• En écho à la rencontre réelle de mon ami Boris dont j'emprunte un titre de livre, je suis  depuis samedi dernier en communion avec moi- même, en harmonie avec les changements opérés dans ma petite existence insignifiante depuis plusieurs mois, métamorphosée subtilement, secrètement de l'intérieur.

    La vie jalonne nos parcours de miracles sublimés par la rencontre d'êtres résonnant en nos internes. Tant que j'étais dans l'autodestruction consécutive à une faille narcissique (et oui excusez du peu), j'ai croisé quelques malveillants miroirs de mes propres travers inconscients, survivant à mes souffrances par ceux qui n'entraient pas dans la danse des relations toxiques, rencontres fugaces ou durables, au hasard. Depuis que j'ai tout lâché, acculée par la maladie dans mes derniers retranchements, m'obligeant ainsi à regarder en face ce qui se jouait en moi, l'intériorisation a permis de regarder le monde d'un autre œil, d'entrer dans des relations différentes, souvent nouvelles et magiques. Pour preuve de ces mots futiles et aléatoires, il y eut  ma rencontre réelle avec Pierre Rabhi.

    Je l'ai découvert grâce à Philippe, fidèle lecteur, par un lien laissé dans un de ses commentaires.  Bien que n'ayant par accroché dans l'instant, j'y suis revenue lentement découvrant avec enchantement les possibilités alternatives à nos fonctionnements actuels malsains et destructeurs, générateurs de mal- être et de mal-vivre, en voie royale vers l'impasse absolue. J'ai ainsi lu les articles de son blog, visionné toutes les vidéos trouvées sur le net et lui ai consacré un article à l'image de ce qu'il représente à mes yeux, une bulle d'humanisme véritable et de réconciliation avec la Nature, notre environnement, l'éveil à une conscience simple, profonde et sereine.

    Par un concours de circonstances incroyables, je reçus quelques semaines après cette découverte le message d'un organisme fréquenté depuis plusieurs années annonçant sa venue dans la région pour une conférence où, vous l'imaginez facilement, je me suis inscrite immédiatement ; j'en ai parlé autour de moi, enthousiaste à la moindre occasion.  Logiquement, j'y suis allée en compagnie de camarades de Qi gong et cnv, aucun de mon entourage proche largué ou malmené par mes métamorphoses.

    Dans l'entrée, j'achetai une charte des plus sobres avec la ferme intention de l'afficher chez moi aux yeux de tous les visiteurs puis m'installai à côté de mes camarades de route. J'observai l'alentour et le public, le regard vif, acéré souriant de l'image que chacun donne de lui à travers son accoutrement, c'est tellement parlant. Nadine discutait avec une prof de yoga, je ne voulus pas m'immiscer dans la conversation malgré la curiosité qui m'étreint en toute circonstance. Quand elle fut partie, Nadine me souffla : « Tu as vu ? Il est assis là, derrière ». A contre jour, en pleine conversation avec une jeune femme, je l'aperçus en chair et en os, de loin.

    - Est- ce que je vais avoir le culot d'aller le voir ? dis- je à haute voix sans réfléchir

    - Oh, je n'oserai pas, je suis trop impressionnée par les gens connus.

    - Oh, je ne suis pas impressionnée, je n'ai simplement pas envie de le déranger- je pensai fugacement à ma rencontre avec mon ami Boris et me levai- Allez, j'y vais, je verrai bien, tu viens avec moi ?

    - Je n'ose pas.

    Ni une ni deux, me voilà partie à sa rencontre, d'un pas alerte et déterminé, en mouche qui pique, subitement, mode de fonctionnement récurrent chez moi.

    Devant eux, je me tins à distance, ne voulant pas être intrusive et je tâchai d'attraper quelques renseignements pour savoir s'ils n'étaient pas en pleine conversation d'organisation de la conférence. La jeune femme se retira naturellement bien que je lui signifiai ne pas vouloir la chasser, au contraire et je me retrouvai seule avec lui. Sa voix ne me surprit nullement, je l'avais tant écoutée sur le net, il est petit et menu, d'apparence si fragile, attendrissant au possible. Je m'assis près de lui.

     

    Je lui racontai sa découverte sur le net, les vidéos, la lecture de son blog, la visite des sites, avouai ne pas avoir encore lu un de ses livres, parlé des rencontres et hasards sur la toile et la joie qui fut mienne quand je reçus le message annonçant sa venue dans la région. Devant mon enthousiasme chaleureux, il était ravi, surtout très reconnaissant et d'une humilité rare. Il répétait des mercis doux et savoureux, je lui souris tendrement et lui lâchai «Savoir recevoir, c'est aussi savoir donner » (Elodie omniprésente)

     Fussent ces mots qui résonnèrent en lui ? une attitude générale ? ... je ne sais, toujours est- il que je sentis une communion s'installer entre nous.

