• Magique escapade, 4e, deuxième jour.

    Le lendemain, petit déjeuner au soleil, dans le jardin. Les levers variables selon les besoins de chacun n’empêchèrent nullement la tablée de se réunir, nous y  trainions de longues heures, prenant naturellement un rythme espagnol, conversations sans fin entrecoupées de ci de là par des soupirs d’aise, des contemplations sereines du monde externe et interne.

     

    Dans l’après midi, fiston fit une crise à table qui me fâcha, il partit en pleurant après une scène de violence sourde. La conversation rebondit de plus belle vers la communication non violente et l’acceptation de soi ; je réalisai combien j’appréciai d’être au sein d’un groupe connecté à ses ressentis, en compagnie de personnes intelligentes de cœur. A aucun moment, il n’y a eu de jugement ou de leçons données.  La surprise de se prendre la réalité de la vie quotidienne dans ses enjeux profonds éclatait concrètement et non plus à travers des mots- tampon, le remue- ménage suivait le remue- méninge.

    Dès le départ, j’avais été étonnée  par la facilité avec laquelle mon garçon parlait avec ces « inconnues », lui aussi se sentait donc en confiance. Forcément il chercha les limites, rejoua des schémas relationnels de crainte d’abandon et de rejet. Il se prit quelques traits de Pandora, de Mariev très percutants, Coq fut douce. J’appréciai grandement et ne m’en offusquai pas, au contraire. Force est de constater qu’il leur en est reconnaissant puisqu’il embrassa tout le monde à plusieurs reprises, lui, le grand sauvageon. Parce que dans son agressivité, la première personne qu’il blesse, c’est lui- même. Les limites posées le protègent tout autant que les autres. Ah, la joie de la communication non violente qui éclaire nos travers et illumine la beauté de ceux qui ne jugent pas ! Un régal en ces circonstances !

     

    Nous avions envisagé une sortie à Nîmes que notre petit déjeuner/ déjeuner à rallonge grignota allègrement. Coq avait son train à 17h et nous quittâmes rapidement la table pour la conduire à la gare au grand dam de mon garçon qui avait pris goût à sa présence.  L’ambiance dans la voiture était particulière, nous n’avions pas envie finalement de nous séparer. La crainte d’arriver trop tard canalisait les attentions plus ou moins bien et c’est à grand fracas que Coq quitta la voiture sans que nous puissions nous dire au revoir. Je lui avais heureusement glissé un bisou en coin pour nous tous et nous nous demandions si finalement, ce départ précipité n’arrangeait pas la sensible Coq détestant les au revoir. Mon garçon avait lâché une remarque judicieuse qui exprime bien l’ambiance de ce premier retour à la gare comme je remarquai notre silence : «  Nous sommes peut être calmes à l’extérieur mais à l’intérieur, notre cerveau lui, il est tout remué ». Soupirs de nous quatre, n’avait-il pas dit l’essentiel ?

    Coq attrapa son train de justesse et nous allâmes déambuler dans Nîmes pour visiter les arènes.  Au grand drame du fiston, nous nous fîmes mettre dehors alors que la visité audioguide n’était pas terminée, non mais alors !! Apparemment, nous avions vraiment traîné d’un point à l’autre… enfin, parait-il parce qu’en ce qui nous concernait, nous étions au rythme habituel, c’est dire.

    Promenade dans les ruelles étroites de la ville où je vis des angles de perspective formidables à peindre et dessiner, petit verre de muscat sur une terrasse près de la Maison carrée. ( Incroyable les changements de la ville que j’avais connue noire et à forte présence automobile il y a une vingtaine d’années ! Le progrès a du bon quand les hommes le veulent bien)  Mon verre fut pollué d’un insecte à mi descente, pauvre bête sauvée et soutenue par une Mariev fidèle à elle- même. Ma foi, je picolai assez depuis deux jours.

     

    Repas tranquille au soir avec les appels et messages de Coq nous annonçant qu’elle était arrivée de justesse au wagon et sa ferme décision de se remettre au sport. Quand nous mîmes la table, fiston remarqua à voix haute ce que nous pensions tous  « Il manque quelqu’un », et oui, Coq, tu nous as manqué, il y avait un vide. D’ailleurs inconsciemment, une part resta sur le plat, c’était la tienne.

     

    Vers minuit, je laissai Mariev et Pandora à leurs conversations sportives, les marches de la journée m’avaient fatiguée et les histoires de treck m’achevaient !  Que nous la fassions, que nous la regardions faite par d’autres ou que nous y pensions, ce sont les mêmes zones du cerveau qui travaillent à l’activité alors autant dire que là, je n’aurai pas suivi le rythme plus longtemps. Dodo rapide au murmure de leurs voix en contrebas dans un bien-  être généralisé. Jusqu’à 3h30 du matin qu’elles ont bavardé ! Arg, je ne pouvais vraiment pas. 

