• Les semaines de cet été sont mouvementées. Avec un fiston à 12h au lit et 12h devant l’ordi en moyenne, je n’ai guère eu le temps de vaquer à des écritures. Il est tellement accro que la moindre contrainte le rend fou, il oublie de se nourrir, vit complètement décalé, refuse les sorties et les activités. Loin de me laisser abattre, je fais de mon mieux et parfois, il réagit ce qui me rassure quant à mes actions éducatives. La rentrée approchant, je me réjouis car  la bestiole sera reprise en main par des professionnels, je ne suis tout de même que sa mère.

    Empêchée, j’ai reporté mon énergie débordante vers des rangements, aménagements, bricolages fous et autres agitations. Je suis heureuse de tout ce que je fais et vous raconterai cela en son temps parce que c’est une aventure que de Re- vivre. Je suis partie rejoindre quelques jours mon amie Sandrine des Vosges après trois ans de séparation. Le trajet en voiture toute seule aller et retour fut une belle victoire et un sacré pied de nez aux aléas passés. Et il y a le chat, une bestiole ramassée par ma sœur actuellement malade d’une diarrhée persistante d’où des journées ponctuées de ramassage et nettoyage. Je me repose en regardant ma série fétiche, en écoutant de la musique, en lisant- un peu, en réfléchissant à mille et un projets, en méditant, évidemment. Fiston se plaint de mon activité, s’effraie de mon besoin actuel d’ordre et se traîne d’autant plus en réaction.  Il y a des rencontres, des expériences, des épisodes cocasses, des scènes théâtrales hurlantes et des bulles magiques. Bref, ma vie reste une péripétie quotidienne et incessamment renouvelée. Cependant, alors que partout s’affiche la rentrée, nous sommes sur le point de partir une semaine en vacances. Incroyable de constater que depuis que j’ai quitté les possibilités passées, malgré des éléments à priori si négatifs (maladie, handicap, finances maigrichonnes etc.), je suis à énormément d’activités et surtout, nous partons en vacances ! Cette fois- ci, elles sont exceptionnelles : nous partons à la rencontre d’Annie !!  waouh Cela faisait des années que je l’attendais et enfin, les circonstances s’y sont prêtées. Après la rencontre merveilleuse de Mariev et de Coq, je ne doute pas de l’enchantement à venir, c’est évident. Mes mantras d’abondance semblent porter leurs fruits et je suis pleinement à l’aise désormais avec cette notion. Du coup, il me prend de songer à rejoindre mon amie Idil, mes copines brésiliennes dans les prochaines années... sans compter les petits voyages en France à la rencontres d’autres (j’ai une carte Escapade pour un an). Nous serons donc fiston et moi à côté de la Rochelle. Si certains d’entre vous lecteurs fidèles ne sont pas trop loin, nous pourrions peut- être nous croiser quelques heures, contactez- moi.

    Emotions, partage, discussions, visites sont au programme, le temps passera certainement très vite. Cela permettra également à mon garçon de voir autre chose, de prendre l’air marin et de côtoyer d’autres personnes ce qui ne peut que l’enrichir, surtout avec un personnage tel qu’Annie ! Il y a là une perspective, nourrissante, chaleureuse,  magique et foncièrement humaine qui me remplit d’aise et de joie.

    Étonnement, je ne stresse absolument pas et ma valise n’est pas commencée alors qu’avant, je m’y prenais au moins trois jours à l’avance. J’y songe vaguement et organise quelques petits regroupements, sans plus. Signe d’une vie au présent ? D’une confiance dans la vie ? Toujours est- il que je prendrais des notes manuscrites et émotionnelles, des photos, avec l’idée de vous en relater la substantifique moelle.

    D’un naturel dynamique et aventurier depuis belle lurette, je constate ainsi que désormais, je suis moins sujette à l’anxiété. Mes pires craintes se sont réalisées et de vouloir m’en protéger, je m’y suis peut- être bien plongée en m’intoxiquant de peurs et de pensées craintives. Avec les bouleversements opérés en profondeur, je mesure le changement interne. Devant la difficulté, l’adversité, les doutes et les peurs, je plonge en moi- même, accorde de la place à mes sentiments, mes besoins, je médite et peu à peu, mes pensées deviennent sécurisantes et rassurantes. Après tout, c’est une évidence, notre vie est ce que nous pensons… et là, je suis sur d’autres ondes éminemment plus bénéfiques.