    Il signa ma charte alors que j'expliquai ne rien vouloir lui imposer, ni la signature, ni la photo (saleté d'appareil qui me trahit trop souvent surtout entre des mains inconnues ! Une seule sur les trois est visible, grr... m'enfin, ce n'est pas le plus important, je n'ai pas de photo de ma rencontre avec Boris par exemple). J'évoquai de ci de là l'article écrit dans mon blog à son sujet, lumineuse à l'évocation de ses pensées, de son approche humaniste du monde et de la société, émerveillée par les possibilités qu'offraient cet ensorcèlement.

    - Votre histoire personnelle est un exemple puissant de notre communauté  humaine,  de la tolérance avec tout ce que cela a de positif pour tous

    - C'est que tout est relié, nous sommes tous reliés

    - Et oui, nous venons tous d'une petite communauté de quelques milliers de personnes apparue quelque part au Moyen Orient.

    Il approuva simplement d'un hochement de la tête.

    Plusieurs personnes vinrent à sa rencontre,  je n'avais pas tant besoin de parler et de m'approprier, simplement l'envie d'être là, à côté de lui ce que je lui dis entre deux interruptions, «  Je me remplis de votre présence ».  Il y eut une jeune femme demandeuse d'aide, tendue et éperdue en quête d'un soutien, un producteur local fier de son engagement et blessé des aléas de son entreprise en difficulté économique à cause de ses choix. Moi- même, je retrouvai mon ancien prof de sciences naturelles de 6e maire écologiste actif dans la région et partie prenante de la venue de Pierre Rabhi, je fus abordée par un homme rencontré 19 ans plus tôt lors d'un voyage en Russie, Union soviétique en ce temps -là. Il encadrait notre groupe et avait essuyé mes piques acides. A mon grand étonnement, il se souvenait parfaitement de moi et s'étonna de ma mémoire quant à son nom et celui de sa fille. Toujours baroudeur, les enfants quasiment adultes, je m'excusai de le ramener à son histoire douloureuse en demandant des nouvelles de sa femme alors qu'il était séparé depuis un an et avec quelqu'un d'autre. Il me croyait journaliste, me demanda si j'avais un des articles publiés à cette époque dans un journal local où j'avais affutée ma plume sur cette expérience particulière. Bref échange sur près de 20 ans de nos vies. Ma franchise acide n'est peut être pas si négative sur le long terme... je sentais une sorte de respect mutuel, comme deux combattants loyaux.

    Je ne bougeais pas de ma place à côté de Pierre Rabhi.

    Dans le mouvement qui l'entourait, je me souciai de lui :

    - Comment vivez- vous toutes ces sollicitations? Il y a de quoi être étourdi et je vous vois si humble et disponible.

    - C'est que je me nourris de ces rencontres.

    - Avec tous les autographes donnés, n'avez- vous pas votre propre livre d'or pour garder vous- même une trace de ces rencontres ? ... - il signe et signe demandant les noms systématiquement- Au fait, avez- vous lu les commentaires sur votre blog ? Je sais que vous n'êtes pas dans cette technologie. - un mouvement de tête attentif- Vous y avez de véritables déclaration d'amour, d'admiration, votre livre d'or est tout trouvé !

    - Il y a possibilité de les imprimer, peut être.

    - Oh, oui, sans problème. Allez- y, je vous le recommande vivement.

    Un insecte ne le lâchait pas et revenait sans cesse se coller à lui. « Cette mouche vous embête... », elle insistait sans changer de peau et Pierre Rabhi continuait de discuter, d'écouter en la chassant d'un simple et doux geste de la main. « Tiens, je crois que c'est un taon, voilà pourquoi il ne s'en va pas » constatai-je. Naturellement, de sa douceur omniprésente, il dit simplement :

    «C'est que je ne veux pas le tuer ».

    Bulle magnifique qui  me renvoya à Gandhi en détour de pensée.

    Son intervention se faisant imminente, je le quittai au dernier instant, reconnaissante toujours de son engagement. Sur un dernier merci, je lui serrai fortement la main « Et surtout faites nous beaucoup, beaucoup de petits comme vous ! Encore que je sache que vous ayez rempli votre tâche dans ce domaine » (Il a eu 5 enfants). Quelques secondes, nous fûmes plongés dans le regard l'un de l'autre, seuls au monde ; dans un geste de générosité immense, il m'attira vers lui  et m'embrassa avec une chaleur incommensurable, m'entourant de son bras appuyé sur mes épaules, me serrant fortement la main. Je reçus ce cadeau dans chacune de mes cellules, inondée de communion humaine, d'un être à l'autre, pleinement. Surprise d'un tel don, d'un tel échange, pas du tout de la générosité de ce GRAND petit bonhomme.

    Quelques minutes de rencontre forte éclairées de nos sourires intérieurs en permanence.