     

    Cette nuit- là, je ne me levai pas jusqu’au matin ce qui est exceptionnel. Le corps a ses raisons et son langage, c’est une évidence qui se confirme inévitablement. Pas de mal de tête malgré fatigue et picole, pas de coup de soleil ni pour fiston ni pour moi et ce dans une illogique totale à nos peaux blanches lait et nos tendance à rougir à la moindre exposition rallongée. Par contre, la vessie, elle ne me lâcha, grrr  peut être à cause du coup dans les eaux froides, quelle rancunière celle-là… bon, d'accord, j'avoue, je suis peut être parfois trop tête brûlée... et je m'en fiche. 

     

     

     

    « Magique escapade, 3e. premier jour.Magique escapade, 5e et dernier jour. »

    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    1
    Je transfère
    Lundi 12 Août 2013 à 22:27

    Commentaires

    J'aime bien les passages sur moi ... et sur vous aussi en fait
    Gros bisous
    Commentaire n°1 posté par coq le 09/05/2009 à 12h53
    Réponse de fée des agrumes le 10/05/2009 à 13h14
    Les filles vous êtes super! Que c'est beau l'amitié...
    Commentaire n°2 posté par Annie le 09/05/2009 à 19h22
    C'est surtout une rencontre incroyable et formidable.
    Réponse de fée des agrumes le 10/05/2009 à 13h15
    tu es gentille, Fée, de passer sous silence que c'est moi qui lui ai retiré son jeu ...
    je reste toujours assez "colère" sur cette visite des arènes qu'on nous a fait payer plein pot en omettant de dire qu'il nous faudrait la faire façon "marathon", Etienne devrait vraiment leur écrire ...
    oui, Coq, tu nous as manqué d'emblée, étrange sentiment ... et seule Fée pouvait remarquer qu'il était resté une part, je ne m'en suis pas rendu compte ...  ;)
    Commentaire n°3 posté par mariev le 09/05/2009 à 20h06
    Le retrait du jeu était un geste approprié me semble t-il et je l'ai grandement apprécié parce qu'il était une limite nécessaire au fiston en quête de repères. C'est d'autant plus notable qu'en plus, ton geste m'a protégée d'un débordement malsain de sa colère. Les relations binaires de cet ordre ont besoin d'un tiers présent pour ne pas tourner au vinaigre et vos attitudes ont été très porteuses, de véritables bulles d'oxygène. Ce qui m'a principalement intéressée, ce fut ton état suivant ce geste et l'envie folle que j'ai eu de te dire que tu avais bien agi, qu'il n'y avait pas lieu de te culpabiliser et que ces sentiments impulsifs avaient besoin d'être acceptés pour ne pas devenir toxiques vis-à-vis de toi même. Accepter son humanité dans son positif et ses travers. S'accepter. telle que tu es.
    Pour les arènes, je lui transmets l'info; j'ai aussi un courrier à la Sncf qui attend, hihi. 
    Quant à la part de Coq, elle m'a sauté aux yeux quand tout le monde fut servi; elle a attendu quelques minutes que nos assiettes se terminent et comme cette part traînait, vous l'avez partagée Pandora et toi de bon coeur.
     
    Réponse de fée des agrumes le 10/05/2009 à 13h29
    Ca me fait plaisir de (re)découvrir ces moments vus à ta façon ;-)
    C'était bien, hein ? ;-))
    J'ai recommencé ces bavardages tardifs ce weekend avec un pic à 7 heures du matin samedi soir... enfin dimanche matin. Ces rencontres me font rajeunir, j'ai tendance à me coucher plus tôt même à nouvel an ;-)
    Commentaire n°4 posté par pandora le 11/05/2009 à 20h43
    hihi
    Réponse de fée des agrumes le 13/05/2009 à 13h08
    Fée ... je reviens lire, et relire ... et je laisse les mots et les sensations tomber doucement au fond de moi ... je crois que je ne saurais mieux dire que tu le fais

    Commentaire n°5 posté par mariev le 12/05/2009 à 22h39
    Bah, je suis un être sensible...
    Réponse de fée des agrumes le 13/05/2009 à 13h10
    Moi je relis et re relis aussi, en attendant impatiemment la suite!
    Commentaire n°6 posté par coq le 13/05/2009 à 00h37
    Elle arrive dans la foulée, c'est un cheminement long pour mettre des mots sur ces ressentis si particuliers.
    Comme nous avons partagé l'expérience, vous saisissez également plus concrètement mon ensorcèlemetn du monde.
    Réponse de fée des agrumes le 13/05/2009 à 13h12
    Je trouve la façon dont tu racontes tout ça, sans mystère aucun, mais avec une si grande pudeur, admirable.
    Commentaire n°7 posté par Oliv+Kronsilds le 13/05/2009 à 21h45
    Réponse de fée des agrumes le 14/05/2009 à 17h48
    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :