartine, je ne m’en offusquerai nullement, je sais parfaitement que je me parle à moi- même, effet miroir de l’internet où je répare ma faille narcissique. S’arrêter, s’asseoir, laisser passer les pensées, lâcher les doigts, sentir en son creux que tout ceci a du sens et aucune importance… Je m’initie à la méditation.


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    Dans un autre registre, nous avons vu également le dernier Pixar dont nous sommes des inconditionnels depuis leurs débuts.

     Le court métrage d’entrée est une véritable poésie en image, hommage à l’imaginaire et aux rêves:

     Les enfants rapportés par les cigognes sont fabriqués par les nuages. L’un d’eux est sombre, il ne fabrique que des bébés atroces : crocodile, requin, porc- épique, anguille électrique, mouflon et j’en passe ; la pauvre cigogne s’en prend plein les plumes et regarde les bébés chien ou chat avec envie. Leur association n’en reste pas moins unique et magnifique, indispensable. C’est drôle, émouvant et touchant. Un régal.

     Quant au film, il s’agit de l’histoire de Karl, 78 ans décidé à réaliser le rêve promis à sa femme récemment décédée. Avec des ballons gonflés à l’hélium, il échappe à la maison de retraite de justesse pour rejoindre un lieu enchanteur d’Amérique du Sud.  Il embarque malgré lui un jeune scout grassouillet de 8 ans , Russell expert en secourisme de salon et bonnes actions galvaudées. A l’arrivée, ils rencontrent un oiseau extraordinaire que le garçon surnomme Kevin (il se révèle être une fiiiiiiille maman de trois petits) et un chien parlant dévoué et lourdaud.  L’aventure prend un tour inattendu de par ces rencontres. Le héros extraordinaire de l’enfance de Karl est retrouvé et descend de son piédestal de par son obstination de la gloire et de la revanche au détriment de la vie et de ses beautés. L’équipe improbable zigzague entre actions et situations multiples, certitudes et doutes pour finalement arriver à se sauver les uns les autres dans l’instant et dans la vie.

    Dans le registre émotions, les personnages et les situations sont souvent comiques et cocasses. Par exemple,  l’escouade des chiens est efficace, oui et oh combien grotesque avec ses réflexes de chiens malgré l‘image qui leur est donnée dans un premier temps, le chien Doug est un bêta attachant prêt à aimer qui voudra de lui. Comme dans tous les Pixar, les personnages secondaires sont les plus drôles.

    Si l’histoire est assez standard avec les valeurs et représentations américaines habituelles, j’avoue avoir PLEURE comme une vraie fontaine pendant les séquences consacrées à Karl : le résumé de sa vie pendant les premières minutes, la vie heureuse et riche avec sa femme merveilleuse malgré les épreuves, ses questionnements et obstinations face au temps inexorable qui s’écoule, le passé qui nous échappe, les deuils qui jalonnent l’ existence, c’est beau, c’est émouvant et j’ai vidé au moins un litre d’eau salée la gorge serrée en les visionnant.

    Vraiment, Pixar est fortiche… même s’il est impossible de sortir des sempiternelles valeurs américaines posées en valeurs universelles. Heureusement, nous nous régalons également de Miyasaki, Tim Burton et Ocelot.  Par la multiplicité des regards, c’est un monde plus riche et beau que nous découvrons. Kaléidoscope de l’humanité.

     


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  • A défaut de partir en vacances, j’essaie d’occuper le fiston tant qu’il est encore possible de l’entraîner dans des aventures avec sa mèèère. Il en est certaines que je ferai sans lui quand il sera plus grand, en attendant, elles restent des sorties familiales.

    Parmi les multiples de cet été (la joie de récupérer des capacités physiques héhé), il y a nos rituelles séances de cinéma. Ma mère et ma sœur aiment les dessins animés et nous en avons vu bien avant l’arrivée du fiston, les occasions font les larrons.

    La première se fit à l’occasion de la sortie de L’âge de glace 3.

    J’aime énormément le premier opus et je ne rate pas les aventures de Scrat l’écureuil en passion dingue avec son gland. 

    Celui- ci a une histoire peu originale, tirée par les cheveux, nous n’échappons pas aux stéréotypes. Par contre, les aventures  entre  Scrat, Scratina et le gland (dont certains plans laissent supposer qu'il éprouve des sentiments tels que tristesse, jalousie, bonheur... c'est très cocasse), quelques florilèges dans les dialogues et les portraits de personnages amusent grandement d’autant que le film est parsemé de gags hilarants. Le personnage de Buck en aventurier devenu quasiment fou dans le monde souterrain des dinosaures est délirant. Et que dire de l’épisode dans le squelette – téléphérique où les personnages sont enivrés par les gaz, en fou rire et voix aigües. Quand à l’instinct maternel de Cid le paresseux avec ses trois bébés tyrannosaures, il reste fidèle à lui- même avec ses travers habituels qui le rendent si attachant.

    C’est un film pour se détendre et rire de bon cœur, pour rien, pour le plaisir de rire, bêtement. Et qu’est- ce que ça fait du bien !