     

    Nous voici en pleine conversation alors qu'il signe ma charte:


     

     

    Quelque soit notre situation, la notoriété ou l'anonymat, nous ne sommes tous que des humains. Je sais qu'en toutes circonstances aussi improbables soient- elles, l'occasion de rencontrer pleinement quelqu'un est imprévisible et possible. Qu'importent la culture, la religion, la nationalité, la représentation du monde, ce qui compte à mes yeux est nourri de sincérité, de respect, d'authenticité. Il n'y a de murs que ceux que nous érigeons, coupés avant tout de nous- même.

    Etrange sentiment de l'unicité des expériences, entre Qi Gong, rencontres, communication non violente, psychanalyse et cheminement personnel. La maladie a abattu moult barrières et quel cadeau !


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  • Le samedi précédent la fête des mères, j'étais au supermarché pour des courses hebdomadaires quand je tombai sur cette fameuse friteuse à une seule cuillère d'huile pour un kilo de frites. Je m'étonnai de son prix et SeN ajouta qu'il y avait une réduction supplémentaire à ce prix rabaissé. Je fus prise d'un doute et je réfléchis quelque secondes avant de déclarer : « Demain, c'est la fête des mères, comme personne ne me fait de cadeau, je vais m'en faire un moi- même ! ». Il parut décontenance, il ne comprenait pas ; par principe, il n'y avait pas de friteuse ni chez lui, ni chez ses parents et je lui imposai cet objet volumineux qui plus est. Il ne chercha pas à me dissuader, il sait pertinemment que je n'en fais qu'à ma tête, je n'écoutai de toute façon qu'à demi ses remarques et interrogations.


    A la maison, je rangeais les courses quand le fiston rentra du collège. Evidemment, la première chose qu'il vit fut ce gros carton et il devina rapidement ce qu'il contenait.  A 12 ans, il connaissait enfin la première friteuse de sa vie, vous pensez la fête que cela provoque ! Il décida de faire les premières frites lui- même le soir même ce qu'il exécuta avec une précision et une attention toute particulière. Je l'accompagnai sans mot dire satisfaite de lire la joie en lui. Depuis qu'il est petit, je résiste pour lui apprendre à se satisfaire des petites choses de la vie, il me coûte grandement de voir un enfant blasé et dans nos sociétés de consommation, c'est tellement facile de se retrouver avec des enfants insatisfaits de leur opulence quotidienne. Je ne vous cache pas que c'est une lutte âpre et ingrate mais je suis opiniâtre et têtue ! Ce jour- là, j'étais enchantée.

    Le lendemain, nous l'avons transportée chez ma mère où fiston réitéra sa tâche pour toute la tablée. Frites standard, allumettes, potatoes et autres préparations nous mîmes tous d'avis que c'était goûteux. Même SeN sembla converti.  Je l'ai attendue des années, je l'ai enfin pour le plaisir de tous et je me réjouis des recettes à inventer et des plats à partager avec d'autres gastronomes curieux. Qui sait peut être que le fiston fera plus souvent la cuisine avec cette machine simple à utiliser ?


    Une semaine après cet achat controversé, nous étions à table dégustant des grosses frites au curry savoureuses et croustillantes, quand je dis ma satisfaction d'avoir cédé à mon envie d'avoir cette machine.

    « Je suis contente d'avoir acheté cette friteuse, je me suis bien fait plaisir et je ne le regrette pas du tout. » Spontanément, fiston s'exclama : « Tu nous as bien fait plaisir à tous maman ! » Je souris et remarquai la justesse du propos.


    Nos premières frites maison:



    Je fais partie des bienheureux du partage, de ceux qui se ravissent du bonheur des autres à jouir de ce qui leur est offert. J'ai longtemps vidé mon être à ne savoir que donner ; grâce à Elodie, j'ai compris l'importance du recevoir. Désormais, je sais que les deux sont intiment liés, l'un ne va sans l'autre. Par respect pour autrui, par respect pour moi. Une des voies de la sérénité. 


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  • ... et autres détours ...

     

    La reprise du travail se fait laborieusement entre les aménagements qui n'arrivent pas pour cause de réduction des budgets à l'Education nationale et des stagiaires appelés désirés malgré les multiples demandes répétées depuis mon arrêt de travail en juin 2006.  Il est heureux que mon état s'améliore parce qu'en cas contraire, il m'aurait été impossible de persévérer dans cette reprise. Il est heureux que je sois opiniâtre et si chanceusement entourée tant au travail qu'avec l'équipe d'insertion professionnelle de l'hôpital. A moins que ce ne soit ma personne qui incite à tant de mobilisation ? Toujours est-il que nous avançons en mêlée comme au rugby ! Combien d'autres baissent les bras et/ ou sont remerciés, renvoyés à la maison avec souvent trois fois rien pour vivre. (A ce propos, allez faire un tour sur ce blog d'insoumis à la misère ici).


