• Tout avait commencé par une poésie du dimanche sur le blog de Boudard ( Coq, je ne retrouve plus la photo, scrogneugneu!). Ce chemin m'invitait à la promenade et je laissai cette impression en commentaire . Mariev proposa une errance par chez elle pour finir autour d'un barbecue ; j'ajoutai vouloir en être. Quelques jours plus tard, entre échanges de courriels et appels téléphoniques, le projet devint  concret. Je trépignai et m'enthousiasmai uniquement à ma joie de rencontrer Mariev, Coq et Pandora.

     

     

     

    La venue du garçon me titillait : garder ce séjour uniquement pour moi ? Lui offrir ces petites vacances ? Ursule le chien fut l'élément déterminant pour attiser sa curiosité, je l'embarquai donc non sans avoir pris les avis de toutes.

     

     

    ( Les articles courts ne vont pas durer! Profitez- en! Ma tête grouille sans cesse dans une vie fabuleuse où les événements  ne me laissent guère le temps d'exprimer ce que j'en voudrais dire, oulalala!)


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  • Les mots me manquent.

    Le dernier weekend a le goût merveilleux d'un cadeau des dieux, ambroisie ou hydromel, parfum sucré et doux, suave et savoureux. La magie a opéré dans le réel et la formulation des impressions nécessite du temps au regard de leur particularité peu commune.

     Je me suis jetée dans l'aventure le cœur et les bras ouverts, sans me poser la moindre question, ne m'importait que la continuité de nos rencontres virtuelles. J'y plongeai avec une confiance aveugle ne doutant nullement de sa réussite. La rencontre physique de quelques blogueuses dont le réseau de liens s'était tissé au hasard des commentaires, lectures et passages réguliers était logique, évidente. Aucune angoisse, aucune crainte. Spontanément.

    Quand l'interne se métamorphose, l'externe suit le même mouvement, le monde immuable prend des couleurs toutes autres.  Je suis toujours la même et pourtant, tout est changé. Je croise d'autres cheminants, je découvre d'autres environnements, d'autres pensées, d'autres représentations du monde et quand mon monde intérieur est plus beau, le monde extérieur devient une véritable merveille.

    Et celui qui vit à côté de moi, lui aussi se métamorphose.

    Chaque jour est décidément un cadeau unique et précieux grâce auquel, je vis, je suis et j'existe.  Trouver la paix en  soi résonne alentour, le ménage interne bouleverse la vie dans un élan magnifique vers la beauté.

     Merci la maladie, grâce à toi, je me suis attelée à la tâche ardue de trouver la clef. Je chemine désormais sur une voie extraordinaire.

     

    Ps : je fais des petits textes pour espérer arriver au bout de mes allées-et-venues entre réel et virtuel, je suis en plein cheminement dans cette affaire...


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  • Mes péripéties aventureuses et trépidantes se multiplient, ma tête grouille de textes qui nécessitent du temps alors que je n'ai pas tellement envie de rester devant l'ordinateur quand il fait beau, que je peux  jardiner, vadrouiller, me cultiver, respirer, méditer, me nourrir d'air, de vent, de chocolat et autres naturalités essentielles matérielles et immatérielles.

    Je vous envoie simplement ce petit hommage à ceux qui souffrent AFFREUSEMENT en ces fêtes de printemps!

     




    Mangeons les tous !



     


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  • Subversivement, lentement, l’air de rien, un grand changement s’opère actuellement dans mon petit univers. Faussement insignifiant, il est d’une énergie puissante, révélateur d’une situation interne métamorphosant ma vie. Son récit basé sur des riens n’en reste pas moins long, profond ; il me demande du temps et comme ce blog est écrit selon une ligne d’écriture générale, je me contenterai aujourd’hui de vous raconter quelques faits de ces dernières semaines. Ils sont à replacer dans un contexte dont vous n’avez pas encore toutes les informations, cependant, pour ceux qui ont lu mes aventures depuis le début, ils pourront parfaitement en mesurer la portée.

     

    Il y a trois semaines, j’ai fait 8 km à vélo toute seule, il  y a quinze jours, j’ai pu marcher tout autour du village, seule comme une grande, sans encombre, quatre jours plus tard, tout au long d’un parcours de santé. A raison de trois ou quatre kilomètres peut être à chaque fois, je suis très très contente. Pourtant, ce n’est pas le plus notable, ni le plus remarquable. Une simple mise en bouche.

     

    Le mercredi, normalement, la camionnette boulangerie passe au matin. Pour je ne sais quelle raison, je ne l’ai pas entendue ce mercredi 18 mars. N’ayant plus de pain, nous étions embêtés avec mon fiston. Poussée par une intuition qui me taraudait depuis plusieurs jours, je lui proposai de m’accompagner EN VOITURE à la boulangerie, à 10 km de chez nous. Il avait peur mais comme nous sommes des courageux fous sur les bords (et les bords sont larges, hihi) , nous sommes montés en voiture.

    J’avais déjà conduit sur quelques distances de nuit, avec SeN, sur des routes désertes, histoire de reprendre le pli, simplement pour réactiver une petite sensation de liberté, poussée par des rêves incessants de voiture conduite par d’autres m’emportant n’importe où, n’importe comment, me laissant parfois seule dans un véhicule en pleine course. Dernièrement, j’avais rêvé que j’étais dans une voiture, seule côté passager ; elle allait dans tous les sens, le volant tournant anarchiquement ; agacée par cette situation, je m’étais déplacée derrière le volant et j’avais repris le contrôle de la voiture. Etait- ce un message de mon corps ? un signe ? Toujours est-il que ce mercredi, fiston et moi sommes allés sans encombre à la boulangerie acheter notre pain. C’était une véritable fête, incroyable sensation de s’ouvrir des portes formidables.

