• La capacité de conduire sur des routes « simples » me donne des ailes, je retrouve avec délectation le cinéma n'ayant plus à supporter l'incapacité de certain à comprendre mon besoin de culture. Ainsi, les films se succèdent dans leurs variations improbables.

    Il y a quelque jours, en parcourant le programme des salles les plus proches, je découvris avec bonheur la programmation de la semaine et entamai la dégustation avec ce film d'animation dont j'avais repéré les affiches plusieurs semaines auparavant.

     Fiston et moi sommes des inconditionnels de Miyazaki au point que nous avons décidé de commencer la collection de ces œuvres belles et particulières. Entre Chihiro, Mononoké, Nausicaa, Totoro, nous voyageons et parcourons cette atmosphère à la frontière,  entre deux mondes, réel et fantastique, monde shinto où esprits et génies vivent avec les humains guère étonnés de les croiser, un univers où la nature souffre de la vanité des hommes à qui elle a donné la vie, de sa révolte, de la révolte de ceux qui ouvrent les yeux.

    J'aime l'univers de Miyazaki car les personnages y sont complexes, variables, profondément vivants, jamais enfermés dans des clivages manichéens entre méchants et gentils. Les frontières du temps et de l'espace y sont abolies, tout y est possible pour celui qui regarde par delà les apparences.

    Sosuke est un petit garçon de cinq ans ; il habite sur une falaise surplombant la mer. Un  jour, alors qu'il s'apprête à jouer avec son petit bateau, il trouve un bocal avec un étrange poisson rouge à tête humaine. Il se prend d'affection pour lui et le nomme Ponyo, promettant de toujours veiller sur lui. Il le promène partout, le présente à ses amies âgées de la maison de retraite où travaille sa mère et s'attriste profondément quand la mer le lui reprend par des vagues étranges.

    Ponyo est, en réalité, l'enfant d'un humain sorcier descendu au fond des océans parce qu'en colère contre les siens de si mal traiter la mer et de la belle déesse des mers. D'avoir léché une blessure de Sosuke, Ponyo a réactivé son ADN humain que son père s'ingéniait à contenir afin de lui éviter de vivre parmi ces monstres dégoûtants incapables de respecter l'océan. Pourtant, Ponyo veut rejoindre à tout prix Susoke dont elle aussi s'est prise d'affection et devenir humaine pour rester auprès de lui. Dans sa fuite, elle libère des forces puissantes et dangereuses. L'aventure se lance dans une course folle et magique où l'interaction des hommes et de la nature se fait tumultueuse. Les enfants sont mis à l'épreuve, face à leurs responsabilités et de la sincérité de leur affection, s'en suivra la réalisation de leurs rêves et l'apaisement des éléments.

    Quelle étrangeté que ces dessins animés quand prolifèrent les images de synthèse! Ce petit côté désuet renforce la magie de cette aventure rocambolesque drôle, émouvante et profonde. Rebondissante et inattendue, elle est parsemée de références à d'autres films de Miyazaki ( tunnel de Chihiro, coque transparente de Nausicaa par exemple), de clins d'œil et de messages forts quant à la folie des hommes à polluer leur environnement tout comme à leurs capacités à tirer le meilleur d'eux- mêmes. Esprits, génies et humains se chamaillent, collaborent, s'entraident, les enfants sont attachants, émouvants, sincères, constants et drôles, les adultes déjantés avec en particulier ces loquaces mamies aux répliques cocasses. C'est une belle galerie de personnages évoluant dans des décors envoutants travaillés au pinceau et aux détails précieux entre des nouilles oubliées, de gracieux et comiques animaux, bestioles et éléments naturels.

    Ce film est un conte où nul n'est prisonnier d'étiquettes rigides morales et simplistes. Il y règne la magie des histoires merveilleuses de nos âmes irrationnelles et animistes. Optimiste et philanthropique, il évoque avec enchantement la multiplicité des facettes du monde, la complexité des caractères en perpétuel mouvement (seuls les enfants et les mères sont constants) et subtilement l'évidence de la nécessité de l'équilibre, notamment celui récurrent entre nature et culture.

    Un film comme Monstres contre Aliens permet de passer un bon moment et de s'amuser, Ponyo sur la falaise est d'un tout autre acabit. Il est beau, charmant, profond et réfléchi. C'est une œuvre travaillée et pensée qui mobilise  sens,  émotions,  intellect et être profond. Il se découvre et se redécouvre, se regarde, s'offrant à chaque voyage par la richesse des images et des détails, se dévoilant peu à peu. C'est un film de  Miyazaki, simplement.

    Dans la grande salle de 140 places, nous étions seuls.

    A notre arrivée, fiston a croisé un camarade de classe qui rejoignit les spectateurs venus voir un quelconque film américain numéro deux. Le lendemain, de retour au collège, ce camarade se moqua de lui parce qu'il était allé voir un dessin animé genre «Bambi 2 ». Fiston souriait en me relatant les faits et je fus fière de lui quand il me montra comment il avait réagi :

    «  Tu vois maman, je me suis dit que le ridicule ne tue pas et je lui ai répondu que oui, j'étais allé voir un dessin animé ! Un dessin animé d'un grand réalisateur japonais que j'aime beaucoup et qui n'a absolument rien à voir avec les gros machins américains ! ».

    Il ne s'était pas laissé démonter par les railleries réalisant le non- sens des allégations de l'autre et de sa clique, il était sûr de lui et fier de ses goûts. Dans la foulée, il regarda à nouveau Mon voisin Totoro, chanta à tue tête les paroles en japonais du générique, ravi, enchanté et bienheureux, comblé.   

    Aussi terrible soit- il, humain dans ses errements et ses travers, mon fiston me permet de réaliser combien le chemin parcouru en ce qui me concerne porte ses fruits en lui, pareillement. S'il lui reste à avancer sur sa propre voie de ses propres ailes, je suis soulagée de le voir en confiance avec lui- même, équipé pour affronter ses propres travers. En me libérant moi- même, j'ai soulagé sa charge, cela n'a aucun prix.

    Merci monsieur Miyazaki.

     

    La critique du Monde est ici.

     

    version française

     

     

     


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  • Dans le Tokyo contemporain, une famille japonaise. Le père occupe un poste à responsabilité dans une grande entreprise de matériel médical, sa femme tient le foyer parfaitement, ils ont deux garçons, l'un, grand adolescent presque majeur et l'autre à la sortie de l'enfance.

    Trois employés chinois qualifiés travaillent au prix d'un seul japonais ; l'entreprise restructure et le père est licencié du jour au lendemain. Pétri de tradition, il n'ose avouer sa situation et continue ses rituels familiaux de départ et d'arrivée alors qu'il erre toute la journée dans la ville, se nourrit à la soupe populaire au déjeuner. Dans la rue, il rencontre un ancien camarade dans la même imposture et ils s'allient dans la comédie à l'égard de leurs familles.

    A l'agence pour l'emploi où une longue file d'attente silencieuse encombre les escaliers, ne lui sont proposés que des emplois de bas niveau sans ménagement «Avec la crise actuelle, vous n'avez pas le choix ». Premièrement outré,  il finit par s'enfoncer dans le désespoir après plusieurs entretiens d'embauche humiliants.

    Sa colère sourde, son mal être, ses non- dits,  inévitablement, enveniment le foyer. Sa femme, soumise et obéissante aux traditions japonaises, exécute ses gestes domestiques perpétuellement, sans poser de question alors que le trouble la gagne. Elle réalise sa grande solitude et assiste à la dégradation des relations du père avec ses fils.