    Quelques images pour les amateurs:

     

     

     

     

     

      











     


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  • 2006 : je fais le mur de l'hôpital pour voir Dépêche Mode et m'éclate comme une folle toute la soirée sur mon fauteuil en cachant la perf sous ma manche.

    2007 : je suis furieuse de louper les Rita Mitsouko, coincée que je suis par mon incapacité à conduire. Je suis une saleté de rancunière, je vous le dis !

    2008 : j'embarque ma copine Babeth et sa fille  avec le fiston pour y voir Camille et  tous les autres. Je suis une des premières à m'adresser à l'association pour les aveugles et mal- voyants profitant ainsi des accès et d'une chaise sur les plates- formes armée des jumelles. Je ne passe pas inaperçue avec mon attitude et mon répondant.( Lisez aussi le commentaire de la responsable du stand !)

    2009  n'est pas en reste, loin s'en faut.

    Il est vrai que j’aurais voulu voir The Prodigy mais Tricky et Olivia Ruiz ont fait la différence d’autant que j’espérais réellement  voir cette dernière  avec Noémie et sa troupe, eux aussi sur le site ce samedi. Je me décidai donc pour le samedi en place du vendredi. Fiston était de la partie jusqu’à la veille puis il me fit faux bond, ce jeunot ne tient pas la route avec moi, hihi. Heureusement, SeN a pu revendre la place sans que je perdisse  de l’argent (Il avait hésité longtemps puis avait fini par venir, m’y conduisant du même coup). Nous n’avions pas le même programme et bien qu’à mon grand regret, je ne pus trouver Noémie, je passai une très agréable soirée en bonne compagnie de parfaits inconnus comme une reine. Et oui.

    Je suis ainsi arrivée sans m'être annoncée le moins du monde, sur mes deux faibles jambes avec les jumelles et mon sac à dos entre le panier repas et les vêtements de rechange en cas de fuite pipi, le programme de la soirée en main.

    A côté du chapiteau, je cherchai le stand de l'association de l'an passé en vain; nous la trouvâmes de l'autre côté et je me présentai à peine honteuse de n'avoir écrit qu'un courriel trop tardif la veille. J'expliquai mon parcours des dernières expéditions au stand et au responsable: « Pourrais-je accéder aux plates-formes et avoir une chaise comme l'an passé parce que je n'ai pas loué de fauteuil cette fois-ci ? » Je montrai ma carte d'invalidité inondée et grignotée par le cochon d'inde (une loque... La carte, pas le cochon d'Inde !!) à leur demande puisqu'effectivement, aucun des handicaps n'est visible. Un coin orange pointant son nez, ils acquiescèrent immédiatement. En moins de deux un fauteuil était près de moi et ils étudiaient mon programme d'une scène à l'autre.

    Secouée par la traversée du champ- parking (les gendarmes nous avaient refusé de passer par la route, non mais, j'vous jure !), je ne voulus pas m'installer dans le fauteuil, ma vessie ne l'aurait pas supporté, proposant de traverser la place à pied pour accéder à la première scène avec leur soutien. Pourtant, avant de partir, ils discutaient de quelques derniers arrangements quand mon regard se posa sur une espèce d'appareil exposé devant le stand. « Qu'est- ce que c'est ce truc ? » demandai- je inévitablement avec ma curiosité habituelle. C'était une espèce de pousse- pousse tout terrain adapté aux personnes à mobilité réduite. « Je préférerai ça au fauteuil, c'est possible ? ».  Ni une ni deux, j'étais dedans avec trois personnes pour prendre soin de moi et de mes affaires, le luxe ! Pas de secousse, pas de fatigue à piétiner ou craindre de tomber dans la foule, pas de sac qui encombre l'espace. Olala, qu'est- ce que j'ai pensé à ma chère Valérie !!!:

     L'année prochaine si l'idée des concerts te tente, tu viendras avec moi, c'est le paradis d'être choyée de la sorte et nous profitons pleinement du spectacle, je t'assure !

    Toute l'équipe fut chaleureuse, flexible, disponible. J'ai devisé à la moindre occasion, partageant mes jumelles pour le plaisir de tous. Je n'ai pas pu retenir tous les noms, Arnaud, Philippe, Patricia (qui ressemble tant à ma mère dans sa jeunesse) et j'en passe, ont été extra avec tous ceux qui ont fait appel à eux aveugles, mal voyants ou handicapés moteurs.  Alors, chapeau et merci à tous !


    Bon, il reste que le pousse-pousse est encombrant à installer et désinstaller sur les plates- formes, que les toilettes pour handicapés sont décidément trop sales (ben oui, n'oublions pas que beaucoup sont contraints de s'asseoir malgré tout). J'en garderai néanmoins un très bon souvenir, gâtée que je fus avec ces déplacements sécurisés, confortables et reposants, le petit coin repos tranquille à l'arrière et les accès privilégiés.

    Dans des conditions pareilles, je n'ai aucun souci à payer plein pot mon billet.

    Quant à mon programme, en voici la teneur. Forcément, les déplacements entravent les arrivées ou départs et je n'ai pas souvenir d'avoir vu le début d'aucun des concerts.  Ma foi, c'est le jeu des festivals également.

