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Par fée des agrumes le 3 Avril 2010 à 17:37
Après le repas où je me fis remarquer pour gloutonner incessamment les noix avec du fromage de chèvre et de la pomme, nous allâmes dans la petite salle en clair obscur. Assises en rond sur tapis de sol et coussins de méditation, l’animatrice nous proposa une activité autour des perceptions par le corps, les yeux fermés. Elle nous donna à chacune un petit sac contenant dix paires d’objets de formes et textures variées. Je souriais en moi- même de l’exercice, n’avais- je pas perdu la vue pendant des années ? J’avais une longueur d’avance sur mes camarades. L’exercice fut facile et je terminai la première avec seulement une petite erreur sur des perles en bois et des petits cailloux ronds. L’animatrice m’expliqua que je les avais trouvées puis avait corrigé après moult hésitations. Je ne me souviens pas des résultats de mes camarades. L’animatrice expliqua qu’en gardant les yeux ouverts, elle pouvait observer nos stratégies de recherches. Toucher, odorat, ouïe, goût… Chacune de nous avait procédé différemment.
Elle proposa d’affiner l’exercice en nous invitant à fermer à nouveau les yeux. Cette fois- ci, ce fut corsé : il s’agissait de retrouver dix paires de morceaux de tissus !!!! Oupfff, pas facile ! Je m’attelai à la tâche, touchant, froissant, ordonnant, écoutant parfois. Après de longues minutes, j’avais une dernière hésitation sur les quatre derniers échantillons et j’en avais assez d’y réfléchir. Aussi, je lâchai ces deux dernières paires par lassitude. J’ouvris les yeux agacée. Mes camarades cherchaient encore. La découverte de mes résultats fut un choc, je n’en revins pas et j’en reste toujours abasourdie. J’avais reconstitué TOUTES les paires... sauf les deux dernières qui m’avaient exaspérée !!! Incroyable !
Je me sentis forte, heureuse, baignée d’une sérénité profonde. Très fière également. Là, il était évident que je dépassais largement les résultats de mes camarades. Je ne pus qu’expliquer que j’étais grande couturière et tâtais du tissu depuis de nombreuses années, sans compter ces années d’aveuglement où mes doigts avaient compensé mes yeux inopérants. L’animatrice remarqua alors que ces exercices étaient très révélateurs des sens développés chez chacune de nous. Pour l’une par exemple, elle avait cherché par l’ouïe, le goût occultant quasiment le toucher quand chez moi, il était particulièrement développé. J’avais certainement été beaucoup touchée, caressée avec grand amour dans ma petite enfance alors que chez elle, il avait existé une distance physique qu’ elle avait compensé en tendant l’oreille. Parce que le toucher est le premier sens essentiel chez le bébé, il révéle une histoire très ancienne par ces exercices. Elle reconnut la distance d’avec sa mère depuis toujours et la blessure qui lui en étant restée. Elle évoqua combien le bruit la fatiguait énormément ; par exemple, mon geste de frottement des paumes de mains lui était pénible parce qu’elle entendait crisser la peau sèche. De mon côté, je racontai comment par la psychanalyse, j’avais retrouvé l’amour reçu dans la petite enfance, celui notamment de mes grands- parents maternels ; aux résultats de ces exercices, je me sentais inondée de leur présence aimante. Comme elle évoquait ma mère, je ressentis alors combien elle aussi m’avait aimée toute petite, avant que les aléas de la vie ne la fracassassent.
La nuit tombait, l’heure avançait.
Dans une abbaye, les moines se couchent tôt après une longue journée de prière et de labeur, nous étions invités à respecter des horaires de silence absolu. Dernière méditation dans le noir avant le dodo.
Nous nous quittâmes enchantées de cette première journée et j’étais apaisée. Je me réjouissais de la nuit à venir sans contrainte, je ne doutais pas un seul instant que le sommeil me gagnerait rapidement, que ma vessie serait sage pour ne me réveiller qu’au matin avec les cloches de l’église. Douche chaude étrange dans le silence absolu entre les traversées du désert des couloirs sombres ; le bruit des pas, des ouvertures et fermeture des portes, l’écoulement de l’eau, tout prenait une résonnance puissante. Je me couchai ravie de ce calme palpable, rare dans nos vies modernes et entamai la lecture du livre apporté à cet effet. Je me levai une dernière fois, croyais- je vers 23 heures pour les toilettes avant d’éteindre la lampe de chevet.
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Par fée des agrumes le 2 Avril 2010 à 15:51
Dans un petit cinéma d’art et d’essai, j’étais allée voir Tokyo Sonata. Attendant l’ouverture de la caisse, je folâtrai devant un présentoir rempli de documents variés. J’accrochai sur un dépliant : le tambour chamanique. Tiens, qu’est- ce que c’est ? J’en pris un exemplaire pour Yolande, cela pouvait l’intéresser. A sa suite, je découvris un petit papier ivoire : VIVRE CONSCIEMMENT PAR LE CORPS, « relâcher mes tensions ». Voilà qui est fort intéressant. Je le parcourus :
Développer la présence à soi- même, être détendu et vivant au cœur de l’activité journalière, être dans l’instant, goûter pleinement le présent. Poser des actes conscients pour affiner les sensations, apaiser les tensions, laisser les pensées qui nous éloignent du moment présent.