    L'aîné résiste aux ordres du père et s'engage dans l'armée américaine pour défendre son pays (pour rappel, depuis 1945, le Japon n'a pas le droit d'avoir une armée nationale) et parce qu'il ne se voit aucun avenir au Japon. Le cadet détourne l'argent de la cantine pour prendre des cours de piano que son père lui a interdits.

    La violence éclate quand le père persiste à vouloir nier ses échecs et asseoir son autorité dans la contradiction perpétuelle entre son errance personnelle, sociale et l'image du père autoritaire assurant le quotidien, l'avenir de sa famille. Il crie et frappe ses enfants quand ils ne s'alignent pas sur ses décisions assénant des valeurs morales dont lui- même souffre dans sa propre existence. La béance transpire en lui, autour de lui et tous souffrent du poids de ces valeurs, en  particulier le tabou de la communication de ses sentiments intimes.

     

    Le camarade est retrouvé mort avec sa femme (suicide au gaz ?) laissant derrière eux une petite fille (Au Japon, sans famille, vous n'êtes rien, cf. mon ami Boris dans son dernier livre ici ou ailleurs). Le fils aîné revient choqué par la guerre en Irak où les Américains l'ont envoyé : il a tué quand il croyait sauver ; finalement, il décide de ne plus revenir au Japon pour se mettre au service de l'humanité par d'autres possibilités de l'armée.  La mère se révolte dans un sursaut de vie en filant quelques heures avec un cambrioleur amateur, victime lui aussi de la situation actuelle du Japon et de ses valeurs. (Eloquente image que cette fuite en voiture volée qui débouche sur une impasse avec le front de mer en bout de route !). Le père trouve un emploi de nettoyeur dans une grande surface commerciale où il gratte les sols et les toilettes. Surpris par sa femme, il s'enfuit dans une course désespérée sans but. L'homme et la femme se réveillent au matin de cette nuit terrible abasourdis par l'absence d'issue dans leur vie sclérosée et cloisonnée. Ils n'ont d'alternative que celle de la vivre autrement, de l'intérieur, dans le fond et non dans la forme qui n'offre aucune solution, rigide et inflexible. Le fils cadet, quant à lui, réussit magnifiquement avec le piano en véritable prodige époustouflant de talent, de sensibilité. Courageux, opiniâtre, il remue sa professeur par sa capacité à ressentir l'essentiel et brille à l'audition finale époustouflante, en apothéose. Par lui, vient l'oxygène nécessaire à la vie, le lien qui réunit les membres de sa famille.

    Ce film est un pur joyau, une merveille dont je suis sortie enchantée et muette. En écho à Une famille brésilienne, étrangement. Question d'errance dans un monde où l'homme n'est pas le centre de la société humaine.

    Si au Brésil, j'avais le sentiment qu'ils zigzaguaient en avant, inconnu incertain poussés par un instinct de survie, au Japon, je les ai vus tourner en rond, se cogner aux murs, prisonniers d'un univers clos.  Serait-ce là le lot des pays riches?

    Pudiques et sobres, les scènes n'en sont pas moins éloquentes sur les sentiments et les émotions exprimées, trop écrasées, contenues dans une société si rigide. Les coups, les cris, les postures, les gestes anodins, la caresse dans les cheveux, des pas en arrière ou en avant, vers nulle part ou vers quelqu'un, les chemins qui se rejoignent, se croisent, les lieux privés ou publics, les paroles, les silences, tout est expressif et puissant d'évocation, subtilement, pudiquement avec une pointe d'ironie désinvolte et salvatrice.

    Salué par la critique comme un chef d'œuvre du cinéma japonais ET mondial (ce que j'ai découvert après l'avoir vu), ce film où je suis entrée lentement, peu à peu, dans une introspection guidée par la succession des plans a conforté mon sentiment qu'un humain n'est rien sans les autres, le lien est fondamental et ce n'est que par l'échange que nous vivons ; échange dont le principal est la communication. Murés dans nos sentiments et émotions, nous faisons place à la violence et la destruction de soi, des autres.

    Kurosawa et la communication non violente, comme tant d'autres cadeaux de la vie sont des souffles animant la lumière sur la voie où je chemine.

     

    Ré apprenons à réfléchir et appréhender la vie avec l'intelligence du cœur.

     

     

    Ici la critique de Monde, celle des inrocks.


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  • Longtemps, j'ai rêvé de ces greniers merveilleux où se révèlent des vieilleries porteuses d'histoires anciennes émouvantes, j'ai longtemps été envieuse de ces caves propres et pratiques où légumes et vins se conservent admirablement, où les étagères à conserves et le congélateur s'emplissent des trésors ramassés au jardin, dans les champs, les vergers, et que dire de ces buanderies où le linge lave et sèche sans envahir les pièces à vivre !  Dans cette maison, les deux existent et j'ai cru, aux chants des sirènes évoquant les possibilités.

     

    Dans le grenier, quelques vieux meubles, des rideaux, des lustres. «  Ce buffet est charmant, ce petit meuble- là peut être repeint pour s'accorder avec l'autre, nous pourrions isoler cette partie des combles pareillement à son pendant transformé en chambre par les anciens locataires. Regarde ces lustres en cristal, ils sont tellement lourds, serait- il possible de les donner ou les vendre ? Celui- là, je le verrais bien en décoration dans le couloir avec les appliques. Ce vieux lit est vraiment trop sale, et si nous le jetions aux encombrants ? Oh, et là, nous pourrions ouvrir une porte pour accéder à une terrasse aménagée au- dessus de la cuisine ! Et pourquoi n'installerais- tu pas tous tes appareils Hifi et tes haut- parleurs en aménageant un salon d'écoute ? Ou une galerie de placards intégrés pour y ranger  les objets à usage peu fréquent ? Blabla, blabla ...»

    Des idées, j'en avais, j'en avais et j'étais prête à mobiliser mes forces dans cette tâche, j'étais prête à donner encore et encore de mon temps pour faire de cet espace un lieu vivant, pratique où il pourrait profiter de sa passion imaginant même un mur entier uniquement de haut- parleurs encastrés, où nous pourrions ranger et ordonner le bazar de tous. Rien, hormis le lit et un vieux nettoyeur vapeur  cassé sont partis aux encombrants.


    J'essayais de troquer ou vendre les rideaux de velours, sans succès. Ils continuent des croupir dans le petit meuble, pour rien, petit meuble dont il a été dit qu'il était impossible à rénover (Pourquoi reste t-il là, depuis tant d'années alors ?) Le buffet adorable se remplit de cartons de haut- parleurs,  « pour ranger », mon idée n'a pas convenu, il continue de croupir lui aussi avec le superbe ensemble table et chaises en formica anciennement assortis à la magnifique cuisine dont je ne voulais pas (c'est pour rappel)

     Pour aider ma mère et ma sœur, j'ai conservé une armoire en pin  qui se remplit des décorations de Pâques et de Noël, des pelotes de laine récupérées chez sa grand -mère, tricoteuse que je suis depuis plus de 20 ans. , de quelques affaires dont je n'arrive à me défaire, symboles d'une attente d'enfant. Elle est cassée, il ne faudrait pas grand-chose pour la réparer... «  Mais pourquoi faire ? Ça sert à quoi ? Ça sert à rien ». Leitmotiv qui me fut répété pour toutes mes idées dans la maison.