    Peter Bjorn et John.

     Décor épuré au maximum et la tenue du chanteur complètement décalée par rapport à la musique. Etranges ces gesticulations d'un petit grassouillet dans un jean et une chemise à rayures bleues comme en portent les jeunes gens proprets. Il avait tellement chaud et suait sans toutefois remonter ses manches ou ouvrir voire enlever sa chemise.

    Sur cette première plate-forme, je m'étonnai des attentions portées sur ma petite personne par toute l'équipe. Je n'en revenais pas d'être si choyée et bien que plongés dans leurs préoccupations organisationnelles, je les sentis ravis de me trouver si heureuse de ce traitement. Ils m'expliquèrent que j'étais la première à essayer cet appareil sur le site des Eurock. Je n'en étais pas peu fière, pleinement à la preuve qu'avec de l'organisation et de la cohérence, la vie des handicapés est toute aussi belle que celle de n'importe qui. Un journaliste qui était là me prit en photo et me lança « Vous allez devenir une star » ; Je ris de bon cœur évoquant mon appareil médiocre pour les photos de mon blog, il me donna sa carte me promettant de m'envoyant ses photos par courriel. Enchantée, forcément, je pensai vous les montrer avec fierté et pi... devinez ? J'ai paumé la carte !!!!!!!! C'est malin.  En plus, je ne sais même pas pour quel journal il travaille.

    Tant pis, je l'ai embrassé chaleureusement pour la circonstance et ce petit échange fugace vaut toutes les photos.

    The Astéroïdes Galaxy Tour

     

     Super concert ! En arrivant, la voix de la chanteuse m'évoqua Björk. Elle était rigolote dans sa petite jupette par-dessus un short, elle gesticulait sans cesse, dansante et sautillante avec entrain et joie. Les musiciens étaient nombreux et improbables : guitare, batterie, flûte, saxophone, cymbales... Musique gaie et influencée de sons venus de partout. Un concert empli de joie de vivre que j'ai beaucoup apprécié.

     

    Tricky.

     


     

    Je ne voulais le rater sous aucun prétexte parce que j'aime énormément ce qu'il fait. Une espèce d'ovni dans la musique actuelle, mystérieux et atypique. Torse nu sur scène, en apparition et disparition inattendues, il chanta parfois, laissa la place à la chanteuse en d'autres circonstances, se glissa dans la foule, derrière les musiciens. Autant elle resta droite et renfermée sur elle- même, autant lui se contorsionnait et se secouait dans une espèce de transe. Il fait corps, fusionne avec sa musique étrange, complètement imprévisible.

    Je fus malheureusement contrariée par ma vessie capricieuse, à mon grand dam. Déplacer le pousse- pousse, trouver les premières toilettes utilisables, et je loupai toute la dernière partie du concert, fâchée et frustrée. Grrr

     

    Olivia Ruiz

     


    Sur la grande scène, je continuai avec elle dans un concert déjanté et électrique ; elle était survoltée, bondissante, joueuse et cabotine, extrêmement généreuse, vouée à son public. Très espagnole dans sa gestuelle, elle enchanta les cœurs. Elle ne manqua pas de mettre en avant ses musiciens et en invité « surprise » (il est souvent de la partie), elle chanta en duo avec Mathias Malzieu, le chanteur de Dionysos, son compagnon de vie et d'aventure musicale, un fou lui aussi.

     

     

     

    Nous nous régalions du spectacle quand tout à coup, apparut une tête connue parmi nous. Vous le voyez là sur la photo ?


    Ben oui, Mathias Malzieu est venu sur la plate- forme regarder le spectacle d'Olivia Ruiz et nous saluer ; je souris en pensant à Noémie qui n'arrivait pas, grande fan de ce chanteur. N'ayant rien sous la main, je m'en voulais presque de ne pouvoir obtenir un autographe pour elle. Quelques signatures, quelques photos, je ne voulais rien demander, seulement le prendre de loin ; il a le droit d'être tranquille. Comme je n'arrivai pas à faire une photo correcte, Arnaud, un des  accompagnateurs lui demanda de venir et il fit cette prise. Je lui parlai de Noémie en cet instant, elle était avec moi de tout mon être.


    Décidément, je n'arrête pas de rencontrer des gens connus ces derniers jours...

     Après Olivia Ruiz, les circonstances m'ont empêchée de voir Nneka, chanteuse nigériane. Tant pis, c'était trop juste .J'ai fait un saut chez Peter Doherty, sans comprendre l'enthousiasme qu'il provoque. Tout seul sur scène avec sa guitare son chapeau rivé sur la tête... bof. Je n'accroche pas.