     

    Rassurés tous deux, j’émis le souhait de reconduire le dimanche suivant afin d’aller avec mes deux gaillards au parcours de santé dans ce même village. SeN acquiesça et sans encombre, encore, nous arrivâmes à bon port. Décidément, quelque chose de très spécial me chatouillait.

     

    Le 1er avril, nous avions un programme sur plusieurs heures et je voulus reconduire avec SeN à côté. 10 km jusqu’à la première petite ville. Je m’étonnai de ma capacité à voir, regarder, sentir l’environnement, les panneaux, les autres voitures, les piétons, les cyclistes. Des manœuvres près d’une route fréquentée et je repartis, grisée vers une autre ville à 20 km de la première. Peu de circulation, puis un peu plus, un peu plus, je me débrouillai. Quelle surprise de réaliser que je pus voir une voiture aux feux stop éteints ralentir, freiner et s’arrêter devant moi ! C’était incroyable, après des mois et des mois d’enferment, dans la dépendance totale à la bonne volonté des chauffeurs.

     

    Le plus formidable arriva… hier.  Mon garçon finissait à 11h et demanda à ce que je vins le chercher ; il ne craignait donc plus. J’interrogeai SeN sur ma capacité à le faire, il répondit simplement qu’il n’y voyait aucun souci. En plus, cela le déchargeait, il avait prévu une journée de vadrouille pour lui seul ce samedi.  Légèrement craintive, je me préparai donc en m’en remettant à la vie avant de partir. Chemin sans souci, j’avais les yeux écarquillés sur le monde.

     Je récupérai mon garçon dans le hall pour la première fois depuis son entrée au collège puis nous allâmes ensemble faire des courses, rien que nous deux, activité oubliée depuis deux ans et demi.

     Ce fut extraordinaire ! Mon fiston m’aidait en toute chose au point qu’à la caisse, un client s’en étonna. « C’est rare de voir des enfants se comporter ainsi avec leur mère ». Je fus étonnée que ce soit si étonnant puis, je fus fière de nous deux. Pour des personnes soit disant incapables de faire ce qu’il faut comme il faut quand il faut, ce n’est pas mal, non ? Il n’y eut aucun problème, mon garçon s’enthousiasmant d’acheter des légumes, des fruits, des conserves, quelques céréales, des fromages, des yaourts, des jus de fruits…personne pour nous faire la morale ou préjuger de nos choix, un véritable moment de bonheur !  Pareillement, il m’aida à rentrer et ranger les produits, « C’était vraiment une journée exceptionnelle Maman ».

     

    Peut être bien qu’aujourd’hui, nous irons encore plus loin à la rencontre de quelques uns de nos amis et famille. SeN ne refuse  pas de nous emmener, néanmoins, son agacement se fait sentir, son ennui également et nous nous restreignons sans cesse pour nous éviter des remarques faussement insignifiantes. Si nous le sentons dans notre for intérieur, fiston et moi partirons donc sans lui cet après midi faire quelques surprises.

     

    Il est certain que je n’ose pas m’aventurer dans les grandes villes, sur les grands axes très fréquentés, je ne veux pas prendre de risques inconsidérés. Je frissonne cependant à cette liberté retrouvée, depuis ce petit village enclavé où règne en maîtresse absolue la voiture individuelle.

    D’ici quelques jours je passerai un contrôle ophtalmologique et je suis curieuse d’entendre les conclusions du médecin (je vous raconterai les épiques péripéties en ophtalmologie dans un article, à l’occasion, ça vaut le coup !). Viendra alors pour moi le temps du passage au centre de rééducation où sera évaluée ma capacité à conduire. C’est principalement une affaire d’assurance, même si ma vieille voiture n’est qu’assurée au tiers, question de responsabilité.

     

    La vie nous offre ce dont nous avons besoin quand nous en avons réellement besoin. Cette phrase apaise dorénavant mes questionnements et doutes, apportant sérénité et calme en mon cœur. Le temps passé enfermée dans mon propre corps, le temps passé entre les murs de cette maison m’ont obligée à me recentrer sur moi- même, à ne plus courir après ce qui pourrait arriver, venir de l’extérieur dans une quête effrénée vers nulle part.

    J’avais une excellente vue avant la perte, je peux pourtant affirmer que je ne voyais pas ce qui se jouait. Dans le noir, puis dans le flou, ma vue revient lentement, lentement.  Le monde se révèle à moi tout à fait différemment à travers des yeux éclairés, découvrant des couleurs et des lumières extraordinaires, insoupçonnées, des visages aux traits lumineux et neufs, des voies nouvelles. Au fond de moi, je ne pouvais imaginer perdre la vue, goûteuse du monde telle que je le suis. J’ai appris à le sentir autrement, à mobiliser mes sens négligés auparavant, à trouver des solutions concrètes au quotidien afin de continuer à voir. Mes rêves et mes souvenirs ont d’ailleurs toujours été parfaitement clairs.  Je ne me suis jamais résignée à être aveugle.

     Un jour, aussi irrationnel que cela puisse paraître, j’ai exprimé à la psychiatre cette idée «  Je sais que je retrouverai ma vue quand je verrai clair dans ma vie. ». J’ai l’espoir fou d’être au bout d’un tunnel, le monde n’a pas changé, j’ai tellement changé, tout a changé et désormais, chaque jour est un cadeau inestimable que je savoure sans chercher à contrôler quoi que ce soit, ni maintenant, ni demain.

     

    Merci la vie de m’avoir offert cette incroyable expérience qui me rend chaque jour moins ignorante et plus vivante, pleinement en moi, pleinement en toi !