    Le grenier ne bouge pas, se remplit de cartons dont les contenus m'échappent ; auparavant très organisée, j'y retrouvais systématiquement ce que je cherchais. Avec mes incapacités physiques de la maladie, tout a été laissé aux mains de la facilité immédiate et je n'ose même plus y entrer. Je demande à peine où est tel ou tel objet puisque personne ne peut me répondre. Quand j'évoque l'éventualité de le ranger, de l'organiser, le leitmotiv me revient inévitablement : «  Mais pourquoi faire ? Ça sert à quoi ? Ça sert à rien » c'est invisible aux yeux des visiteurs donc aucun intérêt d'y mettre de l'ordre. Pfffff 

     

    Au premier hiver, je l'ai déjà évoqué ici, les courants d'air et le froid envahirent la maison, transperçant le corps jusqu'aux os dans ce qui devint une souffrance pendant les mois terribles de fin 2006, au pire de la maladie. Pourquoi donc insistai-je sur l'isolation de ce toit ? «  Mais pourquoi faire ? Ça sert à quoi ? Ça sert à rien »  Bourrer l'atmosphère avec la chaleur fugace et volatile des radiateurs alimentés au fuel, chaleur fuyant par les béances omniprésentes d'une maison non isolée n'empêchant nullement les sempiternels courants d'air, c'est tellement... quoi déjà ?  

    Je ne peux décidément rien envisager des possibilités du grenier qui reste, lettre morte, entassement désorganisé d'une multitude de choses.

    Ô secours !!!!!! 

     

    Et la cave ?

     Dans le petit garage, à notre arrivée, je commençai par un rangement, trouvant des produits dangereux divers.  La déchèterie est à quelques kilomètres, avec des horaires particuliers... Envers et contre toute intelligence, ils partirent en poubelle parce que c'était trop compliqué de les ramener à la déchèterie. Et merde ! Pourquoi suis- je la seule à m'en vouloir ?

    Nous y avons mis des éléments de l'ancienne cuisine, je récupérai des planches proposant naïvement et stupidement l'aménagement d'un atelier. «  Mais pourquoi faire ? Ça sert à quoi ? Ça sert à rien » Laisse tomber ma pauvre fille ! Désormais, s'y entassent des caissons, des planches, des machines, des haut- parleurs, encore de ces choses qui m'échappent... Quelques unes de mes affaires gardées dans l'espoir d'un autre enfant, deux meubles de mon passé noyés sous les cartons et les morceaux de je-ne-sais-quoi  y apparaissent parfois. Arriverai-je à les récupérer en temps voulu ? ...

    Savez- vous que c'est moi la bordélique sans organisation ? Que c'est moi l'incapable d'avoir un intérieur rangé et net ?.... Grrrrrrr

    Au milieu, il y a la petite pièce avec la chaudière vieille de quarante ans. Mixte, elle pourrait être utilisée au fuel et au bois. «  Mais pourquoi faire ? Ça sert à quoi ? Ça sert à rien » Trop de travail avec le bois, impossible de le ranger quelque part... ben, oui, alors, pourquoi faire ?

     Cette pièce toujours chaude puisqu'elle chauffe également l'eau me parut une aubaine pour sécher le linge.  Pas question de se lancer dans des travaux pour aménager une buanderie, trop de travail et trop compliqué, bon, je veux bien, j'insistai pourtant pour y tendre des cordes à linge. Aspiration de la poussière grise omniprésente et perçage de trous. J'étais toute contente d'y descendre le linge qui y séchait en une nuit. Quel confort de ne plus supporter les étendages dans les chambres, sur les armoires, dans le salon avec un linge rarement bien séché, emmagasinant l'humidité de la maison et les odeurs inhérentes à ce séchage. Mon bonheur dura quelques mois et un jour que je pendais ma dernière lessive, j'entendis mon garçon sauter allègrement au dessus de moi. Du plafond qui nous séparait, tomba cette poussière grise fine qui ne quittait pas les lieux malgré nos tentatives désespérées. Une intuition me traversa et je me mis à poser des questions sur ces plaques présentes dans toute la cave, personne ne put/voulut me répondre. De mon propre chef, je pris contact avec un organisme spécialisé  et la visite de l'agent de prélèvement conforta mon intuition : et si c'était de l'amiante ? Les résultats furent sans appel. Je pestai de cette indifférence généralisée : « Mais comment pouvez- vous laisser cette cochonnerie en place ? Et dire que je me suis évertuée à aspirer, balayer, tendre mon linge pendant des mois dans ce trou empoisonné ! » L'agent de prélèvement le dit ouvertement, il ne fallait pas traîner dans cette cave. Rien n'y fit. Trop compliqué, trop coûteux, trop dangereux, l'amiante est toujours là et personne n'envisage de l'enlever. Le linge à sécher est revenu dans les chambres.

     Il y avait également toute la surface occupée par une grande pièce dont le sol est encore en terre battue. Super ! Rien de mieux pour conserver les carottes, les pommes de terre, les oignons, les géraniums en hiver et les bonnes bouteilles de vin. Il me prit de vouloir la vider, la ranger, l'aménager. «  Mais pourquoi faire ? Ça sert à quoi ? Ça sert à rien ». Tant pis, je commençai seule jusqu'au moment où en ouvrant la porte, je découvris trois énormes rats ventrus qui ne se gênèrent aucunement de ma présence. AAAAAhhhhhhhhh horreur ! je refermai la porte vite fait et courus annoncer la découverte.  Il mit quelque poison persuadé que j'avais mal vu, mettant en doute ma parole.  Ils ne réapparurent plus, certes mais nous eûmes droit à une odeur de cadavre pendant des semaines dans le salon, quelque bête ayant crevé dans un coin inaccessible sous le plancher. Bon, j'avais fabulé. 

    Comme les courants d'air venus du sol du salon étaient réellement trop inconfortables, il lui prit de mettre un isolant sous le plancher depuis cette pièce. Je ne dis rien quand je constatai qu'il ne le mit que sous le salon où lui passait son temps ; l'idée de nettoyer une bonne fois pour toute cette cave ne me quittait pas, je rongeai mon frein. 

    Ma voisine m'avait montré la belle cave qu'ils avaient aménagée dans leur maison ancienne. Elle raconta comment on y entrait vouté, le sol si près du plafond, comment elle avait sorti cette vieille terre pourrie par les petites lucarnes et comment son mari l'avait entièrement assainie, aménagée. Ah ça, ils pouvaient être fiers ! J'en parlais chez nous, «  Mais pourquoi faire ? Ça sert à quoi ? Ça sert à rien » Grrrrr, je décidai de commencer sans attendre sur qui que ce soit. Au premier coup de bêche, je tombai sur des cailloux et je réalisai combien ce serait trop dur pour une petite bonne femme comme moi.

    La maladie arrêta ces projets, tout comme pour le grenier. Trois ans plus tard, j'évoquai la possibilité de faire exécuter les travaux par le voisin. L'idée ne déplut pas, je le fis venir afin qu'il en évaluât le coût. Quand il entra, je remarquai son regard de  professionnel du bâtiment et il me détailla les étapes :

    - Sortir la terre, l'évacuer de la rue, peut être utiliser le marteau piqueur s'il y avait de la roche dessous pour creuser assez profond au cas où il y aurait des sources fréquentes en ces contrées, assainir le sol avec les couches nécessaires de gravier, filet spécial et dalle coulée

    - gratter les murs pour les assainir parce que trop humides et abîmés avant de les traiter

    - enlever cet isolant du plafond parce qu'il risquait de faire pourrir le plancher de la pièce au dessus.

    - mettre les sols à niveaux

    - installer un système électrique aux normes  et éventuellement un lavabo.