     Kanye West

     

    Là, je suis venue par simple curiosité, je ne suis pas adepte de ce genre de musique. Un écho parlait de spectacle grandiose et je voulais me faire mon opinion. Bon, comment dire ? C'était très américain avec show laser partant ou allant vers lui. En tenue sombre, il avait la gestuelle habituelle de ces chanteurs et ne se déridait pas d'un poil « Aussi aimable qu'une porte de prison » dis- je à un aveugle placé près de moi ravi que quelqu'un lui décrivît la scène ; une estrade surélevée sur la scène où il s'agitait , main à l'entrejambe presque en permanence, des femmes quasiment nues à ses pieds ou autour de lui... je n'ai pas vraiment accroché et le musique me soula légèrement. N'ayant plus mon pousse- pousse et déconnectée de mon programme, j'ai loupé les Passion Pit qui m'auraient certainement plus plu. Au moins, j'aurais vu une foule en délire répondre à des phrases dont je me demandai si ceux qui lui répondaient comprenaient ce qu'il leur disait (raise up your motherfuckers' hands) ... tu parles d'un gout.... mais là, je fais ma bêcheuse)

    Yüksek.

      

     
     

    Je me suis fait plaisir ! J'adore danser et les déplacements en pousse- pousse avaient permis que je ne me fatiguasse pas outre mesure. Seule, j'avais montré ma carte pour accéder aux plates- formes. Assise sur une barre au concert précédent, je m'accrochai à la rambarde pour ce dernier en final. Et j'ai sautillé, gesticulé comme une folle... enfin, comme moi, hihi. Je me tenais parce que mes jambes me jouent parfois des tours et s'emmêlent, je ne voulais pas gâcher mon plaisir. J'en ai profité pleinement et j'étais enchantée de ma soirée.

    C'est sûr, je reviendrai avec Valérie, Noémie, qui le voudra, si ça vous dit. Peut être même que je resterai dormir au camping... A voir. Je suis partante pour l'aventure ! Une folle, je vous l'dis ... et ce n'est pas nouveau.

     ps: le lendemain, je ne voulais que du SILENCE.. logique


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  • ... à Bombay...


    en simple avis personnel, sans plus.


    Dans un étonnant concours de circonstances, j'ai vu Welcome le samedi après midi et Slumdog millionaire le dimanche soir du même weekend. Inévitablement, le parallèle du hasard a pris une puissance particulière que je ne suis pas prête d'oublier.

    A nouveau, j'y suis allée seule, entre le désintérêt de l'un et le renfermement dans la colère de l'autre, c'était préférable après tout. Cette fois-ci, nous étions 23 personnes dans une toute petite salle et je craignais de ne pouvoir profiter du film, sur un côté de rangée et très avant. Heureusement, il n'en fut rien.


    Jamal participe au jeu Qui veut gagner de millions ? , son parcours est si brillant qu'il éveille les suspicions. Arrêté et torturé par la police persuadés qu'ils sont de sa tricherie, il raconte son parcours de vie depuis son enfance dans un bidonville jusqu'à ce jour: la perte de sa mère, la débrouillardise avec son frère, la rencontre avec Latika, leurs errances, leurs séparations, leurs retrouvailles contrariées; étrangement, tous les événements de sa vie prennent sens lui permettant de donner les bonnes réponses aux questions du jeu.


    Les deux heures de spectacle sont rythmées, émouvantes, brutales, tendues, joyeuses, enrageantes, lucides et belles ; les enchaînements à travers le temps nous mènent dans un voyage incroyable. Cette histoire invraisemblable est une sorte de conte moderne où des archétypes ancestraux se jouent : la dualité des humains, la descente et la lutte acharnée pour remonter, le hasard des circonstances et des rencontres, l'amour bravant les événements, rien de très original d'autant que l'aîné qui avait choisi la voie immorale se sacrifie finalement pour sauver Latika et son frère alors que Jamal constant et intègre réussit.

     Néanmoins, j'ai trouvé les lieux du récit particulièrement intéressants, et c'est certainement ce qu'il me restera de ce film. L'Inde entre richesse éclatante et extrême pauvreté, les luttes acharnées du quotidien, les enfants des rues, les bidonvilles, l'insalubrité, le crime, la prostitution, les mille et unes astuces quotidiennes pour survivre. Après avoir vu Welcome la veille, je me demandais si les bien- pensants  confortablement installés dans leurs maisons douillettes pouvaient seulement réaliser ce qu'est la misère quand ils se permettent de porter des jugements sur ceux qui la fuient.


    Qui sait véritablement ce dont il est capable, qui il est quand il n'a pas été confronté à une épreuve ?

     

    Je ne dis pas que la douleur - qu'elle soit sociale, physique, psychologique - est la seule voie possible dans la connaissance de soi, je pense simplement qu'avant de balancer des idées toutes faites, il est nécessaire de regarder d'abord en soi ce qu'il s'y passe.

    En me relisant, je m'interroge également sur ces deux frères livrés à eux- mêmes, orphelins abandonnés de tous, livrés aux affres de la vie et aux profiteurs. Ils semblent être les facettes extrêmes d'une seule humanité oscillant entre quête effrénée, absolue, obstinée permettant de vivre et la voie du jeu avec la mort et les obscurités de l'âme.  Mon ami Boris me traverse l'esprit, subtilement. Finalement, nous avons tous le choix d'être, ce sont nos cheminements variables à l'infini qui nous sont montrés dans ce film.