Waouh, très prometteur !
J’ouvris. Date, nombre de personnes, dans une abbaye, renseignement et adresse, présentation de l’animatrice : hatha-yoga depuis 30 ans, méthode Vitoz ( Je ne connais pas), travail corporel, accompagnement de personnes en fin de vie, groupes de personnes atteintes de scléroses en plaques. Pas du chiqué cette dame.
Et là, je n’en crus pas mes yeux et il me fallut deux lectures pour réaliser que j’avais effectivement bien lu. Coût du stage : DONATION !! Incroyable ! Ce fut un déclic ; au retour à la maison, je pris contact et m’inscrivis immédiatement.
Normalement prévu pour juin 2009, le stage fut reporté à début octobre. D’abord déçue, je me réjouis d’y accéder alors que j’étais en plein chambardement. Il était plus que nécessaire que je fisse une pause, que je prisse soin de moi profondément en ces jours mouvementés et chaotiques. Je m’arrangeai pour faire surveiller le Zozo fiston et je filai avec mon petit sac, ouverte et ravie des rayons de soleil qui m’accompagnaient sur la route. Je garai ma voiture devant le porche pour l’oublier jusqu’au lendemain. A l’entrée, cette petite dame m’attendait pour m’accueillir. Evidemment, il me fallut d’abord courir aux toilettes en urgence, la voiture secoue très souvent ma vessie sensible. Dans un premier temps, je reçus les clefs de ma chambre afin d’y déposer mes affaires. La mienne était située au quatrième étage ; je montai tranquillement les marches ravie de ne pas être empêchée par mon corps de profiter de ces opportunités. Sur la porte était une petite plaque au nom de Sainte Ombeline, inconnue en ce qui me concerne, je le vis néanmoins de bon augure.
Lieux épurés certes mais également en piètre état. Les congrégations religieuses ont désormais du mal à entretenir leurs locaux. Je refusai le lit qui m’avait été attribué car une énorme tâche au plafond me parut menaçante au dessus. Je m’installai de l’autre côté.. à gauche...
J’étais heureuse d’être là, coupée de tout le reste, dans une espèce de bulle rien qu’à moi.
Vue depuis la chambre:
J'organisai vaguement mes petites affaires et repérai les toilettes, les douches. Heureusement, un petit lavabo était dans la chambre.
Je rejoignis le groupe dans la salle qui nous était attribuée. Il y avait deux femmes seulement ; avec moi, trois participantes en tout. Petit comité. L’animatrice rapidement expliqua le programme non restrictif du week-end abordant les thèmes principaux puis elle nous demanda de nous présenter et d’expliquer les raisons de notre présence.
Il y avait une ancienne institutrice, fraîchement à la retraite, de l’âge de ma mère environ. Après des années au service d’autrui, elle s’interrogeait de ce qu’elle allait faire du temps qui lui était donné et de sa place en son monde. Des stages précédents avaient éveillé sa conscience devant certains de ses fonctionnements notamment son abnégation. Elle cherchait sa place dans ce changement de vie.
L’autre était à peine plus âgée que moi. Maman de deux petites filles, elle avait vécu une expérience forte dans l’accompagnement de sa grand- mère les derniers mois de sa vie. Les portes ouvertes par cette expérience la motivaient dans une recherche approfondie par delà les considérations quotidiennes.
Je racontai mon parcours, le choc de la maladie, le bouleversement de mon existence et l’ouverture qui s’en suivit. Je fondis en larmes à l’évocation de mes souffrances : « Je crois que je méditais énormément dans les pires heures ; je vivais le présent en urgence, la relation avec les autres avidement et surtout je me reconnectais avec mon corps alors qu’il m’échappait de plus en plus (les larmes montèrent). Par contre, dès que je partais dans le mental (j’éclatai en sanglots), c’était atroce, je souffrais, c’était insupportable. » J’expliquai également comment la notion de donation avait permit mon adhésion : « parce que je vous y ai vue, que je nous y ai vus, tous en partage ».
Nous avons commencé les exercices par une simple position assise, en fermant les yeux. L’animatrice nous guida de sa voix douce à trouver les bruits du corps, les sensations avec l’environnement là en cet instant. Lâcher les pensées d’ailleurs. Oufffffff.
Arriva l’heure du repas. Nous nous rendîmes dans la salle à manger où il nous fut porté. Il se déroula au son monocorde du moine lecteur à travers un haut- parleur puisque les moines vivent reclus. Manger en conscience, partager nos vies et nos expériences. Je me régalai en particulier des pommes et des noix fraîches du verger : « Manger en conscience ? Ça je peux vous garantir qu’il y a longtemps que je le pratique » ». Sourires.
