-
Solange, janvier 2007 premier
En hôpital de jour, il y a des rendez- vous réguliers avec le médecin pour faire le point, ajuster la rééducation. Solange a toute ma confiance et malgré la souffrance du déplacement (les escaliers, les transferts, une heure pour aller, une heure pour revenir et une bonne demie heure de consultation… ), je me raccrochai à cette entrevue, y mettant quelque espoir ; nous attendions des informations suites à notre visite de Strasbourg. C’était le 2 janvier.
Elle avait un tout petit retard et j’attendis quelques minutes assise dans le fauteuil, après le transfert depuis le brancard devenu mon seul moyen de déplacement supportable. Je ne disais rien, je tentais de résister au malaise qui me gagnait insidieusement. Solange sortit du bureau et me salua chaleureusement, comme elle sait le faire pour tous. Immédiatement, elle m’interrogea sur mon état et je ne pus que lui souffler un « Je ne vais pas bien. ». Elle s’exclama que cela se voyait et elle appela une infirmière pour me coucher en urgence, mon visage se décomposait de seconde en seconde. Elle fut d’une extrême attention, se précipitant à prendre ma tension. De 5, elle remonta à 6 puis 7, puis 9 dès que je fus couchée, la chute était évidente en position assise. Solange ordonna une petite batterie de tests pour vérifier si je ne faisais pas une infection. L’infirmière découvrit des escarres au bas de mon dos, prêts à s’ouvrir et elle les soigna avec un pansement qui me fit l’effet d’un baume magique.
SeN raconta le calvaire des dernières semaines, il espérait que Solange décidât d’une hospitalisation immédiate, il arrivait au bout de ses forces et la reprise du travail qui approchait l’inquiétait. Elle appela Gilles pour lui expliquer combien j’allais mal, s’enquérir des décisions à prendre. Une corticothérapie était prévue avant la première perfusion de mitoxantrone, quelques jours d’hospitalisation tout au plus, le service étant saturé. Et il fallait d’abord obtenir les autorisations, recevoir le médicament, signer des protocoles. Quand elle revint, elle nous annonça qu’elle ne pouvait pas me laisser ainsi à la maison, elle avait demandé qu’une place dans son service me fût réservée le plus vite possible. Les échéances se précisaient, il nous fallait néanmoins encore attendre. Dans mon état, tenir trois jours semblait une tâche affreusement lourde.
SeN ne fut pas content de mon retour à la maison ce jour-là, la situation était désormais totalement ingérable, intenable, incontrôlable. Terriblement compréhensible.
Tags : solange, jour, fut, d’un, heure
-
Commentaires
A Mariev:
1. Oui
Il est plus facile de trouver du fric pour des cliniques privées qui font de la chirurgie esthétique que pour prendre en charge des personnes dans la détresse physique. J'exagère pour mettre en avant des abérrations là parce que j'ai vu et su par ailleurs que nous avons la chance de pouvoir nous soigner en France. Quand la structure le premet, les équipes font un travail formidable. C'est une évidence.
Dans d'autres pays, sans sécurité sociale, je ne serais certainement plus là pour raconter mon aventure.
Oui
SeN en a vu, il en a supporté, il a été formidable, surprenant pendant toutes ces épreuves. Je ne le lui enlèverai pas ça.
Il s'avère que depuis que je vais mieux, il est retourné à des schémas antérieurs dévastateurs. Du danger de ne se sentir utile que quand l'autre va mal.. et c'est une autre histoire.
Bye2. Bonjour Mariev,
Voilà une belle façon de commencer la journée, en ta compagnie.
Ajouter un commentaire
ça en dit pas mal sur l'état des hôpitaux, aussi...
franchement, Stéphane a dû lui aussi passer par des moments terribles, je n'en avais jamais parlé, mais c'est à souligner...
;)