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Les Amanins, après-midi du troisième jour.
Après manger, un petit groupe se forma sous l’égide de John direction:
l’atelier des briques de terre crue.
Il nous expliqua en préambule la richesse de cette technique, comment elle était utilisée largement à travers le monde, les possibilités qu’elle offre ainsi que ses limites (mouillées, les briques fondent, logique). Joli petit tour rapide des diverses techniques de construction écologique (là encore Marieke m’épata de tant de connaissances !), l’idéal étant d’en utiliser plusieurs dans une même construction afin de s’adapter parfaitement à l’environnement, chacune offrant des avantages dans tel cas et des désavantages dans un autre (orientation, climat, positionnement, etc.).
Le mélange de base est terre, sable, paille et eau dans des proportions à trouver empiriquement et/ ou avec l’expérience selon la composition de la terre d’origine plus ou moins argileuse (si elle ne l’est pas, il est possible d’ajouter de l’argile trouvée ailleurs). Car oui, il n’y a guère de secret que celui de l’’expérience dans ce cas. En l’occurrence, John évoqua et montra des essais de la première heure sur le site des Amanins qui, avec le temps, se révélaient trop hasardeux engendrant fissures, effritements et autres réjouissances.
Pour élaborer des briques de terre crue, il existe deux techniques : la presse et l’adobe.
La presse :
ramasser du mélange
le mettre dans une bétonneuse la mouiller en dosant l’eau afin d’obtenir une pâte épaisse
remplir la presse en appuyant partout, surtout dans les coins
presser
sortir la brique
la mettre à sécher plusieurs jours ou semaines selon la météo
L’adobe :
John récupéra des restes inutilisés dans un coin, il fut nécessaire de les émietter à la masse
Arrosage
Brassage
Préparation des moules
Remplissage
Pressage
Séchage, ici, la mienne
Là d’autres plus anciennes
Ensuite, en groupe retreint, nous fîmes un petit tour des constructions avec les explications éclairées de John, très pragmatique, soucieux d’expliquer les tâtonnements, les expérimentations, les erreurs, les techniques au gré des circonstances.
Je consacrerai un article sur les lieux ultérieurement afin de prendre le temps de montrer et expliquer ce que j’ai retenu et compris tant j’ai à raconter. Toutefois, le partage de ces quelques heures fut très instructif, je découvrais un champ incroyable de tentatives, de parcours variés dont celui de Marieke ou d’autres qu’elle rapporta ainsi que les expériences de John. En souffle vivant, les alternatives à la frénésie des constructions actuelles existent ! Par delà le béton, le massacre des paysages naturels ou ancestraux orchestrés par l’appât du gain dans la spéculation immobilière et foncière, fondements de la prétendue richesse actuelle ( avec l’argent qui produit de l’argent), des humains se lancent dans la réflexion et la mise en pratique d’une construction respectueuse de l’humain, du lieu, du vivant. Ouf ! Tout n’est pas désespéré finalement ?
Dans ma caboche, lentement, les sensations engendraient des esquisses de pensées.
Tags : construction, john, terre, technique, brique
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Commentaires
Je ne vois guère la différence entre les deux techniques (d'adobe) que tu nous présente, si ce n'est une presse plus perfectionnée pour l apremière.
En attendant, merci pour cette explication !
A Annie:
à moins que le loup ne vienne avec une lance de pompiers pour arroser les murs
Réponse de fée des agrumes le 01/10/2010 à 16h05
A Cybione:Avec la presse, la terre est beaucoup plus compressée, compacte, cela peut renforcer les murs par rapport à la simple adobe... je ne sais pas trop.
Réponse de fée des agrumes le 01/10/2010 à 16h09
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Après il faut faire venir les trois petits cochons pour savoir quelle maison résistera le mieux, puis le loup. C'est certainement ta maison de briques (avec la première brique) que les cochons choisiront et le loup sera vaincu...