     

    Vraiment, il n’y a rien de plus beau que de vivre sa vie pleinement. Et je me réjouis grandement d’aller à la rencontre d’Annie, mon ange gardien.

     

     


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  • Logiquement après l’article précédent, m’est apparue l’idée de relater mes questionnements vis- à- vis du gluten.

    D’après le Grand Robert de la langue française, il se définit comme matière visqueuse de nature protidique qui subsiste après l’élimination de l’amidon des farines de céréales. Son taux est très important dans le blé largement consommé à travers le monde. Si mes souvenirs sont bons, cette céréale a été découverte au Proche- orient il y a des milliers d’années et est cultivée par l’homme depuis le néolithique. Consommé en grains, gruau, semoule, farine d’où pâtes, galettes et pains, il est à la base de l’alimentation de beaucoup d’humains. Ma mère est emblématique d’une certaine tradition puisque pour elle, il est carrément impossible d’envisager l’absence du pain à la maison, purement et simplement. « Long comme un jour sans pain » dit l’adage.  Adapté, transformé aux différents climats, le blé a évolué au gré des expériences humaines, au fil des siècles. Aujourd’hui, c’est le froment, élément blanc du grain, dénué de son enveloppe (et de tout nutriment et fibre du coup) qui donne les farines blanches majoritairement utilisées.

    Du fait de sa structure, le gluten permet une élasticité dans les pâtes s’il est travaillé d’où son importance dans de nombreuses préparations. Je prends pour exemple, la pâte filo : ma voisine turque la fabrique elle- même avec une dextérité que je lui envie. Si la recette de base est extrêmement simple (farine, eau, sel), l’étalement en une fine couche avec un rouleau type manche à balai n’est pas évident du tout. Je m’y suis essayée souvent pestant de mon incapacité à ne faire rien d’autre que de la dentelle. J’ai tenté l’expérience à la maison avec d’autres farines mais mes complètes et autres céréales ne donnent pas l’élasticité nécessaire ce qui entrave d’autant plus ma réussite.  Tant pis, j’ai besoin de temps, encore et encore.

     

    La prépondérance du blé est une évidence et pourtant, il est jugé (avec le lait de vache) responsable de bien des maux dans des médecines alternatives. Si l’allergie au gluten est rare et facilement,  rapidement repérable, beaucoup d’entre nous seraient intolérants au gluten sans le savoir ; au fur à mesure, insidieusement, sa consommation engendrerait des maladies fort disparates et variées (physiques et mentales) du fait de sa toxicité sur le système digestif particulièrement.

    La maladie chronique en particulier conduit à s’interroger sur les raisons de sa présence et les moyens de se préserver au quotidien. Si je suis persuadée, sans aucune preuve ou donnée scientifique, que Devic est dû à des pollutions chroniques liées à l’environnement en général, je me suis forcément grandement questionnée sur l’alimentation. Certes, bien avant la maladie, j’avais consulté une diététicienne pour des fortes rondeurs aux hanches sur un corps tout maigre passant ainsi de la taille pantalon 46 à presque 38 (Lise Bourbeau donne d’autres explication qu’alimentaire sur les types physiques, j’en reparlerai à l’occasion), mon régime alimentaire en avait été grandement modifié et je me suis notamment désintoxiquée définitivement du sucre (une drogue majoritairement ignorée !!). Je tâtonnai donc déjà dans ce domaine quand survint la maladie. L’apprenant grave et chronique, je me suis révoltée en criant intérieurement que décidément, mes efforts de vie saine étaient vains, me demandant également si cette démarche alimentaire n’avait pas contribué à l’arrivée de Devic. Puis, j’ai farfouillé de ci de là, découvert Kousmine et Seignalet, côtoyé naturopathes et micro- nutritionniste, abordé la question avec les neurologues, j’en parle régulièrement avec mon médecin traitant et évidement j’expérimente (ces dernières apparaissent en pointillé au gré des circonstances et je reparlerai de certaines en particulier). La médecine allopathique est en général méfiante voire réfractaire à ces pistes alternatives arguant qu’aucune étude scientifique réelle n’existe, qu’il n’y aucune preuve de leur efficacité, je n’y ai pas trouvé de réponse à mes questionnements. Sur la toile, les débats sont virulents, entre des défenseurs de ces méthodes à la limite sectaires et des détracteurs radicaux, j’ai beaucoup de difficultés à y trouver des réponses objectives, posées. Autant dire que la question est entière, le flou, le doute, l’incertitude constamment présents.

