• Eurockéennes 2010.


    Cette édition a été motivée par Emilie Simon et Massive Attack de passage le samedi et le dimanche, je décidai donc d’y aller deux jours. Seule. Quiconque désirant me rejoindre était bienvenu, je savais que je trouverais sur le site des accompagnateurs sympathiques et bienveillants, aussi, je n’avais aucune inquiétude.

    Coutumière de l’impromptu, j’ai à nouveau vécu quelques péripéties incroyables au point qu’au lendemain de ces deux jours, je suis légèrement assommée, de sommeil, d’incrédulité ou quelque autre ressenti non identifié là.  Je pense que le temps me sera nécessaire pour mettre en mots ordonnés et clairs mes pensées ; je ferai donc plusieurs séquences.

     

    En premier lieu, je me contenterai de faire le tour des concerts sélectionnés, des hasards des déambulations d’une scène à l’autre, c’est un cadre nécessaire en ces heures aléatoires et brumeuses internes.

     

    Samedi 3 juillet :

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    1. Broken Social Scene.

    Difficile d’ouvrir les festivités, ce collectif n’a pas accroché mon attention, je me souviens seulement qu’ils étaient 6 sur scène, que c’était du pop rock habituel, rien de transcendant. De toute façon, j’avais la tête ailleurs: mettre de la crème solaire, ajuster le chapeau, regarder le paysage, discuter avec les accompagnateurs, les autres festivaliers présents sur la plate- forme. Sous la chaleur, je souriais intérieurement de ces étalages de chair humaine entre les gars torse nu, tête couverte et les filles en short et maillot. Quel choc ce serait pour nos arrière- grands- parents ! J’observais la diversité des faciès et corpulences, les attitudes, les interactions avec détachement, constamment ébahie de la multiplicité des êtres. Effluves de chichon, les gobelets remplis de boisons diverses brandis en danse et gesticulation… Je me mettais dans l’ambiance, doucement avec un fond musical.

    • 2. Emilie Simon.

    Là, j’étais en d’autres terres. Elle était  l’origine de ma venue ce jour et je me réjouissais de la revoir à nouveau. Néanmoins, j’étais agacée de ne que l’apercevoir. La plate- forme sous le chapiteau est plus éloignée de la scène, elle était habillée en foncé dans un décor sombre aux lumières virevoltantes certes mais peu contrastantes. Finalement, je n’ai eu de place que pour sa musique et sa voix. Je reconnus évidemment les titres et expliquai à mes accompagnateurs son parcours, ses albums bien que dans le son soit très fort dans ces circonstances. Elle a joué principalement des extraits de son nouvel album, Big machine avec des jeux de lumière envolés et riches. Fleur de saison en acoustique et Opium en remix trop long à mon goût. Ils n’étaient que trois sur scène et je n’ai pas retrouvé les originalités des spectacles précédents. Les chansons ne m’ont pas déçue, je suis convaincue, le show peut- être un peu après tout. Elle a revendiqué d’ailleurs cette approche plus directe et frontale dans une interview entendue le lendemain sur Couleur 3.

    • 3. Hindi Zahra et el Tambura

    C’était la deuxième excuse pour venir le samedi : une expérience spéciale pour les Eurock entre la chanteuse berbère et les tambours d’Egypte. Un régal pour l’amatrice de musique du monde que je suis ! Chants, danses, alternances et mélanges des registres ; c’était envolé, rythmique, joyeux, j’ai dansé avec entrain.

    • 4. General Elektrics

    Traîner dans le stand pour manger et papoter, organiser les prises en charges pour tous m’ont empêché d’en profiter et quand nous étions prêts à y aller, le concert était terminé. Dommage, il y avait des morceaux détonants et une ambiance terrible. J’ai écouté deux ou trois titres de loin, tant pis, ce sera pour une autre occasion.

    • 5. The XX

    J’avais prévu de les écouter et les circonstances ne s’y sont pas prêtées alors je les ai entendus de loin. Forcément ça n’aide pas à se mettre dans le bain.