     

     

     

     

     

     


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  • La semaine dernière, j'évoquais ces quelques jours riches et généreux. Ils m'avaient rempli l'âme et le cœur pour la longue durée, je ne demandais rien de plus, satisfaite de ce cadeau.  Aujourd'hui, je me régale de ce que j'ai eu à nouveau ces derniers jours car oui, merveilleuse et généreuse, la vie me comble quand je ne lui demande rien, béate que je suis de la joie de vivre pleinement.


    Par le Gi gong, j'ai rencontré des personnes très intéressantes, ouvertes sur des ailleurs à la matérialité si répandue en ces contrées frontalières de la Suisse. Ainsi, Yol et Miche m'ont offert le covoiturage hebdomadaire et ces quelques minutes d'aller et venue nous ont  permis de discuter, de se connaître, étrangement.

    Yol a quitté son emploi depuis plusieurs mois pour se retrouver, renonçant à sa rentrée d'argent confortable. Avec son mari, ils font face à tout ce qu'ils n'ont pas voulu voir de leur vie et ensemble, ils cheminent. Méditation et Qi Gong sont pratiqués régulièrement dans cette vague d'intériorité.  J'avais été agréablement surprise d'entendre leurs paroles sur leur rapport au monde,  la quête hors de l'appât du gain et de la possession matérielle. Ils sont si discrets, sans recherche de paraître ou de la valorisation narcissique publique ; ils sont simples. Je me surpris ainsi à réaliser que je me réjouissais de les retrouver chaque semaine.

    Par un concours de circonstances, il me fut proposé de participer à un groupe de communication non violente (cnv). L'aubaine était trop belle et ce fut avec entrain et curiosité que je me rendis à la première réunion.

    C'était il y a environ un mois, chez Nad. Je croisai les participantes ; les hommes ont, semble t-il, plus de mal à se laisser porter par ce genre d'activités. Je reçus quelques papiers avec des notions de base et j'observai ce qui se jouait autour de moi, soufflée par la capacité de Yol à être dans le ressenti et l'empathie. Des jeux de rôle se mirent en place et je restai en retrait ne sachant absolument pas de quoi il retournait. Je notai le prochain rendez- vous et ne doutai pas de ma participation.

    Nous nous retrouvâmes ce samedi chez Sim, à trois. Certaines avaient des obligations, Nad était malade. Je la vis néanmoins quelques minutes avant de rejoindre le lieu de rendez- vous avec Yol et je fus emballée de découvrir qu'elle connaissait Pierre Rahbi, un grand monsieur dont je parlerai ultérieurement. Coïncidence de ces trouvailles aléatoires, je change à l'intérieur, mon rapport au monde change et ceux qui je ne pouvais rencontrer avant viennent à moi, naturellement ; l'autre n'est qu'un reflet de soi, oui, d'écho en résonance. Comité restreint donc ce samedi là.  A propos d'une situation vécue au travail par Sim, je m'exprimai, portée non par mes structures et constructions mentales mais bien par mon intuition, mon ressenti. Et là, à ma grande surprise, je m'entendis parler et exprimer un ressenti profond. Je ne pouvais dire « je »  en son nom mais j'étais connectée à ce que ressentait au creux de lui- même cet homme avec qui Sim était en conflit. Je fus pareillement surprise par le visage de Sim se relâchant quand je formulai une phrase au regard de sa situation dans cette relation pénible. Au creux de moi s'opérait une ouverture formidable.

    Pudique, je n'ai pu dire ce que je vis avec certains, cependant, ces quelques expériences déjà portent leur fruits, je prends conscience de mes capacités à dénouer les tensions, j'ouvre les yeux sur les échanges quotidiens. Des résultats évidents se propagent notamment avec mon garçon, nous libérant mutuellement de travers malsains dont nous étions prisonniers. Grâce à un simple petit film prêté par Yol qu'il ne voulait pourtant pas regarder, j'ai vu mon fiston se libérer et lâcher dans un éclat de rire ce qu'il n'arrivait pas à mettre en mot. La plénitude que je vis en ces instants n'a aucun prix.

    Évidemment, les conflits en soi ne sont pas malsains, ils permettent d'évacuer, de ne pas refouler salement conduisant ainsi à une frustration malsaine et destructrice. Ce qui importe est ce que nous faisons des conflits. Les petits poisons du quotidien provoquent des drames où un prétexte anodin vient remettre sur le tapis un vieux débat non résolu. En éclatant, nous humains ne cherchons- nous pas simplement à le résoudre ? Ne voulons- nous pas trouver du sens ? Ne voulons - nous pas simplement être reconnus dans nos émotions, nos ressentis, nos êtres, trouver notre place parmi les autres ? J'entre sur une voie passionnante inhérente à mon cheminement interne que la maladie a complètement bouleversé. Je suis en métamorphose, je m'envole, je suis ENFIN vivante pleinement.


    Là-dessus, samedi soir, je retrouvai Marina au restaurant où elle invitait pour son anniversaire. Grande tablée multilingue où volaient du russe, de l'anglais, du suisse allemand, du français entre des plats savoureux et des vins précieux dont je me régalai. J'ai même pris une gorgée d'eau- de- vie à la grande surprise de ma mère qui n'en  crut pas ses oreilles quand je le lui dis le lendemain. Pourtant, assise à côté de Marina, j'ai passé une merveilleuse soirée, baignée de sa générosité et de son grand cœur. En bonne russe, elle a la descente facile entre lever de verre à tout prétexte et joie d'être entourée. Nous avons beaucoup discuté et malgré la barrière de nos langues respectives hésitantes, jonglant entre trois ou quatre, il y eut surtout des embrassades chaleureuses et sincères. Je vis avec elle une véritable communion d'âmes, Marina est une personne rare et extraordinaire, je suis reconnaissante de l'avoir rencontrée, merci la vie.


