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Balades de juillet. Deuxième.
L’expérience de cette promenade en petite montagne est belle, vivifiante en soi, d’emblée. Pourtant, en plus de ma victoire et de la saveur extrêmement douce qu’elle me donne, elle me permit de vivre une aventure enchanteresse en totale harmonie avec l’univers onirique qui m’habite. J’avais l’esprit éveillé, les yeux grands ouverts et mon petit détour fortuit se révéla magique ; je m’en vais vous le conter.
Avançant sur le chemin pentu qui m’éloignait de la route, je fus déroutée au premier croisement. Bizarrement, la seule indication était celle menant vers les villages et aucune ne portait vers ce sommet énergétique. Je fus alors attirée par un sentier que je crus reconnaître, quelque étrange branchage couché en bas de pente, sur ses multiples pattes et son long cou maigre de gardien du passage m’invita à avancer.
Vaillamment, je gravis la pente ; arrivée en haut, je savourais l’ambiance des lieux, la vue sur les chemins du bas, le cœur battant la chamade dans la poitrine puis, portée par mon sens de l’orientation, je me dirigeai vers ces bois particuliers.
Les troncs étaient fins, longs, la lumière éclatait à travers les feuillages de cette clarté désormais mienne, le sol était mouvementé, jonché de cailloux blancs et de mousse, l’air doux, la musique du lieu joyeuse et calme entre bruissement des feuilles, balancement des branches et chants d’oiseaux. Je m’enchantais de cet univers fantastique où je visionnais sans peine des rassemblements de lutins, elfes, fées, esprits des bois étonnée toutefois de cet endroit jusqu’alors inconnu. Tout à coup, je vis ces deux causeurs :
Evidemment, à mon approche, ils se turent et se figèrent, surpris dans leur conversation apparemment vive. Je sus que j’entrais dans quelque événement de la forêt.
La confirmation se fit plus loin avec la rencontre de ce volatile coincé au bord d’un sentier léger.
L’ovation qui lui était réservée se fit subitement inerte dans l’attente de mon départ d’intruse.
Désireuse de profiter également du spectacle, curieuse de connaître les raisons de telle festivité, je m’engageais à continuer ma route sur ce sentier secret ; là, je réalisai que j’étais sur une fausse route : je débouchais non loin de la falaise de la carrière et l’accès au sommet énergétique m’était impossible à moins d’avoir des ailes. Dépitée, je repartis vers la gauche en saluant les figés. Quelle surprise ce fut de découvrir d’autres êtres en fuite à mon approche ! :
Ce lapin eut par exemple beau arrêter sa course et se couvrir de vert moussu, il n’échappa guère à mon regard,
tout comme ce grand dadais dont je sais qu’il n’a rien d’humain malgré ses formes.
La descente par un côté fut rocambolesque et nécessita grande attention et conscience en chacun de mes gestes ; bienveillante, la forêt m’offrit des prises tant pour mes pieds que pour mes mains et ce fut tranquillement que je retrouvai le chemin auparavant délaissé. Le dieu cerf ne m’oublia nullement et je lui fus reconnaissante de m’offrir un grand bâton en appui de mes hésitations sur la montée puis sur la descente. Ma main portée à l’embranchement était haute et l’écartement central pointait au dessus de ma tête les deux bois en hommage à celui qui me l’avait offert. En au revoir, cet elfe me sourit depuis la souche où il fusionnait, mon cadrage ne le servant guère malheureusement.
A partir de là, les énergies du sommet eurent une belle place afin de ré-énergiser mon corps car chacun de mes pas était éclairé par la magie enchanteresse de ma rencontre avec ce peuple des bois. Le dieu cerf m’accompagna tant que le chemin était abrupt, je lui rendis son bâton avec moult remerciements envers sa présence bienveillante.
Il va s’en dire que l’expérience me plut grandement d’autant que depuis l’altération de mon nerf optique, lumière et couleurs ont pris des tonalités nouvelles, étranges, éclatantes et resplendissantes. Mes perceptions intuitives et ludiques d’autrefois se vivent concrètement, j’aime me baigner joyeusement légèrement dans cette dimension transformée… au point qu’effectivement, les changements internes ont complètement transformé mon environnement, j’attire désormais d’autres personnes, d’autres circonstances.
Le monde est ce que nous en faisons.
(Non, non, je n’ai rien fumé et les médicaments n’ont pas d’effets hallucinogènes contrairement à d’autres pris il y a qq années, je vous raconterai à l’occasion)
Tags : vert, bois, d’autres, chemin, sommet
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Commentaires
Commentaires
Hihi moi aussi j'imagine toujours des êtres merveilleux dans les forêts moussues... mais je les imagine, vraiment ?
A quand une expédition dans les bois de la Dröme???
Nous y verrons tant et tant d'êtres malicieux!!
Mais nos fôrets sont peuplées d'êtres étranges non??? D'ailleurs, je les avais tous conviés à mon mariage... Ainsi nos invités ont pû faire connaissance avec la faërie... Pont entre deux peuples
Pourquoi ne suis- je pas surprise?
Quelle charme a cette transformation de l'être...
D'autres dimensions existent, il faut juste croire que tout est possible et ne pas fixer à l'avance de limites.
Tiens, c'est ce que j'essayais de dire dans le récit de mon expédition en moyenne montagne!!
Ne pas se cantonner à des limites en les posant arbitrairement sans les connaître véritablement.
Tu as vu plus de chose que moi, dans la forrêt de Brocéliande..
Hihi, je n'y étais jamais. Ils craignent certainement l'agitation touristique du lieu et se réfugient ailleurs.
C'est très "trolsk"
Le monde est ce qu'il est et on choisit de le voir à notre manière.
Question de point de vue.
Quelle est cette forêt magique qui a un sommet énergétique ?
Je te réponds par courriel avec la carte... ça fait un peu loin de chez toi.