• Ce mois de juin a été éprouvant: nombreuses heures de travail ( évoquées précédemment), bien du fils à retordre avec fiston, multiples répétitions pour le spectacle de danse de fin d'année, soirées longues en compagnie de mes camarades de danse ou d'ailleurs et j'en passe. Avec ce dernier samedi, c'était le bouquet final et je comptais bien en profiter pleinement: participation à trois danses pour le spectacle et à la pause, filer aux Eurockéennes pour voir ENFIN The Cure, puis Justice. J'avais déjà douloureusement renoncé à Amadou et Mariam la veille pour cause de coût trop important des deux jours, je ne voulais pas passer à côté de cette occasion. Zou!

    Dernière répétition à 13h, achèvement in extremis du costume de danse fait maison dans l'après- midi puis décollage avec les sacs appropriés aux deux sorties. Bonne ambiance entre filles dans les loges, partage, entre- aide. A la montée sur scène, les contrariétés commencèrent: espace réduit, mauvais placement, fatigue dans les jambes déstabilisant mes mouvements... A la deuxième, je me retrouvai sans place claire, les consignes des entraînements bouleversées. Je me glissai derrière la prof... et derrière le rideau. Je ne me trompai pas dans la chorégraphie, celles de devant OUI! Tant pis pour la prof qui à force de vouloir faire à sa façon selon ses pulsions du moment a provoqué des confusions et donc des erreurs dans la troupe. Troisième danse: toujours pas de place, celles de devant se trompèrent encore, les plus assurées étaient en arrière ou dans les rideaux. Mon garçon assura que c'était beau, que j'avais si bien dansé , que les erreurs n'avaient pas été visibles, ma foi, c'est le plus important( sauf: « Maman, tu es trop maigre! On voit tes côtes quand tu danses! Il faut que tu manges plus et plus mal pour grossir un peu! »). Mes amis arrivés trop tard ne virent que la troisième... Bien que fâchée et contrariée, je conclus en affirmant haut et fort que j'étais venue pour mes camarades, pour danser et partager ces instants avec elles . Je ne suis pas certaine de revenir l'année suivante; tant qu'à faire, autant danser ailleurs dans de bonnes conditions !

    A la pause- repas, je me changeai vite fait et sautai dans la voiture sous les encouragements de mes camarades et amis. Longue route et pluie battante pour arriver aux site des Eurockéennes. Mon macaron ne permit plus de stationner près de l'entrée, je me retrouvai plus loin avec une navette réduite. Rapide passage aux toilettes standard pour soulager ma vessie capricieuse puis attente du mini bus. Vaillamment, je me dirigeai vers l'entrée réservée aux personnes du staff et en handicap avec ma carte d'invalidité et mon billet. J'étais fière, j'avais réussi à arriver 45 minutes avant le début des concerts désirés et j'avais donc le temps de m'organiser. Un contrôleur me bloqua à l'entrée et refusa de prendre mon billet:

    - Nous avons une alerte rouge aux orages. Pour votre sécurité, je vous invite à rejoindre votre véhicule.

    - Ah bon? C'est annulé ?  

    - Non pas encore, nous attendons les décisions et les consignes.

    - Je ne peux pas retourner si facilement à mon véhicule, est- ce que je peux me mettre quelque part à l'abri et attendre?

    - Allez voir à l'accueil là dedans.

    Je m'y rendis tranquillement, avec ma carte en justificatif et expliquai ma situation. Ces dames, un peu contrariées, me prêtèrent une chaise dans un coin. Je m'installai, écoutai la pluie s'abattre sur la toile et patientai en grignotant mes haricots noirs au chou du bout des doigts. L'attente dura DEUX heures. Personne ne répondait à mes questions et je restai là comme une potiche à méditer et regarder le monde alentour: papotage, grignotage, rigolade de ces dames, agitation de ceux en quête d'abri, allers- et- venues de quelques uns questionnant et racontant ce qu'il se passait sur le site. J'entendis la fille d'une des hôtesses dire qu'ils démontaient la grande scène... Finalement, alors que personne ne m'entendait et donc ne me répondait, je retournai vers l'entrée. Un gars de la sécurité me stoppa et confirma l'annulation des concerts ainsi que l'évacuation du site. Avec le flot des personnes quittant les lieux, je le crus et repartis dépitée, déçue. A la navette pour le parking P12, foule de valides. J'attendis la deuxième, dans l'agitation et la bousculade de quelques jeunes alcoolisés. Discussions avec une mère et sa fille qui n'avaient rien vu de la soirée en raison des orages, d'une jeune femme d'encadrement. Elles aussi avaient eu pour information que les concerts étaient annulés et le site évacué... Après de longues minutes d'attente, j'entendis une chanson de Cure au loin « Tiens, c'est bizarre. Ils ont annulé, qu'est ce qu'ils font? Ils passent de la musique en attente?». Je rejoignis ma voiture et repris la route vers la maison. En écoutant la radio évoquant les Eurockéennes, je grinçais des dents aux mentions de Cure et Justice, concerts événements. Je songeais également aux démarches à effectuer pour réclamer le remboursement du billet, à minima ou du moins une compensation équivalente (le concert de Cure et ce qu'il représentait pour moi étant de toute façon irrémédiablement perdus). Il y avait dans cet épisode un truc qui me gênait grandement et je n'envisageai pas le refus.

    A mon arrivée, fiston fut bouche bée... et déçu croyant que j'allais lever son autorisation d'ordinateur jusqu'à 4h du matin. Je n'en fis rien et demandai simplement à voir le site des Eurockéennes et leur page Facebook titillée par les circonstances de mon refus d'entrée: sur le site, rien, sur Facebook, de merveilleux messages à propos du concert de Cure maintenu après l'orage avec une heure de retard!!!!! Mon sang n'a fait qu'un tour! Consternée, fâchée, furieuse, épuisée aussi, j'écrivis carrément à la direction en demandant des explications et le remboursement de mon billet à minima. Non mais! Ce matin, je lus en plus les louanges sur le concert de Justice et écrivis un deuxième courriel à l'adresse générale des Eurockéennes plus précis sur les circonstances de mon refus d'entrée et mes intentions de contacter les associations de défense des droits des consommateurs, des personnes en situation de handicap voire de lutte contre les discriminations en cas de non considération de ma demande. Dans la foulée, je publiai la copie de ma lettre sur la page Facebook des Eurock au milieu des tralala élogieux des commentaires . Ajoutez y cet article et vous aurez une idée de ce que je commence. Car oui, je ne vais pas en rester là! Parce que j'ai été lésée comme nombreux autres, parce que cette situation est intolérable et injuste, parce que je ne veux pas laisser cet épisode sous silence! J'ai vanté les mérites de la prise en charge des personnes en situation de handicap par les Eurockéennes habituellement efficace et cohérente à la radio, à la télévision, dans la presse, ici, je ne vois pas pourquoi je me tairai de soulever le gros couac de ce samedi! Qu'adviendrait- il en cas de catastrophes plus importantes? NON NON NON! De cette expérience, nous avons tous à tirer une leçon. Si la mienne est de ne pas me taire et de témoigner de ce qui est habituellement tu, je ne me gêne pas pour agir à mon niveau. Qu'ils en tirent leurs leçons et y réfléchissent à plusieurs pour remédier à l'éventualité d'un imprévu!

    Affaire à suivre...

     

     

     


    2 commentaires



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires