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Ouverture.
Dans l’agitation de la vie en grand chambardement, je suis étonnamment remplie de ce que mes yeux absorbent tant par l’interne que par l’externe. Ma vision semble de plus en plus claire ; les éclairages violents contés dans les possibilités de la maison ou la psychanalyse laissent la place à d’autres d’une profondeur douce et enveloppante chaque jour plus savoureuse sans perdre pour autant leur fulgurance. Je vis une aventure incroyable de présence totale à l’instant, en lâcher prise déroutant pour de nombreux autres.
Et oui, je rayonne mes amis !
Vendredi, mon ancienne voisine me disait par exemple que depuis que j’étais partie de cette foutue maison, mes yeux s’étaient rallumés, mon corps même avait changé.
Je ne renie pas les difficultés quotidiennes entre les aléas du fiston, les limites de mon corps et des murs, la lenteur des travaux et donc de notre installation, les discordes et la colère qui s’expriment quand je suis confrontée aux gens parfaits que j’ai fui, les finances réduites au minimum vital ( et cela ne me mine guère je l’avoue) néanmoins, les expériences de ces dernières semaines sont si fortes que je crains de manquer de temps pour les partager avec vous, amis lecteurs.
Je suis simplement passée dans une autre dimension.
Pour symbole, je tenais à vous narrer cet épisode de jeudi soir.
Au milieu du bazar généralisé de l’appartement en chantier, je vaquai à mes occupations (ponçage, peinture, nettoyage, rangement, tri, vaisselle, cuisine et j’en passe) quand mon regard s’attarda sur la cage de notre cochon d’Inde Rillette (ben oui, de la chair de cochon dans du gras, c’est bien de la rillette non ?). Je remarquai que sa porte était fermée et instinctivement, je l’ouvris.
Dans ce geste anodin et exécuté sans y réfléchir, j’eus la pensée sereine que depuis quelques semaines, je n’acceptai plus que cette porte fût fermée.
Depuis que je fais de la communication non violente ?
Depuis que je me suis moi- même libérée ?
Qu’importe.
Désormais, je ne supporte plus que l’espace de ce petit animal soit clôt.
J’aime à la voir se hisser au bord et tendre la tête pour chercher de l’attention. J’aime que des mains s’y glissent pour la nourrir ou la caresser sans qu’il ne soit nécessaire d’ouvrir les barreaux. Il n’y a aucun souci, aucune peur, elle sait ses limites, nous connaissons les siennes, pourquoi donc cette porte devrait- elle rester fermée ? Au nom de quel principe?
Je vis dans une autre dimension je vous l’ai dit et en ces instants fugaces de rien, je mesure dorénavant le parcours gigantesque parcouru en ces trois dernières années.
Bien d’autres récits de cet ordre viendront. J’espère pouvoir y exprimer la force et la puissance bienheureuses de cette vie simple que je vis au quotidien désormais.
Tags : depuis, soit, sans, autre, ben
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Commentaires
Commentaires
;)
Il me reste encore quelques épisodes très significatifs pour exprimer le fiel de ces lieux.
Je suis simplement heureuse d'en être sortie comme on sort de sables mouvants.
Il reste des éléments à cloturer, âprement; sitôt terminés, la page se tournera et je ne la regarderai plus. Elle aura été une caverne de souffrance dont je suis sortie transformée.
Je t'avoue qu'à un moment je me suis demandée si tu ne t'étais pas shootée avant d'écrire ton article.
Et puis j'ai relu et je suis toute contente pour toi!
Pour la cage de Rillette (extra le nom) et si c'était pour la protéger plus que pour l'enfermer?
Quand mes enfants étaient petits, ils avaient le chic pour adopter des animaux qui dans la nature sont des ennemis jurés: chien-chat, chat-poisson, chat-oiseau, chien-lapin... j'en passe et des meilleures.
Moi qui ne supporte aucune cage fermée, je peux te dire que j'ai regretté que mon fils ait laissé son hamster en liberté, la chatte l'a poursuivi dans toute la maison avant d'en faire une bouchée quand on a abandonné les recherches après avoir déménagé tous les éléments de cuisine et qu'on est partis se coucher...
Je ne suis pas particulièrement origiale, je suis simplement naturelle, spontanée et authentique ce qui est trop souvent brimé. Avec la franchise directe, ce n'est pas forcément très bien accepté parce que je dérange les esprits chagrin, tant pis pour eux.
Quant à la sécurité des bêbêtes, évidemment que la porte est fermée en cas de cohabitation potentiellement dangereuse, je ne suis pas folle dans ce sens- là!
je suis d'ailleurs très claire sur ces cohabitations et apprement, le fiston a compris.
Après, j'avoue que je suis assez maison bleue à me coucher tranquillement la porte ouverte ou les clefs dehors...
Pour ce qui est des portes fermées... je n'aime pas trop les animaux, mais surtout, je ne supporte pas de les voir en cage. Je n'en tire aucun plaisir. Les bêtes sont faites pour vivre dehors et non enfermées. Au cirque, je n'aime que les équilibristes. Le Cadre Noir me fait horreur. Les oiseaux ne m'enchantent que sur les arbres...
Quand je le dis, les gens ont du mal à me croire, tellement la légende est tenace...
... et pourtant, c'est vrai.... on habite dans le Pas-de-Calais, et là où on habite les gens ne sont pas du tout accueillants -pour des tas de raisons que je ne développerai pas ici-.
C'est la première fois que ça nous arrive, de tous nos déménagements...
Et dire qu'on a demandé à venir
l'ouverture, j'vous'le dis, y a que ça de vrai!!
J'ai du retard de lecture et de commentaires, chez toi mais je reviens sur ce message dont le titre est déjà une douce musique à mes yeux.
Je n'ai rien vécu d'aussi difficile que toi mais j'ai eu mal aussi et je comprends comme on apprécie la beauté du monde extérieur quand on est sorti du cachot. Cachot dont on a collaboré à la construction, mais ça ne le rend pas moins sombre, au contraire.
Vis et savoure, fée, je t'accompagne sur ce chemin, ici et là.
La descente dans la grotte peut se révéler tellement initiatrice!!
Et que de belles rencontres pouvons- nous faire sur ces voies !