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Discrimination
J’aimerais revenir sur cette notion.
Au regard de la définition donnée par le Larousse, je l’ai utilisée à bon escient (deuxième onglet) pourtant, me reviennent très souvent les souvenirs d’une formation suivie il y a quelques années dans le cadre de mon emploi.
Dans un premier temps, les formatrices nous portèrent à réfléchir sur cette notion autour d’images, de phrases, de mots et nous réalisâmes alors les confusions dans les esprits, la puissance dévastatrice des clichés, l’absurdité de la notion de norme (au final, elle se révèle être un homme, blanc, diplômé, à revenus et situations confortables, en bonne santé). La conclusion fut qu’à cette heure, le terme de discrimination avait à être utilisé, dans le domaine public, tel qu’il est défini par la loi (consultable ici) car c’est le seul recours dont nous disposons pour réagir contre elle.
S’en suivit un exposé global de la place de la femme dans la société et les discriminations subies, avec ses tenants et aboutissants. Bien qu’ alertée, consciente, vigilante, de ce fait même souvent jugée extrémiste quand je me permets de dire ce que j’observe, apprends, pense, alors que je suis engagée sur cette voie depuis des années dans l'éducation et l’éveil de mon fiston, mes interventions, informations données à tour de bras auprès de qui veut bien m’entendre, en particulier auprès des femmes que je côtoie dans mes activités de formatrice, j’en suis sortie assommée. De retour à la maison, je ne pus que répéter à mon garçon: “ Tu ne peux pas t’imaginer la chance que tu as d’être né homme!”.
Le deuxième jour, ce fut un exposé sur les discriminations subies par les personnes de couleur, d’origine étrangère.
Lamentable tableau général.
J’aurais beaucoup à en dire, les anecdotes au cours de ces trois jours ne manquèrent pas. Elles nous ont donné le vertige, retranchés dans des coins sombres que nous ne soupçonnions pas, quand nous étions tous engagés dans des démarches sociales aux valeurs humanistes. Il n’empêche que régulièrement, je soulevais la problématique de la discrimination envers les personnes porteuses d’un handicap, posant des questions, interpellant, témoignant d’expériences vécues ou rapportées par d’autres. Les formatrices le reconnurent honnêtement, elles ne connaissaient quasiment rien sur ce sujet, je leur ouvrais des portes d’études à venir; mes camarades de formation eux avouèrent ne pas s’en rendre compte. N’y a t-il pas la loi de 2005? Les emplacements réservés? les aménagements, les aides? ... oui, ils existent... au même titre que l’égalité déclarée entre femmes et hommes, sans distinction de couleur ou d’origine.
La discrimination est si profondément ancrée dans les comportements et les mentalités qu’elle passe souvent inaperçue voire est considérée comme normale ou pire, naturelle.
A la première réunion entre collègues, je fis un retour sur ces journées de formation. Un malaise s'empara de tous quand j’affirmai haut et fort que nous, en tant qu’agents publics, nous avions à dénoncer les discriminations dont nous étions témoins. Force est de constater que la majorité ne sait ce qu’est la discrimination et encore moins réagir, comment alors lutter efficacement contre elle?
Suite à cette formation, j’ai mis en marche un processus de dénonciation de discrimination à mon encontre. Je la raconterai plus tard car ce serait trop long de l’ajouter ici. Elle est tout à fait représentative de la schizophrénie générale où nous vivons et n’est qu’un exemple parmi tant d’autres.
A suivre donc, ici aussi...
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Commentaires
L'invisibilité des personnes atteintes de handicaps, en France est très révélatrice... surtout quand 80% des handicaps sont invisibles. Alors, oui, montrons nous, parlons, racontons, soyons présents... Que chacun prenne ses responsabilités et ne cantonne pas les différents dans des cases à part.
C'est parce que nous sommes tous différents que nous pouvons aller loin ensemble.
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Mardi 24 Novembre 2015 à 22:44
Boudiou, ... Vaste sujet, sans cesse ranimé par les flammes ignorantes de quelques uns (je pense forcément aux attentats récents dont une partie de la population va subir les retombées discriminatives)... Côté handicap, j'ai bien vu quelques soucis rencontrés en accompagnant ma soeur ou ma tante dans des voitures avec la carte handicapé, et ... impossible de se garer aux endroits réservés... fou...
Bon, ça faisait longtemps que je n'étais pas venue ! En fait, je te vois toujours sur OB dans ma tête, et je ne vais plus sur cette plateforme, et j'oublie que tu es sur EB ! Non, ce n'est pas de la discrimination :) Juste une tête en forme de fromage suisse :)
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Merci Lulette d'être passée et d'avoir laissé un message.
J'ai encore bien des articles à écrire sur ce sujet, me reste à trouver les circonstances pour y parvenir... dans le flot de la vie.
Tu fais comme tu le sens, façon gruyère si c'est ce qui est là aujour'hui
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Vaste sujet, il y a tant à faire, tant à dire. Je ne crois qu'à une chose qui puisse faire évoluer les mentalités: l'éducation. Je m'aperçois que positivement les choses évoluent, lentement, trop lentement à mon gout mais bougent petit à petit. Plus le handicap se montre moins il fait peur. Alors sortons, montrons ce qu'on sait faire et pouvons faire. Communiquons et faisons évoluer les mentalités.