    Quelle bestiole incroyable que cet homo sapiens sapiens !



    Ce film me fit également cadeau d'une rencontre impromptue : devant la porte d'entrée, j'ai été interpellée par une jeune fille que je ne reconnus pas immédiatement. A ma grande surprise, je retrouvai une ancienne élève croisée quelques années auparavant dans un collège où je donnais des cours à des primo- arrivants. Elle était arrivée du Vietnam à 12 ans, nous avons cheminé quelques temps dans l'apprentissage du français ; je la découvris désormais ravissante jeune femme parlant très bien français et avec un travail.

     Elle était accompagnée d'un jeune homme qui tenait un paquet de pop- corn avec un sourire jusque derrières les oreilles, les yeux ébahis de nous voir ainsi dans un échange si chaleureux... Et oui, quand je retrouve une de mes anciennes victimes, nous illuminons tous.

    Ma petite Nga, tu as grandi et je suis tellement fière de toi !

     

     

     


     




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  • La capacité de conduire sur des routes « simples » me donne des ailes, je retrouve avec délectation le cinéma n'ayant plus à supporter l'incapacité de certain à comprendre mon besoin de culture. Ainsi, les films se succèdent dans leurs variations improbables.

    Il y a quelque jours, en parcourant le programme des salles les plus proches, je découvris avec bonheur la programmation de la semaine et entamai la dégustation avec ce film d'animation dont j'avais repéré les affiches plusieurs semaines auparavant.

     Fiston et moi sommes des inconditionnels de Miyazaki au point que nous avons décidé de commencer la collection de ces œuvres belles et particulières. Entre Chihiro, Mononoké, Nausicaa, Totoro, nous voyageons et parcourons cette atmosphère à la frontière,  entre deux mondes, réel et fantastique, monde shinto où esprits et génies vivent avec les humains guère étonnés de les croiser, un univers où la nature souffre de la vanité des hommes à qui elle a donné la vie, de sa révolte, de la révolte de ceux qui ouvrent les yeux.

    J'aime l'univers de Miyazaki car les personnages y sont complexes, variables, profondément vivants, jamais enfermés dans des clivages manichéens entre méchants et gentils. Les frontières du temps et de l'espace y sont abolies, tout y est possible pour celui qui regarde par delà les apparences.

    Sosuke est un petit garçon de cinq ans ; il habite sur une falaise surplombant la mer. Un  jour, alors qu'il s'apprête à jouer avec son petit bateau, il trouve un bocal avec un étrange poisson rouge à tête humaine. Il se prend d'affection pour lui et le nomme Ponyo, promettant de toujours veiller sur lui. Il le promène partout, le présente à ses amies âgées de la maison de retraite où travaille sa mère et s'attriste profondément quand la mer le lui reprend par des vagues étranges.

    Ponyo est, en réalité, l'enfant d'un humain sorcier descendu au fond des océans parce qu'en colère contre les siens de si mal traiter la mer et de la belle déesse des mers. D'avoir léché une blessure de Sosuke, Ponyo a réactivé son ADN humain que son père s'ingéniait à contenir afin de lui éviter de vivre parmi ces monstres dégoûtants incapables de respecter l'océan. Pourtant, Ponyo veut rejoindre à tout prix Susoke dont elle aussi s'est prise d'affection et devenir humaine pour rester auprès de lui. Dans sa fuite, elle libère des forces puissantes et dangereuses. L'aventure se lance dans une course folle et magique où l'interaction des hommes et de la nature se fait tumultueuse. Les enfants sont mis à l'épreuve, face à leurs responsabilités et de la sincérité de leur affection, s'en suivra la réalisation de leurs rêves et l'apaisement des éléments.

    Quelle étrangeté que ces dessins animés quand prolifèrent les images de synthèse! Ce petit côté désuet renforce la magie de cette aventure rocambolesque drôle, émouvante et profonde. Rebondissante et inattendue, elle est parsemée de références à d'autres films de Miyazaki ( tunnel de Chihiro, coque transparente de Nausicaa par exemple), de clins d'œil et de messages forts quant à la folie des hommes à polluer leur environnement tout comme à leurs capacités à tirer le meilleur d'eux- mêmes. Esprits, génies et humains se chamaillent, collaborent, s'entraident, les enfants sont attachants, émouvants, sincères, constants et drôles, les adultes déjantés avec en particulier ces loquaces mamies aux répliques cocasses. C'est une belle galerie de personnages évoluant dans des décors envoutants travaillés au pinceau et aux détails précieux entre des nouilles oubliées, de gracieux et comiques animaux, bestioles et éléments naturels.

    Ce film est un conte où nul n'est prisonnier d'étiquettes rigides morales et simplistes. Il y règne la magie des histoires merveilleuses de nos âmes irrationnelles et animistes. Optimiste et philanthropique, il évoque avec enchantement la multiplicité des facettes du monde, la complexité des caractères en perpétuel mouvement (seuls les enfants et les mères sont constants) et subtilement l'évidence de la nécessité de l'équilibre, notamment celui récurrent entre nature et culture.

    Un film comme Monstres contre Aliens permet de passer un bon moment et de s'amuser, Ponyo sur la falaise est d'un tout autre acabit. Il est beau, charmant, profond et réfléchi. C'est une œuvre travaillée et pensée qui mobilise  sens,  émotions,  intellect et être profond. Il se découvre et se redécouvre, se regarde, s'offrant à chaque voyage par la richesse des images et des détails, se dévoilant peu à peu. C'est un film de  Miyazaki, simplement.

    Dans la grande salle de 140 places, nous étions seuls.

    A notre arrivée, fiston a croisé un camarade de classe qui rejoignit les spectateurs venus voir un quelconque film américain numéro deux. Le lendemain, de retour au collège, ce camarade se moqua de lui parce qu'il était allé voir un dessin animé genre «Bambi 2 ». Fiston souriait en me relatant les faits et je fus fière de lui quand il me montra comment il avait réagi :

    «  Tu vois maman, je me suis dit que le ridicule ne tue pas et je lui ai répondu que oui, j'étais allé voir un dessin animé ! Un dessin animé d'un grand réalisateur japonais que j'aime beaucoup et qui n'a absolument rien à voir avec les gros machins américains ! ».

    Il ne s'était pas laissé démonter par les railleries réalisant le non- sens des allégations de l'autre et de sa clique, il était sûr de lui et fier de ses goûts. Dans la foulée, il regarda à nouveau Mon voisin Totoro, chanta à tue tête les paroles en japonais du générique, ravi, enchanté et bienheureux, comblé.   

    Aussi terrible soit- il, humain dans ses errements et ses travers, mon fiston me permet de réaliser combien le chemin parcouru en ce qui me concerne porte ses fruits en lui, pareillement. S'il lui reste à avancer sur sa propre voie de ses propres ailes, je suis soulagée de le voir en confiance avec lui- même, équipé pour affronter ses propres travers. En me libérant moi- même, j'ai soulagé sa charge, cela n'a aucun prix.

    Merci monsieur Miyazaki.

     

    La critique du Monde est ici.

     

    version française

     

     

     


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  • Dans le Tokyo contemporain, une famille japonaise. Le père occupe un poste à responsabilité dans une grande entreprise de matériel médical, sa femme tient le foyer parfaitement, ils ont deux garçons, l'un, grand adolescent presque majeur et l'autre à la sortie de l'enfance.

    Trois employés chinois qualifiés travaillent au prix d'un seul japonais ; l'entreprise restructure et le père est licencié du jour au lendemain. Pétri de tradition, il n'ose avouer sa situation et continue ses rituels familiaux de départ et d'arrivée alors qu'il erre toute la journée dans la ville, se nourrit à la soupe populaire au déjeuner. Dans la rue, il rencontre un ancien camarade dans la même imposture et ils s'allient dans la comédie à l'égard de leurs familles.

    A l'agence pour l'emploi où une longue file d'attente silencieuse encombre les escaliers, ne lui sont proposés que des emplois de bas niveau sans ménagement «Avec la crise actuelle, vous n'avez pas le choix ». Premièrement outré,  il finit par s'enfoncer dans le désespoir après plusieurs entretiens d'embauche humiliants.

    Sa colère sourde, son mal être, ses non- dits,  inévitablement, enveniment le foyer. Sa femme, soumise et obéissante aux traditions japonaises, exécute ses gestes domestiques perpétuellement, sans poser de question alors que le trouble la gagne. Elle réalise sa grande solitude et assiste à la dégradation des relations du père avec ses fils.

    L'aîné résiste aux ordres du père et s'engage dans l'armée américaine pour défendre son pays (pour rappel, depuis 1945, le Japon n'a pas le droit d'avoir une armée nationale) et parce qu'il ne se voit aucun avenir au Japon. Le cadet détourne l'argent de la cantine pour prendre des cours de piano que son père lui a interdits.

    La violence éclate quand le père persiste à vouloir nier ses échecs et asseoir son autorité dans la contradiction perpétuelle entre son errance personnelle, sociale et l'image du père autoritaire assurant le quotidien, l'avenir de sa famille. Il crie et frappe ses enfants quand ils ne s'alignent pas sur ses décisions assénant des valeurs morales dont lui- même souffre dans sa propre existence. La béance transpire en lui, autour de lui et tous souffrent du poids de ces valeurs, en  particulier le tabou de la communication de ses sentiments intimes.