    En partant, il remarqua l'amiante et dit simplement qu'il fallait enlever ces dalles urgemment. Est-il utile de vous dire que le coût dépassait toutes les estimations ? «  Mais pourquoi faire ? Ça sert à quoi ? Ça sert à rien »


     

    Et il y a la fosse septique qui refoule ses odeurs de déjections à tel point que toute la maison en profite dès que nous tirons deux fois la chasse d'eau dans les toilettes du palier, il y a les inondations incessantes dès qu'il pleut et que les eaux de la rue pentue arrivent devant le garage et ses égouts constamment bouchés

     

    Finalement, cave et grenier n'ont eu pour effet que de me conforter dans mes intuitions refoulées : il était temps de fuir cette maison malsaine aux multiples possibilités. Je réfléchissais désespérément à des solutions d'échappée quand la maladie me cloua sur place ; je n'étais pas au bout de mes surprises.


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  • Oups, j'ai loupé un mois de chronique alimentaire ! Non mais, je vous jure, les bonnes habitudes se perdent !

    Rooh, je dois avouer que mes journées sont toutes plus folles les unes que les autres, les événements se succèdent et ne se ressemblent pas aussi, je suis dépassée par eux en ce qui concerne le blog, il ne suit plus son cours comme prévu, boudiou ! Bon, allez, je fais un tour des assiettes particulières des dernières semaines, pour me remettre à flot. C'est parti :


    Dans la catégorie soupe


    - Avec des restes de dinde et le fond raclé au fond du plat de cuisson de la dite dinde (une vieille  pratique exaspérante pour certains habitués aux cubes déshydratés... mais comment croient- ils qu'ils se font ceux- là ? Et pi, quoi de mieux qu'un vrai de vrai !), j'ai fait un bouillon blanc.  Haricots blancs, pommes de terre, chou-fleur, riz, navets en ont fait un plat complet de restes arrangés d'un coup de baguette magique. Les mangeurs n'en sont pas revenus, hihi.


    - Bouillon de légumes également tiré d'un fond de casserole. Cuits dans très peu d'eau pour ne pas bouillir, j'aime les légumes légèrement croquants. Par contre, quand il en reste un fond insuffisant pour une personne, j'arrose le tout d'eau, un kubor et tout ce qui me reste dans le frigo, ici, en l'occurrence, une demie portion de riz et une autre de lentilles. Slurp et c'est englouti vite fait, l'air de rien.


    - A partir d'une sauce bolognaise pour spaghetti qui restait, j'ai rallongé sur plusieurs repas en y mettant des courgettes pour une première suite, du riz dans une deuxième fournée et enfin de l'eau pour une soupe à la tomate. Ni vu ni connu... enfin... pas tout à fait puisque les mangeurs commencent à connaître mes stratégies. Quand pour eux il n'y a plus rien à manger, j'élabore des plats incroyables avec des fonds de placards, des restes, des ingrédients inattendus. Je ne suis pas certaine qu'ils se rendent compte de leur chance.


    Dans la catégorie plat


    - Les salades sont toujours à l'honneur surtout avec les beaux jours approchant et leurs fruits riches en couleur et saveur estivales. Carottes et betteraves crues râpées arrosées d'huile de noix, merci Delph et Vince qui m'ont aussi honorée d'une excellente roquette avec un superbe fromage de brebis basque  en deux âges avec de la confiture de cerise noire, j'en ai même mangé au petit déj, c'est dire combien ça m'a plu. Dernières mâches, endives croquantes, premières tomates et poivrons rouges. Avec en prime des graines de lin, de courge, de tournesol... miam miam

     

    - Merveilleuses asperges dont c'est la pleine saison ! Je les mange telles des légumes en accompagnement et le plus souvent sans trop de sauce. Evidemment, elles drainent et je cours aux toilettes dans l'heure ; malgré tout, le jeu en vaut la chandelle ! Je salive à l'idée de déguster celles achetées cet après midi. Saviez- vous que c'était un légume érotique au XVIIIe siècle ? Je plonge dans une autre dimension en les savourant. Là, vous les voyez avec un risotto aux moules et des brocolis vapeur écrasés.

    En plus, avec le jus de cuisson, je fais une soupe, j'y jette un bouillon, quelques bouts de tiges, une pomme de terre et je mixe quand tout est fondant.  Mmmmmmmm. Cerise sur le gâteau, j'ai même poussé le bouchon jusqu'à acheter du pain aux asperges à la boulangerie... Avec des graines de pavot dessus, c'est extra ! Mon boulanger est fantastique, il se lance dans des tas d'aventures gustatives et je me régale à tester, ça vous étonne ?


    - les repas sans protéines animales ont été dans la période lentilles.  Je les ai d'abord servies en accompagnement de viande puis en mélange avec du riz, des pommes de terre, des salades et surtout du chou- fleur, association qui  m'a beaucoup plu. Des haricots blancs cocos cuits et recuits entre sauce à la turque, avec des haricots plats, au fond d'une soupe quand ils n'étaient plus suffisants pour une portion, avec des feuilles de bricks farcies à l'oseille printanière du jardin et à la feta, des poivrons rouges sautés et un mélange de trois riz. Il y a eu également le riz de Camargue mêlé à une julienne de légumes et quelque salade, très coloré et les petits pois membres également de la famille des légumineuses, en variation infinie.

     



    - Des poissons non menacés sont une évidence et j'enquiquine tout le monde avec ma liste des poissons à ne pas acheter. Je passe mon temps à la chercher et à exiger de ne plus acheter de poisson sans elle. Ainsi, nous avons eu des crevettes accompagnées de bettes fondantes à souhait que je mange seule, les autres sont trop casaniers, d'excellentes truites bio à la chair rose raffinée et fondante (1e photo), un merveilleux saumon de Tahiti divinnnnnnnnn, à vous damner l'âme tant il était bon ! (2e photo) D'accord, le rapport CO2 est mauvais, m'enfin, une fois en 37 ans d'existence, c'est rare et d'autant plus précieux, non ?  Je m'accorde ce privilège, magnanime, des filets de sardines plus séchés que cuits finalement, ( 3e photo) je les ai laissés trop longtemps. Après tout, c'est chouette aussi à croquer, héhé. En plus, j'ai cuisiné des panais en les sautant dans la poêle. Je me demande si je ne les préférerai pas plutôt crus ; cuits, ils sont sucrés et un peu écœurants à mon goût. Quant à ces carpes frites ( 4e photo), elles me sont tombées du ciel ! J'étais en balade avec Babeth quand une dame est arrivée avec des cagettes de carpes frites du jour restées en trop à un repas de pompiers. Distribution impromptue sur le trottoir, elles ont fait notre repas du soir, même les citrons étaient fournis. 

               


    - Un jour que j'étais seule, je me suis fait un petit plaisir : œuf cocotte avec des épinards à l'ail accompagné d'un reste de kacha et une pomme de terre. C'était encore des restes que j'ai accommodés pour ne pas rester dans la morosité du train- train. Tiens, cela me ramène à une remarque de la psychiatre : "Vous avez besoin d'être dans la vie et non dans le ronron du quotidien " Serait- ce une forme de mort alors le quotidien ? En tout cas, en ce qui me concerne, j'y dépéris. Catégorie dépressif d'après ce qu'en disait mon ami Boris. (Pour rappel : les angoissés ont besoin de se sécuriser dans un cadre habituel et répétitif quand les dépressifs eux s'étiolent dans le train train et ont besoin de bouger, aller de l'avant pour se sentir vivants)


    - Les  haricots verts à la turque sont devenus une habitude dans nos assiettes, le piment de Cayenne parcimonieusement distillé dans les plats a pris une place certaine à tel point que mon fiston est devenu un consommateur d'épices en tout genre pour relever les plats devenus fades à son palais. Quand les merguez sont trop fortes pour tous, lui s'en régale sans problème. Ça y est, je l'ai perverti.


