-
Vacances.
Dans les derniers jours d’août, fiston et moi sommes donc partis chez Annie. J’y songeais depuis des années et là, les circonstances s’y sont prêtées, aisément. A nouveau, je voguai allègrement vers l’inconnu, confiante car je sais qu’il existe des voies de reconnaissance multiples. Embrassade et partage de la joie vécue ouvrirent le bal de cette semaine enchanteresse dès notre arrivée à la gare ; c’est une sacrée émotion de voir en vrai de vrai une amie connue uniquement par la toile et tellement naturel quand la rencontre d’âmes et d’esprits s’est opérée en amont, quelque part sur des liens virtuels.
Nous avons été chaleureusement accueillis et gâtés, mon garçon en a profité pour engloutir soda, gâteaux, pain frais, j’ai remué la bibliothèque d’Annie frustrée par la vitesse du temps. Chaque jour avait son programme décidé en commun accord et j’étais enchantée de la coopération continuelle et naturelle ; la vie est tout de même plus facile quand les tâches sont partagées et discutées tranquillement dans le respect de chacun. Chaque jour fut archi plein et mon garçon bougon râleur eut un pincement au cœur à notre départ ; après une heure dans le train du retour, nos hôtes lui manquaient déjà. Vraiment, ce furent des vacances magnifiques et je les remercie grandement de leur générosité.
Ainsi, nous avons bourlingué en Charente Maritime sous un ciel radieux, au gré des marées.
J’ai vu les carrelets de mes propres yeux, mon garçon ses premières marées qui l’impressionnèrent véritablement.
Nous avons partagé des moules et de belles huîtres (j’en mange une ou deux pas plus, c’est spécial en bouche)
Lors de la croisière autour de l’île d’Aix, nous avons été secoués, arrosés par une mer agitée. Etant partie la fleur au fusil, je fus heureuse d’avoir des prêts d’Annie pour compenser mes manquements de vêtements.
Mon garçon était hilare de sa première expérience en mer agitée.
Forcément, ma vessie se manifesta en plein remous et je me précipitai aux petites toilettes du bateau laborieusement. Là, entre le grand mouvement des flots, mes soucis d’équilibre, ma vessie à urgence, mon léger mal de mer dans une mini cabine confinée, je ne savais plus où mettre de la tête. Du coup- et c’est de circonstance-, j’ai fait au plus vite pour soulager ma vessie en lâchant les prises aux murs quand un remous violent me secoua : ce fut magistralement que mon front se cogna sur la seule barre sortant du mur… Sonnée quelques secondes, je ne me souviens plus vraiment de ma sortie hormis une envie impérieuse de m’asseoir au calme tout en riant de cet épisode incongru. J’ai gardé une belle bosse quelques jours qui nous amusa parce que vraiment, Murphy avait mis beaucoup d’attention à ces circonstances.
Piques- niques en pagaille, sur la plage,
sous les pins,
à l’île de Ré où nous avons été trois fois.La saison des roses trémières se terminait aussi, il ne fut guère aisé d’en trouver quelques belles.
Baignades joyeuses dans les vents et les algues. Nos peaux blanches ont rougi et je ne restais pas longtemps sans de quoi me couvrir, grelottant vite fait. Fiston, lui, se faisait enterrer à chaque virée en bord de mer.
J’ai fait des pâtés de sables sous les yeux hilares de mon garçon. D’abord gêné, il a fini par me rejoindre quand il a vu que ma lancée avait entrainé d’autres châteaux alentour :
Magnifique aquarium de La Rochelle dans une cohue insensée qui agaça mon garçon. Je vous évite la centaine de photos plus ou moins réussies sauf ces quelques-unes particulières :
Quatre heures de balades incroyables au zoo de la Palmyre (je n’eus besoin de m’asseoir que deux minutes à deux- trois reprises) et je fus particulièrement émue de voir de véritables gorilles vivants à quelques mètres devant nous :
Fiston a été choqué de l’attitude de certains visiteurs consommateurs des lieux et des animaux comme objets à manipuler à leurs guises par des dons de nourritures, des claquements de mains, des cris quand le silence est demandé ou des passages de mains et doigts à travers les barreaux. A se demander qui est bête…
Balade à La Rochelle avec le compagnon d’Annie, cette dernière ne pouvant trottiner à ce moment et mon fiston collé à sa console dans la voiture, en opposition bougonne.
Sur une place de marché, nous avons trouvé un vendeur de douceurs de l’ouest ; à trois reprises, nous sommes revenus vers lui pour acheter d’une magnifique gâche à tomber par- terre ! J’en ai ramené une à la maison pour notre retour tant elle avait un goût de reviens- y. Le récit de cette incroyable devanture de glacier dans une des rues du port ajouta quelques regrets à mon garçon d’avoir boudé.
Visite de l’écomusée des marais salants, très instructif. Les couleurs au gré des lumières et des évaporations donnent une ambiance très particulière surtout que des oiseaux multiples animent les lieux.
La mer nous offrit des visages multiples et quelques minutes avant un orage, elle se para de nuances puissantes.
Évidemment, nous papotâmes, discutâmes, bavardâmes, parlâmes en partage de vies et d’expériences. Mon garçon s’occupa d’informatique et l’air de rien écouta du coin de l’oreille ce que nous disions. Annie eut des paroles fortes, nous ne sommes pas systématiquement d’accord sur tout mais il reste le plaisir de s’enrichir mutuellement de nos perceptions différentes. Je reconnus des objets, des photos, des petits bouts de sa vie entrevus sur la toile et sa maison, son jardin étaient à son image.
Accessoirement, étant tous concernés par le handicap directement ou indirectement, nous sommes allés au principal sans se poser de question, adaptation naturelle selon le bon vouloir des corps.
Au retour, nous étions radieux. Mon sauvageon fiston avait été apprivoisé et ce qu’il a vécu est inoubliable, il est des nourritures perpétuelles, permanentes, une dynamique de vie dont vous aurez quelques échos, plus tard.
Tags : garcon, avons, fiston, j’ai, mer
-
Commentaires
Bonne continuation à tous deux!
Bonne continuation à nous tous!
C'est un plaisir de revoir des photos de l'île de Ré, de la Rochelle, de l'aquarium, souvenirs de mes propres vacances. C'est un coin super où j'aurai plaisir à retourner.
Et le fameux rond- point à évocation!
C'est drôle de voir ma région et ses particularités ainsi peintes par quelqu'un qui n'y a pas ses habitudes. Je pense bien reconnaître le marchand de glaces de la petite rue menant vers le port à La Rochelle;-) J'y ai mangé une glace au coquelicot et au caramel au beurre salé cet été, miam miam! Merci pour cette petite visite à la maison:-)
Parfois, il suffit de décaler son regard de quelques milimètres pour changer complètement de perception
Je crois avoir vu la glace au coquelicot... Ce glacier avait de quoi me tenir accrochée des heures à gouter d'un bac à l'autre...
Merci pour cette balade estivale dans cet automne brunissant et finissant, ça redonne un peu de lumière ! Dis, l'air marin semble bien t'aller au teint et c'est tant mieux
Peau de porcelaine, fine et délicate rougit au soleil. Nous étions tout simplement et surtout épanouis!
heureuse de voir que tu as pris de belles vacances, surtout dans cette région que je commence à connaître (j'habite aux alentours de Poitiers).
N'ayant pas eu trop le coeur en ce moment de bloguer, je ne viens pas souvent... mais je te suis de loin : je sous-marine (;o))
Oh ben mince, j'ai fait des corespondances à Poitiers, nous aurions pu nous voir!!!
j'habite quand même à une heure de route de Poitiers