    Je n’ai pas envie de me lancer dans des explications techniques faciles à trouver sur la toile, qui s’en souciera cherchera et j’avoue être très dubitative cependant, dans le doute et l’incertitude, je tâche quotidiennement de diminuer ma consommation de gluten. Je n’y renonce pas radicalement parce que j’ai grand plaisir à manger du pain frais croustillant, des spaghettis, des plats préparés par d’autres ignorant cette question, par exemple, j’en diminue néanmoins grandement la place cherchant et testant des mélanges variables d’où mes expériences sur le pain, les pâtes et galettes précédemment évoquées. Pareillement,  j’évite d’en cumuler les sources au quotidien et privilégie les pommes de terre, le millet, le riz, le maïs (lui aussi décrié par ailleurs), les légumineuses, le sarrasin, le petit épeautre, entre autre. J’ai également changé ma pensée sur mon rapport à l’alimentation et dans une dynamique de vie et non plus de mortification, j’ai tourné ma révolte en pensée positive : ma démarche de vie saine contribue fortement à ma récupération, à la stabilisation de mon état et à ma joie de vivre pleinement le temps qui m’est imparti. Elodie, de toute façon me l’avait dit : «  Le corps a une mémoire. Si vous l’avez bien traité, il s’en souviendra. ». Alors, hors de toute volonté de contrôle chimérique, je teste,  observe, continue mes recherches, mes expériences, je les partage avec qui veut entendre et m’ajuste à ce qui apparait être le mieux pour moi. J’écoute la voix de mon corps, la voie de mon intégrité personnelle, loin de tout dogme, je choisis la voie du milieu.  

     L’alimentation est loin d’être une question anodine, véritablement.


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  • Par hasard, j’ai reçu, il y a quelques années un petit livre de recettes et trucs en cadeau via un organisme quelconque. J’y ai farfouillé allègrement en quête de solutions écolonomiques au quotidien et comme d’habitude, j’ai bidouillé ces conseils avec d’autres lectures à ma sauce. Une des recettes en particulier m’avait intriguée et je traînais cette idée longtemps avant de me décider parce que j’accrochais au problème de la cuisson : faire son propre pain au levain maison.

    Ainsi, j’ai espéré trouver des alternatives plus ou moins mobiles à un four à pain, vainement. Et puis, j’ai rencontré Olivier, chauffeur de taxi originellement cuisinier d’étoilés et autres grands restaurants. Lors d’une conversation culinaire, nous abordâmes la question du pain, il me racontait comment il le préparait lui-même et je m’étonnai d’une cuisson au four classique :

    -       Et comment faire pour avoir de la croûte ? Parce que c’est ce que je préfère dans le pain, la bonne croûte croustillante et bien cuite ! Avec une cuisinière ou une machine à pain, c’est impossible !!! 

    -       Quand vous enfournez votre pain, vous jetez un bol d’eau à l’intérieur du four avant de fermer la porte et vous aurez de la croûte.

    Zou, c’était bon pour moi, je décidai donc de me lancer dans l’aventure, curieuse.

     

     Avant toute question de pain ou autre pâte levée, il s’agissait de faire un levain naturel.

    Pourquoi s’embêter quand il existe des levures de toute sorte ? L’envie d’essayer et surtout de retrouver ce goût particulier du levain naturel.

    La recette est simple : mélanger 4 cuillères à soupe de farine bio avec 1 cuillère à soupe d’huile d’olive, ½ cuillère à café de miel, 3 cuillérées d’eau et une pincée de sel. Laisser reposer ce mélange 3 jours à température ambiante à l’abri de l’air.

