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1er jour de 2010.
Allez savoir pourquoi, malgré la multitude des phrases et idées qui me passent par la tête, j’ai la grande paresse de m‘étaler en tartine ; il y a en moi une telle joie de vivre sereine que les mots me semblent creux.
J’ai passé un excellent réveillon chez mon amie Magali. La situation était incongrue pour des raisons diverses que je n’ai pas à étaler cependant, nous avons passé un bon moment à manger, discuter, jouer, regarder les fusées, échanger, partager. Mon grand garçon était ravi et j’aime voir sur son visage ce sentiment de bien- être devenu si rare ces dernières semaines chez lui.
Je sens au fond de mon être que c’était le dernier réveillon version ancienne, le prochain sera très différent avec des changements importants chez les protagonistes. Nous sommes à des âges où le réveil a des effets radicaux, il y a des prises de consciences salvatrices qui libèrent des emprisonnements passés pour qui accepte d’ouvrir les yeux , Magali et moi, dans nos grandes différences, prenons des décisions qui nous ouvrent des portes incroyables de découverte de soi.
Aujourd’hui, j’ai flotté, entre des livres lus écoutés en demi-sommeil, des musiques joyeuses, des danses endiablées, des jeux débiles, des repas pris au hasard des circonstances, quelques points de tapisserie… Bref, pas grand-chose surtout que le téléphone reste souvent muet dans sa déficience chronique, mystérieux soucis techniques.
Donc, je vais m’étaler en bruits et musique pour avancer dans mon schmilblick.
Depuis quelques jours, je songeais à cette chanson de Philippe Katerine. L’an 2000 me paraissait si lointain quand j’étais enfant, j’imaginais ma vie en rêvassant comme lui l’a fait.
10 ans ont passé au-delà et je ressens encore si parfaitement les sensations de ces représentations alors que ma vie est totalement différente de ce que j’avais imaginé. Je rêvais d’une vie réglée et banale finalement et alors que j’approche de la quarantaine, je souris de ce parcours tordu, de travers et si agité… Ne me serais- je pas étiolée dans une vie monotone ?
Au réveil, derniers chapitres lus de Bonjour tristesse de Françoise Sagan.
J’aime entendre le bourdonnement des voix dans mes états entre veille et sommeil, il y a une telle activation de mon univers mental que je me sens grandie de vivre ces textes de l’intérieur. L’aveuglement m’a ouvert cette porte d’écouter les romans ; je suis ravie de vivre pleinement ces plages de vie littéraire où l‘imagination est totalement libre des contingences du corps, je m’enfonce avec délectation dans ces univers. En somnolant, en repassant, en brodant, je vogue selon les trouvailles à la Médiathèque, au hasard.
Quelques leçons d’anglais et de russe pendant le petit déj et les quelques tâches ménagères que j’ai bien voulu exécuter.
Il y a plus de 20 ans que je traîne les premières, pourquoi ne les ai- je pas écoutées avant ? Les deuxièmes sont tellement vieilles (elles ont encore des thèmes soviétiques et j’apprends des usages anciens !!) que les voix trainent et se déforment, c’est trop drôle !
Activités molles et débiles devant l’ordinateur entre un aquarium virtuel et des casse- briques à la noix ; Gossip, Music for men en fond musical prend sa place peu à peu et en quelques minutes, je me retrouve à sauter et danser comme une folle dans le petit espace libre du salon.
Garçon se lève à 14h30 et me demande un brunch. Soupe et bidouilles diverses, nous grignotons quasiment toute la journée.
Deux films courts sur l’eau, les expériences d’un médecin anesthésiste- réanimateur, je reste dubitative sans me fermer et accueille quelques belles idées. Après celui sur la loi d’attraction (notre vie est ce que nous pensons, j’en parlerai ici ou là), je transite entre 2009 et 2010 avec des problématiques profondes.
Quelques conversations légères avec le fiston sur les vacances qui s’achèvent quand ni la chambre, ni les devoirs ne sont faits m’amènent à écouter en boucle cette chanson extra que j’entonne quand le demain devient la réponse récurrente à mes questions. Ola, il est tellement important d’être là ici et maintenant, comment espérer que demain soit la solution à nos maux ?
Dans la foulée, Pink en boucle et voilà mon garçon effaré par sa vieille mère handicapée sautillant et dansant dans toute la maison le son particulièrement élevé dans les haut- parleurs.
Parfois, je me demande pourquoi il y a tellement de coincés sur terre.
Je vis mes émotions pleinement et je jubile de commencer 2010 dans un tel entrain.
Repas avec la radio : une demi-heure sur l’Iran pendant que la soupe de légumes maison glisse dans ma gorge enchantée et que le poisson au curry pique la bouche adouci par le riz thaï.
J’écoute Gilberto Gil, pensée vers le Brésil et mes amies Ana et Thatianne. Là- bas, c’est l’été… et au lieu de danser, j’écris.
Je baille, satisfaite de cette journée gaie et nonchalante. Je passe à un concert de Peter Gabriel; plus tard, le dodo se fera entre un livre de CNV ou des textes lus de Platon.
Quel programme tout de même ! A croire que je suis une intellectuelle...
Je ne sais pourquoi, une voix me dit que cette année sera belle. Mon fiston s’en sortira lentement grâce à tous ceux qui s’occupent de lui, j’entrevois des changements importants dans les mois à venir positifs ; je lâche prise, j’ai confiance, c’est fou. La transition après des années de durs labeurs est mouvementée, l’énorme ménage entamé grâce à la maladie permet des changements profonds faussement anodins. Je n’ai pas souvenir d’avoir été aussi sereine et clairvoyante sur ma vie. Je suis sortie de prisons aux chimères et fantômes hurlants, je vis pleinement chaque jour tel un cadeau inestimable offert par l‘existence et j’en suis si reconnaissante. Mes pensées sont- elles uniquement mentales ou réellement inscrites dans mon être ? Je le saurai dans un an, l’année 2010 aura été ce que j’en aurai pensé.
Je vous souhaite à tous des belles pensées illuminant vos vies de milliers d’étincelles et d’étoiles !
Tags : vie, j’ai, grand, pense, 2010
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Commentaires
Commentaires
Pourquoi il y a tellement de coincés sur terre? Parce que les gens sont paresseux pour mettre en mouvement les forces de l'esprit, et ils ne prennent pas conscience de leur propre pouvoir sur leur vie. C'est une observation, pas un jugement, chacun est libre.
Bonne rentrée après ces festivités!
Paresse? Peurs? Chacun suit son chemin, dommage pour ceux qui préfèrent le connu malsain- souvent- plutôt que la joie de la liberté en conscience, inconnue.
A bientôt chère Annie
Amitiés,
Marc
les vôtres sont rares, je les apprécie d'autant plus.
Merci également pour vos pensées régulières sur votre blog, elles m'accompagnent grandement sur mon poetit bout de chemin.
Alors, en vrac :
- merci pour la découverte de Gossip, je ne connaissais pas, et je trouve ça bien sympa !
- ma soeur m'a parlé de la loi de l'attraction... de ce que j'ai pu en expérimenter, je la trouve assez juste !
- pour ce qui est des gens coincés, c'est parce qu'ils sont coincés dans un vieux truc dont ils n'arrivent pas à se débarrasser. Je le sais, j'étais comme ça avant (et ça revient de temps en temps, malheureusement, mais de moins en moins !)... jusqu'à ce qu'un clochard me dise les mots qu'il fallait que j'entende (ce n'est pas un hasard si je l'ai rencontré, celui-là, j'en suis sûre). Il m'a dit : "Cécile, fous la paix à Cécile". Il avait raison : il n'y a que nous-mêmes qui puissions nous faire du mal... ou du bien !
- et (of course) BONNE ANNEE à toi aussi ! et au fiston bien sûr !
Bises
La loi de l'attraction. le dvd vu fait très américain; le sujet n'en reste pas moins pertinent et je m'attèle à en faire désormais un réflexe de vie. y'en a marre des pulsion de mort!
Les coincés vivent dans la peur, prisonniers de connu "confortable" le vieux truc dont tu parles.. ?) . La libération dans l'inconnu libre et responsable est si terrifiante qu'ils en restent au même point. La vie finit par les rattrapper, ne serait- ce qu'à leur dernier souffle, je crois.
Magnifique phrase que celle de ce clochard, tellement vraie, à varier en infini avec tous les prénoms.
Ta combativité et ton énergie me sont toujours une vitamine...
merci...
Nous avons tous cette énergie, des pensées négatives nous coupent malheureusement d'elle.
Belle année à toi aussi, avec des pensées POSITIVES plein la tête!
Ah ! Gilberto Gil !
J'écoute souvent en boucle...
:-)
J'aime aussi beaucoup Peter Gabriel, mais le dernier que j'ai écouté était Sledgehammer.C'était il y a longtemps et je ne l'ai pas en CD.
Que te dire pour cette nouvelle année, si ce n'est que je te souhaite qu'elle soit belle et pleine de joieS : ensemble, ce sont elles qui nous apportent ce qui ressemble au bonheur.
Et puis, je regrette de n'avoir pas de photo de toi : je t'aurais volontiers invitée à une bataille de boules de neige ! ;-)
Mille bisous étoilés pour veiller sur toi,