Nous évoquâmes la vie des moines trappistes, leur démarche, leur voie. Nous n’avions aucun contact avec eux, ils vivent retirés du monde, hormis avec le moine hôtelier, exception par la force des circonstances. J’y croisai d’autres personnes en retraite ou en stage comme nous, venues souvent par leur paroisse. Je suis agnostique et mécréante, je n’en respecte pas moins les choix des autres et suis souvent curieuse d’entendre leurs motivations.
L’après- midi, nous évoluâmes à l’extérieur en déambulant dans le cloître : prendre conscience de ses gestes, de ses actes et pensées, sentir l’interaction avec l’environnement, le soleil et le vent caressant la peau, le craquement du sol sous nos pas… J’ouvris une belle étape en racontant comment en lâchant les pensées, je marchais tranquillement et comment en partant dans le mental, mes pieds s’étaient emmêlés. Partir dans le mental c’est penser à tout ce qui ne se vit pas là, maintenant, penser à ce qui est arrivé, à ce qui arrivera ou non, à des choses que l’on croit devoir faire, réfléchir, réfléchir en vue de garder un contrôle coupé de la réalité présente. Plages de méditation assise, de recentrage sur le corps, vers soi, laisser passer les pensées négatives, se sourire de tout l’être, de l’intérieur.
Repas du soir.
La soirée fut très riche et la nuit toute particulière. Ce sera pour plus tard sinon, ça fait trop non ?
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Par fée des agrumes le 17 Mars 2010 à 16:16
L’automne dernier, en plein déménagement, au milieu du bazar généralisé en permanence, survinrent deux aventures programmées des mois auparavant dans l’ignorance du chambardement de rentrée : un stage dit de psycho généalogie et un autre dans une abbaye. Ces deux expériences faussement proches se révélèrent aux antipodes l’une de l’autre, peut- être à l’image des changements opérés en moi ces dernières années, reflet de la transition d’un état d’esprit à l’autre.
Le premier s’était construit lentement, en pointillé, dans le doute. Des contacts avaient été pris plusieurs années auparavant sans aboutir et je ne savais vraiment pas ce que cette aventure pouvait apporter. Je m’étais laissée embarquée sans plus y penser avec toutefois l’espoir de trouver un écho fructueux à mes lectures d’Annette Ancelin Schützemberger, Aïe mes aïeux ! ou Serge Hefez, Quand la famille s’emmêle. Finalement, les circonstances le firent arriver l’un des rares jours où je pouvais avoir de la main d’œuvre pour déménager du mobilier. Tiraillée, je m’y rendis sans grande conviction, hésitante, mal à l’aise.
Forcément, j’arrivai en retard, forcément ma vessie fut fort capricieuse et je restai très dubitative devant ce petit groupe et l’animatrice. D’abord, il y eut un tirage de cartes avec des anges (le mien était rouge, puissant, héhé) et un tour de table par ce biais… Mouai. Suivit un topo des plus classiques sur la psychologie et les répétitions familiales, les résonnances entre les vécus et les choix des prénoms... Rien de vraiment neuf me concernant, instructif pour d’autres de l’assemblée apparemment peu au fait de ces études. Je pris mon mal en patience notant quelques bricoles par ci par là.
L’une des participantes, assise à ma gauche, réalisant que le stage prenait un tour qui ne lui convenait pas finit par s’exprimer maladroitement. Elle se retrouva subitement sous le feu des autres et les interrogatoires de l’animatrice dans un brouhaha désagréable et improductif. J’en eus froid dans le dos ; mes apprentissages en communication non violente éclairaient crument ces échanges malsains. Finalement, elle partit et je fus désolée de cet épisode misérable, abasourdie. Les autres n’étaient pas des mauvaises personnes, elles avaient simplement dansées avec elle dans la NON communication et la violence verbale, défendant leur présence, justifiant la réunion. En discutant avec elles plus tard, j’en appréciai plus d’une avec intérêt mais j’étais choquée de cette entrée en matière. La cerise sur le gâteau fut un lamentable repas des plus médiocres dans un petit resto du coin. Là, c’en était trop pour moi, je payais mon dû et filai pensant revenir le lendemain matin pour y trouver plus d’enseignement. Le malaise ne me quitta pas malgré la présence d’amis pour le déplacement de quelques meubles cette après- midi-là.
Quand je me réveillai le lendemain, je ne me hâtai point pour respecter les horaires convenus et naturellement, le temps me rattrapa. Je n’y retournai pas avec un vague à l’âme désagréable tout au long de la journée. J’arrachai du papier peint, allai manger avec ma mère et ma sœur, me promenai dans la forêt, l’esprit constamment embrouillé et contrarié par cette histoire.
Quelques jours plus tard, je reçus un courriel signifiant mon engagement à venir à ce stage et la réclamation du paiement de la somme convenue (100 euros, j’vousl’dis).
Par quel sentiment passai- je ? C’est assez flou. Je tentai de comprendre mes contradictions sans trouver une réponse convenable. Je payai entre amertume, colère et frustration. Un sentiment d’avoir été grugée, trompée. Parce que oui, l’information sur le stage avait été des plus vagues et en place d’une étude raisonnée sur la généalogie et ses dates, je m’étais retrouvée avec des élucubrations spirituelles où se mêlaient astrologie, médiumnité, paroles avec les défunts et calculs venus d’où je ne sais.
