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Balades de juillet, première.
Mon corps est limité consécutivement à la maladie. Le dernier rendez- vous chez Solange a d’ailleurs confirmé mon intuition sur les rollers : la proprioception n’est pas rétablie. Pas chassés sans souci certes mais poser le pied droit devant le gauche les yeux fermés ? Périlleux tangage garanti ! D’un naturel opiniâtre, je m’obstine à travailler les exercices de Qi Gong axés sur l’équilibre testant incessamment les limites, misant, confiante, sur les capacités du corps à contourner les blessures de la moelle.
Malgré la fatigue consécutive à la maladie et surtout, je crois, les traitements importants pris quotidiennement, pareillement, je teste et pousse doucement mon corps à retrouver sa vigueur, son énergie, ses capacités. Alors, chacune de mes aventures « sportives » est un miracle, une victoire, une relance d’espérance.
Telle la tortue dans la fable, je ne me caractérise ni par ma vitesse, ni par ma force mais bel et bien par ma constance à avancer, tranquillement.
Ainsi, en juillet, j’ai pris le risque de partir seule en petite montagne pendant que mon garçon passait une après- midi avec son amie dans l’ancien village. J’avais hésité et questionné Yolande sur la distance : la promenade complète compte 6 à 8km… « En serais- je capable ? », pensai-je quelque peu anxieuse. Néanmoins, la force intérieure que je sens présente au creux de mon être releva le défi et je partis donc à l’assaut de cette petite montagne (ou grande colline) réputée très positive énergétiquement. Colette m’avait vivement invitée à y retourner, mes capacités physiques jusqu’alors m’en empêchaient d’autant qu’aucun accès en voiture n’est possible. Vaille que vaille, j’y partis de bon pied, décidée à avancer à mon rythme, écouter mon corps et être consciente dans l’ici et maintenant de ce qui se passait en moi. « Je ferai ce que je peux et si vraiment c’est trop difficile, je redescends ».
Habituée auparavant au trajet, je fus quelque peu désorientée ce jour-ci en raison des années passées à ne plus le pratiquer; je constatais joyeusement que mes yeux permettaient de voir les petits panneaux indiquant le tracé notant toutefois l’étrange perception de la lumière entre les feuillages désormais mienne. Persuadée de reconnaître la voie, je m’engageais sur une pente abrupte et débouchais sur un cul- de –sac au bord de la falaise creusée par l’exploitation de la carrière. Retour sur mes pas dans des exercices d’équilibre incroyables ! Contrainte par mes limitations, je surmontais l’obstacle en étant pleinement présente à chacun de mes pas : poser le pied sur un emplacement stable, assurer les jambes, transférer le poids, dérouler la plante des pieds, avancer, éventuellement me tenir à quelque branchage ou pierre et recommencer. Je fus très fière de mon périple.
Quand les jambes peinaient, qu’elles demandaient du répit, je stoppais la marche, observais les alentours, écoutais les oiseaux, ma respiration, vivais mon corps dans cet espace et je repartais plus légère. Arrivée au sommet, je me proposai d’avancer jusqu’au site préhistorique et enchantée de ma montée, je m’y rendis allègrement. Là, portée par l’exploit (cela faisait plus de 4 ans que je n’étais plus revenue !), je me restreignis à freiner mes élans car le retour nécessitait lui aussi sa dose d’effort- descendre est plus difficile que monter quand l’équilibre fait défaut. Un magnifique bâton trouvé près d’un arbre m’aida dans cette tâche et je réussis sans encombre, tranquillement.
Si mes jambes partirent dans tous les sens à l’arrivée, qu’il fut nécessaire de m’asseoir quelques minutes en repos, j’étais victorieuse : j’avais parcouru environ 10 km pendant deux heures, entre montée et descente acrobatique. Ceux que je retrouvai dans la soirée partagèrent ma joie ; eux- mêmes, si proches ne prenaient pas le temps d’y aller, ne faisaient pas l’effort. A nouveau, le pied de nez était majestueux.
« En dehors de la mort, il n’y a d’impossibilités que celles que nous nous imposons » répétai- je souvent avant la maladie. Je n’en démords pas et avec l’expérience, je songe en plus que face à la mort, le handicap, la maladie, l’accident, ces imprévus éprouvants, nous avons la possibilité d’outrepasser ce qui nous semblait impossible quand nous étions pris par nos peurs de les affronter.
Parce qu’avant toute chose, il y a la vie.
Tags : pied, corps, maladie, monter, avancer
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Commentaires
La vie n'est pas forcément faite que de défis, on peut aussi accepter ses limites, faire avec. Toutefois, je suis d'accord, le pouvoir de l'esprit est beaucoup plus grand qu'on ne le pense habituellement.
Amitiés
A Mère castor:
Je pense souvent à toi, merci de ta visite
Réponse de fée des agrumes le 28/08/2010 à 14h08A Annie:Oui oui! Ce que je voulais dire est que justement il est utile de connaître nos limites pour avancer. Si je ne teste pas mes capacités, je ne sais pas où poser mes limites, je ne me connais pas.
Après tout, c'est ce qui se joue avec les enfants, dans la société, bref, partout.
Réponse de fée des agrumes le 28/08/2010 à 14h12A Cybione:C'est la présence à l'ici et maintenant qui permet de vivre intensément chaque seconde.
Réponse de fée des agrumes le 31/08/2010 à 21h20
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Bravo la fée, une bise en passant.