• Atelier menuiserie, bibliothèque à bascule.

    Quand j'ai commencé à me meubler ( voir ici), j'ai refusé le pas cher de médiocre qualité; avec une fixation qui m'appartient, je ne voulais que du bois et certainement pas de ce compressé de colles et autres solvants à cov. Je ne connaissais pas – ou ils n'étaient pas si fréquents- les dépôts- vente. Mon passage par Emmaüs ne fut guère heureux et je fis selon les circonstances et mes moyens en son temps.

    Avec la pagaille de livres qui me suivent, se lisent, se relisent, se griffouillent et se farfouillent, j'avais besoin de supports solides; j'optais donc pour ces étagères par dépit puisque les meubles à portes et fond étaient trop coûteux pour mon petit budget.

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    Pourtant, avec ma caboche de Carabosse, me vint rapidement l'idée de les transformer en les fermant à l'arrière et avec des portes vitrées ou pleine à l'avant. Je ne fus pas soutenue et quelques machines comme une raboteuse pour aplanir les montants de l'arrière me manquaient. Rien ne se fit pendant des années... dix ans au moins.

    Au déménagement précipité de 2009, je n'eus pas le temps de m'y pencher me contentant de répartir les quatre étagères au fur et à mesure de leur arrivée. Dans le dernier, où nous sommes actuellement, se souleva grandement la question puisque tout était à réorganiser. Je trouvai donc le moment opportun de m'y mettre, un plus gros bazar pour quelques semaines n'étant pas dramatique.

    Je commençai par griffonner des esquisses, des vues de faces, de côtés, en perspectives, ajoutant au fur et à mesure des cotes et des notes, sur cahier, feuilles volantes, à côté de la liste des courses et j'en passe.

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    Parallèlement, je me renseignais sur le coût des accessoires, je récupérais des bouts de bois, des tasseaux, des vis, des broutilles. C'était l'aventure.

    Je me lançai avec une vision globale gardant à l'esprit que dans ces processus créatifs, je suis piquée ou non par des mouches variées, que je m'accommode et m'adapte aux fulgurances, retards ou pannes, aux problématiques techniques ou physiques, aux manques de matériel. Nous sommes véritablement loin des projets structurés, arrêtés et appliqués selon des normes ou codes définis.

    Voilà la base de tout mon parcours, une simple étagère couchée sur le côté:

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    La première étape fut de déplacer le renfort de base. Démontage, nouveau perçage puis mise en place de pieds récupérés au bas des étagères d'origine. Remarquez que le perçage fut délicat tout juste à côté des vis de construction.

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    Mine de rien, sous mes airs de bricoleuse hasardeuse, je me débrouille de travers et anarchiquement, au grand dam des bricoleurs avertis.

    Ensuite, je gardai les étagères initiales vissées sur les côtés comme montants de ma structure, en simple bascule et coupai des étagères dans des anciennes portes de cuisine fabriquées maison par un jeune ménage il y a 30 ans ce qui explique les peintures que je conservai et par flemme de ponçage et par hommage à mes donateurs.

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    Deux étagères me firent de l’œil dans le bazar général posées négligemment contre mon premier ouvrage, j'en fis un essai de porte.

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    Zou! Dans les jours qui suivirent, j'achetai de très simples crémaillères afin de les fixer.

    Arriva le temps de poser les plaques de fond de meuble. Heureusement, j'en trouvai des pré découpées, ce qui limita mes propres découpes pas droites... et ma petite voiture n'a, de toute façon, pas la place pour accepter les grandes. Je n'avais toujours pas de raboteuse et aucune envie d'attendre d'en avoir une à l'usage, par prêt ou achat. Tant pis! Je clouai malgré le léger bombé des tranches. Un petit renfort me parut nécessaire en haut et en bas afin d'éviter les défonçages intempestifs pour un livre jeté trop violemment ( on ne sait jamais); j'ajoutai alors ces petits tasseaux:

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    Voici les fonds simplement cloués... Je les visserai ( ou pas) quand la raboteuse aura fait son œuvre ( ou pas) .

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    Pour l'élément intermédiaire, je me basai sur les tiroirs que j'avais des étagères originales.

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    Comme les mesures étaient particulières, je rebouchai les trous initiaux et en perçai de nouveau aux bons endroits.

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    Raconté ici et vite fait, c'est simple.. et pourtant, j'ai recommencé je ne sais combien de fois, à m'arracher les cheveux pour un millimètre dévié quand il s'agissait d'enfoncer les tourillons de dessus, de dessous sur les trous des planches simultanément ... Mes petits bras pas musclés me jouent des tours en ces cas, je n'arrive pas à contrôler suffisamment la machine pourtant pas très grosse... c'est le risque du jeu. Il en fut de même pour la scie sauteuse...