    - je me suis tapé quelques petits délires à la cochonnaille, de temps en temps. Les saucissons et autres charcuteries se marient aux jambons de diverses sortes. C'est tellement pratique et mon fiston est ravi. Pourquoi se gêner ? Je mesure 1m68 et pèse 56 kilos, mon fiston met à 12 ans des vêtements parfois taille 8 ans quand ils sont suffisamment longs  autant dire que nous ne sommes pas très gros... c'est dans la mesure que tient l'équilibre et ce sans frustration. Vois- tu Pandora, nous mangeons du chocolat TOUS les jours... et oui.


    - blancs de poulet marinés au citron, accompagnés de riz et salade composée, gloups.  Rapide et efficace, la seule contrainte est de le préparer la veille. Je les ai cuits au four pour qu'ils restent tendres mais en y pensant, à la poêle, ils caraméliseraient légèrement et ce ne serait certainement pas piqué des hannetons ! Je sais ce qu'il me reste à faire.

     

     

     

    - Kacha, kacha quand tu me tiens, je ne te lâche pas. Extrêmement rapide à préparer, ce sarrasin concassé fait mon repas expressss quand je n'ai pas envie de me casser la tête. Avec des salades, des légumes vite cuits, voilà un repas prêt en 10 minutes.


    - Delph et Vince sont de grands amateurs de cuisine et j'avais envie de partager avec eux une expérimentation folle. Aussi, quand je m'y rendis une après midi, j'emmenais avec moi une tarte salée au chèvre, oseille, ail et noix sur une pâte à l'épeautre et un appareil œuf, laits de chèvre et de soja ; cette élaboration a été quelque peu contrainte par l'absence d'ingrédients, je n'avais pas assez d'œuf pour la rendre plus généreuse. Je m'en suis régalée habituée à ces préparations insolites, mon fils n'en a pas voulu, Lulu a fait des « mmmmmmmm », Delphine était intriguée et Vincent m'a épatée en  évoquant le goût de l'épeautre. Chapeau bas l'ami, je n'en avais rien dit !  Avec de la crème fraiche et plus de beurre, elle aurait été  plus savoureuse, je vous l'accorde ; je ne suis pas une grande mince pour rien non plus, héhé.


    - repas chinois consécutif à l'achat de nems et samossas tout prêts (il me tarde d'apprendre à les faire moi- même avec ma copine thaïlandaise, vous vous en doutez). Riz thaï prêt si vite et salade m'ont laissé le temps de préparer une soupe à l'asiatique avec des champignons noirs, des légumes, des nouilles transparentes et de la coriandre.


    - Suite à un coup d'œil intéressé sur la poêle de ma voisine turque, je me suis lancée dans la même affaire de retour à la maison : sauter des légumes type courgettes, poivrons et tomates dans la poêle avec des oignons, de l'ail et très peu d'huile, en fin de cuisson casser un ou deux œufs sur les légumes et manger directement dans la poêle avec du pain. Les épices ont toute leur place là-dessus ; accessoirement, c'est super de ramasser tous les sucs et d'avoir le minimum de vaisselle, hihi.


    - des spaghetti carbonara, si j'ose encore les appeler ainsi avec des pâtes au quinoa, persil, ail, sarrasin ( un mélange de ce que j'ai trouvé), des petits bouts de dinde, de l'ail, de l'oignon, des champignons frais, le battu d'œuf- fromage frais de chèvre et un peu de lait de soja, des herbes ciboulette, persil. Un peu de piment, inévitablement et de muscade. A renouveler en changeant les bouts de dinde, ceux- là récupérés sur un reste de cuisse grillée m'ont déçue. Par contre piment de Cayenne et muscade ont été particulièrement intéressants. 


    Dans la catégorie pâtissière


    - Mon fiston laisse traîner régulièrement une tasse de chocolat chaud du matin négligemment et ne supportant pas de jeter la nourriture, je me casse la tête régulièrement pour la recycler. Cette fois- ci, je me suis piquée à faire des gaufres chocolatées à partir de cette tasse et de mes habituels produits bizarres. Elles ont été englouties en pagaille à la sortie du gaufrier. Quelques unes ont par contre fini leur existence dans le bac à compost (je recycle là aussi). Bah, elles nourriront mes légumes de cet été.


    - Voici mon kugelhof à l'épeautre mangé chez Mariev. Que dire de plus que ce qui en a été dit ? Ah, si, ce que nous aimons en particulier, ce sont les amandes grillées dans la pâte et le beurre, saupoudrées de sucre glace à la sortie du four. Je me bats contre les razzias organisées par fiston dès que j'ai le dos tourné.

    (Et oui, l'Alsace n'est pas loin. )


    - J'ai fait un effort de tradition sur une belle tarte à la rhubarbe en mettant un appareil œuf et crème fraîche des plus traditionnels quoique j'y ai mis du fromage blanc pour l'alléger et une pâte sablée... avec du sucre complet, de la farine d'épeautre et nettement moins de beurre que dans la recette « normale ». Olala, décidément, je n'y arrive pas !! À mon retour, après une journée de vadrouille, je n'ai pu que constater la gloutonnerie dont elle a été victime. Heureusement, il m'en reste une part. Y travailler et n'en rien manger, quelle injustice ce serait !!!!! Acide rhubarbe, que je t'aime ! Combien de tiges fraîchement cueillies ai- je mangées dans mon enfance assise sur l'escalier de pierre chez ma grand- mère ! Punaise, mon pied n'a pas pris ici et j'enrage !


    J'ai fait les courses samedi, toute seule (fatigant mais ô combien appréciable !) et ai tâché de privilégier les ingrédients variables et miscibles à l'infini. Il n'y a pas d'art sans bazar dit un proverbe russe, je suis dans la partie avec mes bazars organisés. Par ailleurs, j'ai rêvé d'une blanquette de veau à la crème traditionnelle, je ne me suis pas restreinte et ai acheté tout le nécessaire pour m'en préparer une... à l'écoute de mon corps !


    Bonne journée


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  • En écho aux chroniques de Mariev, je me chargeai de quelques dérivés en la matière pendant notre retour au bercail relaté hier.


    Pour cause de vessie capricieuse et rancunière, j'avais emmené, prévoyante, un pantalon et une robe. Je ne pensais pas mettre cette dernière ne partant que trois jours, elle n'allait pas me faire des histoires en si peu de temps cette chipie de vessie... Je me trompai et chaque jour, j'eus mon lot d'incidents. Ne me restait donc plus que cette petite robe noire à la jupe mini mini.

    Montrer les jambes  n'est pas un problème, elles sont plutôt jolies et j'avais en prime entrepris une opération déyétisation (expression de ma sœur évoquant la perte des poils d'hiver, hihi) avec l'idée de barboter dans la mer, c'était bien parti, à priori. Si les robes sont irremplaçables dans le combat quotidien contre les caprices de vessie, elles ne sont guère pratiques en voyage avec sac à dos. En m'asseyant, en remettant le sac à dos, j'ai montré allégrement mes rondeurs fessières à tout le wagon.  Non que je sois si persuadée que tous n'ont d'autre occupation que de me regarder, la situation cocasse nous fit rire fiston et moi. Après tout, personnellement, je m'en fiche de passer pour une gourde à voyager en tenue si mal appropriée, je suis heureuse de constater combien la relation au corps a changé chez moi en grand bénéfice, combien désormais je me soucie si peu du jugement d'autres qui ne peuvent accepter leurs propres incohérences.