     

    Le camarade est retrouvé mort avec sa femme (suicide au gaz ?) laissant derrière eux une petite fille (Au Japon, sans famille, vous n'êtes rien, cf. mon ami Boris dans son dernier livre ici ou ailleurs). Le fils aîné revient choqué par la guerre en Irak où les Américains l'ont envoyé : il a tué quand il croyait sauver ; finalement, il décide de ne plus revenir au Japon pour se mettre au service de l'humanité par d'autres possibilités de l'armée.  La mère se révolte dans un sursaut de vie en filant quelques heures avec un cambrioleur amateur, victime lui aussi de la situation actuelle du Japon et de ses valeurs. (Eloquente image que cette fuite en voiture volée qui débouche sur une impasse avec le front de mer en bout de route !). Le père trouve un emploi de nettoyeur dans une grande surface commerciale où il gratte les sols et les toilettes. Surpris par sa femme, il s'enfuit dans une course désespérée sans but. L'homme et la femme se réveillent au matin de cette nuit terrible abasourdis par l'absence d'issue dans leur vie sclérosée et cloisonnée. Ils n'ont d'alternative que celle de la vivre autrement, de l'intérieur, dans le fond et non dans la forme qui n'offre aucune solution, rigide et inflexible. Le fils cadet, quant à lui, réussit magnifiquement avec le piano en véritable prodige époustouflant de talent, de sensibilité. Courageux, opiniâtre, il remue sa professeur par sa capacité à ressentir l'essentiel et brille à l'audition finale époustouflante, en apothéose. Par lui, vient l'oxygène nécessaire à la vie, le lien qui réunit les membres de sa famille.

    Ce film est un pur joyau, une merveille dont je suis sortie enchantée et muette. En écho à Une famille brésilienne, étrangement. Question d'errance dans un monde où l'homme n'est pas le centre de la société humaine.

    Si au Brésil, j'avais le sentiment qu'ils zigzaguaient en avant, inconnu incertain poussés par un instinct de survie, au Japon, je les ai vus tourner en rond, se cogner aux murs, prisonniers d'un univers clos.  Serait-ce là le lot des pays riches?

    Pudiques et sobres, les scènes n'en sont pas moins éloquentes sur les sentiments et les émotions exprimées, trop écrasées, contenues dans une société si rigide. Les coups, les cris, les postures, les gestes anodins, la caresse dans les cheveux, des pas en arrière ou en avant, vers nulle part ou vers quelqu'un, les chemins qui se rejoignent, se croisent, les lieux privés ou publics, les paroles, les silences, tout est expressif et puissant d'évocation, subtilement, pudiquement avec une pointe d'ironie désinvolte et salvatrice.

    Salué par la critique comme un chef d'œuvre du cinéma japonais ET mondial (ce que j'ai découvert après l'avoir vu), ce film où je suis entrée lentement, peu à peu, dans une introspection guidée par la succession des plans a conforté mon sentiment qu'un humain n'est rien sans les autres, le lien est fondamental et ce n'est que par l'échange que nous vivons ; échange dont le principal est la communication. Murés dans nos sentiments et émotions, nous faisons place à la violence et la destruction de soi, des autres.

    Kurosawa et la communication non violente, comme tant d'autres cadeaux de la vie sont des souffles animant la lumière sur la voie où je chemine.

     

    Ré apprenons à réfléchir et appréhender la vie avec l'intelligence du cœur.

     

     

    Ici la critique de Monde, celle des inrocks.


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  • Avant de vous parler des dernières boissons délectables, je tenais à évoquer mes bains de culture inattendus. Lire tel livre, écouter tel disque, voir tel film relèvent d'une démarche réfléchie et mûrie, du moins en ce qui me concerne. Par contre, j'ai eu deux belles surprises ces dernières semaines à qui je souhaite également consacrer quelques unes de mes bafouilles.


    Poésies.

    Par hasard, lors d'une attente dans quelque endroit administratif, je découvris un petit tas de papiers jaunes annonçant une après midi poétique dans la bourgade du coin ; curieuse, affreusement curieuse, je me piquai d'y aller. Je m'y fis donc déposer en catimini, seule et je m'installai à l'arrière de la salle.

    Une association locale de poésie fêtait ses 20 ans d'existence cette après- midi- là, des membres lisaient leurs poèmes accompagnés d'interludes musicaux chantés. Francophone de naissance, je ne compris pas les lectures en dialecte devinant toutefois quelques bribes de ci de là et riant des intonations humoristiques parsemées dans quelques textes. Passés les mignons poèmes sur les oiseaux des vergers et jardins, arrivèrent quelques odes à la région et à l'amour que lui portent ces habitants, terre riche et opulente. Pourtant, la terre qu'ils évoquaient est déjà en perte d'identité : les lotissements fadasses rasent les couronnes de vergers autour des villages devenus simples dortoirs pour les travailleurs multinationaux ; la paysannerie a disparu, les paysages se sont urbanisés, les potagers font place aux gazon et thuyas stériles, la voiture individuelle est devenue la reine absolue des campagnes avec ses ballets pendulaires incessants, les habitants se renferment, derrière leur haie épaisse et haute en été barbotant dans leur piscine privée dont ils parlent , qu'ils ne partagent pas et cachent, derrière leurs murs et portes fermées en hiver ; la communauté villageoise se meurt avec ses anciens. Car oui, ce cercle de poètes était composé de personnes âgées, voire très âgées. Certaines avaient besoin d'aide pour venir au micro, certaines ne parlaient pas français, beaucoup avaient la guerre profondément ancrées dans leur souvenir de jeunesse.  Ils évoquaient la nature, ces paysages ruraux qui leur sont chers et où leurs contemporains ne voient plus qu'un cadre de vie calme loin des horreurs et dangers  de la ville où ils travaillent ou font leurs courses. Ces poètes amateurs étaient touchants dans leur fragilité devant ce temps qui échappe à tous, avec leurs forces inégales, leurs coquetteries surannées, leurs yeux brillants quand ils lisaient leurs textes.  Etonnants furent les poèmes coquins de certaines dames très âgées relatant leurs attributs de jeunesse passés, virant avec la vieillesse.