    Ces contrariétés ne m'empêchent nullement de retrouver avec enchantement les joies et les trésors de mon métier. Sans stagiaires, je m'occupais à ranger et aménager les lieux pour compenser mes handicaps, à mettre en place des supports informatiques appris pendant mes trois longues années d'arrêt où l'Internet a été la seule fenêtre sur le monde quand mes yeux me l'ont permis, à savourer la présence de mes adorables collègues. Peu à peu, j'ai repris mes marques et essuyé les plâtres du métier avec le handicap, la fatigue et les pipis urgents à gérer. Certains stagiaires connus avant la maladie sont enchantés de me retrouver - amaigrie mais debout - et les nouveaux s'illuminent après la surprise de ma rencontre. La générosité, la spontanéité et le naturel ne sont-ils donc pas si répandus ? Allez, je charrie là, je sais pertinemment que je déroute, trop habitués que nous sommes à jouer des rôles formatés par des lois sociales non dites.


    Je n'ai pas fini de vous parler de mon métier en sacerdoce, vocation et convictions, c'est un sujet récurrent généré par mon enthousiasme. Aujourd'hui, j'ai envie d'évoquer la joie profonde qui m'habite à l'exercer. J'ai entendu sur France Inter parler de deux tomes Les intellos précaires au sujet de ces diplômés, surdiplômés exerçant des métiers peu payants sur le plan financier, matériel et social avec pourtant l'adhésion et la foi en ce qu'ils font... J'aime assez me classer dans cette catégorie depuis.

    Ainsi, je croise des femmes qui changent totalement de vie à des âges variés pour devenir aides-soignantes ou infirmières, stressées et tendues par les écrits, les oraux qui les attendent. J'aime les taquiner, les tourmenter sur les aléas de leurs travaux et exposés, ne me piquant aucunement de quelques informations contredisant parfois mon approche. La confiance s'installe rapidement et je suis heureuse de leurs visages  qui se décrispent et sourient de leurs réussites et erreurs.

    Je croise des personnes venues d'autres pays : Russie, Ukraine, Thaïlande, Turquie, République Dominicaine rien qu'en quelques mois d'exercice. J'avais comptabilisé 22 nationalités la première année et puis, j'ai arrêté ; les chiffres me dépassaient. J'aime me plonger dans d'autres univers, regarder le monde à travers d'autres yeux, apprendre d'eux ce que nous ne pouvons voir ici. Je baragouine en russe, en turc, en allemand, en anglais, mêlant les langues dans ma petite cervelle qui ne s'en sort pas. Comment organiser une telle pagaille ?


    Dans la foulée, logiquement, j'ai retrouvé l'excitation des invitations. Ainsi, j'ai fêté Pâques à l'ukrainienne avec un repas pantagruélique mitonné par l'adorable Irina et dansé sans cesse à un mariage turc. J'y ai rencontré de nombreuses anciennes stagiaires ; trois enfants et une nouvelle maison pour celle-ci, le permis de voiture pour celle-là, les enfants qui grandissent, le français en berne ou en progrès, la surprise d'apprendre qu'une rumeur avait couru que j'étais morte. J'ai dansé et appris de nouveaux pas de leur danse traditionnelle des mariages   exécutée en ligne: yalay.

    J'étais bras nus et décolletée parmi des femmes voilées.

     Et oui, la Turquie est loin d'être ce que certains peuvent en dire : au sein d'une même famille, telle fille portera minijupe et chemisier ouvert, sa sœur sera voilée et couverte entièrement, Turquie et France sont les seuls pays laïcs du monde ; là- bas aussi, le voile est interdit à l'école et l'université publiques.


    Il y a beaucoup à apprendre au contact de ces populations.


     Ces vies croisées venues d'ici ou d'ailleurs, de plus ou moins loin, dans des circonstances dramatiques, hasardeuses ou énergiques me font parcourir le monde (sans polluer sivouplè) . Je me souviens notamment d'une conversation avec des voyageurs revenus de Turquie. Je n'y étais jamais allée à cette époque et je réalisai que j'en savais plus qu'eux sur les habitudes quotidiennes, les spécialités, le mode de vie. D'abord décontenancée, j'en fus finalement très fière. Quand j'arrive dans des pays partagés en France, je suis dans une position toute autre qu'un touriste débarqué là sur catalogue, mes vacances n'en sont que plus belles. (Vous pouvez regardez ou par exemple). Il me reste à récupérer physiquement et à économiser pour accepter enfin, les invitations en Ukraine, en Russie, au Maroc, en Turquie, en Chine, en Thaïlande ou au Brésil. Il y a aussi la Hongrie d'Ester ou la Géorgie et peut être à nouveau la Norvège. Qui sait ?

    A la rentrée, je repartirai sur les chapeaux de roue avec des projets en pagaille car la maladie m'a coupée de certains apprentissages en bonne voie. Certains ont cheminé de leurs propres ailes pour mon plus grand bonheur, d'autres n'attendent que moi pour reprendre la route. Je suis là, prête à continuer ma tâche le cœur vaillant et enrichie de l'expérience des  trois dernières années.


