• Sorties de juillet.1.

     

    Mon garçon est en vacances. Derrière la banalité de ces quelques mots se cache un quotidien complexe et mouvementé. Quand ce ne sont pas les jeux sur console, c’est l’ordinateur. Afin d’éviter l’enfermement consécutif à ces activités solitaires et sédentaires, je m’efforce de l’occuper. Vaillance et courage sont nécessités en pareilles circonstances; Dieu merci, j’ai la capacité de mobiliser mes forces créatives et physiques dans ce but.  

    D’abord, il est allé en camp de vacances pendant 8 jours où ils ont travaillé à l’élaboration d’un milieu naturel, la mare, avec pour objectif de permettre le retour d’espèces sauvages sur le site. OUF !! Non seulement il a travaillé dur mais en plus, j’ai été tranquille toute la semaine ! La veille de son départ, nous courûmes précipitamment au supermarché acheter un  vélo, le sien étant désormais inadapté à sa taille augmentant quasiment de jour en jour ;  au premier jour, je retournai avec tous ses oublis de sac aussi importants que la casquette, les lunettes de soleil, la crème solaire, l’anti moustique ou le gilet.  Fâchée de sa désinvolture et consciente de ses angoisses, je le larguai entre deux dates d’Eurockéennes  avec  un plaisir non dissimulé. Gniark, gniark.  sarcastique.gif

    Vivotant à mon rythme, tranquillement, j’ai savouré ce laps de temps béni et souriais intérieurement en constatant que mon fiston ne me manqua absolument pas en 8 jours ; il se rappela à mon souvenir vaguement le vendredi. Toutefois, j’ai passé quatre jours à ranger sa chambre, à descendre à la cave ces livres et jeux de petit garçon, découvrant cyniquement les emballages cachés dans les moindres recoins ou les résidus de quelque nourriture piquée en douce lors de ses fringales violentes. Il est des pages à tourner au fil des ans, le garçon curieux et  inventif laisse la place à un ado vorace, préoccupé par ses hormones.

    La grosse chaleur de ces journées m’incita à une grande nonchalance. Je faisais à ma guise, selon les circonstances, lentement. Quelques épisodes de série en streaming, boulot, manger, et puis ? Lire, écouter, broder, se promener, ranger, nettoyer, écrire, profiter pleinement de la sérénité du quotidien.  L’air de rien, ces symboles victorieux des récupérations des derniers mois donnent à chacun de ces actes une puissance d’évocation illuminant mes journées.

    Il y eut pareillement ces heures passées avec mon amie Roberta sur une terrasse à discuter de son pays, le Vénézuéla, de la France, des mentalités différentes, des peurs et du cloisonnement en découlant. Une femme nous rejoint sur la fin, parfaite inconnue demandant simplement à s’asseoir pour boire son café ; elle nous raconta sa vie, ses enfants, son premier petit enfant à venir, ses questions. Roberta n’en revenait pas, jamais elle n’avait vécu pareille expérience, ravie de quitter les esprits chagrins fréquemment rencontrés. Je ris en ajoutant : « Vois- tu, c’est ainsi que je vis ». Bien que totalement confiante dans l’intelligence de Roberta, cet épisode lui montra concrètement la réalité de ma vie désormais et je suis ravie d’avoir partagé ces instants de grâce avec elle.

    Il y eut la virée avec Valérie à écouter de la musique en totale découverte dont je me suis régalée. Nous avons partagé quelques nouilles aux lardons sur place et papoté à tire la rigot joyeusement. Je commençais ce soir- là à mesurer combien mon entourage est en mutation. En lâchant prise, en opérant le grand ménage interne, j’ai totalement changé les énergies alentour et soit je fréquente des personnes très différentes, soit mes relations évoluent différemment avec mes vieux amis. Je vis en présence, libre, consciente avec d’autres, ouverts et en réflexion vivante non plus dans des cloisonnements, des enfermements, des rituels devenus vides et stériles.

    Il y eut mes retrouvailles avec Sophie. Après des années de silence et d’éloignement du fait des circonstances, nous nous sommes retrouvées par hasard à l’Amap lors de la première distribution des paniers. Journée merveilleuse que celle- ci où je croisais à chaque étape de mon parcours une nouvelle personne! Nous avons nagé dans leur piscine, j’ai rencontré sa nouvelle famille, découvert avec admiration la maison qu’elle a construite de ses mains avec son mari, nous avons  partagé nos pérégrinations des dernières années avec les retranchements, les peines, les découvertes et les joies qui les jalonnèrent.

    J’ai ensuite cherché mon garçon à la fin de son camp. Il fut le seul à ne pas embrasser le parent venu le récupérer, grognon et renfermé,  il fut néanmoins le seul à ranger ses sacs et vélo, seul dans notre petite vieille voiture. Les câlins vinrent plus tard, dans l’intimité, il n’est guère propice aux épanchements en public, ce sauvageon.

    Les jours suivants, nous avons glandouillé vaquant chacun à nos occupations, lui traînant perpétuellement au lit, fatigué des lourds travaux du camp dont je n’appris la teneur qu’en pointillé. Je suis fière de constater qu’il ne rechigne pas à la tâche dès qu’elle a du sens. Je lui laissai quelques jours de rien avec cependant cette remarque : comment prétendre être paresseux quand  l’art de ne rien faire est impossible à mettre en œuvre ?

     

    A suivre.

    « Eurockéennes et handicap.Cachettes découvertes. »

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  • Commentaires

    1
    Lundi 26 Juillet 2010 à 19:53
    Annie

    C'est toujours agréable de te lire et de constater combien tu es sereine. Certainement, des choses encore meilleures sont en route vers toi! Tu ne prends pas de vacances? Après une année si riche et remplie, une petite pause, non? Du côté de chez moi, non?

    2
    Coq
    Mercredi 18 Juillet 2012 à 12:02
    Coq

    J'espère que toi et ton fiston passerez de bonnes vacances ! Tu lui feras une grosse bise de ma part ! Et une bise de plus pour toi !

    3
    Je transfère
    Jeudi 15 Août 2013 à 21:15

    A Annie:

    Nous partons  une semaine en août, nos premières véritables vacances familiales à fiston et moi!

    Venir te voir? Avec joie!  Restent l'organisation matérielle et les sous à trouver...

    Réponse de fée des agrumes le 28/07/2010 à 14h33
     
    A Coq:

    Il sera content! je t'appelle un de ces jours, peut- être pourrons- nous nous croiser en gare de Lyon en août...

    Réponse de fée des agrumes le 28/07/2010 à 14h34
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