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Un petit complément à l'article De la mort.
Sans jeu de mot.
Qu'est- ce que j'ai pu pleurer en écoutant cette chanson!Je rajoute seulement : Ah si la mort était si douce et simple !
Allongée sur son lit rêveuse elle sourit
La vieille dame jadis aguicheuse perd la vie
Sûr ce soir c'est son dernier lit
Demain c'est sûr sera sans elle
La mort lui susurre d'être en dentelles
De bonne augure pour l'éternel
La mort lui murmure sa ritournelle
Elle s'allonge un verre blanc d'absinthe à la main
Son amant attend son absente pour demain
Sûr ce soir c'est son dernier lit
Demain c'est sûr sera sans elle
La mort lui murmure "Vous êtes si belle""
Au nom du Père, du Saint-Esprit
Ferme les paupières rejoint la nuitEmilie Simon
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En y réfléchissant, je me disais qu’il fallait faire la part des choses.
Clamer que ma vie n’est pas une maladie et donner autant de place à cette cochonnerie, ce n’est pas très cohérent.
Aussi, j’ai décidé d’accorder un chapitre à mes expériences aléatoires.
Aléatoires parce que pas nécessairement « utiles » ou productives,
aléatoires parce qu’elles touchent à des sphères immatérielles.
Entre douteux, clinique, pseudo- spirituel et rencontre de soi, d’un autre, le champ est vaste.
Chapitre créé à postériori pour les deux premières, elles sont donc derrière nous. Je vous mets les lien ici et là.
Liées ou non aux événements, elles sont parties de ma quête du schmilblick. J’espère qu’elles seront porteuses pour tous ceux qui s’y attarderont, que le débat, lui, sera utile et productif hors matérialisme, bien sûr.
La maladie, quant à elle, reste le déclencheur, le moteur de ce blog car je l’ai créé pour relier ceux qui y sont confrontés.
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Lors de notre échappée aux Eurock en juillet, j’ai donc été sur le stand de l’association des aveugles et mal- voyants. Sur le présentoir, il y avait des dominos et l’alphabet en braille, des gadgets, des sucettes, des prospectus. Parmi eux, j’ai repéré un livret bleu intitulé Pas cela, ceci, pour un contact heureux avec les aveugles par Herman van Dyck. Je l’ai pris y pressentant un excellent intermédiaire pour faire comprendre comment quelques gestes anodins peuvent prendre une signification très particulière pour celui qui les subit.Le lendemain, je le lis avec intérêt et fis connaître l’utilité de ce qui y était dit. Personne n’y prêta attention hormis mon fiston qui me photographia en douce pendant que je le lisais, paradoxe de la situation.
Au fil des jours, je le laissai intentionnellement traîner dans la cuisine, à la vue de tous. Il ne bougea pas. Excédée, je lâchai quelques mots au passage . Mon fiston les entendit et protesta car il l’avait survolé. Il me cita des exemples de situations bien précises qui confirmèrent la véracité de ses dires. Bien. Un.
Nous sommes en septembre, soit 3 mois après l’arrivée du livret. Personne en dehors du fiston et de moi ne l’a lu, pas même regardé.
Quand on me prend le bras rudement pour traverser la rue, sans me prévenir, j’enrage.
Quand on me fait des signes de loin sans parler et qu’on me reproche de ne pas avoir vu tant d’agitations, j’enrage.
Quand on me dit « Mais regarde, c’est là » en pointant du doigt, j’enrage.
Quand on me dit, « Mais tu n’as donc pas vu !? », j’enrage.
Quand on vient vers moi sans s’annoncer vocalement, j’enrage.
Quand on me parle d’un truc sans prendre la peine de me le montrer de près, j’enrage.
Quand je suis systématiquement obligée de demander ce qu’il y a d’écrit en sous- titre à la télévision et qu’on réagit trop tard, j’enrage.
Qand on me dit, « Mais c’est écrit là », j’enrage.
Quand on me dit « Vous voyez/ tu vois », j’enrage.
Quand on me dit de ne pas me pencher ou de m’approcher trop près, j’enrage.
Quand il est interdit de toucher, j’enrage.
Quand je demande un service visuel et qu’on souffle d’exaspération parce que c’est la Xème fois que je demande, j’enrage.
Quand on ne range pas les affaires à l’endroit où elles étaient, j’enrage.
Quand je demande où est quelque chose et que personne n’est capable de me répondre autrement que par un « Tu n’as qu’à regarder ! », j’enrage.
Quand l’ophtalmo me dit quatre fois de mettre mes lunettes, j’enrage.
Quand on me dit « Fais donc attention ! » si ça change de couleur, que c’est pourri, que ça éclabousse, que ça déborde ou que je loupe le verre, la carafe, que je tape ou renverse un truc que je n’ai pas pu voir, j’enrage.
Quand on me fait remarquer énervé qu’il y a des taches, de l’eau, du plastique transparent quelque part où il ne devrait pas, j’enrage.
Quand on me rabâche que la casserole que je viens de nettoyer n’est pas propre, j’enrage.
Quand on m’incite à recommencer x fois quelque chose que je n’arrive pas à faire alors que je ne vois rien, j’enrage.
Quand on se vexe ou se fâche parce que je n’ai pas vu au loin, j’enrage.
Quand je demande la lecture de quelque chose trop petit ou loin et que le lecteur marmonne dans sa barbe sans articuler, à voix basse, j’enrage.
Etc.
J’'en passe, j’en oublie.
J’enrage en douce, souvent en silence, tonitruant parfois quand exaspérée, je n’en peux plus.
On est tous ceux qui savent parfaitement que je suis mal- voyante, ceux qui posent des questions idiotes quand il est évident que je le suis, ceux qui ne sont pas capables de voir que je ne vois pas.
Une anecdote :
Un jour, je parlai de mon travail à une jeune femme, de la difficulté d’exercer ce métier que j’aime en raison de mon handicap visuel ( enseignante en français, formation pour adultes, tous les niveaux, je vous raconterai) . Elle s’exclame, spontanément : « C’est vrai que si vous ne savez pas lire .. . » et je la corrige en ajoutant ironiquement que je sais lire en 5 langues dont le turc et le russe. J’ai préféré en rire quand elle s’est excusée platement réalisant sa bêtise.
J’en ai assez d’être traitée comme un sac à patate sous prétexte que je suis malvoyante et à mobilité réduite, j’en ai assez de devoir me bagarrer pour obtenir des toutes petites choses faciles à mettre en place. J’en ai assez que les autres n’acceptent pas ce qui fait désormais partie de ma vie parce que ce n’est pas évident pour moi d’abord. J’en ai assez de m’expliquer et de me justifier. S’ils peuvent m’/ l’ oublier, je ne le peux pas, je vis avec.
Après tout, je m’en fiche.
Je mesure la chance de pouvoir encore voir, l’espoir d’un mieux quand d’autres ne voient plus et ne verront plus ou jamais. Je sais que dans le noir, je suis moins perdue qu’eux, que l’ombre et l’obscurité ne me gênent pas, que je peux faire tant les yeux fermés, que je n’ai besoin que de très peu de lumière, que je sais écouter et toucher, que je peux connaître par la voix, que je peux vibrer de sons auxquels ils ne prêtent pas attention, que je peux regarder un film sans le voir. Je sais également qu’en d’autres lieux, il y a un véritable enthousiasme à préparer mon retour dans la vie sociale et professionnelle parce que ceux-là savent voir en moi.
Je pense souvent à mon amie Sandrine à qui je racontais un de ces épisodes d’incompréhension ; elle a trouvé une belle formule :
Il y a ceux qui voient et ne regardent pas. Toi, tu ne vois pas mais tu regardes.
Entre celui qui ne voit pas et celui qui ne veut pas voir, qui souffre le plus de l’aveuglement ?
Il m’a été bien plus pénible de perdre les yeux que de perdre les jambes. Néanmoins, le monde n’a jamais été si beau et si clair que depuis que je ne vois plus aussi bien.