    • 5. The Hives

    J’y suis allée par curiosité connaissant leur titre phare. Ils ont commencé en retard, une grosse averse nous a trempés et je me suis demandé si j’allais traîner longtemps sur le site sentant une lassitude m’envahir. Finalement, je suis restée et j’ai découvert une mise en scène concise, des tenues originales. C’était puissant et le chanteur avait une présence incroyable sur scène (je l’ai mis en parallèle avec Mick Jagger, en pensée furtive). Après deux bons tiers du spectacle, à minuit, j’avais ma dose et je suis partie sur la scène suivante.

    • 6. Ghinzu

    Ambiance du tonnerre et morceaux envolés. La fatigue a été plus forte que moi ; au bout de quelques titres, je suis partie. Au moins je les aurai aperçus.

     

    Dimanche 4 juillet :

    Après une courte nuit et une petite sieste, je suis repartie en piste pour la deuxième séance.

    • 1. The drums

    C’était chouette, les titres enthousiastes, diversifiés, le chanteur essayait de mobiliser le public en entrée de la journée ce qui est loin d’être facile. Bonne petite mise en bouche après tout.

    • 2. Ethiopiques

    Classé soul, j’avais grandement envie d’aller goûter à ce groupe éthiopien et heureusement, leur spectacle était plus long que celui des Drums. J’entrainais Yannick l’accompagnateur dans cette belle et courte aventure. Ce fut un délice  entrainant et joyeux.  C’est là qu’il me dit que j’avais de belles sélections depuis l’année dernière qu’il m’accompagne dans mes pérégrinations festivalières. Héhé.

    • 3. Julian Casablancas

    Membre des Strokes, il joue ici seul. Si le registre me plait en général, j’ai été contrariée par le son et les basses trop fortes cassant la mélodie.

    • 4. LCD Sound System

    Pure électro, je me suis remuée sur leurs titres mouvementés et scandés. Ça m’a plu, j’étais contente. J’ai loupé la fin pour rejoindre la grande scène où les places pour voir Mika depuis la plate- forme étaient comptées.

    • 5. Mika

    Je n’ai pas de disques ni même de titres de Mika chez moi. J’aime les chansons gaies et énergiques passant sur les ondes sans toutefois aller jusqu’à acheter quoi que ce soit. J’avais envie d’aller m’amuser pressentant une forte présence sur scène. Je n’ai pas été déçue, vraiment. Non seulement les décors et les costumes étaient travaillés dans un univers à la Lewis Carrol en plus,  c’est un spectacle total qui nous a été offert. Il saute, danse et bouge avec une énergie folle, il implique le public pleinement dans le déroulement du show (vers la fin, il me semble qu’il a fait monter un gars du public sur scène pour participer aux tambours et chorégraphie). Un univers coloré, explosif, lumineux, une bouffée de joie de vivre revitalisante qui a soulevé le public. J’ai sauté et dansé autant que possible, ravie de partager cet instant avec la foule ; combien de mes compagnons handicapés se sont levés ou ont dansé du haut du corps dans leur fauteuil ? C’était une communion vivifiante et joyeuse avec un Mika généreux, heureux d’être là, déchaîné, humble et authentique.

    Après le spectacle, il s’est produit un petit événement qui mérite à lui seul un article tant il est remarquable. Je n’en dis pas plus, ce sera pour plus tard. Patience.

    • 6. Massive Attack

    Heureusement, il y avait une plage d’une heure entre Mika et ce groupe de trip hop parce que le contraste est important. Leur dernier passage n’avait pas été folichon à ce que j’avais entendu et cela m’avait réconfortée. Avec un nouvel album sorti après 7 ans de silence, c’était une bonne occasion d’en profiter. Scène sombre illuminée de laser et images reportées à l’arrière, j’ai été surprise par les chiffres et libellés exposés : en français, sur des sujets d’actualité en France et dans le monde, des parallèles effrayants sur la folie des hommes entre la frénésie consumériste et le désastre des conditions de vie de la majorité des humains sur la planète, les dangers environnementaux et l’irrationalité humaine dilapidatrice des ressources,  évocation de faits divers « people » et autres aberrations politiques. J’avoue que j’ai préféré les lâcher afin de jouir pleinement de la musique planante. C’était hypnotique, profondément interne. J’avais envie de me mettre au Qi Gong là, tout de suite. Bon, d’accord, j’en suis adepte depuis plusieurs années et il m’est aisé d'y entrer avec délectation. Une plongée en transe forte savoureuse, en terrain conquis ? Et oui.

     

    Petit tour musical de ces deux journées qui me laisse un goût de reviens-y (si les programmations me conviennent). C’est une sélection toute personnelle faite parfois au prix d’un choix cornélien, il est malheureusement impossible de tout voir sur 3 jours, 5 scènes et 75 concerts.

     Ces artistes ont des destins variables, plus ou moins longs, avec plus ou moins de bonheur et de postérité ; il n’empêche que je suis fière de constater qu’à presque 40 berges, je suis toujours en piste sur l’actualité musicale, que mon oreille reste ouverte et affutée.

    A suivre…

    « Rencontre à l’IFSI.Eurock humaines. »

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  • Commentaires

    1
    Je transfère
    Jeudi 15 Août 2013 à 21:06

    Commentaires

     

    Ton compte-rendu est très sympa à lire. Je connaissais beaucoup de cees groupes (pas toujours pour les avoir vus en concert) mais grâce à toi, j'ai découvert the XX (le groupe... que tu n'as pas pu bien entendre XD)

    J'espère que tu donneras à lire bientôt les anecdotes que tu annonces. Bonne continuation.

    Commentaire n°1 posté par christophe le 05/07/2010 à 21h04

    The XX avait été recommandé par Lenoir sur France Inter; il est des critères de choix nécessaires dans ce genre de festival, devant la multitude des artistes!!

    Pour info, j'ai d'autres articles sur les Eurock traînant dans ce blog indigeste

    Très honorée de ton passage.

     

     

     

    Réponse de fée des agrumes le 06/07/2010 à 13h13

    Ah ben XX, ça me plaît vachement !!! Je vais essayer de trouver le temps d'écouter d'autres titres !

    Par chez nous, c'était le Main Square Festival : M, Rammsteim, Jamiroquai, David Guetta, Ben Harper... et vendredi c'est Prince.

    Mais bon, vu le prix des places, y a intérêt à être fan !!

    Commentaire n°2 posté par la Femme des Steppes le 07/07/2010 à 23h19

    Aux Eurock,, c'est environ 45 euros la journée; sur l'année, ça ne fait pas très cher le concert.

    Il y a qq têtes d'affiche et plusieurs groupes plus ou moins connus, des tremplins pour des nouveaux, c'est eccléctique.

     

    Réponse de fée des agrumes le 08/07/2010 à 12h09

    45 euros, ça va... chez nous c'est 70 euros !

    La familia est fan de Rammstein, mais 70 x 5... euh... non. Du coup, personne n'y est allé !

    Commentaire n°3 posté par la Femme des Steppes le 08/07/2010 à 17h41

    70!! Y sont fous?!?!

    Je comprends que vous n'y alliez pas! S'ils passent aux Eurock, vous pourrez venir en vacances dans le coin, c'est joli

    Réponse de fée des agrumes le 08/07/2010 à 18h20

    Oui, ce serait une occasion sympa.

    Demain, concert de Prince : 84 euros... no comment !

    Commentaire n°4 posté par la Femme des Steppes le 08/07/2010 à 23h02

    En plus, il parait que ce n'est plus aussi bien qu'à ses débuts...

    Réponse de fée des agrumes le 09/07/2010 à 21h13
     

    Ma préférence % à Hindy Zahra et el tambura. Univers de joie et de couleurs, je comprends ton envie de danser... j'aurais aimé y être. Cette année il faut que je me bouge, tant pis pour le chien, j'irai.

    Commentaire n°5 posté par le petit cinématographe le 24/11/2010 à 22h12

    Dès que le programme est sorti, on s'arrange.

    Réponse de fée des agrumes le 24/11/2010 à 22h36
     

    Yesssssssssssss

    Commentaire n°6 posté par le petit cinématographe le 25/11/2010 à 14h35
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