    Hum, j’adaptai à mes conditions : pas de miel, du sucre complet + une pincée de bicarbonate.

    J’ai farfouillé sur la toile les articles sur le sujet et j’ai tâtonné.

    Pour le protéger de l’air, je l’ai mis dans le plat à tajine en terre.

    Premier mélange :

    1er-bidouillage-levain.JPG

    Au fur et à mesure des jours, j’ai ajouté de la farine, de l’eau histoire de l’entretenir et j’ai bidouillé du bout des doigts aléatoirement. J’avais lu quelque part que le levain est effectif quand il commence à faire des bulles à la surface, j’avais une croûte sans bulle.  bouche-tordue.gif Au bout de trois ou quatre jours, j’ai pensé que c’était foutu alors j’ai préparé de la pâte à pita et - Ô SURPRISE !- dans le four, mes pâtons se sont mis à gonfler ! Le levain était donc réussi et en plus, il avait bon goût ! Je pense que je n’avais pas mis assez de sucre finalement entravant de ce fait la fermentation. Fiston fut épaté :

    «  Oh maman, tu as même fait les pitas toi- même ! ».

    pita-maison-pour-houmous.JPG

    Quelques mois plus tard, nous n’avions plus de pain et pas d’argent pour en chercher donc, j’ai remué mes placards afin d’en extraire un lot de farines diverses et variées. Nouveau levain et préparation d’un premier pain :

    Pâtes et levées.

     

    Comme il leva bien ! (Je lui laissai tout son temps entre chaque étape de pétrissage, il est inutile de forcer)

    Façonnage en pâton à la main avec des réminiscences de l’atelier aux Amanins

    paton-1.JPG

    Puis en zig- zag parce qu’il était trop long pour mon four avec éparpillage de graines dont nous sommes amateurs ici :

    mise-en-forme-et-graines.JPG

    J’ai bien jeté de l’eau sur le plateau du bas avant de fermer la porte sans toutefois obtenir une jolie croûte comme je les aime. C’est simplement que nos cuisinières ne peuvent atteindre les températures d’un four à pain, dommage. Toujours fut- il que l’intérieur était réussi et le pain fut dévoré goulûment par un fiston enchanté.

    interieur-de-mon-premier-pain.JPG

    J’en ai refait un plus tard, en miche. S’il fut pareillement apprécié, il resta compact  et durcit rapidement.

    cuisson-de-pain-maison.JPG( Remarquez le bol en dessous avec la dite eau)

     

    Conclusion :

     

    Pour tout ce qui est pita, pâte levée en galette, tarte ou autres, c’est vraiment très chouette avec ce petit goût aigre caractéristique du levain naturel.

    Si mes pains sont bons, c’est parce que je choisis des farines à notre goût mais franchement, la bonne croûte manque d’où la persistance de l’idée qu’un bon four à pain est nécessaire, à minima. De plus, s’ils dépannent, amusent, ils ne valent pas le bon pain d’un artisan professionnel exigeant et connaisseur au métier et savoir- faire ancestraux. Ne s’invente pas boulanger qui veut... Chapeau bas les artisans, je vous salue.


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  • Formation professionnelle, lectures, pistes d’études m’interrogent grandement sur l’intelligence, les fonctionnements mentaux, leurs modes d’expressions et nos adaptations dans le monde en général. Etre au clair avec soi étant le préambule à toute approche de l’autre, je me penche sur mes propres fonctionnements.

    Parmi les multiples problématiques soulevées, j’observe les modes opératoires internes et extérieurs de ma créativité débordante (et envahissante).  D’où vient cette pulsion aventureuse qui m’anime quotidiennement ? 

    Quelque chose dans mon cerveau s’opère inévitablement au regard de mes activités et productions. Je n’ai rien compris aux forces en physiques et j’élabore des amoncellements  incroyables en équilibre improbable avec les objets du quotidien, je fabrique  des structures et des meubles ; j’étais mauvaise en langue à l’école et aujourd’hui, j’en apprends quatre en même temps (et pas des plus simples) sans compter l’aisance à me repérer dans des langues inconnues ; mes productions en arts plastiques n’étaient pas remarquables, je produis depuis des années des créations uniques en testant constamment de nouvelles techniques avec au bout du compte une foule de travaux ; j’ai été classée littéraire alors que je mesure, pèse, m’oriente à l’œil , construit des volumes complexes en plusieurs dimensions dans ma caboche et suis arrivée en tête des tests de raisonnement logique de mon collègue de math; j’ai cinquante mille idées à l’heure plus saugrenues les unes que les autres , celle-là entrainant celle-ci avec son lot de questions pratiques (construction, adaptation, mise en œuvre technique), éthique ( quels enjeu porte-t-elle ? Quelle conséquence à petite et grande échelle ?) dans un foisonnement dynamique, vivant, vivifiant d’autant que je crée des liens et des parallèles inédits, originaux, inattendus constamment. Une inadéquation entre l’école et moi est une hypothèse de plus en plus prégnante, ses fonctionnements et représentations ne me correspondent pas (Je le mets au présent car encore aujourd’hui, cette inadéquation se révèle dans ma non- titularisation persistante et je vous raconterai un épisode particulièrement révélateur à ce propos en son temps). Toujours est- il que mes expériences quotidiennes ont une réalité pratique et matérielle ainsi qu’une vision métalinguistique, exolinguistique. En cuisine, notamment, il ne s’agit pas de simplement préparer à manger, de se nourrir, au –delà du goût, des sens et du plaisir, se vit une expérience chimique, artistique, culturelle,  politique, métaphysique. Rien que ça.

    Récurrence, redondance à mes articles Miam miam inhérentes au support du blog ? Je radote alors ?  A moins que ce ne soit le leitmotiv de la conscience et la présence aux actes quotidiens en démarche méditative, la joie, la grâce, l’illumination au spirituel de la vie, ici et maintenant.

     

    Zou, assez de dialectique, je vous prépare le récit des faits. (Pourvu que fiston me laisse l’accès à l’ordi !!)


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  • L’année dernière, des changements comportementaux vis- à- vis  des rituels alimentaires s’étaient opérés alors que nous étions inscrits aux Restos du cœur. Confirmés depuis, ils  n’avaient donc rien à voir avec les restrictions et les limitations financières. Mes rencontres multiculturelles quotidiennes ne sont pas anodines, je pense, à notre éloignement des dogmes et principes soit- disant traditionnels (nous avons le traditionnel que nous voulons) et bien des lectures nourrissent mes réflexions et méditations sur le manger.

    « Dis- moi ce que tu manges, je te dirai ce que tu es. »

    Brillat- Savarin dans Physiologie du goût, 1825.

     

    Dans l’ensemble, les préoccupations sur la qualité des ingrédients n’ont pas changé et de ce fait, les variations de plats conservent les mêmes fondamentaux que ce que j’ai déjà exposé ici. Nous avons nos impondérables : opulence de légumes, DSC00470   

    mélange de farines avec détachement du blé, cuisines aux saveurs lointaines, moules frites,

    DSC00440 soupe turque au yaourt,

    soupe-au-yaourt.JPGpizzas maison et galettes diverses,

    DSC00552  

     

    bricks au fromage et cie

     

    tamagouilles en mélange soupe ou sauce, légumineuses,

    Chou et lentilles DSC00251

    DSC00318 DSC00372céréales et diversification des produits animaux limités (j’ai d’abord écrit milités en cafouillage des doigts sur le clavier !! mdr.gif )… En l’occurrence, nous en sommes en moyenne à un morceau de viande par semaine ; il y a des semaines à plus, d’autres sans.

    Par contre, une des différences fondamentale est que je vis ces expériences culinaires  en liberté, en autonomie relationnelle et affective. Je ne me soucie plus de vouloir faire plaisir à tous systématiquement, je fais, je propose et si quelqu’un n’aime pas, cela le regarde ; en outre, j’ai souvent un service à la française, c’est- à- dire une multiplicité de produits et plats sur la table où chacun pioche selon ses envies et goûts.

    Service à la française Houmous et crèpes

    Les crudités en sont révélatrices : préparation séparée sans sauce, mise sur la table de nos 5 bouteilles d’huile et 4 vinaigres tous différents ainsi que des condiments variables.

    PICT2961


    Spécialement vilaine mère indigne, je ne tiens pas compte des goûts (changeants) du fiston au quotidien - tout comme je ne range plus sa chambre qu’il aime en bazar depuis des mois ou ne repasse plus son linge qui finit systématiquement en boule par terre ou dans son armoire.  En période scolaire, il est ravi de manger à la cantine « parce qu’on y mange normalement » ; en période fériée, il n’en fait qu’à sa tête. Dans l’opposition fréquente, il raille ma folie des légumes, mes mélanges et refuse les produits de l’Amap. Rien que mes pommes de terre ne sont pas bonnes qu’elles soient cuites en robe de chambre, en purée ou en frites.  Refusant d’entrer dans ce genre de débats stériles, j’ai décidé de vivre à la slave : je prépare à ma guise et selon les circonstances des plats laissés en libre-service pour qui en veut, à l’heure qui lui convient.  Si fiston n’est pas satisfait, il a compris et se prépare lui- même ce qu’il préfère : pâtes, œufs, pain, fromage, flageolets, bouillon aux vermicelles, fourchette directement dans la boite de conserve… au choixJe relève également qu’il ne râle jamais sur l’absence de tel ou tel produit chez nous, il s’adapte en fouinant dans les placards, frigo et congélateur. De toute façon, il me l’a dit il y a peu : manger pour lui, c’est se remplir le ventre. Je le laisse expérimenter car je sais que quand le plat lui convient, il sait l’apprécier et partager avec ses compagnons de table. Ses récits de la cantine sont à ce propos révélateurs : « Je suis le seul à finir mon assiette et quand je n’aime pas quelque chose, je cherche quelqu’un avec qui faire des échanges. Et parfois, je prends des trucs que je n’aime pas parce que je sais que mon copain l’adore ». Le gaspillage et l’attitude méprisante de certains à l’égard de la nourriture le choquent souvent. Son bourrage de ventre à la maison n’est qu’une passade d’adolescent en construction par l’opposition à sa mèèère, cela lui passera ; les bases, elles,  restent.

     

    J’agis également dans l’absolu allant jusqu’à manger des trucs dont je ne me serais pas cru capable il y a quelques années. Pour exemple, une tête de lapin. Préparée par le boucher qui me la recommanda vivement, je l’ai décortiquée de ses chairs et suis allée jusqu’à la cervelle ; ma mère mange la langue, je n’y ai pas pensé… aurai- je pu d’ailleurs ? Ce fut savoureux en bouche et complexe, déroutant en tête.

    Les assiettes restent des palettes de couleurs et nous nous amusons souvent de mes travers ou surprises volontaires ou non :

    blague pour retardataire: blague

    de ce cake débordant:

    DSC00509

    quelque patte de poulet:

    DSC00505

    et escargots en fuite:

    DSC00506 DSC00508

     

    Manger biologique a la réputation d’être coûteux et j’ai souvent été confrontée à des personnes soit- disant tellement intelligentes criant ce genre de détractation ; pour eux, c’est continuer à manger (et vivre) comme ils en ont l’habitude en passant simplement à des produits bio ou écologiques. Avec mon budget riquiqui, nous mangeons bio et local au maximum. Je ne vais que très rarement au supermarché, nous mangeons simplement autrement. Je crois au fait qu’un produit de bonne qualité en moindre quantité nourrit mieux qu’un autre plus volumineux et de moindre qualité.

    D’autre part, certains réactionnaires profitent de l’aubaine écolo pour renvoyer les femmes à la maison entre gosses et fourneaux, je n’en suis pas. Si je prépare la quasi-totalité de nos mangeailles à partir de produits de base, je refuse de m’enfermer à la cuisine. Majoritairement, je vais au plus rapide, au moins fatiguant d’où ces tamagouilles mijotant doucement sans surveillance.