Je suis passée de 12 à chaque œil à l’obscurité en quatre jours avec intolérance à la lumière pendant des semaines.
Je récupère depuis deux ans maintenant, le dernier bilan indiquant 1 pour chaque œil ; ce n’est pas corrigible avec des lunettes.
Je m’accroche car tant qu’il me reste l’espoir d’y revoir normalement, j’y crois et n’en démords pas.
Je redécouvre le monde tel un nouveau-né.
Nouvelle née.
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Fin 2006, j’étais très mal et l’organisation matérielle ne suivait pas le rythme de la dégringolade physique malgré toutes les bonnes volontés. Ma mère venait pour s’occuper de moi et du fiston, SeN devait travailler et je ne pouvais rien faire.
J’avais besoin d’aide pour passer d’un siège à l’autre, du lit au fauteuil et ce jour-là, ma mère rata le transfert, je tombai comme une poupée de chiffon sur le sol, au pied du lit.
Horrible sensation que de choir impuissante, être là comme l’eau glissant entre les doigts de celui qui voudrait tant la retenir.
Si le lit n’est pas trop haut, je ne pouvais m’y accrocher, me tourner, plier mes genoux pour me hisser. Il fallut d’abord libérer mes jambes toujours à se coincer dans le fauteuil puis me soulever. Ma mère n’avait pas de force, je pleurai de colère et de désespoir. Elle me gronda, refusa d’y prêter garde et réussit à me transporter dans un mouvement venu d’où je ne sais, retenant son souffle. Elle s’écroula à côté de moi dès que je fus sur le lit, poussant un cri entre victoire, soulagement et colère. Je lui dis simplement :
« Maman, je ne veux pas d’une vie pareille, pas comme ça, ce n’est pas une vie. ».
Imaginez sa révolte, elle tapa sur les draps dans un élan de colère noire : « Ce serait vraiment stupide de te perdre pour des conneries ! », je compris. Elle avait surmonté deux cancers avec une bande de guignols incapables de la prendre en charge dignement (dont certains du même hôpital où j’avais été en juin 2006). Les conneries, c’était l’évocation de ces incompétents, de l’absence de prise en charge sérieuse.
L’idée de la mort avait donc toute sa place ; ma mère y pensait, j’y pensais, elle était là, silencieuse, personne n’en parlait, nous y pensions tous.
Lors de ma première Irm, début juin 2006, je croisais les doigts pendant des heures en priant je -ne -sais -qui de préserver mon cerveau, je ne voulais pas perdre ma pensée, mes souvenirs, tout ce que j’avais acquis par la vie, les études, le travail, l’expérience, mes lectures et les champs illimités de ma curiosité. Je pleurais , je pleurais en pensant que la mort serait là pour moi, planant partout et attendant l’instant où le corps ne supportera plus les blessures. Ce n’était pas le plus insupportable, l’idée de la mort car elle nous prend dans ses bras et nous coupe de la douleur. Le plus insupportable est l’idée de la perte et du renoncement.
Quitter ceux qu’on aime, se faire à l’idée que leur odeur, leur peau, leur voix nous échapperont à jamais, que nos petites affaires perdront leurs sens, que tout ce que pour quoi et en quoi on a cru s’évanouit dans le néant, les projets, les rêves qui attendaient leur tour balayés violement, abattus radicalement. La mémoire des proches nous fait vivre en rêve et puis, nous nous délitons pour disparaître complètement à tout jamais. Très belle illustration de cette cruelle vérité avec la scène de fin de Blade Runner, Ridley Scott, version réalisateur et non commerciale : le chef des répliquants évadés affronte Harrison Ford. Il s’abat sur lui-même sous la pluie et la suprême douleur de la conscience de sa fin et disparition dans le néant quand de son vivant, il a vu et fait des choses extra ordinaires que personne d’autre ne vivra ou verra.
J’ai su également que je ne croyais pas en Dieu, je n’y trouvais aucun soutien. La religion est une réponse face à l’angoisse de la mort, ce n’est pas pour moi car je suis dans la vie, jusqu’au dernier souffle. Un proverbe juif dit « Une seconde de vie, c’est toujours la vie », je me situe là, dans cette foi en l’humain vivant (merci la psychanalyse).
Si je suis encore en vie aujourd’hui, j’ai vécu le cheminement du mourant, j’ai vécu concrètement dans le corps et le psychisme ce que nous craignons tous, ce que nous fuyons tous, ce contre quoi nous croyons nous prémunir tous. Maintenant, je relis et relis souvent ce magnifique livre à l’origine pour enfant, si épuré, si beau si évocateur, Le canard, la mort et la tulipe de Wolf Erlbruch parce que cette expérience aussi terrifiante et enrichissante soit elle ne me permet pas d’apprivoiser l’idée de la mort. Elle me permet simplement de prendre pleinement conscience de ce qu’est la vie.
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Dans la maison, j’ai banni les savons liquides, les produits toxiques même l’eau de Javel. J’utilise un peu de sel, du citron, du vinaigre, du bicarbonate (produit miracle !), parfois des cristaux de soude (j’ai encore des doutes là- dessus), une lessive écologique, des savons noirs et naturels, des microfibres sèches ou mouillées sans détergent, je compte même me fabriquer des éponges avec de la mousse récupérée dans un emballage entourée de micro fibre.
Les odeurs chimiques des lessives et surtout des adoucissants me prennent la gorge, je ne supporte plus non plus les odeurs de synthèse de tous les produits soi- disant indispensables dans une maison, nos odorat et goût sont incroyablement déformés par ces saletés. Je suis choquée de voir ces rayons, ces litres et ces kilos de produits domestiques, ces chariots remplis comme un atelier de petit chimiste.
Que dire encore des produits phyto sanitaires interdits dans de nombreux pays pour leur toxicité ? La France est le premier pays au monde consommateur de ces produits ! Les particuliers sont de très gros pollueurs des sols avec leur désherbant. Pour quoi ? Avons- nous de si beaux jardins ? (Un article mijote dans ma tête à ce propos). Le mien est rempli d’herbes folles et de surprises au grand dam des puristes du jardin « propre et net ». Je fais mon purin d’ortie puant à mort, mon compost plein de mouches et de vers, paillage des sols, pourriture nourrissante partout et technique du jardin en carré qui déroute et dérange avec rotation et alternance de culture. J’aime ce jardin, je vous le montrerai, avant moi et après…
Me viennent en tête ces gadgets polluants et aberrants que sont les lingettes, les produits à usage unique ? Et les piles ? Et le sur emballage ? Et le sacre de l’individualisation absolue en tout produit ? Il y a tellement d’aberrations ! Je suis noyée. pffff
Je me raccroche à mes efforts individuels, à ce que je transmets autour de moi et je me dis que je ne peux que continuer mon combat de longue haleine. Il prend plus de valeur quand dans les gestes élémentaires, je prends cette voie sans y penser, spontanément, naturellement, et surtout que d’autres en font de même.
Je ne suis pas une intégriste extrémiste farfelue qui condamne ceux qui voient les choses autrement, ou qui interpelle violement, refuse de manger ce que d’autres consomment sans y penser. Je réfléchis et agis selon ma conscience.
Avec des belles surprises parfois : dans une foire commerciale, la seule chose que mon fils a voulu fut un savon naturel pour se laver, cheveux compris. Il ne veut plus des produits qui lui irritent la peau, et qui en plus, polluent. Surprenant, surtout d’un garçon, encore que souvent, il défend ma non-envie de me farder le visage, de rester naturelle et simple. « Oh, mais laissez- là faire comme elle veut ! Elle n’a pas besoin de se peindre le visage »lance t-il à ceux qui réclament « de la couleur » Il sait parler aux femmes mon petit gars! :p
Et ce soir, hoummous avec pita et salade. Un bouillon peut être contre le froid ambiant.. et oui déjà.
Vivre simplement.
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Avez- vous remarqué mon erreur d’orthographe sur sarrazin/ sarrasin ? Encore une expression inconsciente ?
