• De la colère. 5. Premières prises de conscience des sentiments et besoins

    De longs mois furent nécessaires afin de démêler ce flot de sentiments envahissants, mouvementés et aléatoires conduisant à mes colères et je n’y serais pas parvenue sans l’aide rencontrée au long de ce parcours. En outre, l’écriture de ces articles me fait progresser grandement car au départ, j’avais certes quelques identifications réussies mais je ne soupçonnais pas que ces deux ou trois besoins insatisfaits en cachaient tant d’autres. La vague est immense. D’abord, je parlerai de ce que j’ai trouvé au gré des constatations consécutives aux expériences puis j’ouvrirai les vannes de ce que ces écritures récentes ont révélé. Allons- y, c’est parti pour la déferlante !

    Pour commencer.

    Si la psychanalyse permit un travail de fond sur mes fonctionnements, le sens attribué aux  événements de ma vie, la quête de soi passa grandement par nos échanges en réunion de communication non- violente/ bienveillante. Empêtrée dans mes émotions, je partageais régulièrement mes aventures. Elles m’accompagnaient et nous cherchions ensemble ce qui se jouait, ce qui revenait constamment sur le ring.  Non que j’aie pu identifier tous les besoins insatisfaits (cela viendra par la suite), je réalisai alors combien leur négation avait été une tragédie. Parce que le besoin n’a pas besoin d’être satisfait et qu’il a simplement besoin d’être entendu, je m’étais retrouvée avec une charge immense, celle de ces besoins insatisfaits, leur non- entente, leur négation et donc l’impossibilité de négocier. Face à l’impasse, à la surdité environnante, que pouvais- je faire d’autre que de HURLER mon insatisfaction sur la toile, à la face du monde ? Malgré les colères, les cris, les menaces, les jugements assénés grandissant avec la multiplication des articles, je m’y engouffrais et déversais ce que je ne pouvais plus supporter en silence. Parce que j’avais simplement besoin d’être entendue avec bienveillance, sans jugement.

     

    Ensuite

    Mon déménagement a été très compliqué. A tout petit budget, je n’avais pas les moyens de payer une société de transport ; les bonnes volontés ne manquaient pas mais trouver le bon jour, la bonne heure, les bonnes circonstances déboucha sur rien. Je songeais à contacter une entreprise d’insertion et demander de l’aide à tout vent quand SeN signifia qu’il ne voulait pas que des étrangers rentrassent dans sa maison, il préférait s’en charger lui- même. J’étais donc coincée et tributaire de sa bonne volonté. Il toléra quelques voisins et amis ponctuellement mais cela prit des semaines, des mois. En attendant, je vivais avec mon fiston en camping, dans le plus grand dénuement. Ce ne fut pas le plus gênant car je suis d’un tempérament à m‘adapter facilement, le pire vint des changements de décisions, des colères, des flous renvoyés par SeN. Dans ces sables mouvants, je pris peur.  Je craignais ne pas récupérer mes affaires. J’avais besoin de constance et d’être assurée du bon déroulement de ce déménagement. Les changements incessants et les coups d’éclat me laissaient en désarroi, en insécurité. S’y ajoutait un profond sentiment d’injustice car pendant que fiston et moins vivions de très peu, il avait toute la maison, jouissait de ce qui m’appartenait tant que c’était chez lui alors que j’ai nettement moins de possibilités matérielles et financières que lui.

    Puis.

    Nous partîmes en vacances aux Amanins à l’été 2010.  Alors que le séjour se terminait, je réalisai tout à coup que, à aucun moment, je n’avais eu de pensée pour SeN et les siens, je les avais oubliés. Je me sentis légère et heureuse présageant de ma libération vis- à-vis d’eux. Naturellement, l’explication me vint. En ces lieux, nous partagions activités, idées, repas, les relations se multipliaient au gré des circonstances, nous étions entourés, en sécurité. Si quelque lien me retenait à SeN et les siens, c’était parce qu’ils avaient traversé la maladie avec moi, et dans ma peur de me retrouver confrontée seule aux mêmes épreuves, je me rattachai à ce qu’ils représentaient en aide potentielle. Evidemment, je compris dans la foulée l’absurdité de ce genre de pensées inconscientes ; ils avaient coupé les ponts, ne voulaient plus rien savoir de moi et SeN n’avait que colère à mon encontre, comment pouvais- je espérer compter sur eux ? J’avais besoin d’être rassurée sur le fait que face à une recrudescence de la maladie, je ne serai pas abandonnée à mon sort, seule. Par extension, je réalisai que j’avais besoin de me savoir acceptée telle que j’étais, d’être entourée, rassurée et soutenue en cas de difficultés.

    Alors.

    Survinrent les derniers accrochages autour du jardin relatés auparavant. Ma peur de perdre persistait toujours face aux changements et colères, pareillement pour ce sentiment d’injustice. Refusant d’en rester aux insultes et jugements émis autour d’un déclencheur prétexte, j’y revins et l’écoutais. Je tâchais de l’accompagner dans l’identification de ses sentiments, la colère n’étant qu’une surface. Quand il eut la place dont il avait besoin pour s’exprimer, il put alors entendre ce que j’avais à dire. J’essayai de rester chez moi, de parler de ce que j’avais ressenti, de ce que je traînais constamment et je surpris de temps à autre des paroles venues du creux de mon être en parfait reflet de ce que j’avais mis longtemps à identifier. D’abord, j’entendis ma souffrance et mon désarroi face à ses refus catégoriques, constants sans négotiation possible, je mesurai également la profonde déception pendant et après ces années cohabitées (« Je n’ai pas de mot pour dire quelle fut ma déception ! »), logiquement, cette abominable solitude quotidienne face au peu d’estime de mes besoins, de leur négation, l’absence de relation authentique puis il y eut le constat que je n’avais pas eu de place dans sa vie puisque d’autres et une en particulier l’occupaient tout entière. Je posais  désespérément les mêmes questions  « Pourquoi être venu me chercher ? Comment as- tu pu imaginer que nous pourrions construire quelque chose ensemble ? ». Leitmotivs sans réponse. Je racontai l’estime de soi trouvée, le goût et la joie de vivre, le refus de la violence et des relations toxiques, l’authenticité, le sentiment de vivre enfin et non plus survivre, le changement de pensées et de perspectives vers l’abondance, la clarté, la richesse d’une vie remplie d’expériences nourricières magnifiques. Pour rien au monde, il n’était question de revenir en arrière. Ce jour- là, des idées se firent limpides, je pouvais désormais aborder ma colère plus sereinement.

    Je n’imaginais pas à quel point les vannes s’ouvraient. Prochaine déferlante.

    « De la colère. 4. Prendre conscience des besoins.De la colère. 6. Identification des besoins insatisfaits. »

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  • Commentaires

    1
    Lundi 9 Mai 2011 à 19:57
    Annie

    De grandes perspectives s'ouvrent devant toi! Bravo!

    2
    fée des agrumes Profil de fée des agrumes
    Samedi 17 Août 2013 à 22:46

    N'est- ce pas?

    J'ai écrit abondance guidée par ta présence.

    Réponse de fée des agrumes le 09/05/2011 à 23h04
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