• De la colère.1.

    La colère est une pensée, un remous du mental qui cache en fait des émotions ou sentiments mal définis. Par de là la colère, c’est une part de nous, de notre histoire qui se rejoue, s’agite désespérément afin de se faire connaître, reconnaître ; elle a simplement besoin d’être entendue. Nous sommes souvent démunis face à cet état parce que nos éducations et cultures ne nous donnent pas les moyens de s’y pencher préférant culpabiliser ou accuser autrui de la responsabilité de notre état. C’est un labeur que de sortir de nos conditionnements initiaux, de marcher vers la clarté, la prise de conscience de notre responsabilité, l’émancipation affective. J’ai eu besoin de temps pour comprendre pourquoi j’avais tant d’agitation en moi au contact de SeN, de cette maison, de ce jardin, de sa famille, je commence à comprendre et j’en parle aujourd’hui avec l’espoir que mon expérience ouvrira des portes à d’autres confrontés eux- aussi à ces états désagréables qui minent l’âme, le corps, l’esprit, le quotidien, la relation à autrui, parfois des vies.

    A une pensée concernant le vécu en leur compagnie, en ces lieux, à nos relations, je sentais une confusion gonfler subitement en moi, un truc diffus, mouvementé et détestable. Envahie intérieurement, je me retrouvais hors contrôle, à fleur de peau puis,  prise par ce flou intérieur où tout et son contraire se bousculaient,  j’explosais au moindre prétexte venu de l’extérieur. Consciente du potentiel empoissonnant de ce truc, je ne me sentais toutefois pas capable d’y voir clair seule, encore moins d’arriver à le gérer d’autant que la maladie et les handicaps demandent à eux- seuls beaucoup d’attention et de soins. J’avais besoin d’aide et je l’ai cherchée, mue par un instinct de survie ne supportant plus les blocages, les peurs, les angoisses, les reproches, les jugements, la culpabilité, les accusations, les fuites, l’enfermement, la destruction insidieuse, la mortification.

    Ainsi, j’ai plongé tête baissée dans la psychanalyse, j’ai entamé l’écriture du blog, j’ai commencé le Qi gong, j’ai mis en pratique laborieusement et maladroitement les enseignements de la communication non- violente/ bienveillante grâce à Nadine et Yolande, j’ai plongé en moi- même, j’ai ouvert les yeux intérieurs, j’ai fait un immense ménage et les bouleversements internes ont bouleversé tranquillement mon extérieur. Ensuite, j’ai pris le large, je me suis enfuie pour me protéger, protéger mon fils, protéger ce qu’il y a de vivant en moi. Chaque jour est devenu un cadeau du ciel, chaque mouvement, activité une victoire. Dans les événements quotidiens, je puise de nouvelles ressources, de nouveaux apprentissages et bien que certaines circonstances soient d’apparence malheureuses, j’en profite pour les aborder autrement en métamorphosant doucement mes pensées et mes fonctionnements. Peu à peu, naturellement, j’ai commencé à voir clair au sujet de mon énorme colère à l’égard de SeN, de cette maison, de ses proches, de ce gâchis de vie. C’est sur ce chemin que je m’engage à partir d’aujourd’hui, m’y suivra qui veut.  


    Résonnance d’ici, résonnance au printemps, résonnance à la renaissance.

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  • Commentaires

    1
    Dimanche 24 Avril 2011 à 11:50
    Annie

    "Mon expérience ouvrira des portes à d'autres...".

    C'est ce que je suis en train de mettre en place!

    Avec ta jolie écriture, pourquoi LIMITE-tu tes textes au blog?

    N'est-ce pas à partir de là que ta situation pourrait s'améliorer?

    http://www.editer-livre.com/editer/index.html

    Abondance ne se LIMITE pas au bien être, à la sérénité, tous les aspects de la vie, y compris financiers, t'appartiennent. Si ton partage a de la valeur affirme cette valeur. "Le reste te sera donné de surcroit".

    Bises chocolatées!

    2
    Mag
    Dimanche 24 Avril 2011 à 19:21
    Mag

    Je ressens souvent de la colère... Et il est vrai qu'il n'est pas simple d'aller gratter pour voir ce qu'elle recouvre. J'essaie de plus en plus de l'accepter comme manifestation d'un truc qui cloche, avant d'aller voir en profondeur ce que je ressens vraiment. Pas évident comme démarche, mais je suis en plein dedans... J'ai eu pas mal de crise de colère ce we :D

    3
    Dimanche 24 Avril 2011 à 23:03
    Bruno

    Mes mots te sembleront p-t maladroits ou discoureurs, mais c'est ce que ton propos m'a inspiré.
    La colère est parfois mauvaise conseillère mais elle est surtout une soupape face à un évènement qu'on ne peut accepter et que l'on cherche à maitriser en posant un point de vue différent de celui qui nous est présenté.
    Etre en colère c'est opposer son ressenti, sa pensée, face à quelque chose qu'on ne peut accepter tel qu'il est posé.
    Cependant, l'oppositon à quelque chose demande une grande dépense d'énergie, et lorsque elle-ci n'est pas acceptée et appelle à une nouvelle oppposition, c'est un maëlstrom d'énergie qui valse,
    et devient une petite tempête qui empoisonne chacun.
    La colère pose une LIMITE à ce que l'on accepte d'autrui, elle est aussi souvent le reflet d'anciennes peurs, d'anciens schémas enfouis au fond de soi.
    Etre en colère, si elle n'est pas explosive, est plutôt sain et salvateur,
    la colère peut t'habiter passagèrement, cependant il est approprié de ne pas devenir la colère...
    Cela dit, tout à fait d'accord avec Annie, mille fois d'accord..!.
    Amitié, Bruno

    4
    fée des agrumes Profil de fée des agrumes
    Samedi 17 Août 2013 à 22:30

    Annie:

    Merci Annie pour ce lien, tu n'es pas la première à m'y inviter. J'ai mis le lien dans mes favoris, bien en vue sur ma barre de navigation. Je me lancerai dans l'aventure après un bon travail de mise en forme et de formulation, j'ai quelques exigences. Envie de navigueur dans les papiers, à coup de crayon et stylo. La tâche demandera son temps, celui dont j'ai besoin et quand ce sera en harmonie avec mon intérieur, je le présenterai. J'y travaille déjà, le blog étant une esquisse.

     

    Réponse de fée des agrumes le 25/04/2011 à 11h33
     
    Magali:

    Ce recul que tu prends avec la colère est  le signal d'une sortie de la violence que  tu infliges à toi- même et par ondes, à autrui. C'est une marche salvatrice vers la non- violence, l'empathie, la bienveillance.

    Je ne peux que t'encourager, c'est une libération alimentant constamment la joie de vivre, d'être et d'exister.

    Réponse de fée des agrumes le 25/04/2011 à 11h41
     
    A Bruno:

    J'ai longtemps été dans cette réflexion jusqu'à ce que Pierre Rabhi illumine mon flou. Il s'agit en fait de deux notions différentes:

    - la colère, mal définie, violente envers soi et l'autre qui ronge, entrave, restreint et détruit

    - l'indignation clairement définie, positive, constructive, vivante.

    Est-ce que cette énonciation a du sens pour toi?

    Réponse de fée des agrumes le 25/04/2011 à 11h46
     
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