La farine de sarrasin est avec un S. Avec le Z, ce sont les Arabes envahisseurs vus par les Chrétiens au Moyen- âge… Vous suivez mon raisonnement : mes tentatives expérimentales d’alimentation hors des sentiers battus et formatés sont à mes yeux des incursions dans la tranquillité de l’autre. Pas étonnant qu’il y ait tant de conflits de territoire et de pouvoir autour de la nourriture !
En fast-food aujourd’hui, 10 minutes top chrono :
Crevettes à la thaïlandaise (recette trouvée par le fiston) : faire revenir des crevettes à la poêle avec de l’ail, du jus de citron et des zestes de citron jusqu’à évaporation du liquide
Riz thaï cuit dans peu d’eau pour bien laisser gonfler sous couvercle hors du feu, c’est meilleur
Et brocolis à la vapeur…
Bon appétit les amis
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J’ai fait encore fort ces derniers jours en glissant des ingrédients sans mot dire.
Midi :
Quand il a presque tout gloutonné avidement, un mangeur demande
- Qu’est- ce que c’est au juste ?
- Oh, des pâtes carbonara à ma façon (moi, l’air de rien)
- Avec du lait de soja… (à demi exaspéré, à demi ironique)
- Oui et du lait de chèvre, des œufs, des pâtes aux châtaignes, sur fondue de poireau et lamelles de jambon à l’os.
- Je me disais bien qu’il y avait un goût particulier.
Assommé par la liste, les yeux écarquillés, il mange le reste du bout des lèvres. Allez savoir… le goût change peut-être avec les mots.
Au soir :
Repas entre fiston et une de ses amies, elle aime venir manger mes préparations originales.
Soupe de légumes maison (poireau, carotte, pomme de terre, chou vert, tiges de céleri, courgette)
Salade verte, restes de saucisses, de jambon au miel, de pâtes aux châtaignes, blanc de poireau vinaigrette et blé kamut. Ils étaient très heureux et fiers de manger le blé des pharaons !
Dans l’après midi, j’ai préparé un gâteau improvisé avec ce que j’ai trouvé : beurre, sucre complet, œufs, farines de sarrazin et d’épeautre, fécule de pomme de terre, levure chimique et notre formidable bicarbonate, laits de vache et de soja, noix de pécan, noisettes et carrés de pralinoise. Comme à mon habitude, je n’ai rien pesé, fait au pif. La cuisson a été un peu trop longue et il et sorti bien croustillant. C’est un délice ! . mmmm
Pas raisonnable et affreusement têtue, la fée.
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Pouvant me déplacer un peu plus sans craindre la catastrophe, je commence à faire des petits déplacements de ci de là. La conduite étant encore impossible, je passe par la bienveillance de mon chauffeur et les trains. Nous avons pu ainsi offrir une virée au Bioscop au fiston et quelques jours en Moselle. J’ai éprouvé les différents sites avec mes handicaps… invisibles. Folle aventure, je vous le dis.
Bioscop.
Le site est vraiment agréable, les enfants sont heureux au milieu de ces effets et des expériences, entre eau, feu, verdure et autres surprises. Nous aurions pu passer un excellent moment, ensemble si…
Alors plutôt que de me taire, d’accepter les limitations ou de pousser un coup de gueule juste pour gueuler, j’ai écrit un courriel dont voici la copie :
Bonjour,
Suite à ma visite sur votre site hier, je tenais à vous faire part de quelques remarques qui je l'espère ne resteront pas lettre morte.
Je suis handicapée sur le plan visuel (mal voyante) et avec une mobilité amoindrie (fatigabilité importante). Alors, soit nous nous sommes mal débrouillés et il y a un défaut d'information spécifique, soit il y a encore des améliorations à faire sur votre site.
Très difficile pour moi de me repérer sur le plan traditionnel écrit en tout petit dans une masse de couleurs. Bon, un accompagnateur peut le faire pour moi, c'est vrai. Il serait pratique d'avoir qq plans adaptés pour les mal/ non voyants à la caisse ou par internet par exemple, sur demande.
