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Atelier menuiserie, au balcon.
Où que je m'installe, j'ai besoin de terre à gratter afin d'y faire pousser quelques verdures à fleurs ou non. Dans le précédent appartement, j'avais installé des pieds d'iris, sauge, géranium vivace, groseiller devant le balcon un compost caché et ilicite en plus des plantes d'intérieur. J'espérais un bout de jardin dans le nouvel immeuble; il en fut autrement et j'obtins une grande terrasse couverte de 13m². La question du rapatriement des plantes se posa inévitablement car je ne voulais pas les laisser derrière moi.Le grand froid en acheva quelques unes car dans la cohue du déménagement et de notre installation, je ne pris pas le temps de les mettre à l'abri. Ce fut une grande leçon parce que non seulement je réalisai que ce n'était pas si dramatique, que cela faisait de la place pour des nouvelles et que quoiqu'il en soit, si certaines plantes se trouvaient mal, c'était bien parce qu'à déménager sans cesse, je leur infligeai un contexte contre nature. Enfin, je mis la main à la pâte en vue d'adapter notre nouvel environnement à mes aspirations, envies et possibilités de verdure. Curieuse, je visitais quelques jardineries et autres boutiques du genre afin d'étudier le prix des pots, jardinière et autres contenants. Je fus déçue, comme à l'accoutumée, les prix ne se justifiant pas à mes yeux et revins naturellement à mes petits bras pas musclés et ma caboche de carabosse.
Il y avait cette caisse récupérée des années auparavant par ma mère.
Longtemps, elle servit de pied à sapin de Noël puis je l'avais embarquée suite à des visites sur le site esprit cabane avec des projets de mobilier d'extérieur. Mon siège ne vit pas le jour, pour cause de blocage technique, de conception trop floue ou inappropriation à mes exigences. Je décidai donc d'en faire une jardinière géante.
Consciente du poids global, je renforçais le dessous avec un bout de planche des anciens carrés du jardin de la maison aux multiples possibilités: coupée en deux, vissée, elle convenait parfaitement.
Dans la foulée, je farfouillais mes placards à la recherche d'une vieille nappe percée en plastique pour isoler le fond, quelques trous d'évacuation à la perceuse, une couche de gravier ramassés à l'extérieur sur un tas à l'abandon, des seaux de terre de jardin, de vieux terreaux usés et d'un terreau extra- riche, le tour était joué. Opération jardinière géante à zéro euro, récup maximum.
J'étais tellement contente que je continuai pour une deuxième dans la foulée. Elle fut élaborée avec le reste des planches des carrés du jardin effacé... sauf que je manquai de bois.
Pendant quelques semaines, le projet resta en veille inachevé. Je guettai la moindre palette au gré de mes pérégrinations, étrangement, je n'en trouvai pas. Et puis, au détour d'une conversation, j'appris qu'un camarade de taï chi avait construit sa maison en bois lui- même et avait donc des chutes en pagaille. Il vint, prit les mesures et dans la semaine, je reçus de quoi renforcer ma construction avec en prime des pieds.
L'aménagement intérieur est identique au précédent grâce à la redécouverte par hasard d'une autre vieille nappe gardée en bâche de peinture.
Désormais, j'y cultive quelques pieds d'aromatiques, des fraises des bois, des fleurs, y jette régulièrement des graines, au hasard. C'est une sorte de culture en carré, permaculture hasardeuse tout à fait dans mon esprit de lâcher prise.
S'ajoutèrent des pots pour le groseillier à maquereaux, les iris, des jardinières. Le chèvrefeuille creva mais des tomates spontanées venues du compost extra- riche s'y épanouirent joyeusement quand dans les jardins, l'humidité les abîmaient.
Mon balcon devint remarquable et remarqué, un monsieur âgé qui passait devant l'immeuble quotidiennement me félicita pouce levé pour mon jardin.
Cette entrée en matière ouvre les portes d'aménagements plus travaillés, il ne me reste plus qu'à trouver le matériel adéquat et quand la mouche me piquera, j'envisagerai d'aller encore plus loin dans la verdure. C'est qu'il y a des hauteurs à exploiter et des hivers à passer. D'ici là, je m'informe et j'observe. Chaque chose en son temps.
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Commentaires
OUI OUI!! je crois que j'ai eu plus d'un kilo de tomates.. et encore, plusieurs nous ont échappées et étaient trop mûres quand nous les avons trouvées; j'ai jeté le tout dans ma grande jarinière et verrai bien ce qui reviendra l'an prochain;
Bravo à toi pour le jardin!!! Non mais, comme tu dis, il n'y a pas que le tricot! Et je pense depuis longtemps que nous n'avons, en dehors de la mort et la maladie, de limites que celles que nous imposons... d'ailleurs, avec la maladie et mon vécu, je sais depuis que même dans la maladie et la mort, il y a mille et une façons de vivre et dépasser les à- priori. Nous en sommes les preuves vivantes, n'est- ce pas?
Mais oui c'est tout à fait ça. Ma formule magique c'est "adapter et s'adapter à la situation". Dans ce sens tout nous est possible!
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Super, je vois que tu as produit plus de tomates que moi en pleine terre. Rendement zéro cette année. Même les salades, j'ai du les resemer 4 fois!!! Trop d'eau. Bon , je suppose que cela sera autrement l'an prochain...