     Le plus drôle est arrivé dans les toilettes du train. Avant l'arrivée, je voulus préparer le long retour en voiture et éviter les toilettes payantes de la gare. Dans le bruit du train, j'entendis s'écouler un flot ininterrompu de liquide et je m'extasiai sur cette vidange inespérée et peu coutumière. Toute à mon extase, je réalisai soudain que mon pied était posé sur la chasse d'eau. Punaise !!!! C'était trop beau ! Scroumpf... Quelque peu déçue, j'entrepris de me laver les mains. Je pompai l'eau du pied, appuyant désespérément sur le distributeur de savon. Ça coinçait, forcément.  Enfin l'eau jaillit et je me précipitai vers le filet d'eau quand, à l'instant où j'enlevai les mains, le savon tomba lamentablement dans le petit lavabo. Stoppée avant d'atteindre l'eau, je revins vers le savon et l'eau s'arrêta. Croyez-le ou non, il me fallut plusieurs minutes avant d'avoir le savon+ l'eau et enfin pouvoir me laver les mains, perpétuellement entre l'un et l'autre à tenter d'en obtenir quelque bénéfice.


    Non non Mariev, je ne vaux pas tes épisodes Bridget Jones ! J'étais seulement en totale communion avec toi en ces cocasses minutes et cela m'a beaucoup amusée ! 


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  • Ce dernier jour se déroula au même rythme espagnol. La nuit de certaines avait été courte et le matin s'étira nonchalamment entre petit déjeuner et déjeuner parsemé de conversations toutes plus intéressantes les unes que les autres.  Nous avions prévu une promenade en quelque endroit, changeant de projet au regard de l'heure passant négligemment et au bout du temps passé à se laisser vivre, nous nous retrouvâmes à penser au retour vers la gare. Chacun s'attela à ranger ses petites affaires étalées à travers la maison comme si elle avait été partagée depuis longtemps ; Ursule le chien, contrarié par un traitement était particulièrement nerveux et s'agitait en parallèle de l'agitation de la maison.

    Je ne peux courir comme Coq, quoi qu'elle en pense, il fallait donc prévoir un retour plus large et le départ sonna vite. Le sentiment que je reviendrai commença à pointer plus précisément son petit nez quand je réalisai que la porte se fermait sur nous. Dernier regard béat sur le jardin sauvage de l'avant de la maison, ses fleurs et ses pousses anarchiques, toute la poésie de Mariev entre sauvagerie et sensibilité.

    Le trajet en voiture se fit quasiment dans le silence, entre amorçage de la prise de conscience de ce qui s'était passé ces derniers jours et pensée vers le retour à nos vies  quotidiennes ; «  Vous n'allez pas nous faire un coup de déprime tous les deux ! » lançai-je à Mariev évoquant les sentiments perceptibles en elle et chez Ursule d'autant qu'une migraine commençait à la déranger. Là, en cet instant, que pouvait-elle exprimer ?   Nous avions encore tant à nous raconter, la séparation ne pouvait être définitive ; ce n'était pas la fin d'une escapade mais certainement le début d'une grande aventure.

    A la gare, les au revoir pincèrent quelques cœurs, nous, voyageurs songions à attraper le train et composter les billets, trouver le quai dans une légère fébrilité ; j'étais quelque peu préoccupée par le repas du soir complètement occulté dans les préparatifs de retour ; pendant ces trois jours d'ailleurs, seuls les manifestations physiques de la faim m'avaient ramenée à la nourriture terrestre. Mon garçon, lui, de ses 12 ans, vorace ne saurait se restreindre ; ma foi, je me laissai porter par les événements et ... Pandora, grande voyageuse devant l'éternel qui s'occupait de la direction de l'opération- retour (j'aime bien désormais me laisser prendre en charge, c'est reposant héhé).

      Fiston et moi fîmes notre premier voyage en TGV jusqu'à Lyon, au premier étage. Les paysages évoluaient au fur et à mesure de notre remontée vers le nord et je pensais à ces contrées visitées autrefois dans des circonstances rébarbatives en compagnie de négativistes.  Ah, mon ami Boris, l'ensorcèlement est si variable ! Prenez la même personne dans le même décor avec d'autres compagnons et tout est transformé. N'avais-je pas mis plusieurs jours à réaliser que je me rendais sur ces terres où un être qui m'a blessée profondément parce que lui- même blessé était enterré ?

    Lorsque nous arrivâmes à Lyon, Pandora m'indiqua qu'elle avait aperçu Coq. Incrédule, je lui fis répéter, « qu'est- ce qu'elle ferait là ? »  Bah, je me dis que Pandora avait confondu avec quelqu'un dans la foule agglutinée sur le quai ... A la sortie du wagon, voilà qu'elle se mit à la chercher et la trouva effectivement. Dans l'enchantement continuel de cette rencontre, elle était venue exprès pour nous revoir, s'excusant de l'absence de Panda trop fatigué... Quelle surprise enchanteresse, jolie Coq !  Généreuse et spontanée, surprenante et attachante Coq ! En même temps, je ne suis pas surprise, je te reconnais parfaitement dans ces élans. Les friandises qu'elle offrit à mon garçon  furent plus qu'appréciées, il rayonnait de la revoir... et puis, nous aussi.

    Elle nous accompagna jusqu'au train sur un autre quai bombé, j'étais ravie d'être en de si bonnes mains dans cette gare que je ne connais pas, sans repère quand je ne vois pas très bien. J'avais néanmoins remarqué au départ que contrairement au voyage de l'été 2008, je pouvais lire les panneaux animés annonçant les trains et leur quai. (Très drôle cette remarque « à l'heure », est- ce donc si spécial ? A moins que ce ne soit pour tenter de conjurer la mauvaise réputation de la Sncf ? Hihi.) Nous embarquâmes en bousculade par la première porte, nos places étant plus en avant mais il nous était difficile de courir à l'autre bout du train. Pandora et mon garçon me décrivirent Coq qui accélérait le pas jusqu'à la course pour nous saluer le plus longtemps possible; je ne voyais rien, ma tête visualisa la situation en dessin : Coq écartant les ailes pour voler sur le quai. Pourvu que sa maladresse légendaire ne l'ait pas précipitée dans un quelconque vol plané final en bout de course !  

    Sur le dernier parcours du retour, nous discutâmes tranquillement, Pandora étant très fatiguée de sa courte nuit. Nous grignotâmes dans le paquet offert par Mariev et gloutonnâmes les barres chocolatées de Coq avec délectation ; ces petites attentions avaient le goût de la générosité de leurs cœurs.

      Fiston embrassa Pandora de ses bras et de ses lèvres à plusieurs reprises quand d'habitude, il est farouche et sauvage, grossier parfois aussi, il m'étonnait vraiment. Des étoiles scintillaient dans les yeux de Pandora et je fus touchée, j'avais l'impression d'avoir accès à son âme. Aucun mot ne me venait pour comprendre ce qui s'était passé depuis notre départ jeudi. Sont-ils seulement nécessaires ?  Une aventure unique et incroyable ? Des rencontres comme on en fait peu dans une vie ? Une communion d'âmes peut être ?

     

    En un instant oublié, Pandora reçut un message de Mariev, « Il pleut ». Me vint en mémoire la douce chanson d'Emilie Simon et je songeai : « Il ne pleut pas en mon cœur, je suis si heureuse de ce voyage. »


     Le retour dans la maison fut marqué par quelques manifestations physiques disparues pendant le voyage, cela nous étonna tant que fiston et moi nous regardâmes ahuris, question de foie et de digestion aux jeux de mots faciles à la lettre près.

    Malgré le retour tardif et la fatigue, je suis restée  plusieurs jours dans un état étrange, avec l'incapacité à mettre des mots, ne restaient que des sensations fugaces, des échos résonnant de loin en loin, tant dans l'interne que dans l'externe. Nous avons vécu une expérience  unique, je baigne dans un exceptionnel sentiment de plénitude et une ouverture formidable à soi et aux autres à l'évocation de ce périple. J'avais déjà pressenti cette mystérieuse familiarité avec Valérie rencontrée aussi par le blog. Oui, je le dis, ce fut une communion des âmes avec le sentiment d'avoir trouvé un part de moi et d'être complète. Quand l'autre en miroir merveilleux me renvoie à ma propre beauté de par  sa propre merveille, je rayonne de ce bonheur de vivre, d'être, d'exister et de rencontrer.