Dans la dédaloscope, Ce fut très pénible: pas de siège pour s'asseoir, impossible de participer au périple en raison du handicap visuel, il est plus subi qu'autre chose finalement. Un accompagnateur oui , et quand les membres du groupe n'ont pas idée de ce qu'il y a faire? Un accompagnateur du site, pourquoi pas? ou des appareil en audio à la demande avec des bornes?
Qu'en pensez- vous?
Bien à vous,
Pas de réponse.
Sncf
Aucune information sur le site internet à propos des voyages d’handicapés, je téléphone. La personne me fait des calculs de tarifs ; plein pot pour la personne handicapée (merde !), -50 % pour l’accompagnateur… qui âgé de 11 ans paye de toute façon moitié prix, la carte de tarif enfant+ est plus intéressante. Rien à propos des adaptations, juste le conseil de voyager en 1ère pour plus de confort. Mouais…
Arrivée en gare :
Pas de stationnement réservé, je dois traverser, sans y voir vraiment, le parking, une route, deux voies de tram et tout le hall pour arriver à …ma vessie secouée par le trajet en voiture et le déplacement à pied. Je me précipite vers les toilettes aidée par le fiston parce que je ne vois rien sur les pancartes indiquant les directions. Aux toilettes, une femme fait barrage, interdiction d’entrer sans payer ! Je suis prête à lui jeter mon sac à la figure car je me sens au bord de l’inondation. 50 centimes. Bon, au moins c’est propre et je peux m’asseoir sans avoir à faire du nettoyage avant, ça passe et je n’ai pas eu de fuite, ouf ! Retour vers le guichet, je ne vois rien sur les écrans lumineux, les affiches. J’arrive fâchée devant une brave jeune femme qui ne bronche pas sous mes interjections contre la SNCF et son inadaptation. Elle me donne simplement l’adresse du service clientèle et mes billets, la carte en prenant soin de me mettre un signe tactile (un trombone) sur les billets retour, à ma demande. Son collègue m’interroge doucement sur mes handicaps et m’explique que j’aurai dû téléphoner, mon accueil aurait été fait avec une assistance humaine, des clés pour des bornes sonores, etc.… M’enfin, je ne peux pas le deviner ! Pour le site, il est d’accord, c’est mal foutu, le conseiller devait être un saisonnier pas trop au courant, il n’y a pas encore d’accès et de place réservés.
Ils ont été gentils, je n’allais pas leur passer un savon. J’ai eu de l’aide après sur le quai pour me trouver le wagon, la place et à l’arrivée jusqu’à la rencontre avec mon hôtesse.
Au retour, passant d’un accompagnateur à l’autre, je n’ai rien demandé. Train en retard de 20 minutes, ma vessie n’en peut plus, aïe ! Course vers les toilettes de la gare depuis le quai, encore 50 centimes et des toilettes dégueulasses : trou bourré de papier, pas de savon, rouleau de papier négligemment posé sur le lavabo, le sol inondé… Grrrrrrrrrr
Je vais leur faire un beau courrier à la SNCF !
Le zoo d’Amnéville
Magnifique parc, il est vrai : des animaux extra ordinaires dans des cadres superbes, des spectacles intéressants, un lieu propre et agréable, des aménagements prévus pour observer les bêtes de très près ( je vous dis pas l’impression étrange de voir un félin couché à quelques centimètres de vous, des girafes, des éléphants ou des rhinocéros blancs à deux mètres ou la gueule d’un ours polaire surgissant de l’eau juste derrière la vitre ! brrr), des panneaux explicatifs instructifs.. Super, oui… quand tout va bien.
Pas de stationnement réservé près de l’entrée pour les handicapés, ni de tarif réduit, un parcours sinueux et long fait d’allers-et-retours épuisants pour une personne à faibles jambes, des toilettes mal réparties…
Pourquoi ne proposent- ils pas des sortes de fauteuils ou un parcours adapté ?
J’ai quelques propositions à leur faire.
Nous espérions une virée plus lointaine vers Océanopolis à Brest. Je les ai contactés par courriel afin d’obtenir des infos sur les aménagements …
Aucune réponse.