     « Vous êtes dans le don »  me dit si justement cette jeune ukrainienne à qui je donne des cours depuis des mois dans le village. Je suis d'accord pour ce qui est du don de soi et de l'énergie, par contre, j'aime mieux dire que je suis dans le partage. Parce que d'eux, j'apprends chaque jour sur le monde, l'humain, ses représentations ; j'écoute leurs difficultés et leurs tourments, ils me nourrissent et m'enrichissent de leurs visions du monde. Je suis pleinement humaine en leur compagnie et en soi, c'est inestimable. Dans le respect et l'estime mutuels, dans le partage et la recherche, c'est notre humanité tout entière que nous rendons plus belle, non ?


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    Pour continuer le récit de ces derniers jours si riches, j'essaie de me hâter simplement parce que je sais que les prochains seront certainement encore très riches : j'ai un programme chargé avec des rendez-vous notables pour chaque fin de semaine dans les trois à venir. A force de traîner, je risque de me laisser déborder d'autant que le récit de mon parcours avec la maladie de Devic utilise en détour les possibilités de la maison. Ces allées-et-venues temporelles, je l'espère, ne court- circuitent pas trop le suivi du fil de ce blog ; en ce qui me concerne, j'ai le sentiment qu'il reste cohérent, également lucide quant au fonctionnement du mode blog.  Je continue donc mon petit bonhomme de chemin en guingois, comme tout cheminement de vie humaine, entre détours, impasses, voies sans issue, chemins de traverse ou creux, fossés et lignes droites, ballotée par les vents, les tempêtes, sous la pluie ou le soleil. Jamais sur autoroute, c'est certain.


    Après les séances cinéma évoquées dans les articles précédents, j'avais une sortie prévue avec Valérie, jeune femme rencontrée grâce à ce blog, elle- aussi atteinte du syndrome de Devic. Extraordinaire rencontre que celle-ci ! En France, il y a entre 150 et 250 personnes atteintes et nous habitons à environ 60 km l'une de l'autre ! Cette loterie avait peu de chance de nous donner gagnantes, et pourtant, le hasard l'a fait.

     Lorsque nous avons commencé à communiquer, le courant est passé immédiatement et c'est avec une confiance absolue que je me lançai dans l'aventure. Des conversations vives, relevées, sans fin au téléphone, une promiscuité logique dans la rencontre réelle. Bien que nos parcours dans la vie et la maladie soient très différents, nous avons la communion des esprits ; entre nous, il n'est pas question d'expliquer, nous échangeons et cherchons des idées pour vivre au mieux avec un diagnostic lourd de conséquences. Nous nous retrouvâmes donc ce lundi férié en visite dans un village ancien reconstruit avec des maisons récupérées de ci de là dans la région.



    Charmante visite et sentiments d'avoir connu la fin d'un monde dans l'enfance : le pot de chambre et les toilettes au fond du jardin, les odeurs de foins et d'étable, le fourneau à bois, les vieilles granges, les constructions adaptées aux conditions climatiques locales et aux matériaux disponibles, la simplicité des intérieurs... Rien à voir avec les vanités modernes. Mon fils était étonné de tant de sobriété et je suis ravie qu'il y ait réfléchi. Toutefois, la présentation est très bucolique et ne montre en rien les difficultés cruelles d'une vie vouée au travail pour sa subsistance, tributaire des caprices de la météo. Angélisme du passé en réponse aux quêtes de repère dans nos sociétés à grande vitesse. Un écho au hameau de Marie-Antoinette à Versailles, loin de la cruauté de la réalité du quotidien des temps passé ou présent.

     


    Ravie également de ces rencontres avec un potier et une tisserande. J'ai échangé des coordonnées : les passionnés des bidouillages manuels créatifs se retrouvent et se reconnaissent, inévitablement. Une vie me parait tellement courte au regard de nos possibilités d'apprentissage et de création, je n'allais pas rater de si belles occasions d'en apprendre encore plus. Et oui, je crois que je suis folle...

    Les enfants ont eu leur petite vie d'enfant à courir partout, à se gérer quasiment seuls dans ce lieu protégé. Si mon garçon s'y révèle curieux, ouvert, enthousiaste, il montre aussi combien, en bon gaulois, il peut râler, s'impatienter, s'énerver et n'en faire qu'à sa tête.




    Evidemment avec Valérie, nous avons beaucoup beaucoup discuté, du moins, autant que les circonstances nous l'ont permis. Grâce à son intervention,  fiston et moi avons pu faire un tour en barque ; entre les adultes qui dépassaient allègrement les enfants dans la queue et mon incapacité à piétiner pour attendre mon tour, sans elle, c'était foutu. Les handicaps invisibles sont pernicieux, je vous l'assure ; ce n'est pas parce qu'ils ne se voient pas qu'ils n'existent pas et ne compliquent pas la vie de ceux qui les vivent.

    Merci encore Valérie de notre part à tous les deux !    