    Il n'est guère aisé de couper droit avec ce genre de truc. J'ai bien essayé l'astuce avec les tasseaux et les serre- joints, en vain. Du fait de mon manque de force, les serre- joints lâchent et la découpe vacille. Comme véritablement, le guingois était trop gênant dans ma structure, je butais sur l'avancée des travaux. Mon sauvetage arriva de la main de celui qui m'avait fourni le bois pour les jardinières géantes; il a des machines, ayant monté sa maison lui- même et continuant son ouvrage de bois régulièrement. Il embarqua mes planchettes de travers et en deux jours, j'eus de belles découpes bien droites. Je continuai donc mon château de planche ravie.. malgré quelques éclats peu esthétiques, lot de ces apprentissages empiriques autodidactes.

    Se posa la question de la partie supérieure. Désirant une niche spécifique pour ma statue de dieu du maïs précolombien, je reconsidérai les mesures de la partie supérieure et jouai sur les étagères avec un minimum de découpe

    (j'avoue, j'étais dégoûtée et craintive d'avoir à nouveau des découpes de travioles contrariantes) . La seule à être coupée est la petite placée au- dessus de la niche du centre, j'ai jonglé avec les étagères aux mesures initiales. Je n'ai d'ailleurs pas mis de fixation entre les montants et les étagères, le tout ne tient que par les pressions et forces des unes et des autres ( Dire que je n'ai rien compris à la leçon sur les forces en physique! J'en ai cependant une connaissance empirique indéniable).

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    J'avais deux options, en raison de l'interrupteur et du cadran de contrôle du chauffage: soit j'avançais le meubles en créant un petit couloir d'accès aux commandes à l'arrière formant ainsi une cloison, soit je laissai le côté concerné ouvert. Après discussion avec le fiston, nous optâmes pour la deuxième acceptant de fait la contrainte du zig- zag d'accès. L'ensemble fut ainsi mis en place ce qui donna cela après fixation d'un fond sur la partie de gauche:

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    J'ai bien la possibilité de faire des découpes dans le fond à hauteur des commandes mais étant donné ma capacité au guingois et aux déplacements, je n'ai pas envie de gâcher la jolie plaque de fond. Le meuble restera donc dans ce demi- achevé.

    Vint le temps du remplissage. Hum... Vive le Médiabus qui me permet de freiner les achats! J'ai véritablement une curiosité intellectuelle et manuelle envahissante alors que je vis dans des espaces restreints par l'idéologie de la possession selon la finance et non l'usage.

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    Puis, je pris le temps laborieusement de poser les dernières étagères en portes avec les chevilles achetées dans un recoin de quincaillerie.

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    Il est évident que les largeurs sont insuffisantes, ces portes font néanmoins leur office vu que le canapé est glissé devant non en cache misère mais en cache trésors et idées rocambolesques de tout genre.

     

    Dans mes remue- méninges, je ne me contentai pas de cet ouvrage achevé. Des montants d'étagères initiaux étaient prévus en étagères dans la chambre du fiston, il m'en restai toutefois encore deux. Zou ! Je pris mes mesures, découpai à nouveau des étagères qui n'avaient pas les mesures adaptées à d'autres fonctions et fabriquai ce dessus de bibliothèque (découpes réussies parce que je n'étais pas fatiguée ce jour- là, grande leçon répétée dans ces travaux que d'écouter le corps):

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    Au final ( si le terme est adapté dans mes circonstances), nous avons désormais ce coin à trésors :

     

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    Pas mal, n'est- ce pas ?

    Et ce n'est pas fini ! Si, si.



     



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  • Commentaires

    1
    Vendredi 19 Octobre 2012 à 18:07

    Moi je dis chapeau, tu m'épates!! C'est super chouette.

    2
    fée des agrumes Profil de fée des agrumes
    Samedi 20 Octobre 2012 à 10:17

    C'est parce que tu ne vois pas les détails...   Bon, d'accord, c'est vrai, je suis fière de moi.. surtout quand on sait d'où je viens.

    3
    Je transfère
    Dimanche 18 Août 2013 à 15:29

    Joli, très joli, y'a rien à redire, c'est du bon job, chapeau avec tes tits bras musclés d'intelligence..!.. bisoux ;)

    Commentaire n°1 posté par homdemots le 30/12/2012 à 21h51
     

    Je compense

    Réponse de fée des agrumes le 03/01/2013 à 11h31

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