     

    Puis-je être pareillement un miroir reflétant votre beauté les filles, parce que croyez- moi sur parole,

    VOUS ETES MAGNIFIQUES !

     



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  • Le lendemain, petit déjeuner au soleil, dans le jardin. Les levers variables selon les besoins de chacun n’empêchèrent nullement la tablée de se réunir, nous y  trainions de longues heures, prenant naturellement un rythme espagnol, conversations sans fin entrecoupées de ci de là par des soupirs d’aise, des contemplations sereines du monde externe et interne.

     

    Dans l’après midi, fiston fit une crise à table qui me fâcha, il partit en pleurant après une scène de violence sourde. La conversation rebondit de plus belle vers la communication non violente et l’acceptation de soi ; je réalisai combien j’appréciai d’être au sein d’un groupe connecté à ses ressentis, en compagnie de personnes intelligentes de cœur. A aucun moment, il n’y a eu de jugement ou de leçons données.  La surprise de se prendre la réalité de la vie quotidienne dans ses enjeux profonds éclatait concrètement et non plus à travers des mots- tampon, le remue- ménage suivait le remue- méninge.

    Dès le départ, j’avais été étonnée  par la facilité avec laquelle mon garçon parlait avec ces « inconnues », lui aussi se sentait donc en confiance. Forcément il chercha les limites, rejoua des schémas relationnels de crainte d’abandon et de rejet. Il se prit quelques traits de Pandora, de Mariev très percutants, Coq fut douce. J’appréciai grandement et ne m’en offusquai pas, au contraire. Force est de constater qu’il leur en est reconnaissant puisqu’il embrassa tout le monde à plusieurs reprises, lui, le grand sauvageon. Parce que dans son agressivité, la première personne qu’il blesse, c’est lui- même. Les limites posées le protègent tout autant que les autres. Ah, la joie de la communication non violente qui éclaire nos travers et illumine la beauté de ceux qui ne jugent pas ! Un régal en ces circonstances !

     

    Nous avions envisagé une sortie à Nîmes que notre petit déjeuner/ déjeuner à rallonge grignota allègrement. Coq avait son train à 17h et nous quittâmes rapidement la table pour la conduire à la gare au grand dam de mon garçon qui avait pris goût à sa présence.  L’ambiance dans la voiture était particulière, nous n’avions pas envie finalement de nous séparer. La crainte d’arriver trop tard canalisait les attentions plus ou moins bien et c’est à grand fracas que Coq quitta la voiture sans que nous puissions nous dire au revoir. Je lui avais heureusement glissé un bisou en coin pour nous tous et nous nous demandions si finalement, ce départ précipité n’arrangeait pas la sensible Coq détestant les au revoir. Mon garçon avait lâché une remarque judicieuse qui exprime bien l’ambiance de ce premier retour à la gare comme je remarquai notre silence : «  Nous sommes peut être calmes à l’extérieur mais à l’intérieur, notre cerveau lui, il est tout remué ». Soupirs de nous quatre, n’avait-il pas dit l’essentiel ?

    Coq attrapa son train de justesse et nous allâmes déambuler dans Nîmes pour visiter les arènes.  Au grand drame du fiston, nous nous fîmes mettre dehors alors que la visité audioguide n’était pas terminée, non mais alors !! Apparemment, nous avions vraiment traîné d’un point à l’autre… enfin, parait-il parce qu’en ce qui nous concernait, nous étions au rythme habituel, c’est dire.

    Promenade dans les ruelles étroites de la ville où je vis des angles de perspective formidables à peindre et dessiner, petit verre de muscat sur une terrasse près de la Maison carrée. ( Incroyable les changements de la ville que j’avais connue noire et à forte présence automobile il y a une vingtaine d’années ! Le progrès a du bon quand les hommes le veulent bien)  Mon verre fut pollué d’un insecte à mi descente, pauvre bête sauvée et soutenue par une Mariev fidèle à elle- même. Ma foi, je picolai assez depuis deux jours.

     

    Repas tranquille au soir avec les appels et messages de Coq nous annonçant qu’elle était arrivée de justesse au wagon et sa ferme décision de se remettre au sport. Quand nous mîmes la table, fiston remarqua à voix haute ce que nous pensions tous  « Il manque quelqu’un », et oui, Coq, tu nous as manqué, il y avait un vide. D’ailleurs inconsciemment, une part resta sur le plat, c’était la tienne.

     

    Vers minuit, je laissai Mariev et Pandora à leurs conversations sportives, les marches de la journée m’avaient fatiguée et les histoires de treck m’achevaient !  Que nous la fassions, que nous la regardions faite par d’autres ou que nous y pensions, ce sont les mêmes zones du cerveau qui travaillent à l’activité alors autant dire que là, je n’aurai pas suivi le rythme plus longtemps. Dodo rapide au murmure de leurs voix en contrebas dans un bien-  être généralisé. Jusqu’à 3h30 du matin qu’elles ont bavardé ! Arg, je ne pouvais vraiment pas. 

     

    Cette nuit- là, je ne me levai pas jusqu’au matin ce qui est exceptionnel. Le corps a ses raisons et son langage, c’est une évidence qui se confirme inévitablement. Pas de mal de tête malgré fatigue et picole, pas de coup de soleil ni pour fiston ni pour moi et ce dans une illogique totale à nos peaux blanches lait et nos tendance à rougir à la moindre exposition rallongée. Par contre, la vessie, elle ne me lâcha, grrr  peut être à cause du coup dans les eaux froides, quelle rancunière celle-là… bon, d'accord, j'avoue, je suis peut être parfois trop tête brûlée... et je m'en fiche. 

     

     

     


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  • Voyage en train couchette confortable avec une facilité à dormir et me chauffer le corps, moi, si frileuse habituellement. Mon fiston surexcité (il n'a pas eu assez de gouttes homéopathiques celui-là) sautillait d'un point à l'autre, ne cessait de parler et gesticuler, potentiellement énervant ; mon calme intérieur ne faiblissait pas. Premières conversations avec la multitude des pensées se bousculant dans la bouche ravie de se poser en vibrant les cordes vocales et non du bout des doigts. Arrivée très matinale après une courte bonne nuit au ronron du train et une heure de retard que nous aurions pu passer à dormir, TOUS ! J'avais bien entendu et remarqué une agitation anormale dans la nuit, comment savoir sans communiqué officiel ? Nous regardions le lever de soleil en attendant la gare, l'impression de revenir vers de vieilles connaissances me remplissait l'âme. Mon garçon anxieux et surexcité, dans le contrôle, n'entravait pas ma sérénité.  


    Nos trouvailles se firent naturellement et j'embrassai Coq, Mariev comme j'avais embrassé Pandora, les entourant d'un bras chaleureux, entre générosité reçue et donnée. Ursule le chien prit corps et je ne fus pas surprise, un véritable cabot canaille adoooooooorable ! Quelques détails se montrèrent subtilement et malgré la vue faible des derniers mois, j'avais l'impression d'avoir toujours vu l'essentiel de ces trois compères virtuelles devenues chair.


    Nous roulâmes à la lumière claire et magnifique du matin jusqu'à un oppidum où un petit déjeuner impérial s'offrit à nous entre quelques soubassements de pierre, les herbes sauvages, les cailloux. Les voix chantaient, les corps se mouvaient avec grâce sans s'entrechoquer et en clin d'œil aux circonstances, mon kugelhof à l'épeautre fut entamé. Cette céréale consommée quotidiennement par les Romains nous accompagnait dans la magie de cet instant improbable. 

