• En prologue au don.

     L’abondance des colis des Restos du cœur m’étonne à chaque passage ; mon fiston s’est exclamé hier matin qu’avec ce qu’ils donnaient, nous avions de quoi tenir un mois. Il voit large, c’est clair, cependant, je me retrouve dans ce paradoxe de faire des réserves avec les conserves et surgelés qu’ils me donnent ; c’est que nous vivons très simplement garçon et moi ! Et déjà, je sens poindre chez moi l’envie de donner, en ramenant des petites confections alimentaires maison, en revenant donner un coup de pouce quand ma situation se sera débloquée.

     A la braderie de la Croix- Rouge, j’ai acheté des vêtements de seconde main, des pantalons pour mon garçons (dont un Levis neuf) et des pulls pour moi à 2 euros, un manteau en laine et cachemire à 3 euros, une veste en mouton retourné à 8 euros. Si personne ne les avait donnés, je n’aurais pu les trouver. Cette idée me facilite le don de vêtements trop petits ou délaissés que je gardais pour d’autres souvent indifférents ou pour les recycler dans mes travaux de couture. Je réalise désormais le détachement qui s’opère par rapport à certains objets que j’ai longtemps trimbalé à chaque déménagement.

     Sœur Thérèse a pris grand soin de moi en ces heures terribles de la dégringolade physique. Religieuse, engagée dans la foi, elle vit son travail dans l’amour de Dieu et des autres.  Pourtant, dans le don absolu de sa vie avec les renoncements inhérents à ce choix, elle a tenu en me voyant pour la dernière fois à me faire de petits cadeaux : un chapelet en plastique bleu et une petite représentation de la Vierge venus d’Inde, son pays d’origine. «  Vous direz bien un je vous salue pour moi » ; ah, sœur Thérèse, j’en dis un chaque fois que je les vois, moi qui suis une parfaite agnostique ! C’était sa façon de me remercier. Dans nos échanges, nos partages ô combien douloureux, elle a reçu de moi une attention qui l’avait réconfortée ; dans mon grand dénuement, j’ai donné, elle a reçu.

     

    Longtemps, je n’ai que donné, oubliant de demander, de recevoir, je me suis vidée, je me suis mise en danger.  La maladie m’a acculée à y penser ; grâce notamment à Élodie, j’avance, le chemin n’en reste pas moins long.

     Parce que donner c’est aussi recevoir. A nouveau, je le réalise. Don n’est pas abnégation, oubli de soi.

    Le don n’est pas monnayable, il ne se calcule pas, il n’a pas à devenir exclusif et univoque ; donner s’accompagne de recevoir, le don authentique se partage et l’équilibre se fait naturellement. Il était plus que nécessaire d’ouvrir les yeux, de sortir de ces pulsions mortifères d’abnégation parce que le don est vie.

     

    Joyeux Noël à tous. entre-2--1-paquet.gif

     

     

    « Le don.Avant la cuisine camping »

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  • Commentaires

    1
    Jeudi 24 Décembre 2009 à 15:54
    Galatée
    Joyeux Noël à toi, ma fée !
    Et mille bisous étoilés
    pour veiller sur toi,

    2
    Jeudi 24 Décembre 2009 à 17:19
    Annie
    Je crois que la religieuse et toi avez la même foi: il suffit de savoir que Dieu Et Vie sont des mots qui désignent la même chose, et que ce savoir est intérieur et commun à tous.
    Joyeux Noël!
    3
    fée des agrumes Profil de fée des agrumes
    Mercredi 14 Août 2013 à 22:22

    A Galatée:

    Bises pour toi et les lares dons
    Réponse de fée des agrumes le 29/12/2009 à 21h30
     
    A Annie:
     
    Réponse de fée des agrumes le 29/12/2009 à 21h30
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