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Raplapla.
Devic est envahissant et terrifiant, certes, mais il reste accessoire et n'empêche pas de vivre ce qu'il y a à vivre par ailleurs. Le corps notamment continue son chemin avec son lot d'aventures liées aux circonstances. N'en déplaise à l'idéologie ambiante, les femmes ont des échéances biologiques indéniables. La maladie est venue anéantir mes ultimes maigres espoirs de famille nombreuse en me fauchant sur les dernières années de fécondité optimale, j'en ai fait laborieusement mon deuil. Désormais, je traverse les désagréments de la quarantaine passée entre fibromes et autres réjouissances utérines ou hormonales. C'est que j'ai à être particulièrement vigilante: ma grand- mère maternelle, ma tante maternelle et ma grande- tante maternelle sont mortes du cancer du sein, ma mère a eu le sien à 45 ans et un autre de l'utérus cinq ans après, métastasé, devenant à ce jour une miraculée selon les mots de son médecin. Il est vrai, j'avoue, qu'avant Devic, je m'attendais à un cancer de cet ordre, pas effrayée d'avoir à affronter les contrôles voire même les traitements puisque je les sais efficaces si la tumeur est prise à temps. Depuis Devic, bien que sous les feux de nombreux médecins et spécialistes, je tâche de veiller à toutes les parties de mon corps ( et de mon psychisme) car la médecine est cloisonnée voire explosée entre ses spécialités et bien des maux peuvent s’installer parce qu'aucun médecin n'a regardé de ce côté.
Depuis mai- juin 2014, j'avais (?) des règles hémorragiques impressionnantes, me vidant à gros flots et caillots en quelques heures. Ma sœur me mit en garde vu nos antécédents, j'expliquai qu'en l'absence de saignement en dehors des règles, je ne m'inquiétais pas. J'étais pourtant terriblement fatiguée, complètement à plat. Comme je lui en parlais, mon médecin généraliste prescrivit un bilan sanguin complet au cours de l'été, une anémie et une carence en fer, seules se révélèrent, heureusement car elle avait demandé pareillement les marqueurs de cancer. Régulièrement, je fais des cures de fer que je supporte moyennement sans toutefois régler le problème véritablement ( je raconterai ces péripéties par ailleurs) et prends un traitement homéopathique qui semble faire effet.
Il y a ainsi plus de six mois que je tâche de vivre au mieux avec une énergie fluctuante. Je pose des priorités, je mesure chaque activité et tout le quotidien se passe au rythme de ce que je peux ou non faire au moment où se présentent les événements, les activités. Les tâches ménagères sont au minimum syndical, la grève avec le fiston varie en intensité, je continue mon emploi vaillamment avec joie tout en baillant à longueur de temps ce qui amuse beaucoup mes interlocuteurs, j'étale mes travaux commencés, souvent inachevés dans le séjour, me fichant pas mal du désordre, je file au lit vite fait résistant avec plus ou moins de force au-delà de 21h, décollant du lit au matin uniquement par discipline, je rationalise au maximum mes déplacements pour me ménager et justifier l'utilisation de la voiture absurde. C'est que j'ai un fiston de 18 ans en pleine préparation du bac et construction de son avenir avec des choix post- bac exigeant énergie et opiniâtreté, plus les autres aléas de cet âge, une multitude de personnes qui me sollicitent pour survivre dans un monde qui les malmènent violemment ou pour envisager d'autres relations, d'autres perspectives, j'ai fait plusieurs formations, etc, etc. Quand j'ai du temps pour moi avec une faible énergie, je traîne à la maison, vaquant à des activités mesurées: lire, coudre, crocheter, broder, tricoter, regarder des films ou des séries, écouter des livres lus, la radio, de la musique. Forcément, j'en oublie d'écrire parce que c'est la dernière de mes préoccupations. J'y pense et puis l'idée de me retrouver assise devant l'écran pendant des heures à tourner mes phrases, mes structures de texte, trouver la formulation pertinente, argumentée et claire m'en éloigne. Le blog vit donc lui aussi au gré des circonstances et surtout de mes envies. En même temps, j'écris depuis 2008, j'ai publié 551 articles, il y a de quoi lire, relire et re – re- lire, je le fais moi- même de temps en temps. Certains font remonter un ancien article tombé dans les limbes, j'y ai déjà pensé et finalement, cela ne me correspond pas alors, si vous avez le temps long, je vous invite à piocher dans les archives d'ici en attendant des nouvelles fraîches. Surtout, faites comme vous avez envie.
A la prochaine, ici ou ailleurs.
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Commentaires
Ce site web est génial ! A chacune de mes visites j'apprends de nouveau quelque chose.
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Un petit coucou pour regonfler la raplapla. Prend soin de toi
Bisous