     Rapidement, Ursule et mon garçon sympathisèrent dans leur communion de mâââles courant dans tous les sens alors que fiston n'avait quasiment pas dormi de la nuit. Ils partirent en éclaireurs puis nous firent la visite des lieux pendant que nous nous laissions entrainer par la joie d'être ensemble. Etonnante facilité que fut la nôtre de se parler, étonnante facilité avec laquelle nous nous lançâmes dans le vif de nos sujets virtuels devenus réels. Les voix, leurs échos dans nos têtes, les intonations, les vibrations, les expressions favorites... Prendre corps et se trouver dans l'espace. Une étape dans la reconnaissance mutuelle. Reconnaissance de soi, de l'autre et de tout ce qui est donné depuis des mois. Tout y est, notre première rencontre s'était faite depuis longtemps, les masques n'avaient jamais existé, nous sommes authentiques et sincères.


    La déambulation de la journée fut nonchalante, sereine. Les activités se faisaient, les unes complétant les autres. Nos lectures et nos échanges virtuels avaient balayé nos internes et bien que ce fusse notre première rencontre physique, nous partagions depuis des mois nos univers internes ; seules les pudeurs du net tiraient leur révérence dans un climat de confiance mutuelle.


    La maison de Mariev est toute à son image, simple et travaillée, les objets posés dans un hasard heureux, des livres partout, partout, partout, son engagement pour la Terre dans les petites choses de la vie qu'elles se mangent ou non. Je m'émus de reconnaitre quelques coins entrevus sur le net, de pouvoir les resituer dans leur ensemble : ce petit bout de cuisine, le jardin rocambolesque avec ses arbres, sa mare aux canards-têtards, son potager, les élucubrations lutinesques, les os d'Ursule. Je souris en découvrant ses arrangements de petits cailloux sur les étagères, quelques images re- connues sur son ordinateur. Désormais, il ne me coûtera rien de la voir devant son écran et je m'en réjouis.  J'ai aimé retrouver dans cette maison ce que je connais de Mariev : sa générosité, son authenticité, sa simplicité, sa procrastinisation, sa curiosité, ses questions, ses quêtes, sa  chaleur, sa convivialité, son enthousiasme, ses doutes, ses hésitations entre l'ordre et le bazar organisé. Merci Mariev de nous avoir accueillies sur ton territoire comme des reines, tes petites attentions ont chauffé nos cœurs (je me permets de parler pour les autres là, hihi)


    Dans l'après- midi, nous partîmes à la plage. Il faisait bon, l'eau était froide, l'occasion trop belle : Pandora et moi nous baignâmes joyeusement sous l'objectif de Mariev et l'œil croqueur de Coq. Au cœur des eaux froides, nous échangeâmes, encore et encore, inlassablement. Entre l'ici et maintenant en Méditerranée, je voyageai en pensée avec elle dans ses trecks en haute altitude, trop heureuse de cette communion de pensée.

     Comme je grelottais, je sortis réchauffer mon corps transi sous les rayons du soleil. Variable caméléon, ma peau était bleue, violette, mes doigts jaunes, plus proche finalement de l'elfe que de la fée en ces circonstances. Le système nerveux traumatisé par la maladie avait peine à réguler la foule de tâches à gérer en ces conditions particulières alors que je me sentais si calme.

    Je vous assure, je n'avais pas froid, tout l'intérieur était chaud et doux.

     

     Fiston barbotait, gratouillait le sable, tout fou à sa première véritable sortie plage. Dans son monde, il jouait des vagues, des trous, du vent, des rigoles, des coquillages poussant des cris au froid des eaux. Aussi foufou que sa mère.


    Au soir, en pyjama ou chemise de nuit, barbecue arrosé de vins délicieux. « J'ai le ventre vide alors je ne réponds de rien ! » m'exclamai-je en me resservant ; je n'ai pas souvenir d'avoir autant bu, nous étions toutes si guillerettes, les paroles entrecoupées de rire. L'ambiance était si bonne enfant, comment aurais-je pu rester dans ma sobriété habituelle alors que nous partagions ces instants dans une générosité unanime ? Vers 22h, le fiston qui attendait pourtant à manger décréta qu'il allait se coucher. Ce comportement complètement inhabituel chez lui ne m'étonna guère, il avait passé près de 24h sans dormir. Le corps a ses limites mon gaillard  héhé ! Nous devisâmes tard dans la soirée de tout et de rien, joyeusement, sérieusement, retrouvant nos centres d'intérêts, naturellement. Avant le dodo, brossage des dents à plusieurs en concert des plus cocasses. Incroyable partage spontané d'intimité. 


    Je m'étonnai de ne pas être fatiguée en me couchant et le sommeil fut réparateur ; je n'eus à me lever qu'une seule fois.


     Magique.


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  • Tout avait commencé par une poésie du dimanche sur le blog de Boudard ( Coq, je ne retrouve plus la photo, scrogneugneu!). Ce chemin m'invitait à la promenade et je laissai cette impression en commentaire . Mariev proposa une errance par chez elle pour finir autour d'un barbecue ; j'ajoutai vouloir en être. Quelques jours plus tard, entre échanges de courriels et appels téléphoniques, le projet devint  concret. Je trépignai et m'enthousiasmai uniquement à ma joie de rencontrer Mariev, Coq et Pandora.

     

     

     

    La venue du garçon me titillait : garder ce séjour uniquement pour moi ? Lui offrir ces petites vacances ? Ursule le chien fut l'élément déterminant pour attiser sa curiosité, je l'embarquai donc non sans avoir pris les avis de toutes.

     

     

    ( Les articles courts ne vont pas durer! Profitez- en! Ma tête grouille sans cesse dans une vie fabuleuse où les événements  ne me laissent guère le temps d'exprimer ce que j'en voudrais dire, oulalala!)


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  • Les mots me manquent.

    Le dernier weekend a le goût merveilleux d'un cadeau des dieux, ambroisie ou hydromel, parfum sucré et doux, suave et savoureux. La magie a opéré dans le réel et la formulation des impressions nécessite du temps au regard de leur particularité peu commune.

     Je me suis jetée dans l'aventure le cœur et les bras ouverts, sans me poser la moindre question, ne m'importait que la continuité de nos rencontres virtuelles. J'y plongeai avec une confiance aveugle ne doutant nullement de sa réussite. La rencontre physique de quelques blogueuses dont le réseau de liens s'était tissé au hasard des commentaires, lectures et passages réguliers était logique, évidente. Aucune angoisse, aucune crainte. Spontanément.

    Quand l'interne se métamorphose, l'externe suit le même mouvement, le monde immuable prend des couleurs toutes autres.  Je suis toujours la même et pourtant, tout est changé. Je croise d'autres cheminants, je découvre d'autres environnements, d'autres pensées, d'autres représentations du monde et quand mon monde intérieur est plus beau, le monde extérieur devient une véritable merveille.

    Et celui qui vit à côté de moi, lui aussi se métamorphose.

    Chaque jour est décidément un cadeau unique et précieux grâce auquel, je vis, je suis et j'existe.  Trouver la paix en  soi résonne alentour, le ménage interne bouleverse la vie dans un élan magnifique vers la beauté.

     Merci la maladie, grâce à toi, je me suis attelée à la tâche ardue de trouver la clef. Je chemine désormais sur une voie extraordinaire.

     

    Ps : je fais des petits textes pour espérer arriver au bout de mes allées-et-venues entre réel et virtuel, je suis en plein cheminement dans cette affaire...


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