     

     


    Au long de la journée, je remarquai sa préoccupation constante du bien- être d'autrui, toujours sur le qui vive à vouloir faire au mieux. Son fauteuil était très pratique pour l'aider à supporter sa fatigue, je m'interrogeai tout de même sur l'accumulation des sacs et autres objets qu'elle se trouvât à transporter, sur l'encombrement qui s'établit dans son espace. Mon cœur se pinça quand je vis ses pieds se tordre et son opiniâtreté à les mouvoir tant bien que mal, sa détermination à marcher avec ses béquilles. Je sentais sa colère face au corps qui s'échappe après avoir tant récupéré grâce à une cure très bénéfique... Je me revis logiquement dans ces travers de l'existence qui nous acculent face à nous- même. Comme elle me relatait des récits d'autres femmes malades accumulant des cures interminables de cortisone, des traitements l'un à la suite de l'autre sans succès, je m'effrayai de ce désarroi. Intuitivement, néanmoins, une petite phrase me traversa l'esprit : « Mais qu'est- ce qu'elles  ne peuvent lâcher pour être ainsi coincées ? »

    Ma chère Valérie, j'ai éprouvé tant de sentiments en ta compagnie ce jour- là ! Les mots me manquent pour l'exprimer. Je te le répète et te le répète à l'envi :


    Pense à toi ! Prends soin de toi ! Lâche prise ! Quand la sérénité est en nous, tout est possible et le monde nous appartient. Nous devenons acteurs de nos vies en pleine conscience et quand rien ne semble avoir changé, tout est transformé.


    Alors, oui, je suis lucide parce que cette maladie est terrifiante, douloureuse, révoltante, elle bouleverse nos existences avec une violence rare et insupportable! Oui, chaque chemin est personnel et nous évoluons à notre manière, nous faisons tous ce que nous pouvons avec ce qui fait notre personne, entre notre patrimoine génétique et notre éducation, nos pensées, nos émotions, notre passé et notre présent, nos certitudes, nos intuitions et nos peurs, nos angoisses. Je ne peux cependant que souhaiter vivement à chacun de trouver la sérénité qui m'habite, malgré (ou grâce à) la vie qui est la mienne. Le bonheur, précieux malgré ce chemin de croix, n'est pas au bout des doigts, il est en nous.

     


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  • ... à Bombay...


    en simple avis personnel, sans plus.


    Dans un étonnant concours de circonstances, j'ai vu Welcome le samedi après midi et Slumdog millionaire le dimanche soir du même weekend. Inévitablement, le parallèle du hasard a pris une puissance particulière que je ne suis pas prête d'oublier.

    A nouveau, j'y suis allée seule, entre le désintérêt de l'un et le renfermement dans la colère de l'autre, c'était préférable après tout. Cette fois-ci, nous étions 23 personnes dans une toute petite salle et je craignais de ne pouvoir profiter du film, sur un côté de rangée et très avant. Heureusement, il n'en fut rien.


    Jamal participe au jeu Qui veut gagner de millions ? , son parcours est si brillant qu'il éveille les suspicions. Arrêté et torturé par la police persuadés qu'ils sont de sa tricherie, il raconte son parcours de vie depuis son enfance dans un bidonville jusqu'à ce jour: la perte de sa mère, la débrouillardise avec son frère, la rencontre avec Latika, leurs errances, leurs séparations, leurs retrouvailles contrariées; étrangement, tous les événements de sa vie prennent sens lui permettant de donner les bonnes réponses aux questions du jeu.


    Les deux heures de spectacle sont rythmées, émouvantes, brutales, tendues, joyeuses, enrageantes, lucides et belles ; les enchaînements à travers le temps nous mènent dans un voyage incroyable. Cette histoire invraisemblable est une sorte de conte moderne où des archétypes ancestraux se jouent : la dualité des humains, la descente et la lutte acharnée pour remonter, le hasard des circonstances et des rencontres, l'amour bravant les événements, rien de très original d'autant que l'aîné qui avait choisi la voie immorale se sacrifie finalement pour sauver Latika et son frère alors que Jamal constant et intègre réussit.

     Néanmoins, j'ai trouvé les lieux du récit particulièrement intéressants, et c'est certainement ce qu'il me restera de ce film. L'Inde entre richesse éclatante et extrême pauvreté, les luttes acharnées du quotidien, les enfants des rues, les bidonvilles, l'insalubrité, le crime, la prostitution, les mille et unes astuces quotidiennes pour survivre. Après avoir vu Welcome la veille, je me demandais si les bien- pensants  confortablement installés dans leurs maisons douillettes pouvaient seulement réaliser ce qu'est la misère quand ils se permettent de porter des jugements sur ceux qui la fuient.


    Qui sait véritablement ce dont il est capable, qui il est quand il n'a pas été confronté à une épreuve ?

     

    Je ne dis pas que la douleur - qu'elle soit sociale, physique, psychologique - est la seule voie possible dans la connaissance de soi, je pense simplement qu'avant de balancer des idées toutes faites, il est nécessaire de regarder d'abord en soi ce qu'il s'y passe.