Nous n’irons pas.
Vraiment, plus j’y réfléchis et plus je me dis qu’il existe des hypocrisies sur le handicap : des aménagements pensés et faits par des valides, qu’est- ce que ça veut dire ? Juste donner bonne conscience ? Il y a de très bons ergo quand même !!! ( Clin d’œil aux filles )
Je citerai des exemples concrets, vous y réfléchirez à deux fois comme j’ai été amenée à le faire. .
Bien sûr, il n’y a pas beaucoup d’handicapés et il y en a pour dire qu’ils sont pénibles. J’ai cette idiote pensée : ce qui est fait pour eux sert à tous.
Femmes à poussette, personnes âgées, handicapés : même combat !
Jambes et bras cassées, béquilles, foulures, tendinite, grosse fatigue, vue basse, grossesse, rien de très original dans nos vies.
A tous profitent les aménagements !
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Vite fait histoire de dire que je viens de passer la barre des 100 commentaires, ça me fait tout drôle !
Merci à vous tous.
Amicalement.
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Il n’est pas dans mes habitudes d’en prendre, ça me vient subitement quand chargée par la vie, j’ai envie de m’en laver, de m’en détacher. Retour à l’eau chaude de ma mère ? ... Aberration écologique, je passe du principe au principal pour souffler, parfois.
Ce soir-là, je me fis couler l’eau chaude avec quelques gouttes de bain moussant, pour un bain de starrrr. Massage du cuir chevelu avec le l’huile de germe de blé bio, savonnage de la peau et des cheveux avec un savon naturel au miel des Vosges (de mon séjour pré cité) , gainage et peeling avec du marc de café récupéré de la machine ( Bannies chez moi sont les machines à dosettes, horreur de la consommation actuelle asservissant le consommateur et déversant des kilos de déchets pour un produit affreusement cher si le prix est comparé au café utilisé dans les machines traditionnelles, même à expresso!). Pour finir, pierre d’alun comme seul et unique déo.
J’aurais pu encore me rincer les cheveux à coup d’eau vinaigrée pour l’éclat, mettre une peu de bicarbonate de sodium dans l’eau du bain pour la détente.
A y réfléchir, j’ai des progrès à faire avec le bain moussant et les shampoings. Je m’excuse à demi avec la bouteille du premier qui me dure des années, c’est dire. (Quelqu’un aurait-il une recette de bain moussant naturel ? Je suis preneuse). Je pense changer mes habitudes tout de même ; j’ai déjà testé le savon d’Alep , excellent pour les cheveux parait-il conjugué à un shampoing classique. Je craignais que ça ne soit pas terrible, serais-je prisonnière de la mousse finalement ?
Le vinaigre blanc et les infusions (selon la couleur du cheveu) donnent de la lumière, l’huile de germe de blé revitalise les pointes et le cuir chevelu. Pas besoin d’ après shampoing.
Le bicarbonate de sodium rend l’eau moins agressive et soulage, détend, utile aussi pour le brossage des dents.
Le marc de café vous chasse la cellulite (faut-il vraiment faire disparaitre cette caractéristique féminine, normale ?), la rend douce comme celle d’un bébé, draine et élimine les peaux mortes.
La pierre d’Alun est un déodorant naturel qui va coûter 8 euros à l’achat et dure des années. Par contre, sans parfum, il risque de déstabiliser en laissant notre odeur exister ce dont nous sommes souvent déshabitués.
Le vinaigre blanc et le bicarbonate vous nettoient en plus la baignoire, la rendant plus blanche, éliminant le calcaire, le même mélange étant radical dans les pièces salle de bains, cuisine et sur moult autres objets.
Bon, d’accord, en mélange, ça fait plutôt soupe d’humain :p il suffit de s’organiser pour ne pas craindre le bouillon.
Je ne me suis rendue compte de la naturalité de cette séance qu’après coup en voyant les rayons de produits cosmétiques et hygiène entre parabène et chimie trop habituels affreusement communs.
Je n’ai vraiment pas la culture du supermarché et de la consommation. Pauvre de moi…
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