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Préambule au récit d’un dimanche particulier.
Je fulmine, j’enrage, je bouillonne ! Je suis outrée, indignée ! Toute à ces émotions, je déborde, je vis les instants avec une intensité forte, bouleversante. Le volcan crache sa lave en fusion dans un brouhaha indicible. Je m’interdis de chercher à les contenir, je laisse vivre ces sentiments en moi sans culpabilité parce que j’ai le DROIT d’être fâchée ! Dans le chaos et les débordements, je tâche maladroitement de ne pas blesser autour de moi. Néanmoins entend qui veut. Ne me reste que l’empathie à mon égard, l’écoute de soi. Simplement se pencher en mon creux pour réaliser qu’en lâchant prise vis-à-vis de la moralité et du bien pensant communément accepté, j’avance à grande vitesse. Dans ces expériences, j’apprends à mettre de l’ordre tant en moi qu’autour de moi et le ménage est radical.
Ce dernier dimanche a été incroyablement fort, j’ai vécu des situations hautes en couleurs alors qu’il ne laissait présager qu’une tournée tranquille : aller voter, déposer un mot dans une boite, rendre visite à mon ancienne voisine, rejoindre Nadine pour cheminer dans l’apprentissage de la communication non violente. Il en fut tout autrement. Etant débordée par les circonstances, je prends le temps d’écrire ce récit tranquillement quand le calme est effectif autour de moi. Petit à petit, la mesure sera donnée.
En premier lieu, je dépose l’introduction du vendredi.
J’étais dans l’ancien village pour y donner un cours de français à deux habitantes non véhiculées, entre Ukraine et Philippines. L’après- midi fut joyeuse, laborieuse et constructive, j’en sortis fatiguée. Hésitante, je passai à l’ancienne maison pour y regarder le jardin, récupérer une ou deux bricoles ; forcément, je tombai sur SeN. Echange froid et distant, l’amertume me tenaillait. Un agacement généralisé conjugué à ma fatigue physique me rendait nerveuse. Je récupérai les derniers courriers s’obstinant à arriver à cette adresse obsolète, j’essayai d’enlever mon nom opiniâtrement de la boite, SeN me tapait sur les nerfs noyé dans ses flous habituels, ironisant sur cette foutue étiquette qui ne se détachait pas. Mon cœur de méchante se pinça toutefois en voyant sa mauvaise mine blafarde, son apparence négligée ce que je lui fis remarquer en baissant mes gardes. La conversation vira dans des sous entendus qui me déplaisaient, je voulais partir quand il annonça l’arrivée de son père. Spontanément, je sortis un « Je me casse » fulgurant en le voyant dans mon rétro et je démarrai en trombe… je prenais la fuite.
Quelques heures plus tard, j’eus droit au téléphone à une remarque sur la personne que j’étais devenue, toujours pareille mais changée. Le ton de SeN me déplut absolument et à nouveau, l’échange termina violemment : je suis abominable, je ressasse les mêmes histoires, je suis incapable de m’exprimer autrement que par des reproches et de rancunes, … j’en passe. Mon sang ne fit qu’un tour et en place de la révolte habituelle, je finis la soirée en larmes.
N’en pouvant plus, j’appelai Nadine.
C’est avec elle et Yolande que je chemine en communication non violente, nos relations sont merveilleuses, authentiques, constructives, vivantes et vivifiantes. J’avais besoin d’aide. Appel au secours pour m’accompagner dans la mise en ordre de mes pensées et ressentis, dans mon besoin de faire don de bienveillance envers SeN et sa famille sans me mettre en danger.
Nous cheminâmes ensemble et je fus soulagée d’avoir écrit une lettre à déposer dans la boite à l’occasion de mon passage pour les élections régionales. Comme elle voulait me prêter un film avec Rosenberg (le théoricien de la cnv) portant sur le couple, je lui proposai de passer dans l’après- midi ce qui l’enchanta. Ouf, je me sentais légère, je sentais vibrer la joie en moi, celle du partage, celle d’être en paix, celle de sortir des jugements, des ressentiments, celle de la main tendue, celle de l’invitation à la bienveillance.
Dimanche après le repas, je partis, enthousiaste.
Tags : moi, celle, sen, sortis, vis
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