    Le lendemain, j'avais pensé visiter ma mère et ma sœur pour fêter l'anniversaire de cette dernière ; comme elle était malade, le projet tomba à l'eau. Toutefois, ce fut avec une grande joie que j'accueillis mon amie Magali et ses enfants. La veille, elle avait laissé un message me proposant de venir ce dimanche et j'acceptai avec enchantement. Les enfants ont joué avec Etienne qui se révèle attentionné et prévenant avec les plus petits que lui, chaleureux et enjoué pour leur plus grand bonheur. Je bus du thé avec elle en grignotant quelques petits biscuits, nous nous promenâmes également avec les petits, excités et nous parlâmes, nous parlâmes.

     Elle chemine, je chemine, nous cheminons et depuis dix- huit ans, nos voies se croisent, s'entrecroisent. Nous nous accompagnons, nous nous regardons de près et de loin, jamais lointaines dans nos pensées. Nos vies sont complètement différentes et pourtant, je nous sens en parallèle, dans la même quête de soi et de sa richesse intérieure. Elle est une amie sincère, véritable, fidèle et bien que parfois nos travers inconscients nous heurtent et nous percutent, la constance reste vierge de toute rancœur ou ressentiments amers. Je sais qu'elle comprend parce qu'elle aussi chemine ardemment et vaillamment malgré  les égarements et les doutes.


    Lorsque je m'engage dans un changement interne profond, qu'en mon cœur j'évolue, je regarde le monde autrement et tout est transformé. L'attente disparaît et l'inatteignable d'autrefois vient tranquillement sans être demandé. Je me réjouis de la beauté de ceux qui sont là depuis longtemps et je me régale de ce que de nouveaux m'apportent. Rien pourtant n'a changé. 

    Je me souviens de ces jours passés dans les méandres de mon être à courir après des chimères, comme si c'était tellement loin de ce que je suis désormais. En cela aussi, la maladie est un cadeau car le corps inlassablement me ramène à l'essentiel. Sans cette initiation par la proximité de la mort, avec mes anciens fonctionnements, je 'ne pourrais vivre ces moments je ne serais pas tant dans la joie d'être là, au milieu de tant de bienfaits. Je me penche à l'intérieur et je vois la foule qui m'y accompagne ; j'y vois surtout moi sans qui cette foule n'aurait aucun sens.

    Je chemine, je chemine et quand je n'attends rien, ce qui est bon pour moi me parvient non par un coup du destin mais parce que désormais, je suis capable de l'accueillir.




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  • Têtue tête brûlée que je suis, cet adage est mien depuis de nombreuses années, la maladie n'ayant que renforcé ce foutu trait de caractère volontaire. Aussi, quand mes amis Delph et Vince me proposèrent une virée au zoo de Bâle, je me suis laissée tenter. Pour ne rien gâcher, le fiston aura eu une belle sortie pendant ses vacances.  Organisation sur le pouce, à la « one again » comme le dit si joliment Delph : coup de fil le samedi pour décider en quelques secondes de la tournure des événements, organisation très vague avec ce zeste d'aventure improbable. Dimanche, je ne savais rien de très précis hormis qu'ils venaient nous chercher, que nous dormirions chez eux afin de partir tôt le lundi, situation des plus angoissantes pour des contrôlants uniquement rassurés par les cadres clairement définis ; je ne suis pas de cet acabit, hé hé.

    En fin d'après midi, le téléphone sonna et une petite voix me demanda si nous étions prêts... «  Heu... pourquoi ? Vous venez là, maintenant ? ». Ben oui. Tranquillement, je préparai nos affaires avec un fiston tout excité. Une bonne heure après, ils arrivèrent et en quelques minutes, nous embarquâmes dans la voiture.

    Patati et patata sur le programme : döner kebab pour les amateurs et tarte flambée au dîner, dodo et lever tôt pour attraper le train du matin ; avec le démarrage du carnaval à Bâle, le trajet en voiture eut été très compliqué » tant mieux. Les prévisions météo semblaient plutôt bonnes, encore que j'avais vu de la pluie. « Bah, nous aviserons. Les Scandinaves disent qu'il n'y a pas de mauvais temps, il n'y a que des mauvais vêtements » Repas tranquille bon enfant, sans prise de tête pour le bonheur de tous. Je me régalai d'une excellente huile d'olive parfumée et de jus de citron sur du mesclun. Manger chez eux est toujours une découverte ; ce sont des gastronomes avisés et curieux de saveurs variées et multiples. Il s'en fut d'ailleurs de peu pour que nous mangeassions dans un resto renommé dont ils connaissent le chef. Ce n'est que partie remise, de toute façon. Dodo détendu et bien être intérieur, je me sens libérée d'être là, hors de ma résidence surveillée.

    Lever sans souci après une bonne nuit alors qu'Etienne, excité a peu dormi. Comme il s'en plaignait, je le taquinai en lui rétorquant « Oh, tu ne seras que de mauvaise humeur toute la journée ». Il était préférable d'en rire, le ton dans la voix change tout, le conflit n'éclata pas. Table de petit déjeuner incroyable, nous nous régalâmes ; tant d'attentions de leur part me touche : en ces instants, je me sens considérée et non quantité négligeable.