    DSC00534

    Mes pâtes, galettes, pizzas et autres préparations sont liquidées en quelques minutes et souvent, j’ai plus vite à manger qu’avec des préparations toutes faites à réchauffer… sans les mystères chimiques qui s’y trouvent.

    usage immodérés des feuilles de bricks fort à propos en l'occurrence, en gratins, tartes et feuilletés:

    böreck dessert-en-feuille-de-brick.JPG

    Les plats nécessitant des temps longs sont exécutés par étapes et comme je suis incapable de respecter les recettes traditionnelles, ma cuisine se transforme en atelier d’alchimiste, l’expérience en devenant fort intéressante, souvent joyeuse puisque je ne sais jamais où elle va me conduire,  quel en sera le résultat.

    Nous mangeons énormément de fruits et légumes crus ou à peine sautés au wok, je ne fais pratiquement pas de sauce en dehors des jus de cuisson. Il m’est également important d’utiliser un minimum de vaisselle aussi, il arrive que nous mangions directement dans la poêle ou le plat, certaines préparations s’y prêtant particulièrement.

    Omelette turque à manger avec du pain directement dans la pôele:

     

    omelette turque

    Tajine et couscous:

    couscous.JPG  Mix-couscous.JPG

    Inévitablement, ces pratiques se répercutent sur la matérialité de la cuisine, je vous parlerai plus tard de quelques choix dans ce domaine. Pour l’instant, je constate mon détachement des gadgets électro- ménagers, notamment du micro- ondes dont je négocie la disparition après son lâchage (il n’a pas loin de 10 ans), mon ras- le- bol de l’accumulation de vaisselle. Si ma mère ne me refilait pas les trucs dont elle ne sait plus quoi faire, j’en aurais vraiment très peu.  Bien sûr, les beaux services  flattent mon regard, autant que les appareils à trucs ou à machin ; je me demande constamment si j’en ai véritablement besoin, si l’alternative utilisée jusque-là n’est pas plus intéressante en termes d’efficacité et de gain de place. Passé le désir, je les oublie rapidement, preuve de leur in importance et c’en est fini. C’est fiston qui reste le plus attaché à des trucs conventionnels alors que sa vieille mère dinosaure sort des sentiers battus.

    Surtout, je ne suis pas intégriste. J’apprécie les plats traditionnels avec crème et farine blanche, les tourtes et saucisses des producteurs locaux, les pizzas du restaurant, une belle baguette fraîche tartinée de beurre frais, le chocolat chaud mousseux des cafés, les chips, quelques biscuits achetés, les repas préparés par mes hôtes au beurre, au fromage, les gâteaux ou tartes pleines de sucre blanc, un verre de soda de temps en temps… parce que ce qui importe c’est le partage de ces denrées dans un contexte amical, détendu, savoureux. Si mon foie, mes intestins, ma langue me rappellent à l’ordre plus ou moins bruyamment régulièrement, ces excès  sont facilement rattrapés par mon mode de vie quotidien et je garde de beaux souvenirs de ces instants.

    En conclusion, je songe à mon dernier rendez- vous avec un pharmacien- naturopathe-iridologue. Dans mes yeux, il a vu l’équilibre, un mode de vie sain en particulier sur le plan alimentaire. Seuls le système nerveux et le stress si proches logiquement sont marqués. Les peurs et inquiétudes matérielles ou avec le fiston auraient plus d’impact que je ne me l’imagine ? Peut- être bien. La sécurité est après tout un besoin fondamental. Néanmoins, la méditation quotidienne, le détachement des principes, la mesure et la conscience dans les actes ainsi que le choix constant d’être en harmonie de l’intérieur à l’extérieur, de l’extérieur à l’intérieur sont des remèdes puissants aux errements de l’esprit. Je ne suis donc pas près de revenir à une vie réglée et réglementée par des lois implicites subies et non choisies, je ne suis pas près de retourner en prison.

    De toute manière, la vie nous donne ce que nous émettons. Voyez donc cette patate rigolote à gros bisou :

    pomme de terre à bisou  pomme de terre à bisou (2)

    et cette poétique tasse de chocolat chaud de soirée d’hiver dont je me suis empressée d’en photographier le joli cœur :

    DSC00446


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