• Les Amanins, derniers jours et retour.

    Le samedi n’avait pas d’atelier spécifique hormis les activités quotidiennes entre plantes et animaux. J’ai déambulé sur le site, entamé les rangement et nettoyage de départ, cueilli des mûres pour le voyage. J’attendais Mickaël intéressé par une séance de Qi gong ; il me rejoignit non loin du mûrier.

     Je lui montrai des mouvements de préparation du corps et quelques enchaînements de base. Marieke fut la bienvenue et d’autres regardèrent de plus ou moins loin. Mon garçon en passant poussa une exclamation exaspérée : « Oh non, ma mère fait son Qi Gong ! »  ce qui me fit bien rire.

    A l’ombre des arbres bruissant au vent, le soleil chauffant l’atmosphère, le silence pieux régnant autour de nous - à part quelques cris et rires d’enfants,  ce fut très agréable de partager ces instants. Des douleurs s’y réveillèrent en signaux, la détente générale provoquant un lâcher révélateur. Je sentais l’énergie qui circulait entre nous, je sentais les crispations et les ressentis de mes compagnons... et m’étonnai de la joie de ceux qui participaient ou regardaient. Ils recevaient ma contribution en don bénéfique. Ce fut un bonheur de le leur offrir.

    « Je penserai à toi quand je les ferai. » Je ne pouvais recevoir plus beau remerciement non par narcissisme mais parce que j’espère véritablement que cette initiation ouvrira des portes sur la méditation à soi et au monde.

    La journée fut jalonnée de conversations variées au gré des croisements autour de la table. Entre constations, désirs, interrogations, tout un chacun partagea et j’eus quelques belles rencontres comme par exemple cette jeune femme ingénieure à Antipolis, travaillant sur des formules mathématiques de satellites. Danseuse de longue date, elle rêvait de quitter ce boulot qui lui pesait pour devenir art thérapeute via le corps, via la danse. Cette autre raconta sa propre expérience avec la danse et un truc que j’ai oublié où un groupe communique par des mouvements dansés. Son mari brésilien musicien raconta son parcours aléatoire aux multiples expériences. Des adresses, des numéros de téléphone  s’échangeaient. Certains avaient tout mon intérêt, je laissai néanmoins la vie décider de ce qu’il était bon de conserver. Je parlai peu, écoutai et observai avec attention.

    Dans la soirée, il y eut quelques échanges plus vifs, un homme venu récupérer quelqu’un et ne passant qu’une nuit sur place clamait son pessimisme sur le projet, ses répercussions. S’il adhérait parfaitement à la philosophie, il ne croyait pas en l’éveil des consciences, l’avidité des humains étant à ses yeux trop énorme pour permettre de sortir de la frénésie dilapidatrice. A lui aussi, j’offris l’oreille.

     

    Peu à peu, le covoiturage, sujet préoccupant au regard de l’isolement des lieux, s’organisa. Fiston et moi partions avec Agnès et ses filles direction Valence. Quelques cafouillages d’attentes prolongées et inattendues me conduisirent à revenir aux toilettes et j’en profitai pour saluer ceux que je n’avais pas trouvés auparavant. John me donna sa carte à ma grande surprise, je constatai qu’il m’était impossible de dire au revoir à Soraya avec qui j’avais eu de belles conversations, je lui laissai en ultime recours mon adresse sur le frigo. Avec d’autres, j’escomptai sur les croisements via la toile, le partage des vidéos et musiques des enfants, Nicolas ayant noté une ribambelle d’adresses courriel. Les circonstances en décideront.

     

    Le voyage de retour était moins long et moins compliqué que l’aller, nous avions moins d’attente et moins de changement, ouf ! Mon garçon avait décidé de ne pas me harceler avec la nourriture et il fut heureux de manger un döner en face de la gare de Valence, rien de plus jusqu'à l’arrivée à la maison : Bravo, bel exploit ! Je me fis aider par des agents de la SNCF aux gares ce qui facilita grandement le périple à la gare de Lyon par exemple : il nous fit passer par des raccourcis connus que des employés. Dans le train, je passai mon temps à broder, la musique sur les oreilles. Garçon était près de la fenêtre et s’empiffrait de ses jeux sur console, il me saoulait !!!!! L’arrivée fut un soulagement. Toutefois, je remarquai avec quel empressement il se soucia de porter, monter et descendre les bagages. Presque aussi grand que moi maintenant, il se comporta en vrai petit homme au point qu’il refusa spontanément l’aide d’un homme se proposant de lui porter les gros sacs en hauteur. Je sais que c’est loin d’être un mauvais bougre… quand il le veut bien.

     

    Ma mère nous attendait dans le hall, il n’y avait pas d’arrêt dans notre ville, elle nous y ramenait. Je m’étonnai de la retrouver là, seule, assise sur ce banc les bras croisés, ses cheveux blancs me frappèrent. Pareillement, quand j’entrai chez moi, je fus interpellée par le capharnaüm de nos affaires. En une semaine, des détails du quotidien anodins me sautaient aux yeux ; il suffit de peu pour se décaler.

    Désormais, il était temps de revenir à notre vie « normale », je sentais cependant qu’en moi, une multitude de pensées avait à cheminer.

    « Les Amanins : manger.Les Amanins, réflexions subjectives en guise de conclusion. »

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  • Commentaires

    1
    mirabelle
    Mercredi 18 Juillet 2012 à 12:01
    mirabelle

    Merci et bravo, fée, pour tous ces souvenirs partagés et la philosophie qui va avec !

    Je ne connais pas le qui cong, dommage.

    2
    mirabelle
    Mercredi 18 Juillet 2012 à 12:01
    mirabelle

    qi gong, pardon !

    3
    Coq
    Mercredi 18 Juillet 2012 à 12:01
    Coq

    Bon ben ça y est, j'ai rattrapé tout mon retard ! C'était bien intéressant tout ça !

    Merci pour le partage (en même temps, du peu que je te connais, j'ai pu voir que le partage, c'est un peu ta spécialité !)

    Bises !

    4
    lapuce
    Mercredi 18 Juillet 2012 à 12:01
    lapuce

    Le "truc oublié" ce ne serait pas la "capoeira"?

    Des fois, on part deux jours et tout a changé ... Le temps n'est pas qu'une unité mathématique ...

    ;)

    5
    fée des agrumes Profil de fée des agrumes
    Vendredi 16 Août 2013 à 15:30

    A Mirabelle:

    1.

    j'ai encore un article de conclusion à écrire, regard critique et nombreuses questions... Après, je passe à mes péripéties, y' a de quoi raconter

     

    Réponse de fée des agrumes le 06/11/2010 à 18h08
     
    2.

    c'est pô grave !!

    Il y a de bonnes vidéo sur la toile; avec quelques bases, il est possible de se faire un grand bien.

    Réponse de fée des agrumes le 06/11/2010 à 18h09

    A Coq:

    Un derniers avec qq réflexions toutes personnelles en regard critique s'annonce.

     

    Quant au partage, ben, oui, c'est un maître- mot chez moi. Souvent, je me dis que si je croyais en Dieu, j'aurais pu être religieuse: vivre en communauté, voeu de pauvreté, au service des autres, études, chant, musique, .. ooui. 

     

    Réponse de fée des agrumes le 09/11/2010 à 12h09

    A lapuce:

    Je ne crois pas que c'était la capoeira, je m'en souviendrai, je connais.

     

    Le temps est une notion flexible et aléatoire, c'est toute sa relativité.

     

    Réponse de fée des agrumes le 21/11/2010 à 11h35

     

     

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