    Les dernières minutes s'accélèrent, le train n'attend pas. La tension monta quelque peu, les priorités de chacun n'allant pas forcément dans le même sens. Finalement nous partîmes à une heure qui me sembla convenable. Vince s'inquiétait du temps et les contre temps s'accumulèrent : attente à la boulangerie pour les sandwiches commandés parce qu'une jeune femme hésitait entre un petit pain au chocolat et un croissant aux amandes, travaux sur le pont obligeant à prendre la déviation. A- La, autre compagne de sortie envoya un message pour signaler qu'elle attendait déjà sur le quai de la gare, aïe ! Nous préférâmes rire de l'étiquette « en retard » collés à Delph et Vince. J'expliquai alors la loi de Murphy, loi de l'emmerdement maximum ou comment nos perceptions sensorielles et émotionnelles enchantent notre vie (voir ici pour plus de renseignements). Arrivée in extrémis à la gare, je vidai rapidement le coffre quand Vince revint d'un rapide petit tour vers les quais«  On rembarque tout, je me suis trompé de gare ! ». Éclats de rire généralisé et constat que le premier  train nous  échappait. Heureusement, le suivant arrivait une demi-heure plus tard, nous ne craignions rien. Comme nous arrivâmes à la bonne gare, nous nous amusâmes tous de la loi de Murphy et de ses charmantes surprises. La pluie ne cessait de tomber.

    Montée dans le train dans la bonne humeur avec des délires sur les aventures à venir. Première gare suisse annoncée, était- ce là qu'il nous fallait descendre ? Toute l'équipe hésita puis se décida à sortir. Subitement, un homme courut vers nous dans le wagon et nous demanda où nous allions avec un bébé (la poussette)

    -       Ben, au zoo.

    -       Oh, ce n'est pas là qu'il faut descendre ! Avec le carnaval, toute la ville est bloquée et ici, vous risquez de vous retrouvez complètement coincés, loin de tout.

     


     

    Et oui, ce n'était pas la bonne gare et toute l'équipe  remonta dans un fou rire alors que nous bloquions le train dans cette gare sous les regards des agents. Arrivés à bon port, nous parcourûmes les quelques mètres jusqu'au zoo, sous une pluie battante nous demandant s'il était ouvert en ce jour très particulier du carnaval. Ouf, pas de souci. Nous arrivâmes dans un rire de soulagement.

     


    Magnifique parcours parmi les animaux de toute sorte bien que de nombreux enclos fussent vides. Pas folles ces bêtes, la pluie était battante et il n'y avait décidément que de drôles d'animaux pour se promener là-dessous. Ponchos, parapluie et autres imperméables limitèrent les dégâts... encore que nous fûmes tous trempés. Fort heureusement, il y eut le vivarium, les salles intérieures. Nous y vîmes les éléphants, quelques gazelles et okapis, les grands singes particulièrement intéressants et si proches de nous. Regardez moi ces coquins !

     

     


     

     

     

    Une espèce était en liberté entre les cages, ils avaient dû se faire la malle pour le démarrage du carnaval à trois heures du mat ! hihihi

     

     

     

     

     

     

    Repas goûteux et partage spontané des contenus des sacs dans des alcôves sonorisées du bruit de la savane avec moult conversations intéressantes ponctuées de cris et grognements d'animaux sauvages.. La pluie ne cessait pas de la journée et nous rîmes souvent de l'acharnement de la loi de Murphy surtout à l'encontre de ce pauvre Vince si attentionné envers toute la petite troupe. Boutade et éclats de rire alors que tout, vraiment tout aurait pu nous énerver, nous dégoûter, nous exaspérer.

     

    Mon garçon fit le guide pour la joie de tous, déchargés que nous fûmes de la tâche. Grâce à lui, nous vîmes quasiment tous les animaux et le plan, trempé, mouillé, finit en lambeaux à la fin du parcours. Combien il était heureux de cette ambiance détendue où les contre temps devenaient prétexte au fou rire, entre auto dérision et bonheur d'être solidaires devant les aléas, sans énervement.

     

    Je suis bienveillante des grandes leçons reçues grâce à eux. Voyez- vous, je craignais de ne pouvoir suivre physiquement et au bout du compte, je fus fatiguée comme eux, étonnamment résistante au regard de mon état physique ; nous étions tous fiers de moi. « Regardez qui se dresse bien droite d'avoir tenu le choc alors que nous les vieux sommes tous HS » s'exclama A-la à la gare d'arrivée. Bon, ok, la vessie a lâché là, sous la fatigue, mais j'avais pris mes précautions et elle ne me contraignit nullement.

    Ils ne s'exaspérèrent guère de mes lenteurs, ravis au contraire de prendre ce rythme lent. Mes allers-et- venues incessantes aux toilettes ne firent l'objet d'aucune remarque. Personne ne s'énerva des débordements autoritaires ou maladroits d'Etienne, entre fermeté et explications pertinentes, les enjeux d'autorité étaient clairs et les rôles de chacun définis.

    Il est possible de vivre en bonne intelligence quand chacun y met du sien, ne transposant pas sur l'autre ses propres égarements, ses propres travers en défouloir égoïste.

    Cette journée fut des plus agréables. Avec une organisation raisonnée, un esprit de coopération, l'envie de profiter de ces instants sans s'attacher aux contrariétés, ce genre d'expédition est possible. C'est ensemble que les contrariétés se gèrent, se partagent, elles en perdent du coup leur poids.

    J'espère que s'ils me lisent, mes compagnons d'aventure ajouteront quelques menues anecdotes dans leurs commentaires afin d'enrichir mon récit.

     

    Merci à vous tous ! Nous avons tenté et y avons tous gagné un merveilleux souvenir.

    Elle est pas belle la vie?



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  • Ma vie est loin d'être ennuyeuse, les limitations n'entravent en rien mes péripéties et c'est avec délectation que je vois les événements venir à moi  sans que j'aille particulièrement les rechercher ; le dernier week end n'y dérogea pas.