    Dans le public, il y avait quelques dondons à brillants dorés, quelques écouteurs polis, connaissances en visite et regards lointains, quelques filles ou petites filles armées d'appareils photos, quelques complices riant aux larmes pendant la lecture des textes piquants et drôles, un député faussement discret s'appropriant le verre de l'amitié avec des propos démagogiques sur l'amour du pays et le talent des orateurs, enfin,  de nombreux écouteurs attentifs.

    Sensibles et drôles, qu'ils soient homme ou femmes, ces personnes m'ont touchée et je ne regrette absolument pas cette après- midi passée en compagnie d'anciens  dont certains portaient cette odeur si particulière des vieilles maisons de la région. Alors, même si mon enfance s'est passée dans un tout autre contexte de mentalités,  dans un autre coin, avec d'autres sonorités langagières, j'ai aimé regarder les alentours à travers leurs yeux et non plus à travers ceux d'autres plus jeunes âpres au  gain, aux biens, à la belle surface lisse des apparences bourgeoises, envieux d'une vie à l'américaine prétendument moderne. J'ai aimé trouver ces anciens émus des vergers où volent des oiseaux gourmands guettés par des chats à l'affut, ces prairies où paissent les vaches, ces rires et solidarités d'autrefois. Avec l'âge, les miroirs aux alouettes se ternissent et les esprits  reviennent à l'essentiel, pourquoi pas ?


    Danse.

    Grâce à mon amie Delph, nous sommes allés le 18 avril à un gala dansant et toute l'équipe était de la partie, petits et grands, hommes et femmes. Nous avons grignoté quelques pâtisseries en sirotant eau, soda et café, bavardé avec nos voisins de table et surtout profité pleinement d'un spectacle varié de danses en couple, groupe, individuel.  Entre bal viennois et hip-hop, évoluèrent sous nos yeux des danseurs amateurs, novices ou confirmés, de nombreux champions de France et un couple vice- champion d'Europe.

    Petite, je rêvais de faire de la danse, malheureusement, entre refus et impossibilités financières, ce désir profond resta une grosse frustration (Force est de constater que mes goûts artistiques étaient incompatibles avec les capacités financières de ma mère, boudiou, pas étonnant que je sois révoltée !). Avec l'âge, j'espérais trouver un partenaire pour apprendre les danses de salon, fascinée que je suis devant ces quatre pieds virevoltants de concert sans jamais se heurter. Rien à faire. D'ailleurs, ce soir- là, quelques larmes pointèrent aux coins de mes yeux quand je me souvins subitement d'une promesse au pire de la maladie. Je ne marchais plus, je ne savais pas ce que m'attendait et je pleurai de ne plus jamais pouvoir  apprendre à danser. SeN me promit que nous irions à un cours dès que je serais debout capable de marcher ; j’avais osé y croire.  Finalement, il ne tint pas sa promesse, balayant mes espérances de son  indifférence, son inertie, ses refus.

     Il n'est pas dans ma nature de m'avouer vaincue et malgré mes déséquilibres, ma vessie capricieuse (j'avais prévu la grosse artillerie !), j'ai dansé autant qu'il me fut possible, un bal étant ouvert entre chaque séquence du spectacle. A la frustration de la valse aux pas mal connus et sans tenue, succédèrent une salsa joyeuse avec Delph, une marche antillaise avec SeN, une marche lumineuse avec mon fiston et un apprentissage de mambo avec Vince court- circuité par un pipi urgent et malvenu (grrr, nous y étions presque, punaise !).

    J'ai dansé avant de marcher (article à venir en son temps), c'est dire combien je suis amoureuse de la danse. Cette soirée fut merveilleuse, parce que j'ai dansé, parce que j'ai vu du spectacle, parce que j'étais en bonne compagnie.

    Merci Delph et Vince !

     Et puis mince alors, je finirai bien, un jour ou l'autre par atterrir dans un cours de danse même seule.  


    Evidemment ces surprises n'ont rien à voir avec la grande littérature, l'opéra, les ballets ,  un lieu où se congratulent les grands penseurs, elles n'en restent pas moins porteuses de culture accessible à tous. Entre les petits poètes locaux amateurs et les couples heureux de partager leur passion, les yeux brillaient,  pétillaient. Il n'y a pas que de la culture populaire médiocre et de la culture élitiste pédante  hermétique ; entre les extrêmes, chacun est libre de trouver sa voie. La culture n'est pas un luxe ou un bien de consommation galvaudé, c'est un besoin fondamental de l'être.

       Je finirai aujourd'hui sur cette belle citation de  Bertolt Brecht:


    Pourquoi vouloir dès maintenant nous montrer si intelligents quand nous pourrions tout juste être un peu moins bêtes?


    C'est tellement évident.


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