    En me relisant, je m'interroge également sur ces deux frères livrés à eux- mêmes, orphelins abandonnés de tous, livrés aux affres de la vie et aux profiteurs. Ils semblent être les facettes extrêmes d'une seule humanité oscillant entre quête effrénée, absolue, obstinée permettant de vivre et la voie du jeu avec la mort et les obscurités de l'âme.  Mon ami Boris me traverse l'esprit, subtilement. Finalement, nous avons tous le choix d'être, ce sont nos cheminements variables à l'infini qui nous sont montrés dans ce film.


    Quelle bestiole incroyable que cet homo sapiens sapiens !



    Ce film me fit également cadeau d'une rencontre impromptue : devant la porte d'entrée, j'ai été interpellée par une jeune fille que je ne reconnus pas immédiatement. A ma grande surprise, je retrouvai une ancienne élève croisée quelques années auparavant dans un collège où je donnais des cours à des primo- arrivants. Elle était arrivée du Vietnam à 12 ans, nous avons cheminé quelques temps dans l'apprentissage du français ; je la découvris désormais ravissante jeune femme parlant très bien français et avec un travail.

     Elle était accompagnée d'un jeune homme qui tenait un paquet de pop- corn avec un sourire jusque derrières les oreilles, les yeux ébahis de nous voir ainsi dans un échange si chaleureux... Et oui, quand je retrouve une de mes anciennes victimes, nous illuminons tous.

    Ma petite Nga, tu as grandi et je suis tellement fière de toi !

     

     

     


     




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  • De Calais...


     

     

    Quelle péripétie !  J'ai vécu avec ce film une aventure rocambolesque!

    J'en avais entendu parler à la radio, de loin, sans y prêter attention. Vint la polémique entre la déclaration de Besson et quelques manifestations des aidants aux migrants dans la région de Calais.   Forcément, par curiosité et opposition, je me mis en tête de le voir rien que pour faire la nique à Besson et Sarko. Parcourant les programmes du cinéma le plus proche, je découvris tristement qu'il était déjà passé et fus fort contrariée quand il me fut expliqué qu'il ne repasserait pas ; les autres salles de la région sont dans une zone où je n'ose pas encore m'aventurer seule en voiture et je ne pus me résoudre à louper ce film. L'aubaine parut belle quand j'allai voir Tokyo Sonata : une séance était prévue la semaine suivante avec en plus une conférence- débat après la projection sous l'égide de la ligue des droits de l'homme locale. Malheureusement, d'autres activités contraignirent mon déplacement et la vague idée de ne le voir qu'à la télévision me traversa l'esprit. Par un heureux hasard,  je m'étonnai de le revoir à nouveau à l'affiche du cinéma le plus proche. Waouh ! Merci Fortuna ! Après des semaines d'aléas, je pouvais ENFIN le voir.

    Etonnée, quasi consternée, je fus seule dans une salle de 300 personnes, tout comme un autre individu à la séance précédente aux dires de la caissière. Invraisemblable, incompréhensible, terrible indifférence à mes yeux.

     

    Simon vit mal la séparation puis le divorce d'avec sa femme. Il divague dans sa propre vie, prisonnier de lui- même et de son incapacité à parler. Bilal, jeune kurde d'Irak a parcouru des milliers de kilomètres dans le but de rejoindre à Londres une jeune fille qu'il aime ; échoué à Calais, il lui reste à atteindre l'Angleterre. Les filiales habituelles lui échappent à cause d'un sac sur la tête, traumatisé qu'il est des tortures subies dans son pays, l'idée de traverser la Manche à la nage le prend, obstinément. A la piscine municipale, il rencontre Simon, maître nageur auprès de qui il prend des leçons de natation. Peu à peu, les liens se créent, les sentiments amers et impuissants font face au non- sens, à l'incompréhension, le désarroi. Simon, muré dans son effroyable silence à lui- même et à l'autre s'engouffre dans cette obsession folle avec l'énergie du désespoir. C'est son propre échec qu'il remet sur la balance en tentant d'accompagner Bilal à réussir où lui- même a échoué. Avec leurs parcours fort différents, ces deux hommes se rencontrent en communion de leurs barrières respectives. Un fil ténu, quasi silencieux, une filiation. L'action désespérée de Bilal tenace et opiniâtre résonne dans les plaies de Simon confronté à ses incapacités.

    Ce film a une issue tragique, inexorablement entre divorce et mariage forcé, échec à 800 mètres de la côte anglaise et mise en examen; l'espoir se noie dans l'absurde.  La faille est béante dans la migration comme dans la réaction des pays subissant ces flux de clandestins. La faille en balafre de l'humanité.

    Les mots se bousculent  dans ma tête sans trouver la moindre forme de phrase, ce film m'a déchiré le cœur. Des acteurs pudiques dont la force et la tension introverties se prennent en pleine figure, la nuit, le gris, les lumières blafardes et criardes, le désarroi, l'obstination désespérée, l'errance, la violence sourde et ouverte, les murs et les incompréhensions, la mer glaciale et cinglante, les hommes numérotés au marqueur, les descentes de police, la bureaucratie cruelle appliquant les lois implacablement ... Comment organiser ces mots ?