    Vendredi soir, coup de fil de mon amie Marina. Suite à des décommandes successives, elle nous invita à son anniversaire le lendemain pour un festin comme elle en a les mérites. Il n'y avait pas lieu de refuser cette opportunité et je me réjouis de la rejoindre aussi imprévue et inattendue que fut cette invitation. 


    Samedi, matinée sans plus dans l'attente de la première rencontre avec Valérie, lectrice discrète de mon blog depuis des mois.  Elle a aussi la maladie de Devic et nous nous sommes rencontrées via le net, chance improbable puisqu'elle habite à 60 km de chez moi quand nous ne sommes qu'entre 150 et 250 personnes en France à être concernées. Venue avec son fils, nous avons profité de l'aubaine pour visionner Kung Fu panda au foyer du village qui propose des films de temps en  temps, gratuitement. Quelle sensation incroyable que de voir en chair et en os cette personne croisée sur la toile, dont j'ai lu les courriers et entendu la voix par téléphone ! Lors de notre premier échange vocal, il ne fallut qu'un dixième de seconde pour se connecter et puis tout est parti comme si nous nous connaissions depuis toujours ; une entrevue s'imposait. Elle m'a fait la joie de nous rejoindre et nous avons passé une après midi très agréables entre ce film si bien orchestré et nos conversations sans fin sur nos situations respectives, nos interrogations, nos espérances, nos parcours, nos chutes et combats. Pour ne rien gâcher, nos garçons se sont entendus à merveille et je ne doute pas d'autres rendez-vous à venir, l'espoir de reconduire un jour ne me lâchant pas.


    Merci à toi Valérie, vraiment !


    Ma mère est arrivée entre deux et nous avons bu du thé toutes les trois, échangeant encore sur les parcours de vie avec la maladie, les entraves, nos espérances. Stéph en vadrouille n'était pas rentré à 18h et je l'appelai pour savoir s'il comptait sur l'invitation chez Marina ; il me dit seulement qu'il n'avait pas envie de venir et je saisis l'occasion pour que ma mère nous emmenât Etienne et moi. Au revoir avec Valérie et son garçon dans la bonne humeur de s'être rencontrés et départ à la va vite pour Marina.


    Sur place, ils furent déçus de l'absence de Stéph qui sait  se faire apprécier par ses bonnes manières, son amabilité, sa disponibilité, son humour décalé et sa courtoisie. Il arriva vers 22h30 avec un accueil enthousiaste et ils purent malgré tout profiter de sa présence jusqu'à une heure du matin. Parallèlement, je savourai le délicieux repas qui dura des heures avec l'extase de Chris sur le mode de vie à la française : le plaisir de manger, de jouir de l'instant, de la présence des autres, des goûts, de la conversation ! Il reconnaissait dans des grandes envolées en anglais que la vie ici lui plaisait et qu'il ne pourrait plus retourner au mode de vie britannique.

     Envolée en anglais ? Et oui, quand je vais chez Marina, j'entends de l'anglais, de l'allemand, du russe, un peu de français, de l'anglais avec l'accent russe ou allemand, de l'allemand avec l'accent russe ou anglais, du français avec des accents anglais, russe, suisse et occasionnellement coréen. Une tamagouille dans ma tête qui me fait perdre le sens de la langue à utiliser. Une langue inconnue bourdonne aux oreilles telle une musique et comme je comprends un peu de toutes celles- là, je fais des mélanges et en perds... mon latin ! Quelle gymnastique, je vous jure !

    Cette fois-ci, j'ai rencontré Laurent, suisse romand, architecte à Genève et sa femme Olga, amie de plus de 20 ans de Marina. Laurent parle français (avec l'accent suisse, forcément) et italien, ni allemand, ni anglais , presque une incongruité ici ! Nous avons grandement discuté en français de nos parcours de vie, de la richesse qui ne se mesure ni en biens matériels, ni en monnaie ni en terme de notoriété sociale, de Phil Collins qui vit pas très loin de chez eux et  son ex- femme, sans plus, de nos emplois respectifs, de littérature française qu'Olga a étudiée, de leurs voyages... J'ai principalement été enchantée par la considération que cet homme a pour sa femme qui ne lui demande rien. Parce que certains membres de son entourage la dénigre (Une étrangère qui ne travaille pas, plus jeune que lui, ne peut être qu'une profiteuse pour eux), il est prêt à ne plus les fréquenter. « Ils sont incapables de comprendre qu'elle m'apporte la compréhension, la sérénité, une joie profonde, un équilibre ». A travers eux, je réalise que le couple est possible, ce n'est pas une chimère inatteignable.


    Au lendemain de cette soirée enchantée par la magie de Marina et son grand cœur,   je me laissai porter jusqu'au coup de fil de Delph. Cet événement est le signe d'une autre aventure rocambolesque que vous lirez plus tard car elle est le bouquet final de ces jours pétillants.


    J'ai lu quelque part, dans un livre de mon ami Boris qu'il existe deux types de personnes : les angoissés et les dépressifs (c'est caricatural certes parce que je déforme ses propos avec mon propre ensorcellement).

     Un angoissé a peur de sortir de son train- train et de ses habitudes ; en dehors d'eux, il se sent mal, il est pétrifié et utilise toute son énergie à rendre sa vie tranquille et réglée comme une horloge afin d'en contrôler tous les tenants et aboutissants, afin de ne pas se trouver face à ses angoisses, expressions de souffrances intérieures refoulées et niées.

    Un dépressif au contraire a besoin de se sentir exister grâce à une vie emplie d'aventures improbables et inattendues ; la monotonie le ramène à la mort qui le terrifie. Il bourlingue et s'élance vers le danger pour se sentir vivant.  

