• Allées et venues en psychanalyse 2

       (1 est ici)

    Les premières séances se firent dans un cabinet en ville. Difficulté à se garer pas trop loin, grosse porte d'entrée lourde, escalier et petit local, je m'y rendis sans trop y penser, méfiante de la personnalité du thérapeute. Je me souviens du canapé où je ne m'installai pas bien qu'il fût beau, des grandes fenêtres, de la forme de la pièce, la décoration me plaisait. Je me trouvai face à une petite dame aux cheveux très clairs vêtue de noir.

     

    J'étais perdue dans mes pensées, dans ma vie, démunie face aux derniers événements avec ce sentiment que le cheminement était loin d'être terminé voulant malgré tout espérer que le pire était passé, que tout ce que j'entreprenais stopperait la déchéance physique. En ces temps, la sclérose en plaques était le diagnostic officiel mais je n'y croyais pas, je gardais l'intuition que c'était autre chose...

    Intuition ou déni ? ...

     

    Toujours est-il que je revois ces quelques séances comme une suite de sanglots interminables et incontrôlables, parsemés d'incompréhension et de colère. Je passai les étapes du deuil, certainement. Je payais et je sortais dépitée ou en rage : qu'est- ce que je foutais là ? A quoi cela pouvait-il servir ?   Je n'entrevoyais rien au bout de ce tunnel, tout était si désordonné et bouleversé. Je préservais mes dernières ressources  afin d'alimenter mes espérances en une issue heureuse. Finalement, mon état physique m'empêcha de revenir en ces lieux devenus inaccessibles.

     

    A partir de là, ma mémoire me joue des tours, je dois réfléchir pour tenter de retrouver le fil, il y a un flou indescriptible. Dans cette incertitude, je dirais que nous avons convenu d'un transfert d'un hôpital à l'autre dans le but de continuer la psychothérapie : journée en hôpital de jour de rééducation  puis séance hebdomadaire.  Je perds le fil de ces séances, entre vacances et impossibilités physiques. Cette période reste celle d'une chute inexorable où ne comptait que la survie au quotidien, une descente en enfer terrifiante ; je n'étais pas dans le ménage psychique. Quand je fus intransportable, il y eut un arrêt de plusieurs mois.

    Dépouillement total jusqu'à une limite insoupçonnée.

    « Quatre plus une.Plat de pauvres »

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  • Commentaires

    1
    Samedi 29 Novembre 2008 à 21:43
    chris spé
    quelle épreuve et quelle force de ta part d'avoir continué à lutter... ma phrase n'est pas belle mais elle est adminrative! chris
    2
    fée des agrumes Profil de fée des agrumes
    Dimanche 11 Août 2013 à 17:58
    Je n'ai pas l'impression d'avoir eu le choix. Est-ce ce qui se nomme instinct de survie?
    La maladie en elle-même pourrait en être également, aussi incroyable que ça paraisse.
    Bon dimanche
     
    Réponse de fée des agrumes le 30/11/2008 à 11h55
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