    A mon esprit, spontanément, me vient la cruelle fatalité de Dancer in the dark, de Lars van Trier le broyage des êtres dans une vie implacable et froide. Dans cet univers, les facettes des petitesses humaines se dévoilent, se révèlent, dérisoires, sordides, pitoyables... Salutairement, heureusement, parfois, la générosité s'immisce dans ces travers. Par delà les différences d'âge, de culture, de langues, certains se croisent, ne s'ignorent pas, ne se battent pas. Ils se rencontrent. Résistance, révolte face aux absurdités d'une communauté humaine qui oublie son existence.

    Où mènent ces voyages vers l'Angleterre ? A Dirty pretty things, de Stefen Frears ? (Film terrible également)

    Où peut-on aller quand on vient de nulle part? De ce nulle part où la misère, la guerre, l'intolérance, les haines, les incompréhensions portent des hommes  au bout d'eux- mêmes.

    Qu'adviendra t-il de ces millions de réfugiés fuyant les catastrophes dues aux changements climatiques ? Combien de temps les pays les plus riches continueront- ils de s'enfermer derrière des murs sourds de répression en inertie ?  Tellement, tellement de questions m'assaillent, je ne trouve AUCUNE réponse, aucune phrase sensée pour me réapproprier les ressentis consécutifs à ce film.

    Peu à peu, la colère a gagné mon esprit, je me suis fâchée intérieurement des lâchetés et de l'hypocrisie quotidiennes. Comment peut- on décemment laisser ces personnes dans une telle situation ? Pourquoi n'est- il pas possible de les aider à rester chez eux, parmi les leurs, sur leurs terres dans la sérénité ? Pourquoi ne peut- on les aider à être dignes, parmi nous quand leur pays est devenu une tombe pour eux ? Je ne comprends pas, je ne comprends pas. M'enfin, c'est parce que je suis très bête, nous le savons bien. 

    Je ne peux guère agir concrètement face à la désespérance des migrants, je ne peux réagir face à la machinerie atroce de la répression, je suis affreusement démunie. Et pourtant, croyez- moi, je me suis à nouveau sentie si forte.

    Parce que j'estime que c'est une nécessité de s'informer, de regarder le monde au travers d'une multitude de vues, de chercher à comprendre.

    Parce qu'aussi minces soient mes revenus, je donne à Amnesty International et à SOS enfants sans frontières.

     Parce que chaque jour, depuis que je travaille (une dizaine d'années), j'accompagne des personnes de tous les milieux, de tous les pays pour avancer dans la vie, que ce soit par l'apprentissage de la langue écrite ou orale, par la reconstruction de soi à travers la formation continue. Multitude de nationalités, de langues, de cultures, de religion, de professions, d'origines sociales... et dans chacune de ces rencontres infimes, fugaces ou durables, je mets mon cœur et mon énergie. Peut être me suis- je vidée et épuisée dans le don permanent et la maladie le signal d'alarme pour me ramener à moi- même.  Néanmoins, s'il est un regret qui ne me tenaillera jamais, c'est celui de n'avoir rien fait pour rendre le monde plus fraternel et égalitaire.  Au sortir d'un film comme Welcome, je me sens si puissante et riche d'avoir choisi lla voie humaine.

    Intello précaire en ratage total d'après les critères de réussite actuels, est- ce donc là mon étiquette ?

    Je m'en fiche royalement parce que,  punaise, quelle paix, quelle richesse en mon cœur !

     

    Une critique de Libération est ici.

     

     




    Là, il y a une très belle intervention de Philippe Lioret ( à partir de 14:00)



    et ici, une interwiew du réalisateur et des acteurs principaux:



    Histoire de communauté humaine, non?

     

     

     

     

     

     

     


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  • Ces quelques jours ont été riches en émotions et découvertes, encore et encore. En symbiose totale avec le dehors, en paix en interne, je m'émerveille décidément de ces expériences fortes et  riches.


    Ma vie s'active, je m'occupe pleinement portée par des vents surprenants  et  aléatoires ; les activités remplissent mon quotidien dans une course miraculeuse rebondissante. Chaque matin, je suis sereine devant la page vierge offerte et je vis ainsi au jour le jour, en pleine conscience. Chaque jour est réellement un cadeau précieux.

    Mon ciel est éclatant et si quelques  coups de tonnerre tonitruants se font entendre, je les laisse gronder, les renvoyant à leurs propres égarements, peu m'importe. Bana ne ! Comme le disent si consciemment les Turcs, sorte de « peu m'importe », (littéralement : à moi, quoi ?) dont je me régale. Il y a dans cette expression tout le centrage nécessaire à soi et le détachement des travers des autres, les renvoyant à leur responsabilité.


    Inévitablement, le temps me manque pour coucher ces phrases et tournures qui passent et repassent à mon esprit, de ci, de là, fugaces ou lancinantes.


    Permettez- moi d'en faire le tour par les mots, j'ai besoin de temps.


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