    Il n'y a pas de doute, je suis bien une dépressive appréciant l'imprévu et la surprise, l'enchantement du monde par sa non permanence. Je le comprenais avant et désormais  la proximité de la mort me l'a fait ressentir pleinement. 

    Ici et maintenant, je suis dans la vie et non plus dans la mort à qui nous donnons une place inconsciente trop énorme. A vouloir l'occulter, elle devient omniprésente et nous empêche de vivre.

    Et oui, j'ensorcèle encore et toujours mon univers avec cet émerveillement et cette jubilation devant le kaléidoscope des possibilités.


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  • A vous qui passez en silence ou me faites la joie de laisser un petit mot, je voudrais offrir la possibilité de participer au schmilblick des réflexions abordées ici.

      Il arrive que le système des commentaires sur un article précis entrave la parole surtout quand c'est l'ensemble, une catégorie qui touche et fait vibrer les cordes des émotions, qu'elles soient de joie ou de colère, entre révolte et incompréhension, plénitude et sérénité, questions et témoignages.


    Quelques pistes sont en cours d'élaboration :


    Ouvrir un chapitre où je publierai des articles écrits par d'autres qui me les auraient envoyés par courriel


    Créer un livre d'or et pourquoi pas un forum.


    Dites- moi ce que vous en pensez.


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  • En médecine chinoise, l'hiver est la saison du repos, du retour sur soi.


    Cette année, nous avons eu de la neige quasiment sans arrêt, sauf à Noël, comme par hasard, pied de nez à nos représentations. Aujourd'hui encore, elle tombe à gros flocons ( ils ne sont malheureusement pas visibles sur la photo, mince)





    Je ne sors quasiment pas hormis les quelques rendez- vous quand des chauffeurs viennent me chercher. Les visites chez ma chère voisine n'ont pu se faire en raison de quelques soucis de santé, une grande fatigue. Mes amis sont loin, occupés et ne s'aventurent que rarement dans ce coin reculé. Mes envies de bouger n'aboutissent pas en raison de l'exaspération de mon unique chauffeur personnel face à mes difficultés physiques. Il aime la conduite sportive et les accélérations, aller et venir à sa guise pendant des heures, sur les routes, piétiner dans ses magasins, manger par ci par là, seul, sans entrave. Autant dire que ma vessie sensible aux secousses, mes envies impérieuses d'uriner, mon incapacité à marcher plus d'une demie heure,  à piétiner, bouger et sautiller d'un point à l'autre, mes yeux faibles qui me ferment au plaisir de dévorer les détails de l'appel des rayons surchargés des magasins inconnus sont des prétextes à me laisser sempiternellement à la maison, parce que je ne suis pas capable de suivre la course effrénée à la consommation, parce que je deviens un boulet dans les plans élaborés par le chauffeur bien- portant. Comme en plus, il ne peut envisager de laisser le fiston seul à la maison ( Imaginez, il pourrait inviter cinquante personnes, mettre le feu, inonder, fouiller et toucher aux affaires d'autres, salir toute la maisonnée, appeler pendant des heures des numéros surtaxés ou aller sur des chaînes, des sites malveillants, vider tous les placards de ses gadgets alimentaires  mangés sur le canapé du salon de monsieur ... et j'en passe), le boulet se double d'un traîne - savate bougon et désagréable.

    Ainsi, je reste à la maison avec Etienne, quand il n'est pas parti pour le collège du matin au soir, presque tous les jours, sans possibilité de voir autre chose que les chemins archi- connus autour de la maison, déambulation sans but, ni surprise dans ce village aux rues vides, chacun restant derrière ses murs ou sa haie.


    Pourtant, n'y voyez aucun désarroi, ni aucune tristesse car en cette période de repli, je nourris ma part la plus immatérielle, je baigne dans cet univers immense blotti au creux de l'être.

    Les quelques rencontres sont magnifiques et riches, entre des anciens stagiaires qui me sautent dans les bras en me découvrant, par hasard, au détour des chemins, certaines personnes croisées au Qi Gong hebdomadaire ou encore des échanges téléphoniques magiques, je vis des instants de découverte et de joie profonde. A la maison, théâtre quotidien de  mes activités domestiques où je passe la majorité de mon temps retranchée dans mon atelier, je suis en marge de mon enthousiasme habituel, je me sens à l'intérieur, au creux de moi. Je me détache des écrans, je retrouve des activités proches du corps, j'écoute France Culture,  des livres lus, sans musique, simple bourdonnement et flot de mots,  France Musique ou mes musiques improbables et envoûtantes..

    Ma tête est prise des maux de tête particuliers à la maladie ; mon nerf optique a fait connaître son trajet avec elle et de temps en temps, il se rappelle à moi. La pratique d'un exercice  de Qi Gong où l'énergie traverse ce nerf jusqu'au cœur du cerveau semble avoir réveillé ces douleurs. J'espère que la régularité de la pratique portera ses fruits et me permettra de recouvrer toujours plus de vue. Mon prochain contrôle sera pour fin avril, en plein printemps ; je suis curieuse d'y entendre les dernières conclusions.

    Les reins sont les organes phare de l'hiver chez les Chinois, reliés aux yeux, à la vessie, forcément et là aussi, le Qi gong et la réflexologie plantaire thérapeutique les ont mis en avant. Pour compléter la thérapeutique, je demandai une séance d'acupuncture sur le méridien vessie et reins. Les aiguilles piquaient sans sensation particulière jusqu'à un point au bas du dos, à droite. Là, je sentis tout à coup une onde de choc qui se répandit rapidement. J'eus mal jusqu'au Qi Gong et trois jours après, il reste douloureux, me tire dans la fesse, au bord extérieur du mollet droit. Non sans sagacité, je remarque que ce parcours est identique à celui qui révéla la maladie. Le cheminement de la connaissance de soi n'est pas achevé et au creux de ce repli hivernal, je me découvre sereinement en pleine course.


