• Alice au pays des merveilles, Tim Burton.

    Il y a quelques jours, en compagnie d’amies et de mon fiston, nous sommes allés voir le dernier Tim Burton. J’avoue que je suis adepte de ses films qu’ils soient d’animation ou non. C’est un univers particulier loin des sentiers habituels, sombres et mystérieux, à l’humour légèrement noir. Une ambiance.

    Je ne sais pas exactement d’où lui est venu l’inspiration ; j’avais entendu parler De l’autre côté du miroir mais comme je ne l’ai pas lu, je ne saurais dire. Evidemment, nous y retrouvons les personnages connus du livre d’origine, les situations absurdes et insensées, les transformations de l’environnement et de la jeune fille au hasard des circonstances.

    Alice est devenue une jeune fille de 19 ans. Son père est décédé et sa mère espère la marier à un lord pour assurer son avenir ; cependant, ce lord est affreusement guindé, froid, pédant, laid. Alice est perdue. Elle s’échappe de la grande cérémonie de demande en mariage en suivant le lapin blanc. Après sa chute entre les racines d’un arbre, elle arrive dans le pays des merveilles où une Alice est attendue pour le sauver de la tyrannie de la reine rouge. Bien que niant être cette sauveuse, elle est entrainée dans l’aventure et retrouve avec d’étranges sensations des personnages qu’elle reconnait dont en particulier le chapelier fou. Entre les histoires racontées par son père dans son enfance et cette aventure, elle divague. Finalement, elle remplit sa mission après de nombreuses péripéties et retourne dans le monde réel pour refuser le mariage et devenir l’associé de feu son père qui aurait dû être son beau-père.

    Si je raconte la fin, c’est parce que j’ai trouvé rocambolesque cette appropriation moderne d’une histoire de l’époque victorienne. La jeune fille qui bouleverse les plans de vie qui lui étaient destinés pour devenir une sorte d’aventurière, c’est un thème très contemporain. Qui aurait osé imaginer pareille revirement du temps de Lewis Carroll ? Le livre d’origine est donc une base sur laquelle une aventure aux valeurs actuelles se développe. En outre, les jeux de mots si particuliers de l’original n’apparaissent nullement dans les dialogues ou les situations de ce film. Autant le dire alors, c’est une interprétation visuelle d’Alice par Tim Burton. Variation délicieuse néanmoins puisque j’aime ces ambiances, variation donc pour les adeptes de cette esthétique.

    Dans les arbres, les décors, certains personnages grotesques, j’ai vu Les noces funèbres et L’étrange Noël de Monsieur Jack. Dans le personnage du chevalier noir au service de la reine rouge, j’ai vu Sleepy Hollow ; dans les personnages cocasses, Charlie et la Chocolaterie. Dans le plan d’entrée sur la scène de bataille, Beetlejuice. Dans l’univers de la reine blanche, des échos d’Edward aux mains d’argent.  En bref, un synopsis de la filmographie de Tim Burton.

    Avec la 3D, c’est un léger plus pour donner de la profondeur au décor, je ne pense pas cependant que ce soit indispensable ; tout est si chargé et opulent qu’il y a suffisamment à regarder sur divers plans, en divers visionnages  normalement.

     

    La conclusion est somme toute traditionnelle avec cette Alice renversant les règles de la vie réelle grâce à la force que lui donne son imagination développée dans le pays de merveilles. L’esthétisme est travaillé gracieusement, Tim Burton s’éclate, se lâche grâce aux possibilités d’étrangeté offertes par l’œuvre originale et la technique actuelle du cinéma. Les personnages en particulier sont richement caractérisés et méritent d’être vus et revus. Dommage que ces décors opulents, ces costumes recherchés et enlevés, ces personnages atypiques, cet  immense travail d’orfèvre servent une narration stéréotypée.  Je ne suis pas certaine que ce film me marquera parce qu’il y manque un soupçon d’originalité... est- ce là le contrôle de Disney ? Tant pis, j’aurais préféré plus d’audace sur le fond et pas uniquement sur la forme.

     

    « Ouverture en détour d’un nouveau chapitre.Un nuage et tout s’arrête. »

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  • Commentaires

    1
    Lundi 19 Avril 2010 à 07:49
    Annie

    J'ai hésité à le voir, comme toujours lorsque je vois tout le monde se précipiter, j'aurais peut-être dû alors?

    2
    Lundi 19 Avril 2010 à 12:47
    la Femme des Steppes

    J'ai moi aussi été un peu déçue : je m'attendais à un film moins stéréotypé. Je n'avais pas aimé du tout l'Alice de Disney (que j'ai seulement regardé il y a quelques mois) et j'espérais que cet Alice serait plus fou ! Je l'ai trouvé au contraire très conventionnel...

    Un seul dièse, mais il est de taille : les personnalités des deux reines. Je pense que Burton a mis le paquet pour faire passer le message. J'étais bien plus attirée par la méchante reine. Méchante, mais à qui la faute ?? Difforme, rejetée depuis toujours même par ses propres parents, spoliée de son royaume, entourée de flatteurs, privée d'amour, est-ce étonnant qu'elle soit devenue ce qu'elle est ? Quant à la reine blanche cette pétasse à qui tout réussit dès qu'elle lève le petit doigt, j'avais envie de la pousser dans une flaque de boue !

     

     

    3
    Pandora
    Mercredi 18 Juillet 2012 à 12:04
    Pandora

    Beaucoup de fans de Burton déçus par cet Alice, je ne sais pas si j'irai le voir...

    J'ai vu ce weekend le dernier Polanski, the ghost writer qui était pas mal

    Bonne semaines

    4
    fée des agrumes Profil de fée des agrumes
    Jeudi 15 Août 2013 à 19:28

    A Annie:

    Du point de vue esthétique, ça vaut le détour, pas l'histoire. Tu le verras en d'autres circonstances qui sait?

    Réponse de fée des agrumes le 19/04/2010 à 11h37

    A la femme des steppes: 

    Les gentils sont très souvent affreusement plats et fades! La panoplie des méchants est tellement plus complexe et riche.

    Réponse de fée des agrumes le 19/04/2010 à 20h22

     

    A Pandora:

    A bientôt!!

    Réponse de fée des agrumes le 19/04/2010 à 11h35

     

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