La leçon m’aura coûté cher et le fiel de ce bref épisode reste un souvenir empoisonné. Je ne suis pas près de me pencher sur la numérologie en psychogénéalogie, c’est certain.
Avec le recul, je garde quelques éclaircissements sur des choix de prénoms, principalement la certitude que les humains utilisent des voies innombrables pour garder le contrôle, pour se décharger de leurs responsabilités à chercher des explications hors de soi, en la portant sur d’autres, le tout pour soulager des angoisses mal définies. Errances et déviations dans la difficulté à regarder véritablement le fond de soi.
Et surtout me revient en écho la phrase de la psychiatre s’exclamant devant certaines de mes expérimentations : « Mais pourquoi vous lancez- vous là dedans alors que vous savez déjà ! ». Foutue faille narcissique ! Dans le doute constant de mes capacités, je me fourvoie dans des travers inutiles et stériles.
Ce stage est le reflet de ces incertitudes, ce manque de confiance, cette dépréciation, la fuite. Désormais, il n’est plus question de laisser la responsabilité à autre chose/ personne que moi dans ce qu’il advient au fil du temps. Aucune carte, numéro, ligne ou astre ne décide à ma place. Dans ce que la vie envoie, je fais le choix d’agir, réagir ... ou non selon mes propres fonctionnements. Les fidélités familiales relèvent de ce que j’ai choisi, consciemment ou le plus souvent inconsciemment ce qui n’en reste pas moins MON choix.
Heureusement, le weekend à l’abbaye est une toute autre image révélatrice des changements profonds de perception, d’angle de vue. Paradoxal parcours pour une mécréante agnostique.
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Par fée des agrumes le 28 Juin 2009 à 12:00
En écho à la rencontre réelle de mon ami Boris dont j'emprunte un titre de livre, je suis depuis samedi dernier en communion avec moi- même, en harmonie avec les changements opérés dans ma petite existence insignifiante depuis plusieurs mois, métamorphosée subtilement, secrètement de l'intérieur.
La vie jalonne nos parcours de miracles sublimés par la rencontre d'êtres résonnant en nos internes. Tant que j'étais dans l'autodestruction consécutive à une faille narcissique (et oui excusez du peu), j'ai croisé quelques malveillants miroirs de mes propres travers inconscients, survivant à mes souffrances par ceux qui n'entraient pas dans la danse des relations toxiques, rencontres fugaces ou durables, au hasard. Depuis que j'ai tout lâché, acculée par la maladie dans mes derniers retranchements, m'obligeant ainsi à regarder en face ce qui se jouait en moi, l'intériorisation a permis de regarder le monde d'un autre œil, d'entrer dans des relations différentes, souvent nouvelles et magiques. Pour preuve de ces mots futiles et aléatoires, il y eut ma rencontre réelle avec Pierre Rabhi.
Je l'ai découvert grâce à Philippe, fidèle lecteur, par un lien laissé dans un de ses commentaires. Bien que n'ayant par accroché dans l'instant, j'y suis revenue lentement découvrant avec enchantement les possibilités alternatives à nos fonctionnements actuels malsains et destructeurs, générateurs de mal- être et de mal-vivre, en voie royale vers l'impasse absolue. J'ai ainsi lu les articles de son blog, visionné toutes les vidéos trouvées sur le net et lui ai consacré un article à l'image de ce qu'il représente à mes yeux, une bulle d'humanisme véritable et de réconciliation avec la Nature, notre environnement, l'éveil à une conscience simple, profonde et sereine.
Par un concours de circonstances incroyables, je reçus quelques semaines après cette découverte le message d'un organisme fréquenté depuis plusieurs années annonçant sa venue dans la région pour une conférence où, vous l'imaginez facilement, je me suis inscrite immédiatement ; j'en ai parlé autour de moi, enthousiaste à la moindre occasion. Logiquement, j'y suis allée en compagnie de camarades de Qi gong et cnv, aucun de mon entourage proche largué ou malmené par mes métamorphoses.
Dans l'entrée, j'achetai une charte des plus sobres avec la ferme intention de l'afficher chez moi aux yeux de tous les visiteurs puis m'installai à côté de mes camarades de route. J'observai l'alentour et le public, le regard vif, acéré souriant de l'image que chacun donne de lui à travers son accoutrement, c'est tellement parlant. Nadine discutait avec une prof de yoga, je ne voulus pas m'immiscer dans la conversation malgré la curiosité qui m'étreint en toute circonstance. Quand elle fut partie, Nadine me souffla : « Tu as vu ? Il est assis là, derrière ». A contre jour, en pleine conversation avec une jeune femme, je l'aperçus en chair et en os, de loin.
- Est- ce que je vais avoir le culot d'aller le voir ? dis- je à haute voix sans réfléchir
- Oh, je n'oserai pas, je suis trop impressionnée par les gens connus.
- Oh, je ne suis pas impressionnée, je n'ai simplement pas envie de le déranger- je pensai fugacement à ma rencontre avec mon ami Boris et me levai- Allez, j'y vais, je verrai bien, tu viens avec moi ?
- Je n'ose pas.
Ni une ni deux, me voilà partie à sa rencontre, d'un pas alerte et déterminé, en mouche qui pique, subitement, mode de fonctionnement récurrent chez moi.
Devant eux, je me tins à distance, ne voulant pas être intrusive et je tâchai d'attraper quelques renseignements pour savoir s'ils n'étaient pas en pleine conversation d'organisation de la conférence. La jeune femme se retira naturellement bien que je lui signifiai ne pas vouloir la chasser, au contraire et je me retrouvai seule avec lui. Sa voix ne me surprit nullement, je l'avais tant écoutée sur le net, il est petit et menu, d'apparence si fragile, attendrissant au possible. Je m'assis près de lui.
Je lui racontai sa découverte sur le net, les vidéos, la lecture de son blog, la visite des sites, avouai ne pas avoir encore lu un de ses livres, parlé des rencontres et hasards sur la toile et la joie qui fut mienne quand je reçus le message annonçant sa venue dans la région. Devant mon enthousiasme chaleureux, il était ravi, surtout très reconnaissant et d'une humilité rare. Il répétait des mercis doux et savoureux, je lui souris tendrement et lui lâchai «Savoir recevoir, c'est aussi savoir donner » (Elodie omniprésente)
Fussent ces mots qui résonnèrent en lui ? une attitude générale ? ... je ne sais, toujours est- il que je sentis une communion s'installer entre nous.
Il signa ma charte alors que j'expliquai ne rien vouloir lui imposer, ni la signature, ni la photo (saleté d'appareil qui me trahit trop souvent surtout entre des mains inconnues ! Une seule sur les trois est visible, grr... m'enfin, ce n'est pas le plus important, je n'ai pas de photo de ma rencontre avec Boris par exemple). J'évoquai de ci de là l'article écrit dans mon blog à son sujet, lumineuse à l'évocation de ses pensées, de son approche humaniste du monde et de la société, émerveillée par les possibilités qu'offraient cet ensorcèlement.
- Votre histoire personnelle est un exemple puissant de notre communauté humaine, de la tolérance avec tout ce que cela a de positif pour tous
- C'est que tout est relié, nous sommes tous reliés
- Et oui, nous venons tous d'une petite communauté de quelques milliers de personnes apparue quelque part au Moyen Orient.
Il approuva simplement d'un hochement de la tête.
Plusieurs personnes vinrent à sa rencontre, je n'avais pas tant besoin de parler et de m'approprier, simplement l'envie d'être là, à côté de lui ce que je lui dis entre deux interruptions, « Je me remplis de votre présence ». Il y eut une jeune femme demandeuse d'aide, tendue et éperdue en quête d'un soutien, un producteur local fier de son engagement et blessé des aléas de son entreprise en difficulté économique à cause de ses choix. Moi- même, je retrouvai mon ancien prof de sciences naturelles de 6e maire écologiste actif dans la région et partie prenante de la venue de Pierre Rabhi, je fus abordée par un homme rencontré 19 ans plus tôt lors d'un voyage en Russie, Union soviétique en ce temps -là. Il encadrait notre groupe et avait essuyé mes piques acides. A mon grand étonnement, il se souvenait parfaitement de moi et s'étonna de ma mémoire quant à son nom et celui de sa fille. Toujours baroudeur, les enfants quasiment adultes, je m'excusai de le ramener à son histoire douloureuse en demandant des nouvelles de sa femme alors qu'il était séparé depuis un an et avec quelqu'un d'autre. Il me croyait journaliste, me demanda si j'avais un des articles publiés à cette époque dans un journal local où j'avais affutée ma plume sur cette expérience particulière. Bref échange sur près de 20 ans de nos vies. Ma franchise acide n'est peut être pas si négative sur le long terme... je sentais une sorte de respect mutuel, comme deux combattants loyaux.
Je ne bougeais pas de ma place à côté de Pierre Rabhi.
Dans le mouvement qui l'entourait, je me souciai de lui :
- Comment vivez- vous toutes ces sollicitations? Il y a de quoi être étourdi et je vous vois si humble et disponible.
- C'est que je me nourris de ces rencontres.
- Avec tous les autographes donnés, n'avez- vous pas votre propre livre d'or pour garder vous- même une trace de ces rencontres ? ... - il signe et signe demandant les noms systématiquement- Au fait, avez- vous lu les commentaires sur votre blog ? Je sais que vous n'êtes pas dans cette technologie. - un mouvement de tête attentif- Vous y avez de véritables déclaration d'amour, d'admiration, votre livre d'or est tout trouvé !
- Il y a possibilité de les imprimer, peut être.
- Oh, oui, sans problème. Allez- y, je vous le recommande vivement.
Un insecte ne le lâchait pas et revenait sans cesse se coller à lui. « Cette mouche vous embête... », elle insistait sans changer de peau et Pierre Rabhi continuait de discuter, d'écouter en la chassant d'un simple et doux geste de la main. « Tiens, je crois que c'est un taon, voilà pourquoi il ne s'en va pas » constatai-je. Naturellement, de sa douceur omniprésente, il dit simplement :
«C'est que je ne veux pas le tuer ».
Bulle magnifique qui me renvoya à Gandhi en détour de pensée.
Son intervention se faisant imminente, je le quittai au dernier instant, reconnaissante toujours de son engagement. Sur un dernier merci, je lui serrai fortement la main « Et surtout faites nous beaucoup, beaucoup de petits comme vous ! Encore que je sache que vous ayez rempli votre tâche dans ce domaine » (Il a eu 5 enfants). Quelques secondes, nous fûmes plongés dans le regard l'un de l'autre, seuls au monde ; dans un geste de générosité immense, il m'attira vers lui et m'embrassa avec une chaleur incommensurable, m'entourant de son bras appuyé sur mes épaules, me serrant fortement la main. Je reçus ce cadeau dans chacune de mes cellules, inondée de communion humaine, d'un être à l'autre, pleinement. Surprise d'un tel don, d'un tel échange, pas du tout de la générosité de ce GRAND petit bonhomme.
Quelques minutes de rencontre forte éclairées de nos sourires intérieurs en permanence.
Nous voici en pleine conversation alors qu'il signe ma charte:
Quelque soit notre situation, la notoriété ou l'anonymat, nous ne sommes tous que des humains. Je sais qu'en toutes circonstances aussi improbables soient- elles, l'occasion de rencontrer pleinement quelqu'un est imprévisible et possible. Qu'importent la culture, la religion, la nationalité, la représentation du monde, ce qui compte à mes yeux est nourri de sincérité, de respect, d'authenticité. Il n'y a de murs que ceux que nous érigeons, coupés avant tout de nous- même.
Etrange sentiment de l'unicité des expériences, entre Qi Gong, rencontres, communication non violente, psychanalyse et cheminement personnel. La maladie a abattu moult barrières et quel cadeau !
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Par fée des agrumes le 8 Septembre 2008 à 15:58
Dans une foire bio, un stand sur l’irrigation colonique m’avait peu intéressée, je n’en voyais pas l’intérêt. A quoi ça peut bien servir ?
J’avais préféré goûter des fèves de cacao brutes
Quelques mois plus tard, une femme en parla évoquant la pollution par l’alimentation et les modes de vie modernes : l’’irrigation colonique permettrait de nettoyer en profondeur, de purifier l’organisme.
Mouais, bof.
Avec la maladie, l’idée me revint, pourquoi pas ? Et vu l’incapacité des sphincters à se relâcher, ce ne pouvait que me faire du bien. Je me lançai.
Les trois premières séances se font à un mois d’intervalle puis une par an ; je commençai en octobre 2006, espérant que tous mes efforts me seraient bénéfiques et me protègeraient.
Jeûne assez radical quelques jours avant et c’est parti.
Je rencontrai Anne- Catherine infirmière de son état qui expliqua le côlon, les appareils, la séance, les bienfaits de l’irrigation.
Nous fîmes connaissance, échangeâmes des opinions, des expériences. Elle ne connaissait pas la maladie, me parla d’un monsieur de la région si intelligent atteint d’une sclérose qui le paralysait complètement ne perdant ni sa capacité à publier des écrits scientifiques, ni son sens de l’humour féroce. J’appréciais le moment, entre musique douce, attentions multiples, massages et détentes. Je fus également libérée, soulagée pour quelques jours.
La deuxième séance fut plus difficile, je devais être portée, ne pouvant plus faire mes transferts. Je retrouvai Anne-Catherine avec plaisir, bichonnée pendant presque une heure. Elle était très étonnée de la vitesse de ma dégradation physique ; ce n’était pas une sclérose en plaques, c’était trop violent... Incapable de contrôler mon corps, nous nous retrouvâmes dans une situation pénible, j’en étais tellement désolée parfaitement lucide quant à ma non- responsabilité. Elle fut tellement désolée de n’avoir pas su anticiper la situation. Elle avait tellement envie de prendre soin de moi, je n’étais pas sur son secteur et elle s’en dépitait. Je lui louai les mérites de sœur Thérèse pour la rassurer.
A la troisième séance, SeN ne voulait pas m’emmener, j’étais en trop mauvais état. J’ai insisté, je me sentais si bien après, il a cédé.
Je ne m’étends pas sur la pénibilité du déplacement, elle est facilement imaginable pour qui a lu mes derniers articles (nous étions en décembre 2006)
Anne- Catherine était bouleversée de me voir si mal et elle fut d’une générosité extrême, je fus très touchée, nous étions comme de vieilles amies. En ces temps si pénibles, avec l’incertitude de ma survie, je me nourrissais de ce genre de rencontre, j’y trouvais l’essentiel de ce dont j’avais besoin pour tenir, encore et encore, du confort pour quelques jours, du réconfort à durée illimitée.
Les mois de 2007 passèrent avec leurs lots d’événements et je ne pus y retourner avant 2008. Mon premier coup de fil trouva un répondeur, je me présentai très classiquement entre nom, prénom et domicile, il y a tant de personnes à gérer, elle ne se souvient pas de moi, pourquoi plus que d’une autre.
Dans les jours suivants, elle rappela ; la voix emplie d’émotion. Elle me tutoyait comme si nous nous étions toujours connues, elle demanda de mes nouvelles, de celles de SeN et de fiston, elle souffla de soulagement à l’écoute de mes expériences et se déversa de toute l’inquiétude eue pour moi pendant des mois : « Qu’est- ce qu’elle devient ? Comment va-t-elle ? Vit- elle encore ? Dans quel état ? La reverrai- je un jour ? Comment la retrouver ? Prendre des nouvelles. et quelles nouvelles ? ». Je sentais qu’elle était sincère et l’idée de me revoir l’enchantait. Quand j’arrivai, elle me sauta dans les bras, littéralement et m’embrassa de tout son cœur, les yeux pleins de larmes. Il n’est pas nécessaire de parler dans ces circonstances et je la serrai simplement dans mes bras, heureuse de son amitié, heureuse d’être là, de la voir, la sentir et de lui parler.
SeN s’éclipsa et nous eûmes tout le loisir de converser. Je lui racontai mes péripéties, mes questionnements, mes doutes, mes douloureux constats, l’état de ma conscience ; elle me confia sa vie, ses interrogations, sa quête de sérénité, ses joies, ses peines. C’était une véritable communion d’âmes.
Evidement, je fus choyée, évidement la séance fit le plus grand bien à mon pauvre corps malmené, engorgé de médicaments et substances puissantes. Soulagement, bien- être dans l’instant, dans la durée, la dignité partagée surtout.
Que penser de l’irrigation côlonique ?
L’élimination est un besoin fondamental, je l’ai désormais amplement compris. Nettoyage en profondeur pour se débarrasser des toxines ? Préparation et réparation aux traitements ? Peut être…
Il y a quelques mois, dans une Histoire des excréments sur Arte (et oui, je fais partie des 7% de Français qui regardent Arte !), un psychiatre expliquait que le côlon propre était un fantasme, qu’un côlon n’avait pas à être propre, cette idée révélait autre chose. Ce n’est pas ce que je recherchais non plus. Je reste donc dans le doute, le flou total et ignore ce que ces séances m’apportent sur le plan médical. Par contre, je sais que j’ai rencontré une femme formidable, généreuse, attentionnée, sincère qui m’a offert ce qu’elle avait de meilleur. J’y ai gagné un soulagement tant physique que psychique, l’un n’allant pas sans l’autre.
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Par fée des agrumes le 7 Septembre 2008 à 16:05
En y réfléchissant, je me disais qu’il fallait faire la part des choses.
Clamer que ma vie n’est pas une maladie et donner autant de place à cette cochonnerie, ce n’est pas très cohérent.
Aussi, j’ai décidé d’accorder un chapitre à mes expériences aléatoires.
Aléatoires parce que pas nécessairement « utiles » ou productives,
aléatoires parce qu’elles touchent à des sphères immatérielles.
Entre douteux, clinique, pseudo- spirituel et rencontre de soi, d’un autre, le champ est vaste.
Chapitre créé à postériori pour les deux premières, elles sont donc derrière nous. Je vous mets les lien ici et là.
Liées ou non aux événements, elles sont parties de ma quête du schmilblick. J’espère qu’elles seront porteuses pour tous ceux qui s’y attarderont, que le débat, lui, sera utile et productif hors matérialisme, bien sûr.
La maladie, quant à elle, reste le déclencheur, le moteur de ce blog car je l’ai créé pour relier ceux qui y sont confrontés.
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Par fée des agrumes le 28 Juin 2008 à 19:00
Je ne comptais pas les jours avant la première perfusion prévue début novembre profitant pleinement des bons moments passés parmi cette super équipe de l’hôpital de jour tiraillée entre espoir et inquiétude. Non vraiment, j’en avais assez vu, supporté, il était temps de s’en sortir ! Et toujours cette étrange sensation que ce n’était pas fini.
Au détour des conversations entre gastronomie et famille, deux brins d’osier à tresser, Maud et moi parlions de ce thérapeute en Allemagne, du chamanisme, de la curiosité que cette approche soulève. Je lui parlai de Maud Séjournant (une initiée), de Carlos Castaneda (la référence mondiale trouble), de SainKho Namtchylak (chanteuse de la république de Tuva, descendante de et chamanes), de Björk et son amie chanteuse de gorge aux accents ancestraux, des Inuits et des enregistrements de Jean Malaurie (et oui, les virages de la pensées lient des éléments bien hétéroclites !).Ajoutons les échanges avec Raphi sur ses lectures anthroposophiques, mes questionnements en médecine traditionnelle chinoise étudiée et pratiquée par Katia l’ambulancière je voyageais chaque jour très loin. Il est vrai que je ne suis pas en reste quant à la curiosité tant sur le plan intellectuel que sur celui des expérimentations, je créais des ponts d’un monde à l’autre, d’un individu à l’autre.
Ce fut dans ces circonstances que je reçus les coordonnées d’un praticien en médecine chinoise par l’un, j’en parlai aux autres et nous nous interrogeâmes mutuellement sur la réalité et les possibilités du monde.
Conduite par SeN, je me rendis donc auprès de cet homme, curieuse d’entendre ce qu’il avait à me dire. Face à des circonstances exceptionnelles et traumatiques, il est humain de chercher tout ce qui est susceptible d’apporter une vision, une opinion, voire une réponse, une solution ; il me garda trois ou quatre heures dans son bureau.
D’abord, il écouta le récit des derniers mois, le diagnostic de la sclérose en plaques était encore le discours officiel, je lui fis part de mes nombreux doutes. Il déclara rapidement qu’il ne croyait pas dans la sep car le tableau était vraiment très particulier. Il suivit sa procédure et creusa dans les méandres de mon corps et ses perceptions. D’après lui, je pouvais guérir.
J’avoue que je suis restée très dubitative face à son travail. Il posa une théorie à partir de ce qu’il ressentit et trouva, me donna des remèdes quelque peu déroutants : élixir de fleurs, carte à méditer, battements de tambour autour de moi. Je ne peux douter de sa sincérité car il y mettait du cœur, il y croit.
Il n’avait pas de tarif prédéfini et ne me demanda rien en échange. Je lui donnai une petite somme pour le temps qu’il m’avait consacré. Je ne suis pas certaine d’avoir eu des effets bénéfiques, il eut au moins le mérite de soulever certaines questions sur le passé de la famille et d'occuper une après midi dans une atmosphère fantasmique (entre fantasme et fantastique)
Ma mère avait été bouleversée avec ma maladie car elle ne cessait de me parler du retour de son père en 1940 (ce qu’elle n’avait pas connu puisqu’elle est née en 47) . En faisant des recoupements et des calculs, je réalisai qu’il était rentré du camp de prisonniers où il avait été déporté à l’âge de 34 ans, l’âge où la maladie se déclara chez moi ; nous avions des troubles identiques d’après le discours de ma mère.
Je m’étais déjà interrogée sur ces coïncidences et ces éléments avaient motivé ma volonté de passer par une psychanalyse afin de trouver un sens à ces bizarreries du destin. La question de l’abandon avait été soulevée pour mon fils, pour moi bien des années avant ces événements et ce thérapeute donna une version de cet enchevêtrement : la terreur de l’abandon me venait de ma mère qui l’avait reçu de sa mère terrorisée par la déportation de son mari, par la possibilité de se retrouver seule avec les enfants… Ces terreurs n’avaient pas été dites, évacuées et elles se transmettaient génération après génération conduisant inexorablement à des répétitions de mal aises et d’abandon. La psychanalyse donnera d’autres voies de réflexion ; cependant, ce discours me fit énormément de bien car il m’inscrit dans une lignée familiale, je me sentis liée à mes grand- parents maternels perdus trop tôt dans une indifférence de la souffrance que leur départ avait pu me causer. J’étais leur petite- fille et je les sentais profondément en moi, comme si l’arbre se redessinait sous mes yeux. Je savais d’où je venais par eux, j’inscrivais mon fils dans l’arbre… La répétition de leurs souffrances par le corps pouvait être l’affirmation inconsciente des places que nous occupions dans l’histoire familiale. Est-il étonnant que les premiers signes de la maladie apparurent sur les racines sacrées, L5/S1 ? …
L’arbre et ses racines, Je ne tiens plus debout...
Ces questions reviendront plus tard dans le récit en raison du travail de fond opéré depuis. Cet homme a été un petit chemin de traverse nécessaire peut être pour m'amener à une voie plus « rationnelle ». Si ce fut une erreur, elle me fut bénéfique et pleine d’enseignements.
Et comme me le dit Maud, j’étais leur expérimentatrice !
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Par fée des agrumes le 16 Mai 2008 à 15:00
Trois voisines discutent et partagent leurs soucis quotidiens, se soutenant les unes les autres ; il y a quelques jours, l’une d’elles évoque des séances de Qi Gong auxquelles elle assiste depuis plusieurs mois. C’est la grande surprise pour son interlocutrice qui lui fait part de son enthousiasme. Gentiment, la première lui propose de l’y conduire la semaine suivante… et voilà qu’hier soir, nous y sommes allées.
Pour mon plus grand bonheur, j’ai participé à la séance. La mollesse des tapis n’a guère facilité mes problèmes d’équilibre mais j’ai persévéré. Nous avons travaillé sur le foie, organe en vedette au printemps et j’ai senti le corps me crier MERCI ! Entre étirement et déroulement, évacuation et relaxation, j’en ai profité pleinement. Je suis rentrée sereine, le corps dégourdi ; le fiston a également bénéficié de mon apprentissage avec un exercice du tigre pour évacuer la colère, drainer le foie, très utile à mon avis pour ce petit révolté de naissance. Encore un essai dans 15 jours puis je compte bien terminer l’année et reprendre de plus belle en septembre, si possible ! Une belle aubaine dans cette contrée reculée et enclavée, avec chauffeur en prime !
Croisons les doigts pour que ça marche !
Et basta la maladie ! Elle ne m’empêche pas de faire ce qui me tient à cœur.
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