    Pour toutes ces raisons, l'écriture se fait plus rare. Le récit sur ce blog étant guidé par une ligne générale, je m'interdis de publier n'importe quoi, n'importe quand. Ses replis, telles des inspirations profondes, transparaissent par des articles en pointillé. Quand viendra l'expiration, ils se feront plus fréquents et enlevés car, est-il nécessaire de le préciser ?, ces replis ne sont pas synonymes de veille de la cervelle.


     Les plantes endormies sous la neige préparent la floraison du printemps, les graines enfouies sommeillent dans l'attente des jours plus doux.  Je suis partie prenante de ce monde, je suis le rythme de la nature ; après le repli, je sais que viendra l'explosion. Au creux de moi, il y a l'univers, je suis en symbiose avec lui et je ne suis qu'une soupape, un loquet soulevé par la respiration entre cet interne et l'externe qui m'entoure.


      Inspiration, expiration, repli, expansion...



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  • (Mettez une musique gaie à votre convenance )

     

    La surjeteuse est une machine spéciale complémentaire de la machine à coudre ; elle permet de faire des finitions soignées et de travailler des tissus particuliers tels que le stretch, les extensibles, les voilages, par exemple.

    Il y a plusieurs années, je m'en suis achetée une, toute folle à l'idée des capacités qu'elle recèle. Bon, j'ai pris le modèle de base, les autres étant décidément trop couteuses pour mon petit budget. Elle a pourtant roulé sa bosse à un rythme effréné incapable que je suis de me contenter d'acheter des trucs tout faits.

    La voici donc, MA surjeteuse (obsolète et dépassée désormais)


    Et ce qu'elle permet de faire :


     

     

    Voici maintenant l'enfilage interne :


     

    C'est un vrai casse- tête à vous faire vous arracher les cheveux quand il y a un couac !  Je passais des heures à enfiler à travers les aiguilles, les anneaux, les pinces, les pivots et autres chemins tordus. Un ratage et tout vous pète à la figure au premier tour de manivelle ! Les modèles à enfilage simplifié sont, vous vous en doutez, beaucoup plus chers... Bref, perdant la vue, je perdis la capacité à l'enfiler ce qui me pinça le cœur (longues semaines sans possibilités de coudre  ... pffff... Bah, j'ai fait d'autres travaux)

     

     La machine à coudre a un accessoire pour placer le fil dans le châs de l'aiguille ; il ne m'avait pas du tout intéressé quand je l'ai achetée... La vendeuse m'avait dit : «  Vous verrez qu'un jour, vous serrez contente de l'avoir ! ». Je n'y ai pas prêté attention et maintenant, avec la maladie, je me souviens, à chaque enfilage, de cette phrase... Béni soit cet enfileur !

    Seulement, cette facilité n'existe pas sur la surjeteuse et le pauvre SeN a passé des heures, à son tour, exaspéré et en colère à enfiler cette surjeteuse qu'il déteste !  Le premier modèle à enfilage simplifié est à presque 900 euros ...  Finalement, même le fiston s'y est essayé et pendant des mois, je n'ai rien pu faire avec cette machine... qui finalement avait une pièce cassée... Scrogneugneu !   

    Réparée, elle est revenue et je l'utilisais avec parcimonie, me privant de ses avantages, de crainte de n'avoir personne pour remettre les quatre fils en place.

     

    Aujourd'hui, poussée par mes dernières expériences couturières, je n'ai pas résisté à surjeter mes pièces en tissu éponge.  Surfilée (faire en sorte que le tissu ne s'effiloche plus) et rasée, le travail final est nettement plus agréable à l'usage comme à la vue. Par un concours de circonstances malheureux, mes fils lâchèrent et je me retrouvai affreusement seule devant ma machine inutilisable à mi- parcours. Stéph au travail et le fiston indécollable de son jeu, il ne restait que moi et mes pauvres yeux. Sans m'énerver, avec pour seul objectif d'essayer afin de ne pas rester les bras ballants dans une attitude fataliste que je hais, je commençais ma tâche... Un fil, puis deux en suivant le petit schéma où je ne distingue pas le trait noir du vert, cela semblait être correct. Restaient les aiguilles et le minuscule fil à glisser dans deux châs... humm mm. Je jouais sur les lumières et les ombres, me tournais dans des positions acrobatiques en collant mon nez près du couteau de la machine (j'aime vivre dangereusement finalement hihi). Je pensai avoir réussi, aussi, j'installai tissu, pied et mains, et appuyai sur la pédale m'attendant au lâchage des fils...

     

    « Hééééééééé, ça fonctionne parfaitement !!!!!! Le point est même plus régulier qu'avant. !!!!!!!!!!  »

     Je trottinai comme une folle vers mon garçon et en sautillant, je lui annonçai la GRANDE nouvelle ... qui le laissa indifférent, plongé dans son jeu de stratégie.  Ce fut à peine si je ne dansai pas de joie !!!!!!  Mes yeux, mes yeux me le permettaient ENFIN après des mois de brouillard ! Yeahhhhhh !


    Je soupçonne le Qi Gong de contribuer grandement en l'amélioration de mon état, ce qui relève de mon pur ensorcèlement... et puis, de toute façon, ça m'est égal ! c'est la fête !!!!!!!!!!!!! et je la partage avec vous, inévitablement